Kali se trouvait sur la banquise, elle observait au loin plusieurs pingouins et se sentait bien. Elle allait s’approcher un peu plus, il y avait de grandes chances qu’ils s’enfuient mais c’était tant pis. Elle était presque arrivée près d’eux lorsqu’une sonnerie stridente retentit. Il n’en fallut pas plus pour qu’ils s’enfuient, cela suffit également pour que Kaliska ouvre les yeux. Elle n’était pas sur la banquise mais dans son lit, et la sonnerie – ou mélodie appelez ça comme vous voulez – venait du téléphone de Shyann. Elle attrapa son oreiller et le mit sur sa tête, quand elle serait réveiller, il faudrait qu’elle lui explique bien simplement comment fonctionner un téléphone te surtout comment l’éteindre pour ne pas gâcher son si précieux sommeil. « Réponds Shy…. » Elle avait dit simplement cela mais en vérité elle pensait plus tôt quelque chose comme : « Tu fais chier, j’allais toucher les pingouins. » Bien décidée à se rendormir, elle le vit quand même attraper son téléphone et lire ce qui devait être un message. Sa première pensée fut que ce n’était pas possible de mettre une sonnerie aussi forte pour un simple sms, sa deuxième fut de se demander de quoi il s’agissait. Elle lui posa bien vite la question pour être fixée et histoire aussi de savoir à qui elle devrait s’en prendre pour ce réveil. « Hum, rien. C’était rien. » Kali se redressa, en balançant l’oreiller sur le sol. « Rendors-toi mon petit poulet sucré. » Il semblait vouloir ignorer le regard soupçonneux que lui lançait Kaliska parce qu’il prit à la suite de ça le chemin de la douche.

Elle regarda la porte de la salle de bain se refermer et jeta un coup d’œil vague sur le portable. Il n’était plus question qu’elle se rendorme. A priori, elle n’avait aucune raison de douter de ce que venait de lui dire Shyann. Quelques semaines plus tôt elle ne se serait même pas poser la moindre question. Mais depuis qu’il avait ses nouveaux amis, et même s’il ne voulait pas l’avouer, Shyann avait changé. Elle s’apprêtait à tendre la main pour attraper le téléphone quand la porte de la salle de bain s’ouvrit laissant apparaître un Shyann furieux. *C’est pas possible, c’est un extralucide, il a comprit que j’allais prendre son téléphone avant même que je n’amorce le moindre geste.* Mais la raison de la colère de Shyann n’était pas en rapport avec ça. « Putain, Kali ! C’est quoi ce bordel ? Pourquoi il n’y a plus d’eau chaude, merde ? » La politesse dont venait de faire preuve son petit ami n’échappa pas du tout à la jeune femme. Elle fronça les sourcils et se retint de lui répondre sur le même ton que lui. « Je ne sais pas, si tu tournes le bouton de l’eau chaude ça t’aidera peut-être à en avoir. » Elle n’était pas sûre que se moquer de lui était le meilleur moyen de faire les choses mais elle était de mauvaise humeur. Elle ne fit pas plus attention à lui et se rallongea dans son lit.

« Je ne sais pas, si tu tournes le bouton de l’eau chaude ça t’aidera peut-être à en avoir. ». Le ton moqueur de sa petite-amie avait plus eu comme conséquence d’énerver un peu plus Shyann. En imagé, on pourrait voir la fumée sortir de ses oreilles, le regard assassin et le ton rougeâtre. Bien entendu, on était loin de cela… quoique, on pouvait voir naitre chez le jeune homme un regard noir, quasi-assassin qui aurait pu fusiller toutes les personnes qui se trouvaient en face de lui. Un soupir et il se mit à grommeler quelques mots. « Ahah, très drôle. » dit-il d’un air sarcastique. Et à c’est quelques mots, il fit demi-tour, retournant dans la salle de bain. Néanmoins, il n’y resta guère longtemps puisqu’aussitôt, il y ressortit. Toujours sa chère serviette autour de la taille, cachant alors ses parties intimes. De retour dans sa chambre, son premier geste fut de reprendre son téléphone portable en main, regardant avec grand intérêt s’il n’avait pas eu de réponse entre temps. Mais non. Pas de nouveau message à première vue. Alors il le reposa sur la petite table de nuit. Et posa alors enfin son regard sur Kaliska qui lui tournait le dos. En temps normal, il l’aurait rejoint dans le lit, pour lui offrir un doux baiser ou bien un petit câlin. Cela, c’était en temps normal… Là, il se contenta d’un petit haussement d’épaules et se tourna alors vers le dressing où se trouvaient ses habits. Il prit les premières choses qui lui tombèrent sous la main. C’est-à-dire un jean, et un t-shirt. Il enfila alors son t-shirt avant de s’asseoir de manière très grossière dans le lit. Le faisant alors bouger et dérangeant sûrement Kaliska qui était sur le point de s’endormir. Il prit un boxer qui trainait et le mit. « Hum, je sors. Si tu me cherches, t’auras qu’à tenter de me joindre sur mon portable. Okay ? » dit-il. A cela, il anticipait déjà les interrogations douteuses de Kaliska, des « tu vas où ? », « pourquoi tu t’habilles à cette heure si matinale ? ». Marquant ainsi une pause dans sa préparation, qui plus est. Puis il se redressa pour enlever la serviette qu’il jeta sur le lit et se rassit quelques secondes après afin de pouvoir mettre son jean. Sortir à huit heures du matin passé, quelle étrange idée… quelle idée curieuse. Curieuse, douteuse, nommez-la comme bon vous semble à vrai dire.

