Cora venait souvent au stand de tir. Au moins une fois par semaine, la plupart du temps trois à quatre fois. C’était le meilleur moyen pour elle de faire disparaitre le stress, la pression… C’était également un excellent endroit pour réfléchir. Avec le casque sur les oreilles, elle s’y trouvait totalement coupée du monde. La jeune femme fraichement diplômée avait également besoin de perfectionner sa technique de tir. Elle n’était pas totalement nulle et s’en sortait même plutôt bien mais elle n’avait encore jamais eu à trop s’en servir et quelque chose lui disait qu’avec l’affaire sur laquelle elle était, elle en aurait grand besoin. Cette affaire n’avait même pas commencé mais elle occupait son esprit sans arrêt. Elle était prête à tout donner pour réussir et c’était ça qui l’avait poussée à entrer dans la police. Pas que, mais ça avait été le déclencheur. Cora comptait vraiment se donner à fond dans cette « mission ». Elle avait risqué sa place en exigeant qu’on la lui donne, déjà, c’était dire à quel point elle était motivée. Et elle avait une telle volonté qu’elle ne s’arrêterait pas avant d’avoir réussi. Elle n’avait absolument rien à perdre de toute façon et se fichait bien des conséquences que tout cela pouvait avoir sur elle.

Aujourd’hui, la jeune américaine ne venait pas pour s’entrainer à tirer. Bien sûr, elle en profiterait surement mais son objectif était tout autre : elle devait s’excuser. Quelques jours auparavant, son supérieur lui avait annoncé qu’elle devrait faire équipe avec un agent du FBI, l’agent Paul Bennett. Elle avait tout de suite rejeté l’idée, de la même façon que ce mec du FBI l’avait fait, la jugeant trop expérimenté pour une affaire d’une telle envergure. Ils s’étaient tous les deux immédiatement pris en grippe et n’avaient pas non plus attendu pour s’échanger des répliques assassines. Cora n’avait pas supporté qu’il la juge sans la connaitre. Elle n’avait pas non plus envie que quelqu’un vienne la ralentir dans son enquête, elle voulait se sentir libre, sans avoir la responsabilité d’une vie autre que la sienne sur les épaules. Elle avait eu le temps de réfléchir à tout ça et reconnaissait qu’elle s’était un peu trop emportée et qu’elle aurait dû lui montrer un peu de respect. Caque sur les oreilles, elle s’avança prudemment derrière les différents agents en train de s’entrainer et ne s’arrêta que lorsqu’elle reconnut l’agent Bennett. Elle attendit ensuite qu’il ait terminé de tirer pour retirer son casque et oser s’approcher. « Agent Bennett ? » l’interpella-t-elle en lui appuyant doucement sur l’épaule. Il se tourna ensuite vers elle et elle le regarda avec assurance. « Vous auriez un peu de temps à m’accorder ? J’aimerais vous présenter des excuses. » Libre à lui d’accepter à présent, mais elle faisait un énorme effort là, elle ne mettait pas souvent sa fierté de côté comme ça.

Après avoir fait une courte pause, Paul replaça son casque sur les oreilles et se concentra à nouveau sur la cible pour tirer. Il était à présent au stand de tir pour s’entraîner. Il s’y rendait souvent en fait parce qu’il était assez perfectionniste et qu’il voulait toujours faire au mieux. De plus, il avait vite découvert que se concentrer à tirer sur une cible était un excellent moyen de faire passer le stress et l’énervement. Il se sentait toujours mieux après ça et il en avait besoin aujourd’hui. Il s’était légèrement pris la tête avec sa mère le matin même. Celle-ci acceptait mal qu’il leur accorde si peu de temps depuis qu’il était entré au FBI et ne perdait jamais une occasion de le lui reprocher. C’était assez ironique quand on savait qu’en tant que médecin, elle n’était pas toujours des plus disponibles. Mais voilà, il fallait juste qu’il soit disponible quand elle l’était aussi. Enfin soit, ce n’était rien de trop méchant tout ça mais ça l’avait quand même suffisamment agacé pour qu’il vienne ici.

