It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth]

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MessageSujet: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyDim 27 Mai - 13:40

C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] 59439_gif4

Ça peut venir de plusieurs causes. Souvent accidentel, il arrive qu’un incendie soit criminel. Impossible que ce soit le cas cette fois ci. C’est l’immeuble qui a pris feu, encore la maladresse d’un vieux ça ! Non ?
Je ne vois pas d’autres explications mais pour être honnête je n’ai pas nécessairement envie d’en trouver. Je n’ai qu’une seule envie immédiate : sortir ! Laughing

Alors que la fumée se propage trop rapidement, annonçant l’arrivée des flammes, je me dépêche d’aller ouvrir la fenêtre. Stupide. Qu’importe l’oxygène dans mes poumons à cet instant, j’aurais du commencer par déguerpir au lieu de perdre ce temps fou.
Lorsque je reviens vers les escaliers pour les emprunter je me retrouve avec le voisin – un homme d’une soixantaine d’années – paniqué. Je lui tape solidement sur l’épaule pour attirer son regard et je hoche la tête sans avoir besoin de mot : ça va aller. Rien n’est moins sûr, mais je le connais un peu et je sais qu’il me fait confiance…grande erreur mon grand.
Je le mets dans la salle de bain et lui donne une serviette humide ainsi qu’un gant dans le même état afin qu’il le place contre son visage et s’empêcher autant que possible de respirer l’air infecté.
Quand à moi j’appelle une quinzième fois les pompiers mais j’imagine que les personnes aux étages inférieurs ont réagis. J’espère en tout cas.

Les flammes n’ont pourtant pas besoin d’énormément de temps pour atteindre le haut des escaliers, et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire c’est mon palier qui est en feu. Je lutte bêtement mais courageusement avec quelques draps trempés pour étouffer ce bordel, mais WTF il est trop grand, trop puissant !
Je n’arrive pas à atteindre la fenêtre pour regarder dehors...j’ai cru entendre une sirène, alléluia les pompiers !

Tout s’accélère encore comme si ce n’était déjà pas assez le merdier et j’essaye d’attirer l’homme avec moi dans le fin fond de l’appartement, le plus loin possible des flammes mais le pauvre paniqué refuse de bouger et alors que je tente de le contraindre à me suivre pour qu’on s’échappe de ce futur brasier je reçois en pleine tête l’angle d’une étagère, qui sous la chaleur étouffante s’est déformée avant de s’écrouler à moitié enflammée ;
…Aïe.

Pour le reste, c’est quasiment incompréhensible. Flou. F*ck je n’entends que ma toux digne d’un gars en train de crever et je pleure. Bah ouais ça me pique les yeux ce bordel ! Et puis, je tousse encore. Encore. Encore, ouais ouais. Ah et je transpire, logique j’ai stressé comme un grand malade et maintenant je crame ! Enfin pas déjà j’espère les pompiers ne devraient pas tarder…
C’est maintenant ou jamais ceci dit, j’en peux plus là, j’y arrive plus. Respirer je veux dire, c’est la merde. Et je tousse, j’ai jamais tant toussé. J’ai plus d’air là, ça rentre plus, ça sort pas, aïe ma tête !
On me tripote maintenant ? Ça y est, je dois être mort…c’est subitement plus léger, frais…

"Pardon pardon poussez-vous!!! Mettez les dans le camion les gars! ..."
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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyDim 27 Mai - 18:41

    Je suis en retard. Je devais retrouver Thomas chez lui vers dix-neuve heures et j’ai déjà au moins vingt minutes de retard. Saleté de métro ! Combien de temps la rame est-elle restée coincée là entre deux arrêts ? Tout ça parce qu’une grand-mère a trouvé le virage un peu trop brutal et s’est raccrochée au signal d’alarme plutôt qu’à la barre destinée à cet effet. Et puis il n’y a pas de réseau là-dessous, Thomas doit se demander ce que je fais.

    Mais j’oublie bien vite mes déconvenues de transports alors même que je débouche à l’air libre. L’agitation, les sirènes… les flammes ! J’accélère le pas sans quitter l’immeuble de Thomas des yeux. Trois étages sont déjà touchés apparemment. Je compte mentalement les fenêtres… douze, treize, quatorze… merde ! Je me mets à courir cette fois, bousculant la foule de curieux qui s’est amassée pour atteindre le cordon de sécurité. Je ne me pose aucune question en le franchissant et je ne tarde pas par être interceptée par un responsable.

    Je dois être convaincante en m’adressant à lui je suppose puisqu’il accepte de me laisser attendre non loin de la zone d’où ils coordonnent l’intervention des secours. Je reste debout, face à l’immeuble en proie aux flammes, mes yeux faisant la navette entre les étages touchés par l’incendie et l’entrée principale de l’immeuble. La situation me parait ô combien ironique quand voulant allumer une cigarette pour évacuer mon stress, je m’aperçois que je n’ai pas mon briquet sur moi. De rage, je remets ma clope dans son paquet mais oublie bien vite ma frustration lorsque je vois un brancard sortir de l’immeuble.

    Ce n’est pas le premier qui fait son apparition depuis que je suis là, mais c’est de loin le seul qui m’intéresse. Oubliant la consigne du chef des pompiers de rester là où il me l’a demandé, je me précipite et avant que qui que ce soit ne puisse me retenir, je suis près de lui. Je crois que mon regard en dit plus long que mes mots et je n’ai pas besoin de parlementer longtemps pour être autorisée à les suivre.

    Dans l’ambulance, je me fais toute petite alors que les secours s’activent autour de Thomas. Malgré les secousses du véhicule, leurs gestes ne manquent pas de précision et mon esprit enregistre chaque détail. Dans ma tête, j’adresse une prière silencieuse à mon petit ami, le suppliant d’ouvrir les yeux. Je sens les larmes couler silencieusement sur mes joues quand ils commencent à lui faire un massage cardiaque.

