Sujet: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Mar 20 Nov - 10:12
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
L’anniversaire d’Alexandr. Certainement la période de l’année la plus douloureuse pour moi et ma famille. Surtout quand mes parents décidaient de ne pas faire de ce jour un jour totalement banale pour nous aider à oublier. Ils avaient décidé d’organiser une sorte de fête mondaine en son honneur et bien entendu, pas une fête au Luxembourg non. Mes parents voulaient faire ça à New-York. Ils me disaient que vivant là-bas, je devais commencer à me faire des connaissances dans l’Upper East Side car il y avait beaucoup de gens très haut placés qui vivaient là-bas et en tant que futur souverain de mon pays, je me devais de me faire mon propre carnet d’adresses. Je n’avais pas empêché mes parents d’organiser cette petite soirée : pour une fois que ça n’était pas à ma sœur et moi de nous déplacer pour aller les voir. Et puis, cela faisait changer ma mère de disque le temps d’une semaine ou deux. Au lieu de me parler encore et encore d’Apollinaria, elle parlait de cette petite soirée et de la liste d’invités, des musique à passer, du traiteur à commander etc… Au départ, elle voulait organiser cette soirée dans mon appartement mais je vous laisse imaginer sa réaction quand elle vit dans quoi je vivais. Un petit appartement de rien du tout qui devait faire la taille de deux chambres du château où j’avais grandi. Non seulement elle faillit faire une crise cardiaque quant à la propreté des lieux, mais en plus elle me rabâcha que ça n’était pas là où je devrais vivre et qu’il y avait beaucoup d’appartements beaucoup plus beaux et luxueux dans la ville. Mais moi j’aimais bien cet appartement car il me rappelait que malgré notre rang, nous pouvions avoir une vie un tant soit peu normale.
Je n’avais pas eu de nouvelles d’Apollinaria, et je n’en avais pas pris. Enfin…si, les jours qui avaient suivis la soirée que nous avions passé ensemble, j’avais essayé de l’appeler à plusieurs reprises mais elle devait éviter mes appels. Déjà la fin de l’amitié Nathan/Apo ? Ça en avait tout l’air, même si cette pseudo amitié avait très vite virée au n’importe quoi. En réfléchissant à tout ça calmement, je m’étais demandé ce qui m’avait pris de l’embrasser la première fois. Et ce qui m’avait pris de l’embrasser une deuxième fois même. J’avais beau me répéter que tout ceci n’était rien et que c’était seulement à cause du vin que nous avions bus, je savais que le jour où je me retrouverai en face d’elle, j’aurai un discours bien différent. Apollinaria me plaisait, c’était indéniable et je lui plaisais, je l’avais bien compris aux vus de nos…échanges de la fois passée. Mais elle n’avait pas l’air d’assumer pleinement son attirance pour moi. Mais bon, peut-être que le plus sage était d’oublier tout ce qui s’était passé et essayer de tourner la page ? Je n’étais pas sûr de pouvoir y arriver, mais j’essayais de ne pas trop y penser et de me concentrer sur mes études qui me prenait une bonne partie de mon temps. Nora ne pouvait pas assister à la soirée, au plus grand désespoir de ma mère mais elle m’avait laissée un paquet à mon appartement avec à l’intérieur une cravate : quand nous allions à ce genre de soirée, ma sœur m’aidait toujours à choisir un costume et accessoirement, une cravate qui suit avec car selon elle, les De Luxembourg hommes ne sont pas les meilleurs stylistes du monde. Elle faisait pareil avec mon père et avec mon frère à l’époque où il était encore envie. Enfin, jusqu’à ce que ce dernier n’ait Apollinaria pour lui choisir sa cravate.
J’arrivais dans le lieu que ma mère avait loué vers vingt heures. La salle qu’elle avait louée se trouvait au cinquième étage d’un hôtel de luxe de l’Upper East Side, beaucoup plus classe que mon appartement, ça c’était certain. Arrivé dans le hall, je vis au loin un ascenseur qui s’apprêtait à emporter quelqu’un et je courus vers celui-ci, passant ma main dans l’ouverture pour l’empêcher de se fermer juste devant moi puis, j’entrais d’un pas rapidement à l’intérieur, laissant les portes se refermer alors. Je regardais le bouton illuminée du cinq et je devinais que la personne avec moi devait se rendre à la soirée en l’honneur de mon frère. « Oh vous vous rendez également à… » Je me tournais et je vis Apollinaria, me stoppant directement dans ma phrase. Je crois que si j’avais été plus timide que ça, j’aurais rougis. Elle était magnifique, et elle sentait terriblement bon. Mon cœur se mit tout de suite à s’accélérer malgré que mon cerveau lui hurlait de se calmer. « Oh…c’est toi. », lançais-je sèchement avant de me tourner de nouveau vers la porte. Dans un sens, j’avais envie d’avoir des explications mais de l’autre…j’étais très vexé qu’elle soit partie de cette manière l’autre soir, et qu’elle ait évitée mes appels. J’avais l’impression que l’ascenseur n’arriverait jamais au cinquième étage et lorsqu’il termina son ascension, les portes s’ouvrèrent et un domestique nous proposa de prendre nos vestes. Je vis tout de suite la mine enchantée de ma mère qui devait croire qu’Apo et moi étions arrivés ensemble, en couple. Elle se dirigea vers nous et ouvra grand ses bras, « Oh mais vous êtes arrivés ensemble ? C’est fantastique ! », lança-t-elle d’une mine réjouie. Je fronçais les sourcils : elle n’avait pas honte de parler de recaser sa belle-fille avec son fils alors que nous « célébrions » la mort de son défunt mari et qui plus est, de mon frère ? « Je n’ai absolument rien à voir avec elle », ajoutais-je sèchement sans même lancer un regard à la princesse, m’éloignant des deux femmes pour aller vers le bar me servir un verre. La soirée commençait bien.
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Jeu 22 Nov - 14:18
Cette période de l'année était toujours aussi difficile à supporter pour Apollinaria. Ca lui faisait se souvenir de douloureuses choses qui, bien qu'elles ne partaient jamais, revenaient toutefois de moins en moins souvent. Elle n'avait jamais essayé d'oublier Alexandr tout simplement parce qu'elle savait que c'était impossible et parce qu'elle n'en avait nulle envie. De toute façon, même si elle l'avait voulu, elle n'aurait pas pu, tout était fait pour conserver un souvenir en elle et pour garder un lien avec lui. En cette période de l'année, c'était la célébration de la mort d'Alexandr. Il y avait une petite réception tous les ans qui permettait à tous les proches ou moins proches d'Alexandr de se retrouver pour se souvenir de lui. C'était toujours un moment très dur et elle avait réussi dans un premier temps à ne pas y assister. Elle était tout d'abord partie en Afrique pour des voyages humanitaires et déclarait qu'elle ne pouvait pas faire un aller-retour pour une réception alors que ceux qu'elle voyait tous les jours n'avaient pas de quoi se payer à manger. Ils avaient trop besoin d'elle. Enfin, c'est ce qu'elle voulait bien croire, elle savait qu'elle aurait très pu venir, et plus d'une fois. Mais elle n'avait tout simplement pas la force de revenir au Luxembourg pour ce genre de réception. Elle n'avait pas envie de se prendre en pleine figure la pitié des gens pour elle, les souvenirs, les photos, les plats préférés d'Alexandr même. Elle tentait de reconstruire sa vie et Alexandr y avait sa place malgré tout. Etre veuf n'est jamais une chose aisée mais elle ne l'est encore moins lorsque son défunt mari était l'héritier du trône d'un des plus riches pays du monde. Et encore moins aisé lorsque sa propre belle-mère voulait organiser un nouveau mariage avec le frère du défunt... Apollinaria avait tenté au maximum de ne pas penser à la dernière fois qu'elle avait vu Nathan mais en vain. Elle avait bien vu qu'il avait tenté de l'appeler mais elle n'avait jamais répondu, se contentant de voir son nom s'afficher sans bouger. Elle n'était pas capable de dire si c'était parce qu'elle avait cru voir un instant Alexandr à place de Nathan ou bien parce qu'elle était bien trop inquiète de la tournure que tout cela pouvait prendre, en tout cas, elle ne voulait plus le voir. Du moins de si tôt. Mais elle savait parfaitement que c'était peine perdue. Ils étaient obligés de se croiser, ils étaient de la même famille et, surtout, il y avait cette réception en l'honneur d'Alexandr. Au fur et à mesure, ses souvenirs revinrent à la surface, comme à chaque fois que cette période de l'année approchait. Elle avait toujours la scène de la mort de son époux qui la réveillait les nuits, l'impression qu'il allait malgré tout être près d'elle au réveil...