Le jeune homme tira toutes ses balles avant d’enlever son casque à nouveau, plutôt fier de lui pour le coup. Il entendit alors quelqu’un s’adresser à lui. « Agent Bennett ? » Le jeune homme se tourna légèrement avant d’apercevoir Cora Douglas – il avait dut chercher son nom pendant quelques minutes avant d’arriver à le retrouver. Le jeune homme lança alors un regard interrogateur à sa nouvelle partenaire, attendant de savoir ce qu’elle voulait. Le jeune homme était quand même nettement moins remonté contre elle que la dernière fois. Il n’avait pas vraiment aimé de se retrouver forcer à faire équipe avec une débutante et il s’était montré plutôt… très con. Il fallait bien dire les choses comme elles étaient et ça c’était la vérité pour le coup. Lily avait été d’accord là-dessus d’ailleurs, elle lui avait dit qu’il l’a désespérait et qu’il n’était vraiment pas sortable. Pas que Paul ait vraiment eut envie de lui parler de l’incident mais il était plutôt énervé quand il avait dîné avec elle le soir et tout ça n’avait pas échappé à la blonde. « Vous auriez un peu de temps à m’accorder ? J’aimerais vous présenter des excuses. » « Oui bien sûr. » répondit aussitôt le jeune homme en posant l’arme. Il n’empêche, il trouvait que le monde ne trouvait vraiment pas rond, il n’était pas certain que ce soit vraiment à elle de s’excuser. « Mais je vous assure que vous n’avez pas besoin de faire ça. Ce serait plutôt à moi de vous faire des excuses en fait. » fit-il un peu gêné en se passant une main dans les cheveux.

Cora était quand même assez mal à l’aise. Elle avait un peur de la réaction de l’agent Bennett compte tenu de celle qu’il avait eue lors de leur première et unique rencontre. La jeune femme était loin de se laisser impressionner facilement mais il était plus haut gradé qu’elle et pouvait sans doute avoir une influence sur sa carrière. Elle ne voulait pas se faire griller auprès de tout le monde… Rien ne l’avait prédestinée à cette voie mais elle était quand même douée pour ça, elle ne serait pas arrivée jusque-là sinon. Et ce Bennett ne semblait pas l’accepter. Pour lui, sous prétexte qu’elle venait d’être diplômée, elle n’était qu’une bonne à rien, une usurpatrice. Il s’était pas mal acharné sur elle en plus et ça l’avait vraiment mis en colère mais elle n’avait pas pu lui rendre les coups par peur des répercussions que cela pourrait avoir. Enfin elle lui avait quand même dit ce qu’elle pensait de lui et s’était imaginée en train de le frapper mais c’était tout quoi… Soit, elle n’était plus en colère contre lui. Avec le recul, elle comprenait sa position même si elle ne se serait jamais permis d’agir comme lui. Ce n’était juste pas correct et ça l’avait profondément blessée. Mais bon, elle était une grande fille hein, elle allait s’en remettre. Pour preuve de sa bonne foi, elle avait décidé d’aller lui présenter des excuses. Elle allait mettre sa fierté de côté pour lui là, elle espérait vraiment qu’il n’allait pas l’envoyer balader comme une malpropre. La jeune femme s’avança prudemment derrière les agents en train de s’entrainer et s’arrêta dès qu’elle reconnut son coéquipier. Elle hésita un instant avant d’aller lui parler. Vraiment, elle devait le faire. Ils allaient faire équipe, c’était inévitable, et si elle voulait réussir son enquête elle allait devoir compter sur lui. Elle devait apprendre à au moins le tolérer et à lui faire confiance. Ils devaient repartir sur de bonnes bases. Son petit discours d’encouragement intérieur fonctionna et elle s’avança finalement pour lui montrer qu’elle était là. « Oui bien sûr. » La jeune femme regarda Paul un peu surprise. Il était totalement différent de la dernière fois et c’était perturbant. Et elle se sentait stupide de s’être inquiétée autant du coup. « Mais je vous assure que vous n’avez pas besoin de faire ça. Ce serait plutôt à moi de vous faire des excuses en fait. » « Quoi ? Vraiment ? » Elle essaya de garder un air sérieux même si pour le coup elle avait plutôt envie de sourire. Ce n’était pas un monstre après tout. « Très bien. Mais je tiens quand même à m’excuser aussi. Je n’aurais pas dû vous parler sur ce ton … Je suis sûre que vous n’êtes pas détestable et que vous êtes quelqu’un de bien. » Elle se mordit la lèvre, le fixant dans les yeux pour montrer qu’elle pensait vraiment tout ce qu’elle disait. « Vraiment désolée. » Elle lui tendit ensuite la main, histoire de sceller tout ça. « Et j’accepte vos excuses aussi. » Parce qu’il était clair qu’il allait lui presenter des excuses aussi hein, il l’avait bien dit ?

