Aspen avait été acceptée pour un nouveau stage au Lenox. Comme elle faisait partie des meilleurs étudiants de sa promotion (elle était en réalité la meilleure) il était facile pour elle de se faire accepter. Lors de son premier stage, elle se consistait de suivre un des médecins et d’observer ce qu’il faisait sans avoir le droit de toucher ou de parler. Elle était simplement là pour faire jolie. Mais cette fois, maintenant qu’elle avait appris quelques trucs, elle avait le droit de soigner des blessures minimes.
Aujourd’hui, elle était aux urgences. Il n’y avait pas tellement de monde et le médecin qui la suivait lui avait assigné une personne qui s’était déboité l’épaule. Un jeune homme entra dans la salle de consultation et elle le fit assoir sur le lit. Elle avait déjà manipulé plusieurs personnes comme ça, elle savait ce qu’elle faisait. Puis au pire, si elle faisait quelque chose mal, il y avait toujours son médecin référent qui la surveillait. Elle posa ses mains sur l’épaule endommagée et observa les dégâts. Soudain, la main de son patient se posa sur la sienne. Il avait l’air inquiet. « Heu, vous êtes pas la dame du Starbucks ? Vous êtes sûre que vous savez ce que vous faites là ? » Elle le lâcha et leva les yeux au ciel. « J’en avais marre de servir des cafés alors je me suis levée ce matin, je suis venue ici, j’ai volé une blouse et je me suis mise à essayer de sauver des gens. Personne n’est mort pour le moment… » Elle le regarda en réfléchissant. « Vous pourriez être le premier de la liste… Vous devriez faire une prière, on ne sait jamais. » Elle se rapprocha et posa de nouveau sa main sur son épaule. « Je peux y aller maintenant ou quelque chose d’autre vous tracasse ? » Elle n’aimait pas perdre son temps comme ça.

Son patient l’agaçait un peu. Il n’allait pas mourir, elle devait juste lui replacer l’épaule, et faire une petite manipulation… Il ne sentirait presque* rien. Pas de quoi en faire tout un cirque et sa nervosité n’avait pas lieu d’être. Surtout qu’Aspen était très douée dans ce qu’elle faisait et ne prenait pas les choses à la légère. Mais le plus petit, le plus insignifiant des bobos allait être bien soigné avec elle. Elle leva les yeux au ciel à nouveau. Qu’est-ce qu’il lui avait pris de lui répondre en premier lieu ? Elle aurait juste du faire ce qu’elle avait faire, sans lui parler, sans le prévenir. Ils en auraient déjà fini si elle avait eu le bon sens de le faire. Mais un médecin se devait toujours d’être aimable et rassurant avec ses patients. Vaste blague. Aspen ne supportait pas qu’on remette en cause ses compétences et elle ne pouvait pas laisser passer ça. Elle se ferait surement remonté les bretelles pour avoir été si désobligeante mais tant pis, ce jeune homme l’avait cherché. « J'ai une fille à la maison qui n'a que moi, j'espère que vous êtes sûre de ce que vous faites ! » Comme si cette information lui était capitale. Elle n’allait pas le tuer, fille ou pas… Elle voyait mal comment elle pourrait faire passer son éventuelle mort pour un accident de toute façon. Elle soupira, lassée. « Si je savais ce que je faisais, est-ce que vous croyez qu’un médecin perdrait son temps à me surveiller ? » dit-elle pour lui foutre un peu plus le doute. « Est-ce que je vais devoir porté une atèle après ? Parce que je dois bosser moi demain » Est-ce qu’il allait la laisser travailler en silence un jour ? Elle tourna un peu son bras, pencha plus sa tête vers l’épaule, pour l’examiner de plus près. Quand elle releva la tête, un air grave s’était emparé de son visage. « A mon avis il va falloir amputer. »

