Sujet: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Dim 21 Oct - 15:17
❝ méli and. nate ❞
Courir, partout, sans arrêt. Depuis qu’elle avait quitté l’appartement de Nate et reçut le coup de fil de Max, Mélisandre n’avait pas pu souffler ne serait-ce qu’une seconde. Comment se sentir détendue alors qu’elle était responsable du petit Billy, âgé de seulement six mois, pendant trois jours au moins ? La jolie rousse ne cessait de se souvenir qu’il s’agissait de son âge lorsqu’elle avait perdu son père, et que Max avait perdu sa fiancé il y a peu. Impossible de ne pas lui rendre ce service alors qu’il était convoqué pour un entretien très important. S’il obtenait cette place, son quotidien et celui de son fils irait comme sur des roulettes. Et ça non plus, impossible de l’oublier. Résultat, elle était passée en quatrième vitesse chez son ami d’enfance afin de récupérer le nourrisson, pour mieux filer non moins vite à l’hôpital, où elle était très attendue. Composer aujourd’hui ne serait pas une mince affaire, elle le savait, mais par chance, elle s’était rapidement attiré les bonnes grâces des infirmières… avec un peu de chance, l’une d’entre elles accepterait certainement de garder un œil sur Billy si d’aventure elle devait se rendre au bloc aujourd’hui. C’était bien la première fois qu’elle ne souhaitait pas s’y rendre… et qu’elle eut l’obligation formelle de s’y rendre en compagnie du titulaire en chirurgie obstétrique ! Mélisandre n’eut pas plus de deux minutes pour convaincre la chef des infirmières d’accepter de lui garder l’enfant, et par on ne sait quel miracle, elle y parvint. La jolie monégasque ne sut jamais s’il s’agissait d’un attendrissement soudain ou bien de l’envie de lui rendre service, mais en tout cas, elle lui devait une fière chandelle… et ce bien qu’elle fut incapable de se concentrer réellement sur ce qu’elle était en train de faire. Elle ne fit aucune erreur, heureusement, il ne s’agissait que d’une césarienne –procédure qu’elle avait déjà effectuée à plusieurs reprises–, et en une heure à peine, Mélisandre était déjà sortie du bloc. Vu le nombre de fois où l’infirmière l’avait bipée pendant ce lapse de temps, elle se mit à courir à très vive allure dans les couloirs de l’hôpital jusqu’à atterrir à la cafétéria, lieu où l’infirmière avait dû se réfugier avec l’enfant qui hurlait littéralement à pleins poumons. « Je suis désolée, je suis lààà !! C’est la folie à cause de l’accident et j’ai très peu de temps devant moi, mais je vais m’occuper de ce petit bout ! » Mélisandre glissa à moitié sur le carrelage en entrant, mais une chose bien plus incroyable se produisit lors de son entrée : dès lors que Billy eut posé les yeux sur elle, ses pleurs diminuèrent, jusqu’à ce qu’il ne réclama ardemment ses bras en tendant les siens, tout potelés. L’infirmière écarquilla profondément les yeux, faisant fi des trois résidents présents dans la pièce et dont les tympans avaient eu cent fois le temps d’être crevés… « Merci mille fois pour votre aide, je vous revaudrai ça ! Je pense qu’il a surtout faim, aussi vais-je m’esquiver pour remplir la panse de ce grand gaillard. Merci encore ! » Après l’avoir gratifiée d’un grand sourire, la jolie rousse sortit, le sac de l’enfant en main, contenant plusieurs biberons préparés d’avance. Une chance qu’elle soit particulièrement organisée, sans quoi, avec le manque de sommeil qu’elle traînait tel un boulet de condamné à la cheville, elle n’aurait pas tenu deux minutes.
Tout en tapotant le dos du nourrisson, Mélisandre tâcha de se faire discrète avant de n’atteindre les chambres de garde. Si elle devait courir entre cette fameuse chambre et le reste des tâches qu’elle devait accomplir –bien qu’elle soit en théorie en congé– elle risquait de s’écrouler avant que la nuit ne s’installe contre le ciel. Mais chaque chose en son temps, pour l’instant, elle lui donna son biberon d’une main experte avant de le bercer doucement contre elle, serviette sur l’épaule, afin qu’il ne fasse son rot. L’envie d’étrangler Max était bien présente, cela dit… « Rappelle-moi d’étriper ton père dès qu’il va réapparaître. Non mais sérieusement, ce n’est pas un endroit pour toi ici, tu n’es pas d’accord ? Ce qu’il te faut, c’est un bon nid douillet… un endroit sécurisé avec pleeein de peluches ! » Sauf qu’au moment où elle s’exprimait face au nourrisson, la porte de la chambre s’ouvrit brusquement et elle se redressa aussitôt, comme prise en faute. Elle ne s’attendait absolument pas à ce que Nate débarque à ce moment précis et la surprenne avec un bébé dans les bras. Ceci étant, elle n’estimait pas avoir fait quelque chose de mal, puisque à ses yeux, elle ne faisait que rendre service à l’un de ses amis d’enfance… « Tu me cherchais ? Je suis désolée, j’ai dû m’éclipser et comme on ne m’a pas bipée à nouveau, je pensais avoir cinq minutes devant moi… de nouveaux blessés sont arrivés aux urgences ? » Aucun mot sur le nourrisson, ce n’était pas le moment et puis, l’histoire était relativement longue. Hélas, peut-être aurait-elle dû commencer par cela pour éviter tout malentendu…
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Dim 21 Oct - 20:07
nate & méli
Nathaniel soupira en ôtant ses gants en silicone. Il les jeta dans une poubelle, enleva son masque et commença à enlever sa blouse couverte de sang. Il venait d’opérer une femme victime d’un grave traumatisme crânien ; l’intervention avait été longue, particulièrement éprouvante et le pronostic vital était toujours engagé. Il devait en avertir la famille. Nate détestait par-dessus tout ces moments-là. Il s’avança dans le hall de l’étage de chirurgie et vit les proches de la femme l’attendre. Ils étaient trois : un homme – son mari, sans doute –, une adolescente et un petit garçon. Il débita d’un ton neutre les phrases habituelles et les laissa à leur peine. Maintenant que le gros des blessés était passé, il n’avait envie que d’une chose : serrer Mélisandre dans ses bras, ne serait-ce que deux minutes. Il descendit aux Urgences où on l’informa qu’elle était montée en obstétrique pratiquer une césarienne. Mais arrivé à l’étage, on lui dit qu’elle était redescendue à la cafétéria. Décidément ! En d’autres temps, il aurait abandonné et aurait repris ses activités, mais il voulait absolument voir l’interne. Il prit de nouveau l’ascenseur. Dans la cafétéria, évidemment, pas de Mélisandre. Par contre, trois résidents discutaient à une table et lui firent signe dès qu’il entra. Il plaqua sur son visage un sourire professionnel et s’approcha de ses collègues. Ils discutèrent de tout et rien pendant quelques instants. Nate bouillait sur place et mourrait de s’en aller à la recherche de Mélisandre, mais il devait encore attendre. En attendant, il écoutait d’une oreille distraite la conversation. « Ce gamin m’a déchiré les tympans, je vous jure », disait l’un des résidents. « Je ne savais pas qu’elle avait un enfant… Je ne m’en serai jamais douté », renchérissait le deuxième. « Le Docteur Windsor était peut-être au courant, étant donné qu’il s’agit d’une de ses internes. Docteur Windsor ? »« Hum ? » Il était pris en flagrant délit, mais il ne se démonta pas. « Plaît-il ? » « Le Docteur Snow. Mélisandre Snow… » Nate haussa un sourcil. « Eh bien ? » « Vous saviez qu’elle avait un enfant ? » Nate n’était pas souvent à court de mots, mais il resta une seconde bouche bée. Finalement, il éclata de rire. « Vous devez faire erreur. » « Pas du tout. Elle est venue le chercher tout à l’heure pour lui donner à manger, je présume. Quand il l’a vu, il a aussitôt arrêté de brailler et a tendu ses bras vers elle. » « C’est étonnant que vous n’étiez pas au courant, vu comment vous aviez l’air proche au bal d’hier soir… » Toi, tu vas être proche avec mon poing, si ça continue, pensa Nate en se retournant et en quittant la salle sans un mot. Quelle blague ! Mélisandre, un enfant ! Elle lui aurait dit si c’était le cas. Elle lui aurait forcément dit… Elle lui aurait dit ? Le doute s’insinuait maintenant en lui tandis qu’il faisait le tour des chambres de garde dans l’espoir de retrouver Mélisandre. Finalement, il la retrouva, assise dans un fauteuil, un bébé dans les bras. Elle le berçait et lui parlait doucement en même temps. L’enfant n’était pas habillé des vêtements de l’hôpital, ne portait pas de bracelet à son nom, et était bien trop vieux et potelé pour sortir de la nursery. Nate repensa aux sarcasmes de ses collègues. Était-ce seulement possible… « Rappelle-moi d’étriper ton père dès qu’il va réapparaître. » Le sang de Nate ne fit qu’un tour et soudain, dans son esprit, tout s’emboîta comme les pièces d’un puzzle.
