Basilic & Skye ❝ Le jour s'est levé, sur une étrange idée. ❞

Le réveil sonna, encore une fois, un dimanche matin, je trouvais cela limite écoeurant de devoir me lever aussitôt un jour comme celui-ci, mais s'il ne faut jamais tenir ses engagements. C'est simple, depuis la fin de l'occupy, la fin tragique d'Eurydice, Basile était resté quelques temps chez moi, avant de déménager chez un certain Heaven. C'était compréhensible, il y avait surement trop de souvenirs dans son ancien appartement, mais avec le temps il semblait s'en être remis. Depuis octobre, c'était assez déprimant de le voir comme ça, j'avais fait beaucoup d'efforts pour lui redonner le sourire, en vain. Mais bon on avait quand même monté notre groupe, il était là, beau, fleurissant. Avec nos travaux respectifs, on ne pouvait pas se voir régulièrement, moi qui lançais ma collection, et qui étais toujours assignée au magasin, c'était de plus en plus compliqué. Le seul jour où l'on pouvait entièrement consacrer au groupe, c'est le dimanche et dès l'aube on était au taquet. Je mis le pied-à-terre nauséeuse, comme depuis quelques jours, je savais que ça faisait six semaines, mais je n'arrivais vraiment pas à m'y faire, c'est totalement insupportable, je devrais arrêter de me lancer dans des trucs insensés, mais bon qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour des amis... Je parcourus mon studio en courant, direction les toilettes, qui était ma pièce favorite depuis trois jours, façon de parler bien sûr. Je me passais de l'eau sur le visage regardant ma tête de déterré avant de proférer des injures sur la situation et mon physique piteux. Je fis un grand étirement soulevant mon tee shirt regardant si j'avais pris du bide, non pas vraiment, légèrement surement, mais bon ce n'était qu'un début. Le seul point positif, c'est que je pouvais moi-même me créer des vêtements pour l'occasion, sans passer dans les rayons de petits magasins miteux à l'écart de New York. Je m'habillais vite fait après, puis pris le temps de prendre un petit déjeuner, si c'est très rare, en général je me retrouve à prendre un verre de jus et je tenais la journée, j'ai des habitudes alimentaires parfois douteuses, mais qui ne sont pas suffisantes, et le médecin m'avait bien précisé que c'était mauvais pour moi, mais que cela allait l'être encore plus pour nous deux dès aujourd'hui, alors encore quelque chose à laquelle je devais faire attention, mais à part ça, il faut rester zen non ? Je pris donc mon, sac, une guitare et direction le queens, enfin plus précisément Jamaica. On y avait trouvé une petite salle de répétition louée pour peu, ce qui faisait un minimum vivre le propriétaire et nous permettait de répéter dans de bonnes conditions sans trop nous ruiner.

J'arrivais donc sur place, avec un léger tiraillement dans les jambes après cette très longue marche matinale. La salle était éclairée, j'en déduisais donc que Basile était déjà là. Je vins à sa rencontre et lui dit bonjour comme d'habitude. On discuta un peu pour rigoler avant de se lancer plus amplement à notre tâche. « On commence par le premier morceau ? » lui demandais-je avant d'accorder ma guitare et de lancer la première note. On avait eu pas mal d'inspiration, on avait créé une chanson, qui nous tenait beaucoup à coeur, on la trouvait vraiment parfaite, elle était simple, mais pour une première à deux ce n'est si pas mal ? On prenait beaucoup de plaisir à jouer tous les deux, on fusionnait bien ensemble, même nos styles se mêlaient bien, mais bon on avait tout de même nos crêpages de chignon, surtout moi quand je pétais des câbles, je me demande toujours comment fait Basile pour rester aussi calme en ma présence. Car, je suis parfois une fille invivable et Basile était tellement charmant. On commençait donc à jouer, au moment de sortir la première note j'eus de nouveau un haut-le-coeur, et sans attendre je me levais brusquement, posais ma guitare et parti en courant les mains plaquaient contre ma bouche. J'entrais dans les toilettes, et le calvaire recommença. Une fois la nausée passait, je pris place devant le lavabo afin de me passer de l'eau fraiche sur le visage et de me rincer la bouche. Puis je revins vers Basile, comme si de rien n'était avant de lui dire ! « Excuse-moi... On reprend ? »

