Libre ♠ Quand l'heure est venue de passer à autre chose.

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Quand l'heure est venue de passer à autre chose.

« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

La journée avait mal commencer. Impossible de retrouver mes clés, et puis plus de Nutella. Des petits détails qui me gâchent vraiment la vie. Depuis quelques jours maintenant, j'ai l'insupportable sentiment de ne plus savoir où j'en suis. Ce qui est vrai. Presque deux ans. Deux. Passe à autre chose, Billy. C'est ce que tous le monde me dit. Mais eux, es-ce qu'ils ont vécu ce que je vis ?Es-ce qu'ils ont vu l'homme qu'il aime se faire prendre une balle sous leurs yeux ?C'est bien parce que je me retiens, car sinon, qui sait ce qu'il leur serait arrivé !J'avais décidé d'aller prendre l'air, pour réfléchir un peu. L'été était arrivé à New York. Ce jour-là aussi il faisait beau. La température était très agréable. Le même temps qu'aujourd'hui. Je pris mon sac, et sortis. Direction central Park. Le bruit, voir des gens... ça m'aide à réfléchir. A aller un peu mieux. Quelques temps plus tard, j'étais arrivée à Central Park. Je trouvai rapidement une place et m'allongea dans l'herbe. L'odeur de l'herbe, ça m'en rappelle des souvenirs... de quand j'étais petite. Une fois pendant les vacances, j'étais allée voir mon grand-père au Japon avec mes parents. J'avais quoi, six ans. Il avait un grand jardin. Ayant passé mon enfance en appartement, je m'étais tout de suite jetée dans l'herbe. Le bon temps. Le soleil brillait déjà. Aucun nuage, à croire que cette journée annonçait un nouveau départ. Cette idée me fit monter les larmes aux yeux. Je me redressai afin d'observer les new yorkais courir. Courir. Mais oui, c'est la meilleure chose à faire dans mon cas !Quand on court, on n'a pas le temps de réfléchir. Je me relevai d'un coup et commençai à sprinter, sans regarder devant moi. Jusqu'à ce que... BAAAAAM !!!Je bousculai quelqu'un, qui m'accompagna dans ma chute."Oops !!Je... je suis désolée ! Ça va ?" Il faut que t'apprennes à te contrôler Billy. Arrêtes de foncer dans les gens. Même si bien entendu, ce n'est pas volontaire.

Billy F. Hollande & ???

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« Quand l'heure est venue de passer à autre chose »

Aujourd’hui, c’était mon jour de congé et j’en avais réellement besoin. Ces derniers temps, j’avais enchaîné les contrats ravissant Peter haut plus haut point mais m’épuisant à la même intensité. Puis, il fallait que je m’aère l’esprit. Ma vie avait pris un virage à 180° avec l’arrivée de ma fille et je ne parlais pas des sentiments les plus fous qui m’habitent depuis quelques temps vis-à-vis d’une certaine blonde. Je commençais légèrement à me sentir paumé dans ma vie ni même très heureux. Sentimentalement, j’étais comblé par ma fille, elle était mon rayon de soleil, ma joie de vivre au quotidien mais professionnellement.. Depuis mon retour du Canada, je me demandais si garde du corps était vraiment fait pour moi. J’aimais bien sûr protéger les gens mais il me manquait quelque chose que j’avais perdu il y a des années en donnant ma démission. Le danger ? L’adrénaline ? Le combat ? Peut-être un mix de tout ça. Pour Grace, j’avais tout abandonné et maintenant, je vivais en suspens depuis trois longues années. Trois ans, c’était long ! Trop long. Il était peut-être temps pour moi de changer de vie, de me reconvertir pour un métier qui me permettrait d’être plus disponible pour ma fille. Seulement, je me plaisais d’être libre, de ne pas avoir des horaires conventionnels… Entre l’homme d’action et le père de famille, le gouffre ne faisait que s’agrandir de jour en jour. C’est pourquoi par cette belle journée d’été, je me lançais dans un footing. J’adorais courir et le sport en général. Rien de tel pour vous vider l’esprit et ainsi pouvoir réfléchir sereinement… Du moins tant que vous ne preniez pas une gamelle car une jeune femme venait de vous rentrer dedans de plein fouet. J’eu à peine le temps de l’entourer de mes bras et de rouler sur le dos pour prendre le plus gros de la chute que déjà nous roulions sur l’herbe. Tout aussi doucement, je la relâchais et l’observais, essoufflé par ma propre course. Mon dos me faisait un mal de chien mais j’étais habitué à bien pire dans le métier. « Il n’y a pas de souci, je vais bien et vous ? Rien de cassé ? » Lui demandais-en retour tout en m’asseyant sur l’herbe pour reprendre mon souffle. C’est ce que j’appelais une rencontre renversante.