Apollinaria se regarda une dernière fois dans le miroir, appréciant son reflet sans réellement se voir. Elle portait une robe que Alexandr lui avait offert peu avant leur mariage. Une robe d'un léger rose pâle, simple mais élégante. Tout ce que la jeune femme aimait. Puis, elle se dirigea vers son boudoir et ouvrit délicatement une boîte en marqueterie. Deux bagues s'y trouvaient, sa bague de fiançailles et celle de mariage. Apollinaria les pris dans sa main afin de les observer. Elle avait tellement aimé ces bagues, il lui semblait qu'elle avait toujours rêvé de les avoir et que le temps de les porter avait été bien trop court. Sans réfléchir et comme attirée par la brillance du diamant de sa bague de fiançailles, elle la mit à son annulaire. Elle se souvint dans un sourire qu'il lui avait offert la bague de fiançailles le jour suivant sa demande parce qu'il l'avait oublié la première fois. Il l'avait demandé dans la voiture au sortir d'un restaurant où ils avaient été manger. C'était l'antithèse totale du romantisme mais Apollinaria ne s'y attendait pas du tout et, quand elle eut accepté, elle ne savait pas trop dans quoi elle s'embarquait. Malgré tout, le lendemain, il avait refait sa demande dans "les formes" avec cette petite merveille de bague qui avait fini de la convaincre. Apollinaria observa la bague revenue à son doigt tout en refermant la boîte, que de temps avait coulé depuis...
La réception était prévue, pour une fois, à New-York et ça arrangeait plutôt la jeune femme, ça ferait moins revenir de souvenirs et ça prendrait moins de temps. Elle descendit la rue avant de se rendre dans l'hôtel. Elle s'engouffra dans l'ascenseur et était en train de se préparer mentalement à la soirée la plus difficile de l'année, comme d'habitude, quand quelqu'un arrêta l'ascenseur pour y rentrer avant la fermeture des portes. Dès qu'elle vit de qui il s'agissait, elle se raidit. Penser tant à Alexandr lui avait fait oublié pendant quelques instants que Nathan allait également s'y trouver. Elle ne put s'empêcher de remarquer à quel point il était séduisant dans ce costume et que sa cravate était légèrement de travers. Elle se mordit la lèvre pour s'empêcher de la remettre droite. « Oh vous vous rendez également à… » s'exclama-t-il avant de se rendre compte, lui aussi, à qui il avait à faire. Un instant, leurs regards se croisèrent et s'évaluèrent. Ca n'était pas le même genre de regard que la dernière fois mais elle ne put s'empêcher d'y repenser. Elle voulait lui dire quelque chose, qu'elle était désolée. Il fallait qu'elle lui explique mais rien ne voulait sortir de sa bouche. « Oh…c’est toi. » déclara-t-il sèchement avant de retourner. Ca lui fit baisser immédiatement la tête. Il était en colère, c'était tout à fait compréhensible mais ça n'était pas la colère à laquelle elle était habituée et ça la mettait terriblement mal à l'aise. Le reste du voyage les laissa silencieux, chacun dans leurs pensées. Finalement, dans ce qui lui parut être une éternité, la porte de l'ascenseur s'ouvrit enfin et quelqu'un proposa de prendre leurs manteaux. Apollinaria donnait le sien ainsi que son sac tandis que sa belle-mère arrivait. « Oh mais vous êtes arrivés ensemble ? C’est fantastique ! » La jeune Luxembourgeoise souleva un sourcil. Est-ce qu'elle était sérieuse ? Ca n'était certainement pas le moment de parler de cela, encore moins en public. « Je n’ai absolument rien à voir avec elle » Apollinaria lança un regard vers son beau-frère alors qu'il s'en allait déjà vers le bar. Elle se retourna alors vers sa mère à qui elle adressa un sourire. « Excusez-moi... » dit-elle avant de suivre Nathan. Elle le retrouva au bar en train de commander un verre. « Je ne crois pas que ce soit le bon moment pour crier ta colère, ni le bon endroit... » dit-elle dans un murmure pendant qu'elle demandait une coupe de champagne. On lui tendit son verre qu'elle attrapa avant d'en boire une gorgée, elle allait en avoir besoin. Son regard accrocha une fois de plus la bague qu'elle fit bouger un peu. Sans regarder Nathan et tout en se retournant pour voir l'assemblée, elle reprit, dans un soupir « Fais semblant. Pour Alex. »
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Jeu 22 Nov - 23:38
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
En tant que membre d’une famille de haut rang, j’avais appris à mettre mes sentiments de côté. J’avais appris, également, à ne montrer aucune émotion en publique sauf si celle-ci était de la joie ou un joli petit sourire hypocrite figé sur le visage. Et cette capacité à mettre mes sentiments de côté avait été de rude épreuves depuis la mort de mon frère. Quand j’étais quelque part, je ne devais montrer aucun signe de faiblesse, étant le futur chef de mon pays. Je n’avais le droit à aucun faux pas. Mais le pire, c’était cette date. Car tous les ans, la réception que mes parents organisait était une vraie horreur. D’habitude, je me débrouillais pour rester toute la soirée avec Nora, ou j’arrivais à convaincre mes parents d’inviter Zoé pour m’accompagner, mais cette année, je n’avais plus du tout pensé à cet évènement. Entre mes cours, et cette histoire avec Apollinaria qui m’avait tracassé l’esprit pendant toute la semaine, je n’avais pas eu le temps de convaincre mes parents d’inviter ma meilleure amie, et Nora m’avait annoncée qu’elle serait absente. Chanceuse. Elle était vraiment chanceuse de louper ça, car ça n’était pas la fête la plus amusante de l’année. Et puis, même si je n’y avais pas pensé tôt, le fait qu’Apollinaria soit là allait empirer les choses. Enfin, c’était surtout à cause de ce qui s’était passé à mon appartement que sa présence ne m’aidait pas à être enthousiaste. La règle à suivre ? L’éviter, à tout prix.
Et je comptais bien le faire, jusqu’à ce que je me retrouve dans le même ascenseur qu’elle. Parfois, je me demandais sérieusement pourquoi Dieu était si connard avec moi. Mais je crois que ce qui me surpris le plus, c’était de ne pas l’entendre me lancer une vanne comme elle avait l’habitude de faire. Elle était restée étrangement…silencieuse. En même temps, elle n’était pas en position de blaguer : elle n’avait pas répondu à mes appels, et elle m’avait laissé en plan dans mon appartement alors que nous étions en train de passer un moment tellement plus agréable que tous ceux que nous avions partagés dans le passé. Nous nous étions redécouverts, en tout cas moi, je le voyais comme ça. Ce soir-là, j’avais découvert une nouvelle Apollinaria. Et quand nos regards se croisèrent en un fragment de secondes, je me souvenais du petit sourire qu’elle avait ce soir-là, du petit air enfantin mais également espiègle qui se lisait sur son visage à chaque fois que nos lèvres entraient en contacts. C’étaient des images qui m’avaient hanté toute la semaine. Le fait qu’elle, et elle seule avait pris l’initiative de me retirer ce fichu pull. A force d’y penser, je me disais que j’allais devenir fou. Et ma mère qui débarqua, la bouche en cœur en parlant si fort de l’éventualité qu’Apo et moi soyons arrivés ensemble m’avait encore plus mis sur les nerfs. En fait, j’avais eu envie de faire tout de suite demi-tour dans cet ascenseur, et partir le plus loin possible de tout ça. Mais je n’avais pas le choix, je devais rester. Alors je me précipitais rapidement vers le bar, dans l’optique de me prendre quelque chose de très fort.
