∞ Andrea & Laura

« la foudre tombe même lorsqu'il fait beau »

« tu dois continuer à faire semblant, il doit se douter de rien » Super, et maintenant je fais comment pour sourire à mon père, en sachant qu’il a fait en sorte que ma mère se suicide, et que ma famille n’était pas vraiment ce qu’elle était. Non super Vladimir, vraiment pour ce cadeau ou plutôt cette bombe que j’ai entre les mains. Moi qui avais toujours eu le contrôle de tout, ce n’était plus le cas aujourd’hui, et ça, ça m’ennuyait parfaitement. Alors qu’elle ne fut pas ma surprise quand mon père m’appela pour me demander de venir à un gala, sans aucun réel événement majeur, dans l’Upper East Side. J’avais hésité, mais je ne pouvais pas vraiment hésiter, ce n’était pas dans mon habitude. Si je n’avais pas autant de respect pour Vladimir, car malgré tout pour moi, il était ma famille, il aurait déjà pu s’estimer comme mort. « Désolée Père, je suis un peu fatiguée avec les entrainements à la danse.. » prétextais-je pour ma mauvaise hésitation à accepter l’invitation au gala. « .. je serais, et toujours aussi parfaite que d’habitude. A très vite Père. »
Bon soyons d’accord, une invitation polie de mon père était plus une obligation d’y aller. Bien sûr, je me doutais fortement que Vladimir ne serait pas présent, il ratait les galas à tour de bras, mais en même temps, vu les rapports avec mon père, ça ne m’étonnait pas. La première du spectacle approchait, et j’enchainais les répétitions avec Amaury. En faite, elle était tellement proche que l’on passait un temps de fou dans la salle, je dormais, pensais, mangeais, et respirais Mary Poppins. Au point que le samedi du gala, j’étais couverte de fond de teint et d’anticerne pour ne pas que la fatigue se remarque beaucoup. Bien sur, ce gala était une façon également de promouvoir la sortie de la comédie musicale quand on me demanderait ce que je faisais dans la vie.

Je venais de mettre une longue robe au ton violet claire, tout faite de soie et de volant. J’adorais la volupté des tenues de gala. C’était même la seule chose qui m’aidait vraiment à sourire pour cette soirée : pensée à ma robe, mes talons, et ma coiffure. Bref, tout était une question de physique. Mon chauffeur arriva rapidement après que je sois prête. Sur mes dix centimètres de talons, je rejoignais la salle où mon paternel m’attendait de pied ferme pour voir si je ressemblais plus à sa fille qu’à une morte vivante. Je devais lutter pour ne pas faire une grimace en le voyant. A vrai dire, je ne l’avais pas revu depuis que Vladimir m’avait parlé de la vraie histoire de notre famille. Je l’embrassais sur la joue en essayant de ne pas paraitre distante. Mais je n’eus pas le temps de me poser milles et une question que j’avais déjà les instructions de la soirée. « Vladimir n’est pas là car il est parti en voyage ; tout fonctionne à merveille pour ma comédie musicale ; et mon père était sur un projet d’achat dont j’étais sensée faire en sorte par mon charme d’avoir des partenaires. » La soirée promettait d’être drôle dit donc. Deux minutes plus tard, je me retrouvais seule, en même temps, je n’avais tellement pas envie d’être là, que je ne savais même pas vers qui me tournait. Bien sur, je n’allais pas être seule très longtemps. Un jeune homme, plutôt mignon, même très mignon si je devais être franche qui me ramenait une coupe de champagne. Un serveur ? Beaucoup trop classe pour ça. M’enfin, je mettrais mon masque de fille pleine d’assurance et hautaine pour assurer que rien ne se sache sur mon état. « Merci. » répondais-je en prenant la coupe qu’on me tendait. « Cet univers est mon élément, je cherchais juste ma cible pour la soirée. » La question du soir était : allais-je trouver ma proie, ou la proie m’avait-elle trouvé ? Mais j’étais Laura Szadowski, et tout le monde ne pouvait pas se vanter de m’avoir approché ou même que je leur avais donné un minimum d’intérêt. Je lui accordais un sourire en réponse au sien cependant. Laura Szadowski possédait aussi certaine faiblesse, notamment les hommes aux beaux sourires. « Enchanté, Laura Szadowski » et fille d’un tueur. Mais ça je m’abstenais de le dire. « Il ne me semble pas vous avoir déjà vu lors d’un gala ? Petit nouveau dans ce monde ? » Et bien si s’était le cas, qu’il prenne ses jambes à son cou et qu’il parte aussi vite et aussi loin que possible de là. Si moi je pouvais le faire, je serais déjà loin.

