It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
Sujets similaires

Partagez

a long time ago, we used to be friends

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
AuteurMessage
MessageSujet: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptyDim 5 Aoû - 17:23

Chandler avait fouillé sa chambre de fond en comble, vérifié dans plusieurs tiroirs, regardé dans les poches de tous ses jeans plusieurs fois, elle n’arrivait pas à mettre la main sur ce qu’elle cherchait : un numéro de téléphone. Il était inscrit sur un morceau de papier déchiré maladroitement et tout froissé. C’était celui d’un jeune homme qu’elle avait rencontré quelques jours plus tôt en soirée. A peine plus âgé que lui, attitude nonchalante, je m’en foutiste sur les bords, un peu fou aussi, il l’avait aidé à se débarrasser d’un gros lourd qui ne voulait pas arrêter de la suivre et de lui parler malgré ses innombrables refus. Bien sûr, elle n’avait pas lâchement abandonné le jeune homme qui lui avait sauvé la mise, et elle était restée discuter avec lui jusqu’à ce que Joey arrive. Elle avait des limites à ne pas franchir, et son grand frère était toujours là pour le lui rappeler. Denver lui avait griffonné son numéro de téléphone sur un bout de papier qui trainait dans le sac de la demoiselle. Aujourd’hui, elle avait voulu le rappeler, ayant la journée de libre et n’étant pas trop fatiguée. Elle avait dans l’idée qu’ils pourraient se voir, s’il le souhaitait, et éventuellement continuer la conversation qu’ils avaient commencée l’autre soir.

Le seul problème était qu’elle avait perdu son numéro, et cela contrariait grandement ses plans. Elle ne connaissait que son prénom, elle était lucide, elle n’allait pas le retrouver avec cette seule information et sa description physique. Sans compter qu’elle se fatiguait à chercher ce bout de papier et qu’elle ne pourrait certainement pas sortir aussi longtemps qu’elle l’aurait voulu. Le numéro n’était pas dans ses poches, pas dans sa chambre, pas dans son sac. Chandler pesta intérieurement contre sa désorganisation et son incapacité à se souvenir de certains détails. Une fois sa chambre retournée, elle avait foncé dans la chambre de son frère, espérant qu’il pourrait l’aider. Il avait eu vite fait de réduire ses espoirs à néant en lui affirmant qu’il n’avait aucune idée d’où pouvait se trouver son bout de papier. Comme s’il le pouvait vraiment, il fallait qu’elle soit réaliste, elle ne lui avait même pas raconté ce qui s’était passé. Sa déception n’avait pas duré bien longtemps : elle n’avait eu qu’à poser le regard sur les bouquins de son frère pour se rappeler de ce qu’elle avait fait de ce foutu numéro.

Depuis qu’elle savait pour sa maladie, Chandler n’avait plus vraiment mis les pieds à l’université. Enfin, elle ne suivait plus les cours même si théoriquement elle y était toujours étudiante. Elle venait simplement de temps en temps rendre visite à d’anciens professeurs, pour récupérer quelques cours. Ça l’occupait toujours quand elle devait rester cloitrée chez elle. Elle ne voulait pas tout arrêter comme ça, la psychologie lui plaisait et elle ne voulait pas tout perdre dans l’optique où elle pourrait passer son diplôme quand elle serait guérie. La jeune femme empruntait également des livres à la bibliothèque et voilà où elle avait laissé son bout de papier tant désiré : elle l’avait utilisé comme marque-pages dans un des bouquins conseillés par ses professeurs. Elle était allée le rendre la veille, avec un peu de chance, personne ne l’avait encore emprunté. La bibliothécaire fut étonnée de la revoir si tôt, Chandler venait à intervalles assez espacés. Ne lui prêtant aucune attention, elle se dirigea tout droit vers le rayon psychologie. Elle fit glisser son regard rapidement sur les bouquins et ne le trouva pas. Elle ne retrouverait donc jamais ce Denver ! Décidément, le monsieur là-haut devait avoir un problème avec elle. Elle pesta intérieurement mais ne baissa pas les bras et se remit à chercher plus doucement. Victoire ! Un grand sourire étira ses lèvres. Elle se baissa pour ramasser le papier et quand elle se releva, tomba nez à nez avec… Ben.

« Ben. » dit-elle simplement, son joli sourire ne quittant pas son visage. La jeune femme ne l’avait pas vu depuis un petit moment. Trop longtemps à son gout, mais après plusieurs tentatives ratées, elle s’était rendue à l’évidence : elle n’aurait jamais dû lui demander de l’accompagner à une de ses séances de dialyse. Cela avait mis le jeune homme mal à l’aise, clairement. Elle avait la désagréable impression que leur amitié n’avait plus été pareille après ça. Elle avait bien vu qu’il était plus distant avec elle. Ça devait finir par arriver, ça finissait toujours par arriver dans de telles situations. Il l’avait vue dans toute sa vulnérabilité et ça avait changé pas mal de choses, malheureusement. Chandler ne demandait quasiment à personne de lui tenir compagnie, mais elle avait eu le sentiment que ce serait différemment avec Ben, qu’il pourrait supporter ça et qu’elle pourrait supporter de se montrer si faible. Visiblement, elle s’était trompée.


Dernière édition par Chandler Davenport le Mar 21 Aoû - 18:05, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptyVen 10 Aoû - 14:10

Le réveil a été difficile ce matin. Je crois que malgré mes efforts, j’ai du mal à m’habituer au vide qu’il règne dans la maison depuis que Kat est partie en Namibie. Bon du côté des points positifs, je peux amener qui je veux ici, en particulier des filles. Il n’y a plus de risque que ma sœur les humilient l’une après l’autre … Je suis tranquille, mais est-ce que ça fait de moi quelqu’un de bizarre si je dis que ce genre de scène me manque un peu ? Tant pis, je le dis quand même, de toute façon je n’ai pas vraiment eu le choix dans toute cette histoire. Elle a choisi de partir pour une bonne cause, sa décision était déjà prise, maintenant il faut faire avec, il n’y a toujours pas le choix. Les premiers jours ont été les plus durs mais petit à petit, j’imagine que je commence à prendre le rythme. J’imagine. Sauf que j’arrête pas de penser au fait qu’avoir des nouvelles de Kat pendant ces longues semaines … Enfin va pas trop falloir que je compte dessus. Je me dis encore que j’aurais pu faire plus pour la retenir à New-York mais la seconde d’après je me rappelle que ça aurait été inutile. J’ai été prendre une douche après m’être réveillé et je me rends compte que j’ai beau dire, mais je ne m’habitue vraiment pas à ce silence total qu’il règne dans la maison. Vraiment pas. C’est comme s’il manquait quelque chose de très important en fait mais vous êtes obligé de continuer de vivre sans la chose en question. Ou sans la personne. Les jours vont passer et puis c’est tout. En attendant, il faut juste les occuper, je devrais pouvoir faire ça.

Je dois passer à l’université aujourd’hui pour aller chercher des affaires que j’avais oubliées dans mon casier. Oui l’université n’est pas vraiment un endroit qu’on aime particulièrement fréquenter au mois d’aout mais bon, fallait bien le faire à un moment ou à un autre donc tant que j’y suis et que j’ai le temps, autant en profiter. Après m’être préparé, je quitte Staten Island pour me diriger vers Manhattan et vers l’université. Quelques minutes passent, toutes plus lentement les unes que les autres durant le trajet, mais ce n’est pas comme si j’étais pressé donc ça ne me fait rien. En arrivant à destination j’aperçois quelques silhouettes connues à l’extérieur mais aussi dans les bâtiments, à croire que je ne suis pas le seul à revenir ici en aout. En plus de mes affaires à récupérer, je dois aller à la bibliothèque pour rendre des livres pour mes cours que j’ai oubliés de rendre. Ouais j’ai vraiment du mal parfois. C’est étrange de revenir à l’université pendant les vacances, l’ambiance n’est pas la même, elle est même très loin d’être la même. Du coup, après avoir repris les affaires que je devais venir chercher au bureau, je suis allé directement à la bibliothèque, la tête ailleurs, comme souvent ces derniers temps. Je fais de vagues signes de tête aux visages connus que je peux croiser dans les couloirs et ensuite, à la bibliothèque quand j’entre dans la grande salle. Je ne suis pas un très grand fana de lecture, donc la bibliothèque pour moi cette année ç’a été juste pour les cours, récupérer des bouquins de Droit. Signe de tête à la bibliothécaire, tandis que je marche vers un rayon bien précis. La bibliothécaire me regarde du coin de l’œil, guettant surement si je remets ses précieux ouvrages à la bonne place. Je me retiens de lever les yeux au ciel, sors les trois bouquins de mon sac et les replace un à un dans le rayon. Bien, maintenant je vais pouvoir me tirer. C’est ce que j’avais en tête, jusqu’à ce qu’au détour d’une étagère, je tombe sur une personne bien trop familière. J’ai arrêté de respirer quelques instants en la voyant aussi proche, penchée vers le sol pour visiblement ramasser quelque chose. C’est le choc de la voir en fait. En me levant ce matin je n’aurais jamais pensé que … enfin je la verrai. C’est entièrement ma faute. J’ai pensé à faire demi-tour le plus silencieusement er rapidement possible quand j’ai fini par réaliser à quel point ça serait ridicule. « Ben. » a-t-elle soufflé après s’être redressée. Elle semble aussi surprise de me voir mais son sourire … Enfin son sourire m’indique qu’en fait, elle n’est peut-être pas aussi en colère que j’ai pu le croire. En même temps, qu’elle m’en veuille serait tout à faire légitime. Automatiquement, j’ai répondu à son sourire sans vraiment m’en rendre compte. « Salut. » ai-je chuchoté en me rappelant du lieu où nous sommes. Je suis content de la voir, si vraiment. C’est juste que … je ne sais pas trop comment l'expliquer. Depuis que je l’ai accompagnée à une dialyse, c’est comme si tout ça ne veut plus sortir de ma tête. Le mot gène est peut-être un peu fort mais ça reste dans l’esprit. Après ça, je l’ai lâchement fuie. Raison pour laquelle nous ne nous sommes pas vus depuis un certain temps. Parce que je ne m’en suis pas sentie capable. C’est exactement ça en fait, j’ai l’impression que je ne suis pas assez fort pour ça. Mais elle m’a manquée, c’est indéniable alors pour le moment, il y a un tas de sentiments contradictoires qui se bousculent dans ma tête. Je ne sais pas trop comment agir, autant y aller à l’instinct. Je garde mon léger sourire aux lèvres. « T’aides les femmes de ménage à garder l’endroit clean ? » ai-je demandé en parlant du papier qu’elle a ramassé.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptyMar 14 Aoû - 21:15