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« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

Je suis tellement maladroite que ça en devient grave. Même pas capable de regarder devant moi, ni de freiner avant de foncer en plein dans quelqu'un. D'ailleurs, ce quelqu'un, à le voir était sûrement hispanique. Tout du moins, pour avoir connu quelques espagnoles partis vivre à Marseille dans le passé, ou des connaissances new-yorkaises hispanique. Quoi qu'il en soit, il n'eu pas le temps de se décaler et je l'entrainai dans ma chute. Il est vrai que je ne suis pas innocente, moi aussi je courais -trop vite comme à mon habitude. Tous deux essoufflés par cette chute. Une fois de retour sur l'herbe, je roulai puis m'installa sur le dos, les yeux fermés en tentant de reprendre ma respiration, car quand je cours si vite j'ai la manie de couper ma respiration, c'est automatique, je n'ai aucune idée de comment ça se fait mais toujours est-il que même si j'ai l'habitude de courir après je suis toujours aussi essoufflée que ma mère quand elle courre à travers le passage piétons pour rejoindre la boulangerie de l'autre côté de la rue. Je lâchai un rire en rependant à ces souvenirs. Mes parents... ça faisait un siècle que je ne les ai pas vus; depuis que je suis ici je ne suis jamais retournée en France. Je me demande si elle fait toujours ça quand elle rentre de son travail... « Il n’y a pas de souci, je vais bien et vous ? Rien de cassé ?
- Ça va comme ça pourrais aller après une chute !J'ai du mal à freiner, je sais...» Je me redressai. Je vais sûrement avoir quelques bleus, mais j'ai connu bien pire... j'allai lui demander à mon tour si il n'avait rien, mais je me rendis compte à tant que j'avais posé la question en première. Heureusement que je m'en suis rendue compte, j'aurais encore eu l'air intelligente... pourtant, même si comme ça je n'en ai pas l'air, je le suis !Mais si je suis modeste, c'est juste que tout le monde me disait ça avant. Donc je suppose que c'est parce que ça doit être vrai... Au pire, je m'en fiche un peu.

Billy F. Hollande & Javier E. Del Toro

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« Quand l'heure est venue de passer à autre chose »

Les bienfaits du sport étaient reconnus par tous et je devais avouer que j’avais toujours aimé pratiquer les sports dits extrêmes, ceux qui vous force à braver vos peurs, à repousser vos limites etc. Pour un peu, je qualifierai ma carrière chez les forces spéciales des Marines pour du sport extrême. Il faut dire que je n’ai jamais eu à qualifier mon métier de fardeau ou autre. Non, j’adorais ce que je faisais, le fait de partir dans les quatre coins du monde, de braver le danger, de défier la mort à chaque opération. Je m’étais engagé à la base pour le respect. Etre l’enfant unique d’un couple de femmes homosexuelles, en plein Mexique ce n’était pas dangereux mais juste suicidaire. Je ne me souvenais plus de combien de coups j’avais pris à l’époque ni le nombre d’insultes : anormal, fils de monstres etc.. La cruauté des enfants n’avaient point d’égal mais bien souvent leurs mots n’étaient que de pâles copies de ceux de leurs proches, de leurs parents. Mes mères avaient toujours été conscientes que je me faisais très peu d’amis sans jamais voir au-delà de mes sourires crispés. Je n’avais jamais voulu les mêler à cela pour ne pas les blesser. Déjà enfant, j’avais cette tendance à vouloir protéger les gens que je ne m’étonnais plus trop d’être devenue garde du corps. Cette profession je l’avais voulue sans le vouloir. Grace ne voulait plus que je risque autant ma vie, elle me voyait derrière un bureau, rentrant tous les soirs sagement du travail. Cette vie n’était pas pour moi. C’est pour cela qu’après une piètre tentative dans une entreprise, j’avais accepté l’offre d’un ancien frère d’armes. Et me voilà à nouveau à New York en train de courir comme à mon habitude lorsque j’avais besoin de m’aérer l’esprit. Seulement, contrairement à d’habitude, je me retrouvais à rouler sur l’herbe avec une parfaite inconnue.
« Ça va comme ça pourrais aller après une chute !J'ai du mal à freiner, je sais...» me dit-elle tout en se redressant. Je me relevais donc tout en lui tendant une main avenante pour l’aider à totalement se redresser. Tant qu’à faire, autant ne pas jouer les ours mal léchés, elle n’y était pas tout à fait pour grand-chose dans notre chute. « Je m’excuse aussi, je ne regardais pas forcément droit devant moi. Je m’appelle Javier, enchanté mademoiselle » me présentais-je. Je n’allais quand même pas me tirer comme un voleur, on m’avait mieux élevé que cela. Et puis, cela me donnait une excuse pour laisser à mon dos suffisamment de temps pour se remettre du choc avant de reprendre ma course. « Je peux vous inviter à manger une glace ? Lors de ma course j’ai pu voir un vendeur ambulant. » Tentais-je. Elle allait me prendre pour un séducteur vraiment pas doué alors que je partais d’une bonne intention. Cela se voyait que je n’avais plus l’habitude des rapports sociaux surtout avec les femmes !

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Quand l'heure est venue de passer à autre chose.

« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

Je ne pensais pas que cette matinée allait tourner comme ça. A la base, j'étais venue pour déprimer dans l'herbe. Ce que j'ai l'habitude de faire depuis deux ans. A me poser les mêmes questions que je me pose depuis tout ce temps. Et voilà que rien de ce qui était prévu, courir sans penser à autre chose, ne se passe. Enfin, si, je courais sans penser à autre chose, jusqu'à entrainer cet homme qui courait droit devant moi dans ma chute. Vraiment, des personnes, on en rencontre vraiment de toutes manières. J'attrapai la main qu'il me tendait afin de m'aider à me relever, puis je lissai les plis de mon sarouel blanc, qui avait quelques traces vertes dues à l'herbe. Je sais pas comment je fais, mais je mets toujours des habits blancs le jour où je me salit. Mes parents aussi se le demandait. Du coup, ma mère a longtemps refusé de m'acheter des habits blanc, parce que je les salissaient tout le temps. Le seul jour où je portai du blanc et où à la fin de la journée c'était encore blanc, c'était le jour de mon mariage... Et voilà, ça y est, je repars dans ces souvenirs. « Je m’excuse aussi, je ne regardais pas forcément droit devant moi. Je m’appelle Javier, enchanté mademoiselle » Javier. C'est bien ce que je pensais, c'est un hispanique. Il y avait un Javier dans ma classe en CM2. Il était colombien, je crois. « Enchantée Javier, moi c'est Billy ! »
« Je peux vous inviter à manger une glace ? Lors de ma course j’ai pu voir un vendeur ambulant. » « Ah oui, pourquoi pas !Avec cette chaleur, ce n'est pas de refus ! » Une glace... j'adore ces trucs-là !J'adore tout ce qui est sucré, même si c'est calorique, c'est pas grave. Je pourrais manger uniquement des bonbons, du Nutella, des milk-shakes et des cookies durant une semaine. Un mois, peut être pas quand même, non plus. Il faudrait rajouter du chocolat, du miel, et des frappuccinos !

Billy F. Hollande & Javier E. Del Toro

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« Quand l'heure est venue de passer à autre chose »

J’avais beau critiquer l’immobilisme dans lequel était plongée mon existence, je devais reconnaître que le calme et la quiétude du parc étaient des choses que je prenais le temps de savourer. Peut-être commençais-je simplement à me lasser de ma vie de célibataire forcé. Je n’avais que trente-cinq ans et je me voyais mal finir ma vie seul car à un moment donné, Katniss grandirait et ira sûrement à l’Université puis viendra le temps où elle construira sa propre famille. Des fois, j’avais beaucoup de mal à imaginer qu’elle allait grandir. Elle n’avait que onze ans mais était si mature tout en montrant une soif d’amour exigeante. Ma fille était devenue mon roc, mon phare en pleine mer. Toutefois, je ne pouvais pas me reposer éternellement sur elle et il me fallait prendre une décision. Les papiers du divorce se trouvaient toujours dans mon sac de voyage comme un rappel à l’ordre ou une promesse d’un bonheur futur. Grace, si seulement tu étais là à mes côtés, rien n’aurait été pareil. Aurais-je finalement connu ma fille ou aurait-elle été une de ses enfants orphelins croupissant dans des endroits sordides ? Personne ne le savait pas même moi et j’étais bien placé pour dire que si ma tante en avait, on l’appellerait tonton. Pour l’heure, je venais de faire une rencontre renversante. Je ne savais rien de cette femme et pourtant, c’est tout naturellement que je l’invitais à manger une glace en ma compagnie. Elle aurait pu être tueur à gage, secrétaire ou je ne sais quoi encore, je m’en fichais. Je voulais juste un peu de compagnie et si nous nous étions fracassés l’un contre l’autre, c’était peut-être qu’il y avait un signe quelque part. Et puis, qui sait, cela me ferait peut-être une connaissance de plus dans la grande pomme.

« Billy.. Et bien on peut dire qu’au moins nous aurons fait connaissance de manière brutale ! » Entamais-je avec humour tout en marchant à ses côtés vers le marchand de glace. Mon dos me faisait un mal de chien mais je savais si bien composer avec la douleur que mon visage ni ma gestuelle n’exprimaient quelconque signe de souffrance. Merci les Marines ! D’ailleurs, ironique qu’est le destin pour m’avoir fait rencontré mon ancienne supérieure hiérarchique dans un bar, quelques jours plus tôt. Avec Billy, nous étions enfin arrivés près du marchand de glace et je lui demandais ce qu’elle désirait puis, donnais mon propre choix. Un sorbet cassis pêche. J’adorais les couleurs mais surtout le goût frais et rafraichissant. Cela me faisait penser que je ne serais pas contre des vacances. Déjà, je devais amener à mes mères, ma fille pour qu’elles fassent sa connaissance. Elles étaient déjà folles de joie à l’idée de voir leur petite fille. Misère, je n’étais pas sortie de l’auberge. « Allons-nous asseoir sur le banc non ? » proposais-je tout en l’invitant à me suivre. « Alors Billy, que faites-vous dans la vie à part plaquer d’illustres inconnus ? » souriais-je avec un zeste de moquerie au fond du regard. Rien de bien méchant, juste une petite taquinerie.

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Billy se disait qu'elle avait bien fait de venir ici. En ce début de juillet, et de vacances pour grand nombre de New Yorkais, il n'y avait vraiment pas de meilleure idée que de venir faire le point sur sa triste et monotone vie au milieu de la verdure et du calme. Car mis à part quelques enfants jouant au ballon bruyamment, Central Park était calme ce jour là. Courir aussi était une bonne idée, mais regarder devant soi en aurait été une meilleure. Enfin, elle avait eu de la chance. Billy aurait pu bousculer quelqu'un d'un naturel à reporter tout sur la faute des autres, plombeur de moral, et qui serait encore en train de lui crier dessus, en train de lui dire de regarder devant elle. Non, Javier ne lui avait pas crier dessus et avait déclaré que lui non plus ne regardait pas devant lui. Il l'avait même invité à prendre une glace. Ils marchaient en direction d'un vendeur, Billy avait mal au dos et se disait que Javier avait de la chance, car il ne semblait pas avoir mal au dos lui, alors que c'était lui qui avait le plus subi leur chute.

