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Occupy, le mouvement du moment qui me tient à coeur, par ce temps de crise. L'idée de pouvoir occuper des places publiques, et d'y pouvoir y dormir, n'est pas vraiment d'une grande joie, mais il faut toujours des mouvements de grande ampleur pour qu'une cause soit entendue, surtout en ce moment. J'avais donc pris des réserves pour au moins une semaine dans un grand sac, et avait laissé ma machine à coudre de côté, mais non ma guitare, car il va surement y avoir du monde, et c'est toujours mieux de pouvoir divertir quand on ne va pas gueuler. J'avais donc tout, nourriture, une vieille tente, du temps de l'ambition et de la musique. Je pris place dans Times Square où il y avait déjà bien assez de monde, banderoles, tentes,... Tout pour commencer une bonne occupation. Je pris place dans la foule, regardant Times Square d'un oeil avec lequel je ne l'avais jamais remarqué, la police était déjà sur place, à lorgner chacun de nos faux pas, et les gens pestaient déjà. J'aimais déjà l'ambiance, et me sentais à mon aise.

En ce moment, de plus en plus de choses se passaient dans les rues de New York & ça Basile en avait parfaitement conscience. Même s'il n'avait absolument aucune minute à lui (car toutes dédiées à sa femme), il voulait tout de même participer à une de ses manifestations. Oui, il faisait partie des quatre ving dix-neuf pour cent qui protestaient. Il n'avait donc pas pour le moment eut le temps de faire une de ses choses mais il était bien décidé à en faire une. Il rentra chez lui et annonça simplement à Eurydice 'je dors dehors ce soir, je manifeste juste pour une nuit je reviens demain promis'. Etant donné qu'elle était enceinte, il était plus risqué qu'elle se fasse écrabouillée ou je ne sais quoi. Il avait pris une couette et préparé un sandwich avec de l'eau et était parti en espérant qu'il croiserait quelqu'un qu'il connaissait. Arrivé sur les lieux, des milliers de visages se regardèrent mais il reconnut particulièrement une chevelure blonde qu'il aurait reconnue entre mille; Skye. Il s'approcha d'elle. « Hey, Skye tu manifestes aussi ! Super je me sentirais moins seul ! »

C'était un peu bizarre de ce retrouver-là, j'avais perdu l'habitude des manifestations depuis Ottawa. Et encore la situation n'était pas aussi critique, mais je juge qu'il est juste de s'indigner pour les causes qu'on trouve aberrantes, c'est l'un des moyens qu'on a, nous citoyens, de pouvoir montrer notre volonté et de nous faire entendre. Car, on n'a pas tous la chance (si l'on peut appeler cela une chance) d'être à la tête politique, ou d'être assez connue pour parler publiquement. Alors on a nos moyens pour ce faire entendre, et le but est toujours d'embêter le plus la population, ou encore les activités dans New York, pour qu'on puisse être entendu plutôt que rejetés sans la moindre explication. Une petite frimousse angélique avec les cheveux en bataille s'approcha de moi, je fus légèrement surprise de voir Basile ici, mais je me disais que vu sa situation, il avait tous les droits d'être là. « Basile ! C'est bon de voir un visage familier dans toute cette foule. Je ne sais même pas comment tu as fait pour me retrouver. Enfin oui, je manifeste aussi, j'ai mes raisons tout comme toi d'être là aujourd'hui. »

« Sinon, quoi de neuf ?» Je souris à Basile, bizarrement ça cause ma toujours tenue à coeur, quand j'ai vu la différence entre sa vie et celle de sa soeur, je me suis bien demandé si j'avais frappé à la bonne porte, mais après avoir discuté avec lui, je ne m'étais pas trompé. Sa soeur je la connaissais grâce à son métier, on avait été amené à travailler ensemble, ou surtout à ce rencontrer lord de grandes occasions. J'avais un peu de peine pour Basile, je me demandais même pourquoi sa soeur ou d'autres membres de sa famille en l'aidant pas pour subvenir à ses besoins. C'est pour ça que moi je les aidait, sans vraiment en avoir l'air, je disais qu'on avait besoin d'aide pour telle ou telle occasion, et Basile ce faisait toujours une joie de nous aider. « Oh et bien au lieu d'être encore au magasin aujourd'hui et de passer encore une belle journée à jouer la vendeuse, et à râler, et bien j'ai préféré défendre une cause, car mine de rien, j'en ai bien besoin aussi. » Il est vrai que moi aussi j'avais eu pas mal de soucis d'argent, j'en ai toujours d'ailleurs, mais j'arrive à m'en sortir je ne suis pas dans une situation critique. Mais avant ce n'était pas pareil, j'avais même dû faire une annonce pour chercher un colocataire, je devais être vraiment dans la panade, mais en faite je suis tombée sur une merveilleuse rencontre. Avec ça divisé par deux, et Orphée qui m'avait engagé comme styliste personnel malgré mon caractère, j'étais mieux entourée. « Et toi alors ? »