Ben lui avait manqué. Vraiment manqué. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle ne l’avait pas vu, elle savait juste que ça faisait longtemps, beaucoup trop à son goût. C’est pour cette raison que son sourire ne la quitta pas lorsqu’elle le vit en se relevant. Il s’était même fait plus franc. Elle aurait pu lui en vouloir, elle avait toutes les raisons de lui en vouloir, mais ce n’était pas le cas, elle n’arrivait pas à s’y résoudre. Parce qu’elle se sentait coupable de cet éloignement, c’était en bonne partie de sa faute. Bien sûr, elle ne l’avait pas prévu, mais si elle ne lui avait pas demandé de l’accompagner à une de ses séances de dialyse, ils ne se seraient pas tant éloignés. Dès qu’elle avait vu qu’il ne la rappelait pas, elle avait su à quoi c’était dû. Elle ne demandait qu’à peu de personnes de l’accompagner, parce qu’elle savait que ce n’était pas facile d’assister à ça. Déjà que ce n’était pas facile pour elle… Elle aurait dû attendre avant de lui demander, ou en fait, elle n’aurait pas dû lui demander tout court. Elle aurait pu simplement s’en tenir à Joey ou Kovu, tout aurait été beaucoup plus simple, et ils n’auraient pas eu à s’éviter. Parce qu’en n’ayant pas de ses nouvelles, Chandler s’était vite imaginé beaucoup de choses. Elle avait forcément fait quelque chose de mal, la voir dans un tel état avait surement changé l’opinion qu’il avait d’elle, il ne la regarderait plus jamais de la même façon et c’était ce qu’elle redoutait le plus. Tout de suite, elle avait cru qu’elle devrait faire une croix sur leur précieuse amitié. A ça non plus elle n’arrivait pas à s’y résoudre. C’était impossible, elle ne voulait pas arrêter de le voir. Mais, elle n’arrivait pas non plus à faire le premier pas. Elle essayait de se dire que ce n’était pas grave, se disait qu’ils ne se voyaient pas simplement parce qu’il n’avait plus trop le temps, pour elle ne savait quelle raison. En aucun cas elle ne voulait imaginer que l’image qu’il avait d’elle avait changé. Elle ne voulait pas qu’il la prenne en pitié, qu’il agisse différemment simplement parce qu’elle était malade et faible. Il n’y avait pas eu de problème jusqu’ici, tout s’était très bien passé, même en sachant pour sa maladie. Il était l’une des seules personnes à la traiter normalement et à ne pas la materner comme Joey le faisait. Elle avait besoin de ça, elle avait besoin de cette normalité. Seulement, depuis un moment, elle n’arrivait pas à se sortir cette idée de la tête et pour la première fois quasiment, elle réalisait qu’en fait elle n’arrivait pas à vivre si bien que ça avec ce qui lui empoisonnait la vie depuis six mois, pas aussi bien qu’elle le disait en tout cas. Chandler n’avait donc pas le droit de lui en vouloir. C’était de sa faute et entièrement de sa faute.

Un instant, elle eut peur qu’il ne s’en aille sans l’avoir salué en retour. S’il l’évitait vraiment, s’il ne souhaitait plus du tout la voir, comme elle se l’était imaginé, il aurait très bien pu partir sans remords, faire comme s’il ne l’avait pas vu. Mais il répondit à son sourire, et elle fut instantanément rassurée. Elle ne s’en était pas rendu compte avant, mais son rythme cardiaque avait un peu augmenté en le voyant, alors qu’elle attendait de voir sa réaction. Là, elle se sentait plus calme, apaisée. Peut-être qu’elle s’était montée la tête après tout. Peut-être que rien n’avait changé, qu’il la voyait toujours comme avant et qu’il n’avait tout simplement pas assez de temps pour lui en consacrer une partie. S’en persuader la contenta, et elle ne se posa pas plus de questions. Elle avait besoin de se dire que ce n’était pas de sa faute. Après tout, il était toujours là devant elle, il n’avait pas fui. « Salut. » dit-il en chuchotant. Ah oui, ils étaient dans une bibliothèque. Ce détail avait échappé à la jeune femme. « Salut. » reprit-elle en chuchotant cette fois-ci. Et maintenant, quoi ? Un silence s’installa entre eux. C’était stupide mais elle ne savait pas vraiment quoi dire ou quoi faire. Elle ne voulait juste pas qu’ils en restent là. « T’aides les femmes de ménage à garder l’endroit clean ? » Heureusement, Ben reprit la parole avant que le silence ne devienne trop gênant. Chandler baissa la tête sur le papier qu’elle tenait dans sa main. Elle avait complètement oublié son existence jusqu’à ce qu’il y fasse allusion. Elle le rangea rapidement dans sa poche. Elle s’occuperait de Denver plus tard, il pouvait bien attendre. « J’ai pas mal de temps libre, et j'ai rien trouvé de mieux à faire pour m'occuper... » dit-elle tout en haussant les épaules, toujours le sourire aux lèvres. Ce n’était en aucun cas un reproche. « Et toi, alors ? Je savais pas que t’aimais tant venir ici que tu y venais même pendant les vacances… » demanda-t-elle toujours en chuchotant. Elle marqua une pause pour l’interroger du regard. « Comment ça va ? »finit-elle par ajouter. C’était une question qui l’intéressait vraiment ça. Entre tous ses doutes, elle s’était demandé s’il ne lui était pas aussi arrivé quelque chose de grave, et elle s’était quand même un peu inquiété.


Dernière édition par Chandler Davenport le Dim 2 Sep - 18:37, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptySam 25 Aoû - 0:55

En quelques heures à peine, tout c’est compliqué. Sur le moment, je n’ai pas vraiment réalisé que l’accompagner à sa dialyse m’avait changé. Ma façon de voir les choses a changé … Enfin c’est compliqué. Je regrette que les choses aient évolué comme elles l’ont fait. Quand j’y repense aujourd’hui, je n’ai pas vraiment d’excuses. La laisser tomber, en quelque sorte, après avoir vu la vérité en face … on peut penser à de la lâcheté. Je pense parfois à de la lâcheté. Souvent. J’aurais aimé être assez fort mais visiblement non. Pourtant avant, la maladie de Chandler n’a occupé qu’une petite partie de mon esprit. Je ne l’ai jamais traitée avec délicatesse et fragilité, en faisant attention à tous mes mots comme certains le font. Seulement voilà. Je l’ai vue, avec toutes ces machines, ces aiguilles et je me suis rendu compte que … bah tout est retombé. L’impression de pouvoir gérer ça. Sans le vouloir, je me suis rappelé de ces quelques années … Ces quelques années où on a assisté à la lente agonie de maman. Tout m’est revenu en mémoire. J’ai eu l’impression de redevenir un gamin de six ans, celui que j’ai été. Inoffensif et toujours innocent. Pourtant, la revoir là, dans la bibliothèque de l’université me fait sourire et ça me fait autre chose aussi. Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire en fait. C’est comme si c’était complètement naturel malgré ce qui s’est passé. Et puis faut dire qu’en ce moment, avec l’absence de Kat, c’est le genre de moment qui ne peut que me faire du bien. Cependant, après nos salutations d’usages chuchotées entre les rayons, un blanc s’installe, peu de temps c’est sûr mais suffisamment pour qu’on le sente tous les deux. Je me mords l’intérieur de la joue. Ca, c’est ma faute j’imagine.