Mozzarella & Basilic ❝ tout change même les sentiments ❞

Je ne voulais inquiéter absolument personne avec mon état, je faisais de mon mieux pour tout dissimuler mais c’était peine perdue. Heaven me surveillait de près comme un enfant ce qui était assez drôle d’ailleurs et me conseillait, un vrai ami ce gars là rien à dire j’ai vraiment bien fait de tomber sur lui. Puis, j’avais énormément de boulot et c’était de pire en pire. Je voulais aider tout le monde et satisfaire tout le monde, résultat, je me tue à la tâche. Je commence à six heures pétantes sur les buildings, chaque jour un nouveau, et jusqu’à midi je fais les vitres. Passionnant n’est-ce pas, et encore, vous n’y êtes jamais allés un jour de bruine où votre travail ne sert strictement à rien. Les jours de pluie, à mon grand bonheur nous sommes débarrassés de toute tâches, selon mon patron « Dame Nature a le plaisir de nous gracier la tâche » enfin bref. Puis à deux heures de l’après midi je reprends avec mon second job, qui est d’aller vendre des journaux dans les rues. Passionnant encore une fois mais je vis de cela et pour le moment cela me convient pour subvenir à mes besoins. Le seul jour où j’aurais pu me reposer vraiment aurait été le dimanche, mais ce jour ci j’avais répétition avec Skye. Heureusement que cela me passionnait vraiment et que notre travail n’était pas vain, car sinon je crois que je serais mort très rapidement. Mais c’est donc avec entrain que en ce dernier jour de semaine je me levais, après avoir fait ma grasse matinée de huit heures et demi. Pour une fois je me levais au dernier cara car le sommeil se faisait très rare. Mais le hic c’est que j’habite à Manhattan, mais bon, une petite course ne fait pas de mal. Heureusement que Heaven avait préparé une petit déjeuner, je ne lui en serais à jamais reconnaissant. J’avais embarqué mes tartines avec moi dans lesquelles je croquais à tous coins de rues. La belle vie pour moi, disons, je sentais le vent contre mon visage autrement que fouetté dans tous les sens suspendu à trente mètres du sol. Une petite marche digestive, et me voilà près de Queens, à Jamaica. Une petite salle nous était louée pour trous fois rien et elle nous convenait tout à fait, l’acoustique était très bien et nous avions nos petits équipements, enfin surtout Skye car moi je venais surtout avec ma guitare sèche et quelques partitions et ma trousse. Mains dans les poches en quelques sortes oui, mais nous avions stocké dans une armoire dont nous seuls avions la clef, avec le reste de la bonne grosse sono avec les grosses enceintes et tout le tralala dont nous avions vraiment bavé lors de notre « emménagement ».

J’étais le premier arrivé. Oui, quelques fois malgré mes retards, Skye arrivait en retard assez rarement mais on lui pardonnait, elle avait toujours une super excuse. Bref, j’allumais les lumières du studio, ouvrais l’armoire et commençais à m’occuper de l’installation du matériel comme ça nous n’aurions pas à le faire. Je ne veux pas faire faire du travail inutile à Skye. On fait de la bonne musique, elle, elle sait l’écrire et pas moi alors je lui laisse la plume et j’ai les muscles. Doucement mais sûrement, le lieu re-prenait sa forme habituelle. La blondinette arriva enfin et nous nous sommes salués avant de prendre des nouvelles mutuelles, même si il nous arrivait de nous téléphoner à des heures impossibles car une idée de génie nous avait traversé l’esprit. Bref, elle avait commencé. « On commence par le premier morceau ? » Elle accordait sa guitare tout en parlant. « Ouaip’ ! » Puis elle engagea la première note de la musique. J’aimais beaucoup notre morceau. Nous n’avions pas encore de paroles, justes quelques idées griffonnées au fond de mon sac. Mais à ma grande surprise, ce fut à ce moment précis que Skye posa sa guitare en vitesse et courut main plaquée contre la bouche vers les toilettes mes plus proches. Okaaay. Je n’ai pas tout compris là. Je l’ai suivie du regard, air totalement intrigué et puis au bout que quelques minutes, elle est revenue, l’air de rien, tout à fait normale. « Excuse-moi... On reprend ? » Je la dévisageais alors. Elle se fichait de moi ou quoi, elle savait que j’allais la questionner, je n’aime pas la voir malade, alors aussitôt, sans lutter contre ma nature je lui demandais. « Attends, tu rigoles ou quoi ? Tu viens d’aller vomir toute ta bile et tu reviens comme ça, tranquille. T’as la gastrop ? T’es malade ? » Question pas très discrète mais nous nous devions de nous informer dans le groupe pour une sorte de meilleure entente, tu parles. Peut-être qu’elle vomissait car elle était anxieuse ou un truc comme ça. « T’as des problèmes ou des trucs comme ça ? Tu veux qu’on en parle ? » Lui demandais-je en lui donnant une très faible tape amicale dans son dos.

