Depuis mon arrivée à New York et même avant mon départ, j'avais été aussi chaste et sage que je l'étais dans l'esprit de ma mère depuis ma naissance. Bien qu'elle m’ait accompagnée chez le médecin à mes seize ans pour me faire prescrire la pilule. Oui, ma mère refusait de voir ses yeux dessillé par l'attitude réelle de ses enfants. A l'entendre j'étais aussi pure que la sainte Vierge. Sauf que la Vierge ne devait pas être aussi souple ni libérée que moi quand j'y pensais ... Enfin on parlait d'une femme qui avait prétendu avoir été inséminé par Dieu ! Le mensonge le plus gros de l'univers, Joseph était quand même le plus beau cocu de l'histoire de la religion sérieusement ! Mais là n'était pas le sujet. J'étais bonne pour aller à la synagogue rien que d'avoir de telles pensées, je suis sûre que ma mère était prévenue quand je "blasphémais" car je recevais toujours un petit rappel des rendez-vous "juifs". Bien que ma génitrice voyait aussi le moyen de me faire rencontrer des bons petits juifs célibataires... Qu'importe les moyens, ma mère voulait que je me marie. Sauf que j'étais plutôt du genre "aventures sans attaches", des hommes bien choisis, y'en avait pas eu tant que cela d'ailleurs tout au plus six depuis mes seize ans, avec qui le plaisir était sans conséquences, sans liens autre qu'amicaux, et très plaisant. Des mecs qui plutôt que de subir dans leur coin une pollution nocturne passaient la nuit avec un rêve éveillé à explorer. Oui j’étais vaniteuse, j’assumais. Il était normal, et sain, pour une femme d'avoir régulièrement des orgasmes, ça stimulait le corps et l'esprit. Le sexe était aussi un excellent moyen de décompresser... C’était comme ça que j’avais connu Lawrence. Ici à New York, dans un bar, un soir après mon premier entretien à l’OCBB. On avait parlé, flirté et on avait fini dans mon hôtel. Etrangement c’était plus la partie « conservation » qui m’avait marqué, le sexe s’était teinté de quelque chose de plus « normal », des échanges, des rêves. Il avait été marquant, il m’avait soutenu et avait été là pour me revoir à chacun de mes séjours, s’inquiétant de l’avancée de mon recrutement, m’aidant à décompresser et pas seulement sexuellement. Amicalement aussi. J’avais développé de l’estime pour lui. Et de l’amitié. Quand le Sergent nous avait parlé de l’intérêt de « communiquer » sur cette affaire avec un reporter ... j’avais pensé à lui. Naturellement. Parce qu’il m’avait confié son ambition, d’être un journaliste d’action, de terrain, de gagner un prix, d’informer réellement. Non pas parce qu’il était un amant brillant, une fois ici je savais que ce plan la de notre relation prendrait fin, on ne créait pas de liens amicaux durables en y mêlant le sexe. Et puis sur cette affaire on ne pouvait tout mélanger. Ma première « grosse » affaire. « Je vais au New York Times, j’en ai pas pour longtemps. » Je lançais à mon partenaire en récupérant mon trench et un parapluie. Quel temps de cochon !

« Flûte, flûte, flûte. » Etrangement depuis que Noam m’avait fait la leçon, j’évitais de trop jurer vulgairement même si la situation aurait mérité une bonne grosse injure. Malgré mon parapluie, en arrivant dans le hall du journal, j’étais trempée comme une soupe. Mon chemisier blanc collait à ma peau laissant deviner mon soutien-gorge sous mon imper, et ma jupe crayon épousait trop mes formes. Quant à mes talons, ils étaient détrempés et mes cheveux collaient à mon visage. Maudit vent. Maudit automne. J’avais tout l’air d’être fagoté comme l'as de pique maintenant, maudite pluie qui ruinait une tenue de travail élégante et féminine. C’était bien féminin de vouloir être « présentable » en revoyant un mec avec lequel on avait fait des galipettes. Surtout quand le mec en question était aussi beau habillé que nu. C’était humain de vouloir être à son avantage, bien que vaniteux ! J’étais orgueilleuse, ce n’était pas un scoop. « Je viens voir Lawrence Devaux » annonçais-je à l’accueil en montrant mon badge. C’est fou comme ça ouvrait des portes ce truc. Après qu’on m’eut indiqué son bureau je m’approchais de lui sans bruit, consciente que certains mecs me suivaient des yeux, la jupe ça aidait pas là ... Je m’accoudais à la porte de son bureau, ouvrant mon imper pour dévoiler l’insigne accrochée à ma jupe. Il n’avait pas remarqué mon arrivée, il bossait, absorbé sur son ordinateur. Je m’éclaircis la gorge pour signaler ma présence, un sourire lumineux aux lèvres. Ses conversations sur l’oreiller me manquaient, l’oreiller en moins. Il faisait une bonne oreille, il comprenait son ambition, ses espoirs. « Alors Devaux, c’est comme ça qu’on accueille la police au New York Times. Tu ne te lèves pas pour m’embrasser. » Sourire taquin et voix de basse. Inconsciente de ce que j’allais déclencher en mettant ainsi les pieds dans le plat !

Trois semaines ! Trois putains de semaines ! J’avais envie de lui péter la gueule, sérieusement. Trois semaines de merde à ne pas pouvoir sortir de mon putain d’appartement parce que ce connard de concierge de merde n’avait pas voulu bouger son cul de merde pour réparer cet ascenseur de merde ! Je tapotais du poing sur mon bureau, incapable de me concentrer sur l’article que je devais écrire. J’avais passé les pires semaines de ma vie. Bon, pas les pires, okay. Les pires, ça avait été à l’hôpital après l’accident, lorsque j’avais appris que je ne remarcherais jamais. Mais ces trois semaines arrivaient juste en deuxième position. Okay, peut-être en troisième … J’avais quand même passé un sale moment après que Sofia ait rompu avec moi. Je ne le dirais jamais à haute voix, même sous la torture, mais je m’étais quand même retrouvé plus bas que terre à cette période. Donc voilà, ces semaines arrivaient en troisième position. Juste entre ma rupture d’avec Sofia et l’enterrement de mon paternel. Mais il fallait que je me calme. Au moins, j’avais pu faire des recherches pour notre futur appartement. Tout en bossant, bien sûr. Parce que l’argent pour l’appartement n’allait clairement pas tomber du ciel, et même si mon patron m’avait pas mal augmenté du fait de sa culpabilité, il fallait absolument que j’aie de l’argent supplémentaire pour que le futur monstre ait sa chambre. C’était que ça coûtait cher d’avoir un gamin, en fait. Et ce n’était pas avec le salaire d’Astaria qu’on arriverait à joindre les deux bouts, c’était certain. Sur les doigts de ma main, je comptais le nombre de chambres dont on aurait besoin. Une pour le futur gnome, une pour ma gnome de sœur, une pour Astaria et une pour moi. Quatre. Oh mon dieu, quatre chambres. Je prenais ma tête entre mes mains, avant de la secouer. Quatre chambres, on allait y arriver. Bon, j’aurais au moins une bonne heure de transport pour aller au bureau, mais ce n’était pas comme si on avait le choix.