Mais j’ai finalement sorti une phrase bateau qui ne vaut pas grand-chose pour essayer de débloquer la situation. Débloquer la situation … je refuse d’imaginer qu’on en soit venu à ça, à devoir trouver un quelconque sujet pour ne pas que le silence s’éternise. Je refuse que les choses deviennent ainsi entre nous. Je sais, c’est moi qui me suis éloigné mais j’ai tout de même un pincement au cœur en y pensant. Elle range le fameux morceau de papier dans sa poche. « J’ai pas mal de temps libre, et j'ai rien trouvé de mieux à faire pour m'occuper... » a-t-elle dit. Je me suis demandé sur le moment si cette phrase n’avait pas un sens précis spécialement pour moi. A moins que je ne sois parano. Mais une partie de moi en doute. On se voyait assez souvent avant … bah avant que je ne fasse l’autruche, avant que toutes mes forces m’abandonnent et que j’aie l’impression de ne plus voir Chandler de la même manière. Bon après tout je ne suis pas le centre du monde et puis la connaissant, je sais qu’elle n’a pas voulu dire ça. Seulement c’est l’effet que ça m’a fait pendant un instant, preuve que je dois culpabiliser. Mais j’imagine qu’il est de toute façon trop tard pour culpabiliser. Peu importe. Le temps libre, je sais qu’elle peut en avoir beaucoup. Pour toute réponse, j’ai souri encore une fois, légèrement, en baissant la tête vers la moquette brunâtre de la bibliothèque. « Et toi, alors ? Je savais pas que t’aimais tant venir ici que tu y venais même pendant les vacances…» En effet, dit comme ça, le fait que je me trouve à la bibliothèque durant les vacances est plus qu’étrange. Je ne suis pas non plus totalement allergique à l’idée d’y aller durant l’année scolaire, ça reste quand même plus rare pendant les vacances. J’ai à mon tour haussé les épaules. « J’avais oublié de rendre des trucs et je devais venir chercher des affaires que j’avais oublié … Je crois que j’ai toujours eu du mal avec l’organisation. » ai-je fait d’un air faussement pensif. Ce qui n’est pas totalement vrai, enfin on va dire que ça dépend. Je peux être organisé comme je peux être tout le contraire, c’est en fonction de la situation en fait, selon mes envies. A croire que j’avais déjà la tête en vacances. « Comment ça va ? » demande-t-elle après une courte pause. Je me suis dit sur le moment que ça aurait dû être à moi de poser la question en premier. Après je me suis traité de con parce que si je commence à me dire ça, c’est que les choses ont définitivement changé entre nous. Je l’ai toujours vue avant tout comme une de mes proches avant de penser à sa maladie. Je ne veux pas que ça change, mais j’imagine que ça, ça ne tient qu’à moi. « Ca va, ça va … Je fais pas grand-chose de mes journées, j’essaie de profiter de la tranquillité. » Je ne parle pas forcément de Kat en disant ça hein, je parlais plutôt de la tranquillité des vacances. Même si parfois, j’apprécie d’avoir la maison pour moi tout seul, j’ai compris qu’en fait, je préfère largement que ça ne soit pas le cas, quitte à ne pas être « tranquille ». Léger blanc. Je sens une boule se former dans ma gorge. Tout reste bloqué un instant. Je me suis appuyé contre un rayon d’énormes encyclopédies. « Je … Je suis désolé d’avoir joué les fantômes ces derniers temps. » ai-je soupiré en la regardant. Rien d’autre n’a pu sortir, comme par exemple, une explication. Je n’ai pas pu. Enfin disons que je ne suis pas sûr de l’avoir cette explication. Claire je veux dire. Peut-être que je pourrai lui expliquer … En même temps qu’est-ce que je peux dire à part que j’ai fui, tout simplement ? « Et toi, ça va ? »
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptyLun 3 Sep - 1:53

Chandler ne savait pas vraiment comment agir. Est-ce qu’elle devait rester distante, détachée, est-ce qu’elle devait montrer son enthousiasme et sa joie de la revoir, faire comme si rien ne s’était passé, faire comme si elle n’avait aucun doute sur les raisons de cet éloignement, faire comme si elle ne s’était pas posé mille et une questions ou ne s’était pas remise en question un paquet de fois ? Elle se sentit stupide de réfléchir autant pour ça. C’était ça son principal problème en fait, elle se torturait trop l’esprit. Ils commencèrent par se saluer discrètement compte tenu de l’endroit où ils se trouvaient. Ce n’était vraiment l’idéal pour une conversation mais bon. Si ça se trouvait, ils n’allaient même pas discuter et allaient repartir chacun de leur côté très vite, comme deux étrangers. Deux étrangers qu’elle ne voulait pas qu’ils deviennent l’un pour l’autre. Il allait falloir faire des efforts parce que là, clairement, c’était tendu. Ils allaient de silences gênants en silences gênants. Heureusement, Ben brisa le silence en premier, en sortant une phrase toute simple, pleine de légèreté. Détendre l’atmosphère, c’était exactement de ça dont ils avaient besoin. Chandler répliqua assez vite. Sa remarque avait l’air d’un reproche alors que c’était loin d’en être un… C’était juste la première chose qu’elle avait trouvé à répondre après un temps décent de réflexion, pas trop longtemps pour qu’il ne pense pas qu’elle était idiote ou sourde. Elle espérait qu’il ne le prenne pas mal, compte tenu des circonstances… La dernière chose qu’elle voulait était qu’il culpabilise. C’était un sentiment bien trop désagréable pour être éprouvé. Elle enchaina, ne lui laissant – elle l’espérait- pas trop le temps de cogiter. Nouvelle question bateau comme si elle cherchait à éviter le sujet de conversation que finirait inévitablement par s’imposer. « J’avais oublié de rendre des trucs et je devais venir chercher des affaires que j’avais oublié … Je crois que j’ai toujours eu du mal avec l’organisation. » C’était une bonne excuse, en effet. Elle hocha la tête en se pinçant les lèvres.

La jeune femme, refusant de laisser un nouveau blanc s’installer entre eux, continua avec une nouvelle question. Celle-là lui parut la plus importante, celle qu’elle aurait dû poser en premier en évitant tout ce blabla. Comment allait-il ? C’était une question qu’elle s’était pas mal posée durant leur éloignement. Elle s’était inquiétée, pensant qu’il lui était peut-être arrivé quelque chose, lui cherchant des excuses. Elle ne voulait pas lui en vouloir et c’était un moyen comme un autre de l’éviter et de trop se remettre en question. Ça avait été sa deuxième pensée : s’il ne voulait plus la voir c’était de sa faute à elle*. Elle s’était demandé ce qu’elle avait fait de mal et ce qu’elle pouvait faire pour l’arranger. Elle n’avait pas osé l’appeler par contre, elle avait peur de l’accueil qu’il lui ferait. Aller le voir n’était pas pensable non plus. Là, ça se passait mieux qu’elle l’avait pensé parce qu’il n’avait toujours pas fui. Chandler était donc beaucoup plus sereine et pourrait arrêter de se torturer intérieurement. « Ça va, ça va … Je fais pas grand-chose de mes journées, j’essaie de profiter de la tranquillité. » Elle hocha une nouvelle fois la tête puis sourit. « C’est à ça que servent les vacances, non ? » Puis elle haussa les épaules et fit dévier son regard sur la rangée de livres en face d’elle. Elle songea à quel point elle pouvait détester la tranquillité, à quel point elle pouvait s’ennuyer en ce moment. Elle avait bien des cours à bosser, des livres à lire, un disque dur plein de films et séries à regarder mais… Elle aurait voulu pouvoir sortir, visiter plein d’endroits, faire tout un tas de choses qu’elle ne pouvait pas faire, ou qu’elle ne pouvait faire que dans certaines limites. Elle en avait marre de cette tranquillité dont parlait Ben et qu’il semblait tant apprécier.