« Je ne crois pas que ce soit le bon moment pour crier ta colère, ni le bon endroit... » Je fronçais les sourcils et je tournais mon regard vers la princesse qui m’avait appartement suivie jusqu’ici. Qu’est-ce qu’elle voulait au juste ? Remuer le couteau dans la plaie ? Se moquer de moi ? Qu’elle le fasse, je m’y étais préparé ! Et c’était son silence qui m’avait encore plus mis mal à l’aise que si elle m’avait fait une réflexion du genre « Maintenant que je t’ai vu torse nu, je sais que tu es moins bien foutu que ne l’était ton frère ! » J’étais préparé à toutes les plus réflexions des plus vicieuses aux plus désobligeantes. Mais rien, elle était simplement venue…me faire la moral. Et sur un ton tellement différent de celui de d’habitude. Mon verre à la main, j’haussais les épaules en soupirant, « Pourquoi tu me dis tout ça ? Je n’ai absolument rien dit. » Je me tournais à nouveau face au bar, trempant mes lèvres dans la boisson qu’on venait de me servir. Je la regardais demander une coupe de champagne du coin de l’œil quand elle ajouta, « Fais semblant. Pour Alex. » Je me tournais à nouveau vers elle, et mon regard fut tout de suite attiré par la bague qu’elle portait.
FLASHBACK
Nora avait tout de suite vu le changement d’expression faciale de mon visage lorsque Alexandr nous annonça la nouvelle de ses fiançailles avec Apollinaria. Ils étaient là, tous les deux dans la pièce à vivre du château alors que la princesse montrait à sa future belle-mère la magnifique bague que mon merveilleux frère lui avait offert. Sourcils froncés, poings fermés, je n’avais qu’une seule envie : aller casser la gueule à mon frère. Mais je sentais la main douce de ma sœur agripper mon bras doucement, alors qu’elle s’agrandissait un peu sur la pointe des pieds pour me murmurer à l’oreille, « Fais semblant…pour Alex… » Je défronçais automatiquement les sourcils, desserrant mes poings en hochant la tête calmement. Elle sourit en voyant qu’elle avait réussi à me calmer et elle embrassa ma joue en ajoutant, « Toi aussi tu trouveras quelqu’un Nathan…j’en suis persuadée… »
Je ne sais pas combien de temps mon regard resta figé sur la bague d’Apollinaria, mais j’étais certain qu’elle l’avait très vite grillée. Et même si j’essayais de regarder autre chose après m’être rendu compte que je venais de resté à regarder sa main comme un con, je me sentais extrêmement gêné, ne sachant même pas quoi dire. J’avais envie d’être en colère contre elle, mais j’avais aussi envie de comprendre. « Je… », commençais-je avant de relever définitivement mon regard vers celui d’Apollinaria, essayant de reprendre mes esprits une bonne fois pour toute. « J’ai juste besoin de comprendre ce que j’ai fait de mal alors que…les choses se passaient plutôt bien non.. ? » Je soupirais et une bus une deuxième gorgée de mon verre, regardant autour de moi pour vérifier qu’aucune oreille indiscrète n’entende cette conversation qui devait vraiment rester privée. « Pour une fois, on passait une bonne soirée et on était sur la même longueur d’onde.. » Je me levais du tabouret sur lequel je m’étais assis face au bar et j’ajoutais à ma belle-sœur, « D’ailleurs, je m’attendais à une belle vanne sur mon physique ou sur ma manière d’embrasser mais…rien…vraiment… je ne te comprend vraiment pas Apo. »
ps. désolée si il y a des fautes horribles mais là j'suis crevée, je me relierai demain o/
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Ven 23 Nov - 10:44
Plus Apollinaria y pensait et plus elle se disait qu'ils avaient fait une erreur. Ils étaient faits pour se détester, voilà tout et tenter de coller des morceaux qui n'avaient strictement rien à voir ensemble était inutile et, surtout une perte de temps. Oui mais voilà, c'était arrivé et elle n'était pas sûre de pouvoir faire comme si rien ne s'était passé. Elle se trouvait au comble du mauvais goût selon elle : se trouver à une réception en l'honneur de son défunt mari à parler avec son beau-frère de la dernière fois qu'ils s'étaient vus, voyant en flash back presque continus leurs baisers. Elle était terriblement mal à l'aise et ne voulait faire aucune faute de goût. Elle avait réussi à se persuader quand il n'était pas là que ça n'avait été qu'une légère passade entre deux personnes légèrement alcoolisées et que tout pourrait repartir sur de saines bases. Après tout, ils avaient quand même un mariage à empêcher ! Mais comment empêcher un mariage alors que le destin venait tout juste de leur expliquer qu'ils ressentaient bien quelque chose l'un envers l'autre. Un instant, Apollinaria s'en voulut d'avoir rompu avec Milo, ça aurait pu faire une bonne excuse pour ne pas avoir à rester trop près de Nathan. C'était totalement différent des autres relations qu'elle avait bien pu avoir. Quand elle sortait avec Alexandr, elle était jeune et ne pensait certainement pas à se marier. L'un et l'autre voyait d'autres personnes sans que ça ne les gêne. Puis un jour, on les vit et leur relation devint semi-officielle. Alexandr devint plus jaloux et leur relation finit par devenir exclusive, ce qui leur convenait parfaitement également à cette époque-là. Puis, après la mort d'Alexandr, Apollinaria avait retrouvé en Afrique un de ses anciens petits-amis, Aaron avec qui elle avait eu une petite histoire avant de couper les ponts, pour ne pas trop s'attacher. Elle arriva à New-York et rencontra Stanislas et Milo. Elle n'avait pas eu beaucoup d'histoires depuis les trois ans qui la séparait de la mort de son mari et, à chaque fois que ça devenait trop sérieux, elle rompait. Avec Nathan, elle préférait ne même pas essayer. C'était forcément voué à l'échec, pensait-elle et puis il y avait cette épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes qui la faisait un peu plus trembler dorénavant. Depuis qu'elle avait compris que ça ne serait pas aussi simple qu'avant, elle se demandait comment ils allaient vraiment pouvoir paraître crédible pour endiguer ce mariage. Tout cela tournait dans sa tête et elle n'avait toujours pas réussi à trouver de solution.