« Ce serait avec plaisir, mais non … » Oui on pouvait dire que j’avais l’art de mettre les pieds dans le plat par moment. C’était tout moi ça. Mettre le doigt là où ça faisait mal et souvent sans le vouloir. Bon quand il s’agissait de Noam j’appuyais volontairement mais, c’était mon frère, quelle sœur ne faisait pas ça ? Sœur Thérèse probablement. Je ne vous ai pas parlé de Sœur Thérèse ? La bonne sœur qui venait faire du bénévolat dans mon lycée quand j’étais encore adolescente ? Une sainte. A tout point de vue. Agaçante au possible. Toujours à darder son regard sur moi, être juive était un pêcher probablement ? Ou peut-être avait-elle entendue parler de mes rendez-vous avec le président du club d’abstinence... Surement. Bref je m’égare là. Je n’étais pas une sainte et j’aurais probablement dû tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de le taquiner. En même temps comment je pouvais me douter qu’il serait dans un fauteuil roulant, presque un an après qu’on se soit envoyé en l’air. Y’avait quoi ? Une chance sur un milliard pour que cela arrive. Bien sûr il fallait que ça tombe sur moi ... et sur mon ex. C’était presque logique. S’il fallait que quelqu’un sorte cette blague à un nouveau paralysé, c’était moi. Ca ne pouvait être que moi. Karma bitches ! C’était la punition de Sœur Thérèse pour avoir fricoté avec le président du Club d’Abstinence, elle avait dû y voir une rouerie de juif, une perversion volontaire d’un bon petit catholique. D’ailleurs c’était pour cela que j’avais essuyé le déluge en venant ici, histoire que je sois bien punie. J’avais payé ses chaussures une fortune et maintenant que j’étais une simple fonctionnaire de l’état, je ne risquais pas de pouvoir m’en payer une nouvelle paire avant longtemps. Genre dans trois ans. En économisant la moitié de mon salaire. J’avais conscience de brasser des tonnes de vannes dans mon cerveau pour ne pas réfléchir à ce que j’avais sous les yeux, à ne pas visualiser son accident ou ce qui avait dû lui arriver après notre dernière rencontre. Et surtout pour repousser la culpabilité que je ressentais pour l’avoir abordé de la sorte, comme si on s’était quitté hier et que ma réapparition était toute à fait normale. Surtout que j’étais venue lui proposer quelque chose d’impossible, de nous suivre sur le terrain et cela lui remettrait en pleine tête l’évanouissement de ses rêves. Il était si différent de l’homme dont je me souvenais. Non pas que je me sois attendue à ce qu’il me dévore du regard. Mais autrefois il m’aurait souri et taquiné sur mon air de sortir d’une lessive. Il avait changé et je comprenais pourquoi. Il me rappelait un ancien collège de DC. Un tir croisé, une balle dans la colonne. Que lui était-il arrivé ?  Bougon, renfermé. Froid. « Alors comme ça, t’es flic maintenant ? » Je voyais qu’il luttait pour ne pas m’en vouloir. Ce n’était pas comme si pouvais le savoir pas vrai ? On ne s’était pas distribué nos cartes en nous séparant après mon dernier entretien à l’OCCB. On n’avait pas parlé d’avenir, aucun de nous n’en voulait. C’était du sexe sans conséquence, assortie d’une bonne conversation devant un verre ou un petit déjeuner tardif. Alors pourquoi ce qui lui était arrivé m’intéressait tant ? Pourquoi est-ce que je voulais entrer et m’asseoir pour parler alors qu’il ne m’était de toute évidence plus d’aucune utilité dans son état ? Parce que j’avais ce gène dont se moquaient mes amis, celui du Saint Bernard. Protéger et servir. « Je fais régner l’ordre parmi les caïds de cette ville... Quoi que mon uniforme soit beaucoup moins moulant que celui de Scarlett Johansson sauf quand il pleut. » Je fis un pas dans le bureau et refermait la porte derrière moi. Vieille habitude. « Alors, on va tourner autour du pot combien de temps ? Qu’est-ce qui t’as arrivé Superman ? » Ouais j’avais un humour de merde et je fonçais tête baissé mais ... Il n’avait pas besoin de ma pitié ou de ma gène. Simplement qu’on soit honnête avec lui. C’est ce que j’aurais voulu moi.  

Je connaissais Ava depuis un bout de temps maintenant. Un an et demi environ. Bon, bien sûr, cela faisait plus d’un que nous avions perdu contact … Ce n’était pas comme si on avait voulu plus que ce que nous avions eu. De la baise, de la bouffe, et un poil de discussion. Bref, que demander de plus ? Certaines femmes en demanderaient plus. Certaines m’en avaient demandé plus, d’ailleurs. Mais pas Ava. Nous étions sur la même longueur d’onde, et c’était ce qui m’avait toujours plu chez elle. Ça et le fait qu’elle était de la pire espèce niveau maladresse. Chacune de ses bourdes me faisait marrer. Jusqu’à aujourd’hui. Parce que forcément, aujourd’hui, tout était différent. Aujourd’hui, je n’étais plus ce Don Juan bien vivant. Je ne me marrais plus en voyant une femme se prendre les pieds dans le drap en sortant du lit. Tout simplement parce que ça n’arrivait plus. Bon, il y avait Astaria … Mais elle me tapait plus sur le système qu’autre chose ces derniers temps. Okay, elle était enceinte, mais est-ce que c’était vraiment un motif réel pour faire chier les gens comme elle le faisait ? Non, non, je ne crois pas, non. Ce n’était clairement pas une raison pour me prendre tel un punching-ball. Je la laissais déjà me prendre de bien des manières, et je préférerais que ça reste dans cet esprit-là. Donc oui, les maladresses d’Ava auraient pu me remonter un peu le moral après l’enfer que j’avais vécu ces dernières semaines. Cela aurait pu me faire rire, voire même simplement sourire. Mais ce n’était pas le cas, bien au contraire. Elle avait toujours eu le chic pour ne pas prendre de gants, et aujourd’hui elle en aurait bien eu besoin, et en velours même ! Pour bien le clouer le bec comme elle le méritait, je fis rouler mon fauteuil jusqu’à elle. Tiens, prends ça et tourne sept fois ta langue dans ta bouche la prochaine fois ! Bon okay, peut-être que j’exagérais un poil quand même … Après tout, elle ne pouvait pas savoir … On ne s’était pas vu depuis plus d’un an, et la dernière fois et bien … j’étais encore normal.

