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R. "Kat" O'Maley & Apollinaria Alekseïevena-De Nassau

Alors que la plupart des New Yorkais trimaient dans le froid, les quelques privilégiés qui pouvait se permettre de quitter la ville à la recherche de vacances, se prélassaient au soleil. C'était le cas d'Apollinaria et Kat. Elles avaient décidé un beau matin qu'il leur fallait absolument des vacances et qui dit vacances dit soleil. Elles avaient passé en revue tous les merveilleux hôtels dans le monde où elles étaient descendues et avaient été séduites pour finalement choisir Hawaï et le Four Seasons Resort Hualalai at Historic Ka'upulehu qui était, bien évidemment un 5 étoiles et le meilleur de l'île. Peut importait le prix de la nuitée, il leur fallait une vue sur l'océan, un restaurant gastronomique, un terrain de golf, plusieurs piscines, des terrains de tennis extérieurs et un centre de remise en forme. C'était le strict minimum vu qu'elles ne comptaient rien faire d'autre que plonger dans une mer divine, se faire masser sous une légère brise et sous 30 degrés. Apo avait préparé sa valise avec délectation : que de maillot de bain, de paréos, de shorts et de petites robes. Quel plaisir de penser au moment où elle les porterait, faisant un pied de nez à la fraicheur matinale de la ville américaine !

Apo et Kat avaient donc pris l'avion et après quelques heures de vol, avaient atterri dans ce paradis sur terre. Apo avait déjà été à Hawaii et savait que cet endroit était sa seconde maison et serait l'endroit parfait pour prendre des vacances bien méritées après une année bien tourmentée. Elle revenait à peine d'un voyage en Europe où elle avait revu ses beaux parents et dans cette rencontre, bien qu'elle fut polie et courtoise, on ressentait les prémices d'une discussion interminable sur ce qu'Apo devait faire. Certes, ils avaient compris que la jeune femme avait eu besoin de prendre du recul suite à la mort d'Alexandr, leur fils et héritier du trône du Luxembourg, qu'elle devait avoir un diplôme en science politique et relations internationales pour avoir une certaine légitimité, mais ils voulaient qu'elle prenne une plus grande place dans la vie luxembourgeoise. Qu'elle que soit cette place, elle devait se faire rapidement. Apo a toujours été très populaire, d'autant plus après la mort de son mari et la famille de Nassau avait besoin de cette popularité. Ils en manquaient et en recherchaient par tous les moyens. Apo savait pourquoi ils l'avaient fait revenir et n'avait aucunement envie de faire la potiche dans ce pays qu'elle chérissait pourtant. Le frère cadet d'Alexandr, qui avait 23 ans, était lui aussi conscient de ce qui était en train de se passer. Ses parents voulaient qu'il se marie pour perpétuer la tradition et la dynastie. Il lui fallait une femme de très bonne société et Apo serait parfaite... Le problème était qu'ils se détestaient, en privé bien sûr, ils ne le montraient pas en public. Mais leur avis ne comptait, en fin de compte, pas beaucoup dans ces jeux de pouvoir et de succession...

Quelques minutes en limousine jusqu'à l'hôtel et le délice fut complet. L'hôtel était parfait, le personnel faisait des pieds et des mains, sachant pertinemment que le compte en banque de ces jeunes femmes étaient bien rempli et leur but étant qu'il se vide dans cet hôtel au maximum... On monta leurs valises pendant qu'elles s'installèrent dans leurs chambres respectives. Apollinaria frappa à la porte de la chambre de son amie, y entra sans attendre de réponse avant de s'allonger sur le lit dans un élan de fatigue. L'avion, ça fatigue ! Elle se releva sur son coude pour s'adresser à Kat. « Bon alors, on va les essayer ces piscines ? Elles nous attendent ! »

Apo soupira. Elle savait que les vacances avec Kat ne rimaient pas forcément avec tranquilité mais plutôt avec soirées et débauche en tous genres. Chaque fois elle espérait que ça changerait et chaque fois elle était déçue. Kat était une fêtarde et pour elle, ce genre d'endroit était parfait pour mettre en application son passe temps préféré. C'est pourquoi elle répondit à son amie avec une voix presque plaintive, tellement habituée à ce genre de conversation. « Kat... T'es sûre que c'est nécessaire les soirées ? Je serai plus pour des vacances tranquilles, tu vois... » Elle n'espérait pas que Kat comprenne son point de vue et s'exclame, enthousiaste, ravie de sa proposition, que c'était génial et qu'il fallait absolument faire ça. Apo se retourna sur le lit, profitant au maximum des draps de soie qui le bordait. Elle ne portait qu'un léger short en lin et un tee shirt blanc laissant transparaître son maillot de bain couleur rouge orangé. Elle était parée pour l'opération spéciale du jour : plonger dans la couleur lagon de la piscine.

Apo se leva prestement avant de fixer Kat. « T'es déprimante Kat. Tu le sors d'où ce maillot ? C'est une ficelle ton truc ! » ajouta-t-elle en rigolant. Pas que Apo ne s'aimait pas, elle et son corps qu'elle bichonnait, mais elle ne comprenait pas comment Kat pouvait être aussi mince et porter ce genre de truc sans que ça ne devienne vulgaire sur elle. Apollinaria alla dans la salle de bain pour s'admirer dans la glace, histoire de se rassurer un peu sur son aspect physique. Quand on est en compagnie d'une aussi jolie fille que Kat, même si on s'appelait Apollinaria De Luxembourg et qu'on n'avait aucun problème d'ego et de confiance en soi, on ne peut pas se permettre de n'être qu'à moitié présentable. La jeune femme tourna sur elle-même et parut rassérénée. Elle n'était pas présentable, elle était parfaite. Certes, pas aussi mince que Kat, mais tout aussi jolie. Tout en s'observant dans la glace, Apo plissa les yeux. Les souvenirs de ces derniers temps revenaient sans cesse quand elle était seule. Elle secoua la tête comme pour effacer tout ça de sa tête. Elle plongea dans ses propres yeux dans le miroir en se disant mentalement que tout allait bien se passer...

Kat se ravisa en remarquant qu'Apo ne semblait pas réellement prête à abandonner le lit sur lequel elle s'était laissée échouer quelques secondes auparavant. « Kat... T'es sûre que c'est nécessaire les soirées ? Je serai plus pour des vacances tranquilles, tu vois... » Le visage de la blonde passa du sourire à la tristesse et elle étira sa bouche vers le bas, faisant une moue déprimée particulièrement enfantine. « Mais... C'est bien aussi de faire la fête ! Juste un peu ! » Elle se trouvait déjà conciliante. Pour Kat, la fête était... primordiale, voir même plus que ça. Plus que tout, elle était passionnée par la danse, ou plutôt imprégnée par elle. C'était dans sa nature, de se secouer sur le rythme de toutes les musiques qui passaient par ses tympans, elle avait l'impression d'être née pour danser. Elle n'avait jamais pris un seul cours conventionnel, devait même le cacher à sa famille, et pourtant elle s'attirait les faveurs de tous ceux qui la voyaient danser. Elle ne savait peut-être pas faire de pointe interminable, mais elle pouvait combattre n'importe qui en ce qui concernait le hip-hop et la street dance. Loin de son univers de princesse, elle avait été adoptée par la communauté métissée des danseurs de rue et s'y complaisait parfaitement. En boîte, elle savait également faire sensation - le souvenir de la soirée d'Halloween, où elle avait ébloui l'assistance avec sa team, lui fit esquisser un nouveau sourire et elle leva les yeux au ciel. Elle allait sûrement devoir se coucher tôt un jour ou deux.

La blonde vit son amie se lever pour lui adresser quelques mots. « T'es déprimante Kat. Tu le sors d'où ce maillot ? C'est une ficelle ton truc ! » Elle baissa les yeux vers sa tunique qui laissait apparaître le deux pièces d'un rose saisissant, et haussa les sourcils pendant qu'Apollinaria se rendait dans la salle de bain. L'anglo-russe secoua la tête, passa sa tête dans l'encadrement de la porte et pouffa. « Chérie, t'es sexy ! » s'exclama-t-elle en la voyant s'observer sous toutes les coutures. Elle entra, prit son bras et lui tendit son sac avant de l'entraîner vers l'extérieur. Il en faudrait peu pour qu'Apo finisse par mourir sur le lit si elle le revoyait, et elle était excitée à l'idée de pouvoir enfin plonger dans l'eau tiède d'une piscine de luxe. « C'est le sport qui me rend comme ça. » répondit-elle finalement alors qu'elle appuyait sur le bouton de l'ascenseur. Elle dansait tellement régulièrement et s'entraînait avec tellement d'acharnement qu'on discernait ses muscles sous la peau de son ventre. Pour effectuer les figures qu'elle osait tenter sur du bitume, il valait mieux être préparé.

Après un passage très rapide à l'accueil sous le regard d'Apo, Kat sautilla jusqu'à elle avec quelques prospectus de soirées et l'entraîna jusqu'à la piscine avant qu'elle n'ai pu protester. Quand elles arrivèrent enfin sur le terrain de l'une des immenses piscines, Kat en eut le souffle coupé : on aurait dit que la piscine n'avait de fin qu'à l'abrupt pente en contrebas ; et en face, l'océan. Le paradis, qu'elle avait dit ! Elle choisit rapidement deux places de choix par rapport au soleil et au calme ambiant, professionnel dans ce domaine également, et étala sans ménagement sa serviette en laissant tomber sa tunique aussi rapidement qu'elle l'avait enfilée. « Je plonge ! » s'exclama-t-elle en sautillant jusqu'au bord de la piscine et de s'agenouiller pour tester l'eau, qui ne la fit que sourire davantage. Elle recula légèrement, se mit en position et sauta avant de fendre l'eau de son corps.