Paul ne s'était pas attendu à être dérangé maintenant, pendant qu'il s'entraînait au tir. Surtout pas en fait par la personne qu'il avait en face de lui. Il s'agissait de sa 'coéquipière' Cora Douglas. Il ne l'avait vu qu'une fois jusqu'à aujourd'hui, le jour où il avait appris qu'il serait forcé de travailler avec elle et on ne pouvait pas dire que cette rencontre c'était passé au mieux. Il avait été con avec elle. Mettant en doute ses compétences mais il n'avait pas vraiment apprécié de se retrouver coincé avec une débutante. Elle l'avait trouvé détestable, à raison d'ailleurs. Et pourtant, il n'avait pas dis le quart de ce qu'il pensait (il avait bien eu raison d'ailleurs de cacher le fait qu'il pensait qu'elle avait pu obtenir ça seulement en jouant de ses charmes). Enfin, maintenant, sa colère était un peu apaisé. Il n'était pas certain de toujours aimer l'idée de devoir bosser avec elle mais il était au moins décidé à faire des efforts. Et cela commençait sûrement par faire ses excuses. Pour ça, la présence de la jeune femme ici l'arrangeait. Même si techniquement, c'est elle qui voulait s'excuser ici. Il lui apprit alors qu'il pensait que c'était plutôt à lui de s'excuser dans ce cas-là.  « [color=#D94A7E]Quoi ? Vraiment ? v» Le jeune homme hocha la tête. Il n'était pas méchant, il savait reconnaître ses torts quand même. Mais il comprenait que ça puisse un peu surprendre la jeune femme.  « Très bien. Mais je tiens quand même à m’excuser aussi. Je n’aurais pas dû vous parler sur ce ton … Je suis sûre que vous n’êtes pas détestable et que vous êtes quelqu’un de bien. »  Paul l'observa un moment, cherchant à voir si elle était honnête ou pas. Elle avait presque l'air convaincue mais bon, elle ne pouvait pas vraiment penser ça. « Vous pouviez tout à fait me parler sur ce ton, je le méritais. » dit-il finalement. « Et je vais faire semblant de vous croire pour le reste. » ajouta-t-il avec un sourire. « Mais je ne vois pas comment vous pourriez vraiment penser que je ne suis pas quelqu'un détestable. » Il ne l'était vraiment pas mais comme il ne lui avait pas vraiment montrer. « Vraiment désolée. »  Elle lui tendit ensuite la main et Paul la serra. « Excuses acceptées. » conclut-il alors. Mais comme il l'avait déjà dis, il n'attendait même pas d'excuses de sa part alors il aurait difficilement pu les refuser. « Et j’accepte vos excuses aussi. »  C'était trop gentil de sa part. Vraiment. « Mais je ne les ai même pas encore présentées. » protesta-t-il. Enfin il allait le faite juste maintenant mais bon. « Je n'aurais pas du vous dire ce que j'ai dis. J'étais furieux et j'ai du mal à faire la part des choses dans ce cas-là. » Elle le constaterait sans aucun doute à nouveau par elle-même à l'avenir. Maintenant, elle était prévenue au moins. « Je peux vous payer un verre. En offre de paix. » demanda-t-il alors.

