Quand Kennedy se dirigea vers Andréa et quand elle le vit pendu aux lèvres d’une fille, elle eut un moment d’hésitation. La jeune Canadienne n’était plus certaine de rien. Quelque seconde auparavant elle était pourtant bien décidée à mettre à exécution ses projets avec son ancien petit ami avec lequel elle était restée ami. Enfin « amis » était un grand mot pour les quelques appel qu’ils se passaient dans l’année, mais l’essentiel c’est qu’ils étaient resté en bon termes. Leurs relations n’avaient pas duré longtemps et Kenny avait vite compris qu’il en aimait une autre. Si ça se trouvait la fille qu’il embrassait été peut-être même cette Tallulah, cette fille dont il lui avait parlé. C’est tout le bonheur qu’elle lui souhaitait. Loin d’elle l’idée de venir tout gâcher ou lui causer des ennuis …

Andréa était aux anges. Il avait l’impression de flotter sur un nuage depuis qu’il avait avoué ses sentiments à Tallulah et qu’ils sortaient ensemble. C’était dur pour lui d’avoir les pieds sur terre et il espérait ne jamais redescendre. Ils en étaient au stade de pouvoir passer des heures à se regarder, cette période où seule la présence de l’autre suffit. Pas besoin de parler, juste d’être là l’un contre l’autre pour se sentir exister. Les yeux d’Andréa brillait d’amour et c’était avec une sincère tendresse qu’il embrassait celle pour qui son cœur battait, quand il entendit quelqu’un toussait devant lui. Il décolla ses lèvres de celle de Tallulah et ouvrit les yeux. Face à lui ce trouvait Kennedy, son ex, que Tallulah ne connaissait pas. « Salut Andy » « Bonjour Kenny. » Il décida alors de faire les présentations. « Tallulah, ma copine. Kennedy Kerrigan… une amie. » Dit-il ne voulant pas gâcher son bonheur. « Ex petite amie » rectifia Kennedy par reflexe. « Lena m’a dit que tu serais là. Je ne voulais pas te déranger, je suis juste venu t’apporter le formulaire de participation. Comme promis. » Elle fouilla dans son sac, en sortit un papier et lui tendis avec un stylo. Il signa et lui rendit la feuille. « Super. J’te tiendrais au courant pour l’heure. Bonne journée. » . Kennedy quitta le parc et Andréa reporta son attention sur Tallulah qui le regarda de façon étrange. « Qu’est-ce qu’il y a ? » Elle semblait préoccuper…

Jusque là, Tallulah avait toujours tout donné pour son métier. Sa carrière musicale lui avait toujours pris énormément de temps et elle s'y était toujours investie avec une motivation sans égale, passant parfois plusieurs jours sans dormir, ou presque pas, simplement pour écrire des textes qui lui passait par la tête ou même des mélodies pour de futures compositions. Et si seulement il n'y avait que ça ! Son statut de directrice dans la fondation lui prenait également énormément de temps qu'elle parvenait - sait-on comment - à glisser dans des trous ici et là. Et à côté de ça, elle se devait encore d'accorder des moments à ses proches, ce qui se faisait généralement rare. Mais depuis que sa relation avec Andrea était passée à la vitesse supérieure, se concrétisant complètement pour son plus grand bonheur, elle avait appris à gérer son emploi du temps de sorte à pouvoir passer au minimum deux heures avec lui chaque jour. Et fini les nuits blanches à écrire ! Ses nuits, elle les passait à présent dans les bras de l'homme qu'elle aimait. Et cette nouvelle organisation de ses semaines la comblait. Elle était heureuse, avec le jeune homme pour qui son coeur s'était épris il y a de ça des années, et elle ne demandait rien de plus.