    Une fois à l’hôpital, je ne peux plus le suivre et je suis contrainte d’attendre dans un couloir, apercevant seulement les soignants s’activer autour de lui à travers une porte vitrée quelques mètres plus loin. Les heures passent et enfin on vient me voir. On m’emmène dans une petite salle d’attente un peu plus calme que le couloir. Ils veulent savoir s’il a de la famille, si je sais comment les joindre. Je secoue la tête, je n’en sais rien. Pourquoi ne me disent-ils pas comment il va plutôt.

    Finalement, les informations que j’attends arrivent. Ils doivent l’opérer, un hématome qui comprime son cerveau. Il a inhalé beaucoup de fumées toxiques, le pronostic est mauvais. L’intervention et les jours qui suivront seront décisifs. Un magazine qui se trouvait à portée de ma main vole dans la pièce en direction du médecin lorsqu’il me demande si je connais la position de Thomas vis-à-vis du don d’organe. Il bat en retraite quand l’infirmière reste près de moi, tentant de me réconforter. Finalement, elle parvient à me convaincre de rentrer chez moi pour prendre quelques affaires. Ainsi quand l’opération sera finie, je pourrai rester près de lui. Elle fera le nécessaire.

    Je ne me souviens pas de l’aller-retour jusqu’à mon appartement. Mon esprit était tellement occupé que je j’ai fait le trajet par automatisme. Comme l’infirmière me l’a conseillé, j’ai rassemblé quelques affaires dans un sac. J’ai aussi trouvé des vêtements de Thomas, vestiges des quelques nuits qu’il a passées ici. Je les ai pris, il pourra en avoir besoin. Puis je suis retournée à l’hôpital. J’ignore combien de temps s’est écoulé, mais il fait jour quand on l’installe enfin dans une chambre.

    Un énorme bandage lui entoure la tête et c’est la machine reliée au tube dans sa gorge qui lui permet de respirer. D’autres petits bandages par ci par là sur son corps m’interrogent. Des brûlures superficielles m’explique-t-on, rien de grave. Je hoche la tête un peu absente. Je refuse d’entendre le pessimisme dans leurs voix quand ils me font le compte rendu de son état et de la situation. Finalement, je reste seule avec lui et le bip-bip régulier des machines.

    Quatre jours. Ça fait maintenant quatre jours complets que Thomas est dans ce lit d’hôpital. Je n’ai pas bougé de son chevet et on m’a même prêté un lit de camp pour que je puisse rester près de lui, même si je n’ai que très peu dormi, préférant lui tenir la main ou travailler ma thèse. Je ne suis même pas allée travailler, j’ai pris un congé sans solde – encore un… Mais j’ai de plus en plus d’espoir. Depuis ce matin, il respire tout seul et le tube a été remplacé par un simple masque à oxygène. Il va ouvrir les yeux, ce n’est qu’une question de temps. Je sais qu’il va ouvrir les yeux. Les médecins ont essayé de me prévenir qu’il ne serait peut-être pas comme avant, qu’il pouvait y avoir des lésions à cause de l’hématome dans sa tête, mais j’ai refusé de les écouter.

    Le soleil se couche finalement pour laisser débuter la cinquième nuit depuis l’incendie. Délaissant le lit de camp sur lequel les brouillons de ma thèse sont étalés, je reste installée dans le fauteuil, la main de Thomas dans la mienne. Je ne dors que par épisodes depuis que je veille sur lui et mes paupières commencent à se faire lourdes. Dans une demi-conscience, je pose ma tête au bord du matelas, près de nos mains jointes avant de sombrer tout à fait dans le sommeil.
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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyLun 28 Mai - 0:44

Une deux trois étoiles. Non, deux seulement. Ah non, voici la troisième mais ; pourquoi la première se tire comme ça ? Ou va-t-elle ?
Une douleur assez intense se répand soudainement le long de mes bras, partant des épaules, puis elle remonte aussi brusquement jusqu’à mon crâne et j’ai alors l’impression de reprendre le contrôle – tout est relatif je suis shooté – de mon corps ; comme si mon esprit avait été mis de côté pour un temps ;
Je me sens engourdi, je plisse les yeux sous le nombre énorme d’étoiles désormais et un vertige étrange me fait serrer les doigts fortement sur ; sur quoi ?
C’est sur d’autres doigts que mon étreinte se referme.

Le néon allumé en face de moi m’incite à garder les yeux clos et ma main dans celle de cette personne à mes côtés se met à trembler quelque peu ; alors que l’autre s’agrippe aux barreaux sur le côté du lit ;
Ont-ils eu peur que je tombe ? Mais ; ou suis-je d’ailleurs ?
Mon visage se crispe sous la douleur qui revient à mes bras après avoir installé une migraine déjantée plus haut et j’étouffe un gémissement enroué en essayant de déplacer mon visage sur le côté.
Inutile de le déplacer finalement, c’est trop douloureux et voici une charmante demoiselle qui a l’intelligence de se rapprocher pour que je la voie.

- Hey ! Comment tu te sens ?

« …Eliz…toux…moi je pète la forme !...toux….mais toi tu as l’air épuisée. Est-ce que…toux…tout va bien ? »

Un sourire discret s’étire sur le coin de mes lèvres et mon minuscule regard détruit à lui seul mon excès d’optimisme. C’était de l’humour, bien sur.
Je suis là allongé dans un lit d’hôpital vraisemblablement, branché de tous les côtés, le corps en vrac et l’esprit dans un foutoir pas possible.