Cora eut l’agréable surprise de ne pas se faire envoyer balader comme la dernière fois. Elle avait une toute autre personne en face d’elle là et c’était très perturbant. Enfin, elle n’allait pas non plus se plaindre, ça lui allait très bien. Elle était encore plus encline à lui présenter ses excuses du coup. Seulement, il ne semblait pas d’accord avec ça parce que selon lui c’était à lui de lui présenter des excuses et non l’inverse. La jeune femme s’exécuta quand même, il n’allait pas faire son difficile en plus ? « Vous pouviez tout à fait me parler sur ce ton, je le méritais. » Elle se mit à sourire. « Clairement. Mais c’était déplacé alors je n’aurais vraiment pas dû. » Il venait de le reconnaitre alors elle pouvait bien être d’accord avec lui. Elle sentit ensuite le regard de Paul se poser sur elle et s’y attarder quelques secondes. « Et je vais faire semblant de vous croire pour le reste. Mais je ne vois pas comment vous pourriez vraiment penser que je ne suis pas quelqu'un détestable. » Cora se mordit la lèvre et leva ses yeux sur lui, comme une enfant coupable l’aurait fait. « Vous doutez de moi ? Qu’est-ce-qui vous fait penser que je ne suis pas sincère ? Parce que vraiment, je ne suis pas du genre à mentir. » Il était peut-être un peu tôt pour le juger entièrement – et ça avait été définitivement le cas lors de leur première rencontre, elle s’efforçait toujours de croire que la première impression n’était pas toujours la bonne – donc elle ne pouvait pas prétendre savoir ce qu’elle pensait réellement de lui pour le moment. Mais il y avait du mieux par rapport à la dernière fois au moins. « Et puis j’ai toujours espoir que mes mauvaises impressions se révèlent être fausses. » Elle allait se laisser encore quelques temps pour décider de ça sur lui, elle l’espérait vraiment. C’était plus tôt en bonne voie. « Excuses acceptées. » lui dit-il finalement en lui serrant la main. Ce à quoi Cora répondit qu’elle acceptait également les siennes. « Mais je ne les ai même pas encore présentées. » Elle haussa les épaules. « Mais vous allez le faire, non ? Vous l’avez dit. » Franchement, elle n’avait pas besoin de plus, elle savait qu’il en avait l’intention alors elle n’allait pas faire la difficile non plus. Ils avaient juste besoin de passer à autre chose rapidement. « Je n'aurais pas du vous dire ce que j'ai dis. J'étais furieux et j'ai du mal à faire la part des choses dans ce cas-là. » La jeune femme soupira puis hocha la tête. C’était quand même bon  savoir. « Non, vous n’auriez pas dû. Mais c’est fait et j’ai survécu. On dit tous des choses qu’on finit par regretter mais ce n’est pas grave, la stupidité n’est pas une maladie incurable à ce que je sache. » répondit-elle l’air taquin. Bon elle n’était pas sûre de pouvoir se permettre ce genre de familiarités si tôt mais il l’avait mérité. « Je peux vous payer un verre. En offre de paix. » La jeune femme arqua un sourcil, un peu surprise par cette proposition. « Ça me va. » concéda-t-elle. « Je vous suis. »

La jeune femme avait dut vraiment prendre sur elle pour venir ici faire des excuses à Paul. Surtout quand on savait que c'était le jeune homme qui avait la plus grosse part de torts dans leur dernier accrochage. C'était en tout cas son point de vu. Lorsque Cora déclara qu'elle n'aurait pas du lui parler ainsi, le jeune homme reconnut donc qu'il l'avait entièrement mérité. Il avait été tellement con. « Clairement. Mais c’était déplacé alors je n’aurais vraiment pas dû. » Le jeune homme avait sourit en entendant Cora approuver ses paroles comme ça. C'est pour ça qu'il n'était pas certain qu'elle était vraiment sincère lorsqu'elle ajouta ensuite qu'elle ne le pensait pas détestable, allant même jusqu'à dire qu'il était quelqu'un de bien. Mais il décida quand même de faire semblant de la croire (tout en le lui disant donc en fait, il ne faisait pas vraiment semblant). « Vous doutez de moi ? Qu’est-ce-qui vous fait penser que je ne suis pas sincère ? Parce que vraiment, je ne suis pas du genre à mentir. »  Le jeune homme la regarda quelque eu désarçonné. Ok, elle pensait peut-être vraiment ce qu'elle disait alors. Enfin c'était un peu étrange quand même. « C'est juste que je sais que moi... quand quelqu'un se montre particulièrement désagréable avec moi je ne pourrais pas aller lui dire qu'il n'est pas détestable la fois d'après sans être hypocrite. » Du coup, il ne pourrait pas lui dire, il avait bien des défauts mais l'hypocrisie n'en faisait aucunement partie.  « Et puis j’ai toujours espoir que mes mauvaises impressions se révèlent être fausses. » « J'espère qu'elles vont bien se révéler fausse alors là. » Il allait tout faire pour en tout cas. Maintenant qu'il lui parlait calmement, il devait bien avouer qu'il ne haïssait pas autant cette fille qu'au premier abord. Il accepta par la suite les excuses de la jeune femme (ce qui était la moindre des choses) et protesta quand elle en fit de même alors qu'il ne s'était même pas excusé encore. « Mais vous allez le faire, non ? Vous l’avez dit. » Effectivement. « Mais j'aurais peut-être pu changer d'avis entre temps. » répondit-il en souriant. Mais ça n'avait pas été le cas et il présenta d'ailleurs des excuses en bonnes et dues formes juste après. « Non, vous n’auriez pas dû. Mais c’est fait et j’ai survécu. On dit tous des choses qu’on finit par regretter mais ce n’est pas grave, la stupidité n’est pas une maladie incurable à ce que je sache. » Elle se moquait de lui mais il le méritait alors il choisit de le prendre bien. De toute manière, il supportait bien les moqueries en général tant que ça n'avait rien de méchant et là, c'était bien ça. « Heureusement pour moi alors. J'aurais été perdu sinon. » fit-il en hochant gravement la tête. Comme il avait fini de s'entraîner, il proposa ensuite à Cora d'aller lui payer un verre. La jeune femme eut l'air surprise et pendant quelques secondes, Paul eut peur qu'elle refuse. Enfin elle faisait ce qu'elle voulait après tout. « Ça me va. Je vous suis. » Parfait.  Le jeune homme ramassa ses affaires et se mit en marche, suivit de près par la jeune femme. Ils quittèrent bientôt le stand de tir et Paul s'arrêta au premier bar qu'ils croisèrent. « Qu'est-ce que vous prendrez alors ? »

Paul avait l’air de penser que ses excuses n’étaient pas sincères. Elle ne voyait pas ce qui lui faisait penser ça, elle était pourtant sincère. Et puis elle ne voyait pas ce que ça lui apporterait de le faire sans le penser. Elle lui assura qu’elle n’était pas du genre à mentir et qu’il devait la croire. « C'est juste que je sais que moi... quand quelqu'un se montre particulièrement désagréable avec moi je ne pourrais pas aller lui dire qu'il n'est pas détestable la fois d'après sans être hypocrite. » Elle y avait peut-être été un peu fort quand elle lui avait dit qu’il était détestable. Il l’avait été sur le coup mais elle ne l’avait jugé qu’en le connaissant depuis quelques minutes. Ce n’était pas suffisant pour se faire une réelle opinion sur quelqu’un. Et puis la première impression n’était pas toujours la bonne. « Vous insinuez que je suis hypocrite maintenant ? » Cora se mit à sourire. « Vous avez vraiment une mauvaise opinion de moi en fait. » continua-t-elle sans se départir de son sourire. Loin d’elle l’idée d’envenimer la situation, elle le taquinait simplement. Elle avait bien le droit, non ? « Non mais je vous assure que je ne le pensais pas. Enfin, sur le moment oui… Mais j’étais en colère et vous m’aviez blessée. C’est vraiment la colère qui parlait. » Elle attendait de voir pour vraiment le juger à présent. Elle avait espoir qu’il soit une bien meilleure personne qu’elle ne l’avait pensé la dernière fois. « J'espère qu'elles vont bien se révéler fausse alors là. » « Ca ne tient qu’à vous ça. » La jeune femme était tout à fait prête à lui laisser sa chance mais s’il la décevait une fois de plus elle allait vraiment et définitivement le classer dans la case des gens détestable. Elle ne se faisait jamais berner plus d’une fois. Paul accepta ses excuses et la jeune femme accepta également les siennes quand bien même il ne les avait pas encore présentées. Le faire ou avoir l’intention de le faire revenait au même pour elle. « Mais j'aurais peut-être pu changer d'avis entre-temps. » Cora soupira et fit la moue, déçue. « Vous n’êtes donc pas un homme de parole ? Ça ne commence pas très bien tout ça. » Elle faisait allusion à la seconde chance qu’elle lui donnait. Elle se moquait juste de lui bien sûr. Elle y prit même gout et continua en disant qu’il était/avait été stupide, ce qui au fond n’avait vraiment rien de méchant puisqu’elle ne le pensait même pas. « Heureusement pour moi alors. J'aurais été perdu sinon. » La jeune femme l’imita et hocha gravement la tête à son tour. Il lui proposa ensuite d’aller lui payer un signe de paix et elle accepta. Elle le suivit ensuite dans un bar non loin de là. « Qu'est-ce que vous prendrez alors ? » « Une bière. » répondit-elle tout en s’asseyant sur un tabouret. « Vous n’étiez pas oblige de faire ça vous savez. Mais vous remontez quand même un peu dans mon estime là, vous êtes sur la bonne voie. »

