« Tiens bon Ketchup, nous sommes bientôt arrivés » murmurais-je à l’oreille de mon chiot d’un an. Un bébé rottweiler qui m’accompagnait partout. Un léger miaulement me fit tourner la tête vers la petite boule de poil qui reposait sur mon épaule et qui visiblement n’appréciait pas d’être secouée dans tous les sens par ma course effrénée. « Désolée Duchesse mais Ketchup a mal à sa patte ! » m’expliquais-je rapidement avec elle avant de slalomer entre les différentes personnes sur le trottoir comme si j’avais le diable aux trousses. C’était peut-être le cas tant je paniquais pour mon petit compagnon à quatre pattes. Qui plus est, je ne supportais pas qu’un animal souffre même si c’était un dragon ou un dinosaure genre celui qui veut vous bouffer même si vous ne lui avez rien demandé de sa vie. Alors oui, je sprintais vers la clinique vétérinaire où je savais que monsieur blouse blanche allait pouvoir faire des miracles. Bon, techniquement, j’espérais ne pas me faire voir de la secrétaire pour la simple et unique raison que j’avais presque 125$ de dettes dans ce cabinet mais j’étais prête à faire n’importe quoi pour soulager mon compagnon. Depuis trois mois, il avait tout supporté avec moi, de la fraicheur de la nuit sur un banc public à l’atmosphère douteuse et dangereuse d’un squat de camés. D’ailleurs, j’ignorais encore où je dormirais cette nuit mais il était assuré que je ne resterais pas loin de la clinique si jamais son médecin désirait le garder en observation. Oui, c’était sûr et certain, ils allaient devoir me dégager au pied de biche car je ne bougerai pas de devant la cage de Ketchup.

Au bout de cinq minutes d’une course effrénée, je vis enfin la clinique se présenter devant moi mais je gémissais comme une gamine en voyant le hall désert de patient. Bonjour la discrétion dans ces moments-là car la dragonne n’allait jamais me laisser passer. Un couinement de douleur de Ketchup me convainquit que je n’avais rien à perdre à trouver un autre moyen. Aussi, me glissais-je dans la ruelle donnant sur la porte arrière du cabinet. « Merde fermée ! » jurais-je en trépignant sur place jusqu’à ce que mon regard accroche une petite ouverte. Une lucarne un peu en hauteur qui était entrouverte. « Restez bien sage, je reviens de suite ! » murmurais-je en déposant mes compagnons au sol, bien emmitouflée dans ma veste militaire. Puis, prenant mon élan, je sautais sur le mur, prenant appui au dernier moment pour atteindre la lucarne. « Je vais..le sentir passer » marmonnais-je en me hissant puis en me glissant dans l’ouverture espérant ne pas rester coincée au dernier moment mais je réussis péniblement à retomber sur le sol le plus discrètement possible (merci à mon expérience du squat). Appelez-moi Ethan Hunt ! Frottant mes mains l’une contre l’autre, je sortis discrètement par la porte, longeant le couloir pour ouvrir la fameuse porte fermée. Heureusement les clés étaient dessus. « Me revoilà ! » fis-je en prenant dans mes bras Ketchup, Duchesse reprenant automatiquement sa place sur mon épaule. Alors, armée de tout mon courage et de ma volonté, je me glissais dans la première salle d’examen quand celle-ci s’ouvrit sur le vétérinaire de mon chiot. Paniquée, je glissais ma main dans la poche de ma veste pour en ressortir une arme –en plastique ; et m’écriais-je « Haut les mains.. C’est un hold up de véto !! »

J’étais folle de braquer un homme qui plus est ce vétérinaire si sexy mais je n’avais pas le choix ! La survie de Ketchup en dépendant –ok peut-être qu’il n’avait rien mais j’étais tellement inquiète pour lui, que rien ne me ramènerait à la raison. Seulement, je ne m’attendais pas à me retrouver les quatre fers en l’air avant d’avoir terminé ma phrase. Clignant des yeux, je le fixais totalement ahurie, des étoiles miroitant surement dans les yeux. Il était beau, il était sexy et il savait apparemment se battre. C’était mon spike. Enfin, il ne le savait pas encore mais ça ne saurait tarder –enfin j’espérais parce que j’avais déjà trouvé des spike mais ce n’était que des pâles figures à côté de lui. Pour l’heure, il était number one. « Qu’est-ce qui vous arrive aujourd’hui Melle Flynn ? Vous essayez de mettre en pratique un truc que vous avez vu dans Buffy ? » Me demanda-t-il me faisant pouffer de rire. « Non, sinon je vous aurai attaqué avec un pieu » répondis-je comme si c’était tout à fait naturel que de se balader avec un bout de boit