« Bah on a eut des nouvelles de l'échographie : c'est pas un môme qu'elle attend mais une fille et un garçon. A part ça, ça va pas trop mal... » Je regardais Basile avec de grand yeux pleins de surprise, alors là, je ne m'y attendais pas du tout. Je regardais Basile d'un air compissant, j'étais heureuse pour le couple, mais en même voyant bien que la tâche allait être deux fois plus ardue pour les deux, si à la place d'avoir un petit bambin, ils allaient en avoir deux. Je voyais bien qu'il restait un peu sur sa fin, j'avais du mal à le déchiffrer parfaitement, mais je pensais bien à ce qu'il pouvait traverser. « Tu sais Basile, je sais que tu as horreur que je te dise ça, mais si tu as la moindre soucis n'hésites pas. Et puis j'taiderais toujours moi. Et comme ça la chambre on pourra faire moitié bleue et l'autre rose ? » Lui dis-je en rigolant pour ne pas sombrer dans un récit mélodramatique. Je sais que Basile ne supporte pas ça, mais moi je ne supporte pas que des amis soient dans la panades, ma gentillesse me perdra, surement, mais pas maintenant.

Basile appréhendais sa situation actuelle. Il était instable, et socialement et financièrement. Il vivait de trois fois rien avant même qu'Eurydice aie accouché... Comment cela se passera-t-il lorsqu'ils seraient... quatre à la maison ! Mais bon, ils trouveraient la solution le moment venu, après tout ce n'est qu'une chambre, un peu de matériel récupéré d'une amie (Heïdi on va dire) et puis hop ! Le tour es joué. Après par contre il faudra les faire garder mais bon, Eurydice est là la journée et Basile est là le soir, donc pas trop de besoins sur ce point de vue là. En y réfléchissant, ils pourraient facilement s'en sortir. « Tu sais Basile, je sais que tu as horreur que je te dise ça, mais si tu as la moindre soucis n'hésites pas. Et puis j'taiderais toujours moi. Et comme ça la chambre on pourra faire moitié bleue et l'autre rose ? » L'australien rigola de bon coeur avec Skye, car c'était vrai ils allaient certainement faire cela même si c'est un peu... kitche mais disons que c'était pour marquer la frontière. « Haha ! Oui merci ça serait trop cool ! » Il fit un clin d'oeil à son amie avant d'ajouter. « Bon, c'est pas qu'on connait personne ici mais si on allait à la rencontre des autres personnes présentes ? », proposa-t-il en balayant son regard sur l'assemblée.

« Haha ! Oui merci ça serait trop cool ! » Je nous voyais déjà bien dans la petite pièce ou seront logés, non pas un, mais bel et bien deux bambin avec une moitié rose et l'autre bleue, on aurait pu jouer sur un ton neutre, mais c'était plus amusant sur le coup de nous dire qu'on allait faire un effet royal et mélangeant le rose barbie et le bleu roy. « Bon, c'est pas qu'on connait personne ici mais, si on allait à la rencontre des autres personnes présentes ? » J'étais du même avis que le jeune tête toute frisé, je me retournais pour voir l'étendue de la place où ce trouvés plus ou moins de monde, qu'ils soient couverts ou non, avec des pancartes, des tentes, il y en avait pour tous les goûts. Avec Basile, on faisait un peu le tour pour faire la connaissance des autres, voir un peu leur situation, et savoir pourquoi ils étaient eux aussi là aujourd'hui. Certains étaient là pour pester, d'autres par solidarité, un c'était retrouvé embarqué la-dedans sans trop savoir comment, et certains étaient assez arrangés pour être ici aujourd'hui. La nuit commençait vraiment à tomber, et il faisait de plus en plus froid en ce mois de novembre. C'est pourquoi je me tournais vers Basile en grelottant légèrement. « Il faudrait peut-être qu'on monte nos tentes, il fait de plus en plus froid maintenant, et puis au pire on se roulera dans nos couvertures en continuant à pester. »

