Une bonne semaine, grosso modo… voilà le temps depuis lequel C’ian n’avait malheureusement pas eu l’opportunité de voir ou même d’appeler Jeremiah tant elle avait été par monts et par vaux à cause de ses photoshoots et autres entraînements de golf. Mais le jour même de leur « séparation », la jolie blonde avait tout de même eu la délicatesse de faire livrer un petit paquet on ne peut plus personnel directement à la NYPD pour le lieutenant : celui-ci contenait une bouteille de whisky trente ans d’âge, une rareté, accompagnée d’un petit pendentif d’ambre qu’elle avait monté elle-même il y a longtemps et qu’il avait pu voir à son cou puisqu’elle ne le quittait jamais… ainsi que d’un simple mot, à savoir « merci ». C’était une première étape pour le remercier et C’ian comptait bien faire d’autres choses à l’avenir même si elle ne savait pas encore quoi exactement. Mystère et balle de golf comme dit l’autre… ce soir là, cependant, après avoir couru une bonne heure et n’être donc vêtue que d’un débardeur et d’un mini short, la jolie blonde s’était rendue compte que son frigo ne pouvait pas être plus vide et que c’était une véritable question de survie que d’aller faire quelques courses. Voilà pourquoi elle se dandinait dans le rayon des pâtes, musique dans les oreilles, faisant preuve de souplesse et d’un brin de provocation, comme si elle était toujours dans son appartement et non pas dans un lieu public. « I’m miss dynamiteee » chantonna-t-elle doucement avant de ne tourner sur elle-même et d’apercevoir… nul autre que Jeremiah, dont la présence lui arracha aussitôt un sourire derrière son expression d’étonnement, mais aussi le fait qu’elle n’ôte ses écouteurs de ses oreilles dans la seconde qui suivit. « Bonsoir God Jeje… tu t’es perdu que tu viens dans un magasin loin de chez toi ? » s’amusa-t-elle à lui demander tout en s’approchant précautionneusement de lui, ne sachant pas quel comportement elle avait le droit d’adopter en public avec lui. Inutile de faire style de l’embrasser malencontreusement, il ne serait jamais dupe…

Une chose était certaine, C’ian éclata de rire de bon cœur en entendant Jeremiah prétendre être en pleine pénurie de sa marque de cacahuètes préférées et allait de ce pas lui répondre quelque chose mais il prit les devants, glissant son bras contre sa taille pour déposer un frêle baiser contre ses lèvres. Diable, en quelques secondes à peine, la jolie blonde oublia complètement la fatigue usant ses épaules et vit un sourire des plus éclatants s’emparer aussitôt de ses traits. Il n’était pas là depuis quelques secondes qu’elle rayonnait déjà… « Non, pas vraiment timide quoique un petit peu quand même, mais je ne voulais pas te forcer à la chose si tu n’en n’avais pas envie. Maintenant que je sais ce qu’il en est, c’est différent… » fit-elle avec malice non sans se rapprocher pour lui donner un baiser plus franc, tandis qu’elle caressait délicatement sa joue. « Tu m’as manqué » n’hésita-t-elle à lui avouer avant de ne reculer que d’un pas et de lui offrir un nouveau rire. « Je suis ravie que ça t’ai plu ! Je suis tellement désolée de ne pas avoir pu ne serait-ce qu’appeler mais cette semaine je suis rentrée presque tous les soirs à trois heures du matin alors je craignais de te réveiller… mais pour me faire pardonner, je peux t’inviter ? Je comptais me faire des lasagnes maison. » C’ian attrapa d’ailleurs le paquet de pâtes qu’elle comptait prendre juste avant que Jeremiah ne fasse son apparition dans le rayon et ne la perturbe totalement. « Si tu veux on prendra des cacahuètes pour l’apéritif, dis-moi quelle marque manquait à ton fameux drugstore habituel ? » Son sourire ne la quittait pas car dans le fond elle n’était pas totalement dupe mais cela ne la rendait pas moins ravie de le revoir, bien au contraire… C’ian se sentait un peu comme à nouveau chez elle dans cette seconde précise.