Kali avait très bien deviné lorsqu’elle s’était dis que la manière dont elle venait de se moquer de lui n’arrangerait en rien la colère de Shyann. Ce dernier lui adressa un regard meurtrier qui n’impressionna en rien la jeune femme. Elle se contenta de froncer les sourcils tandis que celui-ci soulignait de manière très sarcastique le merveilleux humour de la jeune fille. La tête de nouveau sur son oreiller, elle entendit bien qu’il retournait en direction de la salle de bain. Elle n’avait pas oublié sa curiosité mais elle jugea trop dangereux d’essayer de tendre de nouveau la main vers le téléphone du jeune homme. Il agissait avec comme un collectionneur de pierres précieuses agirait avec ses diamants, comme si c’était le trésor le plus précieux qui puisse exister ses yeux. Elle ne savait pas ce qu’il tenait à lui cacher à ce point mais elle devinait juste une chose : ça n’était sûrement pas bon signe. Quoiqu’il en soit, heureusement qu’elle avait définitivement mis de côté son idée de lire le sms reçu un peu plus tôt car le passage que venait de faire Shy dans la salle de bain fut de très courte durée.

Kali ne regardait pas dans la direction de son petit ami mais elle entendit très bien qu’il se saisissait de son téléphone – à nouveau. Décidément, il allait finir par devoir se le greffer sur la main. Il y avait peu de temps de cela encore, il serait venu la rejoindre dans le lit après ça mais là, il n’en fit rien. Elle se tourna pour regarder ce qu’il faisait et eut la surprise de le voir s’habiller en quatrième vitesse. « Hum, je sors. Si tu me cherches, t’auras qu’à tenter de me joindre sur mon portable. Okay ? » Nouveau froncement de sourcil de la part de la jeune femme. Non, elle n’était pas du tout okay mais elle n’était pas certaine que ce qu’elle pourrait dire aurait de l’importance. C’est ainsi qu’ »encore une fois, elle choisit d’employer un ton moqueur. « Il y a le feu quelque part ? » Elle se redressa et sortit finalement du lit. Elle s’appuya alors contre la porte de la chambre lui bloquant ainsi le passage. « Enfin même si c’était le cas, tu n’es pas pompier que je saches. Enfin, à moins que ça aussi tu me l’aies caché. » Elle lui lança un regard inquisiteur sans bouger de sa place. Cette fois, il ne fuirait pas la confrontation.