« Il y a moins à mouler, en même temps … Même si bon, l’image de toi en uniforme mouillé n’est pas ce qu’il y a de plus déplaisant … » Ils s’étaient donnés le mot avec Noam ou quoi ? Sérieusement il y avait certes moins à mouler mais je n’avais jamais reçu de plainte de la part de qui que ce soit en ... enfin bref depuis que ma vie sexuelle avait débuté. Il ne s’en plaignait pas à l’époque d’ailleurs. Même si entre temps j’avais poussé de nulle part, même la pilule n’avait pas d’effet magique sur la poitrine chez moi, je restais la Ava qu’il avait connu il y a un an. Et il restait le même Lawrence qu’il y a un an, plus bougon peut-être, mais le même. Quatre roues ne changeaient pas la personnalité profonde d’un homme. Sauf que bien sûr pour le coup son fauteuil n’arrangeait pas mes histoires, j’avais promis à mon chef un pro pour nous suivre sur le terrain mais là, c’était fichu, je me voyais pas l’emmener en pleine descente, c’était trop risqué, déjà sur deux jambes, alors avec un fauteuil. Bon sang j’étais verte pour lui, je savais que si je lui disais pourquoi j’étais venue réellement il allait se sentir mal, diminué et en colère. Bon sang il attendait ce genre d’opportunité depuis que je le connaissais, et là je lui en apportais une sur un plateau, une seconde avant de la lui enlever. Il y avait de quoi avoir les nerfs. J’aurai pu mentir, prétendre n’être venue que pour lui proposer une nouvelle aventure, un petit coup vite fait, mais j’avais dans l’idée qu’il n’y croirait pas vraiment, j’étais là depuis quelques semaines, il aurait pu facilement deviner que si j’avais eu envie de reprendre notre cinq à sept occasionnel je serai venue plus tôt. « Donc, qu’est-ce qui t’amène ici ? Tu voulais me voir ? » Je hausse un sourcil amusé, bien vu Sherlock. Bon de toute évidence je ne pouvais pas mentir et prétendre être simplement passé, je ne savais pas très bien mentir pour ce genre de chose et puis j’avais eu un ami qui était passé par la case fauteuil, témoigner de la compassion ou de la pitié n’était pas une super idée. Alors autant être franche. « Est-ce que tu veux que je te ménage ou que je sois franche ? » Je finis par lui demander en ôtant ma veste pour la suspendre au porte manteau avant de finir par m’asseoir sur l’un des sièges réservé aux invités en croisant mes jambes. Je ne le quittais pas des yeux. Cherchant à savoir si Superman avait réellement prit du plomb dans l’aile où s’il était encore capable d’affronter la vérité toute nue.  

Je me demandais qu’est-ce qui pouvait bien amener Ava ici. Non pas que je ne sois pas content de la voir … Enfin, même si à peine arrivée, la brunette avait déjà fait une gaffe phénoménale, elle était toujours autant charmante. Et quant à sa gaffe … Disons simplement qu’il y avait déjà eu pire. Comme un ancien ami, qui avait eu l’excellente idée de m’offrir une trottinette pour Noël. Oui oui, une trottinette. Autant dire qu’il avait directement fini sur EBay – la trottinette, pas l’ami, malheureusement – et que lorsqu’il s’en était aperçu, il s’était confondu en excuses. Connard. Mais quel con ! Qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête lorsqu’il a pris la décision de m’offrir une trottinette ? D’une, qui est-ce qui offre ça à Noël ? J’aimerais qu’on m’explique. A un gamin, je veux bien, mais à un adulte ? Et de deux, merde quoi, on n’offre pas une trottinette à un handicapé qui a perdu l’usage de ses jambes ! Donc à côté, Ava me demandant de me lever pour l’accueillir, ce n’était strictement rien. Elle me demanda alors ce qui m’était arrivé. Je lui expliquais brièvement que j’avais voulu jouer au héro, et cela sembla lui suffire. Tant mieux. Je n’avais pas spécialement envie de déblatérer sur le sujet pendant des heures et des heures non plus. Mais elle était forcément ici pour une raison, non ? Pour le moment, elle ne semblait pas vouloir me le dire. Probablement que le fait de me voir en fauteuil lui accaparait ses esprits. C’était fort probable, même. C’était ainsi à chaque fois que je revoyais une personne de mon passé, de toute façon. Voyant qu’elle ne semblait toujours pas aborder le sujet, je lui demandais ce qu’elle faisait ici. « Est-ce que tu veux que je te ménage ou que je sois franche ? » me demanda-t-elle. Cela ne pouvait pas être bon, ça … Ava, ne mettant pas les pieds dans le plat, et préférant demander la permission avant de dire quelque chose ? Cela devait être grave. Je déglutis lentement. « A ton avis ? » prenais-je sur moi. « Franchise, bien sûr. » continuais-je, même si je n’en étais pas vraiment certain. Mais avant qu’elle n’eut le temps de me répondre, j’eus un déclic. Elle était flic, j’étais journaliste. Elle savait que mon rêve était de m’infiltrer dans une enquête. Et forcément, maintenant … Ce n’était plus vraiment d’actualité. « C’est pour une infiltration, hein ? » reprenais-je en baissant la tête. C’était forcément ça, je ne voyais pas ce que cela pourrait être d’autre. Si elle voulait simplement baiser, elle serait venue avant, dès son arrivée à New York. Et à part la baise et le travail … rien ne pouvait justifier sa venue dans mon bureau.

J’avais une politique « anti-mensonge » assez stricte, j’évitais le plus possible raconté des cracks en dehors des missions d’infiltration. Bon excepté à ma mère, mon père et à Noam mais là c’était différent, l’instinct de survie ou plutôt la peur de voir l’un des trois venir coloniser mon appartement pour enquêter sur ma vie, était un moteur puissant de mensonge. C’était différent avec mes amis ou amies. J’étais foncièrement honnête. J’appréciais moyennement qu’on me ménage et j’en attendais de même de leur part. Mais dans le cas de Lawrence j’étais obligé de lui demander quel niveau d’honnêteté il attendait de moi, outre d’avoir été un amant il avait aussi été un ami et je savais que ce qu’il traversait été difficile mais je ne voulais pas le ménager, car son handicap n’était pas un obstacle qu’il ne pouvait pas franchir. Des milliers de gens vivaient bien avec leur fauteuil lui aussi. Je voyais au-delà. J’avais toujours vu au-delà. « C’est pour une infiltration, hein ? » Je hôchais simplement la tête. « J’aurai bien préféré te dire que c’était pour une petite turlute vite fait mais je ne fais pas ça et tu le sais. » Je lâchais dans le but évident d’adoucir la vérité que j’allais lui asséner, sans l’ombre d’une once tact, j’étais démunie de cette qualité et il le savait. « Mon chef voulait que quelqu'un suive une affaire que l’on va débuter, histoire d’assurer au public qu’on joue selon les règles et pour se faire un petit coup de com’. » Je lâchais en essorant ma tignasse entre mes mains, mouillant encore plus ma tenue mais empêchant l’eau de goûter dans mon cou. « Tu suis une rééduc ? » Je demandais à brûle pourpoint. Curieuse et aussi désireuse de savoir s’il avait une chance de remarcher. J’avais un collègue qui était passé par là, c’était long, douloureux et épuisant mais il avait fini par quitter cette chaise roulante. Peut-être en était-il de même pour Law’ ?