« Et bien il en est que j’avais envie de t’embrasser mais que j’avais peur de faire le premier pas » s’expliqua-t-elle, bien que cela ait été évident avant même qu’elle n’ouvre la bouche. C’ian émit donc un petit sourire taquin avant de hausser les épaules, l’air de rien. « Promis, si on me demande, je dirai que je ne sais pas ! » Ceci étant, elle éclata littéralement de rire lorsqu’il parla de sa poupée gonflable, avant de ne hocher vivement la tête pour lui faire mine qu’effectivement, c’était un brin pervers mais qu’elle n’en n’était pas choquée pour autant. La jolie blonde était plutôt le genre de femmes à accepter autant les qualités que les défauts, Jeremiah ne partait donc pas battu par avance, bien au contraire… surtout pas alors qu’il était si agréable en sa présence et qu’elle ne pouvait que se souvenir à longueur de journée du prince charmant qu’il avait été pour elle le temps d’une soirée. « Je sais qu’en théorie je ne devrais pas nécessairement me justifier mais je n’aime pas les non-dits… allez viens ! » lui fit-elle signe en ne passant évidemment pas dans le rayon des biscuits apéritifs, ayant bien compris le message. A la place, ils passèrent immédiatement par la case « caisse » où la vendeuse ne manqua pas de la reconnaître, et pour cause, C’ian lui avait confectionné des sous-vêtements pour son anniversaire de mariage pas plus tôt que la semaine d’avant. La caissière la complimenta donc longuement, arrachant un sourire satisfait à la jolie blonde, toujours happy lorsque son travail était apprécié. Certes, cela ralentissait légèrement les deux jeunes gens mais par chance, l’appartement de la demoiselle était deux rues plus loin que le drugstore, et ils y furent rendus en deux temps trois mouvements. « Bienvenue chez moi ! Mets-toi à ton aise je vais voir ce que j’ai pour te servir un truc sympa à boire » fit-elle avec enthousiasme alors que l’on pouvait voir un décor certes modeste mais non moins de goût, ainsi qu’un beau vase sur une table en bois contenant le bouquet qu’elle avait reçu pas plus tôt que le matin même. Ainsi, avant même que de ne se mettre à la préparation des lasagnes, elle eut tôt fait de leur servir un verre de scotch, un sourire amusé sur les lèvres. « Je suppose que c’est à toi que je dois un beusou pour le bouquet ? »

« Je ne suis pas parfaite mais c’est drôle, je te verrais bien paniquer si d’aventure tu osais me demander en mariage » répliqua-t-elle avec un immense sourire sur les lèvres, peu avant qu’ils ne quittent le drugstore et qu’elle n’éclate tout bonnement de rire. « Bah alors si je t’ai impressionné ! Je suis impressionnée de t’impressionner, après tout tu es tellement illustre en tant que Dieu… » C’ian n’était pas idiote au point d’utiliser le mot « God » à mauvais escient de peur qu’il ne prenne cela pour des avances ou bien des pensées détournées. La jolie blonde n’y verrait pas le mal alors que Jeremiah était tout à fait capable de détourner ses mots sans l’ombre d’une difficulté. Et puis de toute façon, ils avaient d’autres Miaouss à fouetter vu qu’ils arrivaient à son appartement et que le sujet du bouquet venait d’être mis sur le tapis. C’ian fronça très légèrement les sourcils d’amusement alors qu’il s’offusquait de n’avoir qu’un beusou à se mettre sous la dent, ne se demandant même pas comment le prendre à son propre jeu. « Pourquoi tu aimerais quoi d’autre en échange ? » fit-elle non sans s’approcher pour lui offrir tout de même le baiser qu’il méritait, avec toute la douceur et la passion dont elle était capable, afin de lui faire comprendre qu’il ne fallait pas croire, ce simple bouquet lui faisait énormément plaisir. Après tout, avant que Jeremiah ne lui offre son premier bouquet, personne ne lui avait jamais offert de fleurs. Il avait été, en quelques sortes, l’instigateur d’un bon nombre de ses premières fois. « Peut-être qu’un défilé de mes dernières créations trouverait davantage grâce à tes yeux ? Mais je ne sais guère si tu vas rester stoïque bien longtemps, là est toute la complexité de la chose… » le provoqua-t-elle avec amusement, pensant qu’il n’irait pas jusque là. De toute façon, s’il disait oui, au pire C’ian avait l’habitude de défiler !

