La brise faisait craquée la brise et les coups de minuit vibraient sur les murs. C’est là que ton monde commençait. C’est à ce moment que tu commençais à vivre. Comme une bête des ténèbres, une créature sortie de sous terre. Chaque personne se glissait sous deux draps et toi tu ne faisais que les balayer de tes deux pieds, signe d’une parfaite illusion des heures de sommeil non connues. Un sourire malicieux venait se coller se coller à tes lèvres, celui si connu. Mèches rebelles se rabattant proche de tes yeux cachant leur couleur chocolat et la lueur si mystérieuse qui courait à l’intérieur de l’iris. Silencieuse tu périssais sous ta respiration calme et le seul son tressaillant dans la pièce. Ta jambe étirée tu observais une cicatrice qui avait pris sa place sur ton épiderme. Tes mains en frissonnaient rien que de lui toucher, tes souffles saccadés se prolongeait hypocritement jusqu’à ton dos. Les spasmes le bougeaient comme une feuille sur un piquet. La marque rouge était devenue une porte d’entrée pour le liquide rouge vif, une lame sans remord prête lui faire découvrir de nouveau son ouverture. Briquet à la main tu allumais la flamme dansante et fragile la regardant frémir sous tes prunelles pour l’apporter à ta chaire frissonnante. Ton regard avait déjà pris la porte de sortie et la chaleur violente te brûlait. Lèvres cerises attaqués par tes dents blanches immaculés, la source de feu retombait mollement sur le plancher et un soupire s’étirait. Pathétique tu ne peux pas faire les disparaître, marqué pour l’éternité elles devront croiser ton regard froid habituel. Elle n’est pas la seule et tu le sais. Quelque part sur ton cou, ton dos, ton bras, non elles ne sont pas la présence là d’une guerrière. Ton estomac se tort et tu te sens lâche. Déboussolée, ta tête à déjà arrêtée, comme ton cœur qui a dit non. Tu te tords sur le sofa et tu recherche à l’intérieur de ton sac ton paquet de cigarette. La boîte et vide et un petit grognement érafle ta gorge. Ta dose de ta nicotine est en demande, elle court sous toute ta peau en alerte. Tu te balance comme une poupée de chiffon jusqu’à la chambre d’une présence que tu ne sais si elle endormie ou pas. Loin d’être la première fois que tu te retrouve dans le même endroit que cette personne. Presque une routine de prendre le canapé comme lit. Tu te glisse à l’intérieur de la pièce sans demander la moindre permission comme à chaque fois et tu t’avance jusqu’au lit. Tu te glisse sous les draps et tu prends bien le soin de venir coller tes pieds gelée contre la peau bouillante de l’homme juste à cotée. «Tu me pousse pas en bas , je dors là ce soir.» Tes mots se pesaient bien fort et tu enfonçais ton crâne contre l’oreiller. Jeux mystérieux, relation étrange faut croire que tu les collectionnais. Une ne t’avais pas suffise que tu en avais trouvé une autre dans un autre pays. L’inquiétude ne faisait point surface, car tout te paraissait différent. Autant tu avais l’envie de le frapper et de lui jurer tout les mots que tu pouvais, autant que tu voulais te réfugier contre lui comme une vraie créature esseulée. L’illusion sur tes traits ne t’aurais jamais laissé passé ce moindre geste et tu préférais le plongé dans tes sarcasmes et tes rires après avoir refermé la boîte de pandore. Tu lui pinçais un de ses bras en plantant tes ongles dans sa peau, tu pouvais déjà l’entendre broncher sur tes tympans.«Bordel , Paris j’ai plus de clopes t’en as ?» Là n’était pas la question s’il en avait possession, mais bien dès que tu aurais mise la main dessus elle volerait déjà à ta bouche pour se consumer. .«Aller! »

Paris écrasa sa cigarette dans le cendrier posé à ses côtés puis se leva « Je vais me coucher. » Il embrassa son amie sur le front avant de prendre la direction de sa chambre. Si au départ la situation lui avait parût plus que gênante, il s’était rapidement fait à l’idée que Télésia squatte son canapé plusieurs fois par semaine, chose qui avait été tout à fait différente à accepter pour ses parents, à qui il avait dû expliquer avec un millier d’arguments que la petite blonde ne retournerait pas la baraque, ne mettrait pas le feu, ne volerait rien et d’autres trucs, bref, tous ce qu’il fallait dire pour rassurer ses géniteurs.
Ses derniers temps, il adorait encore plus l’avoir près de lui, même si les vannes et les coups qu’elle lui mettait continuaient à pleuvoir, il n’y avait pas de meilleure personne pour le comprendre. Télésia lui permettait de mettre de côté la disparition soudaine de Romy qui avait décidé de le quitter pour une raison complètement absurde. Il avait son lot de problème et broyait du noir toute la journée et contradictoirement, c’était ce petit bout de femme assombrie par ses propres problèmes qui lui donnait l’envie de rester sur Terre.

Il se déshabilla, n’ayant plus que pour seul vêtement son boxer et se glissa sous sa couverture. Le blond commença à s’endormir quand il senti soudainement un léger poids à ses côtés et une couverture qu’on tire. Il ne prit pas la peine de tourner la tête, il savait déjà qui venait de s’allonger à côté de lui, ne laissant échapper alors aucun bruit lorsque les pieds glacés de Télésia venaient de toucher les siens, faisant juste une grimace que personne ne pourrait voir dans le noir qui inondait la chambre. Un sourire se dessina sur le visage du jeune homme à la phrase qu’elle prononça, il avait l’habitude maintenant de se réveiller à ses côtés, ne la jetant hors du lit que pour s’amuser les jours où il n’était pas trop fatigué pour le faire.
Paris sursauta lorsqu’il sentit les ongles de Télésia se planter dans son bras, lâchant alors un petit cri de douleur. « Tu payeras très cher pour ce que tu viens de faire ». Sans répondre à sa question, il se leva et se dirigea vers son jean qui trainait par terre pour en sortir un paquet qui jeta sur le lit, le froid qui régnait dans la pièce le fit courir jusqu’au lit où il s’ensevelit dans la chaleur de sa couette. « Tu m’en allumeras une au passage ». Il appuya sur le bouton de sa lampe de chevet qui diffusa alors une petite lumière sombre dans la pièce, il aura voulu rester dans le noir complet, mais c’était ça ou risquer de déclarer un incendie avec une cigarette qui serait malencontreusement tombée dans le lit.