Le ton était donné et l’animosité était de mise contrairement à ce qu’on trouvait habituellement dans une relation entre un médecin et son patient. La gentillesse et la délicatesse n’étaient pas de la partie. Pour sa défense, et pour une fois, ce n’était pas Aspen qui avait commencé. Mais on avait mis en doute ses capacités simplement parce qu’elle travaillait dans un café pour se payer ses études. Elle comprenait qu’il puisse avoir ou même peur, mais ce n’était pas une raison pour être désobligeant. Surtout que s’il avait peur à cause d’une épaule déboitée, il était sacrément stupide parce qu’il ne lui arriverait rien de grave avec ça. « Je vous aime vraiment pas vous. D'office, vous allez être un super méga médecin ! Vu que leur humanité est très déplorable, vous avez trouvé votre voie » Aspen leva une nouvelle fois les yeux au ciel. Décidément, il lui faisait plus rouler les yeux que Denver ou Phoenix, ce qui était assez impressionnant pour être remarqué. Vite qu’on lui donne une médaille ! « Rassurez-vous je ne vous aime pas non plus. » Tous les patients qu’elle avait eu jusqu’ici n’avaient pas dit un mot et tout c’était bien passé. Pourquoi n’avait-il pas pu faire la même chose ? Elle lança un regard désolé au Docteur Turner qui la surveillait. Il n’avait pas l’air plus offusqué que ça. En fait c’était comme si il ne suivait absolument pas ce qui se passait sous ses yeux. Sinon il aurait réagi. Ou pas. Il devait être amer de devoir faire le baby-sitter. Un sourire satisfait étira les lèvres de la demoiselle. « Vous devriez être plus gentil avec moi, c’est vous qui avez besoin de moi et non le contraire. » Elle haussa les épaules. Elle s’en fichait qu’on ne soit pas agréable avec elle, elle ne l’était jamais, elle. C’était juste pour avoir une raison de le faire mariner un peu qu’elle avait dit ça. « Et je sais déjà que je suis un excellent médecin, mais c’est cool que vous le remarquiez enfin. » A peu de choses près qu’elle n’était pas encore médecin mais une simple étudiante. Enfin ça il n’était pas obligé de le savoir. « Tsseuh, démontrez plutôt que vous êtes douée et que vous n'allez pas faire des années et des années d'études pour rien, ce serait désolant pour vous » Il n’avait apparemment pas apprécié sa petite blague et il le lui rendit bien. Elle lâcha un petit rire sarcastique. « Vous êtes vraiment très drôle, j’adore votre humour. » Elle pencha la tête vers lui. « Vous êtes prêt ? Je compte jusqu’à trois et… » Avec ses mains, elle tira l’épaule du jeune homme et la remit en place grâce à une petite manipulation Enfin, elle espérait qu’elle était remise en place.

Son jeune patient lui faisait penser à elle. C’était elle version mec. Ils étaient trop similaires pour se supporter. Parce qu’il était évident qu’ils apprenaient à se connaitre, ce qui semblait fort compromis, ils ne s’apprécieraient pas d’avantage. « Hey charcuteuse d'être humain ! Je te fais remarquer que sans des gens comme moi, vous n'avez aucune chance de progresser ! C'est bien beau de savoir étudier mais pas pratiquer ! » Elle eut envie de lui rire au nez. Il ne faisait qu’aboyer et ce qu’il pouvait dire ne l’atteignait pas. Elle se contenta d’écouter sans prendre la peine de répondre. Qu’il parle, elle savait ce qu’elle valait, elle savait qu’elle savait pratiquer ! Et pour cause, elle venait de lui réparer son épaule. Il lui tira la langue. Quel geste puéril ! Elle aurait été tout à fait capable de le faire et s’en voulait de ne pas l’avoir fait en premier. Deux grands gamins, voilà ce qu’ils étaient. Le spectacle était risible. La jeune femme passa à l’action sans vraiment le prévenir. Elle avait compté jusqu’à trois dans sa tête, ce n’était pas de sa faute s’il n’était pas télépathe ! Et voilà qu’il la blâmait en plus. « Je vous déteste. Vous êtes le pire médecin du monde. Et en plus, vous êtes rousse ! Vous êtes la femme du diable ! » Non mais vraiment elle aurait tout entendu. « Ne me remerciez surtout pas d’avoir remis votre épaule en place , c’était un plaisir. » dit-elle d’un ton sec. Il semblait réellement avoir mal though. Elle y avait peut-être été un peu fort et son côté humain pris le dessus un instant. Elle le regarda se toucher l’épaule avec précaution. « Vous n’allez pas pleurer quand même ? Vous voulez une sucette ? C’est ce qu’on donne aux enfants pour qu’ils soient courageux. » Ou elle pouvait lui donner des antidouleurs aussi, ça fonctionnait pas mal.