Après ces quelques paroles, Shyann ne prêta plus réellement attention à sa petite-amie qui se trouvait encore dans le lit. Il enfila furtivement son pantalon, et boucla sa ceinture très rapidement. Et la touche finale de son habillage : les chaussettes, très important les chaussettes. On le sait tous cela. Le jeune homme se leva alors et fit quelques pas jusqu’à la petite table de nuit pour récupérer son portable en main propre. Et vint alors le moment où Kaliska décida de sortir du lit, enfin. Et se mit à marmonner quelques paroles. « Il y a le feu quelque part ? ». Bien entendu, elle se voulait sûrement moqueuse, une nouvelle fois, et comme à son habitude depuis un certain temps, cela ne faisait pas rire Shyann. Cela ne le faisait pas du tout rire. Alors il lui lança un petit regard noir, sûrement pour lui faire remarquer qu’elle aurait mieux fait de s’abstenir de parler ou quelque chose comme cela. Et voilà qu’elle sortit du lit, se précipitant vers la porte de la chambre. Shyann, qui venait de ranger son portable dans sa petite sacoche, secoua légèrement la tête. Que s’apprêtait-elle à faire ? Voilà bien là ce qu’il pouvait se demander à cet instant précis. « Enfin même si c’était le cas, tu n’es pas pompier que je saches. Enfin, à moins que ça aussi tu me l’aies caché. » lança-t-elle une nouvelle fois à travers la chambre. Shyann qui s’apprêtait à sortir fut gênée alors par Kaliska qui se trouvait au beau milieu du passage. « Ouais, c’est cela. Je me suis trouvé une nouvelle vocation. Pompier. » dit-il sarcastiquement. Et il s’approcha doucement d’elle. « Bon allez, tu bouges, maintenant ? » répliqua-t-il aussitôt. Il dévisagea quelques secondes la jeune femme qui se trouvait face à lui et qui avait surtout l’intention de ne pas bouger de sa place. Alors il resta quelques secondes, quelques minutes, ainsi. Ainsi, debout, face à face de la jolie Aixeres. Un silence qui se brisa par un raclement de gorge de la part de Shyann. « Allez vas-y, dégage de là, Kali ! » lui dit-il. Puis, arrivé à sa hauteur, il la prit par le bras et la poussa doucement de façon à lui faire comprendre qu’il ne compterait pas rester ici. Bien qu’elle en ait décidé autrement.

Visiblement, l’humour de Kaliska et son ton moqueur n’était pas du goût de Shyann ce qui n’était pas du tout la jeune fille. Certes, elle n’était pas vraiment drôle mais le fait était que son petit-ami semblait avoir bannit le mot rire et tout ce qui allait avec de son langage de tous les jours. « Ouais, c’est cela. Je me suis trouvé une nouvelle vocation. Pompier. » Kali leva les yeux au ciel. La seule chose qui pouvait rapprocher Shyann d’un pompier c’était ce qu’il fumait. Après tout, ne disait-on pas fumer comme un pompier ?

Quoiqu’il en soit, la manœuvre que Kaliska avait trouvé pour l’empêcher de s’en aller comme ça marchait bien qu’elle eut l’air d’agacer encore plus jeune homme. Elle fronça les sourcils, il ne s’était tout de même pas attendu à ce qu’elle le laisse partir comme ça sans rien dire ? Ca aurait bien mal la connaître. « Bon allez, tu bouges, maintenant ? » La jeune femme lui lança un regard de défi et s’appuya davantage encore contre la porte. Les minutes qui suivirent ne furent qu’échanges de regard et silence. Ce petit jeu aurait pu durer bien longtemps mais Shyann perdit patience le premier. « Allez vas-y, dégage de là, Kali ! » Bien évidemment, ces paroles n’eurent pas plus d’effets que la première fois mais visiblement très lasse, il ne se contenta pas de ça. Il s’approcha encore d’elle et la tira par le bras pour la pousser de devant la porte. Ca n’avait rien de violent, il avait fait ça doucement mais Kali sentit son cœur se serrer. Que ce soit dans la manière dont il lui parlait ou dans la manière dont il agissait avec elle, Shy n’était plus le même. Elle ne le reconnaissait plus et se demandait même si elle l’avait vraiment connut un jour. Elle se décala de la porte pour le laisser passer. Il pouvait s’estimer heureux, il avait gagné leur confrontation laissant Kali plus que perdue. Elle attrapa ses vêtements qui traînaient et avant que Shyann ne disparaisse par la porte elle déclara. « Tu sais… le type que t’es là, maintenant, et bien… je ne l’aime pas. Tu ne m’aurais jamais parlé comme ça avant... » Elle s'efforça de garder un ton neutre pour ne pas laisser transparaître ce qu'elle pouvait ressentir mais elle n'était pas persuadée d'y être bien arrivé. Il n'y ferait même pas attention. Elle n’espérait pas que ces paroles le retienne un peu plus longtemps, elle était persuadée qu’il n’en avait rien à faire. Elle s'approcha de la fenêtre à l'autre bout de la pièce et lui tourna le dos pour cacher son visage.