Je en m'attendais pas vraiment à ce que Basile me regarde l'air de rien sans me demander ce qu'il n'allait pas. Le fait que je sois enceinte n'était pas une nouvelle en soi, puisque je ne le cachais pas, mais je ne le disais pas non plus, parce que, ce n'est pas si important si ? Enfin Basile me recardait perplexe avant de me sortir : « Attends, tu rigoles ou quoi ? Tu viens d'aller vomir toute ta bile et tu reviens comme ça, tranquille. T'as la gastrop ? T'es malade ? » je roulais des yeux par impertinence à sa question, j'ai horreur qu'on ce fasse un scénario sur mon état, ou qu'on s'affole, je ne suis pas morte et je tien bien sur mes jambes, et même si j'étais malade, il n'y a jamais de quoi s'alarmer avec moi, enfin j'en suis sûre. Étant rarement, très rarement malade même, j'ai toujours l'impression que dans mon monde tout le monde s'inquiète à mon sujet quand j'ai quelque chose, un rhum c'est de passage, celui-là dur juste neuf mois... « Nan ! Hé, oh ! Basile t'affole pas c'est juste... » Je n'eus pas le temps de finir qu'il avait déjà enchaîné pour me dire à quel point il pouvait être inquiet de mon sort, je trouvais ça plutôt mignon, c'était assez drôle de voir sa tête marquée de ses expressions. « T'as des problèmes ou des trucs comme ça ? Tu veux qu'on en parle ? » Je voyais Basile agité, alors je soufflais pour marquer mon mécontentement face à ses réactions excessives. Je laissais passer quelques secondes pour reprendre un peu plus au calme. « C'est bon t'as fini ? » Lui demandais-je pour être sûre qu'il n'allait pas continuer à mes déballer une liste détaillée des maladise qui engendrent des nausées. « Ne t'inquiète pas les nausées de grossesses c'est tout à fait normal après six semaines. » Je regardais Basile livide, à le voir comme cela il n'était pas au courant, mais vraiment pas. « Oh... heu... Je ne te l'avais pas dit ? Ben maintenant tu le sais. » j'avais l'impression de lui déballer ça comme la pire chose qu'on pouvait commettre, mais pour moi, c'était bénin, enfin, je ne voyais pas pourquoi tout le monde, faisait la fête quand un bébé est en cours, ou alors des cartes pour annoncer sa naissance. Après tout il y a un accouchement toutes les secondes, alors faites le compte... Je n'aime pas la manie qu'a le monde de tout fêter, la naissance du christ, la fête des amoureux,... Pour moi, on n'a vraiment pas besoin de tout ça, c'est tellement commercial, voilà t'as un bébé, ben tu portes un bébé et c'est tout... d'autant plus que je ne le faisais pas vraiment pour moi...

HS : désolé c'est court, mais ça va être plus long après quand ils vont s'expliquer, promis