Apollinaria secoua la tête quand Kat dit qu'elle ne voulait faire la fête "qu'une petit peu". Savait-elle vraiment ce que c'était que faire la fête "un petit peu" et s'arrêter avant que tout ne s'emballe ? Finalement, elles prirent leurs clics et leurs clacs et sortirent de la chambre. Apo imaginait avec plaisir la douceur de la piscine qui ne devait que l'attendre. Arrivées dans l’ascenseur, Kat continua de parler. « C'est le sport qui me rend comme ça. » Apo ne put s'empêcher de pousser du bras de son amie en rigolant. « Ce que j'aime avec toi Kat, c'est ta modestie. » Finalement, ces vacances ne s'annonçaient pas si terrible que ça. Rire était un bon début pour oublier ses problèmes, un très bon début même. Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Kat ne put s'empêcher de prendre quelques prospectus à l'accueil, comme elle l'avait annoncé dans la chambre plus tôt. Apo soupira, il allait vraiment falloir qu'elle se batte pour ne pas finir ligotée dans la voiture en direction du bar le plus proche, kidnappée pour aller s'amuser. Apo avait eu son temps d'amusement mais il était révolu. Pas qu'elle fut spécialement vieille. A 22 ans, la plupart des jeunes femmes ne pensent qu'à sortir et à boire mais la condition d'Apo ne le permettait pas. Elle avait fait la tournée de certains bars avec son mari maintenant décédé. Ils s'étaient beaucoup amusés et, à ce moment-là, Apollinaria adorait ces sorties, boire et s'amuser sans compter. Elle oubliait qu'elle était princesse, qu'Alexandr allait avoir le trône du Luxembourg et toutes ces choses qui paraissaient futiles alors. Maintenant, elle avait changé d'avis sur la question et savait que la presse s'en donnerait à coeur joie d'afficher en première page ses déboires. Les journalistes l'avaient soutenue et même décerné je ne sais quel prix de courage pour ce qu'elle a fait après la mort tragique de son mari mais ils cherchaient dorénavant à faire un peu tomber cette image de princesse bien sous tous rapports. D'ailleurs, la relation avec Stanislas commençait un peu à faire cet effet-là et Apo se demandait s'il ne fallait pas arrêter cette histoire bien qu'elle ne soit pas décrire, pour l'un comme pour l'autre, telle quelle. Mais c'était bien trop amusant pour vouloir tout stopper n'est-ce pas ?

Elles se dirigèrent vers la piscine et Apo n'eut même pas un petit sourire. Elle était habituée à ce genre de prestations dans les hôtels et n'en attendait pas moins d'un cinq étoiles. C'était la condition sine qua non à de bonnes vacances. Elle étala avec précaution sa serviette sur un transat avant de s'y allonger pour profiter du soleil qui contrastait tellement avec le ciel gris qu'elles avaient eut à New-York. Elle ferma les yeux jusqu'à ce que Kat prévienne qu'elle plongeait et l'arrosa de ses éclaboussures. Apollinaria se releva à demi, mit ses lunettes de soleil sur son crâne et ouvrit la bouche pour protester. « Eh ! Y en a qui aimerait ne pas recevoir de pluie, sinon je serai restée à New-York ! » répliqua-t-elle avant de sourire. On ne pouvait pas s'engueuler et parler fort dans un endroit aussi paradisiaque qu'Hawaii. Elle posa son portable sur le transat, se releva et s'attacha les cheveux d'un geste preste afin de ne pas les mouiller quand elle serait dans l'eau.

Apo s'assit sur le rebord de la piscine pour balancer les jambes dans l'eau sans pour autant y rentrer complètement. Elle fit courir son regard au loin, observant l'océan qui était d'une beauté à couper le souffle. Soudain, son portable se mit à sonner. When she was just a girl She expected the world But it flew away from her reach so She ran away in her sleep and dreamed of Para-para-paradise, Para-para-paradise, Para-para-paradise Every time she closed her eyes Apo soupira et décida de ne pas répondre. Les gens ne savaient pas qu'elle était en vacances ou quoi ? Finalement, la musique s'arrêta et Apo esquissa un sourire. Les vacances commençaient enfin. Mais l'inconnu qui osait troubler ses vacances ne semblait pas vouloir la laisser tranquille jusqu'à temps qu'elle réponde. Soupirant, Apollinaria se releva et décrocha un ton plutôt sec sans se raviser quand elle comprit qui était son interlocuteur, Nathan, son ex beau frère. « Allô ? Qui ? Oh, je t'ai dit que j'étais en vacances ! T'as vraiment quelque chose de tellement intéressant à me dire qui me tirerait de la vue splendide que j'ai actuellement ? Non ? Bien. » dit-elle avant de raccrocher et de balancer son portable sur son transat, énervée par ce coup de fil.

Kat ne savait pas vraiment comment prendre l'idée de modestie. Parce qu'en soi, elle adorait qu'on pose le regard sur elle, qu'on la remarque, qu'elle fasse ovation. Seulement, elle ne s'arrêtait tellement pas à ça que le physique était pour elle vraiment secondaire. Disons que c'était faire d'une pierre deux coups : si elle faisait du sport, c'était seulement pour entretenir sa passion. C'était gagnant gagnant. Un sourire prit place sur le visage de Kat sous l'eau, la température était absolument parfaite. Elle se laissa glisser par son impulsion jusqu'à plus loin dans la piscine, remontant une fois à court d'air, juste à temps pour entendre la réflexion de son amie. « Eh ! Y en a qui aimerait ne pas recevoir de pluie, sinon je serai restée à New-York ! » Kat pouffa et essuya ses yeux sur lesquels elle n'avait pas posé de maquillage pour retirer les gouttes qui s'était logées sur ses cils. Elle nagea jusq'au bout de la piscine, s'accouda au bord et admira l'océan en rêvassant.

Quand Kat pensait aux responsabilités d'Apollinaria, elle était bien contente de ne pas être à sa place ; ce n'était pas particulièrement méchant, si Apo réussissait à se faire une place, mais Kat ne pourrait jamais soutenir la discipline de la condition de princesse. Elle était d'ailleurs reconnaissante à son frère pour l'avoir amenée à New York et à toute sa famille pour l'écarter le plus possible des affaires sérieuses de la famille. Elle ne voulait vraiment pas se prendre la tête, et elle avait surtout des petites habitudes, comme la danse de rue et la fête, qu'elle n'était définitivement pas prête à laisser tomber pour un titre de plus et un amas de responsabilités et de restrictions barbantes. En plus de ça, elle se trouvait beaucoup trop jeune pour ce genre de choses, pour le coup elle était bien contente que sa famille la lâche sous prétexte qu'elle suivait des études et la laisse faire relativement ce qu'elle voulait puisqu'ils ne la surveillaient pas, du moins pas constamment.

Elle fut sortit de ses pensées par la sonnerie de son amie et chantonna durant la musique, s'étonnant du temps que prenait la jeune femme pour répondre. Intriguée, elle s'arracha à la vision parfaite de l'océan en contrebas pour jeter un regard vers Apollinaria, au moment où celle-ci répondit enfin à l'appel. La blonde entama le visage du retour en nageant silencieusement, la tête en dehors de l'eau, se rapprochant de son amie. Les bribes de la réponse de la jeune femme qu'elle perçut lui fit froncer les sourcils et elle accéléra sa brasse pour arriver à côté d'elle, s'arrêtant pour flotter en secouant doucement les bras et les jambes. Elle lança un regard interrogatif à la brune, l'appuyant finalement de paroles : « Serais-ce l'once d'un nuage dans ce paradis ? Il y a un problème ? » demanda-t-elle en se bénissant d'avoir éteint son propre portable. Dans le cas contraire, elle ne l'aurait sûrement pas lâché, tenant son frère au courant de tous ses faits & gestes & lui faisant de même, ou jetant un oeil l'air de rien au profil facebook de Chris. Elle prenait aussi des vacances de tout ça.

Désolée j'ai pas fait avancer grand chose ><

Apollinaria n'y croyait pas. Il osait l'appeler sur son portable alors qu'ils s'étaient vus la semaine dernière et que leur dernière entrevue s'était plutôt mal passée ? Interloquée, elle resta là, bras ballants, un peu perdue. Elle ne voulait pas savoir ce qu'il avait à dire, ça devait être futile et inintéressant. Qu'est-ce qu'il y avait de si intéressant de toute façon ? En vacances, rien n'est urgent et il sera encore là quand elle reviendra à New-York. Là-bas elle pourra voir de quoi il en retourne pour s'expliquer et l'engueuler une fois de plus quant à son appel impromptu. « Serais-ce l'once d'un nuage dans ce paradis ? Il y a un problème ? » La voix de Kat la fit revenir sur terre et la tira de ses pensées. Apo força un sourire pour qu'elle ne s'inquiète de rien. « C'est rien. Rien ne pourrait troubler la beauté de ce paradis. Notre paradis pour une semaine ! » s'exclama-t-elle, un chouia trop enthousiasme pour paraître crédible. Elle s'en aperçut et était sur le point de répliquer pour se justifier un peu plus quand un léger signal lui parvint aux oreilles, signe qu'un message lui était parvenu.

