Pour Chris, le retour à la réalité était dur, et plus que brutal. En se réveillant nu dans son appartement où se trouvait déjà Łucja, le jeune homme était entré de plein fouet dans un cauchemar qu’il n’aurait même pas imaginé quelques heures auparavant. Alors qu’il vivait une histoire d’amour si parfaite avec Kat, qu’il avait l’impression de ne vivre plus que pour elle et qu’il ne supportait pas d’en être éloigné tout longtemps, il avait eu le culot de la tromper. Car oui, c’était bel et bien le mot qui convenait. Chris avait trompé Kat, sans même vraiment s’en rendre compte, presque comme si ça avait été une chose normale. Mais maintenant qu’il prenait conscience de l’ampleur de la chose, il se détestait littéralement. Il lui avait suffit de quelques minutes, de quelques heures pour tout foutre en l’air sans raison. Car il savait où tout cela allait le mener. Kat ne lui pardonnerait jamais ça, parce que c’était impossible. Il était un moins que rien, et si elle décidait de ne plus le voir, Kat aurait raison. C’est d’ailleurs probablement ce qu’elle allait faire, et c’est avec une boule d’appréhension dans le ventre que l’étalagiste avait travaillé toute la journée. Il n’avait pas eu le courage de l’appeler, et préférait de toute façon tout lui annoncer en face. Cela rendrait la tâche encore plus pénible et éprouvante, mais soit. Il n’avait pas tellement le choix, de toute façon.

Après sa journée de travail à la productivité quasi-nulle, Chris décida de rentrer chez lui. En chemin, les mêmes choses trottaient toujours dans sa tête : comment lui expliquer ça ? Comment ne pas la blesser à cause de sa bêtise ? Mais bien évidemment, le jeune homme ne trouvait aucune réponse à ça. Il n’en trouvait aucune parce qu’il n’y en avait tout simplement pas. En arrivant devant la porte d’entrée de son appartement, un réflexe lui fi soulever légèrement son paillasson. En constatant que la clé n’y était plus, il eut la certitude que Kat se trouvait là, juste derrière cette porte, ne s’attendant certainement pas à entendre ce qu’il avait à lui dire. Après avoir lâché un profond soupir, Chris ouvrit la porte et entra dans l’appartement en déposant ses affaires dans l’entrée. Il ne lui fallut pas bien longtemps pour comprendre que, comme elle en avait prit l’habitude, Kat était en train de réviser dans sa chambre. Il se dirigea donc vers la pièce en question, le visage fermé et la peur au ventre.

Et c’est une Kat étalée sur son lit qu’il trouva, le regardant à l’envers avec un large sourire. Il aurait voulu faire de même, mais quelque chose l’en empêchait. « Salut… » Un peu hésitant, Chris s’approcha du lit et s’installa aux côtés de sa petite amie alors qu’elle roulait sur le ventre en lui demandant si ça allait. Dans un geste de pur égoïsme, conscient que c’était certainement la dernière fois qu’il pouvait le faire, Chris se pencha vers elle et lui vola un baiser en caressant doucement ses cheveux. Puis il se redressa et planta son regard droit devant lui. Il prit une nouvelle longue inspiration, et déclara d’un air grave : « J’ai quelque chose à te dire Kat… »

Chris ne s’était jamais senti aussi mal à l’aise et furieux contre lui-même. Et pour cause, c’est bien la première fois qu’il faisait une telle erreur, et qu’il s’apprêter à blesser quelqu’un aussi fort que ce qu’il allait le faire avec Kat. Elle était si jolie, si douce et attentionnée, si… parfaite ! Et il allait la perdre. A cet instant, il se souvint de son ami Milo, et du sourire qu’il avait arboré lorsque Chris lui avait annoncé qu’il sortait avec Kat. D’un air moqueur, il l’avait traité de mec complètement accro, et il n’avait pas eu tort. C’est exactement ce qu’il était. Et il avait le sentiment qu’on allait bientôt le priver de sa drogue, de son oxygène, de tout ce dont il avait actuellement besoin pour être heureux. En réalité, il allait s’en priver tout seul, et c’est ça qui rendait la situation encore plus rageante. Chris n’osait même pas imaginer ce qu’allait devenir sa vie sans elle, sans sa confiance et sa présence, sa peau, son sourire… Alors qu’il se perdait dans ce genre de considérations, il sentit du mouvement à côté de lui et pu bientôt voir sa petite amie s’asseoir sur le bord du lit, juste à côté de lui.