« Oui... » J'étais bien idiote d'avoir fait ça, s'il était alarmé pour une petite nausée de rien du tout, il allait l'être encore plus pour... un gosse. Dommage moi qui venais à l'instant de réussir à le calmer, je sens que cette répétition n'allait pas être de tout repos. Il était livide il avait de grands yeux, s'en était presque flippant... Je pourrais même dire qu'on avait l'impression qu'ils allaient sortir n'importe quand. Enfin c'était assez divertissent, mais en même temps assez flippant... Il s'agitait tellement qu'on aurait dit qu'il avait subit un électrochoc ou quelque chose dans le goût là... « Tu... Quoi ? Ce... Ce n'est pas possible, tu peux pas me faire ça ? » Je m'arrêtais à cette phrase, je ne peux pas LUI faire ça ? Mais d'où lui devais-je des comptes ? À l'entendre on croirait presque qu'il croyait qu'il pouvait être le père... Je regardais Basile avec de grands yeux à la limite de l'énervement. Déjà que ça m'énervait quand il s'inquiétait pour moi juste avant, là je pense que cela va très vite me taper sur les nerfs. « Pourquoi te faire ça ? Qu'est-ce que tu as à faire là-dedans ? On n'a pas couché ensemble à ce que je sache ? Tu vas quand même pas croire que c'est toi le père ?! ... Non mais, j'aurais vraiment tout entendu. » Je commençais à perdre patiente, mais... C'est plus fort que moi je déteste tellement ça... Parfois je me dis que j'aimerais bien être normale, avec des envies normales, des réactions normales et des sentiments normaux. « Tu es sérieuse ? Mais... Et le groupe, et... » Je me mettais la main au visage par exaspération, réfléchissant à comment il aurait réagi si je lui avais dit cache dès le départ, mais je trouvais cela inutile, puisque de toute évidence, c'est ma vie, et qu'il n'a pas besoin de connaître tous mes faits et gestes... Il avait du mal à trouver ses mots, je l'avais mis dans tous ses états, il était à la limite de se mettre à trembler comme une feuille tellement il était choqué. « Tu comptes le garder ? Tu sais qui est le père ? Ça va sinon, enfin tu vois, t'as pas des chutes de tension ou des trucs comme ça ? Tu sais ce n'est pas à prendre à la légère, crois moi j'en sais quelque chose. » Bien sûr que je savais par quoi il était passé, je pense bien que j'étais presque en première loges en fait. Mais là son attitude c'est vraiment quelque chose qui m'insupporte, après je me fais toujours des films sur plusieurs scénarios, voir comment il aurait pu l'apprendre ou réagir, mais le voyant toutes les semaines, je doute qu'au bout d'un moment j'aurais pu lui cacher ça, 'est bien trop... gros. « Mais quoi ? Quoi le groupe ?! C'est pas parce que j'ai ce truc dans mon ventre que je vais tout plaquer, ça va pas m'empêcher de jouer. » Je dois vraiment être une qui n'est stressé pour rien. J'aimerais tellement qu'on me dise 'Chouette pour toi' si je suis enceinte, comme mes parents pourraient réagir, et encore cela impliquerait qu'ils soient grands-parents, mais pas qu'on me fasse des scènes. D'autant plus que j'étais pas vraiment enceinte, enfin si je l'étais, mais il n'est pas pour moi ce gosse. Je pris une longue inspiration, avant de me détendre un peu et d'essayer de lui dire le plus calmement possible, sinon je pense vraiment qu'on va finir par perdre les pédales tous les deux.« Bon Basile. Oui je compte le mettre au monde. Oui je sais qui en sont les papas. » Bon ok là cela allait devenir vraiment bizarre pour lui, il allait s'imaginer tous les scénarios les plus trash possible, alors que je le voyais s'agiter de nouveau je mis ma paume de ma main plaquée contre sa bouche pour continuer de parler sans qu'il m'interrompe. « Non je vais bien et laisse pour t'expliquer ça. Je ne suis pas enceinte pour moi, j'aide juste à mettre au monde le bébé de deux amis. »

« Pourquoi te faire ça ? Qu'est-ce que tu as à faire là-dedans ? On n'a pas couché ensemble à ce que je sache ? Tu vas quand même pas croire que c'est toi le père ?! ... Non mais, j'aurais vraiment tout entendu. » Si j'avais été quelqu'un d'autre, je l'aurais prise dans mes bras et je l'aurais embrassée. Mais les films américains c'est pas mon truc. En Australie dans les films le héros et souffre d'un amour et pleure. J'aurais pu pleurer mais j'étais bizarre. J'avais fais une grosse gaffe en disant "je". Je ne fais que des gaffes de toute manière, c'est fou mais je ne fais que ça. Et puis même, ce n'était peut-être pas entièrement de ma faute, Skye a un tempérament qui m'échappe pour le moment mais je sais qu'elle est exaspérée pour un rien et qu'elle me fait voir la vie de toutes les couleurs. Elle est moins joyeuse qu'Eurydice mais elle lui ressemble un poil niveau caractère. « Je suis désolé, ça me dépasse totalement. Moi et les grossesses ça me monte à la tête, j'aimerais ne plus jamais en entendre parler tu sais. » Dis-je, désolé. Elle ne perdit pas son calme pour autant et continua. « Mais quoi ? Quoi le groupe ?! C'est pas parce que j'ai ce truc dans mon ventre que je vais tout plaquer, ça va pas m'empêcher de jouer. » Je le savais. J'avais envie de me barrer en courant et de hurler. Pourquoi je réagissais comme ça ? POURQUOI ? Que se passe-t-il encore dans mon être meurtri ? J'en ai assez. J'eus envie de fondre en larmes mais je restais stable et demeurais impassible aux commandes de mon cerveau. Je baissai la tête. « Je sais que tu vas continuer. Je suis un gros imbécile. Pardonne moi j'ai perdu mes moyens. »