∞ Andrea & Laura

« la foudre tombe même lorsqu'il fait beau »

Je ne pensais pas être le genre de fille dite inaccessible, j’avais juste ma façon bien à moi d’imaginer les relations avec les hommes. Avec la danse et les galas, sans compter ma famille qui était sans dessus-dessous, il allait falloir du courage à l’homme qui serait capable de supporter mes absences et le poids de celle qui m’a engendré. Je n’avais donc aucun temps pour avoir une relation stable, et finalement ça m’allait très bien comme ça. Je profitais de la gente masculine, pour eux, s’était la même chose avec moi alors je ne me privais pas. Et puis, avec Vladimir, j’étais quasi sûr que le premier homme qui m’approcherait, aurait le droit à un entretien d’embauche bien approfondit pour qui osera approcher sa petite sœur. Du moins, j’osais l’espérer. Maintenant que je ne n’étais plus son unique sœur, je n’avais aucune idée de comment nos relations allaient être, s’il allait me laisser, ou rester le frère qu’il était. J’avais beau être une jeune femme fière et sur d’elle, ma famille était une faille sans pareil pour moi. Voilà pourquoi je me retrouvais à détester en cet instant même d’être ici et de devoir siffler du champagne, avec un sourire des plus forcer. A peine quelques minutes que j’étais ici, j’observais mon père qui me surveillait du coin de l’œil. Avait-il remarqué quelque chose ? Savait-il que je savais ? Non impossible, pour Vladimir, je ne pouvais pas le mettre en danger. Mais après tout, notre père ne s’en prendrait pas à un de ses enfants. Même après la discussion que l’on avait eu cette soirée de gala, je n’arrivais toujours pas à me positionner face à mon paternel et quoi penser de lui. Il avait été tellement doux et protecteur depuis la mort de ma mère, que je ne pouvais pas l’imaginer comme un salop de première classe. Si je ne pouvais pas croire en mon père, je ne savais pas en qui je pouvais croire.
La soirée tournait en mon avantage, pour une fois, ce n’était pas moi qui cherchait, mais moi qu’on trouvait. Enfin en mon avantage, je n’étais pas non plus des agréables, Vladimir aurait pu comprendre s’il avait été là. Je ne pouvais pas exposer mon malheur aux yeux de tout le monde, il fallait bien que ma colère, tristesse, ou je ne savais trop quels autres sentiments, se fasse ressentir d’une façon ou d’une autre. « Effectivement, nous avons jamais dû nous fréquenter à un même gala. Je suis la fille de Mr Szadowski, patron de l’entreprise du même nom, autant dire que ma présence dans ce genre de soirée est indispensable. » Pour mon plus grand malheur. Dans les galas, nous recevions toujours une invitation, tant que mon père tenait la firme familiale au plus haut point et surtout d’une très grande richesse, nous n’avions pas tellement le choix. Je terminais là les présentations, je n’avais pas envie de m’étaler sur ma famille, sur ce qu’elle faisait où je ne savais quelles autres idioties j’allais devoir sortir pour faire comme si je vivais dans le monde de Barbie. Je comptais profiter de la présence du jeune homme avec plus de détente. D’autant plus qu’il se montrait très… très intéressant. Dans sa façon de parler, j’aurai pu croire à un moi au masculin et ça me plaisait beaucoup je devais avouer. Mais je ne me laissais pas embobiner de la sorte pour autant. « Je ne vous donne pas moins d’une heure avant de prendre les jambes à votre cou et de choisir une nouvelle cible. Mais attention à ce qu’au final vous ne deveniez pas ma cible. » J’avais un petit sourire en coin, franc et sincère. Le premier de la soirée en faite qui m’enchantait vraiment. Je levais ma coupe à ce début de soirée qui promettait, pour une fois qu’un gala ne serait pas ennuyeux, autant mettre un point d’honneur à trinquer à cela. Pendant que je portais la coupe à mes lèvres, j’en profitais pour le regarder, et ce que je voyais me plu également. Un homme très classe, distingué, on sentait le patron dans toute sa splendeur. J’espérais juste que mon père ne me voyait pas avec pour transformer ce moment en une affaire d’argent. Il avait déjà promis Vladimir à sa meilleure amie pour un plus de pouvoir encore, je ne voulais pas finir de la même façon. « Je ne suis pas contre une soirée moins ennuyeuse à vos côtés. » Autrement dit : j’accepte votre présence. Mais le dire comme ça de vive voix aurait fait de moi une jeune femme faible à un sourire d’un charmant jeune homme. Quitte à passer la soirée avec Andrea, autant commence à apprendre à le connaitre. « Comme ça vous dirigez une firme à New York, ça fait longtemps que vous vivez ici ? » Et comme ça si la soirée se passait bien, il n’était pas impossible de le revoir dans NY. Même si je n’étais pas du genre à sympathiser comme ça, soit il finirait en aventure, ou en ami de gala. Je n’étais pas du genre à croire au destin, et aux grandes histoires d’amour.