« Une seconde : tu veux dire que tous les lundis pendant un an je vais recevoir un bouquet semblable à celui-ci ? Je pensais qu’il s’agirait d’un seul bouquet ! » s’expliqua-t-elle car à sa décharge, C’ian avait oublié d’avoir la science infuse dans son genre. On ne pouvait pas la blâmer pour cela après tout ! Autant dire que pour le coup, lui proposer un défilé lui semblait être une bonne idée même si elle ne s’attendait pas du tout à ce que Jeremiah se prenne au jeu et lui propose la même chose en échange. « Allez, c’est un défi ! Je vais te préparer un petit défilé et quant à toi, tu peux d’ors et déjà réfléchir à ce que tu vas mettre car dans le placard à ta droite, il y a largement de quoi trouver ton bonheur en matière de lingerie masculine. » Au moins, le lieutenant allait pouvoir constater de l’étendue de son talent même en matière de mode masculine tandis qu’elle se dirigeait félinement dans sa chambre, sachant d’ors et déjà ce qu’elle allait enfiler, comme bouger bref, comment relever le défi haut la main. Si ce genre de chose la dérangeait et l’intimidait même à ses débuts, ce n’était plus le cas du tout vu qu’elle faisait à moitié cela pour vivre. Et le pire, c’est qu’elle avait autant de talent pour porter ses créations que pour les faire ! C’est ainsi qu’elle lança un « prêt ? » à la volée une fois son premier ensemble enfilé, tandis qu’elle revêtait par-dessus un imper noir lui donnant un air particulièrement taquin, adulte et sensuel tout en même temps. Elle ouvrit donc en grand les deux portes donnant vers sa chambre pour commencer à défiler en ouvrant tantôt son imper, jouant de cet accessoire alors qu’elle portait de grandes chaussures à talons au pied. Il lui fallut quelques instants avant de n’atteindre Jeremiah, les sourcils arqués de défi. « A ton tour… si tu as été convaincu ! »

Il faut croire que ce bon Jeremiah avait des nerfs d’acier car s’il demeura manifestement interdit quelques minutes, la donne ne dura guère et il se reprit, au plus grand désespoir de la jolie blonde qui se serait plu à lui clore volontiers les lèvres d’un baiser. Mais il se prit au jeu et prit la place de C’ian sur le « podium », sur jouant de la posture et de la démarche habituelle de n’importe quel mannequin digne de ce nom, faisant éclater la blondinette de rire au passage. Il faut dire qu’en plus d’avoir son regard d’un bleu puissant rivé sur le séant musclé du lieutenant, elle ne pouvait pas s’empêcher de trouver la donne entière réellement comique. Il ne pouvait pas être sérieux deux minutes, réellement ? Pas grave, cela lui plaisait follement ! « Effectivement, tu as définitivement raté ta vocation et si jamais un jour tu en as marre de la brigade, tu sais déjà que je pourrais t’embaucher ! Mais à mon tour, trêve de palabres… » fit-elle d’un air mi amusé mi provocateur, se dirigeant félinement vers Jeremiah, se penchant comme pour l’embrasser avant de ne le contourner sans même effleurer ses lèvres. De toute façon, sa récompense allait bientôt tomber vu qu’au tour suivant, elle avait mis sa dernière création, à savoir un soutien-gorge avec beaucoup d’échancrures et un porte jarretelle semblant avoir été créé pour elle. C’ian mit le paquet ne serait-ce que dans sa démarche, prenant son temps cette fois-ci, s’arrêtant en cours de route pour prendre une pause sexy avant de ne reprendre sa démarche… bref elle allumait le feu joyeusement et le pire, c’est que l’on aurait presque pu dire qu’elle avait fait cela toute sa vie. « Tu crois que moi aussi j’ai raté ma vocation ? » le provoqua-t-elle en s’arrêtant à quelques millimètres seulement de lui.