Skye se posa et entreprit de me raconter l'histoire plus calmement, mais cela aggrava ma situation. « Bon Basile. Oui je compte le mettre au monde. Oui je sais qui en sont les papas. » Décidément, les avoeux étaient de plus en plus étranges. En plus il y avait deux papas. Des jumeaux ? Putain ça devient n'importe quoi, je dois devenir fou, le sort s'acharne contre moi. Je commençais à protester, pour lui dire ce que je pensais. Skye me plaqua sa main contre ma bouche pour me couper le sifflet et m'expliqua. « Non je vais bien et laisse pour t'expliquer ça. Je ne suis pas enceinte pour moi, j'aide juste à mettre au monde le bébé de deux amis. » Elle retira sa main et me dévisagea. Je me ramollis doucement dans mon siège, signe que j'étais soulagé. Totalement soulagé de cette nouvelle. Mon air triste et désemparé quitta mon visage très rapidement et un faible sourire, gêné prit place sur mon visage à nouveau. « Tu me rassures, tu ne peux pas imaginer. Je suis désolé de t'avoir fais subir ma colère, c'est juste avec Eurydice c'est encore trop récent pour que voilà... » Dis-je confus.

Spoiler:

Je déteste mon caractère c'est toujours un truc qui peu blesser n'importe qui, mais parfois je me sens tellement incontrôlable, j'ai tout sauf envie de faire de la peine à ma choucroute préférée, parce que je l'aime bien ce p'tit là. Bon certes depuis quelques mois c'était pas vraiment la grande joie. On était parti dans tous nos états, et je savais que les hormones là-dedans, elles n'étaient pas vraiment compatissante. Déjà que j'avais un caractère de merde, là je sentais bien que cela allait être bien pire. Et surtout on dit que ça fait pleurer, mais je veux pas me mettre à pleurer pour rien devant tout le monde ? Non c'est horrible rien que de penser à ça. Je me suis toujours demandé comment était ma mère quand elle savait qu'elle me portait en elle. Je sais que je n'étais pas vraiment voulue, mon père voulait que j'avorte, et ma mère voulait pas, ils s'étaient pris le chignon jusqu'à que j'arrive sur un petit plat. Après ben, ils m'ont élevé à leur manière, je m'en suis jamais plainte, parce que surement que je suis comme eux aujourd'hui. Je pense que si j'avais été élevé autrement, avec plus de démonstration d'amour, je serais la fille banale au coin de la rue, qui rit aux éclats, enfin un truc bien barbant quoi. « Je suis désolée, ça me dépasse totalement. Moi et les grossesses ça me monte à la tête, j'aimerais ne plus jamais en entendre parler tu sais. » Il essayait de se refaire, et moi j'en remettais une couche telle une fille incontrôlable. Il s'était calmé et en fait c'était moi la rageuse dans l'histoire, comme d'habitude je dirais... « Je sais que tu vas continuer. Je suis un gros imbécile. Pardonne moi j'ai perdu mes moyens. » Après avoir repris mon calme je voulais tout sauf le mettre mal alaise, mais parfois l'attitude des gens, ça me tue complètement, je suis pas vraiment douée en relation humaine, sinon je pense que les gens de mon quartier pourraient m'aimer au lieu d'envoyer les forces de l'ordre à chaque fois qu'il se passe un truc chez moi... « Non Basile c'est moi t'as raison, je devrais pas m'énerver comme ça, mais argh... C'est tellement incontrôlable... J'entends bien que tu ne veuilles plus en entendre parler... Et tu es loin d'être un imbécile. »