Un énième blanc s’installa. Ils avaient fait des progrès puis étaient comme revenus au point de départ. Un pas en avant, deux pas en arrière. « Je … Je suis désolé d’avoir joué les fantômes ces derniers temps. » Oh. Chandler tourna doucement la tête vers son ami. Son rythme cardiaque accéléra légèrement. C’était ça le sujet qu’elle ne voulait absolument pas aborder. En fait, elle mourrait d’envie de savoir pourquoi il avait agi de cette façon mais de l’autre côté elle avait peur de sa réponse. Elle tenait vraiment à leur amitié, elle ne voulait pas quoi que ce soit ait changé. Elle préférait se faire des illusions plutôt que d’affronter la vérité si c’était ça la vérité. Elle déglutit, capta son regard un court instant puis le dévia rapidement, se remettant à fixer les livres en face d’elle. Elle essayait d’analyser ce qu’il disait en essayant de ne pas mal l’interpréter. S’il s’excusait c’était qu’il l’avait évitée intentionnellement. C’était un peu douloureux, quand même. Et la raison était évidente en plus de ça. Chandler aurait aimé qu’elle ne soit pas si évidente et pourtant ça sautait aux yeux : c’était sa dialyse, sa maladie, ses putains de reins défaillants. Est-ce qu’elle pouvait réellement lui demander quelle en était la cause ? Elle ne voulait pas lui en vouloir, elle ne pouvait pas. Ce n’était pas de sa faute à lui, c’était de la faute au monsieur là-haut qui ne semblait pas la porter dans son cœur. C’était bien plus simple de rejeter la faute sur dieu tout-puissant. « C’est rien. » répondit-elle au bout d’une éternité. C’était loin d’être rien. Ca faisait mal. Ca faisait mal et elle lui en voulait en fait. Il avait été capable de passer outre avant, pourquoi ne pouvait-il plus le faire maintenant ? Ce n’était pas parce qu’il ne connaissait que l’idée de sa maladie et non sa réalité qu’elle n’était pas réelle justement. Rien n’avait changé, elle était toujours Chandler, toujours celle qu’il connaissait et appréciait. Elle n’ajouta cependant rien, essayant de se reprendre. La jeune femme finit par le regarder à nouveau, tentant un sourire pour donner le change. « Tu as surement eu d’autres choses à faire, je comprends t’en fais pas. J’ai cru que… » Elle marqua une courte pause montrant son hésitation, puis soupira. « J’ai cru que j’avais fait quelque chose de mal ou un truc du genre. Mais j’ai dû me faire des idées. » finit-elle par dire, comme pour faire disparaitre les mots qui venaient de sortir de sa bouche. « Et toi, ça va ? » Non - Pas vraiment - J’essaye de faire comme si ça allait. « Oui. » répondit-elle en hochant la tête. Que pouvait-elle répondre d’autre ? Non elle n’allait pas bien, c’était évident. Elle était sans cesse épuisée et découragée mais s’efforçait de ne pas le montrer et d’agir comme si elle était en pleine forme, ce qui la fatiguait encore plus. Mais c’était la version officielle, qu’elle donnait à tout le monde, même à Joey et son père principalement pour les rassurer. « Ça va très bien. »

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptySam 8 Sep - 18:20

Je crois qu'on ne sait tous les deux pas où se mettre, comment agir, quoi dire ... Et je ne suis pas étranger à cette situation merdique, c'est même moi qui l'ai provoquée. J'aimerais tout pouvoir lui expliquer, tout arranger, tout effacer mais je sais bien que c'est trop tard. Comment pourrions-nous revenir en arrière ? Claquer des doigts et faire comme si rien ne s'est passé ? Comme si en l'accompagnant à cette dialyse, je n'avais pas en quelque sorte fui ? Parce que c'est ce que j'ai fait quand on y pense. J'ai flippé, ça m'a rappelé ma mère, je me suis dit que je ne serai pas assez fort ... Du coup j'ai préféré mettre de la distance entre nous. Le nombre de fois où je suis tombée sur le nom de Chandler dans le répertoire de mon portable, le nombre de secondes et donc de minutes que j'ai passé à fixer les lettres de son prénom, en me demandant si oui ... ou non. Je vous laisse imaginer lequel des deux a gagné. Je sais vraiment pas comment j'ai pu laisser les choses évoluer ainsi. C'est détestable de vous retrouver devant un de vos proches en ayant l'impression que vous êtes devenu de parfait l'un pour l'autre. Pourtant, Chandler et moi nous sourions, nous nous parlons comme si de rien était, comme si on peut encore passer outre ces derniers jours de silence, de distance et d'éloignement. « C’est à ça que servent les vacances, non ? » a-t-elle lancé avec un sourire avant de hausser les épaules et de se mettre à regarder les ouvrages autour de nous. On essaie de faire des efforts tous les deux mais même un sourd pourrait remarquer que notre discussion est poussive. Voilà où on en est. Bien sûr, j'ai souri encore une fois à sa réponse et j'ai hoché la tête pour dire que je suis du même avis. Les vacances permettent de se remettre de toute une année pas facile quand on pense à celle qui s'est écoulée. Que ce soit au niveau des études vu que le Droit, c'est quand même pas de la tarte ou au niveau personnel mais ça, j'en ai déjà suffisamment parlé et à cet instant, je n'ai pas envie d'y repenser encore. Mieux vaut laisser Rory où elle est et se concentrer sur Chandler. Puis, en la regardant, je me suis souvenu d'un truc mais comme je l'ai dit plus tôt, je ne surveille pas chacun de mes mots quand je suis avec elle. Sa maladie l'oblige à être un peu trop "tranquille" durant toute l'année, alors pendant les périodes de congés je n'imagine pas. « Des vacances tranquilles ça doit être des vacances soporifiques pour toi, non ? » ai-je fait à ma grande surprise naturellement. Comme quoi, tout n'a pas disparu, ça me rassure. J'ai dit ça parce que je sais qu'elle aime sortir, enfin qu'elle aimerait sortir, voir le monde mais que dans sa situation, c'est presque impossible.

Ensuite, vient le grand moment où je m'excuse enfin de mon comportement. Enfin. J'aurais aimé accompagner mes pitoyables excuses avec une explication, pour qu'elle comprenne que ce n'est pas de sa faute, c'est juste moi qui, comme un con, est mal réagi au moment où elle a eu besoin de moi. Mais il y a juste les plates excuses qui sont sorties. Certes, c'est déjà ça, c'est un début seulement, elle aurait mérité d'avoir plus que ça. Visiblement, elle ne s'est pas attendue à ce que j'aborde le sujet aussi soudainement et me regarde quelques secondes gênés, avant de se remettre à regarder ailleurs. Le silence. Je l'ai remarqué au bout d'un moment, elle ne me répond pas tout de suite. J'ai soudain l'impression d'avoir un court aperçu de ce que je lui ai fait en gardant le silence des dernières semaines. C'est horrible. « C’est rien. » C'est Chandler. Toujours positive, elle ne se met pas en colère, elle n'a pas l'air de m'en vouloir, là tout de suite ... Pourtant, je crois que j'aurais aimé qu'elle m'en veuille, qu'elle n'accepte pas le fait que j'ai pris de la distance un beau jour, sans lui en parler. Ça m'aurait montré qu'elle ne se sent pas coupable d'avoir fait quelque chose de mal parce que ce n'est tout simplement pas vrai. Je reste muet, comme un con. A croire que je pers facilement l'usage de la parole ces derniers temps. Putain, je commence à bien la connaître et je sais ce qu'elle pense. Chandler pense que c'est de sa faute tout ça. Je la regarde, non je la fixe en ayant l'air de dire "arrête, tu sais très bien que ce n'est pas rien". Mais elle a repris la parole avant que le moindre mot ne soit sorti. « Tu as surement eu d’autres choses à faire, je comprends t’en fais pas. J’ai cru que… » Elle marque une pause, semble être perturbée par tout ça. Je baisse les yeux, sentant la honte revenir. « J’ai cru que j’avais fait quelque chose de mal ou un truc du genre. Mais j’ai dû me faire des idées. » a-t-elle fini par dire. C'est bien ce que je pensais. Je sais qu'elle le pense vraiment en plus et mesure ainsi à quel point j'ai déconné. Comme si je ne le savais déjà pas assez. « Oui, tu t'es fait des idées. » ai-je répliqué dans la seconde qui suit, les mots sortent sans hésitation. Je viens de lui dire que je passais des vacances tranquilles, je ne peux pas la laisser croire que j'avais autre chose à faire que de lui parler ... ça serait pas logique, elle-même le sait. Je suis le roi des cons. Bref. Soudain, un long "chut" nous interrompt. Dans la précipitation, j'ai répondu à Chandler un peu trop fort. La bibliothécaire me foudroie du regard.

Va falloir qu'on se casse, et rapidement parce que j'en peux plus d'avoir cette conversation à demi mot ... En même temps avoir une discussion dans une bibliothèque, ça n'a jamais été le top. Ensuite, elle me répond que oui, ça va et ajoute en suite que ça va même très bien. Faudrait être con pour croire que c'est la vérité et faut croire que je ne le suis pas encore assez pour ça. Vraiment, il faut qu'on sorte de cette bibliothèque pour pouvoir parler librement. « Tu veux pas qu'on aille parler ailleurs ? » ai-je demandé en prenant mon sac. Sauf que je n'avais pas vu que les bretelles s'étaient coincées entre deux rayonnages. Et en essayant de la dégager, la seule chose que j'ai réussi à faire c'est de faire tomber deux rayons entiers de romans et cinq dictionnaires. Le tout dans un fracas assez important. Tous les ouvrages se sont écrasés au sol. Ensuite tout s'est passé très vite. La bibliothécaire s'est levée, j'ai regardé Chandler et un sourire a étiré mes lèvres. Je ne peux pas exactement expliqué ce qui est arrivé ensuite. Une envie, une pulsion ou simplement, juste le fait que je n'ai pas voulu ranger et me faire engueuler. J'ai tout de suite pris la main de Chandler. « Cours ! » ai-je fait en espérant qu'elle me suive. Je ne lui ai pas lâché la main et on a couru tous les deux vers la sortie de la bibliothèque sous les yeux hébétés des personnes présentes. « REVENEZ TOUT DE SUITE ICI ! » lance la bibliothécaire derrière nous, plus que furieuse. Mais bien sûr, on ne l'a pas fait, on a continué de courir, main dans la main. Après être sortis de la bibliothèque, on a parcouru différents couloirs pour s'éloigner au plus vite. Mon coeur s'agite au rythme de notre course effrénée. L'adrénaline me fait du bien, savoir qu'elle est là aussi. Je sais que c'est mal mais à ce moment là, je m'en fous royalement. L'adrénaline quand on sait qu'on a fait une connerie et qu'on a décidé de passer outre. On a couru comme ça, un certain nombre de minutes qui m'ont paru à la fois longues et trop courtes. Moment d'allégresse. En vérité, moment hors du temps. Finalement, nous sortons de l'université quand une porte de sortie se présente à nous. Je la mène jusqu'à l'extérieur et simplement à cet instant commence progressivement à ralentir l'allure. Doucement, nous redescendons sur terre et nous nous arrêtons complètement. Le souffle légèrement court. Sourire aux lèvres. « Ça c'est ce qui s'appelle faire une sortie ... C'était pas vraiment prévu au programme. » ai-je fait en récupérant petit à petit une respiration normale. Et c'est à ce moment précis que je me suis aperçu que je n'avais pas lâcher sa main.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptyMar 13 Nov - 21:40