Cet après-midi là, Tallulah avait trouvé du temps après avoir passé plus d'une heure et demi en salle de séminaire pour son association et ce avant de se rendre au studio. Et ce temps, évidemment, elle le passait avec Andrea. Son petit ami lui avait fait la surprise d'être venu la chercher au siège de sa fondation et l'avait emmenée dans l'Uptown de Manhattan pour une ballade en amoureux dans le Inwood Hill Park. Charmée, la chanteuse tenait la main du sud-africain, le regardant en papillonnant des cils. Elle ne pouvait pas être plus heureuse. Cependant, un bonheur ne dure jamais éternellement. Il fallut évidemment qu'une personne vienne tout foutre en l'air. Alors que les deux amoureux s'embrassaient tendrement, une jeune femme s'approcha d'eux en toussant pour attirer leur attention. Surpris, ils tournèrent tous deux la tête et la blondinette dévisagea l'inconnue. « Salut Andy. » Il n'en fallut pas plus pour que Tallulah fronce les sourcils. Andy ? Ça n'annonçait rien de bon et, sentant déjà la moutarde lui monter au nez, elle s'écarta d'un pas d'Andrea, croisant ses bras en fixant d'un air mauvais la demoiselle. « Tallulah, ma copine. Kennedy Kerrigan… une amie. » « Ex petite amie. » le reprit Kennedy, comme si ce détail était important, ce qui eut le don de chatouiller les nerfs de la sud-africaine. Ne lâchant pas l'inconnue du regard, elle sentait déjà la jalousie monter en elle. Une ex qui débarquait au milieu de ce parc en appelant Andrea "Andy" et tout ça pour quoi ? Lui faire signer une inscription ? Une inscription pour quoi ? Tallulah n'en n'avait pas la moindre idée, et se savoir dans l'ombre l'agaça fortement. Quand Kennedy finit par déguerpir, évidemment que l'état de conscience de la jolie blonde n'échappa pas à Andrea. « Qu’est-ce qu’il y a ? » lui demanda-t-il l'air inquiet. Tallulah le regarda en fronçant les sourcils et adressa un signe de tête en direction de la jeune femme qui s'éloignait. « C'est quoi cette histoire de formulaire ? Tu ne m'en n'as pas parlé. » Jalousie quand tu nous tiens. Gardant ses bras croisés contre son ventre en signe de renfermement, la jeune femme tenait bien à ne pas lâcher le morceau jusqu'à obtenir les informations qu'elle voulait entendre.

« C'est quoi cette histoire de formulaire ? Tu ne m'en n'as pas parlé. » « C’est parce que ce n’est pas important. » dit-il simplement. Tallulah semblait soudainement être en colère contre lui. Enfin pas vraiment en colère, plutôt… jalouse. Il la connaissait assez pour savoir quelles émotions s’emparé d’elle. L’agacement, la peine, la colère ou encore la jalousie… Hors pour l’heure elle semblait plus agacer parce le fait que c’était Kennedy qui lui avait emmené ce papier que par e fait qu’il ne lui en ait pas parlé. Que quoi s’agissait-il exactement ? D’un concours de chant en duo pour gagner de l’argent. Kennedy avait besoin d’argent et elle l’avait déjà entendu chanter. Du coup d’après elle, ils étaient certains de gagner. S’il n’en avait pas parlé à Tallulah ce n’était pas par plaisir de lui cacher des choses, mais parce qu’il imaginait d’hors et déjà sa réaction, elle se moquerait de lui… Il adorait sa petite amie mais il savait ce qu’elle pensait de sa façon de chanter. Sa voix n’avait rien d’exceptionnel… C’était d’ailleurs pour ça que Sa Tallulah ne lui avait jamais proposé d’enregistré un duo avec lui ou essayer de booster sa carrière musical. Elle savait que quoiqu’elle fasse le succès ne serait pas au rendez vous. Mais Kennedy croyait en lui alors il s’était laisser embarquer dans cette histoire de concours. En plus elle avait cruellement besoin d’argent d’après ce qu’elle lui avait dit.

