Normalement, elle devait rejoindre Lloyd à l’hôpital. C’était la première écographie aujourd’hui et l’écossait avait insister pour qu’il se rejoigne là bas, après qu’elle ait refusé qu’il vienne la chercher comme la petite fille inapte qu’elle n’était pas. Par esprit de contradiction, Elia avait préféré prendre le métro, mais voilà, elle était une bonne heure et demie à l’avance et n’avait strictement rien à faire. Elle était restée assise devant l’hôpital pendant un moment, mais quand quelqu’un la confondit avec une SDF et lui donna de la monnaie, elle décida qu’il était temps de bouger. Lloyd n’habitait pas si loin et il faisait tellement beau, elle aurait le temps de marcher pour aller le chercher lui*. Quel macho qu’il faisait quand même. N’empêche, il serait cent fois plus convainquant s’il arrêtait de rougir comme un idiot à tout bout de champ.

L’Italienne se promenait dès les rues de l’Upper East Side, observant les gens avec des sacs à main qui valaient surement plus que son appartement entier. Elle essayait de se faire à l’idée de ce qu’il allait se passer aujourd’hui. Elle allait avoir une écographie. On allait la brancher à une machine et regarder à l’intérieur de son ventre, pour entendre le cœur du petit truc qui s’y trouvait. Elle était enceinte. La brune fut prise d’un énorme frisson. Elle n’arrivait toujours pas à se faire à l’idée. Oui bien sûr, elle comprenait les basics du pourquoi et du comment, etc. Mais elle ne pouvait tout simplement pas s’imaginer dans quelques mois, avec un petit humain dans les bras. À la place, elle préférait penser que le truc qui lui poussait dans le ventre était un extra terrestre, un petit truc vert aux yeux noir, extrêmement mignon. Ou bien un bébé dragon. Quoiqu’elle n’était pas certaine d’avoir envie qu’un dragon prenne place dans son estomac. Elle risquerait de se réveiller un matin avec une griffe dans le nombril et le ventre en feu. Une très étrange vision.

Elle sortit de ses pensées une fois arrivées devant l’appartement de son ami. Et c’est quand elle sonna à la porte qu’elle réalisa son erreur. Ce n’était pas pour être macho, comme d’habitude, que Lloyd lui avait dit de l’attendre là-bas. C’était parce qu’il vivait avec sa copine. Sa copine qui, Elia pourrait y mettre la main au feu, ne devait pas la porter dans son cœur. Pris de panique, la brunette dévala les escaliers à toute vitesse et essaya de s’enfuir, mais à peine avait’elle mis les pieds sur le trottoir qu’elle entende la porte s’ouvrir. Pale comme un drap, elle se retourna tranquillement et tomba face à face avec une blonde magnifique qui la fit aussi tôt se sentir aussi sexy qu’une assiette de purée de pommes de terre. Elle devient aussi rouge que Lloyd quand il s’y mettait et mit ses mains devant son ventre, essayant de cacher cette* bosse sous son t-shirt. Lloyd vivait avec des milliers de personnes, avec un peu de chance l’amazone n’était pas copine. « Mwi…Bonjour..Euh…Lloyd est là ? » Elle se serait frappée tellement elle se détestait en ce moment.

Lys était avachi sur son lit, devant sa télé. Elle n’avait rien de mieux à faire aujourd’hui ou elle aurait peut-être eu mieux à faire mais elle n’en avait simplement pas envie. Et puis, ce n’était pas comme si elle n’avait encore rien fait depuis ce matin. Pourvoir être allongée tranquille ici lui avait déjà réclamé beaucoup d’efforts. En effet, elle avait du faire le plein de glace parce qu’il n’y avait plus rien dans leur congélateur. Ceci lui avait donc réclamé une sortie à la supérette la plus proche. En passant, elle avait aussi pris du pop-corn, des chips et du soda, on ne savait jamais, elle ne voulait pas risquer de manquer et de devoir refaire cette terrible aventure. Elle avait ensuite ramené son butin dans sa chambre. Depuis qu’elle vivait ici, elle avait eu l’occasion de remarquer plusieurs fois à quel point la bouffe disparaissait vite… comme par magie. C’était très agaçant. A tel point qu’elle avait déjà pensé que faire installer un frigo dans sa chambre pourrait être une bonne idée. Mais ça n’avait jamais abouti. Tant pis. Elle était vraiment passionnée par son film, même s’il était niais et stupide à souhait, quand on la dérangea ça en sonnant à la porte. La jeune femme soupira. Avec sa chance, il n’y avait personne ici pour aller ouvrir. Elle baissa le son et tendit l’oreille avant de se décider à aller ouvrir.

Il ne s’était pas écoulé plus d’une minute entre le moment où ça avait sonné et le moment où Lys avait été ouvrir la porte mais la blonde se retrouva quand même face au vide quand elle ouvrit la porte. C’était bien malin se la faire se déplacer pour rien comme ça. Elle remarqua alors qu’il y avait bien quelqu’un qui s’éloignait déjà. La personne en question se retourna et Lys put voir son visage qui passa de la couleur cachet d’aspirine à celle d’une tomate en instant record. La jeune femme fronça les sourcils, perplexe. La visiteuse semblait avoir quelque chose à se reprocher même si là, maintenant, elle n’était pas encore capable de savoir quoi. Elle l’observa plus attentivement et son attention se porta sur le ventre qu’elle essayait de cacher au moment où l’autre prit la parole. « Mwi…Bonjour..Euh…Lloyd est là ? » Il n’en fallut pas plus à Lys pour faire le lien. C’était elle évidemment. Elia ou quelque chose comme ça. La jeune femme plissa les yeux avant de lui lancer un regard noir. Elle n’était déjà pas bien disposée d’avance envers cette inconnue qui la dérangeait mais c’était encore pire maintenant. « Non, il n’est pas là, repassez plus tard. » Ou jamais en fait. En vérité, elle ignorait si Lloyd était là ou non et ce n’était pas quelque chose qui l’intéressait de toute manière. Mais elle supposer que s’il n’avait pas daigné bouger ses fesses jusqu’à la porte, c’est qu’effectivement il n’était pas là et il valait mieux donc pour la fille en face d’elle, qu’elle s’en aille au plus vite.

