Cléa était assise dans le salon en train de jouer avec Mattéo. Il avait réclamé et elle n’avait pas su lui dire non même si le cœur n’y était vraiment pas. Elle écoutait ce que son fils lui racontait tout en guettant les bruits qui pourraient provenir de l’entrée. En fait, elle attendait juste qu’Elia revienne. Elle devait vraiment avoir une conversation vers elle. La blonde avait toujours su qu’elle ignorait un tas de choses sur sa colocataire. Elle avait décidé de s’installer avec elle après un seul coup de téléphone et une seule rencontre donc bon. Elle n’avait juste jamais soupçonné qu’elle ignorait autant sur elle. Mais aujourd’hui, elle avait reçut une visite fort enrichissante. C’était quelqu’un qui venait voir Elia à la base, enfin Cléa l’avait supposé, mais comme sa colocataire n’était pas là et qu’elle ignorait quand elle devait revenir, Cléa avait dit à le personne en question de revenir plus trad. C’était à ce moment-là qu’elle lui avait tout dit. Tout ce que Cléa ignorait d’Elia et qu’elle n’aurait jamais pu soupçonner. En effet, la blonde avait passé trois ans en centre de détention juvénile lorsqu’elle habitait en Italie, condamnée pour le meurtre de son père. Inutile de dire que ça faisait bizarre d’apprendre ce genre de choses. « J’ai gagné Maman ! Je suis le meilleur. » Cléa sourit à son fils à lui passa la main dans les cheveux. « Oui c’est sûr. T’as bien mérité un goûter pour la peine. »

La blonde se dirigea alors vers la cuisine et sortit un paquet de gâteau du placard et du lait du frigo. Elle s’apprêtait à servir un verre de lait quand elle entendit la porte d’entrée qui s’ouvrait. Elia. Cléa sentit son cœur se serrer. Elle avait beau y avoir réfléchit depuis qu’elle avait apprit, elle ne savait toujours pas quel comportement adopté vis-à-vis d’Elia. Parce que même si elle lui en voulait de lui avoir caché quelque chose d’aussi important, elle restait elle. La fille qui avait peur des fantômes et qui venait la réveiller au beau milieu de la nuit. La fille que Cléa avait juste envie de protéger. C’était assez étrange en fait. Cléa déposa la bouteille sur la table et alla retrouver sa colocataire dans l’entrée. « Hey. » fit-elle timidement. « Passé une bonne journée ? » Cléa se passa la main dans les cheveux. Elle aurait pu arriver juste là et lui balancer. « T’as eu la visite de quelqu’un que t’as connu au centre aujourd’hui. » C’était ce qu’elle voulait faire au début mais finalement, elle n’avait pas pu s’y résoudre. Elle trouvait ça un peu vache comme manière de faire et elle ne voulait pas qu’Elia se sente agressée à peine arrivée même si elle allait devoir y venir quand même. Et puis, elle n'était pas sûre que la manière dont elle procédait finalement était meilleure. Sa gêne et son malaise était plus que palpable.

Elle avait beau aimer Cléa et Matteo par-dessus tout, Elia avait besoin de calme pour travailler. Et avec Cléa qui recevait 234980943 téléphones par jours pour le boulot et Matteo qui grimpaient sur ses genoux parce qu’il voulait ‘travailler comme un grand lui aussi’, elle n’avançait jamais à rien. Or, elle avait une tonne de dossiers à boucler, pour la firme et autres, et elle n’avait pas le temps de gérer tout le reste. L’Italienne avait donc choisi de bosser toute la journée à la bibliothèque, évite même son coin habituel et préférant s’enfermer à double tour dans une chambre d’étude privée. Ses efforts avaient porté fruit, à la fin de la journée, quand l’édifice ferma ses portes et la vieille mégère la mit à la rue, elle avait pratiquement tout fini et rien n’arrivera en retard ! Elle arriva chez elle un peu plus de bonne humeur, apportant même des pâtisseries pour le dessert. « Chérie ! Je suis rentrée ! » Elle eut à peine le temps de déposer ses affaires dans l’entré que sa colocataire la rejoint près de la porte.

