Chandler avait été invitée à une soirée par un des étudiants infirmiers de l’hôpital. Il avait débuté il y a quelques jours et ils avaient très vite sympathisé. Ils avaient beaucoup parlé et il avait fini par inviter la jeune femme à une soirée organisée par un de ces amis. Elle avait tout de suite acceptée, aimant sortir même si son état ne le lui permettait pas toujours. Elle ne restait jamais bien longtemps, mais elle faisait quand même quelques apparitions. L’empêcher de vivre sa jeunesse pleinement et d’en profiter était une chose qu’elle ne laisserait arriver pour rien au monde. Son frère était toujours réticent à la laisser sortit mais il ne pouvait pas lui résister bien longtemps. Ce soir elle l’avait fait céder assez vite. Et elle se retrouvait là, dans un appartement de Brooklyn, chez un total inconnu, avec des gens qu’elle ne connaissait pas. Mais ce n’était pas grave du tout pour elle : elle était très sociable et se faisait des amis chaque jour, avec n’importe qui, même les plus réticents tombaient sous son charme. Elle avait promis à Joey qu’elle ne l’appellerait pas tard pour qu’il vienne la chercher. Il tenait à l’accompagner et à venir la chercher à chaque fois. C’était son côté grand frère, gros nounours, ultra protecteur et un peu trop collant. Mais elle aimait ça.
Son verre de soda à la main, elle déambulait entre les danseurs et les couples qui s’embrassaient sans aucune gêne. Etre ici l’amusait et elle aimait observer les autres. Elle faisait de petits commentaires sur eux dans sa tête jusqu’à ce qu’elle trouve quelqu’un à qui parler. « Holà jolie demoiselle. » Une voix masculine la tira de sa rêverie. Elle fit demi-tour et se retrouva face à un jeune homme assez charmant. Peut-être un peu trop justement. Vu comme il était vêtu, il semblait s’aimer un peu trop. Il ne serait donc pas intéressant. « Bonsoir. Au revoir. » répondit-elle dans un sourire poli avant de continuer son chemin. Il la suivit. « Hé attends ! Où tu vas comme ça, tu ne m’as pas laissé de chance de me présenter. Je suis Carlos. » Elle le regarda à nouveau, avec un sourire en coin. Quel lourd. « Enchantée Carlos. Mais j’suis pas intéressée. » La jeune femme reprit encore une fois sa route puis s’arrêta devant un jeune homme en train de boire seul dans son coin.
Ce qu’elle allait faire, elle ne l’avait encore jamais fait. Mais ce Carlos la suivait comme un toutou et elle devait à tout prix s’en débarrasser avant que sa soirée ne soit fichue ou qu’elle soit désagréable. « Hey ! » l’interpella-t-elle, un large sourire aux lèvres. Elle se dépêcha d’aller le rejoindre. « Je t’ai cherché partout ! » dit-elle à l’inconnu, une fois arrivé à sa hauteur. Puis, pour parfaite le tableau, elle mit ses bras autour de son cou et planta un baisa sur ses lèvres. Rien de trop agressif. Il serait surement assez déconcerté et elle espérait qu’il rentre dans son jeu. En tout cas, c’était plutôt spécial comme première rencontre.
Dernière édition par Chandler Davenport le Mar 21 Aoû - 17:51, édité 1 fois
Grâce à son cercle social très rempli, Denver avait accès à de nombreuses soirées. Le jeune homme était toujours partant lorsqu'il s'agissait de s'amuser, boire, mal danser, et bien entendu consommer des substances illicites. Ce soir là, il était venu « seul ». D'habitude il amenait toujours quelqu'un pour l'accompagner mais cette fois, c'était un peu différent. Il voulait changer et faire cavalier seul, même si dans le tas il savait pertinemment qu'il allait trouver des personnes qu'il connaissait. Et ce fut le cas dès qu'il fut arrivé à l'appartement. Un de ses compagnons de cours en section biologie (cours auxquels il ne participait jamais) l'avait vite repéré après qu'il ai fait quelques pas à l'intérieur. S'en suivit de longues discussions autour de bières, et de joins. Pour le moment, la soirée s'annonçait calme pour le jeune homme, même beaucoup trop. Denver aurait bien voulu se détacher de son ami pour pouvoir aller draguer les jolies demoiselles qui se trouvaient à la soirée, mais celui ci semblait beaucoup trop bavard et le jeune homme avait fini par regretter de lui avoir accordé son temps. Il avait fini par ne plus vraiment suivre le fil de la conversation, bien trop concentré par sa boisson qui se trouvait dans sa main. « Oh, attends moi là... » Denver leva son regard de son verre. « Mmmh ? » Il s'était un peu perdu dans ses pensées et il ne savait pas ce que l'autre venait de lui raconter. « Je suis à sec. » Il secoua son verre vide sous les yeux de Denver. « Je reviens, je vais m'en rechercher. » Le jeune McDaniels fit un signe de tête pour approuver et son ami s'éloigna. Il lâcha un long soupir se disant alors que c'était sa chance pour s'enfuir un peu plus loin et aborder d'autres personnes. Il jeta un coup d’œil à son collègue et se fraya ensuite un chemin entre les personnes pour se retrouver dans un autre coin. Enfin. Maintenant, il était seul, mais il savait que dans pas très longtemps il ne le serait plus. Il apporta un gobelet à la bouche pour en boire une gorgée en pensant que son verre manquait un peu de poudre de dans. « Hey ! » Une voix féminine attira son attention et elle semblait s'adresser à lui. « Hey ? » répondit il à son salut, déconcerté. Sûrement une fille qu'il avait croisé à une soirée dont il avait complètement oublié la présence. « Je t’ai cherché partout ! » Elle s'était rapprochée de lui sans qu'il n'arrive à la calculer. Elle devait peut être se tromper de personne, car elle ne lui disait vraiment rien du tout. Sans s'y attendre, la jeune fille se rapprocha encore plus de lui pour lui donner un baiser. Wow. Qu'est ce que c'était ce manège ? Denver était surpris, mais il ne la repoussait pas. Quel idiot pourrait repousser une aussi jolie demoiselle ? Certainement pas lui. Sauf peut être si il était casé, et encore. Denver comprit alors. C'était sûrement son nouveau déodorant qu'il s'était mis avant de venir. Il avait décidé, comme ça, après avoir vu de nombreuses publicités, de changer et de s'appliquer la marque Axe. Oui, c'était sûrement pour ça qu'une jeune femme vienne l'embrasser de la sorte. Ça marchait donc ? Enfin, il pensait ça, mais il fallait savoir qu'il avait pas mal fumé juste avant. Et il ne voyait pas vraiment d'autres raisons. Il avait un peu une tête d'ahurie après sa réflexion, mais il se rendit rapidement compte qu'il n'y avait pas que son déodorant qui rentrait en jeu. Derrière elle se trouvait un jeune homme qui semblait la suivre, et le jeune brun ne serait pas surpris qu'elle essayait en fait de le semer au milieu de la foule. Oh. Comprenant alors ce qu'il se passait, Denver glissa sa main autour de la taille de la demoiselle, tout en souriant. « Je commençais par croire que tu ne viendrais jamais me rejoindre. Mais maintenant, tu es là. » Il lui donna un rapide baiser sur la joue.