« Des vacances tranquilles ça doit être des vacances soporifiques pour toi, non ? » Depuis le jour où elle avait appris pour sa maladie, Chandler était constamment en vacances. Ou pas en fait. C’était plutôt le contraire. Bien sûr, elle avait arrêté de suivre les cours et n’allait plus à l’université, et elle ne faisait pas grand-chose de ses journées, mais elle n’avait aucun repos. Son insuffisance rénale, le traitement, les dialyses… Elle n’avait aucun répit. Les seuls moments où elle se sentait bien étaient quand elle dormait, quand elle ne pouvait rien ressentir. Sinon, malgré les sourires, les airs joyeux, paisibles, elle souffrait et jouer la comédie n’aidait pas à arranger les choses. Mais elle réussissait à donner le change, au moins devant Joey, et c’était tout ce qui comptait. Peut-être qu’elle pourrait se lancer dans une carrière d’actrice plus tard, et même prétendre à l’oscar. Une statuette dorée rendrait parfaitement bien dans sa chambre. « Si on peut appeler ça des vacances… Mais oui, je pense que je ne t’envie pas vraiment pour le coup. » C’était assez triste d’en arriver à détester les vacances. Elle était sûre que c’était le rêve de millions d’enfants, des vacances sans fin. Ça avait même été le sien pendant un temps. A chaque rentrée, elle était triste et attendait les nouveaux congés avec impatience. L’univers avait eu une drôle de façon d’exaucer son souhait. Un beau cadeau empoisonné. Mais bon, ça devait faire partie du package « maladie et ses inconvénients. » En tout cas, la jeune femme était rassurée que Ben ne mesurait pas ses mots. Elle en avait assez des gens qui prenaient des pincettes avec elle sous prétexte qu’elle était malade et qu’elle n’avait pas de chance. La pitié était pire que tout elle ne supporterait pas d’éveiller ce sentiment chez les autres. Elle l’aurait encore moins supporté si ça avait été le cas de son ami…

L’ambiance restait quand même tendue malgré les sourires et les réflexes qu’ils avaient de par leur amitié. Tout n’était pas perdu peu importe ce qu’avait pu en penser Chandler face au silence du jeune homme. Il restait cependant du chemin à faire. Ils n’avaient pas non plus coupé les ponts totalement, ils n’avaient eu aucune nouvelles l’un de l’autre pendant quelques temps, ce n’était pas une situation extraordinaire en soi. Peut-être un peu pour la jeune femme qui avait tout de suite pensé que quelque chose n’allait pas. Elle s’était fait pas mal de films – voilà ce que ça donnait quand on avait trop de temps pour penser – et avait fini par exprimer ses doutes au jeune homme, après quelques hésitations quand même. Elle ne voulait pas le blâmer, après tout, s’il l’avait bien évitée, il avait eu la même réaction que la plupart des gens face à elle. C’était peut-être normal comme réaction, qu’en savait-elle ? Elle n’avait jamais eu à affaire à quelque chose de pareil avant. Elle se sentait aussi coupable, elle aurait dû sentir qu’ils n’étaient pas prêts pour passer à cette « étape » de leur amitié. Elle n’était peut-être pas assez forte, visiblement assez fragile… Enfin pas pour mal, mais elle n’en savait rien pour Ben, elle n’avait pas encore appris à lire dans les pensées. « Oui, tu t'es fait des idées. » C’était rassurant. Chandler esquissa un sourire. Elle voulait quand même plus d’explications que ça… Parce que c’était bien beau de la rassurer, mais au final, elle se posait toujours autant de questions. Elle attendit un peu avant de reprendre la parole, peut-être avait-il besoin d’un peu de temps pour formuler ses idées, il n’avait pas l’air franchement à l’aise non plus. Un chut se fit alors entendre. Ah oui, ils étaient dans une bibliothèque. Ce détail avait quelque peu échappé à la jeune femme qui n’avait pas pris la peine de chuchoter une seule fois depuis le début de leur conversation.

« Tu veux pas qu'on aille parler ailleurs ? » lui proposa alors Ben. Tout bien réfléchi, c’était loin d’être le lieu idéal pour discuter, surtout qu’ils avaient apparemment pas mal de choses à se dire. Ils seraient beaucoup plus libres ailleurs, ils n’auraient pas à se surveiller et pourraient peut-être plus facilement meubler les blancs… Chandler hocha la tête. Elle allait d’ailleurs partir lorsqu’elle vit tout une rangée de livres s’écraser au sol : Ben venait de tout faire tomber et bien évidement, il n’avait pas pris la peine d’être discret. Chandler resta interdite quelques secondes, se demandant si elle devait rire ou prendre ses jambes à son cou. Là, c’était certain, la bibliothécaire allait leur interdire l’accès au bâtiment pour le restant de leurs jours. « Cours ! » Bien, Ben venait de trancher son dilemme intérieur. Elle n’avait donc plus de questions à se poser. Surtout qu’il venait d’attraper sa main et qu’il la fit courir un peu malgré elle. Elle ne se demanda toujours rien tandis qu’ils parcouraient les différents couloirs qui les menaient à l’extérieur. Cela faisait très longtemps qu’elle n’avait pas fourni un tel effort et elle avait la sensation que son cœur allait exploser tant il battait vite. Mais l’adrénaline lui faisait un bien fou. En fait, c’était exactement ce qu’elle recherchait et ce qui lui manquait. Sa vie était beaucoup trop fade depuis quelques temps. Cela dit, elle fut réellement soulagée lorsqu’ils s’arrêtèrent après avoir trouvé une porte de sortie. La jeune femme eut du mal à redescendre sur terre. Leur course effrénée dans les couloirs avait eu un gout assez spécial et elle n’avait pas envie que ce sentiment lui échappe. « Ça c'est ce qui s'appelle faire une sortie ... C'était pas vraiment prévu au programme. » Chandler se mit à sourire franchement, sourire qui n’avait rien à voir avec les sourires timides de tout à l’heure, puis se mit en fin de compte à rire. Ce qui n’était pas franchement conseillé étant donné qu’elle avait déjà du mal à reprendre son souffle… Si Joey la voyait, elle passerait un sale quart d’heure. Elle devait faire un minimum d’efforts physique et rien que le fait qu’elle soit venue jusqu’ici sans lui était considéré comme risqué du point de vue de son frère. Elle avait fait un malaise une fois, en pleine rue, alors qu’elle se promenait tranquillement. Elle avait été obligée de le lui cacher parce qu’il l’aurait enfermée dans chambre et qu’elle se serait retrouvée à jouer à Raiponce. « C’était ça ou ramasser les livres... Je pense que je préfère ça. » dit-elle tout en soufflant. Elle se donna ensuite un peu de temps pour reprendre totalement son souffle. « Après, je sais pas… C’est de ta faute si tout est tombé alors je ne t’aurais sans doute pas aidé à ramasser. En fait j’aurais surement fait mine de ne pas te connaitre pour ne pas m’attirer trop d’ennuis. » ajouta-t-elle en souriant de plus belle. Tout malaise semblait à présent être écarté. C’était rassurant de voir que finalement, ils ne s’étaient pas tant éloignés que ça. D’ailleurs… Elle ne l’avait pas remarqué jusqu’ici, mais ils se tenaient toujours la main. C’était surement pour ça qu’elle se sentait de nouveau proche de lui et qu’elle se sentait si bien. Néanmoins, elle décida de rompre leur lien pour se passer une main dans les cheveux avant de toussoter, légèrement gênée. Et maintenant quoi ? Ils allaient discuter en plein milieu de la rue ? Allaient-ils réellement discuter ? Ou profiteraient-ils de l’interruption pour passer à un autre sujet, pour aller de l’avant ? Chandler voulait des explications, bien sûr, mais elle ne voulait pas non plus tout gâcher… Il y avait quand même un semblant de mieux… Ce serait à Ben de décider donc. Peu importe ce qu’il choisirait, ça lui irait. Puis peut-être que faire comme si rien ne s’était passé leur permettrait de repartir sur une meilleure voie. A voir. « Tu hum… Tu me payes une glace pour te faire pardonner ? » C’était tout ce qu’elle avait trouvé, merci monsieur le marchand de glace qui passait justement dans la rue à ce moment-là.

Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptyJeu 20 Déc - 15:07

« Si on peut appeler ça des vacances… Mais oui, je pense que je ne t’envie pas vraiment pour le coup. » Un pauvre sourire étire le coin de mes lèvres. Je n'ai jamais été mal à l'aise avec elle, tout simplement parce que ce qui m'intéresse en Chandler n'est pas sa maladie mais ... tout le reste. Seulement, faut croire qu'il fallait que ça change à un moment, il a fallu que je commence à penser comme tous ces gens qui se retrouvent gênés face à elle, contrôlant le moindre mot qui sortent de leurs bouches. Pourquoi ? Quand je l'ai accompagnée à sa dialyse. Elle m'a proposé de venir et j'ai dit oui, pensant qu'il n'y aurait aucun problème. J'avais pas vraiment prévu de réagir ainsi, de repenser à ma mère malade et ... Je sais pas, j'ai pas pensé que j'allais jouer au con à ce point. Mais là tout de suite, une fois le moment de gène passé, je suis plutôt déterminé à me rattraper. Cette gène qui s'est installée entre nous ne nous va pas du tout, vous pouvez me croire. Et comme je sais que c'est de ma faute, je suis celui qui dois réparer tout ça parce que sinon, j'aurais tout foutu en l'air. Ce qui serait trop con, vraiment trop con que les choses évoluent de cette façon entre nous. Je ne veux surtout pas qu'elle pense que je ne suis plus le même, que mon regard sur elle à changer, que ... De toute façon, j'imagine que le mal est fait. Il faudrait que je lui raconte et pas seulement que je lui dise qu'elle s'est fait des idées. Car oui, elle s'est fait des idées. Elle n'a rien fait de mal, rien du tout. En même temps, c'est Chandler, cette fille c'est ... Enfin comment elle aurait pu faire quelque chose de mal ? Je lui ai souri d'un air rassurant et sincère. Elle n'a rien à se reprocher contrairement à moins. L'idée qu'elle ait pu croire une telle chose ... Je commence à m'insulter de tous les noms possibles mentalement. Ce qui est fait est fait de toute façon, ça serait à rien d'y repenser ou de se fustiger. Alors maintenant mec, t'assumes et tu te rattrapes. Impossible que votre relation prenne ce genre de tournant, Chandler mérite pas ça.

J'ai donc fini par proposer qu'on aille ailleurs. La bibliothèque de la fac, son ambiance trop calme et feutrée a commencé à me peser un peu trop. Et puis non, définitivement pas le lieu idéal pour me rattraper. J'ai besoin de lui parler, de la faire rire sans qu'une personne ne fasse "chut" tous les trois mots, ce qui est finalement arrivé. Entre les gens qui travaillent et une des employées qui passaient par là ... Sauf que mon sac a fait tomber toute une pile de livres quand j'ai voulu partir. Me demandez pas comment je me suis débrouillé pour coincer la bretelle et faire un truc pareil parce que je l'ignore moi-même. Avant que Chandler et moi ayons pu faire quoique ce soit, les romans et les cinq dictionnaires sont tombés sur la moquette dans un bruit retentissant. La définition même de la discrétion j'imagine. Après je sais pas ce qu'il m'a pris exactement. Normalement, j'aurais dû tout ranger, bien sagement. Normalement mais faut croire que je n'ai pas eu envie d'agir normalement à ce moment. J'ai préféré agir en dehors de la norme et des règles, parce que des fois, agir déraisonnablement ça fait du bien. Je sais qu'elle pense la même chose, je la connais. Avec sa maladie, Chandler n'a pas toujours l'occasion de pouvoir agir sur un coup de folie et ... On a couru, couru et couru, pour échapper à la furie de la bibliothécaire et au calme empoisonnant de l'endroit. Mettre un peu de folie dans tout ça. Lui prouver que je suis toujours le même au fond, que sa maladie ne compte pas pour moi. Son frère me tuerait en voyant que je la fais courir si vite et si longtemps pour une telle connerie. Je tempère mon effort mais ça ne m'empêche pas d'être légèrement essoufflé quand nous arrivons dehors et ralentissons progressivement, suffisamment éloignés de la bibliothèque. Moment bref de folie qui fait du bien. Ayant peur quelques secondes que Chandler m'en veuille, je suis rassuré quand elle éclate de rire sous mes yeux. Soulagé, je ris légèrement à mon tour, heureux que les choses rentrent peu à peu dans l'ordre malgré tout. Je lui laisse le temps de reprendre totalement son souffle. « C’était ça ou ramasser les livres... Je pense que je préfère ça. » a-t-elle fini par dire. Un large sourire est apparu sur mon visage. « Je le savais au fond que t'étais une rebelle. » ai-je lancé amusé. J'aime ce genre de moment avec elle, quand malgré toutes les contraintes qui lui barrent la route, elle arrive à se libérer et à faire comme si ... comme si tout allait bien. « Après, je sais pas… C’est de ta faute si tout est tombé alors je ne t’aurais sans doute pas aidé à ramasser. En fait j’aurais surement fait mine de ne pas te connaitre pour ne pas m’attirer trop d’ennuis. » Là, j'ai à nouveau ri en entendant sa logique. « Mmm merci pour ta franchise. Au moins maintenant, en cas de problème je sais que je peux compter sur toi. » ai-je continué toujours avec un large sourire aux lèvres. Le fond de l'air est frais et d'autres étudiants font leurs vies autour de nous. Et soudain, Chandler et moi avons remarqué que nos mains se trouvent plutôt bien toutes les deux. Hum ... C'est elle qui réagit la première en rompant le contact pour passer sa main dans ses cheveux. Nouveau petit moment de malaise, un peu différent du précédent à la bibliothèque, mais toujours ... « Tu hum… Tu me payes une glace pour te faire pardonner ? » finit-elle par demander. Je tourne la tête pour apercevoir le marchand de glaces garé pas très loin. Amusé, je lève les yeux au ciel. « Oui, pour me faire pardonner c'est le minimum que je puisse faire. Je peux même être ton chevalier servant personnel pour la journée si tu veux. » Si je peux me faire pardonner comme ça ... Mais je ne sais pas ce qu'elle a en tête à ce moment là, si elle aimerait que je m'explique sur mon comportement ou bien qu'on oublie et qu'on passe à autre chose. Moi-même je ne sais pas ce que je préfèrerais alors j'agis à l'instinct, en espérant qu'elle ne me demande pas de lui faire apparaître un poney rose avec des ailes pour me faire pardonner. Donc nous nous dirigeons tous les deux vers le petit camion du marchand de glace. Tout recommence à prendre une tournure normale et dire que ça me rassure est un euphémisme, même si je sis que je risque de devoir m'expliquer. Alors que j'ignore si j'en suis capable. Arrivés devant le marchand, je le salue et me tourne vers Chandler : « Quels parfums pour mademoiselle ? »
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptySam 29 Déc - 22:52

Chandler essayait encore de reprendre son souffle mais elle se sentait quand même incroyablement bien. Peu importe si elle risquait d’être fatiguée plus rapidement, peu importe si son frère s’en rendait compte et lui passait un savon. Elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis un petit moment. Bien sûr, Minnie et Kovu lui offraient pas mal de moments où elle pouvait s’échapper de la sorte, et elle les appréciait tout autant mais là c’était un peu différent. Elle n’avait pas vu Ben depuis quelques temps aussi et ça pesait pas mal dans la balance. Cette course effrénée dans les couloirs de leur université semblait leur avoir fait du bien à tous les deux en fait. Ils riaient ensemble et ne semblaient plus aussi mal à l’aise qu’auparavant. En fait, ce court épisode avait comme qui dirait marqué une sorte de coupure ou remis les compteurs à zéro. Ou bien tous les deux cachaient bien leur jeu. Oui en fait, c’était une hypothèse très probable. Mais quel mal cela faisait-ils s’ils se sentaient bien ? Chandler n’y voyait aucun inconvénient pour le moment, s’ils voulaient jouer un jeu, ils pouvaient bien le faire. Elle s’était posée assez de questions pour le moment, elle en avait presque eu mal à la tête. Surtout qu’elle n’était pas vraiment prête à les poser tout haut alors autant qu’elle arrête de se torturer si c’était pour ne recevoir aucune réponse. Elle ne voulait pas forcer Ben à se livrer s’il n’en avait pas envie, autant qu’il le fasse de lui-même. C’est pour ça qu’elle jugea préférable de laisser couler pour le moment et de profiter de cette « pause ». Cette légèreté manquait clairement à sa vie en ce moment.