Skye avait aquiecé et ils avaient fait le tour des personnes pour en apprendre plus sur eux, et tout. Peut-être qu'un jour en lavant les vitres d'un studio de quelque chose, une personne le reconnaîtrait "hey t'étais à la manif" ! Haha, il demandait à voir. cela leur prit à peu près toute l'après midi, et cela les fatigua. A un moment, ils revinrent case départ et la blonde commença alors. « Il faudrait peut-être qu'on monte nos tentes, il fait de plus en plus froid maintenant, et puis au pire on se roulera dans nos couvertures en continuant à pester. » Elle claquait un peu des dents. Basile avait le nez un peu rougit par le froid et ses mains étaient glacées, même s'il les avaient mises dans ses poches tout le temps. Tout en refermant un peu plus sa veste, il accepta. « Oui, je suis de ton avis, il faudrait qu'on s'y mette avant de mourir de froid. On se met dans la même ? Tu as des couvertures ? J'en ai plein moi ! », déclara-t-il assez fier, en affichant un sourire. Il ne voulait pas rendre jalouse Eurydice, mais s'ils restaient tous les deux loin, enfin du moins pas assez proches pour pouvoir se tenir mutuellement chaud, ils allaient mourir congelés. Et puis qui dormirait ? Au pire il pourrait toujours aller chercher sa guitare pour jouer quelques mélodies puisqu'il avait entendu dire que Skye chantait quand elle était à Ottawa... Bref, une soirée assez chargée tout de même. « On se case ici ! » Il désigna un coin vide où ils commencèrent à y monter la tente de Skye. C'était assez simple en fait monter une tante. Ils s'amurèrent beaucoup et en oublièrent presque le froid.

« Oui, je suis de ton avis, il faudrait qu'on s'y mette avant de mourir de froid. On se met dans la même ? Tu as des couvertures ? J'en ai plein moi ! ! » Le temps se couvrait de plus en plus, et il est vrai que le fraicheur commençait vraiment à se faire ressentir, beaucoup trop d'ailleurs. Moi qui ne m'étais pas vraiment couverte ayant trop l'habitude de me trouver dans un nid douillet à Manhattan. Je souriais à Basile frigorifiais, il désigna un endroit en plein milieu de la foule où personne ne c'était encore installé, les gens commençait déjà à bailler, d'autres gueulaient toujours aussi motivé, on avait parcourus un bon moment times square et la police semblait abasourdit, car c'était toujours les mêmes qui étaient assignés à la place depuis ce matin. Ils nous regardaient nous surveillant de loin, car ils n'y avaient pas encore de raison pour intervenir. La circulation de voiture avait été interrompu, et plus aucune voiture ne passait dans le coin, et l'on pouvait entendre non loin les klaxon de voiture qui devaient être en train de se débattre dans les embouteillages. « On se case ici ! » On ce mit à la tâche en montant ma charmante tente qui n'était pas vraiment droite, mais difficile de mettre des piquets dans du béton. Une fois la tâche accomplie, on prit les couvertures de Basile pour s'emmitoufler dedans et nous habiller comme bibendum . Les gens nous regardèrent avant de faire de même. « T'as vu on lance les nouvelles modes jusque dans une manif ! »

Le nouveau duo de choc en avait bavé pour faire la tante, sans terre pour planter les bâtons mais ils y étaient parvenus, même si elle menaçait de tomber toutes les deux minutes ou qu'un faux mouvement ne fasse tout dégringoler... C'était une habitation provisoire ou de bonne fortune. Ils se sont ensuite collés dans les couvertures de Basile, de la tête aux pieds. « T'as vu on lance les nouvelles modes jusque dans une manif ! », souffla Skye avec un nuage de fumée blanche. Il rigola doucement avant de répondre sur le ton de la rigolade, l'humour le rattrapant plus vite que son ombre. « On devrait lancer une mode. » Il était tout à fait sérieux. déjà quelques personnes commençaient à prendre le phénomène et ils se jetaient tous des coups d'oeil amusés. Cette situation était comique aussi... Il changea de sujet. « Dis, t'es d'attaque ? je vais chercher ma guitare et tu chantes. Tu m'avais promis que tu chanterais un jour, alors pourquoi pas en faire profiter les autres gens ici ? Ça les divertiraient ! », proposa-t-il avec un brin de malice.