Elle avait compris que quelque chose n’allait pas, qu’il allait lui annoncer quelque chose de grave, il le sentait. D’ailleurs, il n’avait même pas besoin de la regarder pour ça. Le fait de sentir son regard glisser sur lui lui suffisait. Maintenant, c’était le moment. Il fallait se jeter à l’eau, tout avouer, tout briser. Mais l’épreuve semblait être à la limite des forces de Chris. Plusieurs fois il ouvrit la bouche mais absolument aucun son ne s’en échappa. Il prit quelques inspirations, baissa les yeux à maintes reprises, mais ne trouva décidément pas le courage de se confier. Ses mains s’étaient jointes et ses doigts n’avaient de cesse de bouger, s’emmêlant et se démêlant aussi vite que ceux d’un enfant qui aurait fait une grosse bêtise. Finalement, il osa tourner la tête vers sa petite amie, et au moment où son regard accrocha le sien, il sentit son cœur se serrer si fort qu’il dut détourner les yeux. Il n’avait pas le droit de la faire attendre plus longtemps, c’était le moment de mettre un terme à tout ça.

« Je… ok… j’ai… » Absolument incapable de trouver les mots, Chris lâcha un long soupir désespéré en enfouissant sa tête entre ses mains, posant les coudes sur ses genoux. Se cachant ainsi pendant quelques secondes encore, il finit par prendre son courage à deux mains et déclara d’une voix faible : « Je suis allé à la soirée dont je t’avais parlé. Et j’ai rencontré Łucja là-bas. J’ai pas fait attention et… on a bu. Beaucoup. Je… on a… on était ici, après la soirée et… je sais pas ce qui… Kat… » Chris releva un regard totalement perdu et désespéré, rempli de tristesse vers elle. Il déglutit lentement sans la lâcher des yeux et conclut : « On a couché… ensemble. ».

Oh GOSH, c’était quoi ça ?! tu m’as tuée !

Le fait que Kat respecte son silence et ses difficultés à tout lui avouer, qu’elle joigne sa main au sienne et qu’elle le soutienne de la sorte brisa encore plus le cœur de Chris. Si seulement elle savait ce qui l’attendait… elle serait forcément beaucoup moins prévoyante à son égard. C’est entre autres cela qui poussa Chris à couper court au « suspense », et à lui avouer toute l’histoire. Il ne supportait plus de la voir aussi inquiète et attentionnée avec lui, alors qu’il s’était comporté comme la dernière des ordures en la trompant. Et au moment où il articule sa dernière phrase, le regard de Kat le transperça de part en part. Elle semblait le sonder, presque prête à rire d’une mauvaise blague qu’il lui aurait faite, mais le désespoir qui pouvait se lire dans les yeux du jeune homme eut raison de tous ses doutes. Lorsqu’il la regardait, il avait l’impression que Kat était ailleurs. Ses yeux étaient plongés dans les siens, mais une certaine distance semblait s’être installée entre eux. Elle avait l’air de réfléchir, et réalisait certainement peu à peu ce que l’étalagiste venait de lui annoncer. Et au moment où elle en prit visiblement pleinement conscience, elle détourna la tête, laissant Chris seul avec sa tristesse et ses remords.