To : Nathan
« Désolé de t'envoyer un message et crois-moi, je m'en serai bien passé mais il faut absolument que je te parle. On a un problème. »

Apollinaria leva les yeux au ciel tout en soupirant. Il ne comptait pas lâcher l'affaire apparemment... Et c'était quoi ce "on" ? Depuis quand ils étaient un "on" ? Elle s'approcha de la piscine et montra la teneur du message à Kat. Celle-ci le lut et, avant qu'elle ne puisse dire un mot, Apo reprit son portable et et le balança sur son transat. Elle se mit à courir pour plonger dans la piscine. Elle fit la brasse sous l'eau, essayant de rester le plus possible avant de refaire surface en happant l'air. Elle passa ses mains dans ses cheveux pour les plaquer vers l'arrière avant de se rapprocher de Kat. Elle flotta près d'elle, plantant ses yeux dans les siens tout en demandant « T'en penses quoi ? », l'air anodin et presque indifférent. Elle ne voulait pas admettre que son ex beau-frère puisse avoir une influence, quelle qu'elle soit, sur elle. Nathan et elle ne s'aimaient pas et ce n'était pas d'hier. Alexandr avait longtemps essayé de les rapprocher sans comprendre ce qui les animaient dans leurs différends, avant de se raviser, vaincu. Apo non plus ne savait pas pourquoi ils ne s'aimaient pas, peut-être la jalousie de l'une et de l'autre envers Alexandr, mais elle ne faisait aucun d'effort pur changer cela et ces derniers jours, puisqu'ils avaient été obligés de se voir régulièrement, tout cela s'était intensifié... Cette question englobait tant bien le message qu'elle venait de recevoir que la relation qu'elle entretenait avec lui, si elle devait lui répondre, l'appeler, lui dire de la lâcher. Elle aurait voulu que Kat lui dise quoi faire, qu'elle s'y réfère et que tout ce passe bien, enfin.

« C'est rien. Rien ne pourrait troubler la beauté de ce paradis. Notre paradis pour une semaine ! » Kat lui lança un sourire large et s'appliqua à rester à la surface de l'eau, tout de même intriguée par le soudain changement d'attitue de la jeune femme. Elle en rajoutait et même elle semblait le remarquer. De plus, elle se doutait sûrement qu'après des années d'amitié, forcément, Kat avait appris à reconnaître quand Apollinaria était troublée par quelque chose. Et là, ça tapait en plein dedans.

A la base, elle ne voulait pas insister. Si Apo ne voulait pas en parler, même si Kat était dévorée par la curiosité, elle ne lui demanderait pas de quoi il retournait. Elle était comme ça, si Apo ne voulait pas en parler c'était son choix, si c'était vraiment quelque chose de réellement important, elle lui en aurait déjà parlé, du moins l'espérait-elle. Seulement, son amie reçut un message et presque malgré elle, Kat leva le nez et appuya ses bras sur le bord de la piscine pour son sortir le haut de son corps, en attente d'une quelconque information. Lorsqu'Apollinaria s'approcha avec le téléphone pour lui faire lire le message, c'était Noël pour la jeune comtesse. Elle eut le temps de le lire deux fois avant qu'Apo ne reprenne le téléphone et ne le balance, et Kat se contenta d'abord d'un profond « Hmm... », signe qu'elle réfléchissait. Elle n'avait jamais vraiment connu ce Nathan, mais elle avait assez de connaissance de la vie d'Apo pour savoir qu'il était le frère de son défunt mari, détesté par la jeune femme. Le message semblait d'ailleurs transmettre que le sentiment était réciproque. Seulement, le reste du message restait un mystère pour elle.

Elle n'avait pas eu le temps d'ouvrir la bouche qu'Apollinaria avait filé sous l'eau. Kat fit une moue déçue et resta donc seule avec ses questions. Un problème ? S'ils avaient des problèmes en ne se parlant que rarement, qu'est-ce que ça serait sur le long terme s'ils devaient se cotoyer ! Au moins, elle trouvait les bons côtés au décès du mari de son amie. C'était un peu gore, mais elle allait trouver le bonheur partout, bon ~ Apo ne tarda cependant pas à nager de nouveau dans sa direction. « T'en penses quoi ? » Kat fit une moue penaude sans savoir quoi dire. « Je sais pas, est-ce que tu sais de quoi il parle ? » demanda-t-elle, curieuse. « Enfin, si il dit que c'est important, peut-être que ça l'est vraiment... » essaya-t-elle à l'aveuglette.

« Je sais pas, est-ce que tu sais de quoi il parle ? » Apo fit la moue en signe de son impuissance et si il y avait quelque chose qu'elle détestait c'était bien ne pas avoir de prise sur son environnement et sur les gens qui le constituait. Pas qu'elle voulait les contrôler mais au moins savoir ce qui pouvait lui arriver, les risques qu'elle encourait en restant dans le même espace qu'eux et savoir à quoi ils pensaient pour pouvoir contrecarrer tout ce qu'ils pourraient dire... « Malheureusement non, sinon je ne me poserai pas la question, tu sais... » Apollinaria se maintenait à hauteur en bougeant bras et jambes tout en réfléchissant malgré elle. Elle n'aimait pas spécialement penser à son beau-frère et surtout en période de vacances alors qu'ils s'étaient vus la semaine dernière et avait eu tout le temps de ne pas se croiser et de ne pas se parler pour éviter de s'engueuler, bien que ce soit leur principale et favorite activité. Ils s'étaient contenus pour cette fois-ci car ses parents et les diplomates luxembourgeois étaient tout le temps dans les parages et l'heure était à l'apaisement, ou presque.

« Enfin, si il dit que c'est important, peut-être que ça l'est vraiment... » Apo fit une nouvelle moue, celle d'une enfant gâtée à qui on aurait enlevé la possibilité de se gaver de chocolats toute la journée. Elle n'avait pas envie de l'appeler et d'entendre sa voix si... énervante. Rien qu'à y penser, elle frissonna de dégoût. « Rien ne peut être important. Pour lui, une nouvelle mannequin est un truc important. Il veut juste pourrir mes vacances. Ouais, ça doit être ça. » Essayant de se persuader, Apollinaria hocha la tête avant de renchérir. « En plus, on s'est vus la semaine dernière, s'il avait eu un truc vraiment important à me dire, il l'aurait fait. Avant ou après qu'on s'engueule, au choix ! » Elle rit, se remémorant les longues et interminables disputes qui pouvaient les animer à chaque fois qu'ils avaient le malheur de se croiser.

Et puis, finalement, elle repensa à cette fameuse discussion, un soir, entre ses beaux parents, Nathan et elle. Ils dînaient tranquillement quand la famille royale entreprit un discours à leur fils sur la nécessité, de plus en plus pressante, pour lui de se marier. Ils énonçaient les qualités que la future mariée devait avoir pour oser prétendre au trône du Luxemmbourg : l'intelligence, la beauté, le charisme, une descendance digne de ce nom... Avant de nommer celle qui, à leurs yeux, représentait au mieux tout cela : Apollinaria. « Quoique... C'est peut-être important. » Elle se mordit la lèvre, ne sachant pas si elle voulait et devait continuer. Elle se tourna vers Kat, son amie d'enfance, celle à qui elle racontait tout, elle ne pouvait pas lui cacher quelque chose d'une si grande ampleur et qui pourrait influencer la vie future d'Apo. « Mes... ex beaux-parents ont lâché une bombe la semaine dernière quand je suis allée à Luxembourg. Ils voulaient que Nathan se marie et... ils ont pensé à moi... »

« Malheureusement non, sinon je ne me poserai pas la question, tu sais... » C'était un bon point. Seulement, on ne pouvait reprocher à Kat d'essayer, elle faisait avec peu d'informations et elle n'avait jamais été qualifiée, exactement, de grande penseuse. « Rien ne peut être important. Pour lui, une nouvelle mannequin est un truc important. Il veut juste pourrir mes vacances. Ouais, ça doit être ça. » Seulement, même si elle n'avait pas de talent de déduction particulier, il lui en fallait peu pour comprendre que, contrairement à ce que son amie pouvait bien dire, elle était intriguée, voir légèrement inquiète par ce que son ex beau-frère pouvait bien avoir à lui dire. « En plus, on s'est vus la semaine dernière, s'il avait eu un truc vraiment important à me dire, il l'aurait fait. Avant ou après qu'on s'engueule, au choix ! » Kat sourit devant le rire d'Apo ; elle n'avait pas de mal à imaginer de scène de ménage entre les deux, et se rapprocha du bord de la piscine pour y laisser s'accrocher ses doigts fins et ainsi rester à la surface sans avoir à patauger dans l'eau.

« Quoique... C'est peut-être important. » Kat reporta son attention sur Apollinaria en fronçant les sourcils, intriguée. Apo était soudainement redevenue sérieuse, et Kat s'intalla plus confortablement en posant son coude sur le rebord et en lançant un regard interrogatif à la brune, qui ne tarda pas à répondre à ses questions. « Mes... ex beaux-parents ont lâché une bombe la semaine dernière quand je suis allée à Luxembourg. Ils voulaient que Nathan se marie et... ils ont pensé à moi... » Kat écarquilla brusquement les yeux et entrouvrit la bouche, choquée. Elle secoua légèrement la tête, pas sûre de comprendre, et se contenta d'abord d'un simple « Oh... » surpris. Elle tenta de retourner la situation dans son esprit, mais elle ne trouva que « C'est... tordu. » à dire devant une Apo qui semblait en recherche d'une réponse capable de l'apaiser. Elle secoua la tête, tentant de se rattraper. « Enfin, tu vois ce que je veux dire, tu étais avec son frère... » reprit-elle en roulant des yeux. « Surtout vu comme vous vous entendez ! » s'exclama-t-elle finalement.