Elia mit peu de temps avant de s’en rendre compte. La femme devant elle était bel et bien la copine de Lloyd. Juste de la manière que la blonde la dévisageait lui confirmait le tout. Si un regard pouvait tuer … Non seulement elle serait morte, récusitée juste pour que Lys ait le plaisir de la tuer encore et encore. Elle frissonna. Elle sortait de prison bon sang, elle ne devrait pas avoir peur d’une blonde comme ça ! C’était stupide ! Mais elle reconnaissait quelques choses dans les yeux de l’Amazone qu’elle avait vues quelques fois chez l’une des filles. Cette fille ne lui voulait aucun bien, c’était certain. « Non, il n’est pas là, repassez plus tard. » La brune était étonnée que les escaliers ne se soient pas couverts de givre. Mais au moins, elle était fixée. Elle hocha la tête et se retourna, prête à s’enfuir en courant le plus rapidement possible. Mais quelque chose la fit changer d’idée au dernier moment. Elle était surement complètement folle, mais elle ne pourrait pas dormir ce soir en sachant que cette femme essayerait potentiellement de la tuer. « En fait, je… » Elle se retourna pour faire face de nouveau à la blonde. Elle se tortillait le bout des doigts et se passa une main dans les cheveux, nerveuse. « Vous n’en avez surement rien à faire, et ça ne changerait rien à rien, mais je devais quand même vous le dire… Je suis vraiment désolée… » Sa gorge se noua un peu. Elle n’était pas prête à dire qu’elle regrettait d’être enceinte. Elle ne voulait pas jeter le blâme sur un extraterrestre pas encore né, mais elle ne l’avait pas chercher, ils avaient même pris la peine de se protéger, c’était un accident tellement bête. « Je n’ai jamais voulu… Je n’aime pas du tout Lloyd ein, enfin, c’est qu’un ami quoi… et j’ai définitivement rien pour me comparer à vous ! » Elle fit un geste rapide vers les jambes de deux m’être de long chez l’autre. Elle se sentait affreuse et énorme en ce moment, pour la première fois depuis longtemps. « Je suis sure que vous former un très beau couple, et je suis parfaitement consciente que je n’ai aucune place là-dedans, et je vous promets de jamais m’introduire dans votre vie, enfin je… » Elle cherchait quoi dire, c’était carrément stupide, elle ne lui devait rien à cette femme. Lloyd n’était même pas avec elle quand ils avaient couché ensemble, mais quelque chose chez Lys l’intimidait et la poussait à s’en vouloir. Elle ne savait pas si c’était son air dur, ou la lueur triste au fond de ses yeux meurtrier. Mais soi. « C’est tout ce que j’avais à dire, je crois… » Elle fit une petite révérence.

Lys aurait sûrement du se montrer plus aimable et sympathique avec la jeune femme. Sans aucun doute, elle venait de lui réserver un accueil des plus glaciales là. Mais il ne fallait pas trop lui demander. Elle ne pouvait pas aimer Elia, c’était au dessus de ses forces et ce qui l’était encore plus, c’était de lui réserver un accueil chaleureux. Du point de vue de Lys, Elia était ni plus ni moins un parasite, une petite bête agaçante qu’elle aurait voulu faire disparaître à al minute où elle avait fait son apparition. C’était une excellente comparaison oui, mais ce n’était qu’une comparaison. En réalité, Elia était une vraie personne, enceinte qui plus est et dévoiler ses pensées à son propos aurait fait d’elle une personne horrible. En fait penser ça faisait déjà d’elle une personne horrible mais bon, elle était la seule à le savoir et comme elle ne ferait pas vraiment disparaître, il y avait peu de chance que quelqu’un d’autres sache ça un jour. Sans en arrivé à de telles extrêmes, Lys se contentait juste de faire passer dans ses paroles et dans son regard à l’intention de la jeune femme ça quel point elle aurait préférait qu’elle n’existait pas.