« Hey. » La blonde fronça les sourcils. Elle pouvait pratiquement sentir la tension dans l’air, quelque chose clochait, vraiment. « Passer une bonne journée ? » Elle dévisagea l’autre, gardant le silence pendant un moment. « Oui, oui, enfin, ça va quoi, j’ai bossé…. Qu’est-ce qui se passe avec toi ? » Cléa était carrément inquiétante et étrange. « Tout le monde va bien au moins ? » Puis son regard se fit un peu plus suspicieux. « Est-ce que t’es occupée* et tu veux que je revienne plus tard ? T’aurais plus m’appeler pour me le dire quoi ! » Elle dépassa tout de même sa colocataire pour aller placer ses affaires dans sa chambre et les pâtisseries à la cuisine. Jusqu’à maintenant, rien ne lui paraissait anormal, le petit jouait dans le salon et Elia n’avait croisé aucune inconnue flambante nue dans le corridor, rien d’alarmant. « Est-ce que c’est Casper qui a fait encore des sienne ? » C’était la seule solution logique à cette ambiance merdique.

Elia ne mit pas longtemps à voir que la situation n’avait rien de normal. La preuve était que sitôt que Cléa lui demanda si elle avait passé une bonne journée, la blonde se mit à la dévisager. Cléa baissa les yeux et se mit à admirer ses pieds tandis qu’Elia gardait le silence un moment. Et puis finalement, sa colocataire prit la parole. « Oui, oui, enfin, ça va quoi, j’ai bossé…. Qu’est-ce qui se passe avec toi ? » Elle allait droit au but elle au moins, chose dont Cléa était vraiment incapable pour le moment. Elle laissa donc Elia s’inquiéter et imaginer toutes les hypothèses possibles pour expliquer le comportement étrange de Cléa. «Tout le monde va bien au moins ? » Cléa hocha simplement la tête en guise de réponse. «Est-ce que t’es occupée* et tu veux que je revienne plus tard ? T’aurais plus m’appeler pour me le dire quoi ! » Cette fois, elle secoua la tête négativement pour répondre. Elle semblait juste avoir perdu l’usage de la parole.

Elia s’éloigna pour aller poser ses affaires dans sa chambre sûrement et Cléa la laissa passer. Elle la rejoignit seulement quand celle-ci alla dans la cuisine. «Est-ce que c’est Casper qui a fait encore des sienne ? » En d’autres circonstances, Cléa aurait surement ri à propos de ça. Les deux jeunes femmes n’avaient toujours pas réussi à tomber d’accord à propos de ce fantôme. Cléa restait persuadée qu’il était gentil et cool alors qu’Elia pensait le contraire. Sa colocataire le désigner toujours comme coupable de tout ce qui arrivait et Cléa trouvait juste ça ridicule. C’était ce qui la faisait rire. Mais là, elle n’avait pas envie de rire et elle se décida finalement à prendre la parole. « Mais non, c’est rien de tout ça. C’est juste que… » Cléa se mit à jouer avec une pomme qui trainait sur la table. « T’as eu de la visite aujourd’hui. Enfin, t’étais pas là quoi et j’allais mettre la personne à la porte mais elle a absolument tenu à me parlé. » Elle se tut à nouveau avant de lever la tête vers Elia. « C’était une fille qu’a été au centre avec toi. »

Quand Elia arriva dans la cuisine, un frisson désagréable lui traversa le dos de haut en bas. Une petite (enfin, pas si petite que ça) partie d’elle était certaine qu’elle venait de traverser Casper. Une autre partie pensait qu’il s’agissait d’un pressentiment. Bref, peu importe, elle était certaine qu’il ne s’agissait pas d’un très bon signe. Cléa continuait de faire la muette, ce qui l’inquiétait plus qu’autre chose et jetait une ombre sur sa journée qui s’était si bien passée. Elle essaya de se rappeler si elle avait fait quelques choses de mal, mais non, rien ne lui vint en mémoire. Elle n’avait pas échappé le bébé sur la tête, elle avait payé toutes ses parts de leurs comptes, elle n’avait pas oublié de vaisselle sale nulle part et avaient lavé la douche et le bain toute la semaine. Vraiment, elle ne voyait pas ce que sa colocataire pouvait lui reprocher aujourd’hui.