Seulement, et elle le savait aussi bien qu'Apo, la vie parmi les "Grands" n'avait pas exactement les mêmes règles que celles qu'elles suivaient au quotidien. Et si ses ex beaux parents avaient vraiment décidé quelque chose par rapport à elle, même si elle n'avait rien signé qui l'y obligeait, elle y serait tout de même contrainte. C'était juste dans l'usage, ce n'était pas à discuter, et on ne crachait surtout pas sur un trône. En ce qui concernait Kat, elle s'en était plutôt bien sortie de ce côté là jusqu'à présent. A ce qu'elle savait, elle n'avait été promise à aucun enfant de trois ans dans la province lointaine d'un pays de l'Europe de l'Est, et même si elle avait plus d'une fois été réprimandée et punie pour les fréquentations masculines qu'elle avait pu avoir pendant son adolescence, elle n'y avait jamais réellement prêté attention. Elle était une sorte de mouton noir sans vraiment l'être, une âme de rebelle avec un esprit plus raisonné et mesuré, qui la faisait tenter le diable mais ne se brûler qu'un peu avant de retourner à son rang de petite princesse. Soit, elle n'était pas sûre de savoir comment elle réagirait à la place d'Apollinaria. « Qu'est-ce que tu vas faire ? » lui demanda-t-elle alors.

« C'est... tordu. » Apo rit. C'était vraiment le genre de réflexion qui faisait qu'elle aimait Kat. A bien y penser, c'est vrai que tout cette histoire était tordue mais Apo ne le voyait plus vraiment. Elle était dans ce milieu un peu étrange, il fallait en convenir, depuis tellement longtemps qu'elle ne se rendait plus compte des pensées royales qui différaient un peu des gens "normaux". « Enfin, tu vois ce que je veux dire, tu étais avec son frère... Surtout vu comme vous vous entendez ! » Apo essaya de lever les bras en signe de découragement mais elle avait oublié qu'elle était dans l'eau. Elle se laissa couler et envahir par l'eau de cette piscine cristalline. Quand elle ressortit la tête, elle nagea vers le bord où elle se souleva à la force de ses bras pour déposer ses fesses sur le bord de la piscine. « Qu'est-ce que tu vas faire ? » Apo se dégagea le visage en passant ses mains sur ses cheveux tout en fixant au loin l'océan.

Dans un endroit aussi paradisiaque, a-t-on vraiment le droit de parler de choses aussi désagréables ? Peut-on imaginer un avenir aussi noir dont on n'a pas envie ? « J'en sais rien. Et je déteste ça. » dit-elle en ne pouvant empêcher un rire ironique. Apo sans contrôle était une Apo contrariée. « Pour le message de Nathan, je vais laisser courir. Je le rappellerai quand on sera de retour à New-York. Pour ce qui est de ce "mariage"... » ajouta-t-elle en singeant les guillemets avec ses doigts. « Je n'en sais rien. Je suis un peu dépassée, je ne m'attendais pas à ça. Théoriquement, je ne leur dois plus rien mais en pratique... ce n'est pas aussi facile de dire non. » Apo fit la moue et laissa retomber lourdement ses bras contre ses cuisses. « Tu ferais quoi toi, à ma place ? » Elle demandait tout en sachant que ça ne serait absolument pas ce qu'elle ferait. Kat n'était pas réputée pour son conformisme et sa capacité à être une personnalité royale irréprochable selon les critères établis depuis les centaines et les centaines d'années qu'existe la monarchie...

gosh, c'est court désolée mais j'ai du tout refaire après un beug du site

Kat rit en voyant son amie couler et resta dans l'eau un moment pendant que son amie préférait s'asseoir au bord de la piscine. « J'en sais rien. Et je déteste ça. Pour le message de Nathan, je vais laisser courir. Je le rappellerai quand on sera de retour à New-York. Pour ce qui est de ce "mariage"... » Kat hocha la tête. Elle trouvait qu'elle avait raison, après tout elles étaient à Hawaii, elle ne pouvait pas se miner ainsi alors qu'elle était au paradis. La blonde se décida finalement à sortir aussi de la piscine et s'assit au bord près de son amie en prenant appui en arrière sur ses bras pour prendre le soleil. « Je n'en sais rien. Je suis un peu dépassée, je ne m'attendais pas à ça. Théoriquement, je ne leur dois plus rien mais en pratique... ce n'est pas aussi facile de dire non. » Un léger sourire triste pour Apo traversa les lèvres de Kat et cette dernière ferma les yeux en levant la tête vers le ciel. « Je m'en doute bien, oui... » Malgré son attitude détachée et apparemment très intéressée par son bronzage, elle était réellement concernée par cette histoire.

« Tu ferais quoi toi, à ma place ? » lui demanda finalement son amie, faisant ouvrir les yeux à Kat. Elle sembla réfléchir un instant, haussa les épaules et se redressa pour se lever. « D'abord, je prendrais un bon cocktail. » déclara-t-elle en sautillant jusqu'au serveur le plus proche pour s'emparer des deux cocktails qu'il avait sur sa planche. Elle revint et tendit le verre à Apo tout en buvant une gorgée du sien et soupira de satisfaction. « Ensuite... » reprit-elle en s'asseyant de nouveau près de son amie et en laissant son regard couler sur l'eau en réfléchissant. Elle fit la moue, fronça les sourcils. « C'est vraiment un dilemme ce truc... Je sais pas, je pense que... » Elle leva les yeux au ciel avant de goûter de nouveau son cocktails. « Mais tu me demandes ça à moi aussi, je suis pas exactement un exemple ! » Elle adressa un clin d'oeil à son amie. « Je t'avoue que je suis partagée, j'aurais envie de fuir par rapport à l'idée d'épouser quelqu'un que je n'apprécie même pas, mais... en même temps, je te comprends quand tu dis trouver ça difficile de dire non... » Elle pencha la tête sur le côté et finalement, reporta son attention sur son amie. « Tu devrais peut-être peser le pour et le contre ? » lança-t-elle en plaçant ses paumes vers le ciel et en grimaçant.

Putain le seum t'en fais pas,
en plus je vois de quel bug tu
parles il m'a fait le même coup ><
et j'ai fait méga-court aussi pardon

Kat proposa quelque chose qu'elle ne pouvait pas refuser, surtout en vacances : un bon cocktail. Apo eut un rire cependant, tant cette proposition ressemblait à Kat, dans une pareille circonstance. Elle avait sa propre vision des vacances et, bien que sur certains points comme les fêtes, Apo différait, elle avait bon goût. Apo avala une gorgée du cocktail qu'elle lui tendait, avec satisfaction. La fraîcheur lui titilla la gorge avec plaisir. Rien de mieux qu'un verre glacé devant un océan d'un bleu azur pour passer de bonnes et douces vacances. « Mais tu me demandes ça à moi aussi, je suis pas exactement un exemple ! » Apollinaria eut un rire qui en disait long. Si on choisissait quelqu'un d'opposé à Apo, ça pourrait être très bien Kat. Malgré tout, les années et leur ascendance les avaient rapprochées au point de se raconter tout ce qui se passait dans leur vie. Elles étaient en quelque sorte un repère pour l'une comme pour l'autre. Elles étaient restées en contact malgré le tumulte de leurs vies respectives et Apo était heureuse d'avoir su conserver cela. C'était assez rare dans ce monde d'avoir des personnes sur qui compter, alors autant en profiter... « Justement, je ferais le contraire de ce que tu vas faire ! » dit-elle, malicieuse, le sourire aux lèvres.

« Je t'avoue que je suis partagée, j'aurais envie de fuir par rapport à l'idée d'épouser quelqu'un que je n'apprécie même pas, mais... en même temps, je te comprends quand tu dis trouver ça difficile de dire non... » Apo fit la moue avant de fermer les yeux et de se concentrer sur le soleil en proposant son visage à celui-ci. Dit comme ça, ça paraissait vraiment horrible. Ca semblait tellement archaïque et même idiot. Idiot de ne pas dire non à quelque chose qui te rebutait plus que tout au monde. Elle avait épousé Alexandr par amour et ne pouvait concevoir d'avoir à se remarier de sitôt, qui plus est avec son frère qu'elle avait toujours détesté. Et qui dit se marier, dit devoir assurer la descendance au trône du Luxembourg et abandonner tout ce qu'elle avait fait ici, à New-York, que ce soit ses amis, Milo, Stan ou ses études. Autant dire que ce n'était pas son rêve absolu...

« Tu devrais peut-être peser le pour et le contre ? » « Ouais. Contre : Je ne l'aime pas, je ne veux pas me remarier, je ne veux pas redevenir celle qui n'a plus de contrôle sur elle-même et sur sa vie, je ne veux pas abandonner mes études, mes amis, toi et tous ceux que je connais... Et, pour... » Apollinaria fit la moue avant de rouvrir ses yeux et de se tourner vers Kat. « Et toi, alors ? Chris ? » ajouta-t-elle, complice. Kat devait sans doute avoir beaucoup aussi à lui raconter et Apo ne demandait qu'à les entendre...

Du moment qu'on avance

« Justement, je ferais le contraire de ce que tu vas faire ! » Kat réagit en éclatant d'un rire franc. Il était clair qu'elle n'était sûrement pas l'exemple à suivre en ce qui concernait les bienséances. Kat les connaissait, bien sûr, elle avait suivi avec une assiduité forcée les cours de sa grand mère et de ses différents précepteurs, mais ça ne voulait pas pour autant dire qu'elle comptait les respecter. Déjà adolescente, elle avait innondé les rumeurs en s'entichant d'un danseur de rue londonien aux activités douteuses, provoquant une pression folle sur sa famille et une punition une fois l'histoire terminée digne des plus sadiques bourreaux. « Donc tu l'épouserais ? » en déduit-elle avec un regard pétillant de taquinerie.

