Rafaël & Jay-Neil

Rafaël & Jay-Neil

Le service finis, les tables débarrassés, nettoyer, le ballais fais .. Jay terminer de ranger de bar avant sa fermeture.
Il n'avait qu'une hâte, sortir et rentrer chez lui afin de se changer et passer sa nuit en boite a s’éclater et profiter. Mais avant ça, il rester encore quelques petits choses à faire.. Il pris son courage a deux mains, soupira un bon coup et commença a faire la vaisselle, il fallait encore mettre les chaises sur les tables, remettre la vaisselle en place..

En début de journée, une fille avait remplacer le service de William, un serveur. Jay fut très perturbait après cela, et n'arrêtais pas d'y penser. Déjà savoir pourquoi William n'avais pas pu se pointer, et ensuite, la manière dont elle était fringuer .. Il adore ce style de fille, mais avait du mal à croire qu'elle puisse servir les clients dans cette tenue.

Il ne rester plus que lui, pour la fermeture du bar, les autres étaient déjà partit. Sa journée avait plutôt mal commencer.
Il avait passé sa soirée en boite la veille et s'est réveiller très en retard le lendemain .. ce qui n'a pas plus au patron et l'a engueuler quand il est arrivé, il avait un tas de corvée a faire avant de pouvoir commencer son service, les clients attendais impatiemment, Jay se faisais remonter les bretelle parce qu'il perdais trop de temps à parler avec les gens..
Bref, journée plutôt merdique selon lui. Mais la journée était enfin finis, et il allait pouvoir se détendre et se reposer un peu avant d'aller en soirée.

Alors que Jay finissait de laver les assiettes et les verres, les clochettes au dessus de la porte retentissaient. Ce qui voulait dire que quelqu'un venait d'entrée. Il s'essuyait ses mains trempé, puis sortie de la cuisine afin de voir qui c'était.
Casey, qui avait visiblement reconnu qui s'était, s'écriait depuis l'entrée :

« Eh ! Mec, comment tu vas ? »

L'air à la fois étonné et content, Jay poussa un tabouret du comptoir et invita l'homme à s'asseoir .

« Installe toi, j'vais te servir un verre vite fais. J'ai presque finis la vaiselle, laisse moi 2 minutes et j'te rejoins. »

Il repartit en cuisine afin de terminer sa corvée et laissa le jeune homme seul dans le bar quelques instants .

« On ne vit que le présent. Pourtant, à l'instant où je parle, ce présent n'est déjà plus que passé ... Au fond, nous ne sommes faits que de souvenirs. »


La nuit était déjà très avancée. Pourtant, New-York bouillonnait encore. Eh oui, NYC faisait partie de ces villes qui ne dorment jamais, ces villes qui brillent de mille feux de jour comme de nuit, ces villes si rares et à l'ambiance si mystérieuse, si imprévisible. Ed avait toujours vécu à New-York, à l'exception de son année sabbatique à l'étranger. Et en rentrant aux Etats-Unis, il avait ressenti une immense joie à l'idée de retrouver sa ville bouillante de vie.

Rafaël était assis dans le métro. Sa rame était quasiment vide. Il aimait bien le métro : on y croisait toutes sortes de gens plus ou moins étranges, plus ou moins dangereux, aussi. Rafaël n'était pas particulièrement courageux, mais c'était un mec et il était moins pris pour cible que les demoiselles. Ce soir, dans son wagon, il recensait un vieil homme avec un chapeau melon, deux ados style skatteurs et un groupe de trois filles dont deux qui dormaient et une qui lisait.
Une vingtaine de minutes plus tard, il passait la porte de l'Awesome. L'horloge au dessus du bar indiquait 3h07. Ed avait fini sa garde à la clinique vétérinaire, un autre assistant était venu le relayer. Il avait vu des choses étranges, ce soir. Une vieille dame s'était pointée aux alentours de minuit, accompagnée de son mari et ... d'une brebis ! Naine, certes, mais une brebis quand même. Problèmes respiratoires, système digestif parasité, mais rien de bien méchant. L'animal allait rester une douzaine d'heures en observation et retrouverait son ... domicile ? C'était les joies d'une ville mondiale ; la population était hétéroclite et n'avait pas les mêmes modes de vie, c'était le moins qu'on puisse dire.