« Je ne peux quand même pas tout de dire ! » s’emporta-t-il alors que Tallulah avait toujours les yeux rivé sur lui, attendant une réponse. La musique était un sujet délicats et Andréa qui était de nature plutôt calme avait tendance à s’emporter quand on aborder ce sujet. « C’est quoi le problème ? Le formulaire ou Kennedy ? » . Andréa était suffisamment intelligente pour savoir que bien souvent l’actuel petite amie n’aime pas voir l’ex petite amie. Mais lui ne la considéré pas vraiment comme tel. Sa relation avec la Kerrigan avait duré quinze jours, c’était une période trop courte pour qu’ils s’attachent l’un à l’autre. De plus durant ces quinze jours il n’avait cessé de penser à Tallulah. Comme toujours. Comme maintenant. Comme jusqu’à ce que la mort les séparent…

« C’est parce que ce n’est pas important. » Fronçant d'autant plus les sourcils, Tallulah fut bien loin d'être satisfaite de la réponse que lui donnait Andrea. Soupirant d'agacement, elle finit par détourner son regard, serrant la mâchoire pour tempérer la colère qui commençait à naître en elle. Colère ou jalousie ? Certainement la deuxième solution. Elle avait toujours été très jalouse en ce qui concernait le sud-africain mais à l'époque, elle avait pris l'habitude de le dissimuler. Mais à présent qu'ils étaient ensemble, difficile de faire comme si de rien n'était alors que l'ex de son petit ami venait lui faire signer un formulaire d'inscription pour dieu sait quoi. « C'est ça... » grogna-t-elle pour elle-même, réellement agacée par la tentative d'évitement d'Andrea.

Tapotant du pied sur le sol, elle resserra ses bras contre son ventre, signe qu'elle n'était vraiment plus d'humeur à sourire. « Je ne peux quand même pas tout de dire ! » s'exclama-t-il, attirant immédiatement le regard de Tallulah sur lui. Yeux écarquillés, elle le fixa, laissant la surprise soulever les traits de son visage. « C'est une blague ? » demanda-t-elle ironiquement sur un ton cela dit très sérieux. « Depuis quand est-ce que tu me caches des trucs ? » Il est vrai que, depuis leur tendre enfance, tous les deux avaient pris l'habitude de tout se dire, absolument tout. Alors autant dire que, en plus de choquer la chanteuse, les propos du jeune homme la blessèrent. Elle le fit d'ailleurs sentir en secouant négativement la tête, détournant à nouveau son regard pour le planter au hasard dans le parc. Son coeur tambourinait douloureusement dans sa poitrine et elle aurait préféré fuir plutôt que de devoir affronter Andrea dans cette discussion. « C’est quoi le problème ? Le formulaire ou Kennedy ? » Sa question arracha un rire ironique mais douloureux à la blondinette qui planta à nouveau ses yeux océans sur lui, sourcils froncés. « T'as pas répondu à ma question ! » renchérit-elle, bornée. Tant pis s'il piquait la mouche, elle voulait savoir ce que cette Kennedy était venue lui faire signer. Et une fois qu'elle le saurait, alors peut-être qu'elle avouerait être jalouse et pas réellement emballée à l'idée de savoir l'homme qu'elle aimait traîner avec elle.

« C'est une blague ? Depuis quand est-ce que tu me caches des trucs ? » « Depuis qu’on sort ensemble ! » Dit-il, les mots sortant d’eux même. Ce n’était vraiment comme ça qu’il aurait dût le dire ou même qu’il voulait le dire, mais c’était vrai ! Avant ils s’étaient toujours tout dit, se racontant le moindre détail de leurs vies. Mais depuis qu’ils étaient devenus un couple s’était différent. Il ne s’agissait pas de parler de comment s’était passé sa journée et leurs relations avaient changé. Il ne pouvait plus tout lui dire. Il ne se voyait pas arriver et lui balançait tout simplement « la nuit dernière j’ai rêvé de toi. Nu ! » Bien sûr ce dont il était question à l’instant même n’avait rien à voir avec les sentiments qu’il avait pour elle et ce qu’elle ressentait en sa présence, il ne s’agissait que d’un banal concours. Mais c’était vrai, maintenant qu’ils étaient en couple il ne pouvait plus tout lui dire. Il osait même à peine lui avouer qu’il était vierge…

