« Ca va et toi ma belle ? » M'asseyant, je souris au jeune homme avant de réfléchir quelques secondes à ma réponse. Est-ce que ma vie allait bien ? Si on voulait. Je retrouvais, petit à petit, goût à la vie, même si ce n'était pas facile tous les jours. Cela faisait quatre mois que Savannah était morte et j'arrivais enfin à sourire en pensant à elle et comme le disait mon psychologue, c'était un bon signe ainsi qu'un bon début. Je commençais doucement à faire le deuil de ma fillette même si ma haine et mon envie de vengeance ne disparaissait pas. D'une manière ou d'une autre, je ferais la peau à ces salopards et rien ni personne ne pourrait me faire changer d'avis. Mes employeurs le savaient, ils avaient vu cela chez beaucoup de victimes collatérales ; le besoin de vengeance est un besoin non discutable. C'était malsain, je le savais parce que même si j'avançais, je restais éternellement dans une phase post-traumatique. Mon bébé m'avait été enlevé et ça, c'était la pire des douleurs. Léger sourire sur les lèvres, je dis « Ca va merci » Parler de mes problèmes à Ezra ne faisait pas vraiment parti de mes plans, sans compter qu'il devait déjà avoir ses propres problèmes à gérer. Perdre la mémoire était une chose fortement peu agréable et plutôt handicapante mais je me perdais à vouloir perdre la mémoire. Si j'oubliais la mort de Savannah, ce serait peut être plus facile de vivre. Enfin, oublier la cause de sa mort parce que je ne voulais pas oublier ma fillette pour autant. Croisant les mains, léger sourire sur le visage, j'écoutais le jeune homme parler. Effectivement, sa vie n'était pas rose tousd les jours mais il s'occupait tout de même de sa fille. Je n'avais jamais rencontré la petite princesse et je n'étais même pas trois fois sûre de le vouloir. Elle ressemblait sûrement beaucoup à Savannah et ça, c'était trop dur pour moi. Chaque chose en son temps. « Il y a toujours des choses qu'on aurait préféré oublier pour toujours mais tu as raison, au moins elle aura une vie stable et tu peux reconstruire ta vie sur de bonnes bases avec elle. Et un peu d'aide des parents ce n'est pas forcément désagréable » J'avais tellement envie d'avoir du soutien de la part de mes parents mais au lieu de cela, ils m'évitaient puisqu'ils se sentaient trop coupables de ce qui était arrivé à leur unique petite fille. « C'est normal que je te soutienne Ezra ! J'aimerai aussi qu'on me soutienne si je traverse quelque chose d'aussi dure... Mais tous ces projets c'est grâce à toi et seulement à toi. Tu as tous le mérite de ta réussite » Ce n'était peut être pas grand chose et cela semblait presque banal mais le jeune homme ne devait jamais se sous-estimer sinon il allait baisser les bras un peu trop rapidement. Il devait se battre et j'étais là pour le lui rappeler, quoi qu'il arrive. Avec Ezra, tout semblait facile même si notre relation n'avait pas toujours été ainsi. Pendant quelques années, j'avais été un vrai monstre avec lui puisque je lui en voulais d'avoir couché avec moi – j'avais d'ailleurs perdu ma virginité avec le beau brun – et que cela ne mène à rien. À l'époque j'étais une gamine mais aujourd'hui, c'était différent. Me détachant les cheveux et les rattachant aussi vite, je dis « Tu as le temps de profiter de tes jours de congés alors ? Je suis en congés toute la semaine prochaine, je me demande ce que je vais pouvoir faire toute seule.. » Non, je n'étais pas entrain de lui demander de me tenir compagnie – ou presque – mais depuis que Savannah n'était plus, je ne sortais plus vraiment. J'évitais tant que possible les lieux publics, de peur qu'on me demande où était passé ma tête blonde. Peu de personnes étaient au courant de son décès et encore moins de la réelle cause de sa mort. Mon frère et mon cousin n'en savaient strictement rien, c'était pour dire... posant ma main sur celle d'Ezra, je dis « En tout cas, je suis vraiment contente que ça aille mieux. Les médecins t'ont dit quelques choses de nouveaux ? Et ton amie, la jolie blonde, comment va-t-elle ? » Lorsque j'avais entendu le nom d'Ezra Lennon le jour de l'accident, je n'avais pensé qu'à cela et n'avais même pas pris la peine de savoir si la jeune blonde allait bien. J'avais cru comprendre que sa moelle épinière avait été compressée mais je n'en savais pas plus... C'était le moment de se concentrer sur lui, d'en apprendre un peu plus en évitant de baver et d'avoir des cœurs qui me sortent des yeux à chacune de ses paroles...