Cléa finit par la rejoindre, en temps normal, l’Italienne lui aurait demandé si elle aussi, avait senti l’étrange frisson en entrant dans la cuisine, mais pas aujourd’hui, elle avait presque peur de parler à nouveau. Elle avait déjà eu cette impression avant, quand elle habitait encore avec ses parents, elle devait faire attention où mettre les pieds pour éviter de faire exploser quoi que se soit. Elle resta donc de dos à l’Américaine, prenant tout son temps pour mettre le dessert dans le frigo. « Mais non, ses riens de tout ça. C’est juste que… » La brune failli sursauter quand sa coloc pris la parole. « T’as eu de la visite aujourd’hui. Enfin, t’étais pas là quoi et j’allais mettre la personne à la porte, mais elle a absolument tenu à me parler. » Elle ferma la porte du frigo et pencha la tête sur le côté. Est-ce que Kali était venu traumatiser Cléa ? Non pas parce que c’était son genre ou rien, mais… « C’était une fille qu’a été au centre avec toi. » Elle se tourna lentement pour faire face à l’autre. « Du centre ? Quel centre ? Le boulot ? » Elle ne voulait quand même pas dire …. « Oh… oh. » Elle s’assit rapidement et se mit à jouer avec ses cheveux. Elle sentait la pièce bouger autour d’elle. Gosh, pas ici, pas maintenant ? Qu’est-ce qu’elle avait fait de mal encore. Puis se rappelant avec quel genre de fille elle trainait au centre. « Ça va au moins ? Elle t’as rien fait ? Elle t’as pas touché ein ? Tu te souviens de son nom ? Cléa, je suis désolée… Je n’avais aucune idée que l’une d’elles était en ville… » Elle allait la tuer, peu importe laquelle d’entre elles, il s’agissait, elle allait la tuer.

Cléa avait quand même fini par y arriver. Après avoir tourné autour du pot pendant un moment, elle avait quand même finit par dire à Elia la raison pour laquelle elle était si étrange depuis que la blonde était arrivée. Et encore, elle était resté très vague mais elle pensait que c’était suffisant pour qu4elia comprenne où elle voulait en venir. « Du centre ? Quel centre ? Le boulot ? » Cléa soupira, Elia semblait être lente à comprendre, elle aurait sûrement du être plus directe en fin de compte. « Oh… oh. » Elia s’assit et se mit à jouer avec ses cheveux et Cléa résista difficilement à l’envie de serrer sa colocataire dans ses bras. Elle s’était beaucoup attachée à la jeune femme depuis qu’elles vivaient ensemble et elle ressentait souvent le besoin de la protéger (même quand la blonde la dérangeiat ne pleine nuit, elle arrivait presque à ne pas être désagréable et cédait à ses caprices). Mais aujourd’hui, c’était différent. « Ça va au moins ? Elle t’as rien fait ? Elle t’as pas touché ein ? Tu te souviens de son nom ? Cléa, je suis désolée… Je n’avais aucune idée que l’une d’elles était en ville… » Cléa hocha la tête. Oui, ils allaient bien, encore heureux. S’il s’était passé quelque chose, Elia pouvait être certaine qu’elle aurait reçu un accueil nettement plus froid. Il n’aurait même pas été question de discuter ou quoi. « Ca va. Elle a juste parlé et non je ne me souviens pas de son nom. Je sais même pas si elle me l’a dit en fait. » Cléa tira la chaise qui était à côté de celle d’Elia et s’assit à son tour. « Elia… pourquoi tu ne m’as rien dit ? Enfin, je comprends qu’il y a des choses dont tu ne veuilles pas forcément parler mais ça Elia… j’aurais du le savoir. » Même si ça n’aurait rien changé en fait. Quand elle s’était installé avec Elia, tout le monde lui avait dit qu’elle était folle et tout, elle pensait qu’ils avaient tous tords évidemment. Elia était peut-être une inconnue mais elle était persuadée qu’elle ne ferait pas de mal à une mouche. Si elle avait su tout ça, ça aurait sûrement été différent, elle y aurait sûrement réfléchit à deux fois avant de proposer qu’elles prennent l’appartement et elle aurait manqué une personne extraordinaire. Parce que même avec ce qu’elle avait appris aujourd’hui, elle avait du mal à voir Elia différemment. Non, assurément, la blonde n’aurait pas du lui confier ça au début mais elle aurait du le faire après. Cléa en était à peu près sûre. Elle aurait nettement préférée apprendre ça de sa colocataire que d’une inconnue sortie de nulle part et dangereuse.