Ce n'est que lorsque Jay-Neil le salua que Rafaël atterrit. Il n'avait même pas eu conscience de s'asseoir sur la chaise que lui avait tendu son ami. Il regarda autour de lui ; la boîte était vide. En même temps, on était en pleine semaine et un mardi soir, les gens ne sortent pas forcément. Eux, cela ne leur posait aucun cas de conscience de bringuer toute la nuit un soir de semaine. Malgré l'heure tardive, Rafaël ne présentait aucun signe de fatigue. Il avait dormi durant la quasi-totalité de la journée pour être en forme pendant sa garde, et pour le possible "after" qu'ils se ferraient, éventuellement.
Sans que Rafaël n'ait encore ouvert la bouche depuis son arrivée, il se retrouva avec un verre rempli sous le nez, ce qui eut le don de provoquer un sourire sur son visage. Il en but une ou deux gorgées pour se réchauffer la gorge, en attendant que son ami revienne.

Pendant que jay-Neil était à l'arrière, Rafaël souleva son verre au niveau de ses yeux, tourna le verre pour observer le liquide sous tous les angles, puis prit la parole en haussant le ton pour se faire entendre.


« Tu savais, toi, qu'il y avait des gens à New-York qui possèdent des moutons dans leurs appartements ? »


Il tourna encore le verre quelques fois, puis murmura, juste pour lui même : « Etrange, hein ? »
Il but le reste de la boisson cul-sec et posa le verre sur le bar avec un bruit sec.
C'était cool de revoir Jay-Neil. Cela faisait quelques temps qu'ils ne s'étaient pas vus, une semaine ou deux. Ce n'était pas vraiment long, c'est sûr, mais vu les tendances peu recommandables de Jay, Rafaël restait sur ses gardes. D'ailleurs, quand le jeune homme fut de retour derrière le comptoir, Rafa resta discret tout en scrutant ses yeux. Hmh, tout semblait relativement normal. Il y avait eu pire.


« Ça fait plaisir de te revoir, vieux ! T'as prévu un truc ce soir ? »


Ed adressa un sourire sincère à Jay. Ce dernier n'avait que deux ans de moins que lui, et pourtant il ressemblait d'avantage à un gamin qu'à un adulte. C'était peut-être pour cette raison que Rafaël avait été intrigué par le garçon. Aussi irresponsable qu'il était, Jay était un des mecs les plus cool qu'il connaissait. Enfin, surtout un de ceux avec qui il s'entendait le mieux, peut-être que cela ne signifiait pas la même chose.
Rafaël posa sa veste de cuir noire sur le bar, juste à côté de son téléphone qui le gênait dans sa poche.


« Parce que je suis pas sûr de t'accompagner, tonight. »

Rafaël & Jay-Neil

Rafaël & Jay-Neil

Le fait de voir son ami lui rendre visite, aussi tard, cela venait de booster Jay. Tout juste repartit dans la pièce derrière le comptoir pour terminer, il entendit parlé d'une voix assez forte au comptoir :
« Tu savais, toi, qu'il y avait des gens à New-York qui possèdent des moutons dans leurs appartements ? »

Jay se mit bêtement à rire devant l’évier, il ne s'attendais pas à cette question je pense .

« Tu veux que j'te dise? J'en savais absolument rien. D'ailleurs, j'savais même pas que c'était possible d'avoir un mouton chez sois.. »

Il accéléra le mouvement, lava et rangea le peu de vaisselle qu'il lui restait puis sortit de la cuisine en courant afin de rejoindre Rafaël. A peine le voit-il revenir, qu'il entamait déjà la discussion :

« Ça fait plaisir de te revoir, vieux ! T'as prévu un truc ce soir ? »

Jay réfléchis quelques secondes, pris un tabouret et s'installait dessus, pendant que son ami continuait sa phrase:

« Parce que je suis pas sûr de t'accompagner, tonight. »

Il se leva pour se servir un verre devant Rafaël, se rassis et lui répondit.

« Enfaîte, j'avais prévu d'me détendre un peu .. Histoire de décompresser, c'était une grosse journée aujourd'hui. »

Il fixa son verre, le fit tourner sur lui-même et repris la parole.