Pourtant certaines choses paraissent normales ; logiques ; instinctives.
Mon pousse caresse lentement le dos de sa main et j’insiste afin qu’elle me réponde ; ce qu’elle fait, visiblement souriante. C’est rassurant ; elle va peut être bien…

- Ça va oui. Tu m'as fichu une sacrée peur tu sais.

« Que…Qu’est ce qu’il s’est passé ?…toux… tu es venue me voir ? Je ne devais pas être là parce que…toux…il y avait le feutoux…le vieux voisin ! »
Un réflexe sans doute très mauvais me pousse à me redresser et je me sens retenu par diverses attaches ; un peu tard.
Le concerto de percussions dans ma tête s’emballe et je ferme les yeux, étouffant un nouveau râle de douleur en me rallongeant rapidement. Merde ;
Le vieux qui était chez moi ?! La salle de bain ! Ce p*tain de feu qui bouffait l’entrée de l’appartement et ; elle devait venir ; Elizabeth !!!

- Calme-toi. On avait rendez-vous ce soir là. Tu ne te souviens pas ?

« Elizabeth !...toux…tu n’as rien ?! Je…toux…ne pars pas il faut qu’on t’ausculte et…toux…ne me laisse pas. »

Je ne réalise pas vraiment l’intensité de la force que je mets dans mon étreinte, sa main dans la mienne. Force toute relative au vue de mon état, mais sans doute surprenante quand on sait que ça fait plusieurs jours que je n’ai pas bougé…
Qu’on la soigne, qu’on l’ausculte, qu’on me dise qu’elle va bien et qu’elle ne s’avise pas de partir ou…ou, elle n’a pas intérêt.
Voilà tout.

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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyLun 28 Mai - 22:51

    Je me sens soulagée d’un énorme poids alors qu’il revient à lui. Mes épaules me semblent soudain plus légères et même la fatigue accumulée devient insignifiante. Thomas s’est réveillé, tout va bien aller maintenant. Mais alors que son esprit remet les évènements dans l’ordre, c’est la panique qui semble l’envahir et je m’empresse de le rassurer non sans avoir appuyé sur le bouton d’appel des infirmières pour les avertir. Je serre doucement sa main dans la mienne pour lui assurer ma présence et de ma main libre, je viens caresser son visage à moitié mangé par le masque respiratoire.

    - Je vais bien Thomas, je n’étais pas dans l’immeuble. Je reste avec toi, je te le promets.


    Il a du mal à reprendre son souffle et se contente d’acquiescer en s’accrochant à ma main. C’est à ce moment-là qu’une infirmière entre dans la chambre et s’approche du lit. Je dégage doucement ma main de celle de Thomas pour ne pas gêner la soignante dans son travail, non sans le rassurer.

    - Je suis juste à côté, je ne m’en vais pas. L’infirmière va s’occuper de toi.

    Joignant le geste à la parole, je bats en retraite vers le lit de camp sur lequel je m’assois en tailleur. Il y a longtemps que le personnel a cessé de me demander de sortir de la chambre pendant les soins tant je leur ai opposé un refus obstiné. L’infirmière commence à s’activer autour du lit, tripotant les machines et se livrant à un examen rapide de l’état de Thomas. Il se laisse faire quelques secondes avant d'essayer de se dégager et il reprend, nerveusement.

    - Y'avait le vieux voisin !...toux… Il était chez moi; ou est-il ?

    La soignante le rabroue, lui ordonnant de se tenir tranquille avec un peu moins de douceur que j’aie pu le faire un instant plus tôt. Je me relève immédiatement pour revenir vers le lit, cherchant une place où je ne la gênerai pas près de la tête de Thomas pour essayer de le rassurer.

    - Je ne sais pas, je vais me renseigner d’accord. Comment il s’appelle ?


    Il ouvre la bouche en luttant contre l'infirmière qui veut l’obliger à se rallonger.

    - C'est...ce...je; je n'sais plus.


    Il se laisse finalement retomber dans le lit, choqué. À nouveau, je caresse son visage d’un geste maternel. Je me sens impuissante face à sa détresse et je fais mon possible pour le rassurer, murmurant d’une voix douce pendant que la soignante termine ce qu’elle a à faire.

    - C’est pas grave Thomas, ça va te revenir. Tu dois te reposer.

    Finalement l’infirmière quitte la chambre et je peux revenir face à lui. M’installant sur l’accoudoir du fauteuil pour être à une meilleure hauteur, je reprends sa main que je caresse doucement.

    - Ça va aller. Tu as besoin de repos, mais tu vas vite aller mieux, j’en suis sure.
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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyMar 29 Mai - 14:37

Pauvre vieux bordel ! Pauvre type ! Je me souviens, il était terrorisé genre, pire que moi ! Il tremblait et il a même refusé de venir avec moi près de la fenêtre, il était cloitré dans la cabine de douche avec sa serviette humidifiée sur le nez !
Alors que je revois son regard empli de panique et de désespoir, je sens mes muscles se contracter, se réveiller pour être plus exact et la douleur qui me lance dans le corps entier me force à étouffer contre ce foutu masque à oxygène d’étranges et pénibles gémissements ;
Je ne sais même pas pourquoi je me plains. Si c'est pour les quelques zones douloureuses ou les souvenirs flous de ce vieil homme que j’ai voulu aidé…que j’ai tué ?!

- Ça va aller. Tu as besoin de repos, mais tu vas vite aller mieux, j’en suis sure.

« Mais lui comment il va !? Il était avec moi vous l’avez vu ? Elizabeth ; ils l’ont trouvé ?! »

Je termine ma phrase dans une quinte de toux épuisante ; et puis qu’est ce qu’elle en sait la pauvre demoiselle hein ? Bonne question. Sans doute pas grand-chose, elle n’est pas pompier la demoiselle, elle est…c’est…ah oui, c’est mon étudiante. C’était ?
Merde, la situation est pire que je ne le pensais, je souffle un coup et prends sur moi jusqu’à ce que l’infirmière ait finit ses derniers allés retours.