C’ian ne se serait jamais crue allumeuse. Il faut dire qu’elle n’avait pas à proprement parlé d’expérience en la matière et que son imagination comptait triple dans la balance. Mais il faut croire que celle-ci ne manquait pas de piquant, vu que Jeremiah ne manqua pas de l’attirer à lui pour lui voler un baiser auquel elle répondit volontiers avec toute la passion dont elle était capable. Flûte, il n’était pas le seul à se consumer littéralement sur place, la jolie blonde également ! Il faut dire que le lieutenant avait un séant particulièrement désirable et… que tout le reste l’attirait de façon presque magnétique. « Je serai sage comme une image si tu ne m’arrêtes pas et puis parfois, changer les habitudes en commençant par le dessert, ça a du piquant » ironisa-t-elle non sans innocence bien que celle-ci ne soit aucunement à considérer comme de la naïveté ou de la connerie. C’ian savait parfaitement où elle mettait les pieds, même si elle sursauta lorsque Jeremiah lui mit une petite claque aux fesses. « Oh pitié, je ferai tout ce que tu veux mais ne mets pas un porte-jarretelle, tu vas casser le mythe ! » s’exclama-t-elle tout en joignant ses deux mains ensemble comme si elle allait entamer une prière dans la seconde. Mais elle ne manqua pas d’éclater de rire alors qu’il la menaçait presque, croisant subitement ses bras en arquant un sourcil de défi, bien décidée à ne pas bouger d’un millimètre. « Et ça donne quoi, un Jeremiah « bestial » ? Explique-moi et après je me rhabille » osa-t-elle demander sans savoir où elle mettait les pieds… mais qu’est-ce que c’était tentant.

Nan, décidément, impossible que C’ian laisse Jeremiah mette un porte-jarretelle. C’était inhumain, cauchemardesque, un tue l’amour parfait ! Mais quelque chose disait à la jolie blonde qu’il plaisantait et n’était justement pas le genre à porter ce genre de choserie, pas à moins d’être à deux doigt du coma éthylique… et encore, il lui faudrait avoir pris de la schnouf coupée avec du terreau au passage, une sacrée dose en prime. Ceci étant, rien n’empêcha C’ian de retourner la situation à son avantage, comme si elle était décidément avide de nouvelles expériences et qu’elle veuille réellement découvrir Jeremiah sous toutes les facettes qu’il pouvait bien avoir à lui montrer. « Alors montre-moi… » lui fit-elle d’une voix extrêmement douce, juste avant qu’il ne la place contre la table à manger pour mieux l’embrasser avec passion. Bigre, il savait définitivement y faire et C’ian peinait à comprendre comment les femmes ne pouvaient pas lui sauter dessus… peut-être tout simplement parce qu’il n’était pas doux avec tout le monde, et qu’elle devait donc s’estimer privilégiée au passage. « Et bien… à ma décharge, je suis extrêmement bouchée à l’émeri quand je m’y mets et je crains de ne pas avoir bien compris le fond du message ! » s’exclama-t-elle en optant pour une moue non satisfaite comme pour le pousser à aller plus loin. Qui cela dérangeait, après tout ? Ils étaient à l’abri de l’appartement de C’ian, avaient même toute la nuit devant eux… ils ne faisaient de mal à personne. « Continue, c’était trop court… » le défit-elle en espérant bien qu’il continuerait justement.

C’ian ne se reconnaissait pas. Elle d’ordinaire si timide, prête même à raser les murs pour être sûre de finir parfaitement transparente se transformait en quelqu’un se lançant dans des défis particulièrement sulfureux. Jeremiah n’était pas insensible à ses charmes puisqu’il ne fallut pas lui demander deux fois : à peine avait-elle évoqué le sujet qu’une passion dévorante s’empara de leurs deux êtres, les poussant à se donner l’un à l’autre sur un meuble que la blonde ne verrait plus jamais de la même façon, c’était une certitude. Mieux, elle se découvrait des sensations qu’elle n’aurait jamais crues possibles jusqu’ici et ça n’en n’était que plus délectable, tant et si bien que c’est haletante qu’elle serra un moment Jeremiah dans ses bras avant de n’être soulevée par l’intéressé et déposée contre son propre canapé. Décidément, elle se rendait compte que la douceur dont il faisait actuellement preuve envers elle pourrait rapidement devenir… addictive. « La démonstration était… passionnée » fit-elle en déposant un premier baiser « sulfureuse » continua-t-elle en lui en offrant un deuxième « parfaite » conclut-elle en offrant cette fois-ci un baiser plus long et plus marqué d’intention. « Tu as aimé de ton côté ? Je crains fort de ne plus jamais pouvoir voir ma table de la même façon… mais d’un côté, c’est un peu ma faute. Tu ne prends pas mal ce que j’ai dis avant, j’espère ? Non seulement parce que c’était sincère mais aussi parce que je pense que c’était au moins un peu flatteur. En tout cas, je suis ravie de voir que mes créations peuvent créer des envies ! »