« Billy.. Et bien on peut dire qu’au moins nous aurons fait connaissance de manière brutale ! »

Elle ria avant d'aprouver d'un hochement de tête. Une fois arrivés à leur destination, Javier commanda un sorbet cassis pêche. Ombeline, la mère de Billy, prenait exactement la même chose lors des rares sorties en famille durant l'enfance de sa fille. Cette dernière adorait les couleurs, elle trouvait qu'elle allaient très bien ensemble, mais trouvait le mélange des deux parfums trop sucré pour elle. Billy prit quant à elle une glace pistache fraise. Avec Ian, elle prenait tout le temps pistache vanille. Et mangeait bien le quart voir la moitié de celle caramel framboise que prenait son mari. Ce jour-là, ce n'était pas qu'elle n'avait pas envie de ses parfums habituels, mais elle était persuadée que juste le goût ferait remonter des souvenirs et que les larmes lui monteraient aux yeux, comme à chaque fois qu'un souvenir remontait.

« Allons-nous asseoir sur le banc non ? »

La française suivit Javier vers le banc, puis s'asseya avant de commencer sa glace, le côté fraise d'abord.

« Alors Billy, que faites-vous dans la vie à part plaquer d’illustres inconnus ? »

Billy fit mine de réfléchir, puis répondit.

« Eh bien, je suis co-gérante d'un bar. Et à part ça... j'occupe un bon nombre de policiers, déterminés à me mettre derrière les barreaux. »

Elle prononça la seconde partie de sa phrase à voix basse avant d'éclater de rire sans véritable raison. Comme il peut lui arriver souvent. Rire. Pour oublier ses malheurs et que les autres ne se doutent pas de ce qu'elle endure au quotidien depuis ce quatorze juillet deux mille dix.

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« Eh bien, je suis co-gérante d'un bar. Et à part ça... j'occupe un bon nombre de policiers, déterminés à me mettre derrière les barreaux. » me répondit-elle-même si la fin de sa phrase se perdit presque car un enfant hurla de joie près de nous. Avais-je bien entendu ? Je sais que j’avais des tendances paranoïaques mais quand même pas à ce point-là ? Mes mères me diraient à coups sûrs que je me méfiais trop des gens à force de jouer les gardes du corps et elles n’avaient peut-être pas tort mais de là à s’imaginer quelconque tueuse assise bien sagement à ses côtés dans Central Park, il y avait des limites. Toutefois, je ne comprenais pas trop pourquoi elle riait mais j’affichais un sourire de circonstance. Cette femme avait éveillé à présent ma curiosité à un tel point qu’il ne me serait plus possible de la regarder comme une simple quidam faisant une course un peu trop violente dans l’un des parcs les plus célèbres au monde. « Ah ? et c’est de quel bar ? Cela se trouve j’y ai déjà mis les pieds avec des amis. » Tentais-je pour la dérider car si je doutais d’avoir en face de moi une tueuse sans scrupule ou je ne sais quelle criminelle, je savais que cette femme souffrait bien plus qu’elle ne le montrait. Comment le saurais-je ? Tout simplement parce que j’étais passé maître dans l’art de camoufler ma propre douleur si bien qu’à force, on arrive à discerner ceux qui sont comme vous. C’est un peu comme les escrocs qui arrivent à en trouver d’autre ! Toutefois, je me voyais mal lui dire : et sinon, c’est quoi votre problème qui vous ronge ? Moi ? Oh c’est ma femme qui est dans le coma depuis trois ans.. On fait un concours de celui qui a l’histoire la plus tragique ?! Non, décidément, ce serait pas la meilleure chose à faire. Puis, qu’est-ce que j’avais à perdre après tout ? Au pire, si je posais la mauvaise question, cette femme partirait sans demander son reste. Au mieux, j’avais de l’occupation pour un petit bout de temps. « Vous allez me prendre pour un fou mais peu importe : j’ai cru entendre que vous aviez les flics à vos trousses et je me demande dans quelle catégorie vous placer : tueuse ? Arnaqueuse ? Voleuse de diamant ?ou autre ? Je suis curieux de le savoir » demandais-je comme si je parlais de la pluie et du beau temps. Dans ce monde, plus rien ne m’étonnait ! Il était vraiment temps que je prenne des vacances bordel. En tout cas, en attendant sa réponse, je continuais à savourer ma glace comme si de rien n'était en observant les badots courir ou simplement profiter du bon air.

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« Ah ? et c’est de quel bar ? Cela se trouve j’y ai déjà mis les pieds avec des amis. »

« C'est le Paris City, dans Midtown. »

Elle réfléchis un instant, cherchant dans ses souvenirs si elle l'avait déjà vu auparavant, si elle lui avait servie une quelconque boisson dans son bar. Elle ne trouva la réponse.

« Vous allez me prendre pour un fou mais peu importe : j’ai cru entendre que vous aviez les flics à vos trousses et je me demande dans quelle catégorie vous placer : tueuse ? Arnaqueuse ? Voleuse de diamant ?ou autre ? Je suis curieux de le savoir. »

Billy éclata de rire. Elle ne s'était jamais considérer comme étant dans une catégorie d'hors la loi. Mais encore plus que ce détail, c'est l'aisance avec laquelle Javier lui avait posé la question. Rien n'aurait pu laissé penser qu'ils parlaient des métiers peu légaux de la française.