Malgré tout, ce qu'elle savait, c'est qu'elle ne pouvait pas permettre à Nathan de mettre par terre la réception organisée en l'honneur de son frère. Autrefois, elle l'aurait certainement laissé s'embourber dans sa colère à peine déguisée et aurait sans doute tenté de la titiller encore plus mais pas cette fois. D'un côté, elle ne voulait pas qu'il se mette à raconter à tout le monde ce qui s'était passé entre eux la dernière fois qu'ils s'étaient vus et puis elle ne voulait pas qu'il mette à mal l'honneur d'Alexandr. Apollinaria était très attachée aux bienséances et plus particulièrement quand ça concernait son mari. Elle se dirigea alors vers son beau-frère qui avait trouvé réconfort au bar, afin de lui demander de faire preuve de plus de retenue. Mais sitôt revenue près de lui, elle ne put s'empêcher encore une fois de remarquer cette cravate de travers et dut se retenir de ne pas la remettre droite. « Pourquoi tu me dis tout ça ? Je n’ai absolument rien dit. » La jeune femme lui lança un regard du genre "on me la fait pas à moi". Elle savait très bien ce que cachait ce "je n'ai strictement rien à voir avec elle" qu'il avait jeté à sa propre mère. Puis, elle lui demanda de faire un effort, si ce n'était pas pour elle, au moins pour Alex. Il lui lança alors un regard qui fut accroché par la bague qu'elle portait. Il sembla s'arrêter une éternité devant elle, se souvenant immédiatement de ce qu'elle représentait. Gênée, la Luxembourgeoise laissa tomber sa main le long de son corps. Si elle était habituée à cela, elle en aurait presque rougi. Pourquoi se sentait-elle mal après tout ? Elle ne faisait que porter sa bague de fiançailles, elle n'avait rien à rendre à Nathan et surtout à se sentir mal à cause de cela. Mais par ce simple geste, elle avait fait comprendre, sans s'en rendre compte, que Alexandr faisait encore partie de sa vie et ce, d'une façon assez présente. Y avait-il de la place pour quelqu'un d'autre et en plus pour le frère ? Rien n'était moins sûr. La jeune femme but une nouvelle gorgée de champagne tout en laissant nerveusement courir son regard dans la salle qui était assez remplie. Elle se demandait chaque année pourquoi les gens venaient. Elle se souvenait particulièrement de cette période de l'année tous les ans, ça n'était vraiment pas la peine de faire tout cela pour qu'elle n'oublie pas. Elle n'oublierait jamais. « Je… » Elle sentit les yeux de Nathan qui cherchaient un écho mais elle était incapable de lui répondre. Elle préférait ne pas créer de contact visuel, c'était beaucoup plus facile pour contrôler la situation. Du moins, c'est ce qu'elle pensait. « J’ai juste besoin de comprendre ce que j’ai fait de mal alors que…les choses se passaient plutôt bien non.. ? » Elle se raidit. Est-ce qu'il avait osé parler de ça en public et dans cette situation qui plus est ? Elle resta absolument silencieuse pendant qu'elle tentait d'afficher sur son visage un masque paisible et neutre. Il ne fallait pas qu'ils abordent ce sujet ici, elle ne le supporterait pas. Malgré tout, il reprit « Pour une fois, on passait une bonne soirée et on était sur la même longueur d’onde.. » la nervosité commençait à s'emparer d'elle et ne l'aurait su dire si c'était à cause du sujet qu'ils abordaient ou du lieu où ils se trouvaient. Intérieurement, elle le pria de se taire mais il ne sembla pas entendre son message subliminal. Elle le sentit se lever et ajouter « D’ailleurs, je m’attendais à une belle vanne sur mon physique ou sur ma manière d’embrasser mais…rien…vraiment… je ne te comprend vraiment pas Apo. » Finalement, elle daigna tourner enfin son visage vers celui de Nathan et chercha ses yeux mais trouva une fois de plus sa cravate. Ses mains s'affairèrent rapidement pour la remettre en place. Elle plaqua un sourire neutre sur ses lèvres avant de répondre d'un ton tout à fait courtois « Je t'ai dit que ça n'était pas l'endroit pour en parler. » Elle lança un regard autour d'elle avant d'ajouter « Suis-moi. » Son ton ne souffrait d'aucune équivoque et elle ne tolérait pas de refus. Elle s'en alla vers le fond de la salle, monta quelques marches et arriva finalement devant une porte qu'elle ouvrit. Il s'agissait d'un petit salon privé qui ferait parfaitement l'affaire pour parler tranquillement. Elle referma derrière Nathan avant de se retourner vers lui et de croiser les bras. « Comment oses-tu parler de cela maintenant ? » demanda-t-elle d'un air absolument sérieux. Puis, elle défit ses bras et marcha quelques pas avant de s'appuyer sur l'accoudoir du bras d'un fauteuil. Ses yeux cherchèrent ceux de Nathan et les trouvèrent, ce qui la fit légèrement tressaillir. « Vas-y, demande-moi ce que tu veux, je te dirais la vérité. Je promet. » déclara-t-elle en faisant taire la petite voix qui lui disait qu'elle était en train de faire une erreur monumentale.
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Ven 23 Nov - 19:10
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
J’avais l’impression d’être dans un monde parallèle. Comment est-ce que tout ça avait pu arriver ? Comment avions nous laissé tout ça arriver ? Apollinaria et Nathan…les deux personnes qui se détestent le plus au monde, voilà qui nous étions. Il n’y avait pas de réelle raison pour cela, enfin, de son côté, mais c’était comme ça que nous avions toujours marchés. Alors pourquoi diable avions nous eut besoin de compliquer les choses ? Pourquoi diable avais-je tout compliqué ? Parce que au fond, tout ceci, tout était de ma faute. J’avais proposé cette idée stupide de devenir amis pour pouvoir plus facilement me battre contre mes parents. Et puis il y avait eu ce fichu premier baiser. Pour une fois, j’avais laissé mon cœur parler et pas ma tête, et aujourd’hui je le regrettais amèrement. Est-ce que ma colère contre Apollinaria avait encore plus grandi ? Oui. Et je sentais que je pourrais devenir encore plus méchant que d’habitude. Mais d’un autre côté, rien que de la voir devant moi, dans cette belle robe, ça m’avait déstabilisé. Et ce déstabilisation me faisais terriblement peur. Plus question que je laisse mon cœur parler. Et je devais me tenir éloigné de la jeune femme le plus longtemps possible. Je savais que j’allais devoir me confronter à elle de temps en temps durant la soirée car nous devions faire bonne figure. Ça avait toujours été la devise de mes parents de ma famille. Comme toute famille célèbre, nous devions toujours montrer un joli sourire lorsque nous étions ensemble. Une famille unie, voilà ce à quoi nous devions ressembler. La bonne blague : depuis la mort de mon frère, notre famille était plus fragile que jamais. Non seulement ma mère me cassait les pieds avec cette histoire de mariage, mais elle s’était mise aussi Nora à dos alors autant dire que les choses étaient vraiment tendues dans la famille. Pourtant, personne ne s’en rendait compte malgré toutes nos sorties publiques.
Sauf que cette fois, j’avais pété un câble. Mon impulsivité allait vraiment finir par me jouer des tours. De voir Apollinaria, et de voir surtout cette bague qu’elle portait…je ne pouvais pas me taire et sourire bêtement face aux gens comme si de rien était. Je devais avoir des explications, j’en avais besoin pour comprendre ce qui s’était passé. J’y avais pensé toute la nuit après que la jeune femme soit partie d’un coup, et le fait qu’elle ne réponde pas à mes appels me confortait dans l’idée qu’elle regrettait très certainement tout ce qui s’était passé. Peut-être était-ce dû au vin que nous avions bu plus tôt dans la soirée ? Ce qui était certain, c’était que nous n’étions pas dans notre état normal ce soir-là. Quand je pensais que nous avions faillis…coucher ensemble. J’étais aussi très en colère contre moi, car je savais que c’était mal. Mal vis-à-vis d’Alexandr. Il aimait Apollinaria et moi…je profitais qu’il soit mort pour lui piquer sa femme. J’avais toujours eu un peu l’impression d’être la quatrième roue du carrosse : mon frère mourrait, alors je prenais sa place et devenait l’enfant le plus « important » de la famille. Mon frère mourrait, et je redécouvrais des sentiments que je croyais enfouis pour sa femme. C’était pathétique et j’avais l’impression d’être destiné à rester dans son ombre toute ma vie, malgré son absence, malgré sa mort.
J’essayais de lui tirer des informations, quelles qu’elles soient, voulant absolument savoir et comprendre. Mais je vis tout de suite à la réaction de la Luxembourgeoise qu’elle ne comptait pas m’en dire plus, et la voir se raidir me confirmait presque la chose, me faisant soupirer encore plus. Et le pire dans tout ça, c’était qu’elle n’était même pas capable de me regarder dans les yeux. Agacé par la situation, je finis par me lever, n’attendant même pas de réponse à mes questions quand elle plaqua ses mains sur mon torse, remettant calmement mais rapidement ma cravate qui était un peu de travers. Je la regardais faire en soupirant, « Je t'ai dit que ça n'était pas l'endroit pour en parler. » Je soupirais, rétorquant presque tout de suite, « Pas l’endroit ? Si c’était vraiment le cas, pourquoi tu n’as pas répondu à mes appels quand j’ai voulu en parler ? Ne me prend pas pour un idiot Apollinaria… » Je fronçais un peu les sourcils et elle ajouta en regardant autour d’elle, « Suis-moi. » Je n’avais pas tellement le choix, puisqu’elle disparut tout de suite dans la foule, et je ne tardais pas à emboiter ses pas, allant jusqu’au fond de la salle, dans une petite pièce reculée où nous allions pouvoir nous expliquer une bonne fois pour toute. J’entrais dans la petite pièce, me tournant tout de suite vers ma belle-sœur qui prit soin de bien fermer la porte derrière elle. On entendait le brouhaha de la réception d’ici, mais beaucoup moins que lorsque nous y étions, rendant le cadre de la conversation un peu plus agréable. Et au moins, ici, aucune oreille indiscrète pourra nous entendre et utiliser une information quelconque contre nous. Elle croisa les bras, et je m’apprêtais déjà à recevoir un sermon de sa part quand elle me lança d’un ton grave, « Comment oses-tu parler de cela maintenant ? » J’haussais les sourcils : maintenant, demain, qu’est-ce que ça changeait ? Alexandr était mort, et nous avions assez de fois « célébrer » sa mort dignement. Et je n’étais pas parfait, je pouvais bien pousser un coup de gueule une fois de temps en temps, anniversaire ou pas.