Uh pardon ;_; J'ai vraiment eu trop de mal à la faire ;_;

La chaise semblait trop grande pour Elia, elle qui essayait de se faire la plus petite possible. Elle détestait les confrontations, elle détestait le centre, elle détestait, peu importe qui était venue, lui rendre visite. Elle voulait tout simplement être ailleurs. Mais elle ne pouvait pas, elle devait se taire, serrer les dents et régler peut importe ce qui allait se passer, c’était la moindre des choses qu’elle devait à Cléa après tout. Elle garda la tête rivée au plancher et balançait ses pieds dans le vide nerveusement. « Ca va. Elle a juste parlé et non je ne me souviens pas de son nom. Je ne sais même pas si elle me l’a dit en fait. » Elle hocha la tête, tordant ses doigts. Elle n’avait dit à personne où elle allait. Elle avait adoré les filles au centre, elle n’aurait jamais pu passer à travers sans elle. Mais elle appartenait au passé et pas à New York. Elle avait froid dans le dos juste à penser à comment l’une d’entre elles avait pu la retracer, et pourquoi. « Ok, tant mieux. Si elle revient, ne lui ouvre pas, ferme tout à clef ok ? » Elle était presque certaine que les filles ne lui feraient jamais de mal, mais elle ne pouvait pas le certifier non plus et puis, qui sait ce qui c’était passé depuis les trois ans qu’elles ne c’était pas vu. Ugh, dans quel pétrin elle s’était mise encore… Cléa s’assit près d’elle et Elia ménagea toute la force qui lui restait pour lui lancer un grand regard de chien battue. C’était la seule ressource qu’elle possédait. « Elia… pourquoi tu ne m’as rien dit ? Enfin, je comprends qu’il y a des choses dont tu ne veuilles pas forcément parler, mais ça Elia… j’aurais du le savoir. » Elle ouvrit la bouche sans sortir aucun son. Comment expliquer… Enfin, c’était évident quoi ? Pourquoi elle irait compter à tout le monde qu’elle avait été enfermée pour meurtre. Elle aurait beau crier qu’elle était innocente, personne ne l’avait jamais crue. « Parce que c’est passé, c’est oublié. Je suis plus en Italie depuis 2 ans, tout ça, c’est derrière moi Cléa. » Où en tout cas, c’est ce qu’elle essayait de se dire, c’est ce qu’elle se répétait tous les jours en se levant le matin et en ce couchant le soir.« Et puis,t’imagines la conversation… ‘oh en passant, si tu veux mes références, j’ai été en coloc pendant 4 ans avec une bande de meurtrières et autres détenues, ok, cool, thanks, bye’ le pied. »

Cléa avait besoin de faire quelque chose. Quelque chose autre que de rester ici à regarder Elia dans ce silence gêné. Son regard tomba sur la bouteille de lait et le paquet de gâteau et elle se souvint qu’elle était censée apporter son goûter à Mathéo avant que sa colocataire. C’était étonnant qu’il ne soit pas venu réclamer depuis le temps qu’elle était partie. Elle servit donc du lait et s’arrêta seulement lorsqu’Elia reprit la parole. « Ok, tant mieux. Si elle revient, ne lui ouvre pas, ferme tout à clef ok ? » Cléa hocha la tête, c’était bien son intention. Elle n’aurait jamais ouvert aujourd’hui si elle avait su à l’avance à qui elle avait affaire. La blonde demanda ensuite à Elia pourquoi celle-ci ne lui avait rien dit. Ca pouvait paraître stupide comme question, c’était sûrement ce que sa colocataire pensait d’ailleurs mais bon tant pis. Elle devait savoir quand même. « [color=#83b647]Parce que c’est passé, c’est oublié. Je suis plus en Italie depuis 2 ans, tout ça, c’est derrière moi Cléa. » Cléa voyait difficilement comment cela pouvait être oublié, vraiment, mais elle ne fit aucun commentaire là-dessus. C’était inutile. « Et puis,t’imagines la conversation… ‘oh en passant, si tu veux mes références, j’ai été en coloc pendant 4 ans avec une bande de meurtrières et autres détenues, ok, cool, thanks, bye’ le pied. » Ouais, évidemment, si elle comptait lui dire à ce moment-là, c’était sûr que ça aurait difficilement passé. Cléa n’était pas non plus totalement irresponsable. « Pas à ce moment-là. » soupira-t-elle. « Je voulais dire après, plus tard. » Elle aurait pu, Cléa ne l’aurait même pas mal pris. La preuve là, elle venait d’apprendre ça et elle n’avait pas encore décidé de déménager. Aucun doute que si certaines personnes de son entourage apprenaient ça un jour, ils la prendraient pour une folle. Mais Cléa était sûre d’avoir raison de faire confiance à Elia.