Dans l’espoir d’échapper à ce lourdeau de Carlos, Chandler avait accosté sans aucune gêne un jeune homme inconnu et l’avait carrément embrassé pour qu’elle soit tranquille. Il fallait que ce pauvre mec croie qu’il était son petit ami sinon il ne lâcherait jamais. Elle l’avait quand même rembarré deux fois et pourtant il avait continué de la suivre. Il aurait surement été capable de la suivre jusqu’à chez elle, elle en était sure. Bon, comme Joey serait venu la chercher, il l’aurait dissuadé avec son air menaçant qui caractérisait si bien son frère quand quelqu’un l’embêtait ou se faisait trop insistant avec elle. Joey ne l’aurait pas laissé faire, ce Carlos, et il aurait même été capable de lui foutre un coup de poing s’il ne lâchait toujours pas l’affaire. Enfin, la situation n’irait surement pas jusque-là. Tandis que ses bras étaient autour du cou de l’inconnu et que ses lèvres étaient posées contre les siennes, elle priait pour qu’il n’ait aucun mouvement de recul, pour qu’il ne la repousse pas violemment ou l’incendie parce que ce qu’elle venait de faire était très inapproprié. Elle priait également pour ne pas qu’il ait déjà une copine. Pour le coup ce serait très embêtant et elle aurait eu du mal à expliquer à une fille jalouse et furieuse pourquoi elle avait fait ça, et encore moins à Carlos qui recommencerait très certainement à la suivre comme un chien. Elle s’écarta tout de même rapidement et regarda le jeune homme dans les yeux, avec un regard insistant lui faisant comprendre qu’il devait jouer la comédie.
« Je commençais par croire que tu ne viendrais jamais me rejoindre. Mais maintenant, tu es là. » Apparemment, c’était gagné, elle était sauvée ! Il accompagna sa parole d’une main sur la taille et d’un baiser sur la joue. « Ne pleure plus, ta merveilleuse petite amie est là. » Un large sourire étira les lèvres de Chandler qui se retourna pour voir où était Carlos. Elle avait fait exprès d’insister sur les mots petite amie pour qu’il comprenne bien. Il les regardait dépité, mais ne semblait pas vouloir partir. Il devait digérer sa défaite, c’était compréhensible. Comment ne pas être déçue quand une fille comme elle vous passait sous le nez ? Ou alors, il était en train de réfléchir à un plan pour qu’il puisse quand même l’approcher. Un petit ami n’était en général pas ce qui refroidissait ce genre de mecs. Redoutant que ce soit ce qui était en train de se passer, la jeune femme embrassa à nouveau le pauvre jeune homme qu’elle avait pris un otage, moins sagement cette fois. Bon, il ne semblait pas s’en offusquer, sinon elle ne se le serait pas permise. Après ce baiser, elle se retourna à nouveau pour constater que Carlos était parti. Elle se défit donc de l’emprise du jeune homme et s’écarta légèrement, revenant à la distance convenable entre deux inconnus. « Je suis désolée pour ce qui vient de se passer, merci d’avoir joué le jeu. » Elle lui tendit la main. « Je m’appelle Chandler. » Puis finit par la remettre le long de son corps jugeant qu’ils avaient déjà fait connaissance, d’une certaine façon.