« Comme je te l’ai dit, si tu avais répondu au téléphone on aurait pas eu à en reparler aujourd’hui ! », répondais-je le plus calmement possible, malgré que je sois sur les nerfs. Sa présence me rendait clairement nerveux, et le fait qu’il n’y ait qu’elle et moi dans cette pièce…ça n’arrangeait pas les choses, vraiment. Je la regardais s’appuyer sur le dos d’une chaise face à elle, me fixant du regard et je me risquais de la regardais aussi. « Vas-y, demande-moi ce que tu veux, je te dirais la vérité. Je promet. » Je restais muet quelques instants, ne rompant pas la connexion visuel que nous avions. Je ne pouvais pas m’empêcher de revoir le sourire qu’elle avait sur ses lèvres lorsque nous nous étions embrassés. Et de sentir ses fins doigts dans mes cheveux, ses mains glisser jusqu’aux extrémités de mon pull pour me le retirer… Je fermais les yeux quelques instants et je secouais la tête pour reprendre mes esprits et je déviais mon regard de la jeune femme, regardant un petit partout autour de moi. Croisant les bras à mon tour au niveau de mon torse, je fini alors par demander, « Pourquoi est-ce que t’es partie comme ça ? Pourquoi t’a évité mes appels ? » Je me pinçais la lèvre et j’ajoutais, « Tu regrettes ce qu’il s’est passé ? » Je baissais mon regard à nouveau vers la bague qu’elle avait au doigt et je continuais, presque dans un murmure, « Parce que moi je ne regrette pas… » J’étais sûr et certain qu’elle ne regrettait pas tant que ça, elle avait l’air heureuse pendant quelques minutes, le temps des baisers que nous avions échangés. Elle ne pouvait pas le nier.
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Dim 25 Nov - 19:58
Tout ça devenait bien trop compliqué à gérer. Ils avaient un gros problème et, pour une fois, la jeune femme était incapable de dire ce qu’il fallait faire pour y remédier. Ce qui lui posait le plus gros problème n’était pas vraiment que Nathan ait eu envie de l’embrasser l’autre fois, ça ne faisait, au contraire, que la rassurer quant à son physique qu’elle espérait avantageux. Non, le problème c’est qu’il n’y avait pas eu que du jeu entre eux deux. Elle l’avait embrassé à son tour et, malgré les apparences, elle était plutôt sérieuse. Elle avait eu envie de recommencer l’expérience pour confirmer ou infirmer ce qu’elle avait ressenti de prime abord. Et ça c’était confirmé plus qu’elle ne le pensait. A vrai dire, elle n’était pas bien sûre que Nathan ait compris ce qui se passait mais elle en était la plus surprise. Elle avait tenté le diable, elle le savait et ne pouvait pas le blâmer, lui seul. C’était elle qui avait proposé ce dîner « entre amis » parce que ce qu’il lui avait dit au Luxembourg trottait toujours dans sa tête. Bien sûr, c’était lui qui l’avait embrassée la première fois mais elle aurait pu le repousser, ne pas répondre à son baiser, lui mettre une claque ! Pourquoi ne l’avait-elle pas fait ? C’était ça, son problème. Elle ne se reconnaissait plus vraiment et connaissait beaucoup trop Nathan dorénavant. Elle n’avait jamais voulu le connaître autant, de si près je veux dire. Elle pensait que, toute leur vie, ils se détesteraient et que ce mariage les incommodaient autant l’un que l’autre. Après tout, il était toujours aussi près de Zoé et Apollinaria pensait qu’ils auraient fini ensemble un jour ou l’autre. Elle ne savait pas grand-chose de cette fille et, bien qu’elle n’ait pas envie d’en savoir plus, elle se doutait bien qu’elle ne restait pas amie avec lui par simple raison d’amitié. Combien de fois avaient-ils dormi dans le même lit ? Elle ne pouvait pas imaginer qu’il ne se soit jamais rien passé. Oh et puis ce n’était pas le moment de penser à cela, elle ne voulait pas penser à ça. Ca compliquerait encore plus tout, ce dont ils n'avaient pas besoin.
Sans écouter tout ce qu'il pouvait avoir à lui dire, Apollinaria lui intima de la suivre. Elle avait déjà été dans cet appartement. Lorsque Stanislas prenait une chambre dans cet hôtel, il prenait souvent celle-là et Apollinaria avait passé pas mal de temps ici, en toute logique. Un instant, elle repensa à la fausse histoire qu'ils avaient monté de toutes pièces. Tous les deux avaient besoin d'un petit(e)-ami(e) pour faire taire les médias sur leur célibat et les faire plutôt parler de leur relation amoureuse. Il est vrai qu'elle aurait pu trouver mieux qu'un footballeur pour tenir ce rôle mais elle ne regrettait pas. Ils étaient devenus de très bons amis, bien que très ambigu malgré tout. Elle avait d'ailleurs tenté de l'appeler en Russie où il avait désormais rejoint son club, mais en vain. Elle avait besoin d'un avis masculin sur ce qui se passait actuellement dans sa vie et Clyde était à rayer de cette liste potentielle, il ne prenait jamais rien au sérieux de ce point de vue là et était bien trop proche de Nathan pour être objectif. Ce qui, soit dit en passant, la rendait folle de rage. Comment osait-il prendre son Clyde et devenir ami avec lui ?
Ils arrivèrent dans le petit salon où elle lui demanda ce qui lui été passé par la tête pour parler de ça en ce moment. Elle ne comprenait pas qu'il ne puisse pas se contrôler un peu, l'entraîner autre part pour en parler ou, au moins, qu'il ne déballe pas leurs histoires devant tout le monde. Mon dieu, elle avait dit "leurs histoire", commençait-elle à penser à un commun ? Impossible, impossible. « Comme je te l’ai dit, si tu avais répondu au téléphone on aurait pas eu à en reparler aujourd’hui ! » La jeune brune se contenta de lever les yeux au ciel sans rien répondre. Est-ce qu'il allait comprendre qu'elle ne voulait pas en parler au téléphone, maintenant, demain, jamais ?! Finalement, elle lâcha qu'elle répondrait sans mentir à ses questions. Elle commençait déjà à le regretter mais savait qu'elle ne pourrait pas s'en tirer d'une pirouette cette fois-ci. Il fallait qu'ils mettent au clair ce qui était en train de se passer. Elle avait bien trop pensé à cette histoire et, apparemment lui aussi. Un silence prit alors toute la place pendant qu'il semblait juger ce qu'elle disait, peut-être pensait-il à ce qu'il allait lui demander. Il la regarda avec intensité et Apollinaria le lui rendit. Elle n'arrivait pas à comprendre comment ils en étaient arrivé là ? Pourquoi est-ce qu'elle ne le regardait pas avec méchanceté ou supériorité mais qu'elle revoyait l'intensité des regards qu'il lui jetaient la fois dernière. Finalement, comme si c'était trop difficile, ils regardèrent autre part en même temps alors qu'il prenait enfin la parole « Pourquoi est-ce que t’es partie comme ça ? Pourquoi t’a évité mes appels ? » Elle réfléchit un peu avant d'ouvrir la bouche pour répondre alors qu'il reprenait « Tu regrettes ce qu’il s’est passé ? » Voilà, c'était la grande question et elle ne savait même pas elle-même quoi répondre à ça. Comment pouvait-elle être sincère si elle-même ne le savait pas ? « Parce que moi je ne regrette pas… » Elle releva la tête et chercha les yeux de Nathan qui semblaient toujours autant attirés par la bague qu'elle portait. Elle demanda d'une petite voix « Vraiment ? » Elle se leva et fit quelques pas, tournant le dos à Nathan tout en jetant un regard par la fenêtre. « Je ne suis pas bien sûre de ce qui s'est passé mais... je sais que ça aurait été beaucoup plus simple si tu n'étais pas le frère d'Alexandr. On ne peut pas faire comme s'il n'avait pas existé, comme si on n'avait rien vécu ensemble... » Elle baissa la tête pour regarder sa bague, qu'elle fit bouger entre ses doigts. Elle se retourna et fit face à Nathan, avouant d'une petite voix « Je ne peux pas dire que ça n'était pas agréable l'autre soir mais... je ne peux pas lui faire ça, Nathan. » Elle commençait à sentir les larmes qui venaient au bord de ses yeux mais tentait de les réfréner. Elle leva la tête afin de les faire redescendre. Ne pas avoir l'air fragile, ne pas détruire son maquillage et, surtout, ne pas faire voir trop ses sentiments. Ca ne lui avait jamais rapporté du bien...