« Non mais vous vous foutez de ma gueule ? Je vais pas vous remercier ! Surtout après m'avoir fait si mal ! » Elle soupira suffisamment bruyamment pour qu’il comprenne qu’il était lassant et un peu ridicule. On aurait dit un petit chien fou, un chiot enragé prêt à mordre. Alors qu’elle avait simplement voulu l’aider ! Certes, elle n’avait pas été vraiment délicate, mais le résultat était le même, non ? « Très bien, pas de merci. Je pense que je m’en remettrais. Mais gardez au moins à l’esprit que je vous ai sauvé la vie alors que j’aurais pu vous laisser souffrir. » Elle se demandait pourquoi elle n’avait pas fait ça, tiens. Les gens étaient si peu reconnaissants de nos jours ! De vrais impolis. Surtout qu’elle avait pris sur elle et passé outre sa fierté pour le soigner. Voyant qu’il semblait voir mal, elle s’inquiéta pendant deux secondes. « Des sucettes pour faire plaisir aux enfants… soit vous êtes une perverse, soit vous êtes en manque mais un truc tourne pas rond dans votre tête ! » Elle prit un air choqué. Ce type était vraiment affreux. Elle n’avait jamais vu quelqu’un déformer autant des propos en propos aussi choquants. « Ah bah pour le coup je pense plutôt que c’est dans votre tête que ça tourne pas rond. » Pas d’antidouleur pour lui, tiens, ça lui apprendra. « Bon ça veut dire que vous êtes un homme fort et que vous saurez supporter la douleur. » Elle se tourna pour lui signer son bon de sortie. « Allez ouste, au revoir. Pas besoin d’arrêt de travail ni de cachets… Mais faites attention à votre épaule je n’ai plus envie de vous voir ici ! » En réalité il aurait eu besoin de repos mais il avait voulu faire le malin, il allait assumer.

« C'est sûr que je serais mort tout en étant entouré de docteur dans tous les coins de cet hôpital. Logique. » Ah. Touché. Il n’avait pas vraiment tort, seulement, Aspen refuserait de l’admettre. Même pour une chose aussi peu importante finalement. Elle le toisa avec un air mauvais. « Y’a des chances. J’aurais pu vous enfermer avec moi ici, personne n’aurait rien su. Un accident avec la scie à amputation, ça peut arriver… » dit-elle doucement. Un peu mieux et on était en plein massacre à la tronçonneuse. C’était ridicule. Mais Aspen aurait fait une parfaite tueuse en série. Peu importante ce qu’elle pourrait entreprendre et dans quoi elle pourrait se lancer, ce serait toujours parfait. « Non, ça va très bien, merci de demander » Il se moquait encore d’elle. Il n’avait peur de rien. Jamais elle n’avait détesté une personne aussi vite. Pourtant ça ne faisait qu’une petite dizaine de minutes qu’ils se connaissaient. Horrible personnage ! Elle échappa un rire sarcastique. « Un vrai clown dites-moi… Vous avez manqué votre vocation. » Désireuse de se débarrasser de lui le plus vite possible, elle lui assura que tout allait bien et qu’il pouvait partir sans se faire de soucis. Il pourrait également reprendre le travail comme si de rien n’était, son épaule était remise. A peu de choses près que c’était absolument faux. « Donc je peux porter les choses de 50, 60 kg sans soucis ? » Non. « Oui. » ajouta-t-elle avec un grand sourire à glacer le sang. Puis elle réfléchit… Sa tactique n’était peut-être pas la bonne. Il allait encore se faire mal et elle allait sans doute le revoir. Qu’elle était stupide, elle ne réfléchissait jamais aux détails et pourtant c’étaient les choses les plus importantes. « Enfin… Pas vraiment. Si vous avez mal il faudra vous arrêter quoi. Après tout je ne suis qu’une simple serveuse, comment pourrais-je savoir si une épaule est guérie et peut tout supporter ? » se reprit-elle en battant des cils.