La blonde attrapa le verre de lait et les gâteaux et les apporta enfin à son fils. Elle lui alluma aussi la télé, devant ses dessins-animés, il ne viendrait pas les déranger avant très longtemps, c’était certain. Elle revint ensuite dans la cuisine d’où Elia n’avait toujours pas bougée. La blonde soupira et s’assit sur une chaise près d’elle. « Je t’aime bien Elia. Vraiment, t’es mon dragon préféré sur la terre. Donc, je voulais que tu saches… ça m’est égal ce qui a pu se passer dans ta vie, ça ne change rien à ce que je pense de toi. » Elle aurait pu posé plus de question, c'était ce qu'elle voulait d'ailleurs au début mais elle n'avait pas pu s'y résoudre en voyant la tête de sa colocataire.

« Pas à ce moment-là. Je voulais dire après, plus tard. » L’Italienne haussa les épaules. Une fois qu’elle avait aménagée, elle ne s’était jamais vraiment posé de question. Au départ, elle avait essayé de trouver une façon de lui dire, mais bon, aucun moment ne semblait être le bon. Elle avait fini par abandonner, se disant que de toute façon, c’était trop tard et le mal était fait. Cléa la connaissait maintenant et savait qu’elle n’était pas dangereuse. Enfin, en théorie, elle espérait qu’elle le sache quoi. Elle se sentait petite en ce moment, elle avait un peu l’impression de se faire gronder par sa mère. Enfin, elle imaginait que ça donnait cette impression, elle n’avait pas matière à comparaison. « J’ai juste pas trouvé le bon moment quoi … Pendant le souper ? Après que tu m’as laissée baby-sitter ton fils ? Après un de mes caprices de gamine ? Je ne sais pas. »

Cléa la laissa seule dans la ce usine pendant un moment et Elia pouvait sentir son cœur tomber en ruine. Non, elle avait beau ne pas connaitre la blonde et le petit depuis très longtemps. Mais elle s’était tellement attaché à eux depuis qu’elle avait aménagé. Elle n’avait jamais vraiment eu de famille, ce truc qu’elle avait connu en grandissant ne voulait rien dire pour elle, Cléa et Mattéo étaient ce qui s’en rapprochait le plus. Mais elle savait très bien, pour l’avoir déjà vécue, comment les gens la traitaient une fois qu’il pensait connaitre la vérité. Ils se sentaient en danger et la sortaient tout de suite de leurs vies. Elia avait perdu de vue plusieurs personnes de la même façon, elle y était habituée. Ce qui la dérangeait vraiment était que Cléa pouvait peut-être penser qu’elle soit coupable. Oui bon, ok. Peut-être qu’elle serait capable de tuer quelqu’un, vraiment, un jour, si la personne le méritait, comme son père l’avait mérité. Mais pour le moment elle était innocente et que quelqu’un comme Cléa puisse la pensée coupable la rendait misérable. Elle avait l’impression de vivre son procès encore et encore. Tous ses gens qui l’avaient regardé de haut pendant des jours et des jours, l’examinant sous toutes ses coutures avec leurs regards froids, manipulant ses mots… Ils avaient joué avec elle et avaient eu ce qu’ils voulaient et c’était elle qui devait en payer le prix pour le restant de ses jours. L’histoire de sa vie apparemment.

Sa coloc finit par revenir et la brune n’osait pas prendre la parole en premier, elle respirait à peine. « Je t’aime bien Elia. Vraiment, t’es mon dragon préféré sur la terre. Donc, je voulais que tu saches… ça m’est égal ce qui a pu se passer dans ta vie, ça ne change rien à ce que je pense de toi. » L’Italienne se leva d’un coup et se rapprocha de la blonde pour la serrer dans ses bras, enfouissant sa tête dans le cou de sa coloc. « Je t’aime Cléa, je m’excuse. » Elle avait l’impression qu’un poids énorme s’était levé de ses épaules. L’air de la pièce avait complètement changé et même la présence de Casper lui faisait moin peur. Elle s’éloigna un moment pour soutenir le regard de sa coloc. « Tu peux me le* demander si tu veux. » Elle n’avait même pas besoin de préciser, elle savait la question que tout le monde se posait en premier.