L’appartement – ou l’immeuble plutôt – a pris feu. Le voisin était sur le palier et les flammes grimpaient avec appétit les marches qui nous séparaient du brasier. Nous nous sommes réfugiés à l’intérieur, j’ai placé l’homme dans la salle de bain en m’assurant qu’il puisse respirer…et j’ai appelé de l’aide. Plusieurs fois. J’ai ouverts les fenêtres, j’ai battu les flammes avec des draps que j’avais passé sous l’eau…j’ai fait ce que j’ai pu puis je suis allé chercher le vieux. Qu’on se mette le plus loin possible du feu qui entrait dans l’appartement et ;
Je ne me souviens plus. La suite, s’il y en a une, est totalement obscure.

- Je n'en sais rien Thomas, je te promets de me renseigner. Calme-toi s'il te plait.

Me dit-elle en resserrant ses doigts sur les miens. Oui oui, calme toi. Je vais exploser si ça continue, la migraine qui tabasse mon crâne est insupportable mais c’est une angoisse plus grande encore qui m’empêcher de m’apaiser totalement.

« …tu as l’air épuisée, tu as mangé ?...toux…Vas boire quelque chose s’il te plait. Et, quelle heure est-il au fait ?... »

- Je vais bien, ne t'en fais pas. Et je mange.
Me dit-elle dans un joli sourire avant de prendre en main son téléphone.
- Il est bientôt vingt-deux heures.

La nuit tombait doucement avant l’incendie. Désormais la nuit est installée…ça ne fait que quelques minutes, une ou deux heures à tout casser que je suis là ?
Rah je ne peux pas respirer avec ce truc sur le pif ! Je l’attrape d’une main maladroite et hésitante pour essayer de le retirer mais l’effort est compliqué, douloureux.
J’admire alors les pansements sur mes bras et je bouge les jambes lentement : ouf, elles sont toujours là Rolling Eyes

« Tu sais pas si…Personne n’a été prévenu ? »

Je ne sais pas trop comment aborder le sujet. Si j’avais un peu plus la tête sur les épaules, je n’aurais tout simplement pas posé cette question stupide. Personne n’est a prévenir si j’ai un problème !
Je crois qu’au fond je redoute que mon père ait été informé. C’que je suis bête. Qui pourrait savoir ? Comment ?
Non aucun risque…il est loin dans son trou en Australie, loin de moi. Très loin.
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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyMar 29 Mai - 15:17

    - Tu sais pas si…Personne n’a été prévenu ?

    D’un geste je l’empêche de retirer le masque à oxygène avant d’afficher une expression gênée. Il ne m’a jamais parlé de sa famille, je ne sais même pas s’il en a encore une. J’aimerais savoir, qu’il me parle un peu plus de lui, mais je n’ai jamais osé poser la question. Je me mords la lèvre, soudain mal à l’aise.

    - Ils m’ont demandé mais je ne savais pas, tu ne m’as jamais parlé de ta famille… Je leur ai juste demandé d’appeler l’université... pour ton absence.

    Il hoche la tête et je devine qu’il essaye de sourire à travers le masque.

    - Parfait parfait...je vais pouvoir sortir ?

    Je serre sa main un peu plus fort. Il ne semble pas avoir conscience de la gravité de son état. Il ne se doute pas à quel point il a été prêt d’y passer. Je revois son corps inconscient ballotté dans l’ambulance, je revois son torse se soulever sous les chocs électriques. Et ses yeux désespérément clos pendant ces quatre jours qui m’ont paru durer une éternité. Mais même à présent qu’il est réveillé, ce n’est pas fini. L’hématome est toujours là, il ne s’est pas entièrement résorbé encore. Et puis il me suffit de poser les yeux sur le moniteur de l’autre côté du lit. Les infirmières m’ont dit quels étaient les chiffres normaux et on est loin du compte. Je crois que mon sourire rassurant manque un peu de conviction lorsque je réponds.

    - Pas tout de suite, tu dois te reposer encore un peu.

    Il secoue la tête en essayant encore une fois de s'assoir.

    - Mais Elizabeth il y a une interro demain je ne peux pas la manquer je dois surveiller !


    Je pose doucement ma main sur son épaule pour le retenir, le garder allongé.

    - Thomas, on est dimanche demain. Il n’y a pas d’interro le dimanche.
    - C'est...j'étais persuadé qu'on était mardi...j'ai dû prendre un sacré coup. Qu'est-ce que j'ai d'ailleurs ?!


    Il se rallonge sagement, résigné ou vaincu par la fatigue, je l’ignore. Mais c’est sa question qui me préoccupe le plus. J’ignore comment lui expliquer sans qu’il panique. Je reste hésitante quelques instant, cherchant mes mots, cherchant par où commencer. Je décide de commencer par le rassurer sur son état mental, si tant est que l’information soit rassurante.

    - L’incendie était bien mardi. Tu es resté inconscient pendant quatre jours.

    Il ne répond pas tout de suite, comme pour se donner le temps d’assimiler l’information.

    - Quoi ?... Je; mais j'ai des tonnes de choses à faire !


    Il essaye de se lever pour la énième fois et je m’efforce de le retenir encore. Je n’aime pas les chiffres qui s’affichent sur les écrans alors qu’il s’agite mais je ne veux pas l’inquiéter. À nouveau je me mords la lèvre.