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Jouer la comédie, Denver pouvait aisément le faire. Et c'était avec plus de plaisir si c'était pour sauver une aussi jolie demoiselle. « Ne pleure plus, ta merveilleuse petite amie est là. » Il souriait, amusé par la situation, et la serra un peu plus contre lui pour un rajouter une petite couche. Le gars qui suivait la jeune femme ne les regardait plus d'un très bon œil maintenant. Apparemment, ils avaient bien joués. Sauf si bien entendu ce gars là était l'ex de cette fille, et dans ce cas là, il était possible que Denver se retrouvait dans une situation assez délicate. D'autant plus que ce Carlos était tout de même plus baraqué que lui. En tout cas il ne semblait pas vouloir partir, ce qui encouragea la demoiselle à l'embrasser de nouveau, de manière un peu plus sauvage cette fois ci. Le jeune McDaniels se laissa faire répondant même au baiser tout en glissant sa main dans le dos. La soirée s'annonçait un peu plus amusante que ce qu'il n'avait pensé enfin de compte. Une fois le baiser rompu, la jeune fille se tourna sûrement pour jeter un coup d’œil au gars. Seulement, il n'était plus là. Tant mieux, car d'un côté Denver ne savait pas combien de temps il aurait pu supporté se faire mater en train de fricoter. Rapidement elle se dégagea de lui pour mettre de la distance entre eux. Normal, maintenant que c'était terminé.. « Je suis désolée pour ce qui vient de se passer, merci d’avoir joué le jeu. » Denver lui adressa un sourire pincé. « Il n'y a pas de quoi. » Il pensait qu'elle allait reprendre son chemin maintenant qu'elle n'avait plus besoin de lui, mais à sa grande surprise ce ne fut pas le cas. A vrai dire, elle venait tout juste de lui tendre sa main pour ainsi faire 'connaissance'. « Je m’appelle Chandler. » Il regardait la main quelque peu déconcerté qu'elle soit encore à ce stade là. Mais apparemment, ça lui avait également fait tilt puisqu'elle rabaissa son bras sans qu'il ait eu le temps de serrer sa main. « Denver. » Un sourire sincère éclairait maintenant son visage. Il se souvint alors que lui aussi était là parce qu'il souhait semer quelqu'un. Il chercha du regard si le gars qui l'accompagnait au début était revenu là où ils étaient. Non, pas vraiment, mais par contre, Denver venait de l'apercevoir un peu plus loin en train de le chercher. Celui ci capta son regard et le jeune homme n'eut pas d'autres choix que de lever son pouce et de montrer Chandler par un signe de tête pour lui faire comprendre qu'il allait bien et qu'il était en compagnie d'une fille. Son ami lui rendit son pouce et poursuivit son chemin, sûrement pour rejoindre d'autres personnes. Denver soupira doucement et reporta son attention sur la demoiselle. « Plutôt insolite.. comme rencontre.. Mais loin d'être désagréable ! » Il rit doucement, content d'être en compagnie d'une nouvelle personne, même si il pouvait toujours s'attendre à ce qu'elle s'en aille dans les secondes qui allait suivre.
(je suis désolée, c'est super faiblard comme post .. )
Denver était son sauveur. Il avait pris sur lui et accepté de jouer le jeu en se laissant embrasser et traiter comme un petit copain sans rechigner. Quelle torture, en même temps. Il était tellement courageux. Chandler avait toujours fait son petit effet sur les garçons et il était rare qu’on lui refuse une telle faveur. Pas qu’elle fasse ça tous les jours hein… C’était juste qu’il y avait plus dégueulasse comme fille. Elle était très reconnaissante envers le jeune homme qui se prit si bien à son rôle que Carlos dégagea une bonne fois pour tout. Maintenant, ils pouvaient tous les deux arrêter de jouer la comédie et la jeune femme pouvait arrêter de se comporter de manière si inconvenante avec un inconnu (qui ne l’était plus tellement à présent.) Surtout qu’elle n’était pas du genre à se jeter sur quelqu’un qu’elle ne connaissait pas comme ça. Si Joey la voyait… Il aurait pour sûr préféré qu’elle vienne le chercher pour qu’il puisse s’occuper lui-même de lourd de Carlos. Elle remercia son petit-ami d’un soir et se présenta. « Denver. » se présenta-t-il à son tour. Elle hocha la tête et sourit en entendant son prénom. Il rimait avec le sien, c’était peut-être un signe. « Denver. C’est sympa. » dit-elle en ajoutant un signe de tête d’approbation. « Eh bien, enchantée, Denver. Je t’en dois une. » Elle fit ensuite une moue pensive. Elle ne pouvait décemment pas partir et le laisser tomber alors qu’elle s’était servie de lui et qu’il venait de lui sauver la mise. Puis il avait l’air sympa, elle sentait que passer le reste de la soirée avec lui ne serait pas une perte de temps ou ennuyeux. Ça ne pouvait pas être pire que ce qu’elle avait fait jusqu’ici de toute façon. « Dis-moi ce que je peux faire pour te remercier. Enfin… Si tu me demandes de t’embrasser encore, je devrais refuser, je n’embrasse jamais le premier soir. » dit-elle sur un ton qui se voulait très sérieux… Mais qui se transforma très vite en éclat de rire.
« Plutôt insolite.. comme rencontre.. Mais loin d'être désagréable ! » Chandler approuva en hochant une nouvelle fois la tête. Ca, pour être insolite… Tous deux se souviendraient surement longtemps de cette soirée. Elle en tout cas, oui. La jeune femme se mordit la lèvre, haussa les épaules et prit un air coupable. Elle n’était pas vraiment désolée en fait, l’embrasser n’avait pas été désagréable et il avait l’air d’être de bonne compagnie, elle aurait pu tomber sur pire ou ne jamais tomber sur lui en temps normal. Elle se félicita intérieurement pour son bon sens. « Je n’aime pas vraiment faire les choses de manière conventionnelles. » Elle se mit ensuite à regarder un peu partout dans la pièce, et prit malgré elle la même moue pensive qu’elle avait adopté plus tôt. « Tu veux pas qu’on aille ailleurs ? Peu importe où, mais ailleurs ? » Elle le supplia du regard. Pas qu’elle n’était pas à l’aise entourée par autant de gens, c’était juste qu’elle ne voulait pas risquer de retomber sur Carlos, ou même sur son frère qui serait venu la chercher. Elle savait que c’était bientôt l’heure à laquelle elle rentrait et se cochait habituellement mais elle n’en avait pas envie. Sans attendre de réponse de la part de Denver, elle attrapa sa main et l’entraina à travers le monde. Elle sortit de l’appartement puis l’emmena jusqu’au toit, où elle le lâcha enfin. Elle inspira l’air frais et soupira de bonheur. « On est pas mieux ici ? » lui demanda-t-elle, souriante. Elle espérait qu’il ne la prenne pas pour une folle ou qu’il ne lui en veuille pas de se l’accaparer comme ça. Il la trouvait peut-être trop collante ou un truc du genre et il avait peut-être quelqu’un d’autre à retrouver. Elle alla s’assoir sur un des rebords du toit.
