Centre commercial, ou : l’endroit idéal pour faire ses dernières emplettes de Noël. Luke n’avait pas encore acheté ses cadeaux, et le jeune homme se disait, le matin-même, qu’il était peut-être temps de s’y mettre. C’est pourquoi il se retrouvait à déambuler dans les rues de Times Square, en direction du Centre Commercial. Il y parvint rapidement et commença ses courses dans un magasin de sport, histoire de trouver un truc sympa à Dara. Il en ressortit malheureusement bredouille, et poursuivit sa tournée des magasins.
Cela faisait presque 2 heures qu’il se torturait les méninges, quand il croisa la route d’une asiatique à tomber par terre. Vraiment… wah, renversante. On ne peut pas dire que Luke était le meilleur, en matière de drague. C’était même loin d’être le cas. Mais le grand blond ne se décourageait jamais. En réfléchissant à une technique d’approche, il se mit à la suivre… histoire de ne pas perdre sa proie de vue. Genre, ça aurait été ballot. Sauf que la jeune femme était plus rapide que ce qu’il ne l’avait imaginé ! Elle se mit à filer dans les rayons plein de sapes d’un magasin. Dès qu’il pensait l’avoir rattrapée, elle disparaissait dans un rayon de chaussures. Il courait pour la rejoindre… et la voyait disparaitre au milieu des pantalons à la dernière mode. Jusqu’au moment fatidique où… il la perdit de vue, complètement.
Dégoûté, le blondinet haussa les épaules et revint sur ses pas. Il avait repéré au passage une chemise qui risquait de plaire à Alexa. Il resta quelques minutes à hésiter entre deux tailles, et fila ensuite à la caisse pour acheter la dite chemise. Au pire, il pourrait toujours échanger. Il était en train de payer quand ses yeux rencontrèrent ceux de l’asiatique. Elle était installée dans un café, en face. Finalement, tout n’était pas perdu.
Après avoir récupéré son cadeau pour sa coloc’, Luke quitta le magasin et traversa l’allée du Centre Commercial, directement vers la table de la petite asiatique. Il se posta devant elle et lui lança son plus beau sourire, content de l’avoir retrouvée. Partant du principe que qui ne tente rien n’a rien, il lança : « Salut, beauté ». Bon, les filles lui avaient déjà dit de ne pas aborder les inconnues comme ça, mais Luke restait persuadé que c’était trop la classe. Puis, pris d’une inspiration soudaine : « Tu as vraiment de la chance que je t’aie retrouvée, tu sais ? Oui, parce que tu vois… je suis le Génie de la Lampe ! Des temps modernes, okay ? C’qui fait que, crise oblige, les vœux irréalistes se réalisent pas. Mais t’as quand même droit à trois vœux… seulement si tu me laisses m’asseoir avec toi, évidemment ». Il lui lança ensuite un grand sourire, très naturel, comme s’il disait ça tous les jours, genre. Ce qui n’était vraiment pas le cas, mais passons.

CODE TOXIC GLAM

Une jolie pléiade d’expressions traversa le visage de la charmante asiatique. Luke la trouva d’abord surprise, puis peut-être un peu énervée… et enfin radoucie. Une lueur… malicieuse ? brillait dans ses yeux bridés. Le grand blond attendait le verdict, souriant. Il était loin d’être sûr de l’efficacité de cette nouvelle technique – non mais, quel idiot se fait passer pour un Génie, sérieusement ?! – mais il parait que qui ne tente rien n’a rien. « Oh bien sûr, assied-toi, je t'en prie » lui répondit-elle finalement, en minaudant comme une jeune fille timide, trop contente qu’un mec s’intéresse à elle. Du moins, c’est ainsi que Luke saisit le message. Le jeune homme s’exécuta, absolument ravi de constater que son approche fonctionnait à merveille. « Merci, ma belle » lui répondit-il avec un clin d’œil des plus lourdingues. Mais bon, lui trouvait ça trop classe, encore une fois. Surtout qu’il avait réussi à lui glisser un compliment, là. Au fond de lui, le pâtissier était persuadé de gagner des points… et donc du terrain !