Rien qu’en voyant son visage, je savais que j’avais raison. Elle était ici pour une infiltration. Toute ma vie, j’en avais rêvé. M’infiltrer dans une enquête policière, écrire des sujets de fond. Lorsque j’avais rencontré Ava, qui faisait alors ses études, je m’étais dit qu’elle serait mon ticket d’entrée pour ce monde, pour réaliser mon rêve. Et j’avais eu raison, puisqu’elle était à présent là, devant moi, dans mon bureau. Sauf que ce rêve … Il n’était plus vraiment réalisable, au vu de mon état. « J’aurai bien préféré te dire que c’était pour une petite turlute vite fait mais je ne fais pas ça et tu le sais. » Je penchais la tête sur le côté. « Mouais … Ça nous ai déjà arrivé, quand même. » lâchais-je en forçant un petit sourire, qui ressemblait plus à une grimace. J’attendais sa confirmation, juste histoire de l’entendre de vive voix, même si je le savais. « Mon chef voulait que quelqu'un suive une affaire que l’on va débuter, histoire d’assurer au public qu’on joue selon les règles et pour se faire un petit coup de com’. » expliqua-t-elle. J’acquiesçais de le tête. « Oui, c’est une bonne idée. Puis, c’est win-win. Un journaliste a l’opportunité de sa vie, et la police a une communication gratuite. » lâchais-je, amer. Voyant l’eau mouiller un peu plus son uniforme, je souris. « T’es sûre qu’une petite turlute, ça t’intéresse pas ? » tentais-je, même si je n’en croyais pas un mot. C’était plus histoire d’alléger l’atmosphère. Après tout, je me doutais bien que la réponse serait négative, de toute façon. « Tu suis une rééduc ? » me demanda-t-elle alors, me faisant froncer des yeux. « Pourquoi faire ? » commençais-je, en haussant des épaules. « J’ai la colonne en miette et je ne sens plus mes jambes. Donc une rééducation … Enfin, ça servirait à quoi ? » reprenais-je après une petite pause. Puis, ne pouvant m’en empêcher, je rajoutais dans un sourire malicieux : « Mais tout fonctionne de ce côté-là, hein … »

Il est vrai que j’aurai aimé que ce soit lui qui nous accompagne sur le terrain. Je savais que je pouvais lui faire confiance, sur le plan professionnel autant que personnel. Je savais comment il travaillait, l’éthique lui tenait à cœur. Elle savait aussi qu’il ne serait pas un frein sur le terrain. Qu’elle pourrait lui faire confiance pour les suivre au cœur de l’action. « Mouais … Ça nous ai déjà arrivé, quand même. » Je lui souris, franchement amusée, son humour, sa manière de toujours répondre à mon insolence me faisait sourire. « Oui, c’est une bonne idée. Puis, c’est win-win. Un journaliste a l’opportunité de sa vie, et la police a une communication gratuite. » Il avait tout comprit. Nous voulions une couverture médiatique percutante, une presse authentique qui relaterait l’enquête, l’arrestation dans toute sa réalité. « T’es sûre qu’une petite turlute, ça t’intéresse pas ? » Je haussais un sourcil intrigué. Il était sérieux là ? Quoi que le fauteuil était sexy, et il restait un des meilleurs amants que j’eu connu. Mais je n’étais pas là pour ça. « Ne me tente pas, c’est difficile de trouver un mec bien pour s’envoyer en l’air dans cette ville quand on bosse 16 heures par jour. » Je souriais en jouant avec mes cheveux. Comme toujours j’étais à moitié sérieuse. Je n’avais jamais eu trop de difficulté à trouver un homme, le problème était de trouver du temps pour le voir. Ma famille passait avant tout. « Pourquoi faire ? J’ai la colonne en miette et je ne sens plus mes jambes. Donc une rééducation … Enfin, ça servirait à quoi ? » Je fronçais les sourcils. « C’est ce que t’as dit le médecin, que tu ne marcheras plus ? Ou bien il y a une chance ... J’ai un ami flic, qui a pris une balle dans la colonne lors d’une intervention. Une chirurgie d’essai et de la rééducation de longue durée lui ont permis de remarcher.... Tu es certain que tu n’as aucune chance de remarcher ? » J’étais curieuse mais pas seulement, je voulais l’aider. Sincèrement. Il avait été mon amant mais surtout mon ami. « Mais tout fonctionne de ce côté-là, hein … » j’éclatais de rire. « je crois que c’est là que je dois t’informer que si tu veux reprendre notre liaison je suis pour, mais que j’ai un père et un frère agent du FBI qui me surveillent depuis mon arrivée ici. Ils pensent que je vais être abusé par un homme de la grande ville. Dire que j’ai grandis à Washington et que j’ai perdu ma virginité il y a des années ! »

Même si sa venue n’était clairement pas la chose la plus drôle qu’il soit – après tout, elle m’offrait l’opportunité de mes rêves, et je ne pouvais plus en profiter – mais elle m’amusait toujours autant. Et j’aimais la taquiner, il fallait bien l’avouer. Si elle m’avait revu l’année dernière … Disons-le franchement, cela ne se serait pas passé de la même façon. J’étais vraiment détestable à ce moment-là. Et venant d’un mec qui, de base, est un emmerdeur qui grogne pour un rien, ce n’était pas peu dire. Mais ce n’était plus le cas aujourd’hui. Bon, j’avais toujours un caractère de merde, mais finalement, j’étais à peu près redevenu l’homme que j’étais auparavant. La drague et le sexe en moins, bien entendu. Mais cela ne me gênait plus de la draguer, et je n’avais pas spécialement peur qu’elle me rejette. Ou du moins, pas à cause du fauteuil. Si je devais bien quelque chose à Astaria, c’était ça. « Ne me tente pas, c’est difficile de trouver un mec bien pour s’envoyer en l’air dans cette ville quand on bosse 16 heures par jour. » Je lâchais un petit rire. « Dis-toi que je suis dans la même situation que toi. Sauf que moi je vais avoir un mioche qui va arriver bientôt, et qui va me prendre le peu temps qu’il me reste. » lâchais-je amusé. Bon, la vérité, c’était que je ne croyais pas un mot de ce que je disais. Enfin si, bien sûr que Little Satan allait le prendre tout mon temps libre, mais cela ne me dérangeait pas, au contraire même. Je ne l’aurais jamais cru. Sérieusement. Moi, avec un gamin ? Eurk. Et pourtant, maintenant je n’avais qu’une hâte : que ma petite princesse vienne au monde. « C’est ce que t’as dit le médecin, que tu ne marcheras plus ? Ou bien il y a une chance ... J’ai un ami flic, qui a pris une balle dans la colonne lors d’une intervention. Une chirurgie d’essai et de la rééducation de longue durée lui ont permis de remarcher.... Tu es certain que tu n’as aucune chance de remarcher ? » me demanda-t-elle après que je lui ai dis que ma colonne était en miette et que je ne sentais plus mes jambes. « J’ai tenté une opération … Lorsque je suis arrivé à l’hôpital après … l’accident. Mais ça n’a mené à rien. » J’essayais de prendre du recul, mais il fallait bien avouer que, même si je m’y étais habitué, j’avais toujours la haine à propos de tout ça. Tentant d’alléger l’atmosphère qui commençait à se sentir lourde, je la taquinais de nouveau. « je crois que c’est là que je dois t’informer que si tu veux reprendre notre liaison je suis pour, mais que j’ai un père et un frère agent du FBI qui me surveillent depuis mon arrivée ici. Ils pensent que je vais être abusé par un homme de la grande ville. Dire que j’ai grandis à Washington et que j’ai perdu ma virginité il y a des années ! » « S’ils savaient … S’ils savaient … » lâchais-je dans un rire. Ava n’était pas une sainte, loin de là même. Et c’était ce qu’il y avait de bien chez elle. « Mais je crois que je vais m’abstenir. Tout fonctionne de ce côté-là, et je compte bien que ça reste ainsi ! » reprenais-je dans un sourire amusé.