« Denver. C’est sympa. » Ce n'était pas la première fois qu'il entendait ce genre de compliment. Souvent les gens faisaient référence à Denver le dernier dinosaure, le dessin animé d'une certaine génération. Certaines filles trouvaient ça « chou », mais pour lui ce n'était qu'un simple prénom, qui de plus il n'avait pas choisit. C'est d'ailleurs pour ça qu'il ne remerciait jamais lorsqu'on le complimentait sur son nom, et rien que le fait de savoir que ses parents l'avaient choisi le répugnait. A choisir, il aurait préféré un prénom de nana qu'il aurait sélectionné lui même. « Eh bien, enchantée, Denver. Je t’en dois une. » Il fit un mouvement de main pour lui faire comprendre que ce n'était rien et que ce fut même un plaisir de lui rendre service de cette manière. « Dis-moi ce que je peux faire pour te remercier. Enfin… Si tu me demandes de t’embrasser encore, je devrais refuser, je n’embrasse jamais le premier soir. » Le jeune homme leva les sourcils et rit également, ayant bien entendu compris la plaisanterie qu'elle venait de faire. Il avait l'impression d'être tombé sur une perle rare ce soir. Une jolie fille qui l'embrasse sans le connaître et qui en plus de ça avait de l'humour. Si elle restait le reste de la soirée avec lui, alors il allait en passer une bonne. Après qu'il lui ait fait remarquer que leur rencontre n'était pas vraiment commune, ou du moins ça ne lui était encore jamais arrivé auparavant, la demoiselle haussa les épaules et prit une expression qui faisait craquer Denver. Il la trouvait vraiment mignonne. Elle avait un physique qu'il trouvait fragile, le genre de physique qui ne l'incitait pas à la considérer comme sa prochaine nuit. « Je n’aime pas vraiment faire les choses de manière conventionnelles. » Lui non plus. Du moins il aimerait faire plus de choses qui sortaient de l'ordinaire. Ce qu'elle avait fait, c'était quelque chose qui le tenterait bien à faire avec d'autres filles dans un futur proche. Mais, vu qu'il était un homme, il allait se faire très mal accueillir. Enfin, contrairement à elle, il inventerait l'histoire de toute pièce puisque jamais de filles lourdes le collaient. Ça lui était déjà arrivé, mais c'était très rare, et il finissait toujours par coucher avec. « Si seulement il y avait plus de gens comme toi. Je crois que je m'ennuierai moins. » Il avait besoin de folies, c'était clair. Cependant, avec son entourage, c'était plutôt compliqué de trouver un partenaire. Il avait bien Phoenix, mais même avec lui il avait rien fait de « ouf ». Et puis il n'était plus là. Parti il ne savait où. « Tu veux pas qu’on aille ailleurs ? Peu importe où, mais ailleurs ? » Sa proposition n'était pas une si mauvaise idée. La soirée n'était pas d'une grande folie, et il commençait à avoir chaud avec la boisson qu'il venait de boire et le peuple qui était présent. Il n'eut cependant pas le temps de répondre puisqu'elle l'embarqua avec elle au travers de la foule. Elle l'emmena jusqu'au toit où il l'air lui rafraîchit rapidement ses joues. Il ignorait pourquoi le toit, mais ça ne le dérangeait pas puisqu'il avait l'habitude. « On est pas mieux ici ? » Elle souriait toujours, et il ne pouvait pas s'empêcher de le lui rendre. Ils venaient tout juste de se rencontrer, et il se sentait déjà à l'aise avec elle. Enfin, d'habitude il était à l'aise avec les gens puisqu'il était plutôt sociable, bavard.. mais là, c'était différent. « Ouais, pas trop mal. » répondit il en hochant la tête en faisant style d'être moyennement convaincu. Il allait rejoindre la demoiselle près du bord du toit puis finit à son tour par s'asseoir. La vue du bas lui fit d'abord bizarre et du cligner plusieurs fois les yeux pour s'y habituer. « T'as passé une sale soirée pour vouloir la fuir comme ça ? » demanda t-il en plaisantant. Il baissa de nouveau son regard vers le sol, puis s'amusa avec son verre qu'il finit par lâcher dans le vide. Oui, ce n'était pas très écologique, mais ça l'amusait. C'était Denver quoi. Il fouilla dans les poches de son jeans pour chercher de quoi fumer.