« Contre : Je ne l'aime pas, je ne veux pas me remarier, je ne veux pas redevenir celle qui n'a plus de contrôle sur elle-même et sur sa vie, je ne veux pas abandonner mes études, mes amis, toi et tous ceux que je connais... Et, pour... » Kat pencha brièvement la tête sur le côté, approuvant silencieusement. Elle ne pouvait qu'appuyer ces arguments si Apo les pensait significatifs, mais elle doutait qu'il n'y ai réellement aucun avantage à devenir la femme de l'héritier du trône du Luxembourg.

Elle allait justement tenter de dénicher quelques bons points après avoir bu une gorgée de son cocktail qu'Apo changea brusquement la tournure de la conversation. « Et toi, alors ? Chris ? » La blonde s'étouffa dans son verre, projetant un peu de mousse sur son nez, et fit les gros yeux en reposant le verre près d'elle, essuyant la mousse d'un revers de la main en toussotant pour faire passer à la fois la boisson et la question. Elle ne voyait absolument pas le rapport entre Chris et le futur peut-être-peut-être-pas mari d'Apollinaria, et la soupçonna donc rapidement de vouloir échapper à plus de discussion sur cette histoire de mariage. Elle passa une main dans ses cheveux et leva le regard vers l'horizon, plissant les yeux pou bloquer les rayons du soleil. « Je sais pas ce que tu entends par "alors ?", mais Chris rien du tout. » déclara-t-elle en grimaçant. Elle haussa les épaules avant de continuer. « Le voyage au Canada ne s'est pas vraiment passé... comme il l'espérait. Du coup, il a encore moins la forme que d'habitude, et je vois pas ce que je pourrais faire... J'ai déjà l'impression d'en faire trop ! » s'exclama-t-elle finalement. Elle était réellement attachée à son ami, et le voir ainsi dévasté par une histoire de famille qui datait de plus de vingt ans, muré dans le silence, la rendait malade.

« Mais il me semble que tu n'avais pas fini ton tableau ! Euuuhm... » reprit Kat comme si c'était désormais à elle que le sujet semblait inapproprié. Elle fit patauger ses pieds dans l'eau un instant. « Héritière d'un trône, ça fait plutôt pas mal sur un CV. Quoique je pense pas que tu en trouves une grande utilité une fois reine... REINE ! Tu deviendrais reine ! » lâcha-t-elle finalement à court d'idées.

« Donc tu l'épouserais ? » Rien qu'à cette pensée, Apo fronça les sourcils et fit la moue. Elle préféra boire une nouvelle gorgée que de répondre. Epouser le frère de son premier mari en secondes noces ? Etrange et peu ragoûtant. Elle n'arrivait pas à croire que ses ex beaux parents (enfin, peut-être beaux parents tout court dans peu de temps) leur avait proposé de se marier pour le bien de tous. Pour Nathan, ça lui apportait le charisme et la solidité qu'il faut à un chef d'état et pour Apo, une nouvelle importance diplomatique internationale et le statut de princesse. Ils gouverneraient ainsi tous les deux, jusque la fin des temps. Rien que d'y penser, elle frissonna malgré la chaleur ambiante. Elles étaient à Hawaii quand même ! Pas de place pour les pensées noires !

Alors qu'Apo avait dévié le sujet en parlant de Chris, Kat parue presque gênée. Apo flaira alors le bon filon, elle ne lui avait pas tout dit, ça sautait aux yeux. Mais elle allait tout lui raconter. Et plus vite que ça ! « Je sais pas ce que tu entends par "alors ?", mais Chris rien du tout. » « C'est ça ouais. » répondit-elle avec la tête de "on me la fait pas à moi". Comme si elle allait engloutir tout cru le fait qu'il ne se passait rien. Kat n'était pas son amie d'enfance à qui elle racontait tout pour rien ! « Le voyage au Canada ne s'est pas vraiment passé... comme il l'espérait. Du coup, il a encore moins la forme que d'habitude, et je vois pas ce que je pourrais faire... J'ai déjà l'impression d'en faire trop ! » Apo fit la moue et se retourna vers son amie. Elle n'avait pas eu tous les détails de cette affaire de Canada mais elle savait que tout cela contrariait beaucoup Kat. Et ce qui la contrariait, contrariait Apo également. « Tu n'en feras jamais trop si c'est ton ami... Ou peut-être même un peu plus... » ajouta-elle dans un sourire malicieux. Elle présenta son visage au soleil, mine de rien. Si Kat essayait de nier, Apo allait sortir les griffes. Elle parlait suffisamment de Chris pour que ça ne soit qu'un simple ami.

Et puis, soudainement, comme l'avait fait Apollinaria quelques instants plus tôt, Kat changea de sujet pour un qui l'atteignait moins. Ainsi, elle montrait qu'elle n'avait pas particulièrement envie de s'étendre sur le sujet Chris. Pour le moment. « Héritière d'un trône, ça fait plutôt pas mal sur un CV. Quoique je pense pas que tu en trouves une grande utilité une fois reine... REINE ! Tu deviendrais reine ! » Apo éclata de rire et l'aspergea d'un coup de pied dans l'eau. « Théoriquement, je serais princesse... Entre autres ! Je te passe les détails de tous mes titres, je ne les connais pas par coeur. Si je devais retenir ceux de Russie et ceux de Luxembourg... » répondit-elle. Il était vrai que les nombreux titres d'Apollinaria devait en faire rêver plus d'un. Elle ne comptait plus de combien de contrées elle était la comtesse ou la duchesse. « Mais ne change pas de sujet. Parle moi de Chris. Raconte moi tout, tu me caches des choses et j'aime pas ça. »

« C'est ça ouais... » Kat ne releva d'abord pas la petite réflexion de son amie pour lui répondre, mais celle-ci ne semblait pas décidée à laisser tomber l'idée de quelque chose de plus que de l'amitié. « Tu n'en feras jamais trop si c'est ton ami... Ou peut-être même un peu plus... » La jeune blonde pencha la tête vers le côté et un léger sourire prit place sur son visage. « Mais qu'est-ce que vous avez tous à penser ça ? Il n'y a vraiment rien de plus entre nous, je l'aime bien c'est tout ! » se défendit-elle rapidement en repensant à son frère qui lui avait fait un sermon en apprenant qu'elle partait avec un garçon qu'il n'avait jamais rencontré et à ses compagnons de danse qui ne cessaient de la taquiner en demandant qui était ce mystérieux garçon qu'elle leur avait amené à une soirée pour partir rapidement en ne prenant qu'un seul taxi.

Pensant que la conversation était terminée, Kat se redressa et se tourna vers son amie pour la regarder pendant qu'elle parlait. « Théoriquement, je serais princesse... Entre autres ! Je te passe les détails de tous mes titres, je ne les connais pas par coeur. Si je devais retenir ceux de Russie et ceux de Luxembourg... » La jeune femme laissa échapper un rire. « C'est déjà pas mal ! » s'exclama-t-elle en levant les yeux au ciel. Elle-même n'était sûrement pas au courant de tous les territoires que sa famille avait récupéré. Elle savait qu'il y en avait beaucoup, avait même suivi des cours avec sa grand-mère sur ça, mais ça ne l'intéressait pas vraiment. Elle avait beau adorer pouvoir se rendre dans l'une des propriétés secondaires des O'Maley ou des King quand elle voulait, ça s'arrêtait là. En plus de ça, toute une partie de sa famille était dans le flou total et elle venait seulement de récupérer, à titres exclusifs pour elle & son frère, les droits de l'entreprise Smirnoff qui avait été récupérée par une firme américaine à la mort de sa mère. Soit, ça faisait de la vodka en plus à la maison. « Mais ne change pas de sujet. Parle moi de Chris. Raconte moi tout, tu me cache des choses et j'aime pas ça. » Kat roula des yeux et adressa un regard accusateur à Apollinaria. Vraiment, qu'est-ce qu'ils avaient tous à croire qu'il se passait quelque chose de plus entre eux !? [Hein ?! Franchement ] « Mais il n'y a rien entre Chris & moi, Apo ! » s'exclama-t-elle une nouvelle fois en riant et en secouant la tête, légèrement nerveuse sans savoir pourquoi. Son regard croisa celui de son amie et elle se calma légèrement ; si il y avait bien quelqu'un avec qui elle pouvait être sincère, c'était elle. Elle posa le verre qu'elle tenait entre ses mains près d'elle et baissa les yeux vers la piscine en reprenant la parole. « Chris est... je sais pas, il est différent. Depuis la première fois que je lui ai parlé, j'ai senti qu'il avait pas... la même vision de moi que la majorité des hommes, et je t'assure que ça fait un bien fou. Et puis, il est gentil, serviable, vraiment adorable, tellement tolérant avec moi ! Je lui en ai déjà fait voir des vertes et des pas mûres, mais il ne se plaint même pas. Il a vraiment... quelque chose, tu vois ? qui fait que j'ai envie de lui faire confiance, parce qu'il a pas une once de méchanceté en lui. » L'ombre d'un sourire triste traversa son visage et dans son esprit apparut la carrure musclée de Bradley, son premier "vrai" petit-ami, à l'époque où elle était encore dans un internat londonien, un vrai garçon des rues, je m'en foutiste, bagarreur, agressif, mystérieux... dangereux. Elle se souvenait de cette époque comme si c'était hier, bien que trois ans soient déjà passés ; pendant le temps qu'elle avait passé avec Bradley, elle s'était totalement coupé du monde, même d'Apo et de son frère sur la fin, tellement elle était devenue dépendante de lui. Quand sa famille avait mis fin à ce qu'ils avaient qualifié de mascarade, Kat n'était vraiment pas jolie à voir. « Mais sincèrement, je ne pense vraiment pas qu'il y ai plus que ça entre nous. » reprit-elle en hochant la tête, faisant disparaître ses mauvaises pensées. « On s'entend bien, c'est tout. » termina-t-elle en haussant les épaules. Elle resta un moment silencieuse avant de reprendre la parole, soudainement intriguée. « Et toi, est-ce que tu me caches un amant ? Ca pourrait être une bonne raison de refuser une couronne, ça ! » s'exclama-t-elle de nouveau.