« Dis-toi que je suis dans la même situation que toi. Sauf que moi je vais avoir un mioche qui va arriver bientôt, et qui va me prendre le peu temps qu’il me reste. » Un mioche ? Ola j’avais loupé un sacré chapitre là, non ? La dernière fois que j’avais vérifié le mec était célibataire, d’ailleurs à l’écouter il devait toujours l’être alors ... Ok. « Bah heureusement que je suis pas venue t’informer qu’un mini toi t’attendais dans le hall. Je savais pas que tu avais une régulière. Fille ou garçon ? » J’adorais les enfants, je serai la tante gâteau par excellence, tant que je ne devais pas être celle qui mettrais au monde les dits enfants. J’avais d’autres ambitions, réussir ma carrière avant toute chose et surtout, trouver le type qui survivrait à mon frère, à mon père et à ma mère surtout. Chose compliquée. Mais ce qui m’étonnais c’était qu’il ne me semblait pas le genre à mettre enceinte la première venue. Il devait aimer la nana qui allait lui donner un bébé. C’était bien, il avait quelqu’un sur qui s’appuyer, dans sa situation s’était nécessaire. « J’ai tenté une opération … Lorsque je suis arrivé à l’hôpital après … l’accident. Mais ça n’a mené à rien. » Je fronçais les sourcils. Je n’étais pas médecin mais je savais qu’après un traumatisme, il fallait parfois attendre un peu pour voir la situation évoluée, le temps qu’un éventuel hématome se résorbe. « Et depuis, tu as fait des contrôles. » Je ne lâchais pas le morceau mais je savais que parfois, il suffisait d’un encouragement pour débloquer une situation comme celle-là. « S’ils savaient … S’ils savaient … Mais je crois que je vais m’abstenir. Tout fonctionne de ce côté-là, et je compte bien que ça reste ainsi ! » j’éclatais de rire. « Je crois que tu fais pour le mieux. Mon père se serait un peu le Mosad à lui tout seul quand ça me concerne. Quant à ma mère elle veut me voir épouser un juif et me ranger pour faire des bébés. Autant dire que ce n’est pas prêt d’arriver. » Je le regardais, le sourire aux lèvres. « attention je vais faire un peu de sentimentalisme à deux sous. Tu m’avais manqué Law’, je suis contente d’être venue. Même si ça m’a valu de ruiner une tenue sexy et hors de prix. » je me penchais en avant pour le dévisager. « Peut être que tu pourrais tout de même couvrir cette affaire, au moins au QG et dans les moments de surveillance... avec toute la technologie dont on dispose, tu pourrais être sur le terrain sans y être réellement. » je me disais même que mon chef serait plus enthousiaste à cette idée. Risquer la vie d’un civil l’avait rendu presque retissant à l’idée de faire de la communication sur cette affaire.

« Bah heureusement que je suis pas venue t’informer qu’un mini toi t’attendais dans le hall. Je savais pas que tu avais une régulière. Fille ou garçon ? » dit-elle, me faisant lâcher un rire. « Oui, merci beaucoup ! Un seul me suffit amplement ! Et non, c’est pas comme ça. Enfin si, c’est une régulière, on couche souvent ensemble mais … rien d’autre. Et c’est tant mieux. Je ne suis absolument pas pour l’idée de me marier, fonder une famille et tout le tointoin. » lâchais-je en roulant des yeux. « Quant au sexe … Et bien, même si je lui avais demandé de pas cracher le morceau, elle est vraiment pas discrète. Donc j’ai compris que c’était une fille. » reprenais-je dans un petit sourire. Ma petite princesse à moi. Le sujet dériva alors vers le médical, et je n’aimais pas spécialement cela. Enfin, je savais qu’elle tentait d’aider … mais c’était impossible. Ma colonne était en bouillie, et lorsqu’ils avaient tenté une opération … elle avait lamentablement échouée. « Et depuis, tu as fait des contrôles. » dit-elle. Je secouais de la tête à la négative. « Nop … J’essaye toujours de payer mes factures, donc bon, les contrôles hein. » répondais-je dans un sourire ironique. Essayant de détendre l’atmosphère, je ne pus m’empêcher de faire un commentaire graveleux. En même temps, comment même oser penser s’en empêcher, alors qu’elle était mouillée de la pluie et que des gouttes s’infiltraient dans son uniforme ? Elle était un fantasme à elle toute seule là. Il ne fallait pas trop m’en demander non plus ! Mais elle me refroidit bien rapidement en mentionnant son frère et son père … Hmm, comment dire ? Je l’aimais bien et elle était cool au pieu, mais je tenais trop à mes organes génitaux pour tenter le diable. « Je crois que tu fais pour le mieux. Mon père se serait un peu le Mosad à lui tout seul quand ça me concerne. Quant à ma mère elle veut me voir épouser un juif et me ranger pour faire des bébés. Autant dire que ce n’est pas prêt d’arriver. » Je lâchais un petit rire. « Aaaah la famille … Fais comme moi ! Et tu verras, quand tu seras l’hôpital à la suite d’un attentat, ils ne t’enverront même pas une carte postale ! » raillais-je amer. Quelle bande de cons. Et dire que je m’étais déplacé pour l’enterrement de mon père. Merde quoi, j’étais même resté un an auprès d’eux pour les soutenir. Connards. Qu’ils aillent au diable et que j’entende plus jamais parler d’eux ! « Attention je vais faire un peu de sentimentalisme à deux sous. Tu m’avais manqué Law’, je suis contente d’être venue. Même si ça m’a valu de ruiner une tenue sexy et hors de prix. » Je fis un sourire en coin, amusé. « Je fais cet effet à toutes les femmes. Qu’est-ce que tu veux ? » répondais-je d’un haussement nonchalant des épaules, amusé. « Peut être que tu pourrais tout de même couvrir cette affaire, au moins au QG et dans les moments de surveillance... avec toute la technologie dont on dispose, tu pourrais être sur le terrain sans y être réellement. » Je fronçais des sourcils. Est-ce qu’elle me prenait en pitié ? Non, ce n’était pas vraiment le genre d’Ava. Enfin, j’avais envie de croire ça. « C’est réel ? Enfin, ce serait vraiment possible tu crois ? J’ai pas envie d’être un boulet dans vos pattes … Et je ne veux surtout pas attiser la pitié. Donc si c’est ce qui te pousse à me proposer ça … et bien merci, mais non merci. » répondais-je, même si j’avais une forte envie de la prendre dans mes bras pour la remercier.