« Est-ce que vous avez entendu ça docteur ! » Aspen se tourna au même moment que Kephren vers le docteur Turner, toujours en train de ruminer et de les regarder en silence. Il fit signe qu’il n’en avait rien à faire. La jeune femme sourit, fière. Elle l’aimait bien ce docteur pour le coup. « C'est la seule façon que vous avez pour garder un garçon à vos côtés ? Enfermé de force avec menace ? Je parie que vous êtes seule vous ! » C’était supposé la blesser ? Sa voisine de cinq ans avait de meilleures attaques que lui. Elle le regarda d’un air qui criait « pour qui tu me prends ? » et fronça les sourcils. « Déjà, je ne vois pas pour quelle raison j’essayerais de vous séduire vous*, et ensuite si je voulais garder un garçon pour moi, je ne le menacerais pas avec une scie. » Elle pourrait si elle était du genre psychopathe, mais aux dernières nouvelles ce n’était le cas. Elle échappa un rire sarcastique. Comme s’il était susceptible de lui plaire ! Il lui ressemblait trop pour ça. Surtout qu’il avait l’air de la connaitre aussi bien qu’elle se connaissait elle-même, pour cette raison, et c’était insupportable. Il l’agaçait réellement ! « Oh, parce que vous êtes omnisciente ? Vous savez ce que je suis ? Je ne me rappelle pas vous l'avoir dit » En plus d’être agaçant, il était stupide. « Je suis Dieu. Dieu sait tout. »Elle se pencha pour attraper son dossier de patient, et le lui tendit en l’agitant. « C’est tout simplement écrit sur votre dossier. » Puis elle voyait mal un clown porter des charges de plus de 50kg. Elle le vit ensuite s’approcher d’elle. Il posa ses mains sur sa taille. « Je peux savoir ce que vous faites ?! » demandait-elle alors qu’il était en train d’essayer de la soulever. Il n’y arriva pas vraiment. « Mais vous pesez 80 kg ou quoi ?! » Oh, quelle délicatesse. « On peut dire que vous savez parler aux femmes. Pas de doute, elles doivent toutes craquer. » répliqua-t-elle, vexée. « 79, en réalité ! » C’était faux, évidemment. « Enfin ce n’est pas moi le problème ici. Regardez-vous, vous êtes tout maigrichon ! Faire un peu de muscu ne vous ferait vraiment pas de mal. »

Ils étaient tous les deux de vrais gamins se lançant des vannes dans une cour d’école. Ça ne volait vraiment pas haut et Aspen valait quand même mieux que le niveau maternelle. Elle ne répliqua rien à ce qu’il lui dit, se contentant de lever les yeux au ciel ou d’hocher la tête avec un grand sourire signifiant : « tu ne te fais pas d’idées, je me fous bien de ta gueule. » Il y avait aussi le fait qu’elle perdait du temps avec lui alors qu’elle pouvait être avec un autre patient, surement plus sympathique que celui-là ! Il était difficile de voire pire en même temps. C’était une perspective agréable et rien que d’y penser ; elle se calma un peu. « Pas besoin de toutes les faire craquer tant que ma fiancée continue de m'aimer ! » Elle prit un air surpris. « Vous avez une fiancée ? Pauvre femme ! Elle est sourde et aveugle non ? Pour arriver à vous supporter. » Elle ne voyait pas ça possible autrement. « Je suis musclé, fort et grand, si vous croyez que j'ai fait exprès d'avoir un physique si commun ! » Ahah. Elle avait touché un point sensible apparemment. Elle arqua un sourcil et passa en mode attaque. Elle s’approcha de lui et le tira par la joue comme le faisaient les mamies avec leurs petits-enfants. « Ce qu’il est mignon quand il boude ! »