« Si seulement il y avait plus de gens comme toi. Je crois que je m'ennuierai moins. » C’était sûr qu’avec Chandler on ne s’ennuyait jamais. Elle avait toujours envie de faire quelque chose d’un peu fou pour s’évader, s’éloigner la réalité de sa maladie, maladie qui la retenait prisonnière et la contraignait à ne presque pas sortir, ne presque pas bouger sous peine d’être trop fatiguée. C’était pour ça qu’elle s’autorisait toujours à faire des choses un peu folles, qu’elle n’hésitait pas à aborder les inconnus comme elle venait de le faire. « On devrait se voir plus souvent alors. » dit-elle avec un sourire sincère. Ce n’était pas une idée lancée comme ça, elle voulait vraiment le revoir. Il n’avait pas l’air de se prendre la tête et elle se sentait qu’il pourrait la suivre dans ses folies. D’ailleurs, là, elle avait eu besoin de prendre un peu l’air, de s’éloigner de tout le monde de la fête, et surtout de s’éloigner de Carlos qui rôdait toujours autour d’elle. Puis son frère n’allait pas tarder à arriver et elle ne voulait pas quitter Denver et rentrer tout de suite. Elle allait s’ennuyer chez elle et être énervée parce qu’elle aurait loupé une énième bonne soirée. C’est donc parce qu’elle savait qu’il n’hésiterait pas à la suivre et qu’elle appréciait sa compagnie qu’elle le prit par la main et l’entraina sur le toit de l’immeuble. Arrivée là-haut, elle se sentit si bien ! Elle alla immédiatement s’assoir sur un des bords du toit. Denver ne semblait pas très… bavard. Ni convaincu d’ailleurs. Ca y est, elle avait été trop loin là, il le prenait pour une folle et il voulait s’en allait loin, très loin. Peut-être même qu’il songeait à demander une injonction contre elle qui lui interdirait de l’approcher à moins de trente mètres. Elle s’apprêtait à ouvrir la bouche lorsqu’il s’exprima enfin. « Ouais, pas trop mal. » Pas trop mal. Hum. Clairement, il n’était pas convaincu. Chandler se sentit quelque peu stupide pour le coup. Qu’allaient-ils faire sur le toit en fait ? A part le pousser du haut de l’immeuble, elle ne voyait pas bien ce qu’ils pourraient faire d’autre. La jeune femme ne fit aucun commentaire, préférant regarder ses pieds. Stupide, stupide, stupide. « T'as passé une sale soirée pour vouloir la fuir comme ça ? » Denver brisa heureusement à nouveau le silence. « Pas du tout ! C’était très sympa… » Elle le regarda puis se mordit la lèvre en repensant à la façon dont elle l’avait abordé. C’était loin d’être conventionnel et pourtant très agréable. Pourquoi n’avait-elle pas commencé à faire ce genre de choses plus tôt ? « C’est plutôt que je n’ai pas envie de partir et que le toit est le seul endroit que j’ai trouvé pour me cacher. » ajouta-t-elle en soupirant. « Mon frère est très à cheval sur les règles là par exemple, c’est l’heure maximale à laquelle je suis autorisée de rester éveillée. » Elle haussa ensuite les épaules et balaya le sujet d’un geste de la main. Ce n’était pas le moment de parler d’elle et de sa maladie, ça allait surtout plomber l’ambiance. Puis elle voulait s’en éloigner alors pourquoi en parler ? « Tu sais, je viens de penser à quelque chose là ! » Elle s’était subitement levée, comme si elle avait reçu une décharge électrique. « On devrait s’enfuir tous les deux. Comme ça je n’aurais pas à rentrer chez moi. » Elle s’approcha de lui. « Surtout que… On s’est embrassé. Ça veut dire qu’on doit se marier. Chez moi en Australie, c’est comme ça que les gens décident de se marier. C’est véridique. Même que c’est un kangourou qui apporte les alliances. » Elle se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas éclater de rire. « Donc ça te dis, on s’enfuit direction l’Australie, et on se marie ? » Il allait définitivement la prendre pour une folle.
« Pas du tout ! C’était très sympa… » Denver hocha la tête sans rien dire pour lui faire comprendre qu'il l'écoutait. Après avoir laissé tomber son gobelet dans le vie, ses mains fouillaient ses poches pour trouver de quoi le faire un peu planer ou bien alors tout simplement du tabac. Peut être même que Chandler fumait aussi. A part Phoenix, il n'avait pas vraiment quelqu'un avec qui partager sa passion. Donc, ça serait cool si il pouvait avoir une nouvelle amie avec qui il pouvait faire ce genre de chose. « C’est plutôt que je n’ai pas envie de partir et que le toit est le seul endroit que j’ai trouvé pour me cacher. » Le jeune homme n'écoutait plus vraiment puisqu'il se concentra sur le paquet qu'il venait de tâter au fin fond de sa poche. Son jean étant plutôt étroit et il était donc compliqué pour lui de retirer son trésor en un seul mouvement. « Mon frère est très à cheval sur les règles là par exemple, c’est l’heure maximale à laquelle je suis autorisée de rester éveillée. » Une fois son sachet rempli de quelques joins roulés sorti, il reporta son attention sur la demoiselle. Il s'en mit un entre les lèvres puis l'alluma avec son briquet. « T'as un couvre feu ? T'as quoi ? Quinze ans ? » essaya t-il de demander le joint toujours coincé à sa bouche. Il tira dessus un coup puis le retira pour recracher la fumée. « Sérieux, j'aimerais pas qu'un de mes frères me dicte mes horaires de sortie. J'te plains. » Il avait froncé les sourcils à cette idée. En fait, il aurait pas aimé que ce soit ses frères, ses sœurs ou bien ses parents. Ces derniers avaient déjà tenté à plusieurs reprises, mais sans succès. L'émancipation lui avait été vraiment bénéfique, ou du moins c'était son