Revoir Ava me faisait du bien au moral. Nous étions pareil, et même si j’avais changé depuis l’attentat, nous restions à peu près pareil dans notre façon d’être. Bon, bien sûr, à peine arrivée, elle n’avait pas pu s’empêcher de mettre les pieds dans le plat. Mais elle ne serait pas Ava si elle ne l’avait pas fait. «Tu vois le paradoxe dans ce que tu dis, t'es pas prêt à te marier mais pondre un oeuf qui va te sucer le fric jusqu'à sa majorité, ça te poses pas de problème ? » annonça-t-elle, me faisant lâcher un petit rire. « C’est pas vraiment comme si j’avais eu le choix … La première fois qu’on a couché ensemble, on n’avait pas de capotes, et voilà, ça a suffit … Et je n’allais pas non plus la laisser tomber alors qu’elle était enceinte de moi, non ? » lâchais-je en haussant des épaules. Bon, bien sûr, maintenant, l’idée d’avoir ma petite princesse me réjouissait plus que je ne l’aurais cru. Mais ce n’était qu’un bonus. A la base, il s’agissait simplement de faire ce qui était juste, et donc d’être un père pour ce futur enfant. « Je te proposerai bien un mariage blanc mais mon assurance santé est encore plus pourrie que ce qu'on en dit. En gros si je me prends une balle, je serai bien content que papa et maman aient un compte en banque bien approvisionné. » reprit-elle, à propos de l’assurance maladie. « Incroyable quand même … Nous avons des métiers à risques, toi encore plus, et ils sont incapables de nous payer une assurance digne de ce nom. » rayais-je agacé. Heureusement, la conversion dériva vers un sujet un peu plus taquin, et c’était juste ce dont j’avais besoin pour le moment. « Je te laisse imaginer la réaction de tes collègues quand j'ai traversé leur espace de travail pour venir jusque là... Je crois qu'une secrétaire a surement appelé la brigade des meurs. » Je lâchais un rire en imaginant la secrétaire se ruer vers le téléphone en voyant Ava arriver. « Cela ne m’étonnerait absolument pas ! » Et enfin, la raison de sa venue arriva. Bien sûr qu’elle était là pour me proposer une mission d’infiltration. Saleté de merde. C’était mon rêve, depuis toujours, et on me l’arraché. Mais Ava ne sembla pas être de cet avis et me proposa une alternative. Okay, ce ne serait pas mon rêve le plus fou, mais c’était ce qui s’en rapprochait le plus. « Sérieusement, tu penses vraiment que par pitié je prendrais le risque de compromettre notre mission pour que tu puisses nous suivre... Je te propose ça sérieusement, bien sur tu devras surement signer une décharge et tout le tintouin mais vu que mon partenaire doit rester dans le vanne pour veiller sur moi ... Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas y etre aussi. Nous sommes tous équipés de casque avec caméra lorsque l'équipe doit intervenir, tu pourras tout suivre depuis le fourgon quand ils viendront nous serrer ... Je pense que c'est envisageable. » « Ce serait vraiment génial. » avouais-je, en hochant de la tête. «Ta régulière n'y verra pas un problème ? » reprit-elle, me faisant rouler des yeux. « Le jour où une femme aura son mot à dire sur ce que je fais … Ce sera le même jour que la fin du monde. » raillais-je, à cette simple idée.

« Superman faut jamais sortir sans sa cape tu sais, tu risques de t’enrhumer ou de choper une maladie vénérienne ou pire encore ... un bébé. » se moqua-t-elle, me faisant rouler des yeux. En même temps, qui aurait sérieusement pu prédire que je coucherais avec une inconnue dans un ascenseur en panne ? Personne. Enfin si, quelques années auparavant, c’était chose courante – ou plutôt, je stoppais l’ascenseur pour qu’on ne soit pas dérangé – mais maintenant ? Non. Il ne m’était donc pas traversé l’esprit de garder toujours des capotes avec moi, c’est tout. Je haussais des épaules pour seule réponse. Je n’allais pas lui expliquer ça, elle ne comprendrait pas et penserait probablement que j’exagère. « Je pleins ta gosse, tu vas être invivable quand elle aura l’âge de s’envoyer en l’air. » Je lâchais un rire, avant de me renfermer subitement seulement à cette pensée. « Tu penses quoi des couvents ? » lui demandais-je à moitié sérieux. Après tout, vu comment je réagissais déjà avec ma petite sœur, qu’est-ce que ce serait avec ma fille ? Enfin, heureusement, je n’aurais pas à m’en soucier avant au moins … une bonne trentaine d’années. « Protéger et servir, ça ne veut pas forcément dire qu’on doivent bien nous protéger et nous servir, nous. » dit-elle cyniquement à propos de notre couverture santé. « C’est clair … » lâchais-je dans un soupir. Vive les USA ! Bon en même temps, ce n’était pas vraiment mieux à Port Louis … Le sujet dériva vers quelque chose de bien plus plaisant : Ava et ses formes. Forcément, j’avais déjà le regard lubrique à cette simple pensée, et la voir dans son uniforme trempé ne faisait qu’en rajouter. Heureusement qu’elle me connaissait, sinon je me serais probablement pris une gifle rien qu’en y pensant. Et vient enfin la raison de sa venue, que je compris que trop vite. Une infiltration. Mon rêve depuis que j’avais commencé mes études de journalisme. Rêve qui prenait maintenant l’eau, à cause de ce maudit fauteuil ! Mais Ava sembla avoir une idée. Bien sûr, je ne serais pas au cœur de l’action, mais c’était mieux que rien, non ? « Il faudrait que j’en parle à mon chef mais ... Je pense qu’il saura se laisser convaincre. Etrangement je pense que ton fauteuil sera un atout il va penser que cela te freinera mais toi et moi nous savons que ce ne sera pas le cas. » Je roulais des yeux, avant d’acquiescer. En effet, il aurait bien du mal à me contenir, c’était certain. Même si ce ne serait probablement pas une bonne idée que j’intervienne autrement que depuis la camionnette. « Je te signale que tu parles de la mère de ta gosse, elle aura souvent son mot à dire je le crains. Je serais sous couverture pour cette mission, tu n’auras pas souvent à faire avec moi, plutôt avec mon partenaire et l’équipe montée pour l’occasion. Je serai coffrée avec toute la troupe. C’est là qu’on pourra reprendre contact. » reprit-elle. Je lâchais un petit rire, avant de me mordiller les lèvres. « C’est vraiment pas aujourd’hui qu’une femme pourra intervenir dans ma vie. Et puis, je lui dis pas d’arrêter la photographie pour faire un vrai métier, qu’elle n’intervienne pas dans le mien … » commençais-je en haussant des épaules, comme si c’était une évidence pure et dure. Et c’en était une, d’ailleurs, du moins pour moi. « Et donc cela consisterait en quoi, exactement ? » lui demandais-je ensuite, plus que curieux et enthousiaste.