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Lun 26 Nov - 0:25
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
C’était mal. Très mal. Apollinaria était la femme de mon frère, qu’est-ce qui me prenait au juste ? Une des raisons pour lesquelles je n’avais pas cherché à me battre pour elle à l’époque où j’avais des sentiments à son égards, c’était parce que Apollinaria était à mon frère. Une des raisons pour lesquelles Nora avait été folle de rage en apprenant le mariage de la jeune femme et moi, était parce qu’Apollinaria était à Alexandr. Encore aujourd’hui, elle était à lui et la bague qu’elle portait ce soir, en était la preuve irréfutable. Pourquoi est-ce que je me faisais ça ? Je savais déjà très bien ce qui allait se passer. Elle me dira qu’elle pensait que tout ceci était une erreur, elle m’évitera, et pour la deuxième fois, elle choisira Alexandr, même si celui-ci n’était plus de ce monde. Elle le choisira tout le temps, quoi que je puisse faire, c’était toujours Alexandr qui comptait. Même si je savais qu’ils ne le faisaient pas exprès, mes parents ne manquaient pas de me le rappeler sans cesse. Le fait que ma mère tenait tant à ce mariage me faisait presque pensé que Alex, lui, avait su se trouver une épouse digne de ce nom tout seul. Les cours que j’avais suivi avec mon père tous l’été n’avaient pas été de tout repos, et mon père ne manquais jamais une occasion de me faire remarquer que mon frère lui, comprenait plus vite, qu’il faisait mieux telle ou telle chose…
Je me retrouvais à nouveau face à un échec comparé à Alex. Elle le choisira toujours lui, quoi que tu fasses Nathan alors lâche l’affaire et trouve toi une de ses filles dehors qui n’en voudront qu’à ton argent et ton pouvoir ! Cette voix ne voulait pas s’arrêter de tourner en boucle la même chose dans ma tête, alors que je regardais Apollinaria droit dans les yeux en lui demandant de m’expliquer une bonne fois pour toute pourquoi elle m’avait laissée en plan l’autre soir. J’avais besoin de savoir, de comprendre même si je savais que je n’allais pas aimer la réponse..Et soudainement, je regrettai. Je regrettai de l’avoir suivi dans cette pièce, car cette soudaine intimité qui s’était imposée à nous me rappelai beaucoup trop l’intimé dont nous avions été victimes une semaine plus tôt. Au fond, j’avais peur que nous fassions encore une bêtise mais d’un autre côté…j’en mourrais d’envie. Et je me sentais, par la même occasion, vraiment mal d’avoir envie d’un autre baiser le soir de l’anniversaire d’Alexandr. Mais devais-je vraiment m’excuser d’essayer de vivre ? Je n’avais que trop longtemps vécu dans l’ombre de mon frère, et il était temps que je me reprenne sérieusement en mains. Oui, ce soir était l’anniversaire d’Alex. Oui, Apollinaria avait été sa femme. Mais n’avaient-ils pas dit « jusque la mort nous sépare » ? Car la mort les avaient séparés et ce, plusieurs années auparavant. Il était temps d’aller de l’avant. Ça avait l’air cruel à dire, mais c’était la vérité. Et même si je savais que je n’arriverais pas à convaincre Apollinaria, j’essayais de me convaincre moi-même pour ne pas culpabilisé de trop de la vouloir elle, et pas une autre.
Apollinaria n’avait vraiment pas l’air comme d’habitude. Enfin, disons qu’elle n’avait pas l’air de l’Apo que je connaissais, sûre d’elle qui avait toujours le dernier mot, surtout le dernier mot pour savoir qui lancerait la pire vanne sur l’autre. Elle semblait étrangement…perdu. Mais je n’arrivais pas à distinguer si c’était la date, l’évènement de ce soir qui avait cet effet sur elle, ou si c’était à cause de ma présence et de ce qui s’était passé…Après toutes mes questions, j’avais osé lui poser la principale : est-ce qu’elle regrettait ? Et j’osais également lui avouer, que ça n’était pas mon cas. Non, je ne regrettais pas. Et la réaction de la jeune Luxembourgeoise ne se fit pas attendre : elle releva le regard vers moi, murmurant faiblement, « Vraiment ? » J’hochais la tête doucement et elle me tourna le dos, s’avançant vers une fenêtre au travers de laquelle elle regardait, quand elle ajouta, « Je ne suis pas bien sûre de ce qui s'est passé mais... je sais que ça aurait été beaucoup plus simple si tu n'étais pas le frère d'Alexandr. On ne peut pas faire comme s'il n'avait pas existé, comme si on n'avait rien vécu ensemble... » Je soupirais et je m’avançais, m’appuyant sur le dos de la chaise contre laquelle elle s’était appuyée un peu plus tôt, sans la quitter du regard malgré le fait qu’elle me fasse dos. « On ne peut pas faire comme si nous n’avions rien vécu ensemble, je suis d’accord… » Je souris légèrement et je baissais mon regard vers mes mains que je tapotais ensemble nerveusement, ajoutant, « Mais est-ce que ça a été à notre désavantage ce soir-là ? Cet air de…défi pour savoir qui osera aller le plus loin…c’était…comme un petit jeu sans vraiment en être un…je ne sais pas trop si tu vois ce que je veux dire mais…c’était comme si on avait réussi à placer notre rivalité plus…agréablement… » Je ris légèrement, attendant une réaction de sa part quand elle se tourna vers moi. Elle avait une mine tellement abattue...tellement…grave. Je me mordais la lèvre et elle ajouta, d’un ton tellement ferme et définitif, mais d’une voix tellement faible, « Je ne peux pas dire que ça n'était pas agréable l'autre soir mais... je ne peux pas lui faire ça, Nathan. » Je me redressais un peu… et je me risquais, après plusieurs secondes à hésiter, à faire un pas, puis deux vers elle. Je m’arrêtais à un mètre, quand je pouvais sentir son parfum me chatouiller les narines. « Tout aurait été plus simple si je n’avais pas été son frère… ? Qu’est-ce que tu aurais fait, si je n’avais pas été son frère… ? », murmurais-je calmement, croisant les bras au niveau de mon torse dans la quitter du regard. « Je n’ai absolument rien à voir avec lui…tu ne pourrais même pas me trouver un détail physique qui te rappellerai Alexandr chez moi… » Je me risquais à faire un troisième pas vers elle et j’ajoutais dans un souffle, « Il aurait voulu qu’on soit heureux tous les deux non… ? Et si…on pouvait être heureux ensemble.. ? Alexandr est mort.. mais…on ne doit pas s’arrêter de vivre pour autant… on a assez soufferts, non… ? » Je disais tout ça, mais même si je le pensais, j’étais persuadé que je n’arriverais jamais à la convaincre. Car elle le choisirait toujours lui.
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Lun 26 Nov - 22:40
Depuis qu'Alexandr l'avait laissée seule, elle n'avait jamais cherché à le remplacer, à l'oublier, à le mettre de côté afin de pouvoir vivre de nouveau sa vie. Elle avait l'impression qu'elle l'avait toujours connu, depuis ses premiers souvenirs au Luxembourg. Ils avaient grandi ensemble, ils avaient appris ensemble, elle avait été sa confidente, sa petite-amie, sa femme. Il avait été tellement important pour elle et elle avait tellement l'impression de ne pas exister sans lui. Il semblait qu'ils s'appuyaient mutuellement l'un sur l'autre. Ils se soutenaient, comprenaient ce que l'autre vivait. C'était la première personne de son âge qu'elle avait rencontré quand elle était arrivée d'Ukraine, effrayée et ne parlant pas la langue.