taillé en pointe. « Je m’essaie à mission impossible, je suis Ethan Hunt plutôt » rigolais-je en prenant sa main pour me relever, massant néanmoins ma fesse gauche toute endolorie. Je n’allais tout de même pas lui dire que je ne comptais pas le payer et filer à l’anglaise comme une vulgaire voleuse sinon, il y avait de fortes chances qu’il ne soigne pas mon ami. Quoi que, il était gentil. Un peu comme spike quand il avait recouvré son âme. « C’est quoi votre second prénom ? » demandais-je abruptement sans répondre à sa question tout en m’asseyant sur la table d’auscultation, non loin de Ketchup tout en câlinant Duchesse qui était venue se blottir contre mon ventre. Puis, réalisant qu’il attendait toujours que je lui explique ce qu’avait Ketchup, je m’y exécutais « Ben, on était tranquillement dans le parc quand y a ce crétin de Tobias –c’est le mec qui croit que le parc lui appartient comme si c’était le cas, j’avais vu ce banc avant d’abord ; Bref, il a lancé son dog allemand sur moi quand Ketchup a voulu s’interposer mais il s’est pris un coup de patte et je crois qu’il est mal retombé sur sa patte ! Je l’ai vengé, j’ai balancé mon pied de toute de mes forces dans les bijoux de famille de Tobias parce que j’allais pas m’attaquer au chien, c’est pas de sa faute s’il est méchant, c’est son maître qui l’a dressé comme ça puis j’ai pris Ketchup et j’ai couru jusqu’ici même si Duchesse a râlé car la course la secouait de trop mais je sais qu’au fond, elle aime Ketchup alors c’était juste pour la forme » débitais-je en fronçant les sourcils. « Vous allez le soigner hein ? » demandais-je soudainement inquiète.

Ce fut avec un sourire que j’accueillais sa remarque sur la douleur que causerait un pieu en bois « Cela dépend surtout de l’endroit où il est enfoncé » blaguais-je avant de pouffer de rire à ma propre connerie car il ne fallait pas être très intelligent pour comprendre de l’endroit auquel je faisais référence. J’enchainais alors sur le fait que je m’essayais à être Ethan Hunt mais mon sexy véto m’indiqua que la mission avait échoué, ce que je contestai avec véhémence : « Hey, qui vous dit que je me suis pas laissée faire dans l’unique but de vous avoir après ? Cela se trouve, je cache des armes super discrète que même moi je ne sais pas que je les ai et puis dans un flic de Shanghai, Samo, il disait toujours : l’environnement peut te fournir toutes les armes nécessaires ! Ahah on fait moins le malin mon sexy doc ? » Mon sourire était tout ce qu’il y a de plus malicieux à ce moment-là et même que je m’autorisais la folie de lui tirer la langue mais peu après, je regagnais mon sérieux pour expliquer les mésaventures de mon Ketchup. Bien sûr, après coup, je me rendis compte que je n’avais pas répondu à sa question quant à ma curiosité sur son second prénom mais bon, tant pis. Il y avait des choses plus urgentes pour l’heure et puis, je n’allais pas lui dire que j’avais espéré qu’il soit mon Spike même si j’étais persuadée de la véracité de mes pensées. Non, je devais lui laisser du temps pour se faire à l’idée. Le pauvre, ce n’était pas tous les jours qu’on faisait la rencontre de son âme-sœur. Quoiqu’il en soit, c’est avec tendresse que je lui souris lorsqu’il me rassura quant à ses facultés à soigner mon compagnon à quatre pates. Ketchup et Duchesse étaient tout ce que j’avais de plus précieux mis à part mes amis et ma mère. Même mes études passaient en second plan alors que j’étais passionnée par mes travaux. D’ailleurs, c’était un véritable crève-cœur que de ne pas pouvoir étudier à ma guise. « Il n’y a pas l’air d’avoir quelque chose de casser. Une crème devrait suffire pour faire diminuer la légère inflammation qu’il a mais par sécurité j’vais lui faire un scanner. Vous avez le temps ? Sinon laisser moi votre numéro et j’vous appellerais quand ça sera fait. » M’informa-t-il et je grimaçais. Un scanner était la meilleure chose à faire mais ça se trouve, cela allait me couter une blinde. Tant pis, c’était pour mon ami. « Vous avez de quoi noter ? » lui demandais-je avant de farfouiller moi-même dans la salle pour trouver un stylo et du papier ou je notais mon numéro de portable avant de le glisser dans la poche de sa blouse. « Dis, vous acceptez les paiements en nature ? » l’interrogeais-je en toute innocence. Voler des concombres et des carottes était devenu facile pour moi, je pouvais toujours lui proposer de lui faire une salade.