« Tu penses quoi des couvents ? » J’éclatais de rire à cette idée. Je me demandais d’ailleurs si elle n’était pas passée par la tête de mon père ou de mon frère lorsque j’avais été en âge de penser au sexe. Ou de m’envoyer en l’air d’ailleurs. Je pense qu’ils avaient dû se documenter sur quelques établissements. La pauvre gosse. "J’espère sincèrement que tu auras un petit gars finalement, parce que je plein cette pauvre enfant. Peut-être qu’en guise de cadeau de naissance je pourrais offrir à la pauvre gosse des photos dossier de son père ..." Je plaisantais en riant. Je visualisais déjà la scène, moi au chevet de la nouvelle maman me présentant comme une ancienne maitresse du père de son nouveau-né. Ça pourrait être franchement comique. Ou dramatique. Tout dépendait du degré de fureur de la mère de son enfant et partenaire de sexe occasionnel. « C’est clair … » La conversation avait dérivé sur notre couverture sociale et la prise en charge de nos frais médicaux. J’appréciais mon boulot mais, la moindre blessure n’était pas forcément bien couverte. J’aurai aimé pouvoir faire quelque chose pour Lawrence et sa situation, je prenais note mentalement de rappeler mon ancien collègue et de m’enquérir de sa thérapie. « C’est vraiment pas aujourd’hui qu’une femme pourra intervenir dans ma vie. Et puis, je lui dis pas d’arrêter la photographie pour faire un vrai métier, qu’elle n’intervienne pas dans le mien … » Une artiste, ça m’étonnait à peine de lui. J’essayais de me dresser un portrait mental de la jeune femme qui attendait son enfant. Surement une grande brune qui portait des jupes bohème et des chemisiers en coton blanc, une militante du mouvement écolo ou une végétalienne. Je visualisais assez bien la jeune femme en question. Je souriais pour moi-même face à ce portrait mental. Je me demandais si ce serait probant avec la réalité. « Et donc cela consisterait en quoi, exactement ? » La mission. Je me demandais si je pouvais lui en dire plus mais mon chef m’avait demandé de recruté un journaliste, de toute façon il ne finirait pas le savoir... Alors, je pouvais lui dire ce que l’on aurait pu lui communiquer pour le faire saliver et collaborer avec nous. "Je vais infiltrer la mafia....Nous essayons de démanteler leur réseau de prostitution et de blanchiment d’argent. Je vais me faire passer pour une prostituée afin d’avoir accès au club où nous soupçonnons que tout se passe et recueillir des preuves de l’implication d’un homme que le département pense être le cerveau légal de tout cela. Bien sûr tout ceci doit rester entre nous jusqu’à ce que tu puisses publier ton article mais, tu suivras toute l’affaire avec Cooper, enfin Warren, mon coéquipier. Il est casse pieds et grognon mais c’est un bon flic."

« J’espère sincèrement que tu auras un petit gars finalement, parce que je plein cette pauvre enfant. Peut-être qu’en guise de cadeau de naissance je pourrais offrir à la pauvre gosse des photos dossier de son père ... » me dit-elle dans un rire. Je mimais un non en levant mon doigt, tout en accompagnant ce geste de ma tête. « Ma princesse sera parfaite. Et terminera nonne. C’est décidé ainsi, c’est le destin. » reprenais-je à moitié sérieux. Après tout, la simple idée qu’un homme puisse un jour s’approchait d’elle me révulsait. Je connaissais bien les hommes. J’en étais un. Je connaissais tous leurs jeux, tous leurs penchants, tous leurs désirs pervers. Et PERSONNE ne s’approcherait de ma princesse. PERSONNE. Déjà que c’était bien compliqué d’imaginer ma sœur avec un homme, il était hors de question qu’un pervers ne pose ses yeux sur ma future fille. Mais l’important, pour le moment, était de connaître cette mission et quoi il en retournait. Si la question du fauteuil roulant posait réellement problème, et je le savais, Ava avait une bonne idée. Je pourrais suivre la mission de loin. Bien sûr, je ne serais pas au cœur de l’action, tel que je l’aurais souhaité. J’avais toujours rêvé de m’infiltrer dans une enquête policière, et de faire un vrai sujet de fond, un vrai reportage. C’était mon rêve, depuis que j’avais commencé mes études de journalisme. Mais ce n’était plus d’actualité, et tout ce que je pourrais faire, c’était de m’approcher le plus possible de rêve maintenant inatteignable. Quant elle me demanda ce qu’en penserait Astaria, je ne pus m’empêcher de lâcher un rire. Comme si elle pouvait me dire quoique ce soit. Est-ce que, moi, je lui disais de lâcher son appareil et de faire un vrai métier ? Après tout, nous aurions bien besoin de revenus fixes. Mais non, je ne disais rien. Donc qu’elle ne me dise pas comment je devais faire le mien, de métier. Je demandais ensuite plus de détails sur la future mission, sur ce qui se passerait. Sur qui elle allait infiltrer aussi. Bref, un avant-goût. «Je vais infiltrer la mafia....Nous essayons de démanteler leur réseau de prostitution et de blanchiment d’argent. Je vais me faire passer pour une prostituée afin d’avoir accès au club où nous soupçonnons que tout se passe et recueillir des preuves de l’implication d’un homme que le département pense être le cerveau légal de tout cela. Bien sûr tout ceci doit rester entre nous jusqu’à ce que tu puisses publier ton article mais, tu suivras toute l’affaire avec Cooper, enfin Warren, mon coéquipier. Il est casse pieds et grognon mais c’est un bon flic. » m’informa-t-elle. J’étais incapable de savoir à quoi je ressemblais en cet instant, mais j’étais certain de ressembler à un enfant le jour de Noël. Je lui pris le bras pour la faire se baisser et la prendre dans mes bras. Okay, j’étais un poil sentimental. Mais elle m’offrait un rêve d’enfant, donc je ne pouvais pas m’en empêcher. « Merci. » la remerciais-je, avant de déposer un baiser sur sa joue. Puis je fronçais des sourcils un instant, avant de reprendre. « Attends … Tu vas te faire passer pour une prostituée ? Mais … Et si quelqu’un est intéressé par tes services ? » lui demandais-je, inquiet. Parce que j’avais beau faire une supposition, je savais que quelqu’un aurait envie d’elle. Le contraire m’étonnerait fortement.