« Voleuse de diamants ? Ça doit rapporter gros, ça. »

L'argent, la nouvelle raison de vivre de Billy. Sa façon de surmonter tout ça ? Peut être. Peu réjouissant, mais toujours mieux que passer ses journées à pleurer la mort de son mari. Chacun sa manière de vivre après tout.

« Vous pouvez me rangez dans la catégorie dealeuse et tueuse à gages. Ça rapporte gros aussi. »

Elle s'arrêta un moment avant de continuer à manger sa glace, hésita un moment, et ajouta.

« Co-gérante du Paris City, tueuse à gages, dealeuse, et accessoirement dépressive. Sauf que ça, ça rapporte pas beaucoup. Et vous ? »

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Paris City. Ce nom ne me disait rien donc je n’avais pas dû y mettre les pieds souvent car j’avais une très bonne mémoire à la fois des lieux mais également des gens. Par le passé, cette faculté m’avait sauvé la vie bien des fois puis, après, elle m’était simplement devenue utile dans le cadre de ma profession. En même temps, un garde du corps qui n’est pas physionomiste, il ne faisait pas long feu dans la profession. Heureusement ! Certaines personnes pensaient qu’il était facile d’en être un, qu’il fallait simplement être baraqué, porter des lunettes de soleil et un costume sombre. La réalité était tout autre car bien souvent, c’était des anciens militaires entrainés au combat et au maniement des armes pour les plus efficaces mais comme partout ailleurs, il y avait toujours des exceptions et j’avais vu des hommes s’inventer garde du corps et tomber par manque d’inattention. « Non ça me dit rien mais je passerai sûrement un de ces jours qui sait… J’aurais le droit à une boisson gratuite ? » Demandais-je un brin taquin tout en dégustant de temps à autre ma glace. Et oui, je l’oubliais pas ma glace, comment pourrais-je ? J’étais gourmand comme pas deux. Toutefois, le doute quant à ses autres paroles m’obsédait et l’air de rien, je prenais le culot de lui poser. Je m’attendais à tout sauf à cette réponse laconique comme si réellement nous échangions des propos sommes tous banaux sur le banc d’un parc public. Affichant un rictus mi-figue mi-raisin, je la détaillais comme mesurant les capacités de mon adversaire. C’était con comme habitude mais quand je me retrouvais face à ce genre de personne –que j’avais souvent fréquenté pendant mon passé de militaire ; je ne pouvais pas m’empêcher d’évaluer leurs capacités et leur degré de dangerosité. « Vous êtes jeune, enfant soldat ou vocation ? » lui demandais-je curieux. Etait-elle un de ces enfants élevés par des parents mercenaires et embringués dans la profession malgré lui ou était-elle une tueuse par vocation ?! « Remarquez, c’est sûr que cela rapport pas mal de fric, plus que les boissons ! » admettais-je en haussant les épaules tout en me concentrant à nouveau sur ma glace comme si de rien n’était. Je crois qu’il me manquait réellement une case pour devenir aussi blasée. Néanmoins, au fond de moi, le père que j’étais ne pouvait s’empêcher de craindre un jour que Katniss ne tourne mal. Avec ses facultés mentales et sa tendance à pirater tout ce qui était ordinateur et compagnie… Non, je ne devais pas penser à ça ! « Je suis gérant d’une boîte de protection privée en étant moi-même garde d corps.. mais si je suis franc, je suis aussi ancien marine » ceci pouvant expliquer mon faible étonnement quant à son métier. « Rassurez-moi, y a aucun contrat sur un de mes clients ? C’est que ça me chagrinerait un peu qu’on se batte ! » Ajoutais-je car cette rencontre pouvait ne pas être fortuite. Après tout, elle m’avait foncé dessus et c’était peut-être volontaire.

HJ : Pas de souci Smile

elle me convenait tout à fait. Par contre je sais pas si tu as remarqué mais j'ai changé d'avatar, c'était juste pour prévenir ^^

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« Non ça me dit rien mais je passerai sûrement un de ces jours qui sait… J’aurais le droit à une boisson gratuite ? »

« Pas n'importe laquelle non plus, pas la plus chère de la carte ! »

Ajouta-t-elle en souriant. Il lui avait offert cette délicieuse glace, c'était normal qu'elle lui offre une boisson en échange. Mais pas le champagne à cent dollars la bouteille. Pour la française, cent dollars, c'est beaucoup. Même un dollar c'est précieux, surtout quand on a plus rien.

« Vous êtes jeune, enfant soldat ou vocation ? »

Billy baissa les yeux sur sa glace, réfléchissant à la réponse. Elle n'alla tout de même pas raconter sa vie à ce quasi-inconnu.

« Pour faire simple, je me suis fait entraînée dans ce monde de l'argent facile par mon mari... »

La plaie était encore loin d'être cicatrisée, et les larmes lui montèrent aux yeux sans qu'elle ne s'en rende compte. Quand elle s'en rendit compte, quelques secondes plus tard, elle se passa la main sur les yeux afin de les essuyer, et pria pour que Javier ne s'en soit pas rendu compte et qu'il ne pose pas de questions.

« Je suis gérant d’une boîte de protection privée en étant moi-même garde du corps.. mais si je suis franc, je suis aussi ancien marine. Rassurez-moi, y a aucun contrat sur un de mes clients ? C’est que ça me chagrinerait un peu qu’on se batte ! »

« Eh bien, à vrai dire je ne connait pas les noms de vos clients, il m'est donc un peu difficile de répondre !! »

Billy chercha tout de même dans sa mémoire si elle avait déjà rencontré le prénom Javier ailleurs qu'à l'école. Javier, Javier... non, ce nom ne lui disait rien, elle ne l'avait jamais rencontré dans un dossier envoyé par un quelconque client. Après, il faut aussi dire que la française a une mémoire de poisson rouge, donc peut être qu'elle avait déjà dû tuer l'un de ses clients, mais si c'était le cas, elle ne l'aurait pas dit.