Aspen commençait vraiment à être lassée de ce petit jeu. Ca l’avait amusé au début, elle aimait se confronter à des gens comme elle, aussi arrogants, merdeux, qui ne se laissaient pas faire et avaient de la répartie. Mais là… Elle avait la sensation de perdre un temps précieux et ça ne l’amusait plus tellement. Les blagues les plus courtes sont toujours les meilleures. Elle ne détestait pas vraiment le petit homme, certes il avait été vraiment désobligeant avec elle en la jugeant sans la connaitre, mais ce n’était pas de sa faute à lui s’il était un ignorant. Elle ne détestait pas les ignorants, elle les prenait en pitié. Puis elle ne comptait pas le revoir de sitôt, alors pourquoi le détester ? Ca demandait beaucoup trop d’efforts de détester une personne qu’on ne connaissait même pas. « Elle est très bien. Me critiquer, pas de soucis, faites-vous plaisir ! Mais ne critiquez surtout pas ma fiancée, elle est la personne la plus douce de New York ! » La jeune femme leva les yeux au ciel une nouvelle fois. Quel imbécile ! « Premièrement, dire de quelqu’un qu’il est aveugle ou sourd n’est pas une critique. » Elle pouvait être sournoise mais rire du handicap des gens ne faisait pas partie de ses passe-temps favoris. « Deuxièmement, si vous aviez un minimum d’intelligence, vous auriez compris que j’étais en train de lui faire un compliment. Caché, certes, mais c’était quand même un compliment. Cette fille mérite une médaille pour vous supporter chaque jour que dieu fait. » La conversation se poursuit ensuite sur le physique de son patient. C’était bas et puéril d’attaquer sur le physique mais pour sa défense c’était lui qui avait commencé. Elle le regarda se boucher les oreilles comme un enfant de quatre ans. « Désolé ! Je n'entends rien, mon cerveau n'enregistre pas les paroles des femmes de 80 kg ! » « Oh mon dieu vous êtes vraiment un bébé ! Ce n’est pas de moi dont vous avez besoin mais de quelqu’un du service de pédiatrie ! Quoiqu’à ce niveau-là, je me demande si c’est pas non plus la maternité qu’il vous faudrait. » Elle le tira ensuite par le bras, celui relié à l’épaule qu’elle venait de réparer. Et quand elle était énervée, elle n’était jamais douce. Elle l’emmena ainsi jusque dans le couloir. « Je vous y emmène. Les adultes ont besoin de travailler, vous devez rester avec les enfants. Il y a des coloriages et des légos dans la salle d’attente là-bas, ce sera parfait pour vous quand vous attendrez le pédiatre ! »

« Beau sang-froid doc, la classe ! » Vraiment. Elle avait agi sous le coup d’une impulsion, sous l’énervement. Il l’avait cherché aussi ! Il l’avait poussée tellement à bout qu’elle n’avait pas réussi à se maitriser. Pourtant elle réussissait toujours à le faire. Elle savait rester imperturbable dans toutes les situations. Ce n’était pas le premier abruti désagréable qu’elle rencontrait et qui était désagréable avec elle. Surtout qu’on lui avait toujours appris à ne répondre aux imbéciles que par le silence. Mais ce petit con l’avait vraiment mis hors d’elle comme jamais. « Si vous pensez que je vais m’excuser vous c’est dommage pour vous parce que je ne le ferais pas. » Elle lâcha néanmoins son bras. Il avait l’air d’avoir vraiment mal. Surtout que son job était de réparer et non de casser les gens. « Ne faites pas cette tête hein, je vous ai dit, un pédiatre vous la réparera votre épaule. » Elle attrapa son autre bras et l’entraina vers le service de pédiatrie. « Avec votre physique vous n’aurez aucun mal à vous faire passer pour un enfant. » lança-t-elle, piquée. Il continua de plus belle dans ses critiques. « Vous, vous êtes vraiment une frustrée de la vie... et si vous êtes comme ça avec tout le monde, vous allez finir seule avec des chats, donc je vous conseille vivement de retirer la bar de fer que vous avez vous-savez-où. Et si je puis me permettre, aussi désagréable que je suis... moi au moins, je suis fiancé... ce qui n'est visiblement pas votre cas ! » Elle se stoppa net et se tourna vers lui. Elle échappa ensuite un rire nerveux. « C’est impressionnant le nombre de conneries que vous sortez à la minute ! » Elle le regarda dans les yeux, le fusillant du regard. « Je suis très bien avec mes chats, voyez-vous. Ne les critiquez pas, ce sont des animaux très bien ! » se moqua-t-elle en reprenant ses mots de tout à l’heure. « Je ne vois pas du tout en quoi ma vie privée vous regarde et je comprends encore moins le rapport que ça a avec tout ça ! » Comme si elle en avait quelque chose à faire qu’il soit fiancé et qu’elle soit célibataire. Vraiment.