Bien entendu, elle avait un enfant. Mais quel idiot il avait été ! Comment avait-il pu croire une seconde, après la nuit dernière, qu’elle puisse être encore vierge ? Une femme aussi passionnée et sensuelle ne pouvait pas l’être, impossible ! Et voilà la vraie raison de sa fuite au mariage. Elle était enceinte d’un autre et était en fait venue à New York pour accoucher dans le plus grand secret. Il avait été berné comme un bleu ! Il poussa la porte d’un geste brusque. Il ne savait pas encore ce qu’il allait faire, mais il allait le faire. Elle se retourna vers lui, l’innocence personnifiée. Un véritable visage d’ange… Une vraie comédienne, oui ! Nate était furieux. « Est-ce que j’ai l’air aussi stupide que ça ? » tonna-t-il sans répondre à sa question. « Est-ce que tu pensais que je ne découvrirai jamais ton petit secret ? Oh, tu as bien du rire de moi avec… Comment s’appelle-t-il, d’ailleurs ? Et celui-là ? », demanda-t-il en pointant son index sur le bébé, « à qui ai-je l’honneur, dis-moi ? » Il n’attendit pas la réponse. « Tu pensais vraiment que j’allais ne m’apercevoir de rien ? Peut-être est-ce toi qui es stupide, finalement ! » Il se mit à faire les cent pas dans la pièce, tentant de se calmer. Puis, n’y tenant plus, il se remit face à Mélisandre : « Alors ? Tu n’as rien à dire pour ta défense ? »
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Dim 21 Oct - 21:30
❝ méli and. nate ❞
L’incompréhension. Mélisandre avait mis un moment avant de décrypter ce qu’elle ressentait exactement face à la réaction inattendue de Nathaniel. Certes, il était étonnant de la voir avec un enfant dans les bras alors qu’elle n’avait jamais pris le temps de lui parler de son ami d’enfance, mais de là à imaginer que ce charmant petit garçon était d’elle, c’était mettre la charrue avant les bœufs. La jolie rousse le regardait sans comprendre, frappée de plein fouet par la bêtise évidente dont il faisait preuve. Ils ne se connaissaient peut-être pas sur le bout des doigts, mais de là à l’accuser d’avoir eu un enfant illégitime, c’était franchir une ligne qu’elle n’aurait jamais imaginée. Il dépassait les bornes. « Au lieu d’opérer des cerveaux aujourd’hui, tu as fais en sorte de retourner le tien, ma parole ! » s’exclama-t-elle, incrédule. Certes, sa réaction était sans doute légèrement exagérée, mais Mélisandre se serait aussi gênée qu’insultée. Impossible pour elle d’agir comme si de rien n’était alors qu’il venait ni plus ni moins de l’accuser une nouvelle fois de fille légère. Cependant, elle déposa très délicatement le nourrisson sur plusieurs couvertures, bien loin du bord du lit afin qu’il ne tombe pas, et le recouvrit avec une attention presque maternelle avant de s’élancer vers Nate pour s’emparer de son bras et le faire quitter la pièce. Maintenant qu’elle avait calmé le bébé, inutile de dire qu’elle voulait avoir tout le choix de hurler si elle en avait envie sans pour autant gêner le sommeil de Billy. Si le résident en chirurgie était en colère, elle était furieuse. Furieuse qu’il n’ait pas trois sous de confiance en elle et remette tout en cause dès lors que des racontars parvenaient à ses oreilles princières. « J’ose espérer que tu te moques de moi ! Tu penses sincèrement que j’aurais été capable de te cacher une chose pareille ?! Et PIRE, de coucher avec quelqu’un d’autre en état fiancée ?!? Mais pour qui me prends-tu, au juste ? » Le cœur de Mélisandre menaçait d’exploser tant son taux de stress crevait le plafond. Ses mains tremblaient à cause de la colère et de la peur qu’elle ressentait, mais elle mit tout ceci soigneusement de côté pour mieux faire quelques pas et plaquer ses mains contre son visage, avant que celles-ci ne caressent délicatement ses cheveux. C’était bien trop irréaliste pour être vrai… il n’était pas en train de lui faire une scène ni de la traiter comme une vulgaire fille de joie. Elle ne pouvait pas y croire. « C’est surréaliste ! Et tu oses me demander si j’ai quelque chose à dire pour ma défense, en prime ! Non mais je rêve, ou plutôt je cauchemarde, ce n’est pas dieu possible !! Comme si le timing pouvait correspondre, en plus… ! Billy a six mois. OUI il s’appelle Billy, mais ce n’est pas mon fils, c’est mon filleul, le fils de mon meilleur ami. Je n’en reviens pas d’avoir à me justifier alors que si j’avais été enceinte de neuf mois au moment du mariage, à moins d’être franchement aveugle, tu l’aurais VU ! »
La respiration de Mélisandre était venue difficile, râpeuse, au bord de la crise d’asthme. Elle se saisit de son aérosol, qu’elle secoua en découvrant avec horreur qu’il était vide, et tâcha de respirer profondément pour éviter le pire. Mais sa colère tonnait toujours contre ses tempes et malgré tout ce qu’elle tentait de faire en vue de se calmer, rien n’y faisait. Ce qui la blessait le plus, et de loin, c’est qu’il n’ait pas du tout confiance en elle. « Effectivement, tu ne t’es aperçu de rien. Tu n’as même pas vu que depuis que l’on se connait, je cherchais à te plaire, à être parfaite pour toi parce que je t’aime ?! OUI, je t’aime ! Et je suis complètement cinglée, j’en suis consciente. De toute évidence, quoi que je dise, quoi que je fasse ça ne sera jamais suffisant à tes yeux !! Mais bien sûr, suis-je idiote, qui peut bien arriver à la cheville de l’illustre prince de Kent… ! Au moins, cela remet les pendules à l’heure : je sais ce que tu penses du fait d’avoir des enfants, et de moi. Il semble que je ne suis rien d’autre qu’une fille aux mœurs très, très légers. Dixit celui qui a sûrement dû s’en donner à cœur joie avant et après notre essai de mariage… vraiment, c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! » Mélisandre se soutint au mur, regardant devant elle, tout en fermant les yeux quelques secondes pour achever de se calmer. Elle ne savait plus que dire, ni quoi faire. Et encore moins quelle était la meilleure réaction à adopter dans un moment pareil. « C’est la deuxième fois que tu me traites de putain. Je peux t’assurer qu’il n’y en aura pas de troisième. Tu m’as entendue ? Alors oui, si c’est ce qu’il faut dire, je confirme, tu es stupide ! » Si elle avait pu bouger et rentrer dans la chambre à nouveau, elle l’aurait fait bien volontiers. Mais au lieu de cela, elle restait droite comme un i, à reprendre petit à petit le contrôle de son souffle. Cela dit, elle ne comptait pas prononcer la moindre parole supplémentaire.
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Lun 22 Oct - 19:36
nate & méli
Nate se serait frappé. Il s’était, encore une fois, totalement fourvoyé. « Je… Tu… » Il était tellement hébété par sa propre bêtise qu’il n’en arrivait plus à parler. Comment Mélisandre allait-elle lui pardonner, cette fois ? Il allait lui falloir toute sa force de persuasion pour y parvenir, il le sentait. En attendant, il se sentait mal. Non seulement, il avait agi comme un crétin, mais en plus, voir Mélisandre dans cet état le bouleverser. Il aimait son caractère tempétueux, mais pas quand il était dirigé contre lui, comme à ce moment-même. Finalement, il se reprit et doucement, lui dit : « Avant toute chose, va chercher un aérosol pour ton asthme à la pharmacie. » Il leva les mains devant lui pour contrecarrer une possible opposition. « Ne t’inquiète pas, je vais veiller sur… sur Billy, en attendant. » Et sans lui laisser le temps de répliquer, il rentra dans la chambre.
Le bébé dormait sagement, bien emmailloté, posé sur les couvertures que Mélisandre avait posées sous lui. Il suçait son pouce et Nate le regarda de plus près. Comment avait-il pu croire que ce bout de chou puisse être de Mélisandre ? Effectivement, il était beaucoup trop vieux pour qu’elle l’ait mis au monde après leur mariage raté. « Mon petit bonhomme, je me suis conduit d’une manière bien idiote avec ta marraine, tu peux me croire. Comment ai-je pu une seule seconde croire ces trois crétins plutôt que de venir lui demander en premier lieu des explications ? Il faut croire que quand il s’agit de Mélisandre, je n’arrive pas à avoir les idées claires… » Il soupira profondément en se passant la main dans les cheveux. « Le pire dans toute cette histoire, c’est que si elle avait vraiment eu un enfant, ça n’aurait rien changé à ce que je ressens pour elle ! Ce n’est pas le fait qu’elle ait un enfant, ou qu’elle ne soit plus vierge, mais le fait qu’elle m’ait menti. Enfin, en l’occurrence, elle ne m’a pas menti, vu que tu n’es pas à elle. Donc, elle ne m’a pas menti et je suis un abruti fini. » Il attrapa une chaise et l’installa près du lit. Billy remua dans son sommeil, grogna un peu, avant que sa respiration redevienne calme. Nate caressa sa joue de son pouce. « Aaaah, qui pouvait se douter qu’un aussi petit bout d’homme pourrait causer autant de colère, hein ?... Elle m’a dit qu’elle m’aimait, tu te rends compte ? Elle a toutes les raisons de me détester, mais elle, elle m’aime. Alors que moi… Je ne sais pas trop ce que je ressens. Oh, je sais que depuis que je l’ai rencontrée, j’ai l’impression d’avoir totalement perdu l’esprit. Je ne pense qu’à elle, et je vais te dire un truc, mec. Elle a tort quand elle croit que j’ai fait passer toutes les femmes de la Terre dans mon lit. Bon, je ne dis pas qu’avant que nous soyons fiancés… et peut-être un peu après, d’accord… mais depuis le mariage, rien ! » Il se pencha un peu plus en avant. « Oui, ça va faire six mois que je n’ai pas couché avec une femme, et pourtant, tu peux me croire, beaucoup se sont précipitées pour me consoler. » Nate jouait à présent avec le fil du bouton d’appel des infirmières accroché à la tête de lit et fixait le plafond. « Six mois, tu te rends compte ? Si ça ne veut pas dire que je ressens quelque chose de spécial pour elle, je ne sais pas ce que ça veut dire. Mais comment lui faire comprendre, Billy ? Hein, dis-moi ?»
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Lun 22 Oct - 20:10
❝ méli and. nate ❞
Le comportement de Nathaniel ne fit que frustrer un peu plus Mélisandre, qui grogna avant de se diriger à pas hésitants vers la pharmacie la plus proche. Aérosol en main, elle ne manqua pas de l’utiliser avant de revenir aussitôt vers les chambres de garde, comme si elle craignait qu’il n’ait pas autant d’attention qu’elle pouvait en avoir vis-à-vis de Billy. Cela avait beau ne pas être son fils, elle agissait comme une maman poule avec lui. Sans doute parce qu’elle était là le jour de la mort de sa mère, et que celle-ci était une excellente amie… de même que Max lui était très proche. Elle ne s’attendait pas à ce que Nate puisse comprendre, puisque de toute évidence il s’était fait son petit scénario dans son esprit sans même lui donner la moindre opportunité d’en place une. Cependant, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle entendit le discours du jeune homme, bien qu’elle le prit visiblement en cours de route : ses paroles étaient aussi révoltantes que touchantes, tant et si bien que Mélisandre ne savait pas très bien comment elle était censée réagir. Elle demeura un moment avec la poignée de porte dans la main, prête à la pousser et à annoncer sa présence, mais quelque part, elle voulait entendre la fin du discours. Jamais elle n’aurait imaginé le résident en neurochirurgie en train de parler à un bébé… elle pensait vraiment avoir le monopole de la chose, surtout avec le temps qu’elle avait récemment passé en néonat’ en compagnie du docteur Miller. Plus elle apprenait sur les nourrissons, et plus elle se trouvait bien dans ses baskets. Ce n’était pas pour rien qu’elle voulait en faire sa spécialisation dans quelques temps. « Bien ce que je disais, tu en as profité au moins ! » lança-t-elle finalement d’une voix glaciale, après avoir pris la décision de pousser la porte sans violence, le plus discrètement possible afin de ne surtout pas réveiller Billy. Il risquait d’être bien malgracieux si d’aventure elle commettait l’erreur de bousculer son sommeil. Mais rien ne l’empêcherait d’être présente et de murmurer sa rage à l’attention de Nate : il l’avait cherché. Pour sûr, elle n’avait pas fini d’être en colère, et probablement de se méprendre sur ses paroles. « Je n’ai pas d’oscar sous la main pour le fait que tu n’aies pas couché depuis six mois, vraiment, je suis totalement confuse. » Il ne pouvait pas non plus s’attendre à ce qu’elle soit particulièrement aimable après la façon dont il l’avait traitée, et ce qu’il avait à nouveau sous entendu. Il n’était rien de pire aux yeux de Mélisandre que le fait d’être considérée comme une fille légère. Elle avait pourtant mis un point d’honneur à ce que ce ne soit jamais le cas, quitte à être la risée de tous… elle n’en n’avait cure, toute persuadée qu’elle était qu’au moment où cela lui arriverait, ce serait forcément merveilleux. Comme elle s’était fourvoyée !