avis. Denver était quelqu'un qui se pensait libre de ses faits et gestes, et que rien n'aurait de conséquences. Mais il se trompait. Il n'avait toujours pas d'emploi, avait presque abandonné ses études, et il vivait toujours de l'argent de ses parents -même si ils essayent de le bouger sur le sujet, et qu'il était grand temps pour lui de chercher un travail. Il proposa ensuite son bédo à la jeune fille en lui tendant. Il n'eut aucune surprise en la voyant refuser, mais il ne pu s'empêcher d'avoir une once de déception. Elle ne serait donc pas sa nouvelle amie de joint. Tant pis. « Tu sais, je viens de penser à quelque chose là ! » Il l'observa se lever en vitesse. Mmh ? Il leva un sourcil, quelque peu intrigué par la situation, et ne la quitta pas du regard. « On devrait s’enfuir tous les deux. Comme ça je n’aurais pas à rentrer chez moi. » Euh oui, pourquoi pas ? De toute façon, lui, il ne risquait pas grand chose, mais il se doutait bien qu'elle ne disait pas ça sérieusement. Ou bien alors elle avait bu et il n'arrivait pas trop à le détecter. « Oui, si tu veux. On irait pas très loin, mais d'accord. » Il fallait être réaliste. D'accord, ils pouvaient s'enfuir comme elle le disait, mais pour aller où ? Elle continua. « Surtout que… On s’est embrassé. Ça veut dire qu’on doit se marier. Chez moi en Australie, c’est comme ça que les gens décident de se marier. C’est véridique. Même que c’est un kangourou qui apporte les alliances. » Face à la nouvelle, le jeune homme cligna des yeux. Quoi ? Ils devaient se marier ? Soit elle le faisait marcher, soit ce qu'il fumait lui jouait des tours. Ou alors elle disait la vérité, même si l'histoire du kangourou lui semblait étrange. Mais si c'était une tradition ? Denver était nul en histoire et culture, donc il était fort possible. Tout le monde n'était pas spécialement comme les américains. En tout cas, si c'était vrai... Bah il était un peu foutu. Non pas qu'il la trouvait chiante ou quoi, c'est juste qu'il n'avait pas de sentiments pour elle. Déjà, il avait vachement de mal à se mettre en couple en ce moment, alors se marier … Ou bien alors, il pouvait faire comme d'habitude. Se mettre avec la demoiselle pour lui faire plaisir -en profitant bien entendu de la situation-, et la quitter plus tard. « Donc ça te dis, on s’enfuit direction l’Australie, et on se marie ? » Avant de lui donner une réponse, il prit le temps de se relever et lui faire face. Il tira de nouveau sur son joint. « C'est ce que tu veux vraiment ? » Il expira la fumée. « Faut pas me lancer sur ça, tu sais. Je suis vraiment capable de partir loin. En fait, je suis capable de tout. J'ai rien qui me retient à New York. » Enfin si, la seule chose qui le retient vraiment, c'était sa jumelle. Le jeune McDaniels n'avait jamais été séparé d'elle à une si longue distance ou bien très longtemps. Briar-Rose était la raison de son arrivée à New York. Ce n'était pas vraiment sa réputation qu'il avait à Silverthorne qui l'avait fait fuir, car plaire aux habitant lui importait vraiment peu. Il trouvait ça même idiot que toute sa famille ait déménagé pour ça, vu que pour lui, ça démontrait une certaine faiblesse. Il plongea son regard dans le sien, et ce même si l'obscurité ne facilitait pas la tâche. « Donc tu veux vraiment qu'on parte en Australie ou bien.. » Il marqua une pause pour fumer de nouveau. « Ce sont des paroles en l'air ? » Il avait dans sa voix un ton de défi.
Denver lui proposa quelque chose à fumer – elle se doutait que ce n’était pas simplement du tabac – et elle refusa poliment. Elle n’avait jamais été portée sur la chose. Pourtant, plusieurs de ses amis fumaient et on avait plusieurs fois essayé de la pousser à succomber à la tentation. Elle avait résisté avec brio à chaque fois. Et ce n’était pas maintenant que son état de santé était déplorable qu’elle allait commencer. Certains auraient pu y trouver du réconfort, une manière de mieux vivre leur situation… Chandler, elle, n’avait pas besoin de ça. Elle se débrouillait très bien toute seule, par sa seule force de caractère. Elle expliqua ensuite au jeune homme pourquoi elle l’avait entrainé là et pourquoi elle tenait tant à ne pas qu’on la retrouve. Lui pendant ce temps, avait commencé à fumer. La jeune femme s’efforça de rester éloignée de lui, n’appréciant pas spécialement l’odeur de la fumée. « T'as un couvre-feu ? T'as quoi ? Quinze ans ? » Il était vrai que présentée comme ça, la situation pouvait être un peu absurde. Elle ne connaissait personne qui a vingt ans, avait encore un couvre-feu. Surtout qu’elle n’en avait jamais eu, son père lui avait toujours fais confiance. Mais bon, là, il s’agissait de Joey, il était trop anxieux et trop protecteur, on ne pouvait pas le changer ou le faire changer d’avis sur ce point. Certaines fois, elle arrivait à le faire céder, mais il restait toujours tout près histoire de pouvoir agir rapidement en cas de problème. « Sérieux, j'aimerais pas qu'un de mes frères me dicte mes horaires de sortie. J'te plains. » Elle haussa simplement les épaules. Cela ne la dérangeait pas vraiment… Pas tout le temps… Parfois, bien sûr, il lui arrivait d’être frustrée parce qu’elle passait une excellente soirée et qu’elle trouvait qu’il était trop tôt pour la quitter. Mais quand elle posait la tête sur son oreiller en rentrant, elle comprenait pourquoi son frère faisait ça et elle était même contente qu’il lui impose cette sorte de couvre-feu. Il faisait ça pour la protéger