Kat avait vraisemblablement vraiment envie de lui faire croire que rien ne se passait entre elle et ce fameux Chris, qu'Apo n'avait jamais eu la chance de rencontrer. Apo se disait que, si elle le rencontrait, elle pourrait déceler s'il était accroché à Kat et si elle l'était aussi. Elle avait très souvent demandé à le voir mais ça ne s'était jamais fait, mais elle ne baissait pas les bras. Et toutes les qualités que Kat énumérait la confirmait dans son choix. Il avait vraiment l'air d'être un chic type et le genre de gars qui ne pouvait faire que du bien à Kat, après qu'elle ait rencontré certaines personnes qui ne pouvait pas s'enorgueillir de cela... Malgré tout, Kat cassa tous les rêves de marieuse d'Apo en disant : « Mais sincèrement, je ne pense vraiment pas qu'il y ai plus que ça entre nous. On s'entend bien, c'est tout. » C'est pourquoi Apo fit la moue, déçue avant de répliquer, sourire malicieux aux lèvres. « Ne me fais pas croire qu'il pourrait résister à ton charme légendaire si tu le voulais... » Il faut avouer que Kat n'était pas la personne la plus désagréable de la terre et qu'elle n'avait aucun mal à avoir celui qu'elle voulait. Alors, si rien ne se passait entre eux deux, c'était sûrement que Kat n'avait rien faire pour, Apo ne pouvait voir cela autrement...


Un instant de réflexion suffit à la jeune O'Maley pour changer à nouveau de sujet et en le dirigeant vers Apo. « Et toi, est-ce que tu me caches un amant ? Ca pourrait être une bonne raison de refuser une couronne, ça ! » La jeune princesse eut un rire, tout en déployant sa gorge vers l'arrière, tant l'idée lui paraissait saugrenue. Elle, princesse de Luxembourg, refuser un trône par amour ? Ridicule ! Certes, ça aurait peut-être pu être le cas avant qu'elle ne se marie, mais elle était une personne totalement différente désormais. Elle qui était fêtarde, qui ne se souciait pas vraiment des conséquences de ses gestes, qui sortait avec d'autres gars en même temps qu'Alexandr... Tout cela lui paraissait si loin maintenant ! Et puis, l'"amour", qu'est-ce que c'est réellement ? Et à quoi ça sert ? "A rien" était la réponse d'Apo... « T'es sérieuse ? » demanda-t-elle en riant toujours. Puis, elle se calma tout en pensant à ces dernières semaines qui n'avaient pas vraiment été des plus simples. Elle s'était séparée de Milo il y a quelques semaines sans vraiment lui dire pourquoi et, malgré tout ce qu'elle voulait bien faire paraître, ça avait été beaucoup plus compliqué à gérer. Elle avait rompu tous les ponts car elle commençait à trop s'attacher et qu'elle n'avait pas envie de souffrir de nouveau, comme ça s'était passé avec son défunt mari. Elle avait simplement arrêté de répondre à ses messages, à ses appels, ne voulait plus le voir, créait des stratagèmes pour ne pas le croiser dans les couloirs de Columbia. Tout ça pour ne pas le voir. Elle pensait que c'était le plus simple pour lui comme pour elle de couper ainsi tout contact. Malgré tout, elle ne pouvait s'empêcher de remarquer qu'il lui envoyait beaucoup de messages et que son plan pour que ça ne fasse souffrir personne ne fonctionnait pas vraiment... « C'est le calme plat de ce côté-là pour moi, et tant mieux. Ca fait moins de problèmes à gérer ! » ajouta-elle en ajoutant un sourire qu'elle espérait convaincant.

« Ne me fais pas croire qu'il pourrait résister à ton charme légendaire si tu le voulais... » Kat se contenta de lever les yeux au ciel et resta d'abord silencieuse. Si elle considérait l'éventualité... Même si elle n'avait pas pour habitude d'utiliser son physique, elle n'était pas dupe sur l'effet qu'elle pouvait faire à certains hommes. Sur beaucoup, en fait. Elle se trouvait juste normale, allant même jusqu'à critiquer ses petits défauts, trop habituée à sa tête dans le miroir. Elle ne considérait pas en tout cas posséder de charme légendaire, et en réalité s'en félicitait : le charme, selon Kat, venait tout seul. Elle s'imaginait bien que Chris ne faisait pas exprès d'être charmant, c'était juste qui il était, et c'était Kat qui le trouvait ainsi. « Mais est-ce que j'en ai envie ? » répliqua-t-elle simplement en haussant un sourcil, souriante et détachée. En réalité, la question s'insinuait dans son esprit. Est-ce qu'elle en avait envie ? Elle n'en était pas sûre : Chris était un bon ami, et elle doutait sincèrement lui faire un quelconque effet. En plus de ça, il n'était pas particulièrement son style : elle, elle les aimait bad boy, révoltés, mystérieusement envoûtants... et destructeurs. C'était comme ça, elle savait que c'était cliché mais qu'un blouson en cuir entre dans la salle et elle ne saura plus où se mettre.

« T'es sérieuse ? » Kat hocha pensivement la tête, encore perdue dans ses esprits. Pendant un instant, elle imagina ce que c'était, que d'être avec un homme gentil, quelqu'un qui s'intéresserait réellement à elle pour autre chose que de bonnes parties de jambes en l'air, qui la ferait passer avant un stupide match de basket. Elle soupira et reprit contact avec la conversation, observant une Apollinaria soucieuse et concernée. Kat fronça les sourcils, attendant qu'elle reprenne la parole. « C'est le calme plat de ce côté-là pour moi, et tant mieux. Ca fait moins de problèmes à gérer ! » Nouveau haussement de sourcil. « Je rêve pas, tu viens d'hésiter ! Tu caches quelque chose ! » l'accusa-t-elle comme elle l'avait fait plus tôt. « Et n'essaie pas de m'acheter avec ce sourire. » répliqua-t-elle en souriant à son tour, se redressant pour glisser sa main dans l'eau et éclabousser ses propres cuisses qui commençaient à chauffer sous le soleil.

« Mais est-ce que j'en ai envie ? » Apo leva les yeux au ciel, elle n'allait pas lui faire croire qu'il ne l'attirait pas, ne serait-ce qu'un peu. Peut-être alors qu'il était d'un physique ingrat... Apo esquissa un sourire malicieux avant de répliquer « S'il est d'un physique... disons difficile, je pourrais comprendre. Tu n'as pas une photo, que je me fasse une idée ? » avant de réfléchir quelques instants et de continuer sur la même lancée « En plus, de ce que j'ai compris, il n'est pas comme les autres... » Elle sous entendait bien sûr sa première histoire qui l'avait totalement coupée de ses amis, Apo compris. Cette période avait été compliquée et la jeune princesse ne voudrait pour rien au moins revivre cela. « Ce qui peut être pas mal, non ? » Elle attendait une réponse claire et sans à priori. Si Kat lui jurait qu'il n'y avait rien entre eux et qu'elle ne voulait que ça ne change pas, Apo laisserait tomber l'affaire. Elle avait confiance en elle et elle savait que c'était réciproque. Si Kat était sincère, Apo la croirait et ne ferait plus de sous-entendu. Bien sûr, s'il y avait la moindre hésitation, Apo se jetterait dessus et le laisserait absolument plus tomber...

« Je rêve pas, tu viens d'hésiter ! Tu caches quelque chose ! Et n'essaie pas de m'acheter avec ce sourire. » Apo laissa tomber sa tête en arrière, elle ne pouvait décidément pas cacher la moindre chose à son amie et ça la déprimait. Et Kat lançait la bombe avec le sourire du diable, le nouveau diable, celui qui est blond et qui porte un mini maillot de bain. Apo releva la tête avant de lui offrir le sourire éclatant d'une gamine prise la main dans le sac « Je pourrais t'acheter, c'est vrai ? » avant de redevenir un peu plus sérieuse et d'ajouter d'un ton détaché « J'ai rompu avec Milo. » . Elle porta ses mains dans l'eau pour en prendre et s’éclabousser les épaules qui commençaient à chauffer. « Il fait chaud, hum ? » tenta-elle de l'amadouer, mine de rien.