La visiteuse sembla comprendre que sa présence ici n’était pas désirée plus longtemps et elle se retourna, visiblement pour s’en aller. C’était l’idée la plus sage qu’elle pouvait avoir là tout de suite. Sauf qu’elle n’alla pas au bout de son idée et fit bientôt de nouveau face à Lys et lui parla. « En fait, je… » Lys retint un soupir agacé. Elle n’avait pas envie d’écouter cette fille, elle ne voulait pas qu’elle lui parle, elle voulait juste qu’elle s’en aille très très loin de son appartement. Elle en avait déjà assez fait comme ça sans en plus vouloir en rajouter. « Vous n’en avez surement rien à faire, et ça ne changerait rien à rien, mais je devais quand même vous le dire… Je suis vraiment désolée… Je n’ai jamais voulu… Je n’aime pas du tout Lloyd ein, enfin, c’est qu’un ami quoi… et j’ai définitivement rien pour me comparer à vous ! » C’était toujours les paroles. Ce que venait de dire Elia, Lys avait déjà pu l’entendre dans la bouche de Lloyd. Les excuses, le fait que ce n’était pas voulu, qu’ils n’étaient que des amis. Que ce soit Elia qui lui dise ça maintenant ne changeait rien. Là, maintenant, Lys n’avait que faire de toute ça. Elle aurait bien voulu faire comprendre ça Elia et l’envoyer balader en bonne et du forme mais elle observait la fille pendant qu’elle parlait, son attitude et elle ne pouvait pas s’empêcher d’avoir un peu pitié d’elle. Oui, elle lui faisait pitié, elle ne savait pas ce qu’était qui faisait ça mais elle ne voulait surtout pas ressentir à l’égard de la jeune femme. Elle voulait juste la détester. Or, il était très difficile de détester quelqu’un pour qui on éprouvait de la pitié. « Je suis sure que vous former un très beau couple, et je suis parfaitement consciente que je n’ai aucune place là-dedans, et je vous promets de jamais m’introduire dans votre vie, enfin je… » Elle avait un air de chien perdu en fait. Lys venait de trouver ce qui lui inspirait ce sentiment. Et c’est la seule chose qui empêcha Lys de dire à Elia qu’elle s’était déjà introduite dans leur vie de toute manière et que sa promesse ne valait rien. « C’est tout ce que j’avais à dire, je crois… » Elle termina avec une petite révérence et Lys soupira. Qu’est-ce qu’elle pouvait répondre à tout ça franchement ? Elle avait envie de crier à Elia qu’elle n’en avait rien à faire de ce qu’elle pouvait dire, qu’elle ne voulait pas l’entendre, ni la voir. Elle aurait voulu lui claquer la porte au nez. « D’accord. » Elle avait vraiment voulu dire tout ça mais son regard se posa un nouveau sur le visage de chien battu de la jeune femme et la seule chose qu’elle avait put dire alors, c’était ça. « Je suppose… » Lys se tut quelques instants, elle n’en revenait pas de ce qu’elle allait lui dire là maintenant. « Je suppose que vous pouvez attendre Lloyd à l’intérieur si vous voulez. J’ignore quand il va rentrer mais bon. » Elle s’écarta alors un peu de la porte pour laisser la jeune femme passer si elle le voulait. « Mais vous devez savoir qu’il n’y a que moi à l’appartement pour le moment. » ajouta-t-elle alors d’un ton qui voulait tout dire. Elia allait sûrement avoir peur, encore plus peur que déjà. Parce que Lys avait bien vu qu’elle lui faisait un peu peur. « Je n’ai pas l’intention de vous tuer. » Du moins pas pour le moment. Lys s’était senti obligée de préciser ça, histoire qu’Elia n’imagine pas qu’elle l’invitait à rentrer pour ça.


Pardon si tu voulais pas que je te répondes maintenant, j'avais envie J'étais inspirée Ce qui veux dire que j'ai écris beaucoup (fin plus que d'hab quoi '-') pour pas dire grand-chose mais soit ~

« D’accord. » La brune hocha la tête, ne sachant pas trop quoi dire. Elle n’avait pas l’intention de rester là. Elle savait que peu importe ce qu’elle allait dire à la blonde, elle ne pourrait jamais gagner son affection. Enfin, c’était normal aussi. Tout ça jetterait un froid dans n'importe quel couple après tout. Et bon, elle avait beau s’en vouloir, elle ne pouvait rien changer. C’était juste dommage, après tout, tout serait tellement plus simple si la copine de Lloyd coopérait. Enfin, pas que ça soit le temps d’y penser, mais elle ne pourrait certainement pas certain le martien avec une femme qui la détestait autant quoi.. M’enfin, ils avaient le temps… Elle se passa une main dans les cheveux et fit un sourire gêné à Lys et un signe de main comme quoi elle partait. Elle n’allait pas l’embêter plus longtemps pour rien après tout. « Je suppose… » Elia se raidit un peu, elle s’attendait à peu près à tous les genres d’insulte vraiment. « Je suppose que vous pouvez attendre Lloyd à l’intérieur si vous voulez. J’ignore quand il va rentrer, mais bon. » Mais pas à ça. « Oh… Ok… » Elle mit la main sur la rampe et commença à monter les escaliers, essayant de se coller le plus possible sur le rebord, de peur que Lys change d’idée et décide de la poussée en bas. « Mais vous devez savoir qu’il n’y a que moi à l’appartement pour le moment. » « Oh. » Elle s’arrêta sec et leva la tête vers la grande blonde. C’était bien gentil et tout, et elle voulait bien croire que ça venait de bonnes intentions, mais est-ce qu’elle allait vraiment passé de longues minutes en silence dans la même maison que Lys ? Parce que dans le genre malaise on ne faisait pas mieux. « Je n’ai pas l’intention de vous tuer. » Elia essaya de rire, pour montrer qu’elle n’avait pas peur et faisait confiance à l’autre, mais le son lui resta pris dans la gorge. Elle réussit cependant à sortir un ; « C’est gentil, merci. » Un peu, étouffez et dépassa Lys pour entrer dans la maison. Elle avança un peu, ne sachant pas trop où se placer et où aller. Elle n’avait jamais mis les pieds chez Lloyd après tout et être dans les affaires d’étranger la mettait mal à l’aise. « Hm… Si je vous dérange, je peux euh… Retourner.. » Elle lança un regard en billet à Lys et dégluti. « Je m’appelle Elia en passant !... Mais vous deviez déjà être au courant…. » Elle se mordit la lèvre et fit une dernière tentative pour briser l’atmosphère glauque qui s’installait. « Voulez-vous une mèche de mes cheveux ? J’ai entendu du dire que c’était nécessaire pour les poupées vaudou. »