Une fois installé en face d’elle, il s’appuya sur ses avant-bras, penché en avant vers la jeune femme. Elle lui sortit alors la parade de la demoiselle qui n’attend qu’une chose : son Prince Charmant. Elle émettait des petits rires, qui ressemblaient un peu à des gloussements de dinde dans une basse-cour. L’asiatique lui lançait des sourires, des regards… et surtout : elle jouait avec ses cheveux ! Dans tous les films, ils disaient que c’était un signe. Mais genre : the signe ! Comme la nana qui joue avec ses clés, devant le pas de sa porte, quand le mec vient de la raccompagner. Luke se tortilla sur son siège, de plus en plus enthousiaste. « C'est la première fois que l'on m'aborde d'une manière aussi charmante, j'en suis ... toute retournée » lui avoua-t-elle. Au vu de la réplique, Luke se disait déjà qu’il était sûr à 80 % de ramener… si pas elle, au moins son numéro. Il lui sourit, regrettant son absence de mèche à la Bieber, qu’il aurait pu balancer sur le côté pour un effet cool stylisé. La jeune femme sortit ensuite un truc pour se maquiller, et s’en mit un peu sur le nez, sans cesser de lancer de grands sourires au beau blond assis en face d’elle. « Tu sais, c’étaient pas des conneries ! J’suis vraiment ton Génie, pour aujourd’hui ! T’as l’droit à trois vœux » lui déclara-t-il ensuite, avant de lui faire un clin d’œil un peu foiré, parce qu’il s’était tellement entrainé devant sa glace que ça finissait par n’être plus naturel du tout. « Alors, dis-moi… qu’est-ce que tu souhaites, là, tout de suite ? ». Même qu’avec un peu de chance, elle lui répondrait que c’était lui, qu’elle voulait. On a le droit de rêver, hein !

CODE TOXIC GLAM

Jamais Luke n’aurait osé imaginer que cette ruse fonctionnerait si bien. Ah, s’il avait su ! Il ne se serait pas tant réjoui de la tournure que prenaient les évènements. Enfin, ça… c’était avant qu’elle ne lui renverse l’intégralité de son café sur le pantalon. Heureusement, il était chaud, mais pas bouillant. La demoiselle semblait hésiter entre deux attitudes : être navrée, comme elle l’indiquait dans ses paroles ; ou jubiler, comme en témoignait sa manière de glousser. A moins que cela ne soit naturel, chez elle ?
La sublime asiatique s’empara alors d’une serviette et s’agenouilla devant Luke, qui faillit faire un bond en arrière sur sa chaise tant il fut surpris de son geste. A première vue, il n’imaginait pas que c’était le genre de fille à se mettre à genou devant un homme ! Et là, comble de… de quoi ? De l’horreur, ou du bonheur ? Elle lui épongea délicatement l’entrejambe. Évidemment, l’effet fut immédiat, et le grand blond se sentit un peu à l’étroit dans son jeans. Il déglutit, tandis que la jolie minette lui faisait un grand sourire, sans cesser de glousser, et se réinstallait sur sa chaise. « M… merci » souffla-t-il, alors qu’en réalité, il aurait surtout dû lui dire un truc dans le genre « Ce n’est rien »… vu qu’à la base, elle lui avait renversé son café dessus. Mais non, il arrivait encore à s’excuser.