« C'est cool que tu sois là, en tout cas. Même si tu peux pas rester longtemps, ça m'fais vachement plaisir de te voir! »

Il but quelques gorgées avant de continuer à parler.

« Pas trop dur le boulot? J'aimerais pas faire ça, j'suis trop sensible moi avec les animaux. Ça m'rendrais mal de les voir .. mal. Enfin, tu sais .. Surtout quand ils vont bientôt partir.. Ça doit pas être gay tous les jours, Raf' hein ? Ça mérite bien un autre verre ça.. Allez. »

« Je me sers des animaux pour instruire les hommes. Jean de la Fontaine. »




« C'est cool que tu sois là, en tout cas. Même si tu peux pas rester longtemps, ça m'fais vachement plaisir de te voir ! »


Rafaël était à moitié avachi sur le bar, désormais. Son coude gauche soutenait son bras qui lui-même soutenait sa tête. Il tourna le regard vers son ami pour le scruter, avant de froncer les sourcils.


« Qui t'as dit que je pouvais pas rester longtemps ? A moins que tu ne préfères que je me tire, j'avais prévu de rester là autant qu'il le fallait. »


Edward savait qu'il n'y avait aucun malentendu, il disait cela pour plaisanter et non pour afficher une éventuelle vexation quelconque. D'ailleurs, comme s'il venait de ne rien dire, Rafa se redressa subitement sur sa chaise, se tenant droit tout en passant les bras au dessus de sa tête. Les mains jointes, il se grandissait pour étirer au moins son dos engourdi. en accompagnant le mouvement d'un grand bâillement.

Heureusement que Jay ne souhaitait pas sortir ce soir -c'était rare de sa part, d'ailleurs- car cela arrangeait fortement Rafaël. Après s'être enquillé huit heures de garde d'affilée, il n'avait ni les jambes ni la tête à la fête. Le jeune homme observa son ami se servir un verre et en boire quelques gorgées.
Ed se concentra pour écouter Jay-Neil débiter sa dernière réplique à propos de son boulot d'assistant vétérinaire. Tout en l'écoutant, Rafaël retint difficilement un sourire et ses yeux s'écarquillèrent pour compenser. Lorsque Jay lui offrit finalement un verre à cause des "horreurs" qu'il devait voir au boulot, Rafaël ne put se contenir d'avantage et explosa littéralement de rire. Tellement que les larmes lui vinrent aux yeux. Reprenant son souffle et un peu de sérieux, il s'adressa à son pote.


« Jay, t'es con ou quoi ? T'inquiètes pas pour moi, je suis pas dépressif parce que je dois faire une piqûre à une brebis, une échographie à une chienne ou filer le scalpel au véto pour l'opération d'un cochon d'Inde ! J'suis qu'assistant. »


Encore amusé par les paroles de Jay-Neil, Rafaël rit doucement. Il saisit la bouteille d'alcool encore posée sur le bar et se remplit le verre comme s'il était chez lui. Il en but quelques gorgées, avant de reporter son attention sur le regard naïf et joyeux de Jay.


« Pourquoi tu me regardes comme ça ? Tu croyais quand même pas que j'allais me foutre à chialer ! Et puis va pas me faire croire que t'es le gars le plus hypersensible du quartier, hein. »


Après avoir parlé, Rafaël décocha un clin d’œil et un sourire sincère au barman.


« Vraiment excellent ... Tu m'as fait rêver, Jay ! »


Rafa accorda à Jay une tape dans le dos, une tape amicale, ni violente ni brutale mais tout de même virile. Il n'y avait que Jay pour sortir des trucs pareils. C'était excellent de le retrouver à chaque fois, il en loupait pas une. Parfois même, Rafaël se demandait s'il se rendait compte de ce qu'il disait. Pas que ce soit stupide ou complètement à côté de la plaque, non. Juste que cela faisait de lui un gamin, apeuré à l'idée de faire mal aux animaux. Rafa ne lui en voulait pas du tout. Au contraire, c'était un détail qui lui faisait apprécier la personnalité de Jay-Neil.


« Et sinon, quoi de neuf dans ta vie ? Pas de soucis au boulot ? Ni du côté perso ? ..»