Après ce qu’elle avait appris aujourd’hui, c’était assez dingue de constater que la seule chose que Cléa trouve a reproché à Elia était de ne lui avoir rien dit. Et encore, elle lui reprochait ça le plus calmement du monde, dans la cuisine. Quelque chose lui disait qu’une personne censée et parfaitement normale se serait sûrement hâtée de partir loin au plus vite. Mais pas elle, elle ne devait donc être ni censée, ni normale, ce qui n’avait rien de nouveau. « J’ai juste pas trouvé le bon moment quoi … Pendant le souper ? Après que tu m’as laissée baby-sitter ton fils ? Après un de mes caprices de gamine ? Je ne sais pas. » C’est vrai que dis comme ça, Cléa pouvait presque comprendre. Elle avait conscience que ça ne devait pas être quelque chose de facile à dire. Elia avait du craindre sa réaction, c’était évident. Un nouvel élan de compassion pour sa colocataire l’envahit alors à nouveau. « Je t’ai laissée baby-sitter mon fils malgré tes caprices de gamine. J’aurais pu entendre n’importe quoi. » dit-elle finalement d’un ton léger en s’autorisant un petit sourire.

La blonde alla ensuite s’occuper de son fils, veillant à ce qu’elle et Elia puissent continuer à parler en paix après quoi, elle retourna à la cuisine. Elle dit alors à Elia la seule chose qui avait vraiment de l’importance maintenant, il fallait que sa colocataire sache que rien de ce qu’elle avait pu apprendre aujourd’hui ne changeait quoique ce soit à ce qu’elle pensait d’elle. On la dirait sûrement stupide mais Cléa savait que ce n’était pas ça. Elle avait juste fait l’effort de connaître Elia avant et elle avait pu se faire exactement une idée de qui elle était et la jeune femme n’était pas une personne mauvaise. C’était évident, ça crevait les yeux. Après l’aveu de Cléa, Elia s’approcha d’elle et la serra dans ses bars. « Je t’aime Cléa, je m’excuse. » Cléa passa une main dans les cheveux d’Elia, elle l’aimait aussi. Enormément. Elle considérait Elia comme un membre de sa famille à part entière. Un peu comme une petite sœur. « Je t’aime aussi. Et tu n’as pas à t’exciser. Je comprends, je t’assure. » Ou tout du moins, elle pensait comprendre. Elia s’éloigna un peu d’elle et Cléa se demandait ce qu’elle allait dire maintenant. Ca avait l’air sérieux vu la manière dont elle soutenait son regard. « Tu peux me le* demander si tu veux. » Oh, c’était donc ça. Cléa réfléchit quelques temps, sans lâcher Elia du regard. Elle pouvait le lui demander oui, mais elle n’était pas sûre que ça ait une réelle importance. Après tout, ce qui était passé était passé. Finalement, après un moment de réflexion, la blonde finit quand même par poser al question. « Est-ce que tu l’as fait Elia ? » Elle savait qu’lle n’avait pas besoin d’être plus précise. C’était comme Elia juste avant.

Les gens avaient beau dire qu’ils avaient l’esprit ouvert, qu’il ne jugeait pas les gens par leurs passés, etc. Toutes les conneries du genre. Elia connaissait autrement. L’année qu’elle avait passée en maison de transition avait été la pire d’entre tous. Elle n’avait pas eu le choix de se trouver un emploi, et rapidement, sous peine d’être renvoyé en prison de nouveau. Mais elle n’avait pas non plus eu le choix de s’identifier comme ex-repris de justice, à tout ses futurs employeurs et aucun d’entre eux, même les plus minables, n’avaient pas voulu d’elle. Les gens ne lui faisaient pas confiance. Lui trouvait des aires dangereuses ou bien était certain qu’elle allait les cambrioler en pleine nuit. Elle avait beau dire que son crime n’avait aucun lien avec le vol, ils n’étaient guère plus réceptifs. Elle avait vraiment dû faire des pieds et des mains pour se tailler une place à ce moment-là. Depuis qu’elle était arrivée à New York, évidemment tout était différent. Mais encore. Elle avait eu tellement de difficulté à rentrer au pays, qu’elle n’osait même pas en sortir pour des vacances de peurs qui ne l’admette plus. Elle comprenait dans un sens… Sur papier, elle avait tué. Mais ça ne rendait pas les choses plus faciles à vivre. Si en plus c’était au tour de Cléa de l’envoyer promener. Et le pire c’est qu’Elia ne pourrait même pas lui en vouloir. « Je t’ai laissée baby-sitter mon fils malgré tes caprices de gamine. J’aurais pu entendre n’importe quoi. » Elle releva la tête pour voir la blonde sourire et eut une petite pincée au cœur avant de sourire avec elle, très faiblement cependant. « Alors, tu ne m’en veux pas de l’avoir caché dans le panier à linge sale ? » Non, mais tant qu’à tout avouer.