et non pour la contrarier. « Ça ne me dérange pas tellement. Enfin, ça ne me dérange plus. » répondit-elle enfin. « Et puis, non, je n’ai pas quinze ans. J’en ai vingt. C’est juste un peu compliqué. » éluda-t-elle finalement. Puis elle n’était pas sûre de vouloir lui dire pourquoi elle devait rentrer si tôt. Elle n’allait sans doute jamais le revoir et il n’avait pas besoin de savoir… Surtout qu’elle avait déjà fait l’erreur de parler de sa maladie trop tôt à certaines personnes qui l’avaient immédiatement regardé d’un autre œil et avait plus ou moins cessé de la fréquenter. En plus de ça, elle avait horreur de susciter la pitié et c’était sans doute ce qui allait se passer. C’est pour ça qu’elle changea bien vite de sujet. Elle venait d’avoir une idée soudaine, une idée un peu absurde et loufoque : elle inventa une fausse tradition australienne et affirma au jeune homme qu’ils devaient à présent se marier sous prétexte qu’ils s’étaient embrassés. Bien sûr, elle n’était pas sérieuse et elle ne savait pas vraiment ce qui lui avait pris. Enfin si on lui demandait, elle quand même bien tentée de s’enfuir à l’autre bout du monde, si ça pouvait l’éloigner de ses problèmes. « Oui, si tu veux. On irait pas très loin, mais d'accord. » A son grand étonnement, Denver sembla la croire immédiatement. Ou alors c’était qu’il jouait très bien la comédie. Dans les deux cas, elle était un peu déconcertée : elle ne pensait pas que son mensonge prendrait. « Tu crois ? Je suis pleine de ressources tu sais, je peux t’assurer que je peux nous emmener très loin, aussi loin qu’on veut. » Elle était capable de tout, tout était bon pour mettre un peu de piment dans sa vie beaucoup trop fade à son gout. Elle avait besoin d’adrénaline et s’enfuir avec lui était sans doute ce qui la satisferait le plus. « C'est ce que tu veux vraiment ? » Elle se mordit l’intérieur de la joue pour s’efforcer de rester sérieuse puis hocha lentement la tête en le fixant avec un regard entendu. « Faut pas me lancer sur ça, tu sais. Je suis vraiment capable de partir loin. En fait, je suis capable de tout. J'ai rien qui me retient à New York. » Le pauvre quand même. Elle, elle avait son frère, et son père aussi. Autant qu’elle avait envie de partir loin, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable en pensant aux deux hommes de sa vie. Elle ne pouvait pas les abandonner, ils avaient eu du mal à se remettre du départ de leur mère et femme, elle ne pouvait pas les décevoir et leur faire le même coup, surtout après tout ce qu’ils avaient fait pour elle. « Donc tu veux vraiment qu'on parte en Australie ou bien.. » Oui bon, tout compte fait l’Australie c’était un peu irréalisable. Mais ils pouvaient s’enfuir un peu moins loin, ça compterait quand même. « Ce sont des paroles en l'air ? » Le ton de défi qu’il avait employé ne lui laissait pas d’autre choix que de le relever. C’était elle qui avait lancé tout ça, elle ne pouvait décemment pas se défiler. « Bah on est peut-être pas obligés d’aller jusqu’en Australie hein… Mais je suis carrément pour qu’on parte d’ici sans donner de nouvelles à personne pendant quelques jours. Vu que rien ne te retient et que je suis pleine de ressources comme Macgyver, je suis sûre qu’on pourrait s’en sortir comme des chefs dans la jungle New Yorkaise, ou ailleurs en fait si tu veux aller plus loin. Je sais qu’on peut se marier à Vegas ou à Atlantic City. Parce que c’était la condition hein, si on s’enfuie on se marie. » Elle venait de répondre avec le même ton de défi que Denver avait employé un peu plus tôt.
« Ça ne me dérange pas tellement. Enfin, ça ne me dérange plus. » Denver se contenta de hocher la tête en tirant de nouveau sur son joint. Après tout, ils ont pas eu la même vie ni peut être les mêmes envies. Lui était plus le genre à vouloir sa liberté, d'où son émancipation, et le fait qu'un des membres de sa famille puisse avoir une quelconque emprise sur lui le gênait horriblement. Même sa jumelle Briar-Rose lorsque parfois elle s'y mettait, ça l'agaçait. « Et puis, non, je n’ai pas quinze ans. J’en ai vingt. C’est juste un peu compliqué. » Oh bah ils avaient presque le même âge. Ceci dit, il plaisantait lorsqu'il lui avait demandé si elle avait quinze ans. Il n'était pas idiot, il reconnaissait encore les adolescentes et les jeunes adultes. « D'accord, je ne vais pas t'obliger à te justifier. C'est juste que je trouve ça étrange. » Sachant que ses couvre-feu étaient lorsqu'il voulait dormir quoi. Même si il était un peu curieux de savoir la vraie raison, il ne voulait pas la bousculer. Si ça se trouvait c'était quelque chose de très secret, donc.. Elle proposa ensuite de s'enfuir et de se marier comme la tradition australienne le voulait. Étrange tradition d'ailleurs. Heureusement que les américains n'étaient pas aussi timbrés qu'eux, sinon il aurait un harem. Il fronça alors les sourcils, pas sûr de comprendre. « Attends, je suis la première personne que tu embrasses ? » demanda t-il en suivant sa logique. Si c'était le cas, c'était ouf. Une aussi jolie fille qu'elle. Mais pour le coup, c'était vraiment bizarre. Il s'assura alors que c'était vraiment ce qu'elle voulait. « Bah on est peut-être pas obligés d’aller jusqu’en Australie hein… Mais je suis carrément pour qu’on parte d’ici sans donner de nouvelles à personne pendant quelques jours. Vu que rien ne te retient et que je suis pleine de ressources comme Macgyver, je suis sûre qu’on pourrait s’en