Et dire que Danjel s'attendait à des vacances de rêve pour se vider la tête avant de se lancer dans ses examens d'admission pour l'université de Columbia. Le voilà servi ! Plusieurs heures après avoir quitté la berge, le bateau de croisière s'était totalement immobilisé. Le brésilien était allongé dans un transat, de la musique lui secouant les oreilles, faisant bronzette avec ses lunettes de soleil perchées sur son nez et son short de bain comme seul vêtement. Intrigué en se rendant compte que l'embarcation ne bougeait plus, il avait renfilé ses tongues, s'était levé et avait constaté, perplexe, que certaines personnes commençaient à s'affoler. Ce n'est qu'en enlevant son casque de sur ses oreilles qu'il avait entendu que le capitaine avait soi-disant quitter les lieux. N'y comprenant rien, Danjel s'était penché par-dessus la barrière du ferry, comme beaucoup des voyageurs, et vit une barque s'éloigner avec, pour seul équipage, le commandant du bateau. C'était le pompon !

De nature calme, le brun ne céda pas à la panique et, avec l'intention de trouver la cabine de commande afin de jeter un œil aux mécanismes, se mit à déferler parmi les autres passagers qui, eux, semblaient paniquer au fur-et-à-mesure que la rumeur se propageait. Sortant son téléphone de la poche de son maillot de bain, il releva ses lunettes sur son front afin de pouvoir lire son écran et constata avec désarroi qu'il ne captait aucun réseau. Évidemment, en pleine mer. Alors impossible de contacter les secours depuis son cellulaire. La cabine de commande devrait contenir de quoi appeler de l'aide, ce qui le poussa à continuer sa route tout en tenant son téléphone avec l'espoir de capter ne serait-ce qu'une mini barre de réseau. Quand tout à coup, alors qu'il longeait la barrière de sécurité du pont, quelqu'un le percuta de plein fouet, le faisant trébucher. Voulant se rattraper à la barre, il en lâcha son téléphone et celui-ci glissa sur le sol jusqu'à se mettre à chuter à la vertical du bateau pour retomber dans l'eau. « Je, j’suis désolé ! » s'empressa de s'excuser l'homme qui venait de lui rentrer dedans. Danjel n'était pas matérialiste, loin de là, et se racheter un téléphone n'était pas un problème pour lui niveau argent - du moins, pour se faire, il fallait rejoindre la terre -. Alors il regarda son interlocuteur et haussa mollement les épaules. « Arf, c'est pas grave, c'est pas comme s'il pouvait me servir à quelque chose en ce moment vu qu'on ne capte aucun réseau. » répondit-il alors que son interlocuteur regardait par-dessus bord afin de vérifier si l'objet qu'il avait laissé échapper était encore visible. Mais à l'heure qu'il était, il devait être en train de couler au milieu des poissons. Souriant brièvement, Danjel sauta sur l'occasion que lui offrait le hasard afin de se rallier à une personne parmi la foule ambulante qui ne faisait que s'exciter de plus en plus. « C'est fou comme les gens peuvent paniquer... on est pas en train de couler après tout. » plaisanta-t-il en roulant des yeux. C'est vrai que cet affolement soudain l'agaçait. Garder son calme pouvait être tellement plus simple pour trouver une solution. « Je m'appelle Danjel. » continua-t-il en tendant sa main à son interlocuteur.