Elle finit par s’excuser, de lui avoir tout caché et alla serrer sa coloc dans les bras. La blonde lui dit qu’ele comprenait, et même si Elia avait ses doutes là-dessus, elle ne la contredit pas. Au moins, elle essayait. Puis l’Italienne prit une grande respiration et lui donna la permission de demander tout ce qu’elle voulait. C’était Cléa, elle pouvait tout lui avouer honnêtement, elle le savait maintenant. « Est-ce que tu l’as fait Elia ? » Elle cligna des yeux une fois, mais ne la lâcha pas du regard. « Non. Mais j’aurais aimé le faire. » Elle aurait dû le faire et avoir su, l’aurait fait bien avant. Son père avait mérité ce qui lui était arrivé. Elle lui referait payer une bonne centaine de fois encore. Elle regrettait juste de ne pas avoir mis la main à la pâte. « Il le méritait, tu sais ? » Elle se cacha la tête dans le cou de Cléa une fois de plus.

Cléa s’était un petit peu détendue depuis le retour d’Elia. Maintenant qu’elle lui avait dit ce qu’elle avait à lui dire et qu’elle était convaincue qu’Elia n’avait rien d’une personne dangereuse. Elle n’en avait jamais vraiment douté bien sûr mais elle avait quand même eut se besoin d’être rassurée et c’était chose faite. Il avait suffit qu’elle voit la détresse de sa colocataire à l’évocation de ce sujet pour être définitivement sûre d’elle. Maintenant, elle devait la rassurer. C’était son rôle. C’est pour ça qu’elle lui dit qu’après lui avoir laissé à garder Mattéo, elle aurait pu entendre n’importe quoi. Après tout, faire confiance pour ça à quelqu’un qui avait peur de Casper et qui la réveillait parfois la nuit parce qu’elle avait peur, c’était très fort. « Alors, tu ne m’en veux pas de l’avoir caché dans le panier à linge sale ? » La jeune femme fronça les sourcils. Non, elle ne lui en voulait pas pour ça non plus. C’était… Elia quoi. Et ça ne l’étonnait même pas qu’elle fasse ce genre de choses. « Du moment que tu l’enfermes pas dans la machine à laver. » Et qu’il ne venait pas se plaindre d’elle aussi.

Après ça, Elia déclara que Cléa pouvait le lui demander. La blonde n’avait pas besoin de plus d’informations pour savoir de quoi elle parlait et lui posa la question après y avoir réfléchit plusieurs secondes. « Non. Mais j’aurais aimé le faire. » Cléa hocha la tête. Elle était un peu soulagée en fait. Bien sûr, même si Elia l’avait fait, ça n’aurait rien changé pour elle, elle l’aurait toujours aimé pareil parce qu’elle avait décidé que rien de ce qu’elle pourrait apprendre sur sa colocataire ne changerait quoique ce soit. Mais elle préférait qu’elle n’ai rien fait quand même, même si elle aurait aimé, comme elle disait. « Il le méritait, tu sais ? » C’est ce qu’avait dit Elia avant de cacher sa tête dans le coup de Cléa. La blonde la serra dans ses bras. « Je n’en doute pas. » souffla-t-elle alors. Elle ne voulait pas en savoir plus pour le moment, ni forcé Elia à lui parler mais elle rester sûre. Sûre que pour qu’une fille comme Elia souhaite quelque chose comme ça c’était parce que la personne le méritait largement.