Après lui avoir déballer surement la plus grosse vérité, mais tout en essayant d'alléger le tout, il se calma enfin et s'essaya sur la chaise. Le mot était passé, dès lors il fallait juste le digérer. J'avais un peu de mal avec la réaction excessive de Basile aujourd'hui, pourquoi donc il se mettait dans un état pareil pour moi ? Je sais bien que ça pouvait lui faire penser à Eurydice, mais... Il y avait peut-être plus. « Tu me rassures, tu ne peux pas imaginer. Je suis désolé de t'avoir fait subir ma colère, c'est juste avec Eurydice c'est encore trop récent pour que voilà... » Bon il semblait avoir plutôt bien avaler le fait que je sois qu'une simple mère porteuse, au moins il le prenait mieux que ce que je pensais, j'en connais d'autre qui se serait mis à hurler me disant que j'étais inconsciente, que ça représentait pas mal de temps, des galères, des douleurs, et que j'allais avoir du mal à m'en séparer. Mais finalement, mon bonheur nait de celui des autres, s'ils sont heureux, alors je le suis aussi, déjà que l'opération leu avait coûté un bras, et que par chance, cela avait marché. Je me mise par terre heureuse que l'atmosphère se soit détendue. « Je sais que c'est assez gros à avaler mais, je fait ça uniquement pour eux... Et il n'y a rien de moi là-dedans. Tu sais faut toujours que je me fourre dans des coups pas possibles, tu me connais. » Je lui fis un petit sourire en coin, mais sa réaction me laissait toujours perplexe, je le regardais une nouvelle fois avant de lui dire. « Heu... Attends, tu serais pas jaloux par hasard ? »

« Oui, la grossesse va mettre à rude épreuve tes sentiments et... tu te mettras à pleurer pour un rien ou péter des câbles à tout bout de champs. » Oh ça je le savais bien, c'est pour cela que la fin de mon stage tombait à pic, je pourrais m'enfermer toute la journée dans mon studio et péter des câbles toutes la journée, ou pleurer comme une madeleine, seule, sans que personne ne le voit, sinon j'en prendrais pour mon grade, enfin c'est ce que je pensais. Mais au fond, je me dis, que si j'étais pas là, qui d'autre le ferait pour eux ? Après tout, c'est une lourde tâche à accepter, ça je le savais, mais il fallait que je les rende heureux sur ça tant que je pouvais, même si cela insinuait de passer neuf mois de galère, avec tout ce qui pouvait bien leur tomber dessus, donner neuf mois de mon temps passerait plus vite que je ne le pense, après je dis ça, même si je me pense bien préparée. « Oui je sais tout ça, mais que veux-tu ce qui est fait, est fait. » Je disais ça comme si je n'en ai rien à faire, mais au fond j'étais un peu perdue, mais je ne voulais surtout pas perdre la face, loin de moi cette idée, et surtout pas devant Basile. « J'me doute va, ça m'a fait bizarre de t'imaginer dans le monde des couches c'est tout. » Cela m'arrêta un peu, moi le monde des couches, non pas du tout, enfin il l'avait bien compris. Maintenant qu'il le disait, est-ce que je voudrais vraiment un bébé plus tard. Pour le moment, je ne savais pas, mais je pense que ça reste quelque chose que je redoute assez, et j'aurais surement moins de courage que mes parents. Surtout que je pense pas vraiment non plus être une mère modèle et laisser vivre le petit vivre sa vie. Et de plus, j'oublie un point important, mais il n'y avait pas vraiment de papa O'Conell là-dedans aussi, depuis le départ d'Aaron, à part quelques coups d'un soir, il n'y avait plus grand-chose en vue. « Et puis c'est pour une bonne cause, c'est très gentil à toi d'avoir fait ça, cela rendra deux personnes heureuses ! » Voilà, il rejoignait enfin mon point de vue, au moins il n'était pas choqué, beaucoup allaient peut-être l'être d'où mon plan de rester six mois aux frais dans mon studio pour qu'on vienne pas me tanner toute la journée avec ça, qu'on s'occupe de moi ou qu'on me pose des questions, oh que non, je voulais tout sauf ça. « Voilà, j'essaye de m'y attacher le moins possible, enfin je pense que ça sera mieux, j'ai pas envie que ça finisse par m'affecter, parce que c'est pas le but. » Après la conversation avait un peu changé, surtout quand je lui avais demandé s'il n'était pas jaloux, et ça serait probablement la cause de sa réaction excessive. Il avait commencé à bredouiller et à ce gratter la nuque. Parfois, il y a des signes qui ne trompent pas... « Qu.. Quoi ?.. Non, pas du tout ! » Je regardais Basile en fronçant les sourcils, il sait que j'ai horreur qu'on me mente, et surtout sur des sujets comme ça, que j'ai un caractère de merde et que je vais finir par m'imaginer pleins de truc, et en l'occurrence ici, s'il avait un autre point de vue sur moi. « Basile ! Tu te fous de moi ? Tu sais très bien que j'ai horreur des mensonges, en plus tu sais vraiment pas me cacher des trucs. Alors c'est quoi le problème t'es jaloux c'est ça ? Mais Jaloux de quoi ?! »