Involontairement, Rafaël avait fait quelques sous-entendus. Si au boulot ça se passait bien, ça voulait au moins dire que Jay s'y pointait clean -et qu'il ressortait clean, surtout. Quant au côté perso ... Rafaël voulait juste s'assurer que son ami ne s'était pas encore fourré dans des histoires de merde à cause de ses deals, et qu'il n'avait pas d'embrouilles.

Rafaël & Jay-Neil

Rafaël & Jay-Neil

« Qui t'as dit que je pouvais pas rester longtemps ? A moins que tu ne préfères que je me tire, j'avais prévu de rester là autant qu'il le fallait. »

L’air subitement étonner, Jay le fixait avec de grand yeux, avant de lui lancer un sourire sur le côté, laissant montrer ses dents.

« Ah, j’croyais que tu passer juste m’voir. Cool mec, j’ai toute la nuit devant moi ça tomber bien, hein ? »

Le bar venait de fermer, il ne restait à présent plus qu’eux, au plus grand bonheur de Jay. Il adorait voir son ami, lui parler, raconter comment c’était passer sa semaine. Il avait rarement de vrais conversation avec les personnes qu’il fréquentait. Habituellement, ils s’échangeaient un peu simple bonjour/au revoir et ça s’arrêtait là. Avec Rafaël, on sentait que Casey voulais vraiment discuter. C’était devenu un grand ami pour lui, dans tous les sens du terme. Edward était certes plus âgés que lui, physiquement comme mentalement, mais Jay-Neil s’en foutait. Il aimait cette complicité avec lui, même s’ils ne se voyaient pas tous les jours, 24h/24h, ils avaient toujours un truc à se dire. Et sans rendre compte la plupart du temps, il arrivait inlassablement à faire rire les gens, en particulier Rafaël.

« Eh, te fou pas d’moi hein, j’le pense vraiment tu sais ? Toujours être là à observer ses bêtes malades.. ça doit être .. Bhâ, trinquons à ma connerie, mec ! »

Voyant son ami rire aux larmes, Jay ne put s’empêcher de pouffer de rire en repensant à ce qu’il venait de sortir. Reprenant leurs serieux, Rafaël changea de sujet, laissant Jay mal à l’aise.

« Et sinon, quoi de neuf dans ta vie ? Pas de soucis au boulot ? Ni du côté perso ? .. »

Casey ne savait pas trop quoi y répondre, mis à part qu’il continuer ses trafics, à errer dans les ruelles des villes de New York, et se saouler dans les bars d’à côté. Mais il savait que s’il balancer tout ça, ça laisserai un froid et Ed l’engueulerais surement. Il était si heureux de revoir son ami qu’il voulait lui épargnait ça. Alors il mentit ..

« Oh, écoute pas grand-chose.. Le taffe, la routine quoi. J’ai juste des problèmes de réveils en ce moment.. Mais rien de grave. Sinon euh .. »

Il s’arrêta une fraction de secondes avant de reprendre la parole.

« Non, non rien d’autres. »

Jay-Neil n’avait pas envie de lui dire qu’il était toujours dealeur et qu’il avait encore vendu des sachets de drogues dans la soirée. Le patron avait même baisser son salaire.. Le temps qu’il n’était pas de nouveau réglo et qu’il n’arrivait pas à l’heure au travail, il baisserais son salaire de 50$ à chacun de ses retards. Ils avaient besoin de le garder à la boite, il amener un tas de clients, et server vraiment bien les cocktails. Mais ça pouvait pas continuer comme ça. Il profitait de l’argent du bar pour payer des verres aux nanas qu’ils croisait le soir. Il devait continuer ses trafic, par ci et par là pour finir ses fin de mois, sans quoi il serait surement expulser de chez lui. Jay ne pouvais pas se permettre de finir à la rue ou sans boulot. Il avait besoin de tout ça pour espérer un jour se ranger et redevenir un mec bien, et clean surtout.
Mais il sait qu’il peut se faire choper, d’une minute à l’autre. Il suffit qu’un de ses soi-disant clients, sois une fouine ou quelque chose dans le genre et paf .. Il n’aurait qu’a le dénoncé et Jay finirais sa vie en tôle. Il ne voulait même pas y penser. Ce changement de conversation venait déjà de plomber son morale.