Je n’avais pas beaucoup d’amies filles quand j’y réfléchissais. Bien sur j’avais été entourée de ma petite bande lorsque j’étais adolescente mais je m’entendais mieux avec les hommes. Ce qui n’était pas bizarre quand on me connaissait, bien que féminine jusqu’au bout des ongles j’avais un côté très garçon manqué, il fallait être un peu masculine pour s’imposer dans un milieu d’hommes. Car à l’OCCB je pouvais compter le nombre de femmes sur les doigts d’une main et trois s’occupaient de l’administratifs et des demandes de surveillance. Je m’entendais bien avec les hommes, comme amants, comme amis, j’avais plus d’amis homme c’était ainsi. Et j’étais heureuse d’avoir pu offrir à Lawrence une chance de réalisé son rêve, rêve qu’il m’avait confié sur l’oreiller. Il allait être père et mènerait une enquête sur le terrain, peut-être pas comme il l’avait imaginé auparavant mais au moins, il pourrait toucher du doigt son rêve. Peut-être cela lui donnerait-il envie de reprendre la thérapie ? De tenter une chirurgie ou un protocole d’essai. Il faudrait que je me renseigne à ce sujet, je pensais que Warren pourrait être un bon interlocuteur pour cela, coincé dans le van de surveillance, ils n’auraient qu’à veiller sur moi et parler de tout cela. « Ma princesse sera parfaite. Et terminera nonne. C’est décidé ainsi, c’est le destin. »  J’éclatais de rire. « Aucune chance alors qu’elle casse la boîte à Kinder alors ... Dommage si elle a tes gênes, ça pourrait être un bon coup. Pauvre gosse, je lui offrirais des sextoy pour ses vingt et un an si elle a les mêmes appétits que toi. » Je me moquais de lui ouvertement et cela faisait un bien fou. Bientôt je devrais renoncer à mes amis et ma famille pour bosser sous couverture, je redoutais ce moment même si c’était ce pour quoi j’avais rejoint l’OCCB. Le calin qu’il me donna me surprit mais je lui rendais chaleureusement. J’étais heureuse de pouvoir le rendre plus proche de ses rêves et puis dans cette histoire c’était donnant donnant, je préférais que ce soit un journaliste en qui j’avais confiance qui assurait le suivit de cette enquête. « Merci. Attends … Tu vas te faire passer pour une prostituée ? Mais … Et si quelqu’un est intéressé par tes services ? » Si ? Je pourrais presque être vexée qu’il pense que ce ne soit qu’une hypothèse. « Je suis le type du « patron » j’ai bon espoir qu’il me garde au club pour jouer les hôtesses ... Autrement je droguerai mes clients, un petit truc dans leur verre, un somnifère et j’aurai plus qu’a feindre l’orgasme à leur oreille pour qu’ils pensent m’avoir sauté. Je suis assez douée pour simuler. » Je lançais goguenarde. Même si en réalité cette partie encore flou du plan me mettait mal à l'aise. Je savais que certains flics sous couverture avait du faire des choses qu'ils ne cautionnait pas. Prendre de la drogue, racketter. C'était le prix à payer et j'étais prête à le faire.  

Parler de ma future fille me rendait réellement enthousiaste. Qui l’aurait cru ? Moi, étant impatient de rencontrer ma petite princesse ? Je ne m’étais jamais imaginé avec des enfants, formant une famille. Et pourtant … Bien sûr, nous ne serions clairement pas une famille traditionnelle. Déjà, parce qu’il n’y avait aucun amour entre Astaria et moi. Ou du moins, pas un amour comme on l’entendait. Je l’aimais, mais simplement en amitié, voire un peu plus fortement maintenant qu’elle portait mon enfant. Mais nous n’étions pas un couple et ne le serions jamais. Le sexe était bien, entendons-nous bien. Et lorsque l’on ne s’engueulait pas, on s’entendait bien, et nous avions des conversations intéressantes. Mais je repensais à Sofia et à ce que j’avais pu ressentir pour elle. Ce que je ressentais pour elle, tout simplement, encore aujourd’hui. Et cela n’était absolument pas comparable. Pourtant, ça, c’était de l’amour. Au point que risquer ma vie pour elle, me retrouver en fauteuil roulant, n’était finalement qu’un moindre mal vu qu’elle était, elle, toujours en vie et en bonne santé. J’étais pathétique, je le savais. Et c’était d’ailleurs pour cela que je ne voulais plus jamais retomber amoureux un jour. « Aucune chance alors qu’elle casse la boîte à Kinder alors ... Dommage si elle a tes gênes, ça pourrait être un bon coup. Pauvre gosse, je lui offrirais des sextoy pour ses vingt et un an si elle a les mêmes appétits que toi. » me dit-elle après que j’ai affirmé que ma princesse finirait par devenir nonne et qu’elle n’en aurait pas le choix. Oh c’est clair qu’il n’y avait aucune chance pour qu’elle casse la boîte à Kinder un jour, c’était certain ! « Si tu veux. Mais aucun homme ne s’approchera d’elle, tu peux en être certain. » Et j’en étais moi-même certain. Après tout, vu comment je réagissais avec ma petite sœur, j’imaginais clairement comment je réagirais lorsqu’il s’agirait de ma fille. Puis le sujet de la mission fut enfin abordé. Et je devais bien avouer que je m’inquiétais pour Ava. Je savais que c’était son métier, je savais qu’il y avait des risques mais … Et si elle tombait sur des pervers ? Comment est-ce que cela se passerait ? Et si quelqu’un était intéressé par ses services de prostituée ? D’ailleurs, il n’y avait aucun « si » possible ici. Car quelqu’un serait forcément intéressé. « Je suis le type du « patron » j’ai bon espoir qu’il me garde au club pour jouer les hôtesses ... Autrement je droguerai mes clients, un petit truc dans leur verre, un somnifère et j’aurai plus qu’a feindre l’orgasme à leur oreille pour qu’ils pensent m’avoir sauté. Je suis assez douée pour simuler. » Je me mordis la lèvre, avant de soupirer. « Et si le « patron » le veut ? Tu comptes le droguer, lui aussi ? Ou … et s’il est du genre pervers à aimer faire mal aux filles avec qui il couche ? » Je ne devrais probablement pas être autant inquiet, mais Ava était mon amie, et je ne voulais pas qu’il lui arrive du mal.

Je le trouvais adorable à se faire autant de soucis pour une petite fille qui n’était pas encore née. Etrangement je n’aurai pas vu Lawrence dans le rôle du papa poule. Bon peut être que l’absence d’engagement entre nous lorsqu’on se voyait de façon « biblique » justifiait ce point de vue. Mais maintenant que j’avais sous les yeux le « futur papa », je ne doutais pas qu’il serait aussi insupportable qu’il le prévoyait avec sa fille. Vraiment c’était étrange de faire coller cette image un peu collet monté au type avec qui je m’étais envoyé en l’air. Etrange mais pas dérangeant. Les « mauvais » garçons finissent toujours pas se ranger pas vrai ? Pour une fois que ce n’était pas une femme qui l’alignait mais un petit bébé. Je trouvais ça charmant. Et puis ce n’était pas comme si j’y perdais au change, il resterait mon ami, le chapitre « chambre-hôtel-sexe-torride-petit-déjeuner » était terminé depuis un certain temps entre lui et moi. C’était bien qu’il devienne papa, il trouverait peut être dans cet enfant la motivation qui lui manquait pour tenter de lutter contre son fauteuil. « Et si le « patron » le veut ? Tu comptes le droguer, lui aussi ? Ou … et s’il est du genre pervers à aimer faire mal aux filles avec qui il couche ? » Etrange, j’avais annoncé il y a peu à mon frangin que je partais en mission, bon par texto et en sous-entendu énorme mais j’avais fait une petite annonce tout de même. Et il n’avait pas semblé aussi inquiet que Lawrence en ce moment. C’était chou, il s’inquiétait pour moi, comme le ferait un ami. Il se préoccupait de moi, de ce qui m’arriverait, quitte à remettre en question une mission qui lui ouvrait pourtant les portes de ses rêves. « Ce n’est pas un serial killer, ni un maniaque sexuel, sinon on m’enverrait pas au feu tu sais. C’est un mafieux mais dans le genre col blanc plutôt ... Il collectionne les aventures. En fait c’est toi... Avec plus de classe. » Je plaisantais en lui souriant. « Je vais gérer, certains agents sont obligés de se droguer pour arriver à donner le change, si je dois passer par là ... Je prendrais sur moi. Mon partenaire à comparer ça à lorsqu’un mec te paye le resto et qu’ensuite tu lui offre le dessert en remerciement. Je sens que vous allez vous adorer tous les deux. »