Lys essayait juste de se montrer civilisé. Elle supposait que si quiconque d’autres avait sonné chez elle avec un air de petit chien perdu en voulant voir quelqu’un qui n’était pas encore là, elle l’aurait invité à entrer. Enfin non, elle ne supposait pas, elle savait qu’elle l’aurait fait parce qu’elle avait un cœur et elle se prenait facilement de pitié pour les gens. La preuve, elle était même capable de se prendre de pitié pour une fille qu’elle voulait de tout son cœur détester. Elle avait donc invité Elia à entrer, essayant d’agir de la même manière qu’envers toute autre personne normale. A en croire la tête que fit la visiteuse, elle ne s’y attendait pas. Elle, qui s’apprêtait à repartir. Elle pouvait très bien partir en fait, Lys s’en moquait. Elle l’invitait à rentrer comme ça, histoire qu’elle n’ait pas fait le chemin pour rien mais elle n’avait aucunement l’intention de lui tenir compagnie. Elle préférait autant mourir dans d’atroces souffrances qu’avoir à faire ça. « Oh… Ok… » Lys le va les yeux au ciel, agacée tandis uq4elia montait les escaliers en faisant des manières. Si rien que monter les escaliers pour aller vers elle faisait cet effet là à Elia, Lys n’imaginait même pas ce que se serait quand elle découvrirait une fois dans l’appartement qu’il n’y avait personne à part elle. C’est pour ça qu’elle lui précisa quand même. « Oh. » Cette fille avait définitivement des expressions très développées. Pour la rassurer un peu, Lys se sentit obligée de lui dire qu’elle n’allait pas la tuer, en plus. L’autre était morte de peur, c’était franchement ridicule. Elle avait beau être en colère, elle n’en était pas au point de chercher à lui faire du mal. Elle s’imaginait en train de le faire des fois, bien sûr, ça lui faisait du bien. Enfin même pas en fait. Mais jamais, elle n’irait jusqu’à le faire vraiment. Elle s’attendait encore à une réponse du genre oh ok. Mais Elia la remercia simplement. C’était gentil, elle avait dis. Bah oui, voyons.

Elia la dépassa alors et entra dans l’appartement. Enfin. Lys n’aurait jamais cru qu’il puisse falloir autant de temps à quelqu’un pour monter les escaliers et entrer. « Hm… Si je vous dérange, je peux euh… Retourner.. » Lys leva les yeux au ciel. Est-ce que ça la dérangeait ? La réponse était oui, évidemment. Mais bon, elle ne voulait pas laisser la petite errer comme une âme en peine. Elle était tellement charitable par moment. « C’est bon. » dit-elle juste même si tout dans son attitude montrer que ce n’était pas si bon que ça en fait. « Je m’appelle Elia en passant !... Mais vous deviez déjà être au courant…. » Lys hocha simplement la tête. Oui, elle savait, elle avait cette merveilleuse chance bien sûr. « Voulez-vous une mèche de mes cheveux ? J’ai entendu du dire que c’était nécessaire pour les poupées vaudou. » C’était une comique en fait, Lys eut un petit sourire moqueur. « Ca tombe bien que vous le proposiez, c’est justement ce qui me manquait. Je comptais vous en arrachez un par la force mais bon, ce sera plus simple comme ça. » Elles arrivèrent ensuite au salon, c’était exactement là que Lys avait prévu de planter Elia. Mais elle n’avait plus envie de la laisser seule comme ça dans l’appart, on ne savait jamais. « Vous pouvez vous assoir et euh… » Lys jeta un regard autour d’elle en fait, c’était le moment où la politesse aurait voulu qu’elle lui propose quelque chose à boire ou à manger si elle voulait mais il ne fallait pas non plus abuser là. Lys s’assit alors simplement sur le canapé en soupirant. Génial, elle cherchait vraiment à se rappeler pourquoi elle n’avait pas envoyé balader Elia. « Vous avez de la chance d’avoir un air de chien battu. » dit-elle alors. Elia n’était peut-être pas bien là avec la tension qui était plus palpable mais Lys aurait put être tellement plus désagréable et affreuse avec elle. Elle devait vraiment s’estimer heureuse.

Elia fut un peu plus à l’aise une fois qu’elle vit Lys sourire. La blonde pouvait bien se moquer d’elle, ça lui était égal après tout. Tant qu’elle ne passait pas ses mains autour de son cou quoi. « Ca tombe bien que vous le proposiez, c’est justement ce qui me manquait. Je comptais vous en arrachez un par la force mais bon, ce sera plus simple comme ça. » Elle hocha la tête et défit sa tresse. « Je suis bien d’accord. » Elle s’arracha trois, quatre, cheveux et tendis à Lys. « S’il vous manque autre chose, ne vous gêner pas ein. » Elle ne pouvait pas empêcher la blonde de lui en vouloir, autant se montrer coopérative. « Je ne signerais rien avec mon sang par contre, si ça ne vous gêne pas. » La blonde la fit passer au salon et lui proposa de s’assoir, ce pour quoi Elia fut reconnaissant un peu. La marche n’avait pas être extrême, elle commençait déjà a avoir mal au pied. Elle aurait bien aimé un verre d’eau, mais n’avait aucune envie de le demander et puis elle était certaine que l’autre serait prête à cracher dedans ou pire. « Vous avez de la chance d’avoir un air de chien battu. » L’Italienne fronça les sourcils. « Merci. Des années de pratique. » Elle se gratta le bras, à l’endroit d’une de ses cicatrices et baissa les yeux vers ses chaussures. Elle était certaine que Lys avait le pouvoir de la changer en pierre d’un seul regard et ne voulait rien tenter.

Le silence régna dans la pièce pendant un long, long, interminable moment et Elia était sur le point de craquer. À la place, elle releva la tête et prit son courage à deux mains. « Désolée, mais j’ai vraiment besoin de crème glacée. » Elle se leva et sortit du salon avant que la blonde puisse l’arrêter. Trouver la cuisine ne fit pas compliquer, mais le congélo était en manque de stock malheureusement. Bon, Elia n’était pas au bout de ses moyens. Décidé, elle se mit à fouiller un peu partout, oubliant qu’elle n’était pas chez elle, et trouva tout ce qu’il lui fallait. Soit du lait, une tasse à mesurer, de l’extrait de vanille, elle vida aussi le frigo de se contenue de cerise et trouver un peu de poudre de cacao, du sel et de la glace. Elle avait appris à faire ça au centre, avec les filles, comme elles ne pouvaient pas sortir pour aller s’acheter du Gelato, elle se débrouillait. Elle remplit un bol de glace, puis prit un plus petit bol pour mettre par-dessus et jeta tous les ingrédients dedans. Elle trouva le batteur automatique et se mit à mélangeur, encore et encore, jusqu'à tant que le tout ait la consistance désirée. Elle sortit deux petits bols de l’armoire et servit une portion pour Lys, avant d’en prendre pour elle-même. Elle poussa le bol vers la blonde, et rougit un peu en repensant à son affrontement. « J’espère que vous allez aimer. » Elle prit une bouchée de la crème glacée et ce n’était effectivement pas mauvais. Elle avait bien réussi son coup. « Je ne suis vraiment pas là pour jouer l’ennemie Lys. Je n’ai vraiment pas eu envie de tout ça, et je suis sincère quand je dis que je me sens vraiment mal vis-à-vis vous… Vous me faites peur et j'ai vraiment pas envie de vous avoir dans mes ennemies. »