Ce n’est qu’au moment où elle quitta le lit que le canadien réalisa qu’il venait tout juste de la perdre. Elle était plantée là, dos à lui et il ne pouvait rien voir de son visage. Mais pourtant, il pouvait deviner sans difficultés l’expression qu’elle arborait désormais. Immobile et silencieux, il avait peur d’ajouter le moindre mot, sous peine d’aggraver son cas, si tant est que ce soit encore possible. Ce n’est qu’en entendant le claquement de la chaine du collier de Kat, celui qu’elle venait de casser d’un geste sec, qu’il se releva d’un bond. Sous ses yeux, elle laissa tomber le collier sur le sol de la chambre, avant de la quitter à une vitesse qui ne laissa pas vraiment de temps de réaction à Chris. Son regard se figea alors pendant quelques instants sur ce pendentif qui signifiait tant de choses, aussi bien pour elle que pour lui. Et c’est probablement cette vision, accompagnée de quelques flashs concernant leur nuit à Louxor qui réveilla le jeune homme, et lui donnèrent le déclic nécessaire pour se lancer à la poursuite de Kat. Lorsqu’il arriva à sa hauteur, cette dernière se trouvait déjà dans le salon. Sans réfléchir, il agrippa alors son bras et la força à se retourner vers lui. Dès qu’ils furent face à face, le canadien se pétrifia une nouvelle fois en voyant les larmes que Kat avaient déjà laissé couler. Voilà tout ce qu’il avait réussi à faire. Tout ce qu’il ne voulait pas : la blesser, la faire pleurer, la faire fuir… Il avait suffit d’une nuit et d’une révélation pour que tout leur petit paradis vole en éclats.

« Kat… Attends, je… » Il aurait tant voulu trouver des arguments valables pour s’expliquer, lui faire comprendre que ce qu’il avait fait n’était pas volontaire, qu’il n’avait jamais voulu la tromper, mais la réalité était là et autant dire qu’elle n’allait pas vraiment dans son sens. « Je voulais pas ! Je voulais pas tout gâcher comme ça… Je n’aurais jamais du aller à cette soirée, j’aurai du rester avec toi, comme j’en avais envie… Et je n’aurai jamais du boire autant, je… Kat, je suis désolé et je… je ne sais pas comment l’exprimer. J’avais pas le droit… »

EDIT: OH PUTAIN, et mon post à côté du tiens il est juste ridicule

Pour Chris, il était hors de question de laisser partir Kat comme ça, sans rien dire, sans même essayer de se battre alors qu’il connaissait déjà l’issue de cette soirée. Mais il fallait qu’elle comprenne. Qu’elle comprenne qu’il n’avait pas voulu faire ça, que si il avait été pleinement conscient de ce qu’il faisait, cette idée ne lui serait même pas venue à l’esprit. A vrai dire, lui-même avait encore du mal à y croire. Il n’avait aucun souvenir précis de ce qui avait pu se passer cette nuit-là, et tout n’était que suppositions dans sa tête. Evidemment, tout un tas d’indices et les maigres flashs qu’il avait de lui et Łucja voulaient tout dire, mais il se demandait encore comment il avait pu faire une chose pareille. A peine avait-il attrapé le bras de Kat que déjà elle se dégageait de son emprise violemment. Et le regard qui s’ensuivit laissa Chris littéralement bouche bée. Jamais, même dans leurs pires moments il n’avait vu Kat le regarder comme ça. Toute sa colère et son dégout transparaissaient aisément dans ses yeux que Chris ne fut plus capable de fixer. Il baissa la tête d’une façon presque résignée, et devant une Kat aux bras croisés sur sa poitrine, il se lança dans des explications plus qu’approximatives.