sortir comme des chefs dans la jungle New Yorkaise, ou ailleurs en fait si tu veux aller plus loin. Je sais qu’on peut se marier à Vegas ou à Atlantic City. Parce que c’était la condition hein, si on s’enfuie on se marie. » Apparemment, oui. Il souriait amusé. « Tu décides donc d'allonger ton couvre-feu ? » ne put il s'empêcher de la taquiner là dessus. L'idée de quitter la ville durant quelque jours, comme ça, à l'arrache lui plaisait vraiment bien. De toute manière, il ne manquerait peut être à personne. Après bien évidemment, c'était quelque chose qu'il aurait pu faire plus tôt et seul, mais elle avait réussit à bien vendre son projet. Le seul point noir dans l'histoire, c'était ce truc de mariage. Denver était un petit ami pitoyable, alors un mari ? C'était vraiment risqué pour elle. « Tu veux vraiment gâcher ta vie avec moi ? » Il fumait toujours, et un peu trop vite. Il sentait les effets de la drogue monter. « Enfin je sais pas, je suis quand même loin d'être le mec idéal. » Au moins il était honnête, puis dans le fond, il essayait un peu d'échapper à la situation à laquelle ils étaient prêts à sauter. « Tu pourrais trouver carrément mieux à la soirée là. »
« D'accord, je ne vais pas t'obliger à te justifier. C'est juste que je trouve ça étrange. » Evidemment qu’il trouvait ça étrange, toutes les personnes à qui elle disait qu’elle avait une sorte de couvre-feu et qui n’étaient pas au courant de sa situation trouvaient ça étrange. Mais encore une fois, elle n’était pas sûre de vouloir lui expliquer, pas plus qu’elle était convaincue que ce soit une très bonne idée. La soirée se passait plutôt bien et tout allait être gâché. Elle commençait à cerner Denver et sentait qu’il n’allait pas réagir comme la plupart des gens : il n’allait pas la prendre en pitié et lui faire regretter d’avoir parlé. Après quelques courtes secondes de réflexion, elle décida de se lancer. « Je suis malade. » Elle haussa les épaules et s’efforça de prendre l’air le plus détaché possible, signifiant qu’il ne fallait y porter aucune espèce d’importance. « Je passe la plupart de mes journées à l’hôpital et je dois me reposer le plus possible. Pour faire court. Voilà pourquoi mon frère me surveille tant, il se sent coupable, je ne sais trop pourquoi. Mais soit, tu sais, maintenant on peut passer à autre chose. » Elle se tut un instant, lui laissant réaliser ce qu’elle venait de lui dire, lui laissant également le temps de choisir comment agir par rapport à ça.
« Attends, je suis la première personne que tu embrasses ? » Elle secoua la tête. « Bien sûr que non. Mais ça ne fait pas longtemps que je connais l’existence de cette tradition et il y a bien longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles de mon premier baiser… Alors ça tombe sur toi. » répondit-elle avec un sourire malicieux. Elle ne savait pas dire si le jeune homme marchait dans son histoire, mais c’était assez drôle. En tout cas, elle insista bien sur le fait qu’elle était sûre d’elle et qu’elle serait prête à aller jusqu’au bout s’il le voulait lui aussi. En théorie. En pratique, leurs possibilités étaient beaucoup plus limitées et Joey était plein de ressources, il n’aurait aucun mal à les retrouver avant qu’ils arrivent à Atlantic City et encore moins à Vegas. Puis elle était vraiment beaucoup trop jeune pour se lier à quelqu’un pour toute une vie, aussi courte s’annonçait-elle. Elle était bien mieux libre comme l’air comme elle l’était actuellement. « Tu décides donc d'allonger ton couvre-feu ? » Elle en avait très envie mais elle savait que tôt ou tard elle regretterait son choix de s’être enfuie et de ne pas être rentrée à l’heure. La fatigue finirait par la rattraper bien assez tôt. Pour toute réponse elle se contenta d’hausser les épaules, geste qui signifiait « pourquoi pas. »
« Tu veux vraiment gâcher ta vie avec moi ? » Elle hocha simplement la tête et lui offrit un nouveau sourire. « Enfin je sais pas, je suis quand même loin d'être le mec idéal. » Il n’avait pas une image très valorisante de lui dites donc. Pourtant en le voyant, elle ne pensait pas qu’il était le genre de mec à ne pas avoir confiance en lui. Ou alors peut-être qu’il était simplement réaliste. « Gâcher ma vie ? Tu es bien pessimiste. » Elle ne connaissait pas la négativité. Elle prenait toujours tout du bon côté et ne comprenait pas les gens qui voyaient le mal partout. « Qui te dit qu’on ne serait pas heureux ? Que ce n’est pas la meilleure chose qui pourrait nous arriver ? » Bon de ça non plus elle n’en était pas convaincue, mais tout ceci n’était qu’une vaste blague alors elle n’avait pas besoin de réellement l’être, faire semblant suffisait. « Tu pourrais trouver carrément mieux à la soirée là. » « Qui te dit que je cherche mieux aussi ? Tu me conviens peut-être. Tu me conviens parfaitement d’ailleurs. Pourquoi as-tu une si mauvaise image de toi ? » demanda-t-elle, sincèrement intéressée cette fois. Elle avait vraiment envie d’en savoir plus sur lui, toute histoire de mariage et de blague à part. C’était peut-être son côté étudiante en psycho qui ressortait. D’ailleurs, elle se mit à réfléchir un peu plus. « Tu ne serais pas en train de te défiler en fait ? Je connais très peu de mecs qui se dévalorisent face à une fille, de cette façon… T’es un peu louche pour le coup. » Ce n’était en aucun cas un reproche, juste une remarque. D’ailleurs, elle souriait toujours pour montrer qu’il ne fallait pas prendre tout cela mal.