Le sourire était apparu sur les lèvres d’Ezra lorsqu’il avait vu la jeune femme. En ce moment, il appréciait énormément sa compagnie, sans jamais se douter qu’elle était une femme de son passé. Autant certaines têtes pouvaient lui dire quelque chose et il pouvait avoir des brides de mémoire qui revenaient, autant elle, elle ne lui disait vraiment rien. Il ne se méfiait pas et se contentait de profiter de tout ce qu’elle pouvait faire pour lui. Elle lui donnait des petites techniques pour essayer de se souvenir de certaines choses mais surtout elle prenait des nouvelles de lui et c’était une petite attention que le jeune homme appréciait car il avait du mal et vu qu’il ne se souvenait pas de ses amis à part Artémis qui avait d’autres problèmes pour aller lui en rajouter, il n’avait pas grand monde sur qui compter et avec qui partager des choses. Lorsqu’il lui avait demandé comment elle allait elle avait répondu très simplement par un petit ça va merci qui ne convenait pas du tout au beau blond. « Ça va, c’est tout ? Je t’ai connu plus souriante que ça m » Il ne laissait pas passer les petites choses comme ça qui lui permettait d’en connaitre plus sur la jeune femme qui lui plaisait. Lorsqu’il lui parla de Zara-Lynn et de l’histoire qu’il y avait autour d’elle, que ses parents lui avaient racontés et qu’il aurait préféré oublié la jeune femme lui répondit rapidement qu’il y avait des jours comme cela qu’on préférait garder enfouit en nous. Elle avait l’air de cacher quelque chose. Elle cachait quelque chose, en même temps ils ne se connaissaient pas beaucoup et donc il y avait beaucoup de secrets entre eux c’était normal. Elle savait de quoi elle parlait en parlant de cela mais Ezra ne voulait pas appuyer sur ce détail, si elle voulait lui parler d’elle un jour, elle le ferait, il ne voulait pas lui tirer les vers du nez, les filles n’aimaient pas cela il le savait, elles aimaient juste qu’on soit là pour elle, qu’on leur permette de pleurer un peu sur l’épaule pour les mettre un peu plus dans la poche. « Je pense que je vais vite retourner chez moi quand même ! Une fois que ma vie sera un peu plus organisée je retournerais dans mon appartement, je n’ai pas oublié mon indépendance et c’est assez dur de devoir de nouveau cohabiter avec papa et maman surtout que je viens juste de retrouver Zara tout comme eux et que je ne profite pas autant de ma fille que si j’étais seul avec elle. » Ezra n’avait pas à se plaindre ses parents l’aidaient mais tout de même, il ne voulait pas en abuser, il était assez vieux pour reprendre sa vie en main même avec le choc qu’il avait connu dans sa vie dernièrement. La jeune femme lui tira ensuite un sourire mais tout de même, elle n’avait pas le droit d’enlever son mérité dans sa guérison. « Tu m’as beaucoup aidé ne dit pas le contraire ! Et tu sais que je t’en serais toujours reconnaissant et que je serais là pour toi si tu te retrouves dans une situation où tu as besoin d’aide comme ça a été mon cas ! » Maintenant qu’elle faisait partie de sa vie, il serait là pour elle tout comme elle l’avait été pour lui qu’elle le veuille ou non à moins qu’elle disparaisse elle aussi pour qu’il lui foute la paix mais ce n’était pas le mot d’ordre pour le moment, pas à ce qu’il savait. Pour le moment, le mot d’ordre était encore à planifier ce qu’elle allait faire pendant sa semaine de vacances qui arrivait. Ezra sourit légèrement, une idée derrière la tête. « Moi je veux bien occuper ta semaine ! J’ai posé des congés pour retourner dans mon appartement mais j’aurais surement beaucoup de temps libre enfin avec ma fille mais libre autrement ! Je t’aurais bien proposé un diner mais avec la petite c’est assez chaud… » La faire garder était impossible pour Ezra pour le moment mais elle ne le savait surement pas donc si elle voulait diner, il ne pouvait que lui