En attendant, elle finit par se laisser glisser à même le sol, la respiration encore râpeuse et difficile face au coup de sang qu’elle avait eu précédemment, et que l’ingestion d’un peu de son aérosol ne parvenait pas totalement à calmer. « Force est de constater que le père de Billy a raison : l’amour c’est vraiment pour la bleusaille. Ca prend quand on s’y attend le moins, ça rend guilleret un jour et malheureux pour des années par la suite. Je crois que je commence à saisir pourquoi il disait ça, au final. En revanche, ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi tu n’as pas laissé ces pauvres femmes ‘te consoler’ comme tu le dis si agréablement… tu agis de manière plus naturelle face à elle, d’après ce que j’ai cru comprendre. » Mélisandre avait fléchit un genou, sur lequel elle posait son bras et dissimulait une partie de son visage. Si elle avait pu hurler sans pour autant craindre de représailles, sans doute l’aurait-elle fait. Bientôt, elle posa son autre main contre sa poitrine afin de tempérer la respiration devenue extrêmement compliquée. Décidément, cette journée allait être encore plus chaotique qu’elle ne l’aurait cru. Si cela continuait, elle serait probablement contrainte de négocier quelques jours de vacances avec le chef pour reprendre ses esprits… et s’occuper de Billy au mieux. « Maintenant que je suis de retour, rien ne te retiens, je suis une grande fille et je me pense encore capable de m’occuper d’un nourrisson. Je n’ai aucune envie de subir ton venin une fois encore, de plus. » Cette fois-ci, la jolie rousse ne l’avait pas regardé dans les yeux. Elle luttait pour ne pas s’effondrer, ne surtout pas lui faire ce plaisir alors qu’il ne le méritait aucunement. Si elle le regardait, elle savait qu’elle ne pourrait pas rester maîtresse de ses émotions, c’était une certitude. Pour un peu, Mélisandre aurait presque regretté d’avoir eu la faiblesse de dévoiler ses sentiments, surtout de cette façon pathétique…
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Mer 24 Oct - 19:21
nate & méli
Nate devait bien se l’avouer, s’il s’était confié ainsi à Billy, il avait espéré, au fond de lui-même, que Mélisandre entende ce qu’il avait à dire. Mais apparemment, elle n’avait entendu que la fin de sa tirade, et en avait conclu des choses totalement fausses. Nate ne pouvait pas l’en blâmer. Il s’était conduit comme le dernier des derniers et ne méritait pas son pardon. Et pourtant, il allait essayer de l’obtenir. Il se leva de la chaise où il était assis, et sans bruit, pour ne pas réveiller le bébé qui dormait profondément, il se dirigea vers la jeune femme, qui était à genoux près de la porte. Il se baissa et s’accroupit pour être à sa hauteur. Il se retint de tendre la main vers elle, sentant instinctivement que ce n’était pas encore le moment de la toucher. « Je ne te demande pas de me pardonner. Je ne te demande même pas de me comprendre. Seulement, pour l’instant, de m’écouter. » Comme elle ne disait rien, il reprit espoir. « Je viens de saisir une chose… Ce n’est pas en toi que je n’ai pas confiance. Mais en moi. J’ai tellement peu confiance en moi que je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’une femme aussi formidable et aussi exquise que toi puisse m’aimer. Alors… je présume que j’ai pris peur et que la façon dont je me suis conduit est la réaction à cette frousse. Et tu as tort quand tu penses que j’étais moi-même avec les autres femmes. Au contraire, je jouais un rôle avec elles. Un rôle peut-être agréable sur le moment, mais qui ne me satisfaisait pas. Alors que cette nuit, entre tes bras, j’étais moi-même. J’étais bien. J’étais heureux comme je ne l’ai jamais été. Quand je suis arrivé à New York, c’était avec l’idée de me venger. Mais quand je t’ai vu dans ce couloir, désemparée à ma vue, quelque chose s’est passé. Je me suis rendu compte que ce n’était pas pour une quelconque vengeance que je t’ai poursuivie jusqu’ici, mais parce que tu me hantais. Jour et nuit, je pensais à toi. Je… enfin… je ne sais pas si on peut appeler ça de l’amour. Mais ce que je sais, c’est que c’est la première fois que je ressens ça pour quelqu’un. » Il soupira et se passa les doigts dans les cheveux. « Tu as tous les droits de ne pas me croire, de penser que ce ne sont que des paroles en l’air. »
Doucement, il prit sa main dans la sienne. « Tu ne me décevras jamais, d’accord ? Quand je t’ai vu remonter la nef de la cathédrale il y a six mois, je me souviens avoir pensé que tout irait bien. Bon… Bien entendu, j’avais déjà compris que tu avais ton petit caractère, et que ça n’irait pas forcément sans quelques disputes entre nous, mais à ce moment-là, j’ai su que c’était toi que je voulais. » Du bout du pouce, il caressa la bague de fiançailles que portait toujours Mélisandre. « Et quelque chose me dit que si tu as gardé cette bague, c’est parce que toi aussi, tu gardais espoir. » Lentement, il lâcha la main frêle de la jolie rousse et se releva. « Tu sais quand je me suis mis à genoux devant une femme pour la dernière fois ? Jamais, voilà quand. J’ai l’impression de découvrir tant de nouvelles choses avec toi que ça aussi, ça me fait peur. Et je crois que… » Son biper se fit entendre à ce moment-là. Il jeta un coup d’œil dessus et grimaça. « Décidément, ils ne me laisseront jamais tranquille. Donc, j’y vais. Si tu as besoin de quelques jours pour t’occuper de Billy, vas-y, j’en parlerai au chef, et on s’arrangera. » Il ouvrit la porte et après un dernier regard lourd de sens à la jeune femme, il sortit de la pièce, direction les ascenseurs. Il était épuisé. Pas vraiment à cause du manque de sommeil, mais plutôt à cause de cette discussion. Jamais encore il ne s’était confié à quiconque de cette manière. Il prit sa décision. Il allait la reconquérir. Il lui faudrait peut-être du temps, des cajoleries, des flatteries, des cadeaux, tout ce qu’elle voudrait serait à elle. Il voulait la serrer dans ses bras, encore et encore. C’est tout, pour le moment, ce qu’il demandait…
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Mer 24 Oct - 20:22
Nate & Mélisandre
❝ I love you, but... ❞
Une partie de Mélisandre lui criait de répondre à toutes ces paroles qui parvenaient à ses oreilles, mais une autre, plus têtue et bien évidemment plus importante, demeura parfaitement silencieuse face à tout le discours de Nathaniel. Ce ne fut que lorsque le biper du résident retentit qu’elle remonta réellement son regard vers lui, et, sans même qu’elle n’ait le temps de laisser échapper le plus petit son de derrière ses lèvres, il avait quitté la pièce. Le cœur de la jolie rousse n’avait de cesse de se serrer, et c’est à peine si elle pouvait respirer. Il n’avait pas répondu à sa déclaration, voilà ce qui revenait sans cesse dans son esprit comme une ritournelle insupportable. Il ne savait même pas s’il s’agissait d’amour qu’il ressentait… et si jamais ce sentiment ne naissait dans son être ? Mélisandre ne s’en remettrait pas, elle le savait. Sauf que maintenant, elle était toute seule dans cette pièce, accompagnée de ses pensées toutes plus désespérées les unes que les autres. Sa respiration était haletante, et bientôt, elle ramena ses genoux contre elle pour s’effondrer. Ses larmes coulèrent pendant de longs instants, vidant complètement ces vannes qu’elle refusait d’ouvrir depuis si longtemps. La jeune femme fut plus épuisée encore qu’elle ne l’avait jamais été une fois que ses pleurs eurent enfin la bonne idée de cesser. Manque de chance, Billy se réveilla justement à ce moment là… et elle dû le prendre dans ses bras pour mieux se rendre à la cuisine afin de lui concocter le biberon qu’il semblait réclamer à corps et à cris. Son biper se mit à sonner pile lorsque le nourrisson eut terminé son repas et fait son rot : mais cela ne l’empêchait pas de baliser du fait d’avoir un bébé dans les bras et de devoir soigner des patients. Elle trimballait son couffin et fut sauvée par un autre interne de son groupe, en qui elle avait toute confiance, et qui accepta de veiller sur lui tant qu’il n’était pas appelé pour une urgence ailleurs. Décidément, Mélisandre pouvait se féliciter d’avoir autant d’alliés, bien que cela ne l’empêche pas pour autant de repenser sans arrêt à cette altercation qu’elle avait eue avec Nate… à chaque minute, elle se demandait ce qu’il pouvait bien avoir en tête, et si aurait un jour les mêmes sentiments vis-à-vis d’elle. Cette question était en train de lui flanquer une migraine insupportable, d’ailleurs.