    - Thomas, sois raisonnable s’il te plait… je… tu reviens vraiment de loin.
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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyMar 29 Mai - 18:26

Non je n’ai jamais parlé de ma famille, et je n’en parlerais jamais !
Que croit-elle, que je suis du genre plus bavard ? Pas du tout, loin de là même. Elizabeth a beau être une demoiselle renfermée, solitaire et timide, je suis le genre de mec qui se ballade avec sa vie privée enfermée dans un coffre blindé !
Celui qui n’aime pas ma métaphore : dehors.
Je tente pourtant de sourire et de balayer ce sujet de conversation peu intéressant. Pour moi. Je ne suis pas du genre à trouver la curiosité des gens déplacée ; je suis moi-même curieux. Je ne pourrais lui en vouloir si elle m’interroge mais tant que je peux éviter de lui répondre…

Mais le sujet qui suit n’est pas réellement plus fantastique. Enfin si, rien ne peut être pire que d’aborder ma vie de famille, mon enfance et tout ce cauchemar. Si si, cauchemar ;
Mais mettez-vous à ma place ! Vous vous pensez tel jour hein ? Eh bah non, vous avez royalement manqué quatre jours durant lesquels le monde a continué de tourner paisiblement, sans vous.
Frustrant ; c’est le mot.
Je m’affole un peu. En plus du voisin dont je ne sais toujours pas l’état de santé, voilà que j’ai manqué la surveillance d’un exam, je ne sais combien d’heures de cours, et en plus je ne sors pas maintenant ?
La bonne blague !

- Thomas, sois raisonnable s’il te plait… je… tu reviens vraiment de loin.

Elle a l’air si inquiète, la petite Wellington…ça me touche. Et ça me gêne. Je fais de mon mieux pour arrêter de la bouffer des yeux et je lutte contre elle pour rester assis ;
Merde, je ne vais pas m’arrêter de vivre, je vais bien de toute façon non ?!

C’est peut être un moyen tordu de contourner ce que j’ai en tête, mais je continue de remuer sur le lit pour au moins m’assoir ! Je ne demande pas grand-chose !...

« Si j’ai besoin de soins qu’on me les donne chez moi…toux… S’il te plait aide moi à sortir d’ici je ne suis pas mourant… ! »

Quand un haut le cœur, un sursaut, un tremblement douloureux m’interrompt et je me recroqueville sur moi-même en agrippant la main de mon élève.
Aïe.
Je prends sur moi pour me calmer alors que je n’entends plus la demoiselle, ou du moins je ne comprends plus ce qu’elle raconte mais je maintiens l’étreinte de nos doigts, refusant de briser ce lien.

« Ça va…ça va. »

Je n’entends ni ne comprends ce qu’elle dit. Peut être ne dit-elle rien…mais quelque chose au fond de moi m’assure qu’elle a peur et qu’elle panique ; et donc qu’elle parle ;
Eh, c’est une femme !
Je n’ai aucune envie qu’elle ait peur, je la tiens là, et la rassure comme je peux. Ce doit juste être un peu de fatigue, dormir quatre jours, c’est pas commun.


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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyMar 29 Mai - 23:23

    Alors que je cherche comment lui rappeler avec tact qu’il n’a plus de chez lui pour le moment, il serre tout à coup ma main en se recroquevillant, visiblement pris d’une violente douleur. Je l’entends à peine alors qu’il tente de me dire que ça va. Mais ça ne va pas, je le vois bien. Je me suis levée et penchée vers lui, j’essaie de comprendre ce qui lui arrive, jetant en même temps des coups d’œil affolés aux moniteurs qui s’emballent autour de lui.

    - Thomas qu’est-ce qui se passe ? Thomas réponds-moi, qu’est-ce qui t’arrive ?

    Il ne répond pas, serrant ma main de toutes ses forces alors que son visage se crispe. Alors que je m’apprête à appuyer pour la seconde fois sur le bouton d’appel, trois personnes en blouse blanche me devancent et entrent dans la chambre. J’ai appris que les alarmes des moniteurs de surveillance étaient reliées au bureau des infirmières. Elles ont dû être alertées par les bips soudains. Parmi elles, je reconnais un médecin qui donne ses instructions sans se préoccuper de moi. On me presse de m’écarter et je n’ai d’autre choix que de lâcher la main de Thomas pour assister impuissante au ballet des blouses blanches autour de lui. Lorsqu’ils ont terminé et que les alarmes se sont calmées, tout le monde s’en va et l’une des infirmières prend juste le temps de me lancer un regard sévère avant de fermer la porte.

    - Il a besoin de repos !

    Je ne proteste même pas, me contentant de retourner immédiatement au chevet de Thomas. À présent attaché au lit, il s’agite encore plus, cherchant à se dégager, insultant les soignants qui sont déjà partis à travers le masque et leur ordonnant de me libérer. Je m’empresse de revenir dans son champ de vision, reprenant sa main dans la mienne et caressant son visage.

    - Je suis là Thomas. Je t’en supplie, calme-toi.

    Il essaye comme il peut de reprendre son souffle. Il a l’air épuisé. Je lui souris doucement, séchant de mes pouces les larmes au coin de ses yeux. Tenant toujours sa main, je poursuis mes caresses, cherchant à l’apaiser.

    - Voilà c’est bien. Respire doucement, ça va passer.