« Mais je ne me souviens pas avoir déjà croiser votre prénom dans un dossier, donc ça ne doit pas être le cas. »

Elle continua ensuite sa glace, qui commençait à fondre. Juillet à New York, voilà bien un mois parfait pour que les glaces fondent prématurément. Elle commença le côté fraise, qui n'avait pas un goût chimique comme la dernière glace à la fraise qu'elle avait mangée.

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Son mari ? Décidément son histoire devenait de plus en plus intéressante pour moi. J’avais toujours été curieux de nature que des fois, je me demandais si je n’avais pas raté ma vocation. J’aurais peut-être du devenir détective privé et non garde du corps. Néanmoins, en mon fort intérieur, je savais que j’aimais aider les gens et les protéger. D’ailleurs, j’insufflais toujours une certaine dose de psychologie dans mes missions. Mes clients n’étaient jamais pour moi du moins, des numéros ou des dollars et bien souvent, je servais d’oreille attentive à leurs malheurs. Je dois avouer que vu le nombre d’heure que nous passions ensemble à la fin, malgré toutes les bonnes volontés du monde, une certaine intimité s’installait. Du moins, tout dépendait aussi du client car je pouvais me montrer aussi froid que professionnel selon mon interlocuteur. Allez, revenons à nos moutons ou plus particulièrement à ma tueuse professionnelle. « Et vous ne l’avez jamais regretté ? Vous êtes encore jeune, vous pouvez toujours vous recycler » tentais-je. Je n’étais pas là pour lui dire que de tuer des gens ce n’était franchement pas bien. Elle avait sa vie, moi la mienne. En réalité, je crois bien que si je lui posais toutes ses questions, c’était de la curiosité.. À moins que je ne cherche autre chose. A bien y réfléchir cette rencontre fortuite pourrait peut-être m’être profitable. Tout d’abord, je tins à me renseigner sur de plausible contrat sur la tête de mes clients mais c’était une question somme toute impertinente. Après tout, elle ne me connaissait pas et je n’allais pas non plus donner le nom de mes clients à une inconnue. Autant les abattre moi-même, cela irait plus vite. En même temps, vu mes clients, je ne vois pas qui pourrait intéresser une tueuse à gage. Une vieille héritière, une actrice et quelques hommes d’affaires plus enclins à parader avec des gorilles qu’avoir réellement besoin de garde du corps. « Vous marquez un point ! Je posais la question surtout histoire de ! » Lui répondis-je simplement avant de finir ma glace et frotter mes mains l’une contre l’autre histoire d’enlever les quelques miettes dues au cornet de glace. Dire que je voulais déjà une deuxième ! Non, je devais me contrôler sinon j’allais acheter tout le petit stand du pauvre marchand de glace. « En fait, je viens d’avoir une idée qui pourrait nous être salutaire à tous les deux. Je conviens que me dire qui vous êtes est un peu dangereux pour votre peau. Rien ne m’empêche d’aller voir un flic et de tout lui révéler mais bon dans un sens pour vous venger, vous pourriez vous en prendre à mes proches. Ce serait franchement ennuyeux et serait réellement une perte de temps pour chacun de nous. Aussi, je vous propose un marché. Moyennant finance, que diriez-vous de me servir d’informateur ? Je vous paierai correctement et en échange, vous pourriez enquête dans le milieu des tueurs professionnels si j’en ai besoin ? Alors Billy, que pensez-vous de ma proposition ? »

HJ : Pourtant je t’assure que c’est bien le même acteur ^^

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« Et vous ne l’avez jamais regretté ? Vous êtes encore jeune, vous pouvez toujours vous recycler »

Billy hésita un long moment avant de répondre. Elle ne savait pas quoi lui répondre, elle n'allait pas lui raconter ce qu'il s'était passé ce jour-là tout de même, mais pourtant c'était une réponse justifiant son métier.

« Eh bien, comment dire... je ne l'ai jamais regretter. A vrai dire, je fais surtout ça pour... enfin, c'est surtout une personne que je recherche... »

La française ne l'avait dit à quasiment personne, en tout cas, à personne qu'elle ne pensait revoir un jour, et aux personnes à qui elle était obligée, à cause de la situation. Elle hésita encore quelques instants, avant de se décider.

« Je fais surtout ça pour me venger... de celui qui a tué mon mari. C'est... une longue histoire. »

Passa ensuite un long silence, pendant lequel Billy avait le regard fixé sur sa glace, elle la regardait fondre doucement mais sûrement, quand Javier reprit la parole. Il lui proposa un marché relativement intéressant, d'après elle. En échange d'une somme d'argent, elle lui dirait si quelqu'un lui avait demander de tuer un de ses clients. Pour Billy, ça revenait au même: certes elle tuait une personne en moins, mais l'argent promis par le client serait récupéré, d'une certaine façon, si Javier la paye.

« Eh bien, ça a l'air intéressant. »

La marseillaise finit sa glace à son tour, et reprit.

« Tant que j'ai mon argent, je me fiche de la façon par laquelle je l'obtiens. »

Elle laissai passer quelques instants, avant d'ajouter, plus bas, le regard fixant le sol.