« Et sinon toi, tout ce passe bien ? Tu sais, j’ai réaménager mon appart, c’était vraiment nécessaire là.. J’ai jeté pleins de bricoles qui s’entasser dans mes placard et tout .. C’est super moderne maintenant et j’ai installé une chambre d’amis.. Tu peux passer quand tu veux, enfin surtout quand t’as le temps, Raf’. »

En disant ça, Casey espérer surtout faire passer un message. Il était seul chez lui, et ça l’ennuyer vraiment. Chaque matin il se lève seul, chaque soir quand il rentre, la maison est vide.. Un peu de compagnie ne lui ferais surement pas de mal . Et puis ça l’aiderai aussi à se remettre dans le droit chemin? Peut-être qu’il arrêtera d’amener des filles chez lui et qu’il finira par grandir? Jay n’y voyait que du positif à avoir un éventuel colocataire.

« Qui trouve un ami trouve un trésor. Proverbe latin. »


“ Fais pas le con, Jay. J'ten supllie, gars, me fais pas ça. Tu me prends pour qui, sérieux ? Tu crois vraiment que je gobe tes conneries, là ! Je suis au courant, Jay. Je sais. Je sais tout ce que tu trafiques. T'es au courant que j'ai été mis au jus pour tes deals, on en a déjà parlé vite fait ensemble. Tu sais ce que j'en pense, mon pote. Tous les deux, on sait que tu vaux mieux que ça. Suffirait juste que tu t'en rendes compte. Que tu réalise enfin que t'es pas tout seul. Qui a des gens autour de toi qui t'apprécient et qui t'aiment pour ce que t'es. Pas pour ce que t'es en train de devenir. D'un côté, j'peux pas nier que sans ça, sans la merde que tu vends et que tu consommes tous les jours, j't'aurais jamais rencontré. Et c'est vrai que je serais vraiment passé à côté de quelque chose. T'es énorme, Jay. Tu sais que j't'adore. Alors j't'en supplie, mec, te fous pas en l'air. Pas pour ça. Ça en vaut pas la peine. S'il te plaît, Jay ... ”

C'est tout ce qui défila dans la tête de Rafaël après le court silence de Jay-Neil. C'est tout ce qu'il pensa après le mal-aise de son ami. Rafaël n'était pas débile. Il savait bien, comme plus ou moins tout le monde, d'ailleurs, que JN touchait à pas mal de trafic de came. Il savait qu'il en consommait, puisque c'était à cette occasion qu'ils s'étaient rencontrés. Mais il n'en voulait pas à son ami de rester discret et très évasif sur la question. On ne pouvait pas dire qu'il en était particulièrement fier, lui non plus. Rafaël n'avait jamais compris son addiction. Enfin, l'addiction en soi, si. Le trafic, en revanche, non. Le besoin d'argent ? Ok, il en fallait un minimum pour vivre, mais il ne fallait pas non plus en faire toute une montagne. Surtout que Jay était issu d'une famille comme la sienne, une famille qui avait des moyens plus qu'illimités pour satisfaire les désirs de leurs enfants. Et Rafaël savait que JN n'était pas en froid avec eux, pas autant que lui l'était avec les siens. Edward ne tolérait pas que Jay-Neil foute sa vie en l'air pour de la poudre blanche, mais il admettait encore moins qu'il entraîne d'autres jeunes comme lui dans sa décadence, en entretenant leur addiction.

Rafaël soupira discrètement, puis hocha la tête pour montrer qu'il avait saisi les propos de son ami. Il n'insista pas d'avantage sur le sujet, de risque de découvrir le pot aux roses et de s'embrouiller avec Jay-Neil, ce qu'il voulait à tout prix éviter pour la première soirée depuis longtemps qu'ils passaient ensemble. Il ne releva même pas pour les retards au boulot, mais adressa seulement un regard noir au jeune homme, accompagné d'un froncement de sourcils.

Mais tout ceci fut oublié lorsque Jay-Neil évoqua ses travaux de déco dans son appart. Instinctivement surpris, Edward lâcha d'emblée.