La jeune maladroite, une fois assise sur sa chaise, se rapprocha de Luke et lui attrapa la main. « Ooooooh! Il était tellement bon ce café, quel dommage que je l'aie fait tomber » s’exclama-t-elle, moue dépitée sur le visage. Là, le pâtissier se sentit fier : il pensa reconnaitre un de ces sous-entendu dont les filles parlent tout le temps, mais que les mecs ne comprennent jamais. Sauf qu’évidemment, il se faisait arnaquer, et n’avait rien compris du tout à ce qu’elle voulait réellement – se foutre de lui –, mais obéissait seulement, tel un idiot, à un ordre subtil d’une jeune fille en mal d’occupation. « Tu en veux un a… » commença-t-il, mais la jolie brunette le coupa : « Mais tu m'avais dit que j'avais droit à 3 vœux n'est-ce pas ? Eh bien, tu m'offres un autre verre ? ». « Oui, bien sûr ! » répondit le pigeon, un grand sourire aux lèvres. « Tu as l'air si gentil et si doux, je ne sais pas ce qu'il m'arrive, je ne réagis jamais comme ça avec les inconnus mais toi tu es différent, tu es tellement spontané, waw, je n'en reviens pas de ce que j'ai fait là tout de suite, tu dois me prendre pour une folle » pépia ensuite l’asiatique. Luke fut d’abord surpris. Il faillit même lâcher un « vraiment ? » ridicule, suite à l’avalanche de compliments qu’il venait de se prendre. Mais il se retint à temps, sans parvenir toutefois à ne pas avoir l’air surpris. « Hahaha, mais non, mais non ! Je suis juste… euh… un, un génie ! Oui, c’est ça. Donc, un autre verre ? Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? » bafouilla-t-il. La jeune femme lui répondit, et il se leva prestement, oubliant alors complètement la tâche sombre et humide sur son entrejambe.

Il traversa le café et alla directement vers le bar. En chemin, il croisa une demoiselle énorme – le genre de fille qui paye deux sièges, dans les avions. Elle l’observa des pieds à la tête, pas gênée pour un sous. Quand son regard capta l’endroit où l’asiatique avait renversé son café, elle éclata de rire, ce qui mit Luke très mal à l’aise, mais passons. Il revint, une fois sa commande passée, avec deux verres : celui que lui avait demandé la jeune femme qu’il s’appliquait à draguer, et un pour lui. « Et voilà, madame est servie ! Tu peux dès à présent réfléchir à ton second vœu » lui déclara-t-il en posant sa boisson devant elle. Il se rassit ensuite et lui fit un nouveau clin d’œil. « Au fait, c’est quoi ton petit nom ? ».

CODE TOXIC GLAM

D’une voix absolument adorable – du moins, c’est ainsi que Luke la trouva, même si la majorité des gens (des femmes !) auraient juste eu envie d’encastrer l’asiatique dans un mur –, elle lui répondit : « Moi c'est Jade, comme la pierre, tu sais la verte, en chine, enfin, je ne sais même pas pourquoi je dis ça, tu me troubles tellement que je dis n'importe quoi ». Évidemment, le blond prit cette phrase comme un nouvel indice qu’il lui plaisait à fond la caisse. Parce qu'il était naïf, parce qu’il manquait de subtilité… parce qu’il était un homme, et qu’il ne réfléchissait pas avec son cerveau, mais avec cette chose merveilleuse qu’on appelle « sexe ». « J’aime bien ton prénom ! Aussi joli que la pierre » lui répondit-il, même s’il ne voyait absolument pas de quoi elle parlait. Lui, son dada, c’étaient les gâteaux, pas les cailloux. « Et toi ? Comment t'appelles-tu ? Et que fais-tu dans la vie ? Moi je suis actrice, tu as surement du me voir dans " Girls and Peace" sur la Fox » poursuivit-elle. Girls and quoi ? Non, bien sûr qu’il ne l’avait jamais vue là-dedans. « Euh… ça ne me dit rien. Mais je suis sûr que tu crèves l’écran ! Je demanderai à mes coloc's si elles regardent ça, tiens » fit-il. Puis, pour se donner une contenance, il but une gorgée de café. Le jeune homme reprit ensuite la conversation en répondant aux questions posées par Jade : « Moi, je m’appelle Luke. Comme Lucky Luke ! Moi aussi… je tire plus vite que mon ombre » lui fit-il, vilain clin d’œil à l’appui. Niveau répliques à deux balles et totalement inefficaces, le grand blond était blindé. Il en avait un nombre incalculable en stock, et était toujours prêt à les sortir. Bon, d’accord, ses amies lui disaient qu’il ne fallait pas dire ça, que c’était ringard. Rose, sa conseillère en matière de drague, lui interdisait carrément de le faire. Mais c’était plus fort que lui, le jeune homme trouvait ça irrésistible. Il était prêt à y mettre sa main au feu : s’il avait été une femme, il aurait sans aucun doute été séduit par un mec comme lui.
Enfin, pour bien en rajouter une couche, Luke déclara : « Et dans la vie, je suis pâtissier. Je suis habitué aux petites douceurs dans ton genre ». Et le sous-entendu pervers était on ne peut plus explicite, surtout vu la tête qu'il faisait, à ce moment-là. Un mélange de mec trop sûr de lui, et de celui qui a l'esprit totalement ailleurs, à savoir dans le dernier film porno qu'il a maté, le soir avant.