Tallulah ne le regardait même plus et fixer un point dans le parc. Elle était énervée contre lui et lui l’était contre lui-même d’être le responsable de ses maux. Il détestait quand ils disputaient ! Heureusement que ça n’arrivait pas souvent… Il poussa un soupir et lui posa une question pour la faire réagir, sentant une certaine colère montait en lui. « T'as pas répondu à ma question ! » « C’est pour un concours de chant. En duo. » lui dit en poussant de nouveau un soupir. Il devinait déjà sa réaction « Pourquoi tu t’es inscrit ? » ou encore « Tu pense sérieusement gagner ? ». Il n’avait pas assez confiance en lui dans le domaine de la musique pour imaginait que Tallulah puisse l’encourager. A ses yeux elle était tellement plus douée que lui. Durant toute son enfance il avait entendu Tal chantait alors que lui n’osait le faire que seul dans sa chambre. Durant son adolescence il avait entendu la belle Africaine être sollicité par des maisons de disque alors que les lycéens savait à peine qui il était. Andréa ne voulait pas faire se concours pour être célèbre ou même gagner, mais juste pour s’amusait un peu. Il n’avait pas besoin que quelqu’un lui dise qu’il ne gagnerait pas, il le savait déjà…

Elle était en droit de savoir. D'ailleurs, pourquoi lui cachait-il des choses ? Il ne l'avait jamais fait et, il faut le dire, cette situation nouvelle déstabilisait complètement la blondinette qui, pour dissimuler son trouble, fronçait les sourcils, menaçante. « Depuis qu’on sort ensemble ! » Sa réponse la choqua tellement que ses yeux s'écarquillèrent sous l'effet de la surprise. En réalité, ce n'était même pas de la surprise. C'était pire que ça. Les propos d'Andrea l'avait soudainement blessée. Depuis qu'ils sortaient ensemble, il s'amusait à lui cacher certaines choses ? Cela n'avait rien de rassurant et le rythme cardiaque de Tallulah ne put que s'accélérer, son palpitant se crispant sous l'effet du choc qu'elle ressentait à l'entente de ces mots. Elle était d'ailleurs tellement surprise et blessée par ce que venait de lui répondre son petit ami qu'elle ne parvint même pas à répondre, le regard s'humidifiant déjà. Non, elle ne pleurerait pas, pas pour ça ! Alors elle tourna la tête, serrant la mâchoire pour se retenir de dire quoi que ce soit, bras croisés sous sa poitrine et serrés au point de lui faire manquer d'air.

« C’est pour un concours de chant. En duo. » finit-il enfin par lui répondre avant de soupirer. Il crachait enfin le morceau et cela eut le don d'attirer à nouveau le regard de Tallulah sur lui. Un concours de chant en duo ? C'était ça qu'il lui cachait ? Mais pourquoi ? Sans comprendre, elle resta sourcils froncés, bouche bée, l'air de réfléchir. Puis elle se concentra à nouveau sur le jeune homme, sans comprendre. « C’est ça que tu caches ? Un concours de chant ? » demanda-t-elle en montrant à quel point elle était surprise. Elle s'était attendue à tellement plus gros qu'elle avait soudainement envie de rire. Ils se disputaient parce qu'il n'avait pas voulu lui parler d'un concours auquel il voulait participer. C'était pathétique. Et pourtant, la sud-africaine sentit son ventre se tordre sous l'angoisse. S'il n'avait pas voulu lui en parler, c'était bien pour une raison. Mais laquelle ? « Pourquoi est-ce que tu m'en n'as pas parlé ? » demanda-t-elle froidement, redoutant la réponse d'Andrea. Kennedy étant son ex, il avait peut-être décidé de ne pas en parler simplement parce qu'il voulait profiter du moment pour renouer avec son ancienne petite amie sans avoir sa copine actuelle sur le dos. Cette idée lui donna froid dans le dos et, par crainte de montrer qu'elle avait peur, elle détourna son regard et serra un peu plus ses bras contre son ventre.