Et ce qui devait arriver arriva. Loin d’être convaincue par ce qu’il venait de balbutier, Kat se fit encore plus incisive. Elle était dure et sans pitié avec lui, mais Chris encaissait tout. D’une part, il n’avait pas vraiment le choix et d’autre part, il s’était déjà accusé de tout ça intérieurement. A vrai dire, lorsqu’il avait réalisé ce qu’il avait fait avec Łucja, il avait eut sensiblement la même réaction que Kat : il se dégoutait et s’exaspérait un peu plus à chaque fois qu’il y repensait. C’est donc un regard rempli de tristesse et de remords qu’il finit par relever vers la jeune femme qui elle, paraissait toujours aussi catégorique. « Je… ouais… t’as raison. » Un instant, Chris sembla lâcher l’affaire. Il abandonnait, incapable de se défendre contre ce que Kat lui disait, incapable de trouver d’autres arguments alors qu’il partageait son avis à elle. Puis, comme dans un dernier geste désespéré, il inspira et reprit : « J’ai jamais voulu aller voir ailleurs. C’est pas ça. J’avais aucune raison de le faire. C’est que… Ecoute je sais pas… je sais pas comment ça a pu arriver. Je veux juste que tu saches que je m’en veux, au moins autant que ce que toi tu m’en veux… » Il resta silencieux pendant un long moment, puis ajouta dans un murmure presque inaudible « Mais je sais que ça ne changera rien… je suis désolé. » En relevant une nouvelle fois les yeux vers Kat, Chris eut une pulsion qu’il ne put réprimer. Il savait que ce geste était déplacé, qu’il lui était interdit et qu’elle le prendrait certainement très mal, mais qu’importe. Sans qu’il ne puisse la freiner, sa main droite avança et vint effleurer la joue de Kat, encore humide des quelques larmes qu’elle avait versé. Et le plus vite possible, avant qu’elle ne les sépare, son pouce vint caresser la peau de Kat alors que Chris avait planté son regard dans le sien.

Chris sentait que tout ce qu’il pouvait bien dire passait au-dessus de Kat. Il alla même jusqu’à se demander si elle l’écoutait vraiment, mais finit par réaliser que de toute façon, aucune excuse n’était valable. Il ne pouvait pas lui demander de le pardonner alors que lui-même n’était pas assez indulgent pour le faire. Il se détestait, se maudissait, se qualifiait intérieurement d’un tas d’adjectifs tous plus violents les uns que les autres. Chris en arriva même à penser que finalement, il aurait mieux fait de ne rien dire, et de garder tout ça pour lui. Certes, il aurait alors menti à Kat mais le résultat aurait été là : il pourrait toujours l’enlacer, l’embrasser et la caresser comme il le voulait. Mais Chris était un garçon bien trop droit et loyal pour oser une telle chose, et même si cela signait la fin de son couple, il avait préféré tout lui dire dès l’instant où ils s’étaient croisés. Voir l’état dans lequel il la mettait lui faisait terriblement mal, et le canadien osa alors un geste. Un geste tendre, quelque chose qu’il n’aurait jamais du tenter. L’espace d’un instant, il crut voir une lueur d’apaisement dans le regard de Kat, une lueur qui lui fit stopper son geste tant elle le surprenait. Mais bien vite, Chris redescendit brutalement sur terre : la jeune femme se saisit de sa main pour l’éloigner, et lui flanqua une énorme gifle qu’il encaissa silencieusement en tournant la tête. « Ne me touche plus jamais. » Sur le coup, Chris ne sut dire lequel du geste ou des paroles de Kat l’avait le plus blessé. A vrai dire, c’était précisément la pire chose qu’elle pouvait lui dire, qu’elle pouvait lui demander. Et c’était on ne peut plus clair : leur histoire était définitivement terminée. Sentant une nouvelle fois sa gorge se nouer, le jeune homme serra les dents et baissa les yeux, alors que sa joue prenait déjà une teint rosée due à la claque qu’il venait d’essuyer.