proposer son appartement et il ne savait pas si elle allait accepter même si elle devrait ne sachant pas quelle chance elle aurait d’être invitée chez lui, lui qui n’avait jamais fait venir qu’Artémis dans son appartement car elle connaissait tout la vérité. En parlant d’Artémis, Xinthia lui en demandait des nouvelles et cela mis le beau brun en mauvaise posture. Il ne l’avait pas revu depuis l’hôpital, c’était il n’y a pas très longtemps mais il n’avait pas osé sachant qu’il se sentait responsable de ce qui lui arrivait et qu’elle se sentait responsable de sa perte de mémoire, le jeune homme se contenta d’hausser les épaules, il savait comment ça allait au niveau de ses jambes, ce n’était pas le fort, car il se renseignait à l’hôpital auprès des personnes qui la suivait même si il fallait leur tirer les vers du nez, les choses n’avaient pas vraiment évoluées mais il ne savait pas comment son morale allait. « J’espère que ça va… » En disant cela il se rendait compte que bien des choses avaient changé dans sa vie et ne seraient surement plus jamais pareil, en premier lieu c’était le cas de sa relation avec la jolie blonde, sa copine amante qu’il adorait.

« Ca va c'est tout ? Je t'ai connu plus souriante que cela » Je m’efforçai d'afficher un sourire un peu plus convainquant, en vain. Depuis que Savannah était morte, il y avait des jours sans et des jours avec. Aujourd'hui, en l'occurrence, était un jour sans. L'annonce de ma semaine de congés forcée ne me plaisait guère. J'avais tellement besoin de travailler, de me tenir occupé et tout ce qui allait avec. Je ne pouvais pas rester à la maison sans rien faire, je ne voulais pas ruminer dans mon coin et me laisser m'effondrer. Dès que je lâcherai prise deux minutes, ce serait la fin du monde, la fin de ma survie. Il ne fallait pas se voiler la face, une semaine de repos et j'allais rapidement ressembler à un zombie. Souriant légèrement, je dis « Un peu fatiguée, les nuits sont courtes et les gardes plutôt longues » J'étais fort peu convaincante mais je n'avais rien trouvé d'autre à lui dire. J'étais lessivée – mes yeux le montraient pour moi – mais je ne voulais pas me laisser abattre pour autant. J'étais constamment dans une bagarre sans fin avec moi même. Pendant quelques jours, j'avais pensé que mon moi positif avait pris le dessus sur la Xinthia déprimée mais ce n'était pas totalement le cas. On ne se remettait jamais d'une telle perte et quand je voyais Ezra galérer à retrouver la mémoire, je me demandais si c'était une bonne chose. Il y avait une chance sur deux qu'il se souvienne de moi mais peut être m'en voudrait-il pour lui cacher la vérité depuis les quelques semaines que je le retrouvais. Je ne me voyais pas le perdre maintenant que je recommençais à tomber amoureuse de lui aussi vite qu'il y a quelques temps. Il cherchait à se construire une nouvelle vie sur des bases solides et là, j'étais un sacré élément branlant dans sa vie. Je n'étais pas assez stable pour être proche de lui mais c'était plus fort que moi. Les sentiments n'avaient pas disparu en huit ans et ce n'était pas près de changer. Les Tchekov sont connus pour ne jamais changer d'avis et de rester fidèles à eux même et j'en étais l'exemple même. Écoutant Ezra, je l'enviais tellement de pouvoir vivre avec sa fille, d'avoir une seconde chance avec elle. C'était plus fort que moi. J'étais mal, mon estomac se retournait à chaque fois qu'il prononçait le prénom de sa fillette mais elle était un élément important dans sa vie et je devais faire avec. Elle avait le même âge que Savannah. Peut être auraient-elles pu être amies. Il y avait tellement de possibilités, de doutes que j'en souffrais encore plus. « Tu m’as beaucoup aidé ne dit pas le contraire ! Et tu sais que je t’en serais toujours reconnaissant et que je serais là pour toi si tu te retrouves dans une