« On devrait lancer une mode. » je rigolais en voyant déjà ce que cela pourrait donner, il faut s'imaginer la population new yorkaise, emmitouflé dans d'épais manteaux bien pire encore que la doudoune rosbife. Enfin je répliquais donc. « Je vois déjà le truc, 'le bibendum revisité par Skye Maria', ça en jette non ? » on partait dans des sujets abracadabrantesques, mais c'était surement ça qui nous permettait de ne plus penser au froid, et puis c'était drôle de voir de plus en plus de vapeur d'eau s'échapper de notre bouche, ça me donnait envie de fumer, mais ayant oublié une partie de ma tête au studio, j'en avais oublié mon paquet. mais je restais impassible face à cette demande, je ne dois pas être la seule à fumer, et quelqu'un de gentil m'en fera don d'une, peut-être... « Dis, t'es d'attaque ? Je vais chercher ma guitare et tu chantes. Tu m'avais promis que tu chanterais un jour, alors pourquoi pas en faire profiter les autres gens ici ? Ça les divertiraient ! » Je regardais Basile avec de grands yeux, c'est vrai qu'on en avait pris une, mais je ne m'étais pas préparé psychologiquement à jouer en 'public'. Déjà qu'Helen essayait de me faire remonter peu à peu sur scène, cela fait bien quelques années que je n'avais pas joué devant plus de deux personnes à la fois. Je voyais Basile s'approcher avec un large sourire la guitare en main. Il me la tendit, après quelques secondes d'hésitation, je la prise en main avant de lui faire un sourire en coin qui ne cachait rien de ma nervosité. J'extirpais l'engin en bois de sa housse avant de me caler assise par terre en plein milieu à me débattre dans les couvertures de Basile pour essayer d'être à mon aise. Une fois fait j'accordais les cordes une à une avec leur simple son, une chance d'avoir l'oreille musicale même dans tous ce bruit. Je fis quelques accords pour m'assurais que le son frôlait la pureté. Durant ce temps quelques personnes c'étaient regroupés autour de nous et on avait fait passer quelques couvertures aux plus grelottants, je regardais les personnes autour, me souvenant subitement des nombreux feux de camp ou l'on s'agglutinait en ronde autour d'un feu d'une guitare et des quelques voix. Je me collais contre Basile pour avoir un peu plus chaud, car j'avais passé ma couverture à un quadragénaire qui s'était assis fébrilement. Je regardais Basile en jouant quelques accords avant de m'arrêter et de lui dire : « Je fais la guitare et tu fais ma voix ? » Je ne lui laissais pas le temps de répondre j'avais déjà commencé à jouer les notes de cette chanson.


Désolé pour la longueur, c'est sorti tout seul oô

Ce fut un véritable plaisir de jouer, surtout une telle chanson, j'étais heureuse que Basile est emmené sa guitare, et qu'il puisse me laisser la prendre, car pour moi, c'est un objet sacré, bien que j'ai réussi à foutre en l'air celle à laquelle je tenais le plus... J'en garde toujours sa carcasse, même si préfère oublier ce qu'il s'est passé ce jour-là, ou même avant. Ce fut une grosse erreur que ne me venger sur ces bouts de bois si précieux à mes yeux. La chanson ce termina sur le dernier son de Basile et la dernière résonance de la dernière corde. Je savais que Basile aimait beaucoup la musique tout comme moi, mais avec tout ce qui pouvait lui tomber dessus, surtout en ce moment, c'était difficile de m'y mettre plus sérieusement. La dernière note s'échappa dans les applaudissements environnant et je commençais à avoir de plus en plus froid mais j'étais contente bien qu'ayant les dents qui claquaient entre elles. « Ça va on est pas trop nuls. » Je souris à Basile de toutes mes dents bien que frigorifié. En effet on marchait plutôt bien tous les deux, et on formait un duo atypique dirions nous. « Si ça se trouve y'a des caméras qui nous ont filmé et on va devenir célèbres dans tout New York ! » Au fond, je voyais bien dans la lueur des yeux de Basile qu'il mourrait d'envie de continuer comme ça, dans un sens son avait le même rêve. Bien que moi, grâce à l'aide (une folle) prénommée Helen, on essayait de me remettre dans le bain petit à petit, je suis sûre qu'elle pourrait aider Basile, si le lui demande en lui faisant des yeux de cockers, lesquels ne rendent pas bien du tout sur moi d'ailleurs... Basile semblait perdu dans ses pensées et je l'en extirpais en lui demandant. « Dis, ça te dirait un petit retour en scène avec moi. Je ne t'en avais pas parlé, mais quelqu'un m'aide à me faire une petite place. Et puis jouer seule c'est vraiment ennuyeux au but d'un moment... » Lui dis-je avec un autre grand sourire tout en me calant un peu plus contre lui pour me tenir au chaud. Il resta un peu béa, les autres nous regardaient là en ronde autour de nous et nous en réclamais une autre. Je n'avais pas pensé, mais quand j'avais joué, j'avais eu un sentiment de chaleur et ne ressentait presque plus le froid environnant. Je tendis la guitare à Basile. « Allez, fait nous péter le feu ! »