Paul tentait d'expliquer à Cora pourquoi il n'était pas certain de devoir la croire quand elle disait qu'il n'était pas détestable et un personne bien mais il avait plus l'impression de s'enfoncer qu'à chacune de ses paroles qu'autre chose. C'était sûrement vrai d'ailleurs, il n'y avait qu'à entendre ce que la jeune femme déclara par la suite. « Vous insinuez que je suis hypocrite maintenant ? Vous avez vraiment une mauvaise opinion de moi en fait. » Bon d'accord, elle souriait. Mais Paul n'était quand même pas certain de la manière dont il devait interpréter ça. Après tout, c'était peut-être un sourire qui voulait juste de dire qu'elle rêvait de le tuer à ce moment-là. La jeune homme préféra donc se défendre aussitôt. « Non, non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire. » protesta-t-il. « Je ne crois pas du tout que vous soyez hypocrite. J'ai même pu remarquer que vous étiez plutôt très franche hmm. » Et très virulente dans ses paroles quand elle était en colère aussi. Enfin, il ne voyait pas trop pourquoi il se donnait du mal pour se défendre puisque de toute évidence, Cora plaisantait juste et se moquait un peu de lui. « Non mais je vous assure que je ne le pensais pas. Enfin, sur le moment oui… Mais j’étais en colère et vous m’aviez blessée. C’est vraiment la colère qui parlait. » Paul hocha la tête. Il ne comprenait que trop bien ce qu'elle voulait dire par là. « Ce n'est pas moi qui vous jetterait la pierre là-dessus. » Parce qu'il était sûrement pire qu'elle à ce niveau. Rectification en fait, c'était un fait certain et avéré, il avait été pire qu'elle lors de cette rencontre. Enfin tout ça semblait derrière eux à cet instant. Il avait accepté les excuses de la brune et celle-ci en avait fait de même et ce, bien que Paul ne les ai pas encore présenté. Elle prenait peut-être un peu trop d'avance parce qu'il aurait tout à fait pu changer d'avis. Elle eut l'air déçue quand il le lui fit savoir. « Vous n’êtes donc pas un homme de parole ? Ça ne commence pas très bien tout ça. » Le jeune homme prit un air désolé. « Je suis faible que voulez-vous. C'est un très gros handicape ! Mais je me soigne. » En vrai, il était un homme de parole. D'ailleurs, il ne tarda pas à effectivement lui présenter ses excuses avant de l'inviter à aller prendre un verre. Elle accepta son invitation et ils prirent le chemin du bar le plus proche. Lorsqu'ils arrivèrent à destination, Paul lui demanda ce qu'elle désirait. « Une bière. » Elle s'assit sur un tabouret et le jeune homme en fit de même. « Deux bières s'il vous plaît. » dit-il à l'attention du barman qui s'était approché pour prendre leur commande. « Vous n’étiez pas oblige de faire ça vous savez. Mais vous remontez quand même un peu dans mon estime là, vous êtes sur la bonne voie. » Un sourire satisfait se dessina sur le visage du jeune homme. « Si je remonte dans votre estime alors, c'est la principal. » Et puis c'était un peu mieux comme ils allaient devoir travailler ensemble. « Et je ne me sens pas obligé du tout. J'en avais un peu marre de m'entraîner de toute manière, j'avais besoin d'une pause. Vous êtes arriver à point nommé en fait. »

Paul semblait vraiment être plein de bonnes intentions. Il la laissait s’excuser et ne lui était plus hostile. Et il allait s’excuser en retour en plus de ça, c’était plus que ce que la jeune femme avait espéré. Mais il était quand même assez maladroit ce qui amusait beaucoup Cora. Elle n’hésitait vraiment pas à l’enfoncer, estimant qu’il l’avait quand même mérité. « Non, non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire. »  La jeune femme pinça les lèvres pour s’empêcher de trop sourire - même si on le devinait assez facilement – tout en le regardant avec attention, attendant la suite. « Je ne crois pas du tout que vous soyez hypocrite. J'ai même pu remarquer que vous étiez plutôt très franche hmm. » C’était une qualité à laquelle elle tenait beaucoup. « Merci