Le fait qu’il puisse éventuellement le prendre mal n’était qu’une plaisanterie, car à moins d’être effectivement beurré comme un P’tit Lu, impossible que d’être vexé avec un compliment. Néanmoins, C’ian se surprit à pencher légèrement la tête, attendrie par les propos du lieutenant qui semblait vouloir lui donner davantage accès à cette facette se cachait derrière le masque d’enfoiré. Après tout, enfoiré, il ne l’avait jamais été en sa présence et rien que pour cela, la jolie blonde s’estimait on ne peut plus chanceuse. « Je n’ai pas l’intention de péter ta réputation, tu peux me faire confiance au moins sur ce point précis et tu veux savoir pourquoi ? Je crois que c’est un peu trop flatteur de se sentir un brin VIP donc… je n’ai pas envie de laisser ma place tout simplement » s’amusa-t-elle non sans qu’un large fond de vérité ne soit palpable pour peu que l’on sache lire entre les lignes. « Et puis je ne suis pas fana des fessées je crois, je préfère les beusous… en tout cas je n’ai pas l’intention de te poignarder ou de te trahir si c’était ta crainte. Mais est-ce moi ou tu viens de me faire un compliment ? » Le sourire de C’ian s’agrandit d’autant à cette simple constatation avant que la surprise ne s’empare bientôt de ses traits de poupée de porcelaine. Il voulait la dessiner, sincèrement ? Flattée, elle déposa un chaste baiser contre sa joue avant de ne se relever, complètement nue, apprenant à être davantage en paix avec son corps et à l’accepter malgré sa maladie… surtout depuis que Jeremiah lui avait pris sa virginité d’ailleurs. « Je suis d’accord ! Tu auras un nu de ma personne quelque part comme ça… tu souhaites que je me place comment ? »

« L’avantage, c’est que toi non plus tu ne risques pas d’être en concurrence avec quelqu’un ! Je n’ai aucun temps pour rencontrer des gens… » avoua-t-elle avec sincérité car avec les journées qu’elle pouvait se taper ne serait-ce qu’en ce moment, impossible que d’aller dans des bars, des soirées dansantes ou même de se rendre sur un site de rencontres avec de chercher quelqu’un. Et puis quelque part, ce qu’elle découvrait en compagnie de Jeremiah lui suffisait amplement pour l’instant. C’ian n’était pas de la race de ceux qui s’éparpillent en s’attachant à des milliards de personnes… elle préférait partager un bon moment avec un être en particulier et voir ce que cela pourrait bien donner sur le long terme, sans chercher midi à quinze heures trente. « Merci du compliment, je suis flattée… mais tu sais quant au pauvre fou qui va mettre le grappin sur ma personne, je lui souhaite bien du plaisir ! Ne serait-ce que parce que personne ne trouve grâce aux yeux de mon père, alors je suis en soi dans la merde. Voilà sûrement pourquoi je n’ai envie de rencontrer personne. Et puis j’aime bien ce que je vois quand je suis avec toi, je n’ai pas envie ni le temps pour quelque chose d’autre. » Il ne fallait pas prendre cela pour une déclaration d’amour, C’ian ne sachant absolument pas ce que cela pouvait bien faire d’être amoureux mais plutôt comme un compliment à part entière. Jeremiah savait se montrer charmant en sa présence, y compris lorsqu’il la plaça sur le canapé en mode Titanic, la faisant rire au passage. La jolie blonde tâcha de rester aussi immobile que possible, rougissant légèrement tandis qu’il couchait ce qu’il voyait actuellement sur le papier. « C’est la première fois qu’on me dessine nue mais aussi qu’on me dessine tout court… d’où t’es venu l’idée ? »

Bien évidemment, le reste du dessin se passa de façon bon enfant jusqu’à ce que C’ian ne propose à Jeremiah de rester pour la nuit. Il ne s’agissait pas de le virer avec pertes et fracas alors qu’il était venu la retrouver, n’est-ce pas ? Mais hélas, la routine ne manqua pas de reprendre ses droits sur leurs deux êtres et pendant quatre jour, bien que la jolie blonde ait pris l’habitude de lui envoyer de nombreux textos dans la journée, elle n’eut pas la possibilité de recroiser sa route, à son plus grand regret… du moins jusqu’à cette nuit. Vers les trois heures du matin, C’ian fut réveillée en sursaut par la sonnerie de sa porte et, bien qu’elle y parvint particulièrement ensommeillée et les cheveux en bataille, rien n’empêcha Jeremiah de bondir sur elle sitôt la porte ouverte afin de la serrer dans ses bras. Certes, l’étreinte était diablement agréable et si elle avait pu rester à jamais dans cette position elle l’aurait fait mais d’un autre côté… ce n’était pas le genre du lieutenant. « Jeremiah ? Est-ce que tout va bien ? » fit-elle d’une voix douce non sans lui caresser délicatement le dos.