Elia avait eu la bonne idée de proposer à Lys de lui donner une mèche de cheveux (au ca où la blonde voudrait s’en servir pour une poupée vaudou et la blonde accepta, en se moquant d’elle. Cette fille était vraiment trop bizarre. Et elle le devint encore plus quand elle s’arracha vraiment quelques cheveux juste après et les lui donna. « Je suis bien d’accord. S’il vous manque autre chose, ne vous gêner pas ein. » Lys hocha vaguement la tête, elle notait ça dans un coin de sa mémoire, si jamais elle avait besoin plus tard, elle ne se gênerait pas pour le rappeler à Elia. « Je ne signerais rien avec mon sang par contre, si ça ne vous gêne pas. » Ouais, vraiment trop bizarre. Lys soupira, voilà qui était bien triste. « C’est dommage, j’avais justement prévu ça après. Enfin, bon… tant pis. » Elle haussa les épaules. Elle essaierait de s’en remettre. Après ça, Lys proposa à Elia de s’assoir, un peu à contrecœur certes et elle resta là, à lui tenir compagnie sans savoir quoi dire ni faire. Elle aurait sûrement pu perdre du temps en proposant à boire à Elia et en allant lui chercher. Mais elle n’avait aucun envie de proposer ça à la jeune femme et encore moins envie de se déplacer à la cuisine pour elle. Pour ne pas en être réduite au silence, elle se trouva alors à féliciter Elia pour son air de chien battu qui lui avait permis tout à l’heure d’échapper au pire. « Merci. Des années de pratique. » Ca n’étonnait pas beaucoup Lys ça qui hocha simplement la tête. Des années de pratique pour réussir à avoir un air de chien battu, certains avaient vraiment peu de fierté pour en être réduit à faire ça.

Le silence finit néanmoins à s’installer entre elles. C’était prévisible, Lys n’avait rien à dire à cette fille et elle n’avait aucune envie de lui parler en fait. Quant à l’entendre, c’était pire que tout, elle avait déjà du mal à supporter sa présence quand elle ne disait rien alors elle n’imaginait pas ce que ce serait si Elia se mettait à faire la conversation. Elle aurait probablement envie de la tuer à chacun de ses mots. Oui, c’était sûrement ça qui arriverait. Malgré les souhaits de Lys de ne pas l’entendre, Elia finit quand même par briser le silence. « Désolée, mais j’ai vraiment besoin de crème glacée. » Et sans plus attendre, elle se leva et prit la direction de la cuisine. Lys n’eut même pas le loisir de protester. Parce que la blonde aurait protesté si elle en avait eu le temps, c’était évident. Pour qui se prenait cette fille ? Elle n’était pas chez elle ici, elle n’avait pas à décider comme ça qu’elle voulait de la crème glacée et aller la chercher. Lys la suivit l’air furieux, elle n’aurait jamais du l’inviter à entrer, elle le savait. Quand elle arriva à la cuisine, Elia était en train de fouiller le congélateur. Elle ne trouverait rien dedans, Lys le savait. La seule crème glacée qu’il y avait dans cette maison était dans sa chambre (même si elle ne serait bientôt plus si glacée que ça) et Lys n’avait aucune envie de partager sa glace avec la visiteuse. Enfin Elia ne s’arrêta pas au congélateur et se mit ensuite à fouiller les placards et à sortir quelques trucs avant de se mettre à cuisiner. Lys observa son manège en silence en gardant un air désapprobateur. Finalement au bout d’un moment, Elia obtint ce qui devait être de la glace et en servit deux bols. Elle en donna un à Lys et garda l’autre pour elle. « J’espère que vous allez aimer. » Lys se contenta de regarder son bol tandis qu’Elia mangeait une cuillère du sien. Juste histoire de vérifier quoi. « Je ne suis vraiment pas là pour jouer l’ennemie Lys. Je n’ai vraiment pas eu envie de tout ça, et je suis sincère quand je dis que je me sens vraiment mal vis-à-vis vous… Vous me faites peur et j'ai vraiment pas envie de vous avoir dans mes ennemies. » Lys ne répondit rien et se contenta de goûter une cuillère de sa glace. C’était vraiment bon. Meilleure que celle qu’elle avait dans sa chambre en tout cas. Cette fille était un génie (même si ça embêtait beaucoup Lys de le reconnaître), elle, elle avait du s’embêter à aller faire les courses ce matin pour avoir sa glace et l’autre l’avait obtenu comme ça, sans même avoir à bouger. Elia remontait un peu dans son estime pour le coup, un peu trop d’ailleurs. « C’est bon. » dit simplement Lys avant de continuer à manger. Quant au reste… La blonde releva la tête au bout d’un moment. « Vous ne me faciliter vraiment pas les choses vous savez. Je ne demandais pas grand-chose juste de pouvoir vous détester en paix mais même ça, il semblerait que je ne puisse pas le faire. » La blonde haussa les épaules, c’était vraiment trop triste. « Vous pouvez en refaire ? » demanda-t-elle alors. « Je vais vous servir quelque chose à boire pendant ce temps enfin si vous avez soif bien sûr. Vous avez soif ? Enfin même si vous ne voulez pas en refaire, je peux vous servir à boire quand même hein. J'ai de la crème glacée dans ma chambre au pire mais ça, c'est juste meilleur.» dit-elle en posant son bol vide sur le comptoir.