Ouais, j'pensais que c'était mieux avant la rencontre Milo/Apo vu que je sais pas comment ça va se finir

« S'il est d'un physique... disons difficile, je pourrais comprendre. Tu n'as pas une photo, que je me fasse une idée ? » Kat laissa échapper un rire devant la remarque d'Apollinaria avant de se lever pour aller chercher son téléphone resté dans son sac, près de son transat. Elle se rassit rapidement et réfléchit un instant. Facebook ? Elle avait vu quelques photos priceless sur ce beau petit outil, mais c'est dans sa propre galerie qu'elle se rendit, cliquant sur une photo prise dans l'avion les emmenant au Canada. « Bon, il sourit pas beaucoup mais euh... Il sourit pas souvent, en fait. » commenta-t-elle comme si elle appréhendait les commentaires de son amie d'enfance. Elle fit un aller retour entre l'écran du téléphone et la réaction d'Apollinaria, avant de reposer son regard sur la photo de Chris et de cacher un sourire en haussant les épaules. « Il est normal, quoi ! » dit-elle avant de reprendre à demi-voix en roulant des yeux. « Plus musclé et confortable qu'il en a l'air, quand même. » ne put-elle s'empêcher d'ajouter. « En plus, de ce que j'ai compris, il n'est pas comme les autres... Ce qui peut être pas mal, non ? » Kat leva les yeux au ciel et fit la moue. « Hm, tu peux le dire, il est pas comme Bradley. Personne ne peut être comme lui. Ca n'empêcherait pas ma famille de le refuser exactement de la même fa— » Elle se stoppa dans sa phrase, réalisant qu'Apollinaria, volontairement ou non, avait initié l'idée d'un Chris plus qu'amical tellement profondément dans son inconscient qu'elle s'était imaginée le présenter à son père tout naturellement. Elle fit les gros yeux, lança un regard accusateur à son amie qu'elle ne fut pas sûre qu'elle comprenne, et se contenta de se racler la gorge en fermant la bouche.

« Je pourrais t'acheter, c'est vrai ? » Kat rit de nouveau et éclaboussa son amie pour retirer son sourire hypocrite de son visage. « Certainement pas ! » s'exclama-t-elle avant de reprendre son sérieux. « J'ai rompu avec Milo. Il fait chaud, hum ? » « Aha ! Ouais, soudainement hein ! » répliqua immédiatement la blonde, taquine, avant de faire un signe de tête en direction de son amie pour qu'elle développe. « Allez, tu peux pas me dire juste ça et me laisser sur ma faim, c'est inhumain comme technique. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Elle fronça les sourcils avant de reprendre, aussi sérieuse que tristement honnête. « Enfin, je veux dire... Est-ce que c'est grave ? Tu t'étais... vraiment attachée ? » demanda-t-elle.

T'inquiètes j'ai fait pareil pour Chris

Kat prit son désir pour un ordre et parti chercher son portable pour lui montrer quelques photos du ladit Chris qu'Apo n'avait encore jamais vu. « Bon, il sourit pas beaucoup mais euh... Il sourit pas souvent, en fait. » Apollinaria était intransigeante en ce qui concernait les petits-amis de son amie et comptait lui avouer tout de go si elle le trouvait digne d'elle ou pas. Et elle ne fut pas vraiment déçue. Il était beau garçon et du genre gentil, enfin, il paraissait gentil sur les photos. Et ce genre d'hommes étaient ce qu'il fallait à Kat, bien qu'elle dise le contraire. « Il est normal, quoi ! » Apo bougea sa tête en signe de dénégation. « Normal ? Normal ? Ecoute, Kat, si tous les gars étaient normaux comme ça, il n'y aurait plus de célibataires sur la Terre. » Apo était sérieuse, elle n'était pas du genre à nettoyer la vérité pour l'édulcorer et faire plaisir à Kat. Elle lui trouvait de plus en plus de qualités. « Plus musclé et confortable qu'il en a l'air, quand même. » Un rire s'échappa de la bouche de la jeune princesse. On y était. « Alors, tu avoues ! Il t'a souvent servi d'oreiller à ce que je vois... » insinua-t-elle. Intérieurement, elle jubilait. Elle avait vu juste, il ne la laissait pas indifférent et elle avait remarqué ses muscles. C'était un bon début, un très bon début. « Hm, tu peux le dire, il est pas comme Bradley. Personne ne peut être comme lui. Ca n'empêcherait pas ma famille de le refuser exactement de la même fa— » Un sourire provocateur s'installa sur les lèvres d'Apollinaria. « Ah Ah ! Au risque de me répéter, tu avoues ! Ne me fais pas ces yeux-là, ça ne marche pas avec moi ! »

Kat l'éclaboussa et Apo eut un petit rire, une fois de plus. « Certainement pas ! » « J'en doute ! » Apo balança ses jambes dans l'eau pour se rafraîchir un peu. « Aha ! Ouais, soudainement hein ! » Apo répondit innocemment « Oui, dis donc, c'est bizarre... » Essayer de faire durer le plus longtemps possible la conversation pour qu'elle ne dévie pas sur le sujet qu'elle craignait : telle était le but, mais ça ne marchait pas vraiment... « Allez, tu peux pas me dire juste ça et me laisser sur ma faim, c'est inhumain comme technique. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Apo resta silencieuse, ne sachant pas vraiment quoi répondre et si elle en avait envie. « Enfin, je veux dire... Est-ce que c'est grave ? Tu t'étais... vraiment attachée ? » Elle fronça les sourcils comme si cette idée lui paraissait totalement loufoque. Elle rit un instant, se forçant quelque peu. « Non ! Bien sûr que non ! Kat, il nettoie les douches de Columbia ! Sérieusement ? Tu vois la princesse du Luxembourg sortir avec ce genre de gars ? »

« Normal ? Normal ? Ecoute, Kat, si tous les gars étaient normaux comme ça, il n'y aurait plus de célibataires sur la Terre. » Kat se contenta de lever les yeux au ciel, la réflexion de Kat lui faisant se demander si Chris avait une petite amie. Après tout, ils n'en avaient jamais vraiment parlé, même si pour Kat il était évident qu'il était tellement timide qu'il devrait être exceptionnel qu'il ai réussi à se mettre en couple avec quelqu'un. « Alors, tu avoues ! Il t'a souvent servi d'oreiller à ce que je vois... » Le sourire de Kat s'élargit et elle se maudit intérieurement. C'était l'attitude si fière d'Apollinaria qui la faisait sourire, le fait qu'elle se soit laissée emportée par ses paroles aussi facilement à cause d'elle. « C'est arrivé une seule fois ! » s'exclama-t-elle pour se défendre, se sentant immédiatement coupable. Apo avait le don de lui faire voir sa relation avec Chris d'un tout autre point de vue, et ça la gênait parce qu'elle n'avait pas pensé, avant de poser pied à Hawaii, qu'elle en serait même capable. « Ah Ah ! Au risque de me répéter, tu avoues ! Ne me fais pas ces yeux-là, ça ne marche pas avec moi ! » Kat leva une nouvelle fois les yeux au ciel et se défendit immédiatement. « Je n'avoue rien - du - tout. » déclara-t-elle en se redressant comme si ça allait lui donner plus de légitimité. « Je te l'ai dit, on est juste amis ! » N'est-ce pas ? Peut-être même un peu moins depuis ce fiasco au Canada.


« Non ! Bien sûr que non ! Kat, il nettoie les douches de Columbia ! Sérieusement ? Tu vois la princesse du Luxembourg sortir avec ce genre de gars ? » Kat fit une nouvelle moue en se mordant la lèvre et resta silencieuse, ne partageant pas l'hilarité forcée de son amie. Elle se gratta la tempe, réfléchit un instant et reprit la parole plus doucement et sérieusement que précédemment. « Tu sais, ça veut rien dire. Je n'avoue toujours rien mais, Chris, il a ni titres, ni argent, et si j'en avais envie, ce n'est pas sa situation qui m'empêcherait d'être avec lui. » Elle haussa les épaules, grimaça le temps de chercher ses mots. « Il nettoie les douches de Columbia, en attendant il a le mérite d'être le maître de sa vie, de pas avoir à obéir à des règles stupides en échange de... ça. » fit-elle en désignant leur environnement, la vue, mais voulant signifier tous les privilèges auxquels elles avaient eu droit depuis toutes petites. « Enfin, je dis ça, je dis rien, mais... Ca veut rien dire, est-ce qu'il est bon au lit ? Est-ce qu'il sait cuisiner ? Est-ce qu'il est violent ? Ça ce sont des raisons qui peuvent tout à fait justifier une rupture.» Elle se laissa glisser le long du bord de la piscine pour retomber dans l'eau et prit appui juste à côté de son amie. « Tu sais ce que j'en dis ? Nos parents seront pas toujours là, et quand ce sera à nous de... disons le clairement, diriger le monde ! Le nôtre en tout cas, bah, il ne tiendra qu'à nous de changer les règles, et... je pense que cette discrimination sociale c'est bien le plus grand fléau des nobles comme nous. » dit-elle finalement.

Plus Kat essayait de se justifier et de nier l'évidence, plus Apo prenait plaisir. Elle venait d'avoir la confirmation qui lui manquait et elle n'oublierait pas de le faire noter à chaque fois qu'elle le pouvait jusqu'à ce qu'elle avoue totalement. Elle levait un sourcil qui se faisait de plus en plus ironique au fur et à mesure qu'elle parlait. « Je te l'ai dit, on est juste amis ! » Elle hocha la tête d'un air malicieux, se moquant un peu tout en faisant croire qu'elle acquiesçait. « Mais oui, mais oui. » s'exclama-t-elle d'un ton compatissant tout en tapotant sa main.