« Je voudrais prendre quelques jours de congés pour retourner à Monaco, chef. Je sais que cela ne vous arrange pas forcément, mais j’en ai besoin. Je ne serais pas capable de faire correctement mon travail si je ne peux pas me rendre sur la tombe de mon père pour l’anniversaire de sa mort. » Après avoir traité quelques-unes des dix urgences pour lesquelles elle avait été appelée, Mélisandre s’était immédiatement rendue dans le bureau de chef de chirurgie, passant outre les trois résidents qui avaient bavé sur son dos sans oublier le résidente en orthopédie qu’elle aurait volontiers giflée pour les moqueries dont elle fit preuve à son égard. Mais l’argument qu’elle avança fut suffisant pour obtenir pas moins de dix jours de congés : le temps de retourner en France et de revenir, aussi fraîche et dispose que possible. Cela lui laissait également l’opportunité de garder deux ou trois jours Billy jusqu’à ce que Max ne soit à nouveau à même de s’occuper de son fils. En sortant du bureau, elle bouscula Nate sans même s’attendre à ce qu’il ne vienne juste à ce moment là dans le bureau du chef. Cela fut aussitôt remarqué par la résidente maudite, qui déversa son venin au grand dam de la jolie rousse : « Quel charmant couple ! Snow, tu as demandé des jours de congés supplémentaires pour que vous puissiez vous épousez et rendre légale ta petite grossesse en catimini ? » Nom d’un chien. Le regard que lui lança Mélisandre était aussi malveillant que possible et, tandis qu’elle serrait violemment les poings, elle ne put s’empêcher de rétorquer, du tac au tac : « Pense ce que tu veux, je n’en n’ai cure. Je sais juste que pendant dix jours, je vais aller honorer la mémoire de mon père, et que cela me permettra d’être à des millions de lieues de toi ! »
Au départ, elle avait pensé éviter soigneusement Nate, mais comme il était tout de même son supérieur direct, elle lui attrapa le bras afin de l’emmener jusqu’à une salle d’examen à proximité. Cela leur permettrait de discuter plus calmement sans être épiés par ces mauvaises langues… « Je vais partir quelques jours à Monaco, le chef est prévenu et m’a donné son accord. Je reviendrai sous une dizaine de jours, je pense. Cependant ma crise d’asthme ne passe pas et j’ai pensé que tu pourrais m’examiner afin que je n’aie pas de soucis dans l’avion. Si tu n’as pas d’urgence plus… importante à gérer évidemment, sinon je demanderai à un interne de mon groupe. » Dieu sait que cela la gênait de lui demander ça. Mais elle savait également que son traitement était inadapté par rapport à ses crises de plus en plus régulières, aussi un check-up ne pouvait pas lui faire de mal. Elle pensait ne pas reparler de tout ce qu’ils s’étaient dit précédemment, du reste, uniquement se concentrer sur cette visite qu’elle lui demandait, mais elle ne pu décemment s’en empêcher. « Peut-être que c’est idiot pour moi de continuer à porter cette bague. Je n’ai pas envie d’aimer quelqu’un qui ne m’aime pas en retour, mais ce n’est pas comme si je choisissais. Je suis toujours attirée par toi, comme un aimant. Ça me démolit, d’ailleurs… comme si la terre entière n’était pas un terrain de jeu suffisamment grand, je finis toujours par me trouver au même endroit que toi, au même moment. Ne me poursuis pas… sauf si tu as l’intention de m’attraper. » Mélisandre effaça la larme récalcitrante qui osa rouler contre l’une de ses joues pâles et froides, avant de s’écarter légèrement et d’ôter son t-shirt d’interne en chirurgie et de s’asseoir sur la table d’osculation. Il ne savait pas à quel point elle avait hâte de quitter l’hôpital, aujourd’hui…
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Sam 27 Oct - 19:37
nate & méli
Cette journée se terminerait-elle enfin ? Nate n’avait envie que d’une chose : rentrer chez lui, de préférence avec Mélisandre, et passer une soirée tranquille au coin du feu (électrique). Mais il savait qu’au moins une de ses envies ne se réaliserait pas. Mélisandre avait sans doute d’autres chats à fouetter, avec Billy sur les bras. Mais il ne cessait de penser à la jeune femme. En parlant de Billy, il se rappela ce qu’il avait dit à Mélisandre à propos de prendre quelques jours pour s’occuper du bébé. Après une longue intervention, il se dirigea donc vers le bureau du chef de chirurgie pour lui demander d’accorder un repos bien mérité à la jeune interne. Quatre résidents se trouvaient déjà devant la porte, dont la redoutable Docteur Sterling, résidente en orthopédie. Elle le gratifia de son plus beau sourire, auquel il ne daigna pas répondre. Au moment où il allait frapper, la porte s’ouvrit brusquement sur Mélisandre, qui le bouscula. Cela n’échappa à la résidente : « Quel charmant couple ! Snow, tu as demandé des jours de congés supplémentaires pour que vous puissiez vous épousez et rendre légale ta petite grossesse en catimini ? » Nate haussa un sourcil, mais se garda bien d’intervenir, sachant pertinemment que Mélisandre était capable de se défendre seule. Et en effet, après une sortie bien envoyée, elle se tourna vers lui, ignorant ostensiblement le Docteur Sterling, et le prit par le bras pour l’attirer un peu plus loin, dans une salle d’examen à proximité. Il sourit discrètement. Quel caractère ! Il aimait quand elle s’emportait, ses yeux devaient plus brillants, ses joues plus rouges, elle était encore plus belle qu’à l’habitude. Bien entendu, il n’aimait pas forcément quand sa colère était portée contre lui, mais c’était une contrepartie de son tempérament, sans doute. « Je n’ai jamais rien de plus important que d’être avec toi, ma jolie tigresse », lui dit-il tandis qu’elle s’asseyait sur la table d’auscultation et qu’elle ôtait son T-shirt. Le cœur du résident manqua un battement. Voir Mélisandre se dévêtir était une chose qu’il adorait, mais il aurait préféré que cela n’ait pas lieu à l’hôpital, pour un bête examen. « Ne pleure pas. » Il suivit du bout du pouce la parcours qu’avait effectué la larme avant de mourir sous les doigts de la flamboyante rousse. « Ne pleure surtout pas à cause de moi. Je ne le mérite pas. Je ne te mérite pas. Et pourtant, je pourrais dire les mêmes choses que toi à ton égard. Je ne peux pas me passer de toi. Je t’ai dans la peau, comme on dit. Comme je te l’ai déjà dit, je pense à toi tout le temps. Mais je sais que ce que tu veux, c’est une déclaration en bonne et due forme. Et, j’en suis le premier désolé, parce que ça me meurtrit moi aussi, je ne peux pas t’offrir ça pour le moment. Tout ce que je peux t’offrir, c’est moi. C’est sans doute très présomptueux de ma part, mais c’est la vérité. » Il prit sa main frêle dans la sienne et embrassa tendrement la bague de fiançailles. « Continue de la porter. La savoir à ton doigt me laisse espérer que peut-être… un jour… » Il soupira et se releva. Il attrapa son stéthoscope pendu à son cou. «C’est drôle quand tu dis que l’on finit toujours par se retrouver. Parce qu’il y a des chances que l’on se retrouve effectivement, sinon sur la terre ferme, mais dans les airs. La petite sauterie pour la Reine, tu te souviens ? Je pars dans quelques jours. Nos avions se croiseront peut-être, qui sait ? » Il termina cette phrase par un petit sourire charmeur. Mon Dieu qu’elle était belle, il rêvait de l’embrasser jusqu’à lui faire perdre son souffle. En parlant de souffle… « Bon. Voyons cet asthme. Depuis quand n’as-tu pas fait de check-up ? » Il posa le stéthoscope sur la poitrine de la jeune femme. « Respire un grand coup. » Tant que ça concernait la santé – surtout celle de la belle Mélisandre – il reprenait son sérieux et sa stature de médecin.
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Sam 27 Oct - 20:17
Nate & Mélisandre
❝ I love you, but... ❞
« Ça fait cinq ans. Oui, je crois que c’est bien ça. » Une chance que Nathaniel soit en mesure de lui faire un check-up, sans quoi jamais elle ne serait en mesure de prendre l’avion, hélas. Mais sentir ses mains contre sa peau froide et frissonnante était une torture de chaque instant. Sa respiration ne retrouverait jamais un rythme normal dans ces conditions. Mélisandre était la première à savoir pourquoi… et ce fut la raison pour laquelle elle stoppa bientôt Nate, remit son t-shirt avant de se rapprocher légèrement de lui, un sourire frêle mais sincère marquant ses lèvres fines et rosées. « Plus tard. Je veux dire, mon asthme ne va pas me tuer ! En revanche… je sais que si je ne dis pas certaines choses maintenant et que je pars sans les avoir dites, je ne vais pas arrêter d’y penser. Alors… sache que pour toute la colère, la frustration ainsi que pour tout le mal que je t’ai causé, je me rachèterais. Je sais que je ne suis pas forcément la personne la plus facile à vivre au monde, je sais que je ne me confie pas beaucoup et que je préfère rester dans mon coin plutôt que de me dévoiler réellement au monde… mais je ne m’excuserais jamais pour ce que tu as réveillé en moi. J’ai longtemps pensé que je resterais à jamais la dernière des dernières, celle que l’on cache lors des galas, celle dont on a honte, et longtemps j’ai agis comme tel car c’était confortable de ne pas faire voir autre chose. Mais quand j’ai posé mes yeux sur toi la première fois, que tu étais le regard brillant de rage et prêt à m’étriper… j’ai réalisé que ce n’était pas le genre de personne que je voulais devenir. Je savais que ce ne serait pas simple, car toutes les filles saines d’esprit veulent épouser le prince de Kent… mais tu as été mon miracle, Nate. Tu ne sais pas encore à quel point… je me fiche d’avoir une déclaration en bonne et due forme. Je me fiche qu’il neige, pleuve ou vente… je me fiche qu’il y ait des violons derrière nous pour nous rappeler que c’est un moment romantique ! C’est toi qui es important. Et la chose que je souhaite le plus en ce monde, c’est toi… toi ayant un choix qui t’appartient et non pas dicté par les têtes couronnées de cette belle planète bleue. » Mélisandre esquissa un léger sourire engageant, avant de le serrer doucement contre elle. La jeune femme savait que cette absence serait à la fois une bénédiction et une malédiction… ne pas le voir, ne pas le frôler, ne pas savoir ce qu’il faisait allait la rendre folle ; mais d’un autre côté, si elle ne se rendait pas à Monaco, elle risquait de s’en vouloir mortellement. « Tu vas me manquer. » De manière inopinée, la jolie rousse laissa un papier entre les mains du résident de neurochirurgie avant de disparaître comme une brise printanière. Ce papier n’était pas un vulgaire objet sans importance… il contenait un portrait d’eux, dessiné avec un talent indéniable et un sens du détail ne l’étant pas moins, lors de leur première danse. A ceci près que Mélisandre avait pris la liberté de leur offrir une expression heureuse, douce, emplie d’une béatitude qu’on ne cessait de leur refuser hélas. Voilà ce que nous aurions dû ressentir. J’espère que ton souvenir s’en trouvera transformé… avec mon affection, Mélisandre.