Bien que je ne fusse pas motivée pour un sou pour voler des légumes et faire une salade, je dois dire que c’était toute guillerette que je m’élançais dans cette chasse. « Tu te rends compte Duchesse, il aime mon prénom et même que je suis un arbre. Enfin, ça nous le savions déjà mais, tu te rends compte, il aime mon prénom. C’est mon Spike, il ne peut en être autrement. Il est blond, sexy, il craque pour moi bien que devant le peu de réaction qu’il a eu, j’ai cru qu’il était gay.. enfin, on ne peut pas dire qu’il soit du genre à sauter sur tout ce qui bouge mais en même temps, Spike n’aime que Buffy » m’étais-je lancé dans un grand monologue avec ma chatte (dieu que cette phrase fait perverse) quand je repérais un marchand de fruits et légumes qui avaient eu la bonne idée de mettre un stand sur le trottoir. Il fallait que je fasse quand même attention car bien souvent, il y avait toujours quelqu’un pour surveiller sans parler des caméras de sécurité. Ce n’était pas le moment de se faire repérer car je savais qu’un lieutenant était après moi. Comment je le savais ? Eh bien, quand vous viviez dans la rue, il y avait une sorte de comité, un soutien et quand la police s’intéressait à l’un de nous, on faisait passer le mot. Je ne savais pas ce qu’il me voulait mais une chose était certaine, je ne voulais pas le savoir. Cela se trouve, il faisait partie de l’Initiative et il était hors de question que je couche avec Riley Finn. D’ailleurs, ce n’était pas possible, on avait le même nom de famille à une lettre près. Vingt minutes plus tard, je m’écroulais dans une ruelle, m’écorchant les genoux et les mains mais fière d’avoir réussi à dérober des carottes, une grappe de tomate et des concombres. Avec cela, j’avais de quoi faire une petite salade sans prétention. Mon téléphone vibra. C’était mon Spike « D’accord ! J’arrive de suite sexy doc.. Allez duchesse, viens, on va lui faire un salade dont il n’est pas prêt de se passer.. Oups, j’avais pas raccroché.. Euh, vous ferez comme si c’était une surprise hein ? Dites rien à Ketchup surtout il aime pas les légumes » puis je raccrochais avec un sourire toujours aussi fier. Dix minutes plus tard, je revenais dans la salle de soin, faisant une petite moue « J’ai besoin de soins… un bisou magique ? » plaisantais-je avant de mettre les gains de mes larcins sur la table d’auscultation « Ketchup va aller mieux ? » demandais-je néanmoins.