« C’est ça que tu caches ? Un concours de chant ? » Elle avait l’air surprise et soulager comme si elle s’était attendu à pire. Il ne savait pas ce qu’elle s’était imaginé, mais en effet il ne s’agissait que de cela, un concours de chant. « Oui. » dit-il en haussant les épaules. Il se préparait à attendre ses remarques, ses critiques. « Pourquoi est-ce que tu m'en n'as pas parlé ? » demanda-t-elle alors froidement. Demandé ainsi, ça donnait pas vraiment envie à Andréa de répondre, d’être honnête. Dans sa question il y avait comme une accusation muette, un reproche. Le jeune homme pouvait comprendre que sa Tal voulait tout savoir de lui et que cela l’agace qu’il lui cache des choses. Mais il était mal à l’aise concernant le sujet, concernant le chant. Toutefois s’il ne lui expliquait pas pourquoi il lui avait caché le concours, Tallulah ne l’accepterais pas et cela entrainerais une dispute. « Parce que je ne voulais pas que tu te moque de moi » lui dit-il un peu contrarié. Il poussa un soupir. « Je sais que je ne gagnerais pas. Mais je ne voulais pas l’entendre dire venant de toi. » Tout était dit… Elle voulait savoir pourquoi il ne lui avait pas parlé du concours de chant, désormais elle savait… Andréa et Tallulah passaient souvent des heures à parler de leurs gout musicaux, l’africaine chantant à l’ocass quelque refrain. Andréa avait tous ses albums et il était allé à beaucoup de ses concerts. Mais jamais elle ne s’était intéressée à la voix d’Andréa. Jamais elle ne lui avait demandé si ça lui plairait d’en faire son métier comme elle. C’était ainsi qu’il en avait conclu qu’il n’avait pas de talent… « On peut parler d’autre chose maintenant ? » Le jeune homme avait un besoin vital d’éviter le sujet. Savoir que votre petite amie n’a aucune foi en vous est une chose. L’entendre en est une autre…

Tallulah ne comprenait pas. Elle avait beau retourner le problème dans tous les sens, elle n'arrivait pas à saisir la raison qui avait poussé son petit ami à lui cacher cette histoire de concours. Et quelle que soit l'explication qu'il allait lui fournir, elle en resterait avec un poids dans le coeur. Elle qui avait toujours eu une confiance aveugle en lui, elle qui s'était toujours tournée vers lui, qu'importe la situation, lui qui connaissait tout de sa vie, le voilà qui se renfermait sur lui-même en lui cachant des choses. Et des choses qui, selon la jeune femme, ne valaient pas la peine d'être cachées. « Parce que je ne voulais pas que tu te moque de moi. » La phrase éclata comme un coup de tonnerre, tellement violent que Tallulah rapporta son attention sur lui, les yeux écarquillés, et que son coeur se serra. Se moquer de lui ? C'était loin d'être une habitude chez elle. À quoi avait-il pensé ? Déstabilisée, son regard devint fuyant, voguant de droite à gauche alors que ses lèvres restaient entrouvertes. « Je sais que je ne gagnerais pas. Mais je ne voulais pas l’entendre dire venant de toi. » Il croyait sincèrement à ce qu'il disait ? Il la voyait réellement comme une fille aussi cruelle ? « Mais... » commença-t-elle d'une voix chevrotante alors que les larmes lui montaient aux yeux. Mais le sud-africain ne semblait pas vouloir continuer cette conversation, y mettant un terme radicalement. « On peut parler d’autre chose maintenant ? » Fronçant subitement les sourcils, la vue de Tallulah se brouilla de larmes et elle secoua vivement la tête. « Non Andrea ! Non, je... » rétorqua-t-elle d'une voix cassée. Sentant sa gorge se serrer, elle se tut et s'accorda quelques secondes pour ravaler ses larmes. Les paroles d'Andrea l'avaient blessée. Il la connaissait depuis des années et savait pertinemment qu'elle ne se moquait pas des gens, encore moins de lui. Pourquoi sortait-il subitement ça dans ce contexte ? Ils parlaient souvent de musique, chantaient en coeur et jamais elle ne s'était persmie de se moquer de lui. Elle n'en avait aucune raison, premièrement parce qu'elle tenait à lui comme à quiconque d'autre, et également parce qu'il était doté d'une voix sublime. « Comment tu peux penser que je me moquerais de toi ? » marmonna-t-elle alors qu'une larme roula sur sa joue. L'essuyant d'un revers de main, elle croisa à nouveau ses bras contre son ventre et fixa Andrea de son regard qui était passé de la colère à la tristesse. « Je suis ce genre de fille à tes yeux alors ? Une fille qui se moque des gens ? » Sa voix se cassait, prouvant à quel point elle se sentait blessée. Que son petit ami, celui qui la connaissait si bien, pense de telles choses à son sujet la blessait oui, profondément. Et il en fallait encore peu pour qu'elle parte en courant pour se réfugier chez elle et fondre en larmes. Enfantin ? Non. Simplement une fille folle amoureuse qui tente vainement d'être parfaite aux yeux de l'homme de sa vie. « Je pensais que tu me connaissais mieux que ça... » laissa-t-elle s'échapper en baissant la tête, ses longs cheveux blonds tombant pour dissimuler son visage.