« Oui ! Je serais ravi de faire un duo avec toi ! » Un grand sourire se dessina sur son visage et c'est sans attendre qu'il me dit oui, ce que ne m'étonna pas vraiment bien au contraire. Mine de rien notre duo marchait bien, certes il venait juste de débuter, mais les personnes assises autour de nous semblaient ravi de notre musique et c'est toujours une musique qui réchauffe, enfin c'est ce que je ressens à chaque fois. Il prit la guitare et me dit à son tour. « Ok, mais tu chantes. » Je le regardais avec un grand sourire; Avant de rencontrer Helen (la folle (a) ) j'avais si peur de chanter, je faisais vraiment un blocage, et quand j'arrivais à prendre ma guitare d'une main tremblante, quand j'ouvrais la bouche pour en laisser s'échapper un mot, je n'y arrivais pas, c'était comme plus dur que moi, trop dur, douloureux, j'avais l'impression que tout tournait de travers et je finissais par éclater en sanglot, car ce qui avait pu se passer m'affectais bien plus que ce que je pensais. C'était bizarre, mais agréable, surtout que cette musique, elle me touche plus particulièrement, c'est celle que je chantais toujours après cette foutue rupture. Les notes s'enchaînèrent et je restais concentré sur les mots les appréciant un à un. Je regardais autour de moi, Basile qui jouait et les autres béas, qui ne disaient plus un mot et qui appréciaient ce doux mélange subtile que faisait la guitare et le son de ma voix. Les dernières notes arriva, et il resta quelques secondes avant que la foule ce mette à nouveau à applaudir et le froid se faire ressentir. Je restais quelques instants silencieuse et soucieuse, car en fait cette chanson c'était beaucoup et elle savait toujours me mettre dans tous mes états. « Dis Basile... Tu ne t'es jamais accroché à une chose si profondément qu'elle semble t'échapper à chaque instant ? »

Oui folle quel beau duo

Basile avait bien vu cette même lueur qu'animait Skye lorsqu'elle chantait, il avait fait pareil que lui et la voir ainsi était vraiment un grand moment de bonheur. Elle était joyeuse mais elle renfermait quelque chose de plus mystérieux en elle, et elle avait tout pour pouvoir conquérir une scène. La blonde lui lança une phrase qui le laissa septique. « Dis Basile... Tu ne t'es jamais accroché à une chose si profondément qu'elle semble t'échapper à chaque instant ? » Oui, Eurydice certainement. Il a constamment l'impression de la perdre dès qu'il la voit triste et sa gaieté lui manque terriblement, bien qu'elle la cache au plus pronfond d'elle -certainement dans les endants-.Et puis aussi à cet espoir d'un jour percer dans le domaine musical aussi... « Oh combien. Et toi puisque tu me poses la question ? c'est la musique n'est-ce pas ? », soupçonna-t-il.

« Oh combien. Et toi puisque tu me poses la question ? c'est la musique n'est-ce pas ? » Je regardais Basile légèrement nostalgique. Oui il visait juste, mais lui savait déjà toute l'histoire. C'est bizarre d'avoir toujours ce même blocage alors qu'avant je jouais quand j'en avais envie, n'importe où sans m'en faire de l'avis des autres. Alors que maintenant je suis là, impuissante... « Oui tout à fait. Enfin tu connais déjà l'histoire, mais ça ma torture tellement je crois. Peu-être qu'au fond j'ai simplement besoin de quelqu'un pour jouer avec moi. » Je me dis qu'au fond, c'est peut-être parce que je suis seule face à ça que je n'y arrive pas. Même avec l'aide d'Helen et le fait que j'y reprenne goût m'empêche de jouer véritablement, mais peut-être qu'un groupe serait une bonne alternative pour vaincre enfin.