CODE TOXIC GLAM

Jade ne répondit rien au jeune homme concernant ses répliques de la mort qui tue… ou pas. Mais à la place, elle lui lança : « Bon mon chéri, vu que tu as fini ton verre et moi aussi, si on allait faire du shopping, j'ai vraiment envie de me promener avec toi ». Luke nota l’utilisation du mignon petit quolibet, ce qui le flatta bien évidemment. Sans compter qu’elle avait insisté sur le vraiment envie, puis lui avait sauté sur les genoux. Elle enlaça son cou de ses bras et lui sourit, absolument adorable. Luke répondit à son sourire, de plus en plus convaincu qu’il avait fait mouche. « Avec plaisir, ma belle. On fait tout ce qui te fera plaisir » crut-il bon d’ajouter.

Jade sembla satisfaite de la réplique de son nouvel ami, puisqu’elle se releva en lui attrapant la manche, non sans oublier de lui poser un délicat baiser sur la joue au passage. Ce simple contact électrisa le jeune homme, qui trouva qu’elle avait les lèvres très douces. Et bien évidemment, il se mit à imaginer le reste du corps de l’asiatique, ce qui le fit sourire un peu comme un idiot. Un couple de petits vieux, assis non loin d’eux, les regardait d’un air réprobateur, et Luke leur adressa son sourire niais. « Allez, allez, on y va, je veux faire du lèche vitrine ». « Oui, oui, je me lève » répondit le blond, joignant le geste à la parole. Il laissa un pourboire sur la table et suivit la jeune femme à l’extérieur du café. « Dis au fait, tu fais quoi de bon dans ta pâtisserie ? Tu as des macarons ? Et des cupcakes ? Tu sais faire des Whoopies pies ? Tu aimes les noisettes, ... » commença à babiller la jolie brune, devant un Luke un peu stupéfait face à un flot de paroles pareil. « Euh… oui, j’ai des macarons, oui. Des cupcakes aussi, c’est une de nos sp… » commença-t-il à répondre, mais elle le coupa en l’ensevelissant sous trois tonnes de nouvelles questions : « Tu as une petite amie ? Elle est comment ? Tu habites où ? Tu me trouves jolie ? ». Wow. C’était… impressionnant. Elle aurait pu s’inscrire à un concours de blabla, qu’elle l’aurait remporté sans aucun problème ! « Wowowow, ma jolie, une chose à la fois. Je n’sais pas si tu as remarqué, mais je suis blond. Et c’est un peu comme les femmes, mais en pire : j’ai un temps de décalage » lui répondit-il avec calme, même si tant de questions avait une légère tendance à le stresser. « Et bien entendu, que je te trouve jolie. Tu es même très belle » poursuivit-il, en faisant l’impasse sur les autres questions – parce que, de toute façon, il les avait oubliées.

« Tiens, regarde, un magasin de chaussures ! Tu veux aller voir ? » tenta-t-il, histoire de détourner un peu l’attention de la jeune femme de lui. En posant une main dans le bas du dos de Jade, il l’entraina vers le dit magasin, dont la vitrine regorgeait d’escarpins, de bottes, de bottillons, de… trucs non-identifiables par un mec, même pour lui qui vivait pourtant avec femmes au quotidien.

CODE TOXIC GLAM