Cette semaine à Monaco avait été éprouvante, certes. Mélisandre n’était plus habituée à marcher continuellement dans des talons d’une hauteur impressionnante, ainsi que dans des robes où elle peinait à voir ses pieds… mais elle s’était longuement rendue sur la tombe de son père, avait pu lui confier en solitaire tout ce qui secouait son existence présente, et demandé des conseils qui bien sûr ne lui seraient jamais donnés. Une fois de retour à l’aéroport, en présence de sa mère et de ses frères et sœurs, Mélisandre avait été tentée de prétexter qu’elle rentrait immédiatement à New York… mais elle n’avait pas pu. La vérité, c’est qu’elle se rendait à Londres sur l’heure. Peut-être était-il temps qu’elle n’agisse autrement et présente de véritables respects à la famille de Nate. Peut-être n’était-il pas trop tard pour bien agir… « Vous allez me manquer. Vous savez que vous êtes tous les bienvenus, alors n’attendez pas des lustres pour me rendre visite ! » Les paparazzis n’avaient pas dû manquer cette grande embrassade royale en plein aéroport, mais qu’importe. Mélisandre s’était assise dans l’avion le cœur léger, habillée d’une robe lui allant à ravir, ses mains gantées de blanc et ses cheveux délicieusement détachés, tombant en de belles cascades rousses contre ses épaules couverte d’un châle en velours. Elle ne savait guère si Nathaniel devait atterrir aujourd’hui à Londres ou s’il était déjà arrivé… mais elle ne vit personne de connu dans cette immense bâtisse pleine de monde. Elle eut la présence d’esprit de prendre un taxi jusqu’à Buckingham, où elle entra sans grande peine puisqu’il se trouvait ouvert au public en cette journée grise et pleuviotante. C’est de cette manière qu’elle se rendit compte à quel point elle avait raison : la terre entière n’était jamais assez grande pour qu’ils ne puissent se retrouver. Nate était en proie à un petit groupe de très jolies anglaises, dont les regards étaient dégoulinants de mièvrerie et semblait lui donner des envies de meurtre. Bien évidemment, pour faire durer le suspens, Mélisandre observa la chose de loin, avant de subtiliser un chapeau de touriste déposé à sa portée, ainsi qu’une veste de costume trois fois trop grande pour elle…
« Votre altesse, mes plus plates excuses mais nous sommes attendus, pressons pressons ! » Tout en dissimulant habilement son visage grâce à la présence du chapeau, elle faufila son bras contre celui de Nate afin qu’il ne puisse prendre congé de ces demoiselles réputées en détresse. Elle le conduisit jusqu’à un couloir nettement plus désert et ne le relâcha qu’à ce moment là, laissant de côté l’imitation de voix masculine précédemment prise avec brio pour reprendre sa voix… tout en ôtant le chapeau dissimulant son visage. « Il semble que je doive sans arrêt assurer vos arrières, votre altesse. Qui est donc la demoiselle en détresse de nos jours ! » Mélisandre se racla délicatement la gorge avant de reprendre, non sans émettre un tendre sourire à son intention : « Ce déguisement va sûrement m’être utile si je ne veux pas être pendue en place publique par votre famille, j’en ai bien peur… » Certes, la jolie rousse évitait le tutoiement, dans le cas où quelqu’un parviendrait dans ce couloir à cet instant, mais cela n’enlevait rien au bonheur indicible qu’elle ressentait en le voyant, si fringant et pourtant tout en retenue. Elle ne pu s’empêcher de remettre sa cravate en place avec douceur, sans cesser de le regarder, ne sachant pas si sa présence était la bienvenue ou, au contraire, non désirée. « Peut-être faudrait-il que je m’éclipse comme je suis venue maintenant que vous êtes sain et sauf ? »
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Sam 27 Oct - 22:12
nate & méli
La semaine lui avait semblé interminable. Ne pas voir Mélisandre quand bon lui semblait avait été une torture de tous les noms pour Nate. Heureusement, il lui restait le portrait qu’elle avait fait d’eux deux et qu’il ne pouvait s’empêcher de regarder souvent, comme hypnotisé. Il repensait aussi aux derniers mots de la jolie rousse et de tout ce qu’il n’avait pas pu lui dire. Il se promit qu’à leurs retrouvailles, il ne laisserait plus passer leur chance : quoiqu’il arrive, il fallait absolument qu’elle reste désormais auprès de lui, il lui semblait que sa vie en dépendait. Quelques jours après que Mélisandre eut quitté l’hôpital, il s’envola vers Londres. Il n’avait pas envie de se rendre à cette fête en l’honneur de la Reine, mais il l’avait promis à sa mère, et si finalement, il avait refusé, il savait que celle-ci lui aurait reproché pendant longtemps. Il ferait donc bonne figure, danserait avec qui il devait danser, et puis, il rentrerait chez dans sa chambre en rêvant à une jolie rousse.
Ce jour-là, Nate se trouvait à Buckingham, qui était grouillant de monde, étant ouvert exceptionnellement au public. Le fameux bal, raison de sa venue à Londres, devait avoir lieu le soir. Pour l’occasion, il était logé au palais, et avait déjà dû dîner en compagnie de la Reine, de ses enfants, de ses petits-enfants, ainsi que de ducs, de comtes, de barons, tout un monde qui se trouvait là pour la même raison que lui. Il se surprit à trouver le temps long, lui, qui dans le passé, avait supporté ses sauteries d’un air stoïque et austère. Mais maintenant, il se rendait compte du côté vain de la situation, et savait qu’il lui manquait quelque chose : la présence de Mélisandre à ses côtés. Ce jour-là, donc, Nate faisait acte de présence dans le hall du palais quand soudain, un groupe de jeunes anglaises passa à côté de lui en gloussant. Elles l’avaient sans doute reconnu et il fit contre fortune bon cœur ; il leur adressa un sourire éblouissant et charmeur auquel, avait-il remarqué, les femmes avaient du mal à résister. Il s’approcha des demoiselles et il entama la conversation d’un air guilleret qu’il était pourtant loin de ressentir. Soudain, avant qu’il ne comprenne ce qui se passait, quelqu’un passait un bras sous le sien et l’entraînait loin des groupies. « Votre Altesse, mes plus plates excuses mais nous sommes attendus, pressons, pressons ! » Nate, agacé, allait se dégager quand la personne qui l’avait conduit dans un couloir moins fréquenté quand celle-ci retira son chapeau et reprit d’une voix féminine : « Il semble que je doive sans arrêt assurer vos arrières, votre altesse. Qui est donc la demoiselle en détresse de nos jours ! » Son cœur fit un bond insensé dans sa poitrine. Rêvait-il ? Mélisandre ? Ici ? C’était bien elle, toujours aussi délicieusement belle, toujours aussi souriante, toujours aussi… elle. Elle lui renouait maintenant sa cravate. Avant qu’elle ait pu enlever sa main, il la prit dans la sienne, dans un geste doux mais plein d’autorité. Il se pencha vers elle, ses lèvres à quelques millimètres des siennes. « Garde-toi bien de t’éclipser, sinon, je cause un scandale encore plus grand en me précipitant à tes trousses. » Lentement, il posa sa bouche contre la sienne, ne pouvant se retenir. Leur baiser, d’abord léger comme une plume, se fit plus ardent tandis que leur semaine de séparation faisait voler en éclats leurs inhibitions. Mais Nate gardait dans un coin de son esprit qu’ils étaient dans un couloir du Palais de Buckingham. « Plus tard… Plus tard, mais pas trop tard », murmura-t-il alors qu’ils reprenaient leur souffle. «En attendant… c’est ce soir… tu sais, la soirée en l’honneur de la Reine… Je veux que tu m’accompagnes. » Il parlait à présent par saccades tant son esprit bouillonnait. « Je me fiche de ce que n’importe qui peut dire, je veux y aller avec toi, un point c’est tout. » Il prit ses mains si gracieuses entre les siennes. « S’il te plaît, dis oui. »
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Sam 27 Oct - 22:38
Nate & Mélisandre
❝ I love you, but... ❞
Mélisandre laissa un rire franc peupler l’atmosphère sonore du couloir désert dans lequel ils se trouvaient : elle le pensait tout à fait capable de faire un scandale monstre histoire qu’elle reste soigneusement à ses côtés, sans bouger d’un millimètre. La colère qu’elle avait ressentie avant de quitter New York semblait s’être définitivement dérobée pour laisser place à l’expression d’un manque, sentiment que Nathaniel semblait avoir tout autant ressenti si elle prenait son baiser comblé par une passion dévorante. Comme toujours, il exprimait ce que le cœur même de la demoiselle semblait hurler corps à et à cri. Elle peinait à respirer en sa présence tant l’envie de le serrer contre elle l’oppressait de seconde en seconde… mais Mélisandre, dont l’éducation royale n’était pas non plus un vain mot, n’oubliait pas davantage où ils se trouvaient et combien ils pouvaient être surpris d’une seconde à l’autre. Elle n’hésita pas pour autant à passer ses mains autour du cou de son prince de Kent histoire de prolonger leur baiser plus encore, et ce fut particulièrement à regret qu’elle s’écarta, prenant un air soudainement sérieux face aux propos presque incohérents qu’il tenait désormais. « Je te connais suffisamment pour savoir que l’on entendrait parler de ton potentiel scandale jusqu’en Russie… et même plus loin ! Je ne bouge pas d’ici, entendu. A une condition… que tu ne t’éloignes pas non plus. » Donnant-donnant, comme dit l’autre. Mélisandre n’était pas venue ici pour ne passer que quelques secondes seulement en sa compagnie… elle était plutôt en pleine prise de conscience. Nate avait beau avoir été éduqué selon des traditions et un protocole très stricts, il n’était pas forcément friand des petites sauteries organisées en l’honneur de la reine pour autant. Elle l’imaginait déjà compter les minutes et danser avec des demoiselles n’ayant aucune importance pour lui, juste dans l’espoir que la grande aiguille de l’horloge du temps ne s’écoule plus vite. En somme, si elle était venue en ces murs, risquant d’être mise dehors avec pertes et fracas, c’était pour le préserver de l’ennui… d’avoir le bal qu’ils n’avaient jamais été en mesure d’avoir ensemble ainsi que cette fameuse danse qu’ils se devaient depuis des lustres. Ce fut sans doute pourquoi un petit sourire malicieux pris bientôt possession de ses traits de porcelaine face à sa demande : elle n’aurait pas pu rêver mieux comme récompense pour les risques qu’elle prenait lors de ce séjour à Londres… « Pourquoi diable penses-tu que je sois venue ici, dis-moi ? Je n’avais pourtant aucune idée du jour ni même de l’heure de ce bal, je viens juste de débarquer de l’aéroport, je n’ai aucune tenue digne de toi à me mettre sur le dos… mais je savais au fond de moi que tu te trouverais ici et qu’il fallait que je te sauve d’un ennui mortel. Pour une fois, les rôles sont échangés : laisse-moi te sauver et soit le damoiseau en détresse ! » Mélisandre serra plus fortement ses mains dans les siennes, puis, après avoir déposé un baiser aussi léger qu’une brise contre ses lèvres, elle reprit en murmurant : « Tu peux respirer normalement… c’est oui. »