    Il détourne le regard, cherchant visiblement à retenir ses larmes. Je souris toujours sans lâcher sa main. De la même voix douce, je continue de murmurer des paroles rassurantes, apaisantes. L’inquiétude m’oppresse et me serre la poitrine, mais je n’en montre rien, conservant une expression sereine pour l’aider à se calmer. Je me penche doucement pour déposer un baiser sur sa tempe avant de poser ma tête à côté de la sienne. Assise sur l’accoudoir du fauteuil, le buste à moitié tordu, une main en l’air pour englober doucement son visage, la position est très inconfortable. Mais je m’en fiche. Si je dois rester ainsi toute la nuit pour qu’il s’apaise, je suis prête à le faire.
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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyMer 30 Mai - 15:32

Fou, ils me prennent pour un fou ; c’est ça ?!
Je continue de m’agiter, de gesticuler nerveusement malgré la puissante migraine qui m’enserre la tête et la pénible sensation d’être en train de tomber, de tourner, sensation qui ne s’arrête pas.
Mais je déteste ça ! Qui a fait venir ces connards ?!
La plupart ne m’adresse même pas un regard, ils se parlent entre eux dans leur jargon médical en ignorant totalement mes plaintes ; ils sont quand même censés être là pour mon bien mais pensez-vous ; leurs mains s’agitent et de bien soupçonneuses ceintures sont tirées du lit pour venir encercler mes poignets et mes chevilles !
J’ai terriblement chaud et j’ai l’impression que si la migraine grimpe encore d’un étage c’est ma tête qui va exploser pour s’accorder à mes nerfs en vrac.

« Détachez moi bande d’enfoirés ! Détachez moi ; je vais portez plainte, incapables ! Toux…C’est pas un hôpital c’est une blague votre connerie ! Toux…Laissez moi sortir d’ici je…toux…j’ai mal bordel… »

Les étoiles, ces p*tains d’étoiles qui planaient au dessus de moi lors de mon réveil sont de nouveau là ; est ce que je sombre ? Est-ce que je retombe dans un sommeil inquiétant ? Ai-je seulement été entre la vie et la mort ou juste shooté par des médicaments ?
Je m’accroche au drap sous mes doigts à défaut de pouvoir atteindre la petite barrière sur le côté du lit et je gémis d’un malaise que je n’avais jusque là jamais ressenti.
Les coups j’en ai pris, de jolis. Mais me sentir là impuissant, ignoré, mal respecté et attaché par des gens censés être soignants c'est déconcertant ! Je deviens fou et la chaleur comme la douleur me malmènent tant que je sens une autre larme couler sur ma joue.

- Je suis là Thomas. Je t’en supplie, calme-toi.

Et cette voix. Neutre. Douce. Présente, surtout présente. Je cherche Elizabeth et comme un enfant qui se concentre pour comprendre et écouter, j’arrête de geindre, mon corps toujours assez nerveux cependant.

- Voilà c’est bien. Respire doucement, ça va passer.

Ses paroles deviennent alors berceuse, musique de fond, mélodie apaisante. Je fixe son visage de mes yeux fatigués et j’attends. Doucement les muscles se relâchent et mes coudes retrouvent le lit ainsi que mes jambes qui s’étendent, rassurées ;
Elle n’est pas bête, elle n’est pas mauvaise. Elle ne me voudra jamais du mal et elle est réfléchie. De plus, ici, personne ne me connait mieux qu’elle…malgré tout.
Alors je lui offre ce qu’il me reste de confiance et je me calme, assez pour ne plus souffrir d’une respiration bruyante et quand son visage vient trouver refuge contre le mien je fais mine de la câliner, d’un simple contact de ma joue sur ses cheveux noirs.

« Elizabeth ; je…toux...tu… »

Ça fait un peu suspens tout ça, n’est ce pas ? Je le savais, j’aurai du être acteur.
Non vraiment, je ne sais pas ce qui m’a pris j’ai juste eu envie de prononcer son prénom, de briser le silence, de m’empêcher de m’endormir, aussi.
Je baisse alors mon regard sur mon torse puis ma main attachée et je termine ; de manière mal assurée.

« Aide moi, j’ai chaud… »

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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyMer 30 Mai - 18:08

    Le voir ainsi entravé me déchire le cœur. Pourtant je suis soulagée alors qu’il parvient finalement à se détendre et que ses muscles se relâchent pour laisser ses membres reposer sur le matelas. Il a l’air si fragile allongé sur ce lit d’hôpital. Alors qu’il était inconscient, je me suis accrochée à l’espoir de le voir ouvrir les yeux. C’est cet espoir qui m’a fait tenir. Mais à présent qu’il est réveillé, je prends conscience de l’étendue de ma peur. J’ai eu si peur de le perdre.

    Je chasse rapidement mes larmes avant qu’il n’ait le temps de les apercevoir quand il brise le silence. Je ne veux surtout pas l’affoler. Encore moins alors qu’il a eu tant de mal à se calmer et à se détendre.

    - Aide moi, j’ai chaud…

    Je me redresse doucement et dépose un baiser sur sa tempe avant de m’écarter de lui.

    - Je vais chercher de quoi te rafraîchir.

    Je me relève et caresse un instant sa main avant de la lâcher tout à fait pour disparaitre en direction du cabinet de toilette. Il ne me faut pas longtemps pour remplir la bassine d’eau fraiche et prendre un gant propre avant de revenir dans la chambre. À nouveau, la vision de Thomas attaché sur le lit me choque. Il semble si démuni… et puis il est calme maintenant, il n’a plus besoin d’être entravé de la sorte. Je pose ma bassine sur la table roulante et m’approche du pied du lit pour commencer à détacher ses chevilles. Il essaie de tendre le bras vers moi, arrêté dans son mouvement par les liens qui entravent ses poignets.

    - Arrête ! S'ils reviennent je ; j'vais pas supporter.
    - Je n’aime pas te voir comme ça. Et puis je te fais confiance, tu ne vas plus essayer de te lever, hein ?


    Ce sont ses poignets à présent que je viens détacher avec des gestes rapides, pressée de le libérer.

    - ...bien sûr que non.