Je venais de revenir de ma chasse fructueuse aux légumes mais je devais reconnaitre que le bilan n'était pas glorieux pour ma personne car j'avais trouvé le moyen de tomber et de m'écorcher la paume des mains et un genou. Tant pis, c'était les risques du métier. Buffy avait connu des blessures bien plus grave comme quand elle s'était battue pour la seconde fois avec le Turok-Han dans cette usine lors de l'épisode 10 de la saison 7. L'un de mes épisodes préférées car Buffy y lève son armée avec un discours qui restera à jamais dans mes mémoires. Ce jour-là, je me souvenais de m'être sentie dans la peau d'une des potentielles et d'avoir but le moindre de ses mots en me disant que je voulais bien suivre cette femme jusqu'en enfer. A l'aube du dernier jour sera sans conteste l'un des épisodes qui m'aura le plus marqué dans ma série préférée. Tout cela pour dire, que je ne voulais pas me plaindre. Une tueuse potentielle ne se plaint pas sinon autant qu'elle retourne dans les jupes de sa mère mais cela n'empêchait pas d'avoir le droit à un bisou magique n'est-ce pas?! Mais je m'attendais pas à ce que cet homme m'embrasse simplement sur les lèvres. On ne m'avait jamais embrassé de cette manière et pour la première fois de ma vie, je me sentis rougir sous un baiser tandis que des papillons venaient de décider de squatter mon bas ventre. Je me sentais si légère sous ses lèvres que je me demandais si mon cœur n'allait pas exploser face à ce petit bonheur tout simple. "J'aime bien quand vous m'embrassez comme ça" lui avouais-je sans fausse pudeur. Je disais toujours ce que je pensais à l'instant présent et j'avais besoin de lui dire que j'aimais ses lèvres. Pourquoi m'en cacher et me priver de ces baisers? Ce serait que pure folie et je n'aimais pas gâcher. Toutefois, je pris des nouvelles de mon chien et je fus secrètement ravie d'entendre que je devais revenir et en plus que ce serait gratuit. "D'accord alors je peux lui apprendre à simuler d'être blessée car j'aime bien venir vous voir en plus, j'ai envie d'autres baisers alors si c'est gratuit, je veux bien revenir toutes les semaines avec de la salade" terminais-je avant de tout simplement me blottir contre son torse, entourant sa taille de mes bras "vous êtes tout chaud, j'aime bien. Je veux un câlin maintenant, c'est comme ça que j'aime bien être avec vous" ajoutais-je néanmoins en frottant ma joue contre sa blouse. "Vous sentez bon"

Entourant sa taille masculine de mes frêles bras, je frottais ma joue contre son torse, profitant de l’instant présent et de ce câlin qu’il m’offrait –bien qu’à l’origine, je lui forçais la main ; Quoi qu’il en soit, je me sentais bien en sa présence et puis surtout, je ressentais des émotions que je n’avais pas l’habitude d’expérimenter comme ces papillons au creux de mon ventre, cette fébrilité, ces frissons et cette chaleur à l’endroit où il avait posé ses mains. « Dis… on aime se faire des câlins et s’embrasser et même que c’est gratuit, cela veut dire que tu es comment ils appellent ça, les autres ah oui ! T’es mon petit-ami ? » Demandais-je en toute innocence n’ayant jamais eu de relation stable et encore moins de petit-ami. J’avais eu des amants, même un certain nombre pour des raisons aussi diverses que variées mais jamais d’amoureux. Or, Chris me faisait ressentir ce qu’aucun autre homme avant lui n’avait réussi. Aussi, je me sentais en droit de lui poser cette question mais je ne m’attendais pas à me sentir aussi angoissée vis-à-vis de sa réponse. Encore un peu et j’avais l’impression d’être avant une grande quête dans le wow. Pourtant, cet instant fut brisé par l’arrivée d’une brune aussi jolie qu’emmerdante car oui, elle avait cassé mon câlin donc elle ne pouvait qu’être emmerdante. « Hey, on était en plein soin de chien alors on frappe avant d’entrée » râlais-je en ayant bien l’intention de virer cette squatteuse de la salle d’examen car je voulais reprendre là où nous nous étions arrêtés « C’est qui ? » demandais-je à mon sexy doc en boudant car je ne voulais pas qu’on me vole mon petit-ami même s’il ne m’avait pas encore répondu. Je me plaçais donc devant Chris, les mains sur les hanches pour toiser cette inconnue du regard « D’abord, on interrompt pas des amoureux en plein câlin, c’est impoli et puis très frustrant » râlais-je d’autant plus que je n’avais toujours pas eu ma réponse. « Si t’es jalouse, c’est pas mon souci car je suis sa petite-amie donc j’ai tous les droits d’être là car c’est gratuit ! Pas vrai mon sexy doc, tu as dit que c’était gratuit entre nous » me retournais-je vers lui, un sourire fier étirant mes lèvres. Après tout, comment ne pas être fier quand on trouvait son Spike et que celui-ci vous embrassez et vous serrez dans ses bras. Certes, ce n’était pas totalement officiel entre nous mais ce n’était qu’une question de temps.