Respirer normalement, cela risquait d’être une autre paire de manche, car avant qu’il n’ait pu répondre quoi que ce soit, Mélisandre s’était déjà emparée de ses lèvres, accompagnée par cette passion la dévorant toute entière. Ce manque qu’elle avait ressenti durant cette semaine ne pouvait guère s’exprimer par des mots… sans lui, elle n’avait plus été que l’ombre d’elle-même, tant et si bien que jusqu’à ce bal, elle comptait bien profiter de lui, autant qu’il ne la laisserait le faire. « Tu dois dormir ici, dis-moi ? Que dirais-tu d’éviter les effusions pouvant être reportées aux oreilles de sa majesté et de me raconter ta palpitante semaine dans un lieu plus approprié ? » Mélisandre n’avait aucune envie de partager leurs retrouvailles avec qui que ce soit… ce fut sans doute la raison pour laquelle elle glissa à nouveau son bras contre le sien, sans le quitter des yeux, jusqu’à ce qu’il ne lui indique la fameuse porte salvatrice qui leur permettrait d’ôter tout masque et d’éviter de se heurter aux conventions. La jolie rousse y avait suffisamment été confrontée pendant toute la semaine, et, elle n’en doutait pas, Nate serait certainement ravi d’avoir entière liberté d’expression face à la piquante interne en chirurgie. « Nom d’un chihuahua enragé… cette chambre est sublime ! Tu as dû être comme un coq en pâte toute cette semaine ! » Ayant temporairement lâché son bras, Mélisandre n’hésitait pas à s’étonner d’un luxe auquel elle avait pourtant accès en tant que princesse de Monaco et de Hanovre… qu’importe, la beauté était toujours une raison suffisante pour s’émerveiller. Elle refusait de devenir snob comme beaucoup d’autres femmes de sa condition. « Au fait, tu avais commencé une phrase tout à l’heure, mais j’ai bien peur que mon entrée impromptue ait eu raison de ton esprit si méticuleux… ‘plus tard mais pas trop tard, ce sont tes mots’. Pas trop tard pour quoi exactement ? » Le visage aux traits si fins de la jeune femme s’était soudainement marqué par une certaine curiosité tandis qu’elle approchait de lui d’un pas félin. « Tu ne doutais quand même pas que je t’accompagnerais, si ? C’était insupportable sans toi. Je ne pouvais pas ne pas venir… j’aurais dû prévenir, je le sais, mais je tenais à préserver ma surprise intacte. Je savais que je prenais un risque, mais le jeu en vaut la chandelle ; TU en vaux la chandelle. »
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Dim 28 Oct - 14:56
nate & méli
Nate n’arrivait pas à croire à son bonheur. Mélisandre venait d’accepter de l’accompagner à cette foutue soirée. Finalement, il n’aurait pas à s’ennuyer comme il l’avait prévu, pas à faire des ronds de jambe, il n’aurait qu’à être au bras de la plus jolie rousse de la soirée. En attendant, il avait bien l’intention de profiter de sa présence. « Tu sais, Sa Majesté a dû en entendre des vertes et des pas mûres depuis qu’elle vit ici. Ce ne sont pas deux tourtereaux qui se retrouvent tendrement qui vont la choquer. Mais t’emmener dans ma chambre… quelle bonne idée. Je ne rêve pas de mieux. » Et alors qu’elle passait un bras sous le sien, il la conduisit à travers les couloirs du palais, avant de pousser la porte de sa chambre. Il s’amusa des cris d’admiration de la belle devant la décoration de la pièce. Lui-même était un peu trop blasé, il devait bien l’avouer. Il avait, de par sa position, toujours eu droit aux plus belles suites, aux plus beaux mets, aux plus belles demeures, et il ne se rendait pas forcément compte de la chance qu’il avait. Peut-être qu’au contact de la douce Mélisandre, il saurait se départir de son indifférence. Il la prit dans ses bras alors qu’elle s’avançait vers lui. « Je me fiche de savoir pourquoi tu es à Londres. Ni comment, ni par quel moyen tu es arrivée. L’important, c’est que tu sois ici, entre mes bras, et que tu les quittes le moins possible. Le reste ne compte pas. » Il effleura ses lèvres des siennes. « Je n’aime pas les surprises d’habitude, mais si c’est pour m’en réserver de telles, tu peux m’en faire quand tu veux, mon cœur… Tu m’as manqué horriblement, toi aussi. Je croyais qu’il était impossible de ne pas penser plus à toi qu’avant, et je me suis rendu compte que si. TOUTES mes pensées tournaient autour de toi. »
Il lui mordillait maintenant le lobe de l’oreille. Sa peau diaphane le rendait fou. « Quant à ce que tu vas te mettre sur le dos ce soir, ne t’inquiète pas. Tu pourrais t’habiller d’une toile de jute que tu serais toujours plus magnifique que tous ces rombières réunies. Cependant, on devrait bien trouver une solution pour te rendre encore plus ravissante que d’habitude… Ma sœur et toi faites à peu près la même taille, s’il le faut, nous irons lui emprunter une robe.» Ses mains, alors sagement posées sur les hanches de la jeune femme, remontèrent jusqu’à sa poitrine. « Et vraiment, tu n’as aucune idée de ce que je voulais dire par ‘pas trop tard’ ? Nous avons tout le temps été dérangés jusqu’ici, mais je te promets que ce soir, après le bal – puisqu’il faut absolument que je m’y rende – tu te rendras vite compte de ce que je voulais dire. » Il s’assit sur un fauteuil placé près d’une fenêtre et l’attira sur ses genoux. Il plongea son visage dans son cou, le parsemant de petits baisers fugaces. « Alors, dis-moi… Ton voyage à Monaco s’est bien passé ? Tu as pu y faire tout ce que tu voulais ? Tu étais contente de revoir ta famille ? » Chez une autre personne, il ne serait pas soucié de tout ça, mais il se rendait compte qu’il voulait tout savoir de Mélisandre, et savoir ce qu’elle avait fait pendant la semaine pendant laquelle ils avaient été éloignés comptait beaucoup aux yeux de Nate. Ils avaient certes appris à se connaître depuis leurs retrouvailles, mais il leur restait tant à apprendre l’un de l’autre ! Nate ne voulait pas manquer les petits détails de la vie de la jeune femme. Il n’oubliait pas non plus ce qu’il avait promis à Mélisandre après le bal, et il souhaitait se conduire en gentleman. Il n’allait pas lui sauter dessus comme un sauvage. Il se montrerait doux et patient. Finalement, ce voyage à Londres qui s’annonçait auparavant semblable à une séance de torture, se transformait en un joli voyage avec la plus charmante des compagnes…
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Dim 28 Oct - 15:40
Nate & Mélisandre
❝ I love you, but... ❞
Si au départ l’innocence évidente de Mélisandre avait grandement joué dans sa façon de voir les choses, un léger sourire malicieux se dessina bientôt contre ses lèvres : les différentes attentions du beau prince de Kent faisaient frissonner sa peau si pâle, et sa respiration se saccada bientôt au fil des secondes… bien sûr que non, elle n’avait pas oublié ce qu’ils s’étaient dit avant que l’hôpital ne se rappelle à leur bon souvenir et que la venue du petit Billy ne rende leur tableau enchanteur nettement plus orageux. « Pas de biper ici… pas d’impondérables après le bal, tu m’en fais la promesse ? Attention, si tu manques à tes paroles, ma vengeance sera terrible… » A son tour, et afin de créer chez lui une sorte d’empressement, Mélisandre enfouit son visage contre son cou afin de le dévorer de baisers. Elle se plut à mordiller légèrement sa peau offerte, se moquant éperdument du lieu dans lequel ils se trouvaient, et des possibles impondérables risquant de tomber sur les épaules royales de Nathaniel. Il était plus occupé qu’elle ne l’était, en tant que membre de la famille Windsor, mais également plus blasé qu’elle ne le serait jamais… une Muraille de Chine semblait les séparer, mais cela ne les empêchaient pas de se retrouver plus accablés par le manque qu’auparavant. A chaque seconde, Mélisandre sentait son cœur prêt à se rompre au contact de ses doigts, et le fait d’avoir été attirée sur les genoux du prince lui fit manquer plusieurs inspirations. Cette position avait quelque chose de nouveau pour elle : jamais on ne l’avait traitée avec autant d’égards, elle qui n’avait pas toujours été considérée comme quelqu’un d’honorable pour de très nombreuses raisons. Nate semblait répondre aux appels de son pauvre palpitant malmené… et la sensation n’était que plus délicieuse. « A vrai dire… mon voyage à Monaco n’a guère été une promenade de santé. Au départ, je ne voulais pas m’y rendre, c’est mon frère Andrea qui m’a convaincue. Cette année, c’était le vingt-deuxième anniversaire de la mort de mon père. Nous nous sommes tous rendus sur sa tombe, c’était comme si notre petit clan se retrouvait après un grand naufrage… bien sûr, ils ont essayé de me convaincre de revenir habiter à Monaco, mais j’ai fini par leur faire entendre raison. Si j’étais retournée immédiatement à New York, possible que j’aurais déprimé. Et comme il me restait quelques jours… je savais qu’ici ma venue n’engendrerait pas la morosité ! » Léger sourire. Certes, cet aveu, qu’elle n’avait jamais fait auparavant, ne laissait pas place à une joie particulière. Nate devait d’ailleurs être étonné que le prince actuel de Hanovre ne soit pas le père de la demoiselle, mais ça, c’était une histoire plus complexe sur laquelle elle ne comptait pas s’étendre. De toute manière, elle ne put s’y risquer : ses lèvres venaient tout juste de rencontrer celles du jeune homme que déjà, un homme que Mélisandre qualifia de majordome débarqua dans la chambre après avoir tambouriné à la porte, insistant sur le fait que la présence du prince soit attendue auprès de son père. « Je te retrouve au bal » lui murmura-t-elle simplement avant de se relever félinement de ses genoux pour lui laisser l’accès libre jusqu’à la porte. De toute manière, il fallait qu’elle s’occupe de la tenue qu’elle porterait…