« Je le savais au fond que t'étais une rebelle. » Nouvel éclat de rire. Elle hocha la tête et fit des cornes avec ses doigts. « Rebelle… Tout à fait moi oui ! » répliqua-t-elle dans un sourire. Elle n’avait jamais eu à se rebeller jusqu’ici. Elle avait toujours suivi ce que lui avait dit son père principalement parce qu’elle savait qu’avec le départ de sa mère elle ne pouvait pas se permettre de lui compliquer la vie. Aussi parce qu’il avait toujours été cool avec Joey et elle. Seulement, depuis que son frère s’était transformé en frère « maman poule » ultra protecteur, elle avait pris gout à la contredire. Bien sûr elle n’allait jamais trop loin parce que cela aura des répercussions sur sa santé, mais elle se privait moins qu’elle n’aurait dû. « Mmm merci pour ta franchise. Au moins maintenant, en cas de problème je sais que je peux compter sur toi. » Elle fit un genre de salut militaire. « C’est toujours un plaisir d’aider. » Son sourire ne semblait toujours pas vouloir faner. C’était agréable de se sentir si… bien… Moins mal à l’aise. Et plus ça allait moins elle avait envie de tout gâcher. Alors quand bien même elle était curieuse, elle était déterminée à ne lui demander aucune explication pour le moment. Un nouveau malaise s’installa ensuite. C’est qu’elle était tellement bien qu’elle n’avait pas remarqué leurs mains toujours liées… Elle n’aurait peut-être pas dû rompre leur lien si soudainement ou en tout cas ne pas agir si bizarrement après. Mais bon, ce qui est fait est fait comme on dit. C’est alors qu’elle vit, juste au bon moment, un marchand de glace au bout de la rue. Comme quoi ça pouvait sortir d’éviter quelqu’un du regard. Elle sauta sur l’occasion. A son grand soulagement, Ben alla dans son sens et ne fit aucune remarque. « Oui, pour me faire pardonner c'est le minimum que je puisse faire. Je peux même être ton chevalier servant personnel pour la journée si tu veux. » Son chevalier servant personnel pour la journée ? Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde. Elle fit une moue pensive. « C’est très tentant. Je ne sais pas si tu sais dans quoi tu t’engages mais comme tu l’as si gentiment proposé, je ne peux pas refuser. » dit-elle en souriant tandis qu’ils commençaient à avancer vers le marchand de glaces. « Mais en fait, ça consisterait en quoi exactement ? Je peux te faire faire ce que je veux ? » demanda-t-elle avec une touche de malice. Pas qu’elle soit prête à lui faire faire tout et n’importe quoi. Elle voulait simplement s’assurer qu’ils puissent rattraper le temps perdu, s’il en avait envie. Elle ne pouvait pas le forcer après tout.

« Quels parfums pour mademoiselle ? » Nouvelle moue pensive. Elle prenait toujours la même chose et pourtant, à chaque fois, elle voulait changer et prenait donc le temps de regarder chaque parfum disponible pour faire son choix. Seulement, elle revenait toujours aux bonnes vieilles habitudes. « Caramel et chocolat, beaucoup de chantilly, s’il vous plait. » dit-elle avec son légendaire air innocent. Ils furent servis rapidement et ils se remirent donc en marche. Chandler n’avait pas d’idée précise ou aller, elle allait donc se contenter de le suivre, tout en espérant que lui en ait une quelconque idée. Un silence s’installa dans un premier temps tandis qu’ils entamaient leur glace. C’était un moment assez étrange… Comme si la coupure à laquelle ils avaient eu droit était terminée ou… La jeune femme n’aurait pas su l’expliquer. Ils n’auraient peut-être pas dû laisser le silence s’installer. Ca donnait beaucoup trop de temps pour réfléchir et se poser encore et encore mille et une questions. Et comme Chandler était du genre à pas mal douter, c’était exactement ce qu’elle était en train de faire. Son esprit était une fois de plus un champ de bataille. Lui demander ou ne pas lui demander ? Tout gâcher ou prendre sur soi et se taire ? C’était beaucoup trop compliqué. Elle finit par soupirer au bout d’un moment. Elle avait beau s’être convaincue qu’elle ne poserait aucune question, la curiosité lui brûlait la langue et ce malgré la glace. « Est-ce que… » Elle s’était lancée sans trop réfléchir, avant qu’elle n’ait pu s’en rendre compte et il était trop tard pour revenir en arrière. Le problème était qu’elle ne savait pas comment amener ce qu’elle avait à dire. « Pardonne-moi de te demander ça, et je me suis jurée que je laisserais couler mais je me pose beaucoup trop de question pour le faire et… et je n’ai pas envie de tout gâcher mais je voulais juste m’assurer que… Enfin, je me suis fait des idées hein ? Je n’ai rien fait de mal ? » Elle voulait à tout prix éviter de croiser son regard. Et d’ailleurs, elle regrettait d’avoir parlé. Elle était stupide. Surtout qu’elle n’était même pas sûre d’avoir été claire et que son attitude lui prouvait bien qu’elle aurait dû se taire. « Tu peux me le dire tu sais… Je vais le supporter. » « Je pense. » Aurait dû-t-elle ajouter. Elle espérait simplement qu’il n’allait pas la haïr ou s’éloigner encore plus.


Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptySam 19 Jan - 15:22

Petit à petit, je reprends mon souffle après cette course effrénée pour échapper à la fureur de la bibliothécaire. On a traversé les couloirs de la fac pour échapper à une mort certaine, comme si on était dans Mission Impossible ... Okay, j'exagère peut-être un peu, mais sûr le moment, imaginer ça m'a fait sourire. Au moment où on s'est retrouvés en sécurité, je réalise vite que faire courir Chandler de cette façon n'est peut-être pas la meilleure idée de la journée que j'ai eu. Je la regarde donc du coin de l'oeil, surveillant la moindre chose anormale en me disant qu'il aurait fallu y penser avant. Oui je ne considère pas mon amie comme une poupée de porcelaine avec qui il faut toujours faire attention, mais je sais que parfois ... je dois quand même faire attention. C'est plus qu'important. Elle semble finalement bien se remettre de notre petit jogging imprévu.« Rebelle… Tout à fait moi oui ! » J'éclate de rire aussi en la voyant mimer des cornes démoniaques avec ses doigts. Oui, tout à fit elle ! Beaucoup de gens l'ignorent à mon avis mais je suis heureux de faire parti de ceux qui le savent. Je me sens plus léger à l'idée que les choses sont en train de se remettre en place entre nous, avec toujours une certaine appréhension je pense à l'idée qu'à un moment, on peut retourner à cet instant de silence et de gêne d'il y a quelques minutes. Après, quand elle m'explique comment les choses se seraient passées si on ne s'était pas enfuis en courant, je souris un peu plus en l'entendant dire qu'elle m'aurait laissé me démerder tout seul vu que c'était de ma faute si les livres étaient tombés. Au moins je sais à quoi m'en tenir. « C’est toujours un plaisir d’aider. » J'ai plissé les yeux dans sa direction. Détendu par notre échange, je tarde à remarquer que nos mains sont toujours en contact. C'est elle qui rompt le contact en premier, suite à ça, moment de blanc.

Cet instant n'a duré que quelques secondes, heureusement. Chandler remarque rapidement un marchand de glaces pas très loin, ce qui ne m'étonne pas vraiment. J'accepte sans hésitation. Me faire pardonner. Je rajoute même une offre de chevalier servant pour la journée. A peine les mots sortis de ma bouche et je me demande si j'ai bien fait de lui faire une telle proposition. En voyant sa moue pensive, je devine qu'elle est intéressée par ma proposition et qu'elle va me prendre au mot. Tant pis, je vais prendre le risque. « C’est très tentant. Je ne sais pas si tu sais dans quoi tu t’engages mais comme tu l’as si gentiment proposé, je ne peux pas refuser. » répond Chandler visiblement très amusée. Mmmm je prends le risque hein ? Malgré tout, je reste aussi amusé qu'elle à cette idée. « Profites-en ça n'arrivera pas tous les jours. Et je sais dans quoi je m'engage ... je crois. » ai-je lancé avec un sourire énigmatique. On marche vers le camion du marchand de glaces comme une seule et même personne. « Mais en fait, ça consisterait en quoi exactement ? Je peux te faire faire ce que je veux ? » poursuit-elle avec un ton malicieux qui signifie qu'elle sait exactement en quoi ça consisterait. Prenant un faux air détaché, je lui réponds : « Tant que je finis pas en prison on va dire que oui. » Même si je sais que ça n'arrivera pas. Je vois déjà la tête de ma soeur et ma famille s'ils en venaient à apprendre un tel truc. Mais connaissant Chandler, je sais que je ne cours pas de risques à ce niveau ... A moins d'avoir sous-estimé sa rancune contre moi pour avoir été un fantôme ces derniers temps. Normalement ça devrait aller. Nous voilà devant le vendeur de glace quand je demande à Chandler ce qu'elle veut. « Caramel et chocolat, beaucoup de chantilly, s’il vous plait. » finit-elle pas répondre après quelques secondes de réflexion. Je souris malgré moi en me disant que j'aurais dû me douter qu'elle demanderait ça. Le vendeur hoche la tête et quelques minutes plus tard, tend la glace à Chandler. Après l'avoir payé, nous nous éloignons du petit camion, tous les deux. N'ayant pas envie de glace j'ai préféré ne rien prendre.