« J'avais confiance en toi... Tu t'attendais à quoi ? Que je te dise que c'est pas grave, que je peux passer au-dessus ? » En plus de tout le reste, Chris avait donc évidemment perdu sa confiance. Tout semblait lui filer entre les doigts sans qu’il ne puisse rien retenir, et ça le tuait. Elle était clairement au bord des larmes, et le regard qu’elle lui lança le cloua de nouveau sur place. Il aurait voulu lui répondre, se défendre encore et encore, lui faire comprendre qu’il l’aimait et qu’il voulait la garder, qu’il était prêt à tout pour se racheter… Mais en sentant que sa voix serait bien trop faible tremblante pour dire quoi que ce soit, Chris se contenta de se retourner en déglutissant. Et une fois qu’il tourna le dos à Kat, il écrasa du bout du doigt cette fichue larme qui avait déjà glissé le long de sa joue. Sans prendre garde au miroir qui devait refléter toute la scène aux yeux de Kat, il en écrasa une deuxième avant de prendre une longue inspiration, et d’oser enfin refaire face à la jeune femme. Les yeux rougissant et le regard désespéré, il commença à articuler un faible : « Kat, je t’… » Mais il ne termina même pas sa phrase, conscient qu’elle n’allait rien changer, et qu’elle ne servirait qu’à la blesser un peu plus. Il secoua alors tristement la tête, et resserra sa mâchoire pour tenter d’empêcher tout autre débordement émotif qu’il ne voulait pas montrer, question de principe.

Chris se sentait ridicule, inutile, impuissant face au regard que Kat portait sur lui. Il la connaissait assez pour pouvoir lire dans ses yeux la tristesse que son annonce avait provoqué, et cette constatation ne faisait que décupler son sentiment de culpabilité. Il n’avait jamais voulu la blesser, mais il l’avait fait. Il n’avait jamais voulu la tromper, mais il l’avait fait. En bref, il n’avait absolument plus rien du petit ami modèle qu’il avait essayé d’être tout au long de leur relation. Et pourtant, il s’était donné du mal pour cela. Il avait fait preuve d’imagination, de tendresse, parfois même de courage… Et il ne s’était jamais connu comme ça. Kat l’avait transformé et l’avait rendu définitivement meilleur. Plus sûr de lui d’une part, mais surtout plus heureux. Le seul fait de voir le sourire de sa petite amie le matin suffisait à ce qu’il passe une bonne journée. Un seul petit SMS, un détail qui lui faisait penser à elle, et le voilà qui souriait comme un imbécile sans pouvoir s’en empêcher. Milo s’était d’ailleurs assez moqué de lui comme ça à propos de ce fameux sourire. Bref, sa relation avec Kat avait rendu sa vie plus belle, et lui avait clairement donné un sens. Et lui, à cause de quelques verres de trop qu’il n’aurait jamais du avalé, il avait tout réduit à néant.

Sous ses yeux, Kat se précipita vers la chambre sans qu’il ne puisse faire quoi que ce soit pour l’en empêcher. Maintenant, il était trop tard. Trop tard pour recoller les morceaux. Il ne lui restait plus qu’à regretter, et qu’à se maudire en la regardant partir. Chris était planté au milieu du salon, et même s’il en avait très envie, il n’osa pas rejoindre la jeune femme dans sa chambre. Et ce n’est que quelques minutes plus tard qu’elle en sortit, les yeux rougis. L’étalagiste la sentit alors passer tout près de lui, et sans qu’il ne saisisse précisément pourquoi, un frisson parcourut son dos. Kat récupéra sa veste et lui lança un regard qui voulait tout dire. Elle n’avait pas besoin de parler, il avait comprit. Le moment qu’il avait redouté toute la journée était venu, et après lui avoir accordé un dernier regard, la jeune femme tourna les talons. Il aurait du la retenir, courir derrière elle et tenter de s’expliquer encore une fois, mais il n’en eut pas la force. Il savait que chaque mot qu’il prononcerait ne servirait qu’à la blesser davantage, alors il préféra se taire. Elle ne reviendrait pas et ne changerait pas d’avis, ses yeux avaient parlé pour elle. Et c’est avec une grimace de tristesse que Chris accusa le coup, et entendit la porte d’entrée claquer sur leur histoire désormais terminée.

Tel un zombie, il se traina vers sa chambre et s’accroupit pour récupérer le collier qu’elle avait laissé gisant par terre. Le laissant glisser entre ses doigts, jusqu’à la paume de sa main, il finit par refermer cette dernière sur l’objet, et l’enfouit dans la poche de son pantalon en soupirant. Puis il se laissa tomber sur son lit, et autorisa enfin les larmes de rage et de tristesse qu’il retenait depuis le début à couler en silence.