    Malgré son manque de conviction, sa réponse me suffit. Je ne supporte pas de le voir attaché comme ça et je me sens soulagée lorsqu’il est enfin libre de ses mouvements. J’approche alors la table roulante et trempe le gant dans l’eau avant de venir lui tamponner doucement le visage.

    - Ça fait du bien ?

    Il acquiesce et tire sur le col de sa chemise d’hôpital.

    - Je veux me lever.

    Je me mords la lèvre inférieure, embêtée de devoir le rappeler à l’ordre.

    - C’est impossible. Tu es branché de partout. Et tu ne tiendrais même pas sur tes jambes…


    Je n’aime pas du tout cette situation. Je suis heureuse qu’il ait repris conscience, mais je n’aime pas le voir si mal. Je ressens sa détresse comme si c’était la mienne, il me semble que je souffre autant que lui.

    - Tu veux que je relève le lit pour t’assoir un peu plus ?

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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyMer 30 Mai - 18:46

- C’est impossible. Tu es branché de partout. Et tu ne tiendrais même pas sur tes jambes…

Chiche ? Je suis certain que je tiendrais debout ! Que je pourrais même marcher à peu près aussi normalement que d’habitude. Pourquoi faut-il que les gens soient toujours trop inquiets ? Il y a pire, il y a toujours pire et on en fait toujours trop !
Je ne suis pas le genre de type qui passe ses journées à se plaindre ; je ne suis pas non plus trop négligeant. Donc. Inutile d’en faire un plat, j’ai eu les soins nécessaires je pense et je me sens capable de me lever.

- Tu veux que je relève le lit pour t’assoir un peu plus ?

« …Oui. » Dis-je dans un premier temps alors que j’essaye de m’assoir seul, forçant sur les abdos encore endormis. « Tu pourrais quand même te ranger de mon côté, ces médecins ont tous l’air d’être des cons. »


- Je suis de ton côté Thomas. Mais tu surestimes tes forces. Avec l'opération et le coma, tu es affaibli. Et ça fait même pas 24h que tu respires tout seul. Et encore, c'est pas glorieux...

Me dit la jeune femme en utilisant la télécommande nécessaire aux fonctions de mon lit.
J’ai été opéré ? Première nouvelle ! Je ne me souviens pas l’avoir entendu. Personne n’a du me le dire. Bon eh bien, c’était quand ? Il y a quatre jours ? Ça suffit largement, je ne veux pas attendre plus longtemps et puis plus je reste allongé plus je perds des forces ; il va bien falloir que je repose les pieds au sol !

Pourtant, je n’arrive pas à articuler tout ça devant Elizabeth. Elle a vraiment l’air, bouleversée. Il y a de quoi vous me direz !
L’étudiante passe à côté de ses révisions à ce moment même – d’ailleurs je ne lui ai pas demandé comment se passaient les cours sans moi – et puis quelque chose me dit qu’elle dort mal ; au fait, il est pour elle ce lit de camp parterre ?

« ...Tu ; tu es là depuis quand ?...toux...C’est bien beau de me faire la moral ma belle mais il faut penser à toi tu sais ?...toux »

Je l’observe regarder son petit bordel personnel en esquissant un sourire amusé ; elle est vraiment restée là, depuis le début ?

- Depuis mardi soir.

Ah oui...mon sourire disparait bien vite et je me mets à lentement secouer la tête. Pas content, un peu. Je ne sais plus trop ou me mettre – même si je n’ai pas le droit de me lever – et je regarde le drap sur mes jambes pour éviter de croiser le regard de celle qui supporte le poids de cet accident merdique.

« Rentre chez toi...ne reste pas ici plus longtemps je m’en voudrais vraiment si tu perdais une semaine entière par ma faute ! » J’attrape sa main avant de terminer ma remarque, essayant de sourire malgré ce foutu masque sur mon visage. « Je suis réveillé. Tout va rentrer dans l’ordre, aucun souci je suis en béton ! » Je viens fermement taper mon torse ; étouffant une quinte de toux de plus et je me ressaisis dès que possible. « Je t’assure, je ne veux pas que tu t’en ailles mais je ne veux pas non plus que tu subisses tout ça. Tu en as fait beaucoup déjà...fais une pause...merci pour tout. »

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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyJeu 31 Mai - 15:46

    Je l’écoute discourir – assez laborieusement – pour essayer de me convaincre de rentrer chez moi. Pourtant, il l’admet lui-même, il n’a aucune envie de me voir partir, pas plus que moi en fait. Il a besoin de moi et j’ai besoin de savoir qu’il va bien. Mais pour lui éviter de culpabiliser, je choisis de tourner la raison de mon refus en dérision. Je n’ai aucun mal à afficher un sourire détendu alors que je lui réponds, une pointe d’ironie dans la voix.

    - Et te laisser la possibilité de draguer toutes les infirmières du service ? Sans façon ! Je reste.
    - J'ai une poisse pas possible, tu as bien vu elles sont malheureusement toutes laides...


    Il lève les yeux au ciel sans pouvoir cacher un sourire amusé. Ma tentative pour détendre l’atmosphère a fonctionné. Sans me départir de mon propre sourire, je renchéris tout en mouillant à nouveau mon gant dans la bassine d’eau fraiche.

    - Attends d’avoir vu celles de jour.

    Il fronce les sourcils et secoue la tête.

    - Si tu restes tu perds du temps pour, tes études par exemple !... Je m'en voudrais.


    Je secoue la tête, lui tamponnant doucement le visage avec le gant humide.

    - Ne t’en fais pas pour mes études. J’ai pris ce qu’il fallait pour travailler ma thèse et tu sais très bien que j’ai fini depuis longtemps le programme du semestre.