Le mot malaise n’était pas assez fort. Elle qui connaissait plus de cinq langues ne pouvait pas décrire ce qu’elle ressentait en ce moment. C’était surement un des pires moments de son existence, et ce n’était pas peu dire considérant. Elle ne savait pas quoi dire, quoi faire, comment bouger. Elle avait peur de respirer ou de ciller. Elle était certaine que l’Amazon pourrait lui sauter dessus à tout moment et lui arracher les yeux avec ses ongles parfaitement manucurés. C’était un supplice et une torture. En plus, elle avait faim. Très faim. Faim pour deux. Et bien qu’elle soit complètement tétanisée, ce fut le seul moyen qu’elle trouva pour changer l’air de la maison. Elle oublia ses bonnes manières et fonça directement dans la cuisine. Son plan était simple, trouver la glace, emmagasiner la glace, bouffer la glace, partir le plus loin possible. Elle savait qu’elle n’était pas chez elle et dépassait quelques limites, mais elle n’avait rien d’autre à faire pour le moment, tant pis. Elle était certaine que Lloyd comprendrait. Le seul problème à son plan, c’est qu’il n’y avait aucune glace dans leurs cuisines. Ce qui devait découler du sacrilège. Elle n’eut aucun autre choix (enfin presque) que de préparer sa propre glace. Elle eut le bon réflexe de partager avec la blonde, comme une offrande au volcan pour apaiser les esprits. Elle espérait que ça marcherait et qu’elle ne se retrouvait pas pendue par les pieds au-dessus d’un tas de lave. Elle finit sa propre assistée et regarda Lys manger pendant un moment, encore trop apeurer de bouger. Elle se sentait dans une émission type télé-réalité où les contestants devait faire gouter leurs plats aux jurés. « C’est bon. » Choquée, l’Italienne arriva à peine à bégayer un merci. « Vous ne me facilitez vraiment pas les choses, vous savez. Je ne demandais pas grand-chose juste de pouvoir vous détester en paix, mais même ça, il semblerait que je ne puisse pas le faire. » Elle baissa les yeux, mal à l’aise et joua avec sa cuillère dans son bol. Après quelques secondes, elle retrouva son sourire espiègle d’ordinaire et releva la tête doucement, un peu plus sûre d’elle. « On me dit souvent que je suis adorable comme ça, c’est impossible de ne pas s’attacher. » Elle comptait chacun de ses mots et ses gestes pour ne pas énerver la jeune femme. Elle se sentait chanceuse pour le moment, mais rien n’était encore garanti. « Vous pouvez en refaire ? Je vais vous servir quelque chose à boire pendant ce temps enfin si vous avez soif bien sûr. Vous avez soif ? Enfin même si vous ne voulez pas en refaire, je peux vous servir à boire quand même hein. J'ai de la crème glacée dans ma chambre au pire, mais ça, c'est juste meilleur.» Elia regarda autour d’elle, tout le bazar qu’elle avait fait. Oui, elle pouvait sans doute, en refaire, c’était déjà mieux que le prospect de tout nettoyer et puis, si ça calmait la blonde. Elle hocha la tête, pour signaler que oui, elle avait soif et se remit au travail, mais cette fois remplaça les cerises par un peu de jus d’orange. Elle passa de nouveau le bol à Lys. « C’est pas très compliqué, à faire vous savez, je peux vous écrire la recette. » Elle avait peur de laisser le silence se ré installé maintenant que tout le monde semblait relaxer. « Et je peux vous donner l’adresse des meilleurs restaurants de Gelato dans la petite Italie aussi, c’est beaucoup mieux que Ben&Jerry. » Et elle devenait décidément une experte en la matière. « Je mange que ça, c’est temps si… » Elle se mordit la lèvre et arrêta de parler, de peur de trop en dire pour le coup. « Vous savez, vous n’êtes vraiment épeurante comme personne. Dans le bon sens du terme, pas comme Frankenstein ou quelques choses du genre hein… » Oui, elle devait vraiment arrêter de parler.

Lys haïssait vraiment cette fille. De tout son cœur. Dans sa tête, c’était un genre de monstre qui était là uniquement pour lui gâcher la vie. C’était quelque chose qu’elle faisait vraiment très bien. La blonde aurait vraiment aimé pouvoir continuer à la détester, à garder cette image de monstre mais l’autre était venue ici et elle était en train de mettre fin à tout ça. D’abord, elle la voyait comme un petit chien et puis, elle arrivait presque à attendrir la blonde maintenant. Rien que pour ça, Lys aurait du la détester encore plus mais elle n’y arrivait pas vraiment. La jeune femme attrapa l’assiette de glace que lui tendait Elia et la goûta finalement avec hésitation. Elle attendit quelques instants avant de rendre le verdict final : c’était bon. Plus que bon en fait mais elle ne voulait pas trop en faire non plus. Elia ne le valait pas vraiment. Lys déclara alors finalement qu’Elia ne lui facilitait vraiment pas les choses puisqu’elle ne pouvait même pas la haïr en paix. « On me dit souvent que je suis adorable comme ça, c’est impossible de ne pas s’attacher. » Lys ne put retenir un petit sourire. Mais elle essaya bien vite de le cacher. Elle devait bien le faire quand même. Elle secoua alors la tête. « Normal quand on ressemble à un pauvre chien battu. » déclara-t-elle alors en haussant les épaules. Il fallait vraiment être méchant pour détester quelqu’un comme ça. Or, elle n’était malheureusement pas méchante. Elle aurait bien aimé parfois, comme là.