« Et t'as payé ça avec quel argent ?! »


Il regretta aussitôt sa question. Hop, on rembobine et on oublie tout. Eh merde ! Il s'en voulait déjà. Sa maladresse avait implicitement amené LA question sur le tapis. Et il n'avait pas envie d'en parler maintenant. Pour rattraper sa gaffe, il se contenta de marmonner un :


« Oublie ça. »


Accompagné d'une légère grimace. Mal à l'aise à son tour, Rafa se gratta la tête, ébouriffant sa crinière rebelle. Pour éviter un silence pesant, Rafa embraya immédiatement sur autre chose.


« Je passerai. Tu me montrera ça. Mais promets -moi que tu n'as pas fait une chambre jaune pisse ou parme avec des étoiles fluo au plafond, hein ? Sinon je te promets que je repasse plus jamais par chez toi ! »


Un sourire, encore. Il déconnait, bien sûr. Car, peu importait la couleur de la chambre, Edward passerait toujours rendre visite à son ami quand il en aurait l'occasion. Toujours. Cela faisait trop longtemps qu'ils se connaissaient, maintenant. Et même si leurs après-midis ensemble n'avaient rien de très originall -jeux-vidéos, sport, films- elles leur étaient nécessaires. Mais elles s'étaient raréfiées ces temps-ci. Rafaël se promit d'ailleurs d'y remédier.


« Un ciné ou une journée X-BOX, ça te brancherait, un de ces jours ? »

Rafaël & Jay-Neil

Rafaël & Jay-Neil

Un énorme malaise venait de s’installer dans le bar.. Encore une fois à cause de Jay. Il savais pertinemment qu'il devais arrêter ses conneries, ses deals et ses trafic. Grandir et avoir une vie meilleure.. Il en étais largement capable. C'est un mec bien, mais gâché avec ses histoires de drogues. Il tient énormément a ses amis, disons qu'il n'en a pas tant que ça, mais il en a quelques uns sur qui il peut vraiment compter en cas de problème.
Ce qui lui arrive d'ailleurs souvent. Il avais bien vu le regard de Rafaël lorsqu'il a dis qu'il n'y avais rien de spécial, alors que c'était tout le contraire. Il avais même compris que Raf' savais surement tout. Pour éviter un second malaise, Casey parla de son réaménagement, mais il se pris une réflexion de son ami en pleine tronche.. Il avais enfin décider, ou presque, de se reconstruire, et grâce a l'argent de ses précédents trafic, il avait pu s'acheter pleins de nouvelles choses qui pouvait améliorer son confort, à l'appartement. Rafaël l'avais rapidement compris, mais il avait aussi compris qu'en remettant sa sur le tapis, ça finirais encore par un silence pesant.. Il eu juste le temps de se rattraper en lâchant simplement :

« Oublie ça.»

Jay-Neil commençait déjà a soupirer. Son jeune ami entama de nouveau la discution.. Rien que de l'entendre dire qu'il passerai chez lui pour voir tout ça, Casey souriait.

« Un ciné ou une journée X-BOX, ça te brancherait, un de ces jours ? »

Jay étais déjà tout exciter à l'idée de le revoir, en dehors du bar. Une après-midi ensemble. Il adorait passer du temps avec lui, ne serais-ce juste que pour faire une partie de jeux vidéo, il s'en réjouissait à l'avance.

« Ouai mec! Ce serais cool, vraiment! Ça me ferais plaisir que tu vienne aussi. Une journée X-box ça me branche plutôt pas mal. »

Jay-Neil resta un moment la bouche ouverte, il hesita avant de continuer à parler.. Devais t-il lui dire ou non? Jay se lança.

« Au faite.. Tu sais j'ai rencontré une fille cette semaine, vraiment canon. Le genre de meuf' que j'aime tu voies, arrogante, insolante.. Style un peu vulgaire.. Elle m'as fais de l'oeil tout à l'heure même! Vraiment canon.. Et je sais pas trop si j'devrais l'aborder. Ca sent le danger, c'est justement se type de filles qui m'attire souvent des ennuis Raf'. Mais elle est si .. tentante! Elle remplace un serveur, et j'dois dire que quand elle s'est pointer, je ne l'ai pas frenchement aimée.. Pas de bonjour, de "Salut moi c'est...". Arrogante j'te dis! Mais tellement b.. belle! »

Il fixa Rafaël, guetta l'expression de son visage pour mieux voir ce qu'il en pensait. Continuant de boire en même temps, il finissa sa phrase.