FLASH BACK
Elle ne comprenait pas ce que ces gens lui disaient, pourquoi elle avait été enlevée de l'orphelinat d'Odessa où toutes personnes qu'elle connaissait se trouvaient. La tenante de l'orphelinat lui avait vaguement expliqué qu'on allait bien s'occuper d'elle et qu'il ne fallait pas s'inquiéter, la fillette n'y faisait pas vraiment attention. C'est vrai, tout le monde savait à l'orphelinat qu'elle ne s'intéressait pas vraiment à elles et qu'elle ne racontait que des bêtises. Apollinaria avait jeté un dernier regard par la vitre de la voiture dans laquelle elle était sagement assise pour voir une toute dernière fois la grande bâtisse tombant en ruine qui s'éloignait, de plus en plus. L'homme qui se tenait à côté d'elle dans la voiture lui demanda alors, hésitant et dans un ukrainien approximatif comment elle s'appelait. La petite fille leva ses yeux vers lui et jugea qu'elle pouvait répondre à sa question. D'un air sûre d'elle, elle répondit « Apollinaria. » L'homme hocha la tête et ne dit plus un mot du trajet. Elle avait beau ne pas comprendre, il semblait digne de confiance, du moins, vu par une petite fille qui volait pour se procurer sa nourriture...
Elle avait rencontré une femme qui les attendaient dans une grande maison, tellement grande qu'elle avait l'impression de pouvoir courir sans s'arrêter dans les couloirs pendant des heures. L'homme et la femme l'avaient emmenée au parc qui prenait place non loin de la demeure familiale, au Luxembourg. La petite Apollinaria ne comprenait pas bien ce qui se passait mais apprécia de se retrouver dans un endroit aussi beau. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander quand est-ce qu'elle reviendrait à l'orphelinat, avec toutes ses amies. Elle s'éloigna un peu pour jouer dans le sable lorsqu'elle vit un objet dépasser. Elle se pencha pour le ramasser alors qu'un petit garçon approchait et lui dit quelque chose qu'elle ne comprit pas. Bien vite, il se rendit compte qu'il n'arriverait pas à la faire parler alors il se contenta de lui tendre un sceau dans un sourire. Et, tous les deux se mirent à creuser dans le sable, sans rien savoir l'un de l'autre et ne voulant pas en savoir d'avantage. C'était son premier ami et c'était celui qui allait devenir le plus important dans sa vie pendant de longues années, Alexandr...
FIN FLASH BACK
Nathan remettait tout en cause, d'un seul claquement de doigt mais il ne semblait pas s'en rendre compte. Peut-être était-ce plus simple pour lui, elle n'en savait rien mais ça paraissait plus assuré dans sa manière de parler, d'envisager les choses. Après tout, ça ne lui tombait pas dessus à la vitesse d'une étoile filante toute cette histoire, il savait ce qu'il ressentait depuis longtemps déjà et avait sans doute eut le temps d'y réfléchir, ne serait-ce qu'un peu. Pour la jeune femme, tout cela était complètement nouveau et, surtout, elle pressentait que ça pouvait tout remettre en cause et n'était pas sûre de vouloir cela. A vrai dire, elle ne savait plus trop ce qu'elle voulait. Mais ce dont elle était sûre ce qu'elle aurait agit de la même façon la semaine passée si leur soirée était à refaire. C'était donc bien la preuve qu'il ne la laissait pas insensible mais qu'elle ne pouvait pas rayer d'un trait ce qu'elle avait ressenti en voyant l'envie dans les yeux du jeune homme, quand ses doigts avaient frôlé son torse pour lui enlever son pull, quand elle avait goûté à la douceur de ses lèvres... Non, elle ne pouvait pas le nier. Alors qu'elle lui avouait qu'elle ne pouvait pas faire ça à Alexandr et qu'elle tentait de réfréner les larmes qui lui venaient aux yeux, il s'approcha d'elle. Pourquoi faisait-il cela, il voulait tenter le diable ? « Tout aurait été plus simple si je n’avais pas été son frère… ? Qu’est-ce que tu aurais fait, si je n’avais pas été son frère… ? » Il voulait lui faire dire ce qu'elle ne voulait pas dire. Elle secoua la tête tout en assénant, comme pour persuader elle-même « Mais ça n'est pas le cas Nathan... » Non, ça n'était pas le cas. Il était Nathan, le frère d'Alexandr et, à ce moment précis, elle ne voyait que cela. « Je n’ai absolument rien à voir avec lui…tu ne pourrais même pas me trouver un détail physique qui te rappellerai Alexandr chez moi… » Elle eut une petite moue peu convaincue. Et si elle revoyait Alexandr à la place de Nathan, comme l'autre fois ? C'était particulièrement gênant tout de même ! Elle se contenta de lui lancer un regard perplexe et peu convaincu par ses arguments. De plus, il ne fallait pas lui laisser le temps de réfléchir autant. Elle pensait beaucoup trop et, réfléchir avec elle était synonyme de pas en arrière. S'il continuait d'agir ainsi, il pouvait dire adieu à la Apollinaria qu'il avait entr'aperçu la fois dernière... « Il aurait voulu qu’on soit heureux tous les deux non… ? Et si…on pouvait être heureux ensemble.. ? Alexandr est mort.. mais…on ne doit pas s’arrêter de vivre pour autant… on a assez soufferts, non… ? » Elle releva la tête et trouva immédiatement les yeux de Nathan. Il était bien trop proche d'elle désormais et elle pouvait presque sentir le souffle dans lequel il avait parlé. Elle se constitua une barrière par le biais de ses bras qu'elle croisa avant de rétorquer « Parce que c'est suffisamment important pour toi pour qu'on bafoue Alex ? Tu te vois vraiment lui faire ça ? Est-ce que tu oublies... » Elle soupira sans réussir à finir sa phrase. Dans un souffle, elle ajouta, à bout de nerfs tandis que quelques larmes s'échappaient de ses yeux sans qu'elle l'eut voulu « Je ne te comprends pas. Je ne sais pas ce que tu veux... »
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Jeu 29 Nov - 20:33
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
Bien sûr, que moi aussi j’étais très attaché à mes souvenirs avec mon frère. Bien sûr que je ne voulais pas faire déshonneur à son image, à notre famille, à son souvenir mais qu’est-ce que je devais faire ? Rester là, sans bouger le petit doigt alors que j’étais sûr et certain qu’elle et moi pourrions être bien ensemble ? Il en était hors de question. Mon frère était le meilleur ami que j’avais eu, et le meilleur frère du monde, mais je ne voulais pas me priver de quelque chose juste pour lui. Après tout, il ne s’était pas privé de sortir avec la fille que j’aimais il y a quelques années. Malgré tout ça, j’aimais mon frère, et ça n’était pas parce que aujourd’hui je voulais Apollinaria, que cela signifiait que je bafouais sa mémoire ou toutes les fois où il m’était venu en aide, les fois où il m’avait rassuré. Alexandr avait toujours joué son rôle de grand frère à la perfection.