Lys demanda ensuite à Elia si elle pouvait en refaire. Elle proposa même en même temps de lui offrir à boire. Elle était tellement généreuse comme ça parfois. Le cœur sur la main. « C’est pas très compliqué, à faire vous savez, je peux vous écrire la recette. » La blonde hocha la tête. « Oui je veux bien. » Même si elle doutait quand même d’avoir vraiment le courage de faire sa glace elle-même. C’était tellement plus fatiguant que d’ouvrir simplement un pot de glace. « Et je peux vous donner l’adresse des meilleurs restaurants de Gelato dans la petite Italie aussi, c’est beaucoup mieux que Ben&Jerry. » Lys voulait bien la croire là-dessus. « C’est quand même délicieux Ben&Jerry. » déclara-t-elle quand même. « Enfin oui, je veux bien les adresses. » Elle demanderait à Rosalie de l’y emmener comme ça, en jouant la carte de la pauvre petite fille malheureuse ça devrait passer très bien. « Je mange que ça, c’est temps si… » Hum. Voilà, qui était cool pour elle. « Moi aussi. » finit par dire Lys d’un ton plat. A cause d’elle en fait, mais ça, Lys se retint de l’ajouter. « Vous savez, vous n’êtes vraiment épeurante comme personne. Dans le bon sens du terme, pas comme Frankenstein ou quelques choses du genre hein… » La jeune femme fronça les sourcils. Elle ne savait pas trop bien comment prendre ça. Elle ne savait pas vraiment si on pouvait être effrayant dans le bon sens mais soit. « C’était le but. » fit-elle finalement avec un petit sourire. « Je fais pas peur en temps normal, je suis plutôt gentille même. » Enfin ça dépendait des moments mais elle était très loin d’être toujours comme ça. « Bon, vous voulez boire quoi alors ? Du jus d’orange ça vous va ? » fit-elle alors après avoir été ouvrir le frigo. « Sinon j’ai… pas grand-chose d’autres. De l’eau. »

Encore la comparaison avec un chien. L’Italienne masqua à peine sa grimace. Ce n’était vraiment pas la première fois qu’on la prenait pour une gamine, pour un petit truc adorable et fragile. Et si en soi, ce n’était pas méchant. Et que ça pouvait même lui sauver la peau avec l’Amazone, elle n’était pas du tout la comparaison. Elle avait été battue plus que son lot et elle n’étaient pas un chien. Elle était un dragon. « Un dragon… » Sa voix était à peine plus haute qu’un murmure à ce moment, elle n’était pas certaine que Lys l’ait entendue. Ce n’était pas grave de toute façon. Elle redressa un peu la tête et souris tristement. « Personne ne prend jamais pour un chaton, c’est triste. » Une vraie tragédie. Mais elle préférait être un chaton qu’un chien battit quoi.

La glace pouvait sauver des vies. C’était apparemment un terrain neutre entre elle et Lys, l’Italienne avait peur de s’aventurer ailleurs. C’est pourquoi qu’une fois qu’elle eut fini de faire la glace à l’orange, elle se pencha sur un bout de papier et se mit à écrire la recette de façon détailler et quelques nom et adresses de restos qu’elle adorait. La langue coincée entre les dents, elle était très concentrée sur ce qu’elle faisait. Et elle ne fit pas attention quand elle glissa qu’elle mangeait que de la glace ses temps si. « Moi aussi. » La brune avala sa salive doucement, et après quelques secondes, essaya de se rattraper. « Alors, c’est peut-être mieux qu’on se soit vue aujourd’hui, au moins, ça nous fera quelqu’un à qui parler quand on ira à l’hôpital recevoir nos traitements de diabètes ou bien au gym pour pouvoir rentrer de nouveau dans nos jeans. » Et quand elle réalisa qu’elle venait peut-être de la traiter de grosse, elle en rajouta une couche en lui disant qu’elle était très épeurante. « C’était le but. Je fais pas peur en temps normal, je suis plutôt gentille même. » Elia sourit, c’était temps de se rattraper avec un compliment. « C’est injuste alors. Si en plus de votre physique parfait, vous êtes gentilles, nous pauvres humaines, on n’a plus aucune chance. » C’était vrai n’empêche, elles étaient toutes foutues. « Bon, vous voulez boire quoi alors ? Du jus d’orange ça vous va ? Sinon j’ai… pas grand-chose d’autre. De l’eau. » « De l’eau, s’il vous plait. » Elle devait vraiment se calmer sur le sucre et comme elle n’avait aucune intention de couper dans les glaces, le jus devait y passer. Enfin, ce qu’elle mourrait vraiment d’envie en ce moment, c’était un café. Ses deux bolles de crèmes glacées lui avaient gelé le sang, mais elle savait que trop bien qu’elle ne pouvait pas se le permettent. Injustice. « Sérieusement, est-ce qu’ils se sont basés sur votre photo pour crée Barbie ? » Elle ne pouvait pas s’empêcher, hypnotiser par tout ses cheveux blonds.

Lys aimait bien rappeler à Elia qu’elle ressemblait à un petit chien. C’était comme ça. Ca faisait déjà plusieurs fois qu’elle le lui disait d’ailleurs. Mais déjà, elle était presque gentille avec la brune, elle la laissait manger de la glace et surtout, elle l’avait laissé en vie alors il ne fallait pas lui en demander beaucoup plus quoi. La jeune femme entendit alors vaguement Elia marmonner quelque chose mais ne comprit pas quoi. Elle s’en moquait de toute façon, elle mangeait sa glace alors après, ce qu’Elia pouvait bien dire, c’était le cadet de ses soucis. « Personne ne prend jamais pour un chaton, c’est triste. » Cette fois, la jeune femme avait très bien compris ce que l’autre avait dit. « J’aime pas les chats. » dit-elle alors. Comme quoi, il n’y avait rien de bien à être pris pour un chaton. « Enfin, j’aime pas non plus les chiens en fait. » remarqua-t-elle alors. « En tout cas, c’est toujours plus flatteur d’être comparé à un chien qu’a un parasite hein. » Parce que c’était quand même l’image qu’elle se faisait d’Elia avant que celle-ci ne vienne là, il y avait donc eu un progrès remarquable depuis tout à l’heure.