du compliment. » Elle était contente qu’il reconnaisse ses erreurs quand même, cela prouvait qu’il n’était pas totalement un cas désespéré, même si elle ne faisait que plaisanter. Mais bon, elle n’y avait quand même pas été de main morte, elle ne faisait jamais les choses à moitié. Un peu comme il l’avait fait en fait, il n’avait eu droit qu’à un juste retour des choses. « Ce n'est pas moi qui vous jetterait la pierre là-dessus. » Cela aurait été vraiment déplacé de sa part. Paul faillit ensuite revenir sur ses excuses puisqu’il n’avait visiblement pas « apprécié » que Cora les accepte avant qu’il n’ait pu ouvrir la bouche. Elle l’accusa donc de ne pas être un homme de parole. Et dire qu’il commençait tout juste à remonter dans son estime… « Je suis faible que voulez-vous. C'est un très gros handicape ! Mais je me soigne. » La jeune femme se mit alors à rire. « C’est très bien ça. Je n'aurais vraiment pas voulu de vous sinon. » Elle voulut lui tapoter la tête pour accompagner ses paroles mais elle n’était pas sure qu’il apprécié vraiment. Il se rattrapa cela dit bien vite en proposant de lui offrir un verre. Elle le suivit donc jusqu’au premier bar qu’ils croisèrent. « Deux bières s'il vous plaît.  Tout en attendant sa bière, Cora crut bon de préciser qu’il n’avait pas à faire ça et qu’elle ne lui en voulait plus du tout. « Si je remonte dans votre estime alors, c'est la principal. » Il valait mieux en même temps s’ils voulaient former une bonne équipe. Ils n’avaient pas le choix de bien s’entendre. « Et je ne me sens pas obligé du tout. J'en avais un peu marre de m'entraîner de toute manière, j'avais besoin d'une pause. Vous êtes arrivée à point nommé en fait. » La jeune femme fit une révérence, l’air tout à fait sérieux, puis se mit à sourire, amusée, en se relevant. « Ravie d’avoir pu vous rendre service alors. » Elle le regarda un instant dans les yeux pour lui montrer qu’il n’y avait à présent plus aucune rancune vis-à-vis de lui. Elle ne se moquerait même plus de lui en fait, elle voulait juste que tout se passe bien. Leurs verres arrivèrent ensuite et Cora leva le sien. « Eh bien… A nous ! Et à notre magnifique équipe. Ou duo, comme vous voulez. Je serais une bonne équipière je vous le promets. » dit-elle en souriant avant de porter son verre à sa bouche.

Finalement, ce n'était pas si compliqué d'arranger les choses avec sa coéquipière. Il suffisait qu'il lui présente des excuses auxquelles elle aurait eu le droit même si elle n'était pas venue le trouver avant. Il failli néanmoins changer d'avis lorsque la jeune femme accepta ses excuses avant même qu'il n'ait pu lui présenter. Il n'en fallut pas plus que l'autre se moque d'elle en disant qu'elle était déçue qu'il ne soit pas un homme parole. Mais il était faible et ce n'était pas de sa faute, il faisait de son mieux pour y remédier du reste. « C’est très bien ça. Je n'aurais vraiment pas voulu de vous sinon. »  Le jeune homme se mit à rire. « Ce n'est pas comme si vous aviez le choix en même temps. » lui fit-il remarquer. Non parce que c'était vrai, ils étaient forcés de travailler ensemble. Après, c'était mieux si ça se passait bien mais bon. D'ailleurs, pour que ça se passe au mieux, il décida de l'amener prendre un verre pour sceller leur tout nouvel accord de paix. Il lui paya alors une bière et lui fit savoir à quel point sa venue l'avait arrangé. Il était en effet un peu lassé de devoir s'arrêter et elle lui avait fourni une excellente raison pour s'arrêter.  « Ravie d’avoir pu vous rendre service alors. » Elle le regarda dans les yeux alors mais Paul ne résista tout de même pas à l'envie de se moquer d'elle un peu. Elle n'avait cessé d'en faire de même avec elle alors il avait le droit de le faire un peu avec elle aussi. « Vous êtes une sainte vraiment. » Le barman leur avait porté leur bière et Cora leva alors le sien. La jeune homme cogna donc son verre contre celui de la brune. « Eh bien… A nous ! Et à notre magnifique équipe. Ou duo, comme vous voulez. Je serais une bonne équipière je vous le promets. »  « Je n'en ai jamais douté. » dit-il alors. Il baissa aussitôt les yeux alors. « Enfin si un peu. Mais je n'en doute plus maintenant ! » Il essayait du moins, il voulait lui laisser sa chance. Elle le méritait. « A nous ! » conclut-il simplement peu désireux de continuer à s'enfoncer comme ça.

END