L’espace de quelques secondes, la respiration de C’ian fut coupée devant la passion dont faisait preuve Jeremiah. Elle le sentait perturbé, car même s’il avait toujours été beaucoup plus délicat avec elle qu’avec les autres, là, c’était unique en son genre. Elle voulut d’ailleurs en placer une à nouveau mais le lieutenant lui demanda aussitôt de se taire pour mieux la soulever et la remmener dans sa chambre en la soulevant. Sentir un tel désespoir chez lui la faisait souffrir pour lui, surtout qu’elle ne voyait pas comment elle pouvait le soulager de quelque manière que ce soit. Son imagination se fit nettement plus fertile alors qu’il lui demandait simplement de tout oublier, C’ian partant du principe qu’elle n’avait pas besoin d’en savoir davantage pour le moment. « Détends-toi Jeremiah, je reste avec toi… » fit-elle tout en caressant doucement son visage comme pour l’apaiser dans un premier temps, avant de ne reprendre ses lèvres contre les siennes en un baiser qui se fit de plus en plus passionné. En ce qui la concernait, l’effeuillage serait rapide, vu qu’elle ne portait qu’une nuisette… mais rien n’empêcha la jolie blonde d’inverser leurs positions pour poursuivre leur baiser tout en le débarrassant peu à peu de sa chemise, afin de lui permettre par la suite de dévorer son torse du bout de ses lèvres. C’ian ne se serait jamais crue capable d’une telle passion dévorante, surtout lorsqu’elle lui ôta simultanément sa ceinture et son pantalon avec un savant mélange de douceur et de vivacité. Tous les moyens étaient bons pour lui faire oublier, n’est-ce pas ? Voilà pourquoi les attentions prodiguées par ses lèvres s’étendirent subitement au bas de son ventre, puis à sa virilité, alors qu’elle faisait lentement mais sûrement glisser son boxer.

Manifestement, Jeremiah ne fut aucunement insensible à ses attentions puisqu’il prononça son prénom, se laissant aller à cette caresse juste avant de ne forcer la jolie blonde à remonter pour capturer fougueusement ses lèvres. Certes, leur échange fut des plus bestiaux, passionnés, exigeants même alors que C’ian tentait de contenir l’assaut de ses coups de reins à l’aide de ses cuisses sans vraiment y parvenir. Oh elle ne subit pas cette étreinte puisqu’elle l’amena à des degrés de plaisir encore insoupçonnés mais Jeremiah ne l’avait aucunement habituée à agir ainsi et autant dire qu’elle fut particulièrement exténuée, la respiration haletante alors qu’ils atteignaient tous deux un mont si haut qu’elle en fut retournée de longue minute durant. Ce qu’elle n’attendait pas en revanche, ce furent les excuses du lieutenant. Pourquoi diable s’excusait-il alors qu’elle ne lui avait dit « non » à aucun moment ?! « Pourquoi est-ce que… tu dis que tu es désolé ? » demanda-t-elle d’une voix douce en le regardant avec une surprise très vive dans le regard lorsqu’il l’affubla d’un surnom intime auquel elle ne s’attendait pas le moins du monde. « Ch… chérie ?! » s’étrangla-t-elle à moitié avant de commencer à sourire pour mieux se maîtriser car s’il ne pensait pas ses paroles, C’ian savait mieux que personne à quel point sa déception risquait fort d’être insupportable. « Tu m’as appelée chérie… » reprit-elle sans pouvoir se contrôler avant de ne se mordre la lèvre inférieure. « Je n’ai pas de regret et je ne suis pas désolée Jeremiah… je suis juste surprise que tu sois venu me trouver moi. J’espère juste que tu… te sens mieux ? » reprit-elle non sans lui sourire et tout en caressant délicatement sa joue du bout de ses doigts.