C’était alors victorieux qu’il sortait de cette confrontation contre Kaliska, sa bien aimée. En effet, quelques secondes à peine qu’il fit son geste, celle-ci se déplaça et partit se réfugier au fin fond de la chambre. En effet, c’était auprès de la fenêtre que Kali trouva refuge. En même temps, elle prit la peine d’ajouter quelques mots. « Tu sais… le type que t’es là, maintenant, et bien… je ne l’aime pas. Tu ne m’aurais jamais parlé comme ça avant... ». Voilà ce qu’elle venait de lui dire alors qu’il était sur le point de quitter la chambre. A vrai dire, elle n’avait pas faux dans ses propos. Elle avait même éperdument raison. Après tout où était passé le doux et sensible Shyann d’antan ? Le petit nounours fut troqué pour le grand méchant loup fallait-il croire. Et comment. Comment cela avait-il pu arriver ? Après tout, ce mec, ce pauvre type, il avait tout pour être heureux. Il a tout pour être heureux, oui. Certes, il avait décidé de mettre une croix sur ses études qui s’avéraient être une vraie catastrophe, il enchainait les petits boulots pourris. Les petits boulots de merde, osons-le dire ! Comment. Comment tout cela était-il possible ? Je suis sûr que c’est cette pertinente question qui vint dévorer vos lèvres à cet instant… c’était sûrement bien ce que Kaliska se demandait même. C’était sûrement ce qu’elle se demandait depuis quelques temps, depuis quelques semaines même.
Shyann se contenta d’un haussement des épaules avant de se tourner en direction de la jeune femme qui lui tournait alors le dos. « Tu vas me faire pleurer. Un petit mouchoir, chérie ? » dit-il sous le ton de la raillerie. Et il ajouta : « mais où sont les violons ? ». Bien entendu, il se voulait être moqueur, un brin froid et espiègle… ce qu’il était devenu après tout.

Il fallait croire qu’enfin de compte, lorsqu’elle avait dit ses dernières paroles, elle attendait une réaction de sa part. Elle voulait qu’il la rassure, qu’il lui dise qu’il était toujours le même et qu’il traversait juste une mauvaise passade en ce moment. Elle aurait voulu retrouver le Shyann qui était venu la voir un jour et qui avait chanté sous sa fenêtre. Pourtant, il fallait croire que tout ça était bien révolu. « Tu vas me faire pleurer. Un petit mouchoir, chérie ? » Il était inutile de dire que la jeune femme n’appréciait pas vraiment le ton railleur qu’il venait d’utilisé. Enfin, il eut au moins pour mérite de la faire réagir, elle se détourna, lui lança un regard glaciale et avant qu’elle n’ait pu esquisser le moindre mouvement, Shyann ajouta. « mais où sont les violons ? » La chose dont elle avait le plus envie à cet instant c’était de le frapper parce qu’il l’insupportait au plus au point. Heureusement pour elle, elle n’était pas impulsive car il y avait fort à croire qu’elle aurait regretté son geste. Elle ne doutait pas du fait qu’il n’aurait pas eu beaucoup de scrupule à la refrapper à son tour.

Elle resta là un moment, à le regarder sans bouger. De toute manière il ne bougeait pas non plus. Et puis, au bout d’un moment, elle se décida à bouger de nouveau. « Très bien. » Il n’y avait rien à ajouter à ça. Elle se déplaça jusqu’au lit et attrapa son jean qui traînait. A son tour, elle s’habilla et lui passa bientôt devant. « On se reverra peut-être un jour, si on se croise à l’occasion et que je ne te dérange pas trop à ce moment-là. » A nouveau son ton était très ironique mais elle ne voyait pas comment prendre les choses autrement. Son seul désir à présent était de quitter l’appartement au plus vite. Elle voulait être seule, quelque part où elle pourrait laisser libre cours à ses sentiments. N’importe où ailleurs qu’ici quoi.