Plus on s'est éloignés, plus le silence a donné l'impression de s'installer entre nous. Merde. C'est ce genre de silence assez horrible, où vous savez que vous devez dire quelque chose, obligatoirement, même si c'est n'importe quoi. Sauf que rien ne sort. Vous avez beau vous creuser les méninges, aucune idée plausible ne vient. Et plus nous avançons, plus le silence s'allonge ... « Est-ce que… » commence soudain Chandler. Mes yeux se tournent vers elle, attendant la suite. « Pardonne-moi de te demander ça, et je me suis jurée que je laisserais couler mais je me pose beaucoup trop de question pour le faire et… et je n’ai pas envie de tout gâcher mais je voulais juste m’assurer que… Enfin, je me suis fait des idées hein ? Je n’ai rien fait de mal ? » Sans le vouloir ma mâchoire s'est un peu crispée. Elle a raison de toute façon, il faut qu'on en parle pour mettre les choses au clair. Je me suis mordu l'intérieur de la joue. Je m'en veux terriblement à l'idée qu'elle puisse croire qu'elle ait fait quelque chose de mal. « Tu peux me le dire tu sais… Je vais le supporter. » termine-t-elle. Je soupire. Elle n'ose même pas me regarder dans les yeux. Allez Ben, dis-lui. Dis-lui qu'elle n'a rien à voir là-dedans, dis-lui la vérité. « Je t'assure que t'as rien fait de mal d'accord ? Donc arrête de t'en vouloir alors que c'est moi qui ai merdé, okay ? » ai-je fait doucement. Comment je vais lui expliquer ça hein ? Comment je vais lui expliquer que tout d'un coup, la voir à l'hôpital m'a fait réagir d'une façon aussi ... étrange ? Je ne suis même pas sur d'avoir une réponse clair à lui donner en fait. Sauf que je le lui dois. « Je sais pas comment t'expliquer ... C'est comme si t'accompagner pour ta dialyse m'avait fait réaliser que ... enfin soudain j'ai eu l'impression de plus pouvoir gérer, de ne plus être assez fort ... » Je me suis stoppé avant de me rendre encore plus ridicule que je ne le suis déjà. Je me suis gratté l'arrière de ma tête, les lèvres pincées quant à savoir si je dois continuer ou pas. Parce que si je continue ... je ne suis pas sur d'aimer le sujet aborder. Mais ma bouche a malgré tout réussi à sortir les sons. « Et puis ... et puis je crois que ça m'a rappelé ma mère en fait. » ai-je articulé lentement. Pause, puis j'ai repris tout de suite après. « Elle est morte d'une maladie quand ma soeur et moi étions petits. » Qu'est-ce que je peux détester parler de ça. J'ai pensé qu'une fois la vérité sur mon comportement avouée à Chandler, je me sentirais mieux. Ça n'a pas été le cas. Pas du tout. A mon tour de regarder le sol.
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  EmptyVen 22 Fév - 1:36

« Profites-en ça n'arrivera pas tous les jours. Et je sais dans quoi je m'engage ... je crois. » Elle comptait bien en profiter oui… Et quant au fait de savoir dans quoi il s’engageait, à sa place, Chandler n’en serait pas si sûre. Quand elle était partie, elle pouvait aller très loin. Elle ne se posait aucune limites en fait, elle n’avait que celles que son état de santé lui imposaient. C’était sans doute dû au fait qu’elle avait trop longtemps fréquenté Minnie et Kovu mais ce n’était pas une chose qu’elle regrettait, elle en était même très fière. A quoi bon vivre si c’est pour se retenir partout, tout le temps, ne pas en profiter pleinement et ne pas être soi-même ? Après, elle n’allait sans doute pas en faire voir de toutes les couleurs à Ben. Elle voulait simplement profiter d’être lui parce qu’il lui indéniablement manqué. Elle demanda quand même ce qu’impliquait sa proposition, même si elle ne comptait pas trop en profiter pour se « venger ». Il avait certainement de très bonnes raisons pour le silence radio qu’il lui avait imposé ces dernières semaines et elle le comprenait parfaitement. Elle n’était quand même pas cruelle. En tout cas, elle refusait de l’être avec lui. « Tant que je finis pas en prison on va dire que oui. » L’australienne éclata de rire. Elle en prison ? Elle imaginait bien la tête de Joey tiens, elle serait surement privée de sortie jusqu’à la fin des temps. Et cette fois, son frère ne se ferait pas avoir, il engagerait un garde du corps pour la surveiller ou lui imposerait un bracelet électronique, un truc du genre en tout cas. Ce n’était pas tant le fait qu’elle fasse quelque chose contre la loi qui pourrait le gêner, c’était plutôt qu’elle aille au-delà de ses capacités physiques et qu’elle aggrave encore un peu plus son état. Et il y avait quand même plus sain que les cellules des commissariats new yorkais. La jeune femme chassa cette idée désagréable dès qu’elle croisa le regard du vendeur de glace. Pour le coup, il la rendait très heureuse. Elle passa rapidement commande et Ben lui offrit sa coupe glacée, sans l’accompagner toutefois, comme elle le lui avait fait promettre.

Les deux amis se remirent en marche et une fois n’est pas coutume, un grand silence s’installa entre eux. Un silence une nouvelle fois pesant, presque étouffant. Tellement étouffant que Chandler ne put s’empêcher de le briser assez maladroitement. Elle s’était pourtant juré de ne rien dire sur ce sujet, de ne pas laisser sa peur prendre le dessus. Et pourtant c’était exactement ce qu’il s’était passé. Elle avait mis les deux pieds dans le plat, avait touché le sujet sensible, avait posé les mauvaises questions. Elle était allée chercher trop loin et elle regretta d’ailleurs immédiatement d’avoir fait ça. Elle n’avait pas assez réfléchi, comme trop souvent. « Je t'assure que t'as rien fait de mal d'accord ? Donc arrête de t'en vouloir alors que c'est moi qui ai merdé, okay ? » Le voir comme ça si… tendu, si… Elle ne savait même pas dire comment il se sentait à cet instant mais elle se sentit immédiatement coupable, encore plus, si c’était possible. Il essayait de la rassurer et pourtant ça ne fonctionnait pas vraiment. Et en fait elle ne savait même plus quoi penser. Elle voulait savoir et en même temps elle s’en voulait de vouloir savoir. Surtout que ça semblait être assez difficile à aborder pour son ami et elle ne voulait pas le mettre dans une telle position. « Je sais pas comment t'expliquer ... C'est comme si t'accompagner pour ta dialyse m'avait fait réaliser que ... enfin soudain j'ai eu l'impression de plus pouvoir gérer, de ne plus être assez fort ... » C’était exactement ce qu’elle avait craint. Exactement ce qu’elle n’avait pas voulu savoir. Elle aurait tellement aimé avoir tort… Elle se battait contre ça depuis qu’elle avait su qu’elle était malade, elle refusait que cela repousse les gens, d’autant plus ceux à qui elle tenait tout particulièrement comme Ben par exemple. Elle n’osait même pas le regarder, ni lui répondre d’ailleurs. Elle savait qu’il ne sentait pas vraiment bien en ce moment même et c’était entièrement de sa faute. Elle le laissa alors continuer à parler, puisque c’était la seule chose qu’elle était capable de faire à présent. Elle n’avait même plus envie de toucher à sa glace. « Et puis ... et puis je crois que ça m'a rappelé ma mère en fait. » Ok, non, ça allait clairement sur un chemin que la jeune femme ne souhaitait pas emprunter et elle ne doutait pas que c’était également le cas de Ben. Elle se haïssait. « Elle est morte d'une maladie quand ma sœur et moi étions petits. » Chandler déglutit difficilement, n’osant toujours pas relever la tête. Elle aussi avait perdu sa mère quand elle était petite, elle n’avait même aucun souvenir d’elle. Mais à la différence de Ben, elle n’en avait rien à faire. Elle n’en souffrait pas. Elle avait choisi d’abandonner ses enfants, sa famille. Alors que la mère de Ben, non. « Ben… » souffla-t-elle en relevant doucement la tête vers lui. Est-ce qu’elle pouvait remonter le temps et s’empêcher de poser cette foutue question ? Elle ne savait même pas quoi dire… Elle avait voulu une réponse, elle n’avait fait que faire remonter des souvenirs douloureux à la surface. Et en fait, quand elle y pensait, en lui demandant de venir avec elle à une de ses séances, elle en avait fait surement ressortir encore plus. Elle comprenait mieux l’attitude du jeune homme maintenant et elle était dans l’incapacité totale de lui en vouloir. « Je suis désolée… Je… Je voulais pas. » Elle se sentait tellement stupide ! Et égoïste aussi, très égoïste. « Je n’aurais pas du remettre ce sujet sur le tapis et si j’avais su… je ne t’aurais jamais demandé de m’accompagner. Je n'aurais pas du t'imposer ça. » Elle n’osait même pas imaginer à quel point ça avait dû être difficile pour lui. Et dire qu’elle avait tout ramené à elle. « Désolée. » conclut-elle bêtement. Elle n'avait rien trouvé de mieux à dire.


Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: a long time ago, we used to be friends a long time ago, we used to be friends  Empty

Revenir en haut Aller en bas

a long time ago, we used to be friends

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» A long time ago, we used to be, to be what ? friends ? [PV]
» « a long time ago ( ... ) » ● &DOMINIC
» Long time no see ☇ Peter & Dylan

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
i have a dream ::  :: Archives :: Anciennes Archives-