situation où tu as besoin d’aide comme ça a été mon cas ! » Je lui souris quelques secondes avant de légèrement baisser la tête. J'avais tellement besoin d'aide, de soutien mais je m'enfermais dans mon secret. Les conditions étaient claires, je ne devais rien dire de la véritable mort de Savannah alors que j'en avais tellement envie. J'avais envie de partager ma douleur avec tout le monde, j'avais envie d'étriper ces personnes qui frappaient leurs enfants, qui les laissaient se débrouiller seuls alors qu'ils se droguaient à quelques mètres d'eux. Souriant à Ezra, je dis « Prends ton envol à nouveau jeune padawan ! Tu vas t'en sortir avec ta fille et elle sera fière de son papa. Si je me retrouve dans un cas similaire au tien, fais moi rêver. J'aimerais bien recommencer ma vie à zéro des fois. Oui, c'est mal placé de dire ça comme ça... Mais tant que mon frère reste dans ma vie et que tu es là, ça me va ! » Je venais légèrement de lui indiquer que je tenais plutôt pas mal à lui, qu'il comptait autant que mon frère pour moi mais ce n'était pas grave. Je n'étais plus à une bourde près, loin de là même. J'étais tellement seule ces derniers temps que j'avais l'impression de vivre une nouvelle vie, une vie douloureuse et insupportable pour tout dire. Chaque jours, j'avais l'impression d'essayer de survivre plutôt que de vivre et je ne voulais pas infliger cela à mes proches. Ils n'avaient pas besoin de me voir dans cet état et il en était de même avec Ezra ! J'essayais de rester le plus souriante et forte possible même si mes mains tremblaient alors qu'il me proposait de dîner avec lui, avec Zara puisqu'il était hors de question qu'il s'en sépare. Je le comprenais tellement. À sa place, je resterais à la maison à profiter de ma fille mais tout le monde n'était pas pareil. De plus, il avait besoin de temps pour lui et la petite fille devait aller à l'école... « On pourra aussi aller manger un super repas McDo avec elle. Pas très équilibré mais tous les enfants aiment manger McDonald's de temps à autre » Lui faire plaisir devait être le but premier du jeune homme, il était père après tout et sa fille était à nouveau le centre de son monde. Ils construisaient une vie ensemble et c'était important pour lui – comme pour elle qui se voyait privée de sa mère – d'être ensemble. Elle ne devait pas connaître grand monde ici et cela me faisait mal pour elle... Comme pour lui et son amie qui avait été impliquée dans l'accident ; la jeune Artémis était maintenant en chaise roulante à cause de ses jambes et même s'il ne semblait pas trop en parler, il était tellement mal... « J'espère que ça va... » Il n'en savait pas grand chose et 'était plutôt regrettable. Il avait sûrement autant besoin d'elle qu'elle avait besoin de lui mais leur culpabilité les rongeait, ce qui n'était pas franchement une bonne chose. Posant ma main sur celle du beau brun, je dis « Je suis là tous les jours et je ne l'ai pas vu arriver en catastrophe depuis l'accident donc partant de là... Bon, mon petit Ezra, est-ce qu'il y aurait quelque chose que tu voudrais faire parce que je ne compte pas déprimer toute la journée, je vois assez d'horreur aux urgences pour ne pas avoir le moral dans les baskets pendant mes quelques minutes de repos. Dis moi voir, est-ce que ça te tenterait d'aller un film ou dessin animé pour la petite ? Il faut que je me change les idées et il semblerait que toi aussi alors... » Je lui fis un large sourire et espérais tant bien que mal qu'il accepterait un petit cinéma dans les environs de dix huit heures s'il ne voulait pas rentrer trop tard pour manger et coucher Zara pour le lendemain...

tiens, voilà du boudin j'ai pensé que que que... Dans la suite du RP, on fait un saut dans le temps et ils sont au cinéma et ils se font un bisouuuuu un truc du style ou si tu as une idée, tu sais où me joindre