« L'argent, c'est tout ce qui me reste. »

Elle ne cherchait pas à provoquer une réaction chez Javier, en réalité, elle l'avait surtout dit pour elle. Billy a toujours aimé l'argent, c'est vrai. Mais elle avait l'impression que depuis ce quatorze juillet elle l'aimait encore plus. Car, c'est vrai que d'après elle, il ne lui restait plus rien, très peu de gens sur qui compter... elle n'était même pas sûre que ses parents s’inquiétait pour elle depuis qu'elle a fui aux États-Unis.
« »

Invité

La vengeance. Ainsi c’était ce qui avait motivé Billy dans cette voie faite de mensonge et de solitude. Elle devait réellement tenir à son mari pour se laisser aller dans ce monde si noir. Je me souvenais d’une citation qui disait que celui qui s’applique à la vengeance garde fraîche ses blessures. Je ne savais plus trop de qui c’était mais cela résumait sans nul doute son existence. Je sentais bien qu’elle souffrait en silence. Il me suffisait de croiser par hasard son regard mais je n’étais pas la personne idéale pour lui venir en aide. A la place, poussé par une force invisible, je lui proposais de devenir en quelque sorte mon informatrice. Quelque part, cette femme me touchait et j’avais envie de garder un œil sur elle. Bon sang, ma nature propre me perdrait. Grace, ma femme, avait tendance à me dire que j’étais trop protecteur et que je ne savais pas résister à une âme en peine aussi noire soit-elle. Elle avait peut-être raison dans le fond. « Alors si le marché est accepté… » Laissais-je ma phrase en suspens sans trop savoir quoi dire. Je venais de passer un accord avec une criminelle et pourtant, cela me faisait ni chaud ni froid. Il serait peut-être temps que je me remette dans le bain. Je devais singulièrement manquer de danger pour foncer dans le premier qui me passait devant le nez. « Dites-vous qu’à partir de maintenant, vous avez un casse-couille qui va venir vous réclamer des infos contre de l’argent. Vous aurez ainsi l’argent mais aussi le casse-couille ! » Lui répondis-je tout en fourrant mes mains dans les poches de mon short. Certes, cette conversation était surréaliste mais ma foi, elle me faisait passer le temps d’une manière agréable. Toutefois, je devais avouer que courir me manquait un peu. Je ne m’étais pas suffisamment dépensé pour la journée et mon dos ne me faisant plus souffrir, il me tardait de fouler à nouveau les chemins de Central Park. « Cela vous tente de repartir courir ? Je ne vous force pas hein. Nous pouvons emprunter des chemins différents mais pour une fois, courir seul ne me tente guère. » Qui sait, peut-être que l’espace d’une heure ou deux, elle se sentirait moins seule sur terre. Je connaissais cette impression de perte. Depuis que Grace était dans le coma, je voyageais dans la vie sans attache, ni compagne. Katniss avait changé la donne mais elle ne remplacerait jamais une épouse ni une amante. Me relevant du banc, je fis quelques pas avant de me retourner vers elle : « Alors ? »

Invité

« Alors si le marché est accepté… »

Billy reposa son regard sur Javier, attendant la suite. Une condition supplémentaire ? Elle ne voyait pas ce que ça pourrait être. Elle termina le cornet de la glace en attendant qu'il finisse sa phrase.

« Dites-vous qu’à partir de maintenant, vous avez un casse-couille qui va venir vous réclamer des infos contre de l’argent. Vous aurez ainsi l’argent mais aussi le casse-couille ! »

Elle ria, mais comme depuis le début de leur conversation. Oui, Billy, elle rie souvent, mais c'est pour que les autres soient loin de se douter de ce qu'elle est réellement. C'est vrai, tout le monde au presque la voie comme la française pleine de joie de vivre, ayant toujours le sourire, qui ne se soucie de rien, une vraie petite folle. C'est vrai, certains jours, elle est vraiment comme ça. Elle était comme ça tout les jours, avant le quatorze juillet d'il y a deux ans.

« Ça ne me dérange pas !! Au contraire, ça me ferai de la compagnie, au moins pour quelques minutes ! »

Elle sourit. Et dire que si elle avait regardé devant elle en courant, elle n'aurait pas fait cette inattendue rencontre, et elle n'aurait pas eu ces futurs revenus supplémentaires. Mais même sans ça, elle n'était pas seul durant cet instant, et rien que ça, c'était déjà bien.

« Cela vous tente de repartir courir ? Je ne vous force pas hein. Nous pouvons emprunter des chemins différents mais pour une fois, courir seul ne me tente guère. Alors ? »

La française se leva d'un bond, se dirigea vers la poubelle la plus proche pour jeter la serviette en papier qu'avait donné le marchand de glace, mais qui ne lui avait pas servi. Elle portait un pantalon blanc, mais cette chute dans l'herbe l'avait déjà sali, donc il ne pouvait pas être encore plus sali. Et puis, elle ne fait quasiment jamais de taches quand elle mange. Elle se remit à courir sur place attendant que Javier la rejoigne, avec à nouveau un sourire sur les lèvres.