    Il se contente d'acquiescer doucement sans la quitter des yeux. À présent que l’affaire est entendue, je conserve mon sourire pour aborder le sujet qui me tient à cœur. Je ne veux pas l’inquiéter, mais j’ai besoin de lui exprimer ce que je ressens, de lui dire combien j’ai craint pour sa vie et implicitement combien c’est important pour moi de rester près de lui.

    - Tu m’as vraiment fait peur tu sais ? Il m’ont même demandé si tu étais favorable au don d’organe !

    Il lève les yeux au ciel.

    - Calme toi je vais très bien tu vois !...enfin, je vais bien.
    - Je sais, je n’en ai jamais douté. Le médecin qui a osé poser cette question a pris un magazine dans la figure.

    Il sourit mais n'ose plus me regarder dans les yeux. Encore une fois, il fait une tentative pour que je ne me sente pas obligée de m’occuper de lui.

    - ...bon mais au moins prends du temps pour toi. Tu sais moi je, j't'attends je n'bouge pas.

    J’interromps mon geste pour venir lui prendre la main tandis que je saisis doucement son menton avec mon index pour tourner son visage vers moi. Cette fois il n’y a plus d’ironie ni d’amusement dans mon regard, juste de la sincérité.

    - Thomas, je VEUX rester près de toi. Même si tu vas mieux, je me ferais trop de souci si je m’éloignais. J’ai besoin de voir que tu vas bien, j’ai besoin de t’accompagner, d’être là pour toi. Tu comprends ? Pour rien au monde je ne quitterais cette chambre sans toi.
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MessageSujet: Re: C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] C'était moins une; honey [Pv : Elizabeth] EmptyJeu 31 Mai - 18:26

Le touché de ses doigts, ou plutôt leur prise sur mon menton est franche, nette, et pourtant douce. Vraiment douce. Comme chacun des gestes qu’elle a pu déjà avoir à mon égard. Elizabeth est une femme tendre et aussi sensible que jolie ; fragile presque.
Les mots qu’elle articule me viennent pourtant aux oreilles avec bien moins de tendresse ; aussi paradoxal que cela puisse être. C’est, douloureux de l’entendre dire tout ça.
Pourquoi a-t-il fallu qu’il m’arrive un problème ? Sans tout ça, jamais la demoiselle n’aurait eu besoin d’éprouver une inquiétude si grande et jamais elle n’aurait pensé tenir à moi à ce point !...ce n’est qu’une impression qui la bouffe, là. Elle pense tenir à moi ? Je sais déjà que ce n’est qu’un réflexe du à sa sensibilité particulière et, elle aurait réagit ainsi pour n’importe laquelle de ses connaissances « proches »…

« Tu…c’est gentil ; merci. »

Inutile d’en rajouter ou de la convaincre de rentrer chez elle. Je ne veux pas m’en débarrasser loin de là ! J’apprécie sa présence, c’est réellement agréable d’être auprès d’elle. Plus encore lorsque je ne suis pas coincé dans un lit ; mais je ne veux pas qu’elle manque les cours malgré ses facilités, qu’elle perde du sommeil malgré son somnambulisme, qu’elle me montre toute cette crainte qu’elle a eu pour moi…
Enfin ; elle a gagné ce coup ci. Je ne rajouterais rien c’est décidé, je ne ferais que m’enfoncer et être maladroit.

Pour terminer d’être la plus adorable, l’étudiante repasse un peu le gant frais sur mon visage et je lève le menton pour l’inciter à descendre contre mon cou. J’avais vraiment chaud ; mais ça va mieux.
J’ai plusieurs envies, à commencer par prendre des distances ou plus précisément : de la hauteur. Je me sens faible, fragile et à sa merci. A la merci de ses mots, ses gestes et ses sentiments…à la merci de mes émotions ;
C’est terrible.
Je voudrais aussi prendre une douche, manger même si je n’ai pas faim, respirer l’air extérieur.

« Alors, qu’est ce qu’on fait maintenant ? »

- Tu es fatigué ?

« Oh s’il te plait ne, ne m’oblige pas à dormir encore j’ai l’impression que je l’ai fait pour les trois mois à venir ! »

Ok j’ai la tête d’un mec qui au contraire n’a pas pioncé depuis trois mois. Mais ce n’est pas une raison, je n’en ai pas envie. D’autant plus que je sais qu’elle va rester ici, ce serait très gênant de m’assoupir alors qu’elle est là…ça fait quatre jours déjà qu’elle supporte ce silence et/ou mes ronflements ; stop !

- Tant que tu ne t'énerves pas comme tout à l'heure, je ne t'oblige à rien.

Me dit-elle en affichant un large sourire.
Je hausse alors les épaules et pose ma main sur la sienne, celle qui est contre mon cou, sur le gant mouillé. Je n’ai aucune idée de ce qu’on peut faire – à part s’ennuyer. C’est gênant bordel, elle veut vraiment rester là ? La pauvre…

« Est-ce qu’ils vont m’autoriser à prendre une douche quand même ?...Tu ; t’es pas restée là pendant que ; non ils t’ont fait sortir hein ? »

On a couché ensemble ? Et alors ! Je suis pudique. Non ce n’est même pas vrai, je ne suis pas forcément timide de ce côté-là mais reconnaissez-le : le contexte est bien différent et humiliant ; merde je dormais moi !
Je sens ma respiration s’accélérer à nouveau et je serre ses doigts dans les miens pour me calmer. Je retrouve vite le sourire.

« Je veux savoir quand je vais pouvoir me lever. Bouger. Faire ma propre toilette et sortir d’ici ; s’il te plait renseigne toi. Ou fais venir quelqu’un, je dois appuyer là ? »

Dis-je en m’emparant de la petite manette dont elle s’est servi tout à l’heure.
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