Il était devenu cette espèce blessante et agressive, cette bête sauvage incontrôlable. Il fut un temps où on aurait sûrement cru qu’il faisait cela pour se donner un style, un genre. Se donner le genre bad boy à deux balles. Et ce temps là fut fortement révolu, voire même inexistant. Il avait passé du blanc au noir du jour au lendemain, comme si un mauvais sort lui avait été lancé. Dieu que les pseudo-Harry Potter en herbe sont bien nuls à notre époque. Que dieu bénisse celui qui arrivera à jeter le bon sort. Alors notre victime (qui ne l’était pas temps) avança vers le petit couloir, ayant comme ferme attention de quitter cette chambre. A vrai dire, il ne fit qu’un seul vrai pas. Il s’arrêta et se tourna quelque peu confus. Son regard se posa sur Kaliska, sa petite amie, qui avait elle aussi décidée de s’habiller à cette heure matinale. Il haussa légèrement les sourcils, cherchant à comprendre ce qu’il pouvait bien se passer sous la tête de la jeune femme. Alors il resta là sans un mot. Il resta là statique, ne bougeant plus sur place. Ce fut les quelques mots de Kaliska qui le fit se réanimer. « On se reverra peut-être un jour, si on se croise à l’occasion et que je ne te dérange pas trop à ce moment-là. » . Il fronça alors une nouvelle fois les sourcils. S’il ne comprenait pas ce qu’il se passait sous la tête de sa petite-amie, en tout cas une chose est sûre, elle ne semblait pas très réjouie de la situation. Et à vrai dire qui le serait à sa place ? Shyann se tut. Restant sans voix. Et alors qu’elle s’arrêtait à passer devant lui, il la rattrapa. « Hey attend, tu ne vas pas partir comme ça ! Ce serait bien trop simple… » souffla-t-il, avant de reprendre. « Tu me fais quoi là, Kali ? La crise de la petite-amie qui se sent délaissée, c’est ça ? C’est quoi ton problème exactement là ? J’ai fait quelque chose de mal ? Sincèrement si c’est le cas, je ne vois pas du tout ce que ça peut être… Enfin là, je veux juste que tu m’expliques… ». Le ton était ferme, et il n’était pas prêt à lâcher la jeune femme qui avait tenté de se libérer vainement. Il posa son regard neutre sur le visage de Kaliska. Quelque temps auparavant, c’était un petit sourire niais qui s’éprenait de ses lèvres, et puis quelques mots puant le romantisme qui s’échappaient de sa bouche. A croire que c’était fini tout cela…

Elle savait qu’une fois qu’elle aurait quitté l’appartement et qu’elle serait seule, plus rien en l’empêcherait de laisser libre cours à ses larmes. Elle n’aimait pas ça, pleurer, c’était fait pour les faibles et ceux qui se lamentaient sans cesse sur leur sort. Mais là, elle était tellement démunie devant la situation, tellement blessée et mal que c’était la seule chose qu’elle était capable de faire. Malheureusement, Shy ne semblait pas décidé à la laisser en paix. Quand il la rattrapa dans le couloir, Kali se prit à espérer l’espace d’un instant que c’était pou s’excuser. Elle voulait tellement qu’il se soit rendu compte du mal qu’il venait de lui faire, qu’il arrête d’être cette personne cynique et brutale. Malheureusement, cet espoir s’envola dès qu’il ouvrit la bouche. Si la jeune femme n’avait pas eu sa fierté, elle en aurait pleuré. Et même si elle n’attendait que de pouvoir faire ça, elle ne voulait pas lui laisser le plaisir d’assister à ce spectacle. Il ne voyait pas ce qu’il avait fait de mal, c’était incroyable tout de même, était-il vraiment aveugle ? Avait-il changé au point d’assener des paroles méchantes sans même se rendre compte qu’il le faisait ? Il ne voyait pas ce qu’il avait fait de mal, c’était à mourir de rire. Et là, sans vraiment comprendre pourquoi, c’est ce que fit Kaliska. Elle se mit à rire. C’était un rire dénué de toutes joies, un rire nerveux dut à la situation. Et pendant qu’elle riait, la jeune femme sentit que les larmes s’étaient mêlées à son rire. La situation était tellement ridicule, elle était pathétique. Mais elle n’était en rien responsable, c’était de la faute de Shyann qui ne la laissait pas partir, elle était peut-être devenu folle ou tout du moins, elle était peut-être en train de le revenir.

Quand elle prit la parole, elle n’était pas tout à fait calmée et on entendait encore un peu son rire dans ses paroles. « Ca n’a rien de drôle désolé mais, tu ne te rends même pas compte de l’énormité que tu viens de dire. Ca doit être ça le pire je pense. Que tu ne te rendes même pas compte de ce que tu fais de mal… » La dernière phrase qu’elle avait dite avait fait taire son rire définitivement, elle essaya les quelques larmes qui coulaient encore le long de ses joues et reprit d’un ton froid. « Mon problème, c’est toi Shy. La manière dont tu te comporte avec moi, la manière dont tu me parles. Je ne suis pas ton chien au cas où tu ne le saurais pas, encore que, je suis sûre que tu parles mieux aux chiens qu’à moi. » Elle lui lança un regard dédaigneux et soupira. Elle n’avait pas envie de poursuivre cette conversation, elle savait que cela ne servait à rien, il lui répondrait encore d’un ton moqueur et ne la prendrait pas au sérieux, c’était devenu habituel pour lui. «Et tu veux que je te dise ce qui est trop simple ? C’est la manière dont tu fuis toutes conversations en prenant un ton cinglant. Enfin soit, vas retrouver tes potes et laisse moi en paix. »