« C'est reparti ! »

« »

Spoiler:

Invité

Elle ria et j’affichais une mine réjouie. Je n’avais jamais aimé voir une femme triste. Je ne sais pas, peut-être était-ce parce que j’avais grandi dans un environnement féminin, ce qui m’avait rendu plus sensible à leur fait et cause. Quoiqu’il en soit, depuis mon plus jeune âge, j’avais appris à faire rire les femmes que ce soit à mes dépends ou non. D’ailleurs, je me souvenais de combien le rire de Grace était magique. Une douce mélodie qui m’arrachait toujours un sourire tendre et moqueur. Quand ma femme riait, ce n’était pas un de ses rires très féminins qui enchante les oreilles. Non, c’était un rire sonore, marqué ! Et très mais alors très communicatif. Toutefois, plus le temps filait sur l’autoroute de la vie et moins je me souvenais avec exactitude de ce rire si propre à elle. En réalité, plus cela allait et plus le rire de Grace était remplacé par celui de ma fille, Katniss. Cette petite boule de vie qui adorait me faire tourner en bourrique et qui avait la même fichue manie de protéger les gens qu’elle aime. C’était génétique, il faut croire. Billy, elle, avait un rire agréable à entendre du moins, ce le serait si on ne sentait pas derrière ce besoin de se forcer. Quoi qu’il ait pu se passer dans sa vie, cette femme était malheureuse et seule. Dans un sens, cela me chagrinait car du peu de temps qu’on avait passé ensemble, je commençais à l’apprécier. Néanmoins, j’étais bien placé pour comprendre que la perte d’un être cher, qui plus est un époux, était quelque chose qui vous tuait le cœur. En un sens, nous nous ressemblions beaucoup, chacun portant son propre masque ainsi que sa croix. N’ayant plus grande raison de rester sur ce banc –ma pauvre glace était finie depuis belle lurêtte ; je proposais donc à mon informatrice en devenir de reprendre notre course mais cette fois-ci ensemble. Se rouler dans la verte, c’était marrant mais je crois bien que je ne supporterais pas un autre choc, mes finances non plus si à chaque fois, j’embauchais la personne même au black. Je fus sincèrement surpris de sa réponse. J’avais imaginé qu’elle partirait mais non. « En route mauvaise troupe » m’exclamais-je tout en commençant à courir avec Billy à mes côtés. Le sport était quand même mieux à deux. Durant dix minutes, nous conservâmes un rythme assez lent de course car je voulais ne pas non plus l’essouffler trop rapidement, ne connaissant pas réellement sa forme physique bien qu’en règle générale, les tueurs professionnels sont assez sportifs –à quelques exceptions plutôt rares. Puis, peu à peu, j’accélérais pour prendre mon rythme de croisière dans les différents chemins de Central Park. C’était quand même un magnifique lieu au cœur même d’une ville tout ce qu’il y a de plus développée comme New York. Au moins ici, chacun pouvait trouver ce qu’il recherchait : rédemption, nouvelle vie, justice etc. Même mon ami Gabriel avait réussi à trouver la perle rare bien qu’il l’ignorait encore. Il suffisait de l’écouter parler. Un petit sourire apparu sur mes lèvres à cette pensées car j’étais bien heureux pour lui. Une demi-heure plus tard, je m’arrêtais de courir, faisant signe à Billy de stopper. « Il va falloir que je parte, je dois me rendre à un rendez-vous » expliquais-je à la jeune femme tout en commençant des exercices d’étirement, histoire de ne pas finir complétement courbaturé de partout.

Hj : Pas de souci, par contre je crois qu’on a fait le tour de leur rencontre

je te le laisse clôturer à moins que tu ais une idée ?

Invité

« En route mauvaise troupe ! »

Ils commencèrent donc à courir à deux cette fois çi, et plus chacun de leur côté. et dire que c'était la maladresse de Billy qui lui avait fait faire cette rencontre bénéfique à son compte en banque. Qui sais, peut être que la prochaine fois, la personne qu'elle bousculera, ne regardant pas devant elle, sera celle qui réussira vraiment à la faire passer à autre chose... pas forcément un nouvel véritable amour, celui qui donne l'impression que le monde est tout rose, sans aucuns problème, non. Peut être que c'est juste un meilleur ami dont elle a besoin. Début juillet, une période ayant été plus que difficile pour elle en deux mille douze, s'annonçait cette année mieux. Le ciel était bleu, le soleil brillait, tout s'annonçait bien, à croire qu'elle réussira vraiment à surmonter ça. de toute façon, que pourrait-il arriver de pire ? Peut être triste à dire, mais pour Billy, elle n'avait strictement plus rien à perdre. Ils coururent durant une vingtaine de minutes accompagnés du brouhaha régnant dans le parc. Les new-yorkais commençaient à arriver en grand nombre; ce qui était expliqué par le jour de la semaine, samedi. De plus il n'y avait plus cours, et donc les parents en profitaient pour sortir leurs enfants.

« Il va falloir que je parte, je dois me rendre à un rendez-vous.
- Eh bien, si vous avez besoin d'informations, vous savez où me trouver. À un jour, alors ! »

Billy courut un petit moment sur place, avant de repartir. Avec un peu de chance, Javier ne tarderait pas à venir lui demander une quelconque information. Un peu de compagnie autre que celle de l'ancienne parisienne avec qui elle gérait le Paris City la réjouissait, même pour quelques minutes. Quelques minutes de compagnie dans sa vie peu réjouissante, c'est précieux. Des amis, elle en avait, oui. Quelques uns... le plupart, c'était des connaissances. Mais surtout des personnes, qui rendent une pièce moins vide. Elle continuait donc sa course dans les chemins de Central Park, profitant de cette journée ensoleillée.

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