« Vous allez vous soumettre, et le faire maintenant, ou je jure que je vous rosse jusqu’à ce qu’il ne vous reste plus un millimètre de peau intacte ! » Depuis que Nate avait quitté ses appartements personnels, Mélisandre avait été accueillie à bras ouvert par la sœur de celui-ci, nullement fâchée par la présence de la jeune monégasque, bien au contraire. Elle l’habilla, la coiffa et la maquilla elle-même, cherchant probablement à la rendre à la hauteur du rang de son petit frère. Sauf que juste avant le début du bal, la totalité des membres de la famille Windsor s’étaient retrouvés dans une salle en retrait, afin de délibérer sur on ne sait quelle affaire, laissant ainsi la jolie rousse en retrait… et en proie à un invité qu’elle n’aurait jamais pu s’attendre à voir : le mari actuel de sa mère, ayant fait le voyage depuis Monaco et désireux sans doute de remettre du plomb dans la cervelle de celle qui considérait toujours comme une vulgaire écervelée. Résultat, il l’avait violemment saisie par le bras et poussée dans une salle, mais pas n’importe laquelle, avant de hurler les quelques paroles précédemment avouées… sous le regard choqué de bons nombres de membres Windsor, y compris la reine. Ernest-August était bien trop furieux pour les avoir vus, quant à Mélisandre, elle était malheureusement dos à ces illustres têtes couronnées… « Je n’ai cure du temps que cela prendra, mais je jure devant dieu que vous m’obéirez, Mélisandre ! Je n’ai pas la patience de votre mère et dussé-je perdre son affection vous allez vous conduire comme une véritable héritière de Hanovre ! » Poings serrés, regard furieux, la demoiselle gardait un silence non pas coupable mais maîtrisé. Il était inutile d’aggraver son cas : elle n’avait aucune envie qu’il ne passe à l’acte en la rossant effectivement. « Pourquoi diable serais-je votre obligée alors que nous n’avons pas le moindre lien de sang, dites-moi ? Vous oubliez bien trop souvent, ne vous en déplaise, que je suis majeure et que je n’ai cure de vos désidératas, votre altesse ! » Et dire qu’elle avait tenté de se maîtriser… ce ne fut pas suffisant, car au moment même où l’héritier de Hanovre l’eut giflée, il découvrit avec horreur les spectateurs, nombreux, venant juste d’assister à cette scène. La reine leva à peine la main qu’il fut reconduit hors du palais, mais il va sans dire que Mélisandre ne s’attendait pas à ce que sa majesté en personne ne vienne la voir, un sourire calmant à son attention. « Je trouve votre flegme parfaitement anglais, très chère. Sachez que votre présence est une bénédiction : il se trouve que mon traducteur est souffrant et qu’un consul d’Italie me fait l’honneur de venir ici ce soir. Il est toujours agréable d’avoir un héritier Casiraghi dans ces moments précis. »
La plupart des membres de la famille prirent la suite de la reine jusqu’à la salle de bal, alors que Mélisandre se permettait de masser légèrement sa joue douloureuse. Elle avait beau être étourdissante et porter une robe parfaite pour elle, il n’en demeure pas moins qu’elle avait l’impression d’être retournée six mois en arrière. « Je ne pensais pas qu’il y avait tout un auditoire derrière moi… je suis désolée. Je crois que tu l’as compris, mais je ne porte pas ce grossier personnage dans mon cœur. Une chance que la reine soit compréhensive… je ne suis pas sûre que ta cavalière ait fait très bonne impression : elle s’est juste fait remarquer, ça c’est sûr ! » Afin de calmer ses nerfs aussi tendus que la corde de deux arcs réunis, Mélisandre risqua un léger rire nerveux. Mais cela n’ôtait rien à l’impression qu’elle avait de lui avoir fait, une fois encore, honte. « Je ne voulais pas te faire honte à nouveau. Si je pouvais remonter le temps… »
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Dim 28 Oct - 19:28
nate & méli
Décidément, Mélisandre et lui ne seraient JAMAIS tranquilles, pensait Nate alors qu’il se rendait dans la suite de son père. Gibson, son valet de pied, l’avait dérangé alors qu’il partageait un moment doux avec la jolie rousse. Mais ce soir, après le bal, ce serait différent, il s’en faisait la promesse. S’il le fallait, il emmènerait Mélisandre au bout du monde pour être seuls, mais il aurait son moment privilégié avec elle. Mais à présent, alors que la belle était certainement avec Gabriella, la sœur aînée du prince de Kent, celui-ci écoutait son père lui parler, tout en buvant un bon whisky. Michael de Kent le tançait pour qu’il revienne vivre à Londres. « Père, avec tout le respect que je te dois, je crois que partir à New York est la meilleure chose que j’aie jamais faite. »« C’est cette fille qui t’a retourné l’esprit. » Nate avala une gorgée. « Elle s’appelle Mélisandre, et elle est fabuleuse. Je sais que le passé ne joue pas en sa faveur, mais je t’assure, quand tu auras appris à la connaître un peu plus, tu ne pourras plus te passer d’elle. » Il éclata de rire. « Tu sais, finalement, ce mariage n’était pas une si mauvaise idée. Il est seulement apparu qu’il a eu lieu quelques mois trop tôt… » Après tout, songeait Nathaniel quelques minutes plus tard, après que son père décide enfin de le libérer, Mélisandre et lui étaient toujours fiancés. Même s’il lui semblait encore trop tôt pour repasser devant l’autel – mieux valaient que les vieux souvenirs s’effacent d’abord – il n’était pas interdit de rêver…
« Tu vas voir, elle est superbe. » Nate discutait avec sa sœur autour d’une coupe de champagne, entouré des membres de la famille Windsor, dont la Reine en personne, dans une salle en retrait, avant le début officiel du bal. « Mélisandre est toujours superbe. Mais je ne doute pas qu’avec ton aide, elle le soit encore plus. » ajouta Nate. Gabriella pencha la tête de côté, comme si elle voulait sonder l’âme de son frère. Elle parut vouloir ajouter quelque chose, mais un événement imprévu l’en empêcha. Deux personnes entraient dans la salle, l’une entraînant l’autre par le bras. Le cœur de Nate bondit en reconnaissant Mélisandre. Sa sœur n’avait pas menti, elle était sensationnelle. Mais à ce moment-là, elle n’était pas seule, accompagné d’un homme plus âgé, dans lequel Nate reconnut bientôt le beau-père de Mélisandre. Nate n’avait pas oublié la discussion qu’il avait eue avec Mélisandre quelques heures plus tôt, pendant laquelle elle lui avouait que c’était sur la tombe de son père qu’elle était allée à Monaco. Ainsi, Ernest-Auguste de Hanovre n’était pas son vrai père. Nate en avait été étonné, mais il avait deviné que Mélisandre ne voulait pas en parler. Toutefois, la situation semblait orageuse entre eux deux, tellement qu’ils ne s’étaient pas aperçus qu’ils n’étaient pas seuls. « Je n’ai cure du temps que cela prendra, mais je jure devant dieu que vous m’obéirez, Mélisandre ! Je n’ai pas la patience de votre mère et dussé-je perdre son affection, vous allez vous conduire comme une véritable héritière de Hanovre ! » Nate haussa un sourcil. Ce à quoi Mélisandre, avec le caractère bien trempé qu’il lui connaissait à présent, répliqua vertement. Bien envoyé, ma tigresse ! pensa-t-il. Cependant, la tournure des événements s’accéléra quand l’héritier des Hanovre gifla la jeune princesse. Nate sursauta, posa son verre sur un guéridon et voulut s’interposer. Mais Gabriella, qui avait deviné ce qu’il voulait faire, l’attrapa par le bras et lui murmura à l’oreille : « N’interviens pas. Tu ne ferais qu’envenimer les choses. » Sur quoi la Reine, qui avait comme tout le monde assisté à la scène, n’eut besoin d’un geste pour faire sortir l’inopportun. Elle se rapprocha ensuite de Mélisandre et lui glissa quelques mots, mais Nate était trop loin pour en comprendre le sens. Sa Majesté sortit ensuite de la pièce, suivie par la plupart des convives, et Nate put rejoindre Mélisandre. « N’aie pas honte. Et ne sois pas désolée. Si Gabriella ne m’avait pas retenu… je lui aurais flanqué une de ces corrections à ce salaud ! » Il caressa sa joue endolorie. « Un mot de toi et je me mets à sa poursuite, tu le sais, n’est-ce pas ? Mais je crains que Gabriella n’ait raison : ça ne ferait qu’envenimer la situation déjà bien tendue entre ton beau-père et toi. » Il posa doucement ses lèvres sur la joue de la jeune femme. « N’est-ce pas ainsi que l’on soigne les blessures ? Avec un baiser ? Au fait, je n’ai pas eu le temps de te le dire, mais tu es fabuleuse dans cette robe. Et je me moque de ce que les autres vont penser, tu le sais bien. » Il se releva et lui tendit le bras. « Allez, le bal va bientôt commencer, et je tiens à ce que tout le monde me voit avec la plus belle des cavalières. Mais peut-être as-tu encore besoin d’un peu de temps pour te remettre de tes émotions ? » Tout d’un coup, la soirée qu’il avait tant redoutée lui apparaissait sous de biens belles augures…
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Dim 28 Oct - 20:00
Nate & Mélisandre
❝ I love you, but... ❞
« N’en fais rien, surtout. Je ne voudrais pas avoir à te soigner à mon tour… du moins pas de cette façon et encore moins pour cette raison. » Mélisandre massa légèrement sa joue endolorie avant d’esquisser un petit sourire qu’elle espéra convainquant. « Tu devrais pourtant savoir que mes émotions sont toujours semblables à un véritable chaos en ta présence… » La jolie rousse mit un point d’honneur à éviter de s’attarder sur l’humiliation qu’elle venait de subir. Nathaniel avait raison, ils étaient attendus au bal et si cela se trouvait, elle n’allait pas être telle une bête curieuse face à la famille Windsor au grand complet. Qu’elle crut, en tout cas ! Mais à peine eut-elle fait un pas à l’intérieur de cette imposante salle de bal que les regards se tournèrent irrémédiablement vers le jeune couple. Mélisandre resserra légèrement l’emprise de sa main contre le bras de Nate, afin de se donner du courage et d’oublier toutes les questions que devaient certainement se poser la plupart des convives. De toute évidence, le fait qu’elle soit le vilain petit canard ne risquait pas de changer d’un claquement de doigt, pas alors qu’elle avait eu l’audace de disparaître le jour de son mariage avec le réputé prince de Kent. La plupart des filles de nobles ici présentes lui faisaient payer d’un seul regard, d’ailleurs. Si celles-ci avaient eu ne serait-ce qu’un fusil à la place de leurs yeux, Mélisandre ne serait déjà plus de ce monde. Difficile de passer outre alors qu’elle ne semblait voir que cela… mais ce qu’elle applaudirait volontiers, c’est le côté stoïque de Nate, imperturbable face à la morgue des convives de la reine. Sans doute était-il habitué… mais la jolie rousse préféra croire qu’il avait su se blinder avec le temps et qu’il prenait simplement son mal en patience pour mieux se retrouver seul à seul en compagnie de la princesse de Hanovre une fois le bal terminé, ou à tout le moins ne nécessitant plus sa présence. « Je ne sais pas comment tu fais pour adopter un flegme pareil. Tu m’impressionnes, vraiment… ! » A peine eut-elle murmuré ces quelques mots que déjà, elle vit la reine se diriger vers elle, comme convenu, accompagnée par ce fameux consul d’Italie pour lequel elle avait instamment demandé son aide. « Je vais te laisser quelques minutes, sa majesté a besoin d’une traductrice… son interprète italien est souffrant, parait-il. Peut-être que l’assemblée oubliera qui je suis si elle me voit en compagnie de la reine ! Rêvons un peu… mais je serai tout à toi sitôt que l’on m’aura libérée de mes obligations. » Certes, en pleine cour d’Angleterre, on attendait probablement de parfaites convenances de la part de Mélisandre, mais rien n’aurait pu l’empêcher de frôler les lèvres de Nate : c’était sa façon de marquer son territoire, sans doute.