Les deux jeunes femmes parlèrent ensuite de glaces parce qu’il s’avéra que c’était un sujet sur lequel elles arrivaient très bien à s’entendre. C’était déjà ça. Enfin, elles arrivaient à s’entendre là-dessus jusqu’à ce qu’Elia se sente obligée de préciser qu’elle mangeait beaucoup de glace ces derniers temps. Ca rappelait à Lys pourquoi et elle n’aimait pas vraiment ça. C’est pour ça qu’elle lui répondit qu’elle aussi. C’était des choses qu’elle faisait comme ça quand elle n’allait pas trop bien. « Alors, c’est peut-être mieux qu’on se soit vue aujourd’hui, au moins, ça nous fera quelqu’un à qui parler quand on ira à l’hôpital recevoir nos traitements de diabètes ou bien au gym pour pouvoir rentrer de nouveau dans nos jeans. » C’était une manière de voir les choses effectivement. Lys sourit aux paroles de la jeune femme avant d’hocher la tête. « Ce sera cool comme ça. » Ouais, super cool mais Elia avait trop peur d’elle pour penser vraiment ce qu’elle disait. D’ailleurs, elle le confirma par la suite en disant à Lys qu’elle faisait peur. La blonde était contente d’entendre ça, parce que c’était ce qu’elle avait voulu quand même, lui faire peur mais elle précisa quand même qu’elle était plutôt gentille en principe. La preuve, même avec Elia elle avait finit par l’être un peu. « C’est injuste alors. Si en plus de votre physique parfait, vous êtes gentilles, nous pauvres humaines, on n’a plus aucune chance. » Sans aucun doute. « Je compatis. » fit-elle alors avec un air vaguement désolé. « Ca doit être difficile à mener la vie de pauvres mortels.» Une chance qu’elle était au-dessus de ça quoi. Enfin, tout dépendait du point de vue en fait. Dans un grand élan de générosité, Lys proposa à Elia de lui servir à boire même si elle n’avait presque rien à lui offrir en fait. Elia opta pour un verre d’eau et la blonde la servit donc, se servant aussi au passage. « Sérieusement, est-ce qu’ils se sont basés sur votre photo pour crée Barbie ? » Lys regarda Elia, vaguement surprise parce que la jeune femme venait de dire avant de se mettre à rire. Cette fille était vraiment trop bizarre en fait. « Evidemment, ils auraient pas pu trouver mieux que moi en modèle quoi. » dit-elle alors d’un ton très modeste. « Non mais en fait, je suis vraiment pas si vieille que Barbie. Du coup je sais plus si je dois me sentir flattée ou insultée par ça. » ajouta-t-elle finalement en réfléchissant.

« J’aime pas les chats. Enfin, j’aime pas non plus les chiens en fait. En tout cas, c’est toujours plus flatteur d’être comparé à un chien qu’a un parasite hein. » Elia regarda la blonde pendant un moment, complètement figée la bouche légèrement entrouverte. Comment est-ce qu’on pouvait ne pas aimer les chatons et les chiots ? Est-ce que cette fille avait une âme ? Peut-être qu’elle était plus en danger qu’elle le pensait… Peut-être que cette fille avait vendu son âme au diable pour la tuer personnellement ou pour toute autre raison d’ailleurs, mais quand même. C’était effrayant, bien plus que tout le reste. « Enfin, oui je suppose. J’ai pas vraiment la taille d’un parasite non plus… » Fallait pas se le cacher ein, même quand elle n’avait rien dans le ventre, elle était loin de ressembler à un parasite. Peut-être un très gros chat à la limite.

Elia crut avoir une autre petite victoire quand elle fit sourire Lys, lui disant qu’elle pourrait être copine d’insuline ou quelques choses du genre. C’était déjà ça. « Ce sera cool comme ça. » Elle hocha la tête. « Comme ça on sera deux pour tricher et ramener des bonbons en cachette, on ne se fera jamais prendre. » Les reines du couloir des diabétiques, il n’y avait pas de plus beau titre vraiment. Ils renommeraient sans doute l’aile à leurs noms. Lys lui raconta alors qu’elle était habituellement très gentille et l’Italinne ne put s’empêcher de pointer comment la vie était injuste pour les autres personnes, si des femmes comme elle n’avaient que des qualités. « Je compatis. Ça doit être difficile à mener la vie de pauvres mortels.» Elle hocha la tête, tristement. « Je suppose. Moi je suis un dragon. » C’était évident après tout non ?

Elle lui posa ensuite LA question, la question la plus importante de toutes. Soit, est-ce qu’il s’était basé sur sa photo quand ils avaient crée Barbie. Parce que c’était à s'y méprendre en fait. « Évidemment, ils n’auraient pas pu trouver mieux que moi en modèle quoi. Non mais en fait, je suis vraiment pas si vieille que Barbie. Du coup je sais plus si je dois me sentir flattée ou insultée par ça. » Elia failli par recracher sa gorgée d’eau et finie par avaler de travers. Elle s’essuya la bouche maladroitement et hocha la tête. « Je n’ai pas voulu vous traiter de vieille madame, je vous le jure, pardon, ne me faites pas de mal ? » Elle avait parlé très vite et la regardait avec de grands yeux ronds. On n’était jamais trop prudente. Elle regarda autour d’elle à la recherche de quelques choses pour se défendre. « Vous ne voulez pas faire des biscuits ? » Il fallait continuer de la gaver à tout prix.