« Eh bien je serais là. C'est décidé nous serons le groupe phare de New York. Partante ? » Je lui fis un grand sourire plus confiante, avant de lui répondre de toutes mes dents ! « OH combien ! Essayons ! » Je levais les bras en l'air comme pour marquer le début d'une grande victoire. Puis son téléphone sonna, et quand il se leva pour prendre son appel, je commençais à avoir de plus en plus froid. Je regardais Basile de loin, son visage se décomposait peu à peu, je ne percevais pas ses paroles, mais je me doutais que ce n'était pas vraiment bon signe. Quand la ligne fut coupée, il revient vers moi, je lui fis un petit sourire ne comprenant pas tout. Il s'assit, livide, sans un mot à mes côtés. J'essayais de comprendre ce qui pouvait bien se passer, mais je ne voulais pas. Inquiète je lui demandais d'une voix douce. « Basile, ça va pas ... ? »

Il avait vraiment de quoi être triste. Il venait de perdre les choses auxquelles il tenait le plus au monde, son épouse et ses deux enfants. Et l'appartement ? Quelle idée de la tante d'Eurydice de venir bousculer ainsi tous leurs plans, Basile n'en revenait pas de la nouvelle. Il se pinça discrètement sans résultat, ce n'était pas un rêve ou plutôt un cauchemar, ce qui expliqua son sanglot. Il se mit la tête dans les mains et resta ainsi. « Basile, ça va pas ... ? », demanda Skye d'une voix douce. L'australien releva la tête, les yeux remplis de larmes. Il renifla avant de s'essuyer les yeux et de répondre en sanglotant. « Eurydice... Va quitter New York. Elle retourne à... Porto Rico chez sa tante et elle part dans dix minutes. Ce sera pas possible de l'avoir à temps, elle a jugé que c'était mieux comme ça. » Il savait qu'elle n'aurait pas supporté de le voir pleurer et il en était mieux ainsi, certainement. « Comment j'vais faire ? Et les enfants ?... » Il se reprit la tête dans les mains, désespéré.

Basile releva la tête, les yeux pleins de larmes, dans un sanglot il réussit à dire. « Eh bien je serais là. C'est décidé nous serons le groupe phare de New York. Partante ? » Je regardais Basile avec de grands yeux, étonné et confuse. Je le voyais mal en point, et j'avais de la peine pour lui. « Comment j'vais faire ? Et les enfants ?... » Je passais mes bras autour de lui pour le réconforter, je n'étais pas très bonne là-dedans, car au fond on dit que je n'ai aucun sentiments, bien que je ne peux comprendre ce qu'il lui arrive et ce qu'il ressant, j'essayais de me mettre à sa place et je pense que ça m'aurait fait beaucoup de mal. « Basile... Je suis vraiment désolée... Mais il y a peut-être un arrangement, c'est ta femme, elle t'aime. Tu vas peut-être pouvoir la rejoindre. Rein n’est perdu, je veux pas te voir comme ça. »

je ne l'avais jamais vue aussi dépité, et Dieu sais à quel point il pouvait être dans le besoin. Je ne comprenais pas vraiment l'envie d'Eurydice de paritr maintenant, d'autant plus qu'elle venait d'apprendre que deux coeurs battaient en elle. Basile me faisais vraiment de la peine, après tout ce qu'il avait pu vivre, ... « Oui... Je ne sais pas je vais voir. J'vais y réfléchir. On se téléphonera et puis tout ira bien. » C'était bizarre, mais ça me faisait mal de le voir comme ça, il y a à peine trois minutes on rigolait, on chantait et voilà qu'il pleurait à mes côtés et moi je me sentais vraiment idiote de ne rien pouvoir faire. « Piuah j'me sens pas bien. J'ai l'impression que ma tête va exploser. Ça te gêne si je te laisses pour rentrer chez moi ? » Je le regardais et sans attendre je lui répondis. « Oui Basile, ça me dérange ! » C'était un peu bizarre de réagir comme ça mais j'avais mes raisons, car je pense que dans un cas comme ça personne ne devrait être seul, même s'il pense que c'est la meilleure solution. « Tu sais ce qu'on va faire ? On va partir d'ici, on va aller chez moi et on va passer une soirée tous les deux et penser à autre chose ! E bien sûr, tu n'as pas le choix... » Je lui disais ça comme un ordre, mais je pensais bien faire, rentrer chez lui, lui ferais remonter trop de souvenirs, et il était trop tard pour que Basile la rattrape, alors je pensais que c'était une meilleure solution. Je me mise debout dans le froid le tirant debout, récupérant nos affaires et quatrième vitesse tout en essayant de le bouger un peu.