« Oui je sais tout ça, mais que veux-tu ce qui est fait, est fait. » Elle avait raison, je n'allais pas la faire avorter alors qu'il s'agissait de son choix, et puis cela serait vraiment cruel pour ces deux pères qui désirent un enfant, alors je suis vraiment horrible. Pourquoi je réagis comme cela ? Je crois ne jamais m'être autant emporté comme cela avant aujourd'hui ! Peut-être que c'est notre relation qui a changé et que nous nous sommes plus rapprochés, peut-être... je ne sais pas, je ne la regarde plus comme avant. Ce n'est pas la même Skye, je l'idéalise peut-être... C'est très confus. « Voilà, j'essaye de m'y attacher le moins possible, enfin je pense que ça sera mieux, j'ai pas envie que ça finisse par m'affecter, parce que c'est pas le but. » J'acquiesçais, je pouvais-je faire de plus ? Il s'agissait de sa vie et mon avis ne comptait qu'à peine alors de plus son choix est irréversible. A quoi bon ? « Je te souhaite beaucoup de courage et n'oublie pas que tes amis sont là pour t'aider, si tu as besoin d'aide je suis là moi. » Lui assurais-je avec un faible sourire.

Je en sais pas ce qui lui a pris, elle s'est imaginée que mes sentiments étaient beaucoup plus forts à son égard. Skye a mauvais caractère et elle s'imagine des choses, de plus elle a horreur qu'on lui mente, chose qui n'arrive presque jamais avec moi, je ne suis pas ce genres de types qui mentent quand ils sont avec une autre femme... Enfin par exemple quand le soir on rentrer et que votre épouse vous questionne sur où vous étiez, je préfère annoncer à la dure plutôt que mentir. Chose dite, chose à moitié pardonnée... Je ne suis plus sûr, il me semble que c'est un proverbe du genre. Passons. La blonde fronça sérieusement les sourcils et commença à m'engueuler. « Basile ! Tu te fous de moi ? Tu sais très bien que j'ai horreur des mensonges, en plus tu sais vraiment pas me cacher des trucs. Alors c'est quoi le problème t'es jaloux c'est ça ? Mais Jaloux de quoi ?! » Elle abusait à mon goût. Je restais calme pourtant et lui expliquais les choses à ma manière, de la façon la plus claire possible pour qu'il n'y aie pas de confusion dans son esprit. je ne sais pas ce qui se passe chez elle, niveau coeur... Mais bon. « Calme toi ! Je n'ai jamais dis que j'étais jaloux, tu te montes des films ! Ensuite cite moi une seule fois où je t'ai menti ! » J'avais monté à peine la voix pour qu'elle comprenne qu'on ne rigole pas avec ce genres de choses. Mais je dois avouer que ce que je ressens pour Skye est vraiment très vague et flou...

Spoiler:

« Je te souhaite beaucoup de courage et n'oublie pas que tes amis sont là pour t'aider, si tu as besoin d'aide je suis là moi. » Me fit-il avec un faible sourire. J'avais l'impression d'avoir commis une grosse bêtise, et au lieu d'être heureux pour moi, ou pour les deux futurs papas, j'avais le droit à une sorte de compassion, suivi d'une remarque quant à mon ignorance sur le sujet. En acceptant ça, j'avais bien réfléchi, je n'avais pas fait ça sur un coup de tête, non non non, ça serait trop bizarre. Oui ça va être neuf mois, durs chiants, qui vont surement me faire plus sortir de mes gonds, mais j'en étais parfaitement consciente, même si je faisais penser que ça m'énerver, j'essaye simplement de ne pas m'attacher. Je comprends pas pourquoi ça peut sonner bizarre chez les gens, je veux pas qu'on s'occupe de moi juste parce que je porte un enfant, non je veux qu'on me traite comme d'habitude, c'est si... dur à comprendre ? J'ai pas envie ni de la compassion des gens, ni de leur aide, c'est surement égoïste de ma part, mais je veux juste que tout soit comme avant, enfin presque, je vais pas tout arrêter pour autant. Basile était attentionné ça il n'y a pas de problème, c'est un garçon vraiment adorable, ça fait depuis quelques temps qu'on est de plus en plus tous les deux, mais il est peut-être trop gentil pour moi. Rien qu'à nous voir tous les deux, je passe limite le plus clair de mon temps à l'enguirlander, alors que je l'aime bien cette tête pleine de poils. Il y a des jours, où je veux vraiment pas être méchante, mais chacun son éducation... « Merci Basile » lui dis-je dans un léger soupire.