Pendant un moment qui lui sembla être une éternité, la jeune femme fut indispensable aux yeux de la reine, tant et si bien qu’elle lui accorda une entrevue privilégiée et alla même jusqu’à complimenter sa tenue parfaite. Mélisandre se trouvait à la fois impressionnée et toute petite face à tant de prestance, aussi ne s’attendait-elle pas à être reconduite auprès de Nate par la reine elle-même, faisant sûrement fi des convenances habituelles pour la remercier de son aide… hélas, le prince de Kent, comme à son habitude, était assailli par les demoiselles et il était extrêmement difficile de se frayer un chemin face à tant de progestérone insistante. Du moins, ce fut le cas jusqu’à ce que la reine en personne ne s’exprime… « Peut-être serait-il temps de vous occuper de votre charmante épouse, Nathaniel. Nulle étoile ne brille de façon plus éclatante, et il serait criminel de lui tourner le dos. » Ce qui frappa d’autant Mélisandre, ce ne fut pas tant le compliment admirable que la reine fit à son égard, mais davantage car elle la considérait comme l’épouse d’un membre de sa famille. D’un coup d’un seul, sa majesté avait fait voler en éclats tous les ragots supportés par le couple, ainsi que toutes les rumeurs allant encore bon train à l’encontre de la piquante rouquine. Autant dire que le nuage féminin s’écarta à regret, non sans ronchonner dans leurs barbes respectives, laissant enfin l’opportunité à Mélisandre de s’incliner en une révérence souple et majestueuse… « Peut-être t’ai-je dérangé en pleine discussion passionnante avec ces charmantes demoiselles ? » énonça-t-elle, piquée au vif par une jalousie qu’elle ne maîtrisait pas. « Et moi qui croyait qu’elle serait la première à me considérer comme une vulgaire écervelée ! En revanche, je pense que ton père doit penser autre chose de moi, il n’a pas cessé de me regarder avec insistance. » Le cœur de la demoiselle battait à vive allure tandis que ce bal était une demi torture seulement : la reine lui avait tout de même donné une deuxième chance. « Tu as d’autres obligations ou puis-je dire que tu es tout à moi ? » Délicatement, la jeune femme plaça ses bras autour du cou de Nate, tâchant de maîtriser les effusions lui traversant pourtant l’esprit. « Je manque à tout mes devoirs, de mon côté. Tu es magnifique… »
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Mer 31 Oct - 21:30
nate & méli
Nate serra les poings en entrant dans la salle de bal. Tous les regards étaient dirigés vers Mélisandre et lui. Quel beau tableau ils devaient offrir… L’abandonneuse et l’abandonné ! De fait, il se fichait complètement d’être le point de mire. Six mois plus tôt, il avait appris à prendre sur lui et à s’endurcir. C’est surtout pour Mélisandre qu’il s’inquiétait, comprit-il alors que la main de la jeune femme se resserrait sur son bras. Il aurait voulu l’emporter loin de ces butors, la protéger de leur mépris et lui faire comprendre qu’il se fichait de leur opinion à la noix. Et peut-être était-ce ce qu’il aurait fait, créant un scandale encore plus grand, quand il vit s’approcher d’eux la Reine en personne, accompagnée d’un homme. Mélisandre lui confia que Sa Majesté lui avait demandé d’être sa traductrice en italien. Avant de s’éloigner, elle posa doucement ses lèvres sur les siennes. Il la regarda partir et sut qu’il n’avait pas à s’en faire pour elle. Malgré son apparence fragile, elle était une femme forte et il était fier d’elle.
Il attrapa une coupe de champagne sur le plateau d’un serveur qui passait à proximité et il la but lentement en ne quittant pas Mélisandre du regard. Aussitôt, il fut encerclé d’une nuée de jeunes femmes. Il soupira intérieurement. La seule femme avec qui il aurait voulu être à ce moment-là était si proche et si loin à la fois… Mais le protocole était ce qu’il était et Nate, malgré son peu d’envie de se trouver là ce soir-là, lui fit honneur, en arborant son sourire le plus charmeur et en plaisantant galamment avec ces demoiselles. Elles étaient fort charmantes, mais à ses yeux, aucune n’arrivait à la cheville de la jolie rousse qui l’accompagnait à ce bal. Au bout de ce qui lui sembla une éternité, la Reine et Mélisandre revinrent vers lui. « Peut-être serait-il temps de vous occuper de votre charmante épouse, Nathaniel. Nulle étoile ne brille de façon plus éclatante, et il serait criminel de lui tourner le dos. » Nate sursauta. Sa Majesté, par ces paroles, venait d’admettre Mélisandre comme un membre à part entière de la famille. Voilà qui devrait faire taire les rumeurs… Il se retourna vers la jeune femme et lui adressa un sourire éclatant en la dévorant du regard. Si six mois plus tôt, l’idée de l’avoir pour femme lui serait restée en travers de la gorge, à présent, il ne voyait plus cette éventualité comme une fatalité. Il prenait même plaisir à s’imaginer ce qu’aurait pu être la vie auprès de Mélisandre si elle ne s’était pas enfuie le jour du mariage.
La Reine s’éloigna et Mélisandre se tourna vers lui. « Peut-être t’ai-je dérangé en pleine discussion passionnante avec ces charmantes demoiselles ? » Nate retint un sourire. Il adorait la savoir jalouse, cela flattait son égo et surtout, prouvait à quel point l’engagement de la jeune femme n’était pas feint. « Je ne qualifierai pas cette discussion de passionnante. Soporifique conviendrait mieux. Je ne sais pas comment j’ai fait pour affronter toutes ces soirées sans toi avant ça. » Il se pencha vers elle, tandis qu’elle passait ses bras gracieux autour de son cou. « J’ai toujours pensé que Sa Majesté était particulièrement perspicace. Et je peux t’assurer qu’un compliment venant d’elle n’est pas vain ; si elle ne t’appréciait pas, elle te l’aurait fait comprendre sans détours. Quant à mon père, sans doute est-il simplement jaloux de me voir dans les bras de la plus jolie femme de la soirée… après ma mère, bien évidemment. » Faisant fi de toutes les convenances, il lui donna un long baiser passionné. « Je suis toujours tout à toi. Que dirais-tu de faire honneur à l’orchestre en dansant une fois, pour la forme, et ensuite, de nous éclipser discrètement ? » Il avait hâte de se retrouver seul avec Mélisandre. Il s'écarta d'elle et lui tendit la main. « Me ferais-tu l’honneur de m’accorder cette danse ? » À défaut de l'avoir pour lui toute seule, l'avoir entre ses bras était déjà une belle chose...
Sujet: Re: méli&nate ❝ i'm gonna give all my secrets away... ❞ Mer 31 Oct - 21:51
Nate & Mélisandre
❝ I love you, but... ❞
Mélisandre voulait bien croire que sa majesté lui aurait sans doute fait comprendre immédiatement son désintérêt pour sa personne si tel avait été son ressenti profond. Certes, le flegme anglais n’était pas une vaine chose, sans oublier la dureté extrême du protocole dans ce beau pays, mais la jolie rousse voulait croire que tout ceci n’altérait pas nécessairement la franchise des membres de la famille Windsor. Du moins l’espérait-elle, sans quoi lui faudrait-il remettre en question chaque propos dicté par Nathaniel… chose à laquelle elle préférait ne pas penser. Cela dit, elle eut tôt fait de balayer ces idées stupides de son esprit car déjà, son prince l’invitait à danser après l’échange d’un long baiser passionné qui la laissa silencieuse et interdite un long moment. Diable, peut-être aurait-elle préféré s’éclipser immédiatement, et profiter enfin de ne pas être contrainte par leur environnement ou leurs bipers respectifs toujours prompts à sonner… mais une promesse est une promesse. Elle tendit par conséquent sa main vers celle lui étant tendue, sourire aux lèvres, particulièrement fière de lui offrir une véritable danse digne de ce nom, qui rattraperait à coup sûr leur toute première réalisée dans le beau monde. Ici, Mélisandre était sûrement considérée comme la tête brûlée ayant osé abandonner Nathaniel Windsor devant l’autel, mais à en croire le regard que lui lançait le jeune homme à ce moment précis, telle n’était pas sa façon de penser. « Je ne saurais rien te refuser, j’espère que tu l’as compris… ! » Bientôt, Mélisandre combla les quelques centimètres la séparant encore de lui pour se blottir contre lui, laissant son corps s’exprimer au cours d’une valse incitant de nombreux regards autour d’eux. La jeune femme aurait pu y prêter attention et en paniquer, mais elle n’en fit rien : à ses yeux, ils étaient comme seuls au monde, au cœur d’une salle de bal immense, la musique peuplant leur atmosphère sonore sans que rien ni personne ne puisse les déranger ni les troubler. Vraiment, elle n’avait pas vécu de moment aussi fort depuis des lustres… peut-être s’agissait-il de leur premier baiser, mais si Mélisandre ne peinait en aucune façon à se remémorer de ce moment, elle avait l’impression que celui-ci n’était que trop lointain. Sa rêverie la conduisit même à retrouver les souvenirs de sa déclaration, chose pour laquelle elle ressentait une certaine honte tant elle n’avait pas su se retenir. Un véritable cri du cœur… voilà ce dont il avait s’agit. Et aujourd’hui, alors que leurs regards ne se lâchaient plus d’une semelle, l’envie de recommencer la prenait encore. Ses lèvres ne faisaient que s’entrouvrir pour mieux se refermer, sans qu’aucun son ne sorte pour autant. Son cœur semblait prêt à exploser, et ses mains s’étaient presque mises à trembler sous le stress inutile qu’elle ressentait. « Je ne voudrais pas être autre part… » finit-elle par lui murmurer en contrôlant les diverses paroles lui traversant pourtant l’esprit à ce moment précis.
Bientôt, hélas, un invité n’étant pas né Windsor finit cependant par les bousculer, prouvant une fois encore qu’ils ne pouvaient pas être plus de deux minutes d’à filée tranquilles, tout en reversant l’intégralité des trois verres de whisky qu’il tenait en main sur sa robe de Mélisandre, autrefois d’un blanc immaculé. Pour l’instant, elle mit de côté que ce magnifique vêtement ne lui appartenait pas pour mieux constater que celui-ci devenait transparent… rester dans la salle de bal était exclus, aussi s’empara-t-elle machinalement de la main de Nate pour quitter les lieux, impassible comme une pierre, alors qu’elle bouillait littéralement. Finalement, ce n’est qu’une fois qu’ils furent seuls dans le couloir qu’elle lâcha sa main pour éclater d’un rire cristallin et on ne peut plus franc : elle voyait cette « catastrophe » comme un mal pour un bien. « Et moi qui était prête à dire qu’on ne pouvait pas être tranquilles deux minutes ! Je t’avoue que… si je me rends à nouveau dans ta chambre, même avec l’intention première de trouver quelque chose de plus convenable à me mettre sur le dos, je n’aurais aucune envie d’y retourner. » Ils marchaient désormais à pas lent, sans forcément se regarder dans le blanc des yeux, à quelques millimètres l’un de l’autre tandis que leurs mains ne faisaient désormais que se frôler. Ce n’est qu’une fois devant la porte de la chambre du prince de Kent qu’elle se mit face à lui et avança délicatement sa main afin de lui frôler la joue du bout des doigts. « Sais-tu à quel point tu comptes pour moi, Nathaniel Windsor ? Oui, à quel point tu comptes… »