∞ Andrea & Laura

« la foudre tombe même lorsqu'il fait beau »

Pas volontaire, c’était le moins que l’on ne pouvait dire. J’aurai préféré encore être en visite guidée d’un musée poussiéreux que d’être là. « Notre père ne doit se douter de rien ». Message reçu, mais bon dieu que ça rendait ce type même de gala totalement ennuyeux et agaçant. Surtout rien qu’à voir se pavaner mon père, faire ces sourires comme si tout était beau, tout était rose. Il ne manquait plus qu’il vienne me chercher pour me présenter en tant que son adorable jeune fille, excellente danseuse, à la tête d’un spectacle de comédie musicale. Je pouvais représenter une fierté à ses yeux, je cherchais maintenant en quoi il en représentait une aux miens. « Pas volontaire c’est certain, mais ça aurait été dommage de ne pas venir ce soir finalement. » En répondant, je comprenais en quoi Vladimir pouvait être mon frère, il agissait de la même manière, et repartait rarement seul d’un gala. Alors je me décidais en cet instant précis à faire la même chose, peut importe où cela me mènerait. Evidemment mon frère m’arracherait les yeux s’il me voyait pavanant devant un jeune homme, mais il n’était pas là, alors tant pis pour lui. Je n’avais plus besoin d’une protection rapprochée, je me protégeais assez moi-même depuis les révélations auxquelles j’avais eux le droit lors du dernier gala. Qui sait, si j’arrivais à faire honte à mon père, je ne serais plus obliger de le voir lors des galas à cause d’une « punition » qui m’obligerait à ne plus venir. La punition du siècle, ironiquement parlant. Alors autant joindre l’utile à l’agréable maintenant. Je lui avais parié qu’il ne resterait pas longtemps à mes côtés, étant bien trop souvent cassante et superficielle ici. En même temps, personne ne pouvait être naturelle ici. On me le disait souvent, qu’à l’intérieur j’étais un trésor. Mais je ne laissais que les gens qui se donnaient la peine d’aller chercher ce trésor le voir. Alors Andrea allait devoir gratter lui aussi. Bon pas pour me mettre dans son lit car il était très mignon, je ne connaissais pas ce qu’il souhaitait de moi cependant. Une amie, une occupation ou encore une amante, une femme, allait savoir. Sa petite phrase de tombeur me fit sourire mais ne m’empêchait pas de lever les yeux au ciel. « C’est tout ce que vous avez dans votre répertoire pour essayer de séduire quelqu’un ? Parce que, désolée de vous décevoir, mais aussi plaisant que ça soit, c’est du déjà vu. » j’accompagnais ma phrase avec un clin d’œil. Allez garçon, encore un effort. « Si ça peut vous aidez à trouver mieux, ma soirée aurait très certainement été plus triste sans vous, ce n’est pas comme si il y avait beaucoup de personne intéressante ici. Vous êtes surement la personne la moins superficielle d’ici. » Et dans le fond, j’étais certaine que c’était vrai. Dans la foulée, je jetais un œil autour de moi tout en buvant une bonne gorgée de mon champagne qui était entre mes mains. Entre les princes, les futurs héritiers, et les fils à papa, il ne semblait pas y avoir grand monde de bien intéressant. C’était aussi pour ça, que je restais soit avec un groupe de filles, futures héritières justement profitant de l’argent de maman et papa, comme moi en faite, soit avec mon frère, ou encore seule. Andrea m’inspirait une certaine confiance, évidemment, il m’en faudrait bien plus pour dire qu’il a cette confiance, ça n’était pas près d’arrivé même. Mais il donnait envie de le connaitre. C’était pour ça aussi que j’acceptais sa présence, et que j’allais chercher à le connaitre un minimum, voir si ça servait à quelques, si je me trompais ou non. Nouveau New Yorkais, c’était sympa, je lui proposerais bien de découvrir certaine chose à New York, mais je ne m’avançais pas trop dans l’idée d’un rendez-vous. Puis ça en venait à moi, généralement, mon nom suffisait à dire qui j’étais, mais par pour Andrea. « Je suis actuellement en 2ème année à la NYADA où j’étudie essentiellement pour être une danseuse professionnelle. Je suis même à la tête d’affiche prochainement pour la comédie musicale de Mary Poppins. » Voilà qui j’étais, la jeune femme rêveuse de réussir dans la vie, et de réussir ses rêves, au détriment d’un père qui voulait bien qu’on perpétue son héritage. Une chance pour moi, je n’étais pas promise pour un bout de terrain ridicule et du pouvoir. « Et excusez-moi, mais être fille de quelqu’un peut être un métier, celui d’acheteuse professionnelle. » dis-je en rigolant. J’étais une accro du shopping, et il fallait être clair que le fait que mon père possédé une grande fortune pouvait me permettre de l’être. Allez dire à une pauvre d’allez chez Dior, Chanel ou je ne savait trop quelles autres marques, il ne restait plus qu’à admirer sa tête.