« Tu sais, ça veut rien dire. Je n'avoue toujours rien mais, Chris, il a ni titres, ni argent, et si j'en avais envie, ce n'est pas sa situation qui m'empêcherait d'être avec lui. » Un nouveau sourcil ironique se leva. Elle avait beau utiliser le conditionnel, elle avait l'air d'avoir beaucoup réfléchi à la question "Chris". Malgré tout, elle n'y voyait pas d'inconvénients, le trouvant beau garçon et plutôt gentil d'après ce qu'elle avait compris. Du genre qu'il fallait à Kat même si elle le niait. Apo ne répondit rien mais n'en pensait pas moins. Elle se contenta de faire pétiller ses yeux pour lui faire passer le message subliminal. « Il nettoie les douches de Columbia, en attendant il a le mérite d'être le maître de sa vie, de pas avoir à obéir à des règles stupides en échange de... ça. » Apo fronça les sourcils tout en faisant un signe de dénégation de la tête, elle n'était pas d'accord. C'est pourquoi elle reprit la parole, un peu contrariée. « En attendant, il mange quoi, une boîte de raviolis encore en boîte le soir ? Je ne sais même pas s'il prend deux repas dans une journée ! Il souffre d'un manque chronique d'argent, alors je ne trouve pas vraiment que c'est être libre et maître de sa vie ça ! » Puis, se rendant compte du ton de sa voix, elle se mordit la lèvre avant d'ajouter « Tu vois, on a été habituée toutes les deux à... tout ça ! Et... je ne peux pas imaginer quelque chose d'autre. Le temps où je volais des pommes à Odessa me paraît tellement loin ! »

« Enfin, je dis ça, je dis rien, mais... Ca veut rien dire, est-ce qu'il est bon au lit ? Est-ce qu'il sait cuisiner ? Est-ce qu'il est violent ? Ça ce sont des raisons qui peuvent tout à fait justifier une rupture.» Apo hocha finalement de la tête, en accord avec les paroles de son amie. « Je... Je n'ai aucune de ces raisons-là... » dit-elle tout en se rendant compte qu'elle n'avait rien eu de mauvais dans cette relation et que Milo n'avait pas du comprendre ce qui s'était passé, pourquoi surtout. Une brusque vague de remords l'emplit et la jeune duchesse baisse la tête, un peu honteuse. « Tu sais ce que j'en dis ? Nos parents seront pas toujours là, et quand ce sera à nous de... disons le clairement, diriger le monde ! Le nôtre en tout cas, bah, il ne tiendra qu'à nous de changer les règles, et... je pense que cette discrimination sociale c'est bien le plus grand fléau des nobles comme nous. » Elle eut un petit rire avant de relever la tête pour la présenter au soleil. « Tu es tellement naïve Kat. Tu crois vraiment qu'on nous laissera faire ça ? Il y aura toujours un mec caché dans l'ombre pour nous faire revenir aux traditions... »

« En attendant, il mange quoi, une boîte de raviolis encore en boîte le soir ? Je ne sais même pas s'il prend deux repas dans une journée ! Il souffre d'un manque chronique d'argent, alors je ne trouve pas vraiment que c'est être libre et maître de sa vie ça ! » Kat eut un léger mouvement de recul et fronça les sourcils. Elle avait du mal à croire ce qu'elle entendait, bien qu'elle l'ai déjà entendu des dizaines de fois dans la bouche d'autres. Apo disait ça comme si c'était absolument de sa faute si il devait survivre avec ce qu'il réussissait à avoir ; et pourtant, Kat avait passé assez de temps à traîner avec la classe populaire de Londres et de New York pour savoir que la misère ne se choisissait pas. « Tu vois, on a été habituée toutes les deux à... tout ça ! Et... je ne peux pas imaginer quelque chose d'autre. Le temps où je volais des pommes à Odessa me paraît tellement loin ! » Kat resta encore interdite un instant avant de répondre. « Il n'y a pas que l'argent, dans la vie. » Soudainement refroidie, Kat s'appuya sur le rebord de la piscine pour remonter et, une fois debout, saisit une serviette sur son transat qu'elle étala avant de s'allonger dessus, posant son portable sur la petite table adjacente en vérifiant au passage qu'elle n'avait rien reçu de nouveau.

« Tu es tellement naïve Kat. Tu crois vraiment qu'on nous laissera faire ça ? Il y aura toujours un mec caché dans l'ombre pour nous faire revenir aux traditions... » Kat releva la tête vers Apollinaria, toujours près de la piscine, et elle leva les yeux au ciel avant de mettre ses lunettes de soleil. Plus elle en entendait, plus elle était désabusée. Elle sirota une gorgée du cocktail qu'elle avait ramené avec elle avant de reprendre la parole. « Alors tu comptes te laisser dicter tes faits et gestes jusqu'à la fin de ta vie ? » déclara-t-elle peut-être un peu trop froidement. Kat n'était pas du genre à s'énerver facilement, pas même du genre à s'énerver tout court. Il y avait peu de choses auxquelles elle tenait, mais si il y avait bien une conviction qu'elle avait acquis avec le temps, c'était qu'une personne qui n'avait pas plusieurs millions sur son compte n'en étaient pas moins dignes ou même plus méritants que ceux qui les possédaient. Surtout, elle avait une passion pour laquelle elle était prête à outrepasser tous les règlements. « Appelle-moi naïve si tu veux, au moins je m'accroche à ce que je tiens et je ne me limite pas au cadre où j'ai été élevée. » continua-t-elle en haussant les épaules, vexée et déçue.

Apo sentit brusquement Kat se raidir, contrariée. Elle ne comprit pas vraiment ce qui se passait et jeta un regard vers son amie, surprise. « Il n'y a pas que l'argent, dans la vie. » Sa voix était tendue. Elle s'en alla et s'installa sur le transat, distante. Apo leva un sourcil avant de s'exclamer « Bien sûr... » . La jeune femme était habituée à avoir un compte en banque bien rempli mais n'en faisait pas une obsession. Elle se faisait plaisir certes avec des vêtements de marques mais savait faire la différence entre l'importance de l'argent et celle qu'avait ses proches. Elle se souvenait alors de la présence de son père quand son mari fut assassiné qui fut, à sa manière, là pour elle.

FLASH BACK

Tout le monde venait présenter ses condoléances à Apollinaria, si jeune mariée et déjà veuve. Son père, Alekseï l'entraîna dans la pièce où il lui apprenait à se défendre et à se battre comme une digne héritière d'un ancien agent du KGB. D'un ton sérieux, une fois n'est pas coutume, il lui avait fait le discours le plus long qu'elle avait pu entendre de sa bouche. « N'en parle à personne, ce que nous sommes est spécial et doit avoir un traitement spécial. Nous ne pouvons rien changer à notre passé mais nous pouvons modeler notre futur et ton futur, ma chérie, est celui que tu veux, mais pas au vu de tout inconnu. Je te fais confiance et je sais que tu es assez forte pour gérer tout cela. Et n'oublie pas que, quoi qu'il arrive, ta mère avait le cran et le feu d'une princesse qui te caractérise maintenant et que je serai toujours là pour toi. Je ne me fait pas de souci pour ta protection, tu es assez grande pour gérer toi-même les problèmes qui sillonneront ta vie. Même je pense que le plus difficile est derrière toi, fais attention à toutes les tentations qui sont de plus en plus malignes et diversifiées... » Apo avait hoché de la tête, distante. Elle comprenait mais elle savait qu'elle n'en parlerait jamais à personne et était reconnaissante envers son père de ne pas avoir voulu qu'elle en parle à quelqu'un. Son expérience de tueur sans doute qui faisait la différence...

FIN FLASH BACK

Kat aussi avait été là, elle l'avait aidé comme il le fallait pour qu'elle surmonte cette épreuve. Tout l'argent du monde n'aurait rien fait, n'aurait pas aidé. D'ailleurs, pour se vider la tête et quitter le train train du Luxembourg qui lui rappelait tant de mauvais souvenirs, elle était partie faire un voyage humanitaire en Afrique. Elle se rappelait encore des visages souriants des enfants qui étaient heureux d'avoir un nouveau compagnon de jeu. C'était là où elle avait appris les règles du football et avait marqué ses premiers buts, d'ailleurs.

FLASH BACK

« A'o ! Tu viens jouer ? Kewé vient de marquer un but ! Allez, viens ! » Apollinaria sourit avant de relever une mèche de cheveux, laissant une trace de farine sur son visage. Elle préparait un gâteau pour le dîner et elle n'était pas très douée. Pourtant, elle y mettait tout son coeur, mais elle voyait bien que les gens autour d'elle ne forçait un peu à manger ce qu'elle préparait. Elle avait donc décidé de s'y mettre une bonne fois pour toute. Elle commença donc à refuser la proposition du jeune garçon « Non, je ne peux pas, je... » Puis elle s'arrêta et vit le regard pétillant de joie du jeune africain. Comment refuser ? « Bon, cinq minutes alors... »

FIN FLASH BACK

« Alors tu comptes te laisser dicter tes faits et gestes jusqu'à la fin de ta vie ? » Vu comme cela, c'est vrai que ça ne semblait pas vraiment très ragoûtant. Apo se mordit la lèvre et ne répondit rien, balançant ses jambes dans l'eau pour se donner contenance. « Appelle-moi naïve si tu veux, au moins je m'accroche à ce que je tiens et je ne me limite pas au cadre où j'ai été élevée. » Les yeux dans le vague, Apo répondit, tout doucement « Mon père m'a dit une fois :" Nous ne pouvons rien changer à notre passé mais nous pouvons modeler notre futur et ton futur, ma chérie, est celui que tu veux, mais pas au vu de tout inconnu." Et j'aimerai le croire... » Elle réfléchit quelques instants avant de répondre, se tournant vers Kat, toujours installée sur le transat, la mine triste « Je n'ai pas ton caractère Kat. C'est plus simple pour moi de vivre ainsi, de ne pas faire de vagues... Je n'ai pas de réelle légitimité, tu sais... »