« Elle s'appelle Kennedy.. »

« La plus grande des séductions, c’est peut-être d’être aimé ! Laure d'Abrantès. »

Le mal-aise passé, Raf se concentra davantage sur les paroles de Jay-Neil. Après tout, Raf' n'avait pas eu l'intention de gêner son ami, mais inconsciemment, il espérait tout de même une petite réaction de l'autre jeune homme. Rafaël connaissait Casey, et il ne se leurrait pas ; son ami n'allait pas renoncer à ses deals parce que cela ne lui convenait pas. Mais plus ça y allait, plus Raf craignait que son ami ne fasse une connerie. Il le voyait jouer dangereusement avec le feu, et certes, la crainte qu'il ne se fasse prendre veillait toujours en lui, mais il redoutait encore plus que Jay-Neil ne finisse à l’hôpital à cause de cette merde. Raf n'avait pas besoin d'ajouter quoi que ce soit, Jay-Neil connaissait déjà son avis sur la question et il savait pertinemment qu'il décevait le blondinet. Raf n'était pas là pour se brouiller avec lui, donc il préférait passer à autre chose.

« Ouais, mec ! Ce serait cool, vraiment ! Ça me ferait plaisir que tu viennes aussi. Une journée X-box ça me branche plutôt pas mal. »

Un sourire s'afficha à nouveau sur les traits doux de Rafaël. Tout en grattant son menton mal rasé, il répondit :


« C'est quand tu veux, alors. »


Jay-Neil était un véritable gosse au fond de lui, au final. Alors qu'ils n'avaient pourtant que deux ans d'écart, Jay-Neil se comportait vraiment comme quelqu'un de totalement irresponsable. Raf se demandait d'ailleurs comment son appartement n'était pas encore devenu un véritable champ de mines, avec des fringues crades partout, des vestiges de pizza entassés, de la vaisselle à faire empilée dans l'évier, aucun aliment dans un frigo puant débordant de nourriture périmée. Mais non ; Jay-Neil avait semblait-il sur ce point-là garder un semblant d'ordre. Mais sa puérilité dans certaines situations laissaient tout de même Rafaël pantois. Peut-être était-ce du au fait que Jay-Neil ait toujours été soutenu par ses parents et que, aujourd'hui encore, il profitait de leur appui.

Rafaël écouta attentivement son ami se confier à lui. Il se retint de sourire avant que celui-ci n'ait fini, afin de ne pas le vexer, mais Rafaël le trouvait hilarant. Il était concentré, avait du mal à s'exprimer, et au souvenir de la brune qui lui faisait tourner la tête, Raf vit le regard de JN s'éloigner. Eh bien ! C'était étrange de voir son ami dans un tel état. Des filles, tout comme lui, il en avait collectionné. Même si Rafaël s'était récemment calmé sur ses fréquentations de la gent féminine, il n'en restait pas moins un séducteur ; et vu qu'il n'était engagé dans aucune relation sérieuse, il en profitait à sa façon.
Hilare, Rafaël donna une tape dans l'épaule de JN, tout en riant gentiment de sa confession.


« Eh bien, mec ! T'es amoureux ?! »


Voyant que, visiblement, le sujet était plus sérieux que prévu, Rafaël se reprit, histoire d'offrir une meilleure réponse et de meilleurs conseils.


« Je sais pas vraiment quoi te dire, mon vieux. Tu sais bien qu'on est indomptables en matière de filles, qu'elles nous attirent indéniablement. Mais si t'as l'impression que malgré son arrogance et son insolence, elle pourra t'apporter quelque chose de bien, si tu sens que le courant passe bien entre vous deux, alors tente le coup. Mais je t'en prie, fais le délicatement, Jay ! Force pas la machine, si tu vois ce que je veux dire. »


Rafaël doutait évidemment à la viabilité de ce petit "coup de cœur" dont était victime Jay-Neil. Une fois que le jeune homme aurait eu ce qu'il voulait de la jeune femme, il s'en lasserait. C'était leur nature. Ils étaient faits ainsi et ne comptaient pas changer. Pour le moment.