Mais avec moi, faut toujours que tout dérape, je devrais m'acheter une sorte d'oreillette qui contrôle mes pensées et surtout les mots et les émotions que je vais dévoiler aux autres, mais malheureusement ça n'existe pas, enfin, ça serait bizarre aussi, de ne pas êtres maître de ses pensées... Qu'est-ce qui cloche chez moi. Voilà on était bien, on a juste commençait une répète, il sait que je porte un bébé, mais faut quand même que ça dérape, alors qu'il ne veut que mon bonheur... « Calme toi ! Je n'ai jamais dis que j'étais jaloux, tu te montes des films ! Ensuite cite moi une seule fois où je t'ai menti ! » je me sentais mal, j'en avais marre, j'avais envie de pleurer ou de le frapper, j'aime pas me sentir faible, sans contrôle, depuis deux semaines je me fais des films tout le temps et c'est de pire en pire, j'en ai marre j'en peux plus, je veux simplement exploser, crier un bon coup ou me casser. Je regardais Basile les larmes me montaient, et je pris ma guitare que je rangeais en vitesse avant de remettre mon manteau. « Je pense que ça sert à rien de répéter aujourd'hui, j'en ai marre, voilà, j'en peux plus et j'ai pas envie de te voir. »Lui dis-je avant de tourner les talons et de me diriger comme une furie vers la sortie, à l'air libre.

Je pense que tout le monde était sur les nerfs. C'est vrai, non ? Skye était remuée par ses hormones et moi... Je en sais pas en fait. C'est bizarre que je sois comme cela, cela ne me ressemble pas. D'ordinaire j'aurais souhaité tout le bonheur du monde à mon amie mais là je l'ai comme empêchée d'avoir son gosse. Bon sang Basile ce n'est pas ta vie, pourquoi tu t'intéresses autant à celle de Skye alors qu'elle ne te regarde strictement pas ! C'est elle qui avait cherché cette dispute un peu, cela lui avait glissé de la bouche et j'aurais préféré qu'elle me le dise au calme plutôt que comme ça dans la conversation. Comme si elle s'attendait à ce que je laisse passer ça ! Bon dieu, elle ne se rend pas compte ! La grossesse ce n'est pas rien et même si le petit ne sera pas à elle c'est quand même dur de faire grandir un enfant en soi, et la pauvre ! Quand elle ira voir ses amis, elle verra le petit -ou la petite- dans les bras des parents, sans elle et je la plains d'avance de ce malheur. Skye a un petit coeur -enfin je crois cela- mais elle en a un et je suis sur que c'est Basile qui ira essuyer les larmes ! Elle a fait une grave erreur. Bon Dieu ! Je lui en veut encore, mais dans ma tête ça va pas bien du tout !

toi aussi entends tu le son du changement ?

Je regardais Skye ranger ses affaires, sa guitare, tout. Elle prenait ses clics et ses clacs, j'allais justement faire de même. « Je pense que ça sert à rien de répéter aujourd'hui, j'en ai marre, voilà, j'en peux plus et j'ai pas envie de te voir. » Pas pour toute la vie j'espère ! Je l'aime trop pour qu'elle me quitte ainsi, je sais pourtant que nous nous reverrons mais il lui faudra un peu de temps pour se calmer. Elle en avait marre, elle aurait pu me baffer mais elle est passée tel un coup de vent. Je ne lui en voulais pas... encore. Je laissais échapper un long soupire de mes lèvres et me levais, m'étirais et m'attardais encore une fois à mon activité préférée : ranger ! Oui, je range encore le studio. Des fois j'ai envie de dire à Skye "eh, tu peux pas m'aider" mais elle file toujours comme cela, avec une bonne excuse. Là je ne lui demanderai plus de ranger avec son ventre qui s'annonçait de grossir. Quelle histoire. Je rentrais chez moi, encore un peu secoué.