« Mais... » Andréa remarqua les larmes qui commençait à monter dans les yeux de Tallulah. Il ne savait pas pourquoi elle prenait ses mots aussi mal et à vrai dire tout ce qu’il voulait c’était changer de conversation au plus vite. La chanson était un sujet délicat et le jeune homme ne se sentait pas à l’aise. Il était bien loin de se douter de ce que pouvait ressentir son ancienne meilleure amie. Il l’a connaissait par cœur, avant il aurait était capable de deviner la moindre de ses pensées. Mais aujourd’hui c’était comme si une barrière invisible l’empêcher de pénétrait à l’intérieur de sa tête. Comme si étrangement il avait oublié le mot de passe ou le mode d’emploi. Tout ce qu’il voulait c’était changer de sujet mais Tallulah semblait décidé à ne pas le faire. « Non Andrea ! Non, je... » Il la regarda ravaler ses larmes, se raidissant quelque peu. Un air perplexe s’afficha sur son visage. Pourquoi semblait-elle énervée ? A croire que Tallulah voulait remuer le couteau dans la plaie et dire à haute voix ce qu’il pensait déjà savoir à propos de sa façon de chanter. Il l’avait blessé, il le voyait bien mais il n’avait fait qu’être honnête… « Comment tu peux penser que je me moquerais de toi ? » Il l’avait pensé parce qu’elle faisait sa carrière sans lui... C’était peut-être – sûrement – complètement débile mais il était jaloux d’elle. Pas de Tallulah. De la musique. Cette passion prenait un temps considérable à la belle Africaine et lui volait celle qu’il aurait bien aimé garder au creux de ses bras pour l’éternité, juste à lui. De plus Andréa avait toujours rêvé d’évoluer avec elle dans le monde de la musique, ainsi ils ne seraient pas séparé trop longtemps à cause des concerts et autre. Mais au lieu de ça elle avait fait son bout de chemin sans lui, lui faisant oublier l’idée d’une collaboration musicale…

Tallulah essuya d’un revers de la main une larme qui venait de couler sur sa joue et Andréa sentit son cœur se serrait. . « Je suis ce genre de fille à tes yeux alors ? Une fille qui se moque des gens ? » Elle était cassante, violente et Andréa prit pleinement conscience du fait qu’il l’avait blessé. Il ouvrit la bouche essayant de dire quelque chose pour se rattraper mais aucun son ne sortit de sa bouche. Bien sûr que non ce n’était pas ainsi qu’il la voyait ! Seulement il se rendait bien compte qu’il avait merdé et que Tallulah aurait du mal à le croire. Il détestait la voir souffrir et il détestait encore plus quand c’était lui le responsable. « Je pensais que tu me connaissais mieux que ça... » Elle baissa la tête et il soupira tandis qu’une douleur naissez dans sa poitrine. « Tu mélange tout, tu confond tout… Je sais que tu n’es pas du genre à te moquer. Je le sais ! C’est juste que … c’est juste que… Tu à une voie sublime Tallulah. Et pas moi ! » De nouveau un soupir. Un silence retentit avant qu’il ne reprenne la parole. « Je pense qu’il vaut mieux que j’y aille. J’ai pas envie de me disputer avec toi. Appelle-moi quand tu seras calmé. » Il déposa un bisou sur son front et partit…