FLASHBACK
Assis l’un à côté de l’autre dans la limousine qui nous ramenait d’une fête à laquelle nous avions fait une apparition, Alexandr et moi étions totalement silencieux. Il était deux heures du matin et je n’avais qu’une hâte : aller dans mon lit. La soirée avait été assez rude, car Emma, ma petite amie de l’époque, venait de me laisser tomber et en publique. J’avais honte et en même temps, j’étais triste car le seul argument qu’elle avait trouvée pour justifier notre rupture, était qu’elle avait juste voulu voir ce que ça faisait d’être une princesse, et que au final, ça ne lui plaisait pas. Les bras croisés au niveau de mon torse, à mi-chemin pour rentrer chez nos parents, Alexandr me donna un léger coup d’épaule, et m’offrit son plus beau sourire. « Allez, elle n’en valait pas la peine », murmura-t-il avant de regarder à nouveau par la fenêtre. J’haussais un sourcils et je décroisais les bras, « Vraiment ? C’est facile à dire pour toi, tu as Apo. », lançais-je sèchement avant de regarder par ma propre fenêtre le paysage qui défilait à toute vitesse sous mes yeux. « Hey, Apo ou pas, je serai toujours là pour toi Nathan », dit-il. Je sentais son regard posé sur moi et je me sentis mal à l’aise, sans trop savoir pourquoi. Je ne répondis pas, et Alexandr comprit tout de suite ce que cela signifiait. Il posa sa main sur mon épaule, m’obligeant à me tourner vers lui, « Tu ne me crois pas ? » J’haussais les épaules en soupirant et il ajouta, « Nathan, tu es mon petit frère…et je te promet que même quand je serai à la tête du pays, j’aurai toujours du temps pour toi si ça ne va pas.. » Je ris nerveusement et je lançais sans même réfléchir, d’un ton un peu provocateur, « Ah, parce que si je vais bien tu n’auras pas de temps pour moi ? » Il rit avec moi et je fus rassuré qu’il ne le prenne pas mal. Mon frère secoua la tête et annonça, « Tout ce que je veux, c’est te voir heureux Nathan. Un jour, une femme te fera perdre la tête, elle te fera sourire stupidement quand tu penseras à elle, tu te sentiras bien quand tu seras en sa présence… un jour, tu tomberas vraiment amoureux de quelqu’un, et que cette femme soit Luxembourgeoise, qu’elle soit Australienne ou Russe, qu’elle soit blanche, noire, qu’elle soit issue d’une famille riche et noble ou pas, il faut que tu te battes pour elle, qui qu’elle soit, car c’est ça qui peut rendre un homme plus heureux que tout.. » Je le regardais, un peu étonné de ce genre de discours. Mes parents avaient toujours veillé à ce que je fréquente des filles de haut rangs, et mon frère venait de me donner le conseil inverse. « Derrière chaque grand homme, il y a une femme Nathan, rappelle-toi de ça. »
Je n’étais pas destiné à devenir un grand homme au départ. Enfin, pas aussi grand que mon frère dirons-nous. Mais ma mère avait raison. Il me fallait une femme. Pas forcément une femme au sens femme que j’aurais épousé, mais j’avais vraiment besoin d’être avec quelqu’un. Et je voulais que cette personne soit Apollinaria. Alexandr m’avait dit lui-même que si je voulais être avec une femme qui pouvait me prendre heureux, il fallait que je me batte pour elle, et j’étais prêt à le faire maintenant que je savais que la jeune femme n’était pas forcément insensible à ce qui s’était passé entre nous. Elle avait trouvée ça agréable elle aussi, et je ne l’avais pas souvent vu sourire de la façon dont elle avait souri l’autre soir depuis le mort de mon frère. Si je pouvais moi aussi la rendre heureuse, pourquoi résistait-elle ? Bon, c’est vrai que quand on y pensait, au fond, cette situation était un peu bizarre par rapport à Alexandr, mais est-ce que nous devions vraiment nous arrêter à ça et finir tous les deux malheureux ? Je ne prétendais pas savoir si Milo ou pas l’avait rendu heureuse, peut-être que c’était une transition dont elle avait eu besoin, mais je savais que c’était la suite logique des choses. Tout ça m’avait vraiment choqué après notre soirée, de l’avoir embrassé, le fait que nous avions faillis aller aussi loin, mais aussi le fait que j’avais adoré ça. Sauf que aujourd’hui, je voyais tout ça d’un nouvel œil. Je ne savais pas trop si je croyais au destin ou pas, mais ce que je savais, c’était que ça n’était pas arrivé au hasard. Et que même si j’essayais d’oublier, avec toute la volonté du monde, je n’y arriverai pas. Qu’est-ce qu’elle aurait fait si je n’avais pas été le frère de son défunt mari ? C’était une question qui m’avait trottée dans la tête toute la semaine, et j’avais eu enfin l’occasion de lui poser. « Mais ça n'est pas le cas Nathan... » Je fronçais les sourcils, peu satisfait de sa réponse qui n’en était pas une, en fait. Elle évitait la question, pourquoi ? Parce qu’elle avait peur d’y répondre ? Parce qu’elle avait peur de le dire à voix haute, qu’elle avait peur de me l’avouer ? J’essayais alors de lui expliquer mon point de vue, mais j’avais l’impression que c’était inutile. Je voyais dans son regard qu’elle ne m’écouterait pas, qu’elle ferait encore sa tête de mule, essayant de me garder le plus loin possible d’elle.
Je m’étais risqué à m’approcher un peu d’elle, attendant une réponse de sa part quand elle croisa ses bras au niveau de sa poitrine, « Parce que c'est suffisamment important pour toi pour qu'on bafoue Alex ? Tu te vois vraiment lui faire ça ? Est-ce que tu oublies... » Je ne la quittais pas du regard, et je me mordais la lèvre en voyant une larme couler sur sa joue. Pourquoi pleurait-elle ainsi ? Est-ce que c’était de ma faute ? Je me sentais vraiment mal à la voir aussi triste d’un coup. « Apo… », commençais-je avant d’être coupé par son murmure, ajoutant, « Je ne te comprends pas. Je ne sais pas ce que tu veux... » J’avançais à nouveau d’un pas, et je glissais mon index sous son menton pour lui relever doucement la tête, passant mon pouce délicatement sur sa joue pour effacer ses larmes en faisant attention à ne pas effacer tout son beau maquillage. « Je crois…que tu sais ce que je veux… » Je gardais ma main sur sa joue en la regardant, ajoutant calmement, « Et je crois que...c’est ça qui te fait peur… » Je finis par retirer ma main et je reculais d’un pas en soupirant. Je croisais à nouveau mes bras au niveau de mon torse, « Ecoute je…voulais pas te faire pleurer… j’veux juste…te faire sourire comme je l’ai fait l’autre soir… » Je souris un peu et je baissais légèrement la tête pour rompre le contact de nos deux regards, « Alexandr m’a dit un jour que si un jour, une femme pouvait me rendre heureux, je devrai me battre pour elle, peu importe qui elle est.. » Je me mordais la lèvre et je lui souris à nouveau, « Alors...je suis prêt à t’attendre. » Je ne savais pas trop ce que je disais, l’attendre ? Je n’étais pas sûr qu’elle serait prête un jour, et c’était ce qui me faisait le plus peur.
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Dim 2 Déc - 13:22
Apollinaria avait un caractère assez difficile à cerner pour quelqu’un de non initié. Et c’était le cas de Nathan qui en faisait désormais les frais. Ceux qui avaient compris comment elle fonctionnait changeaient souvent radicalement de marge de manœuvre. Clyde l’avait parfaitement compris bien qu’il ait, à bien y réfléchir, toujours agit de la même façon avec elle, c’est-à-dire en la poussant toujours dans ses retranchements mais c’était particulièrement visible ces derniers temps puisqu’il la trouvait trop fade désormais à son goût. Quoi qu’il en soit, Nathan n’avait sans doute pas encore vu sa manière de fonctionner sinon il n’aurait jamais agi de cette façon. Elle pouvait très bien agir sur un coup de sang et, dès qu’on lui donnait un moment de répit, de repos, elle se mettait à réfléchir et tout était perdu. Elle reprenait le contrôle et ne l’avait plus rien sortir du rang. Il ne fallait jamais lui laisser le temps de réfléchir et de dicter la danse sinon ça ne se passait jamais comme l’autre l’imaginait de prime abord. Dans ce cas précis, c’était particulièrement visible. Elle s’était laissée embarquer l’autre soir dans les bras de son beau-frère et ça aurait pu aller bien plus loin si elle avait écouté son corps jusqu’au bout et qu’elle n’avait pas commencé à trouver une faille pour s’enfuir dans un trou de petite souris. La vision qu’elle avait eue d’Alexandr à la place de Nathan l’avait certes faite fuir mais ce n’était pas l’unique raison qui la poussait à agir de la sorte. Elle avait bien trop peur de tout ce qu’elle voyait dans les yeux du jeune homme et de tout ce que ça pouvait entraîner. Elle était sûre que, si elle s’engageait dans quelque chose de ce genre, ça ne ferait qu’envenimer les choses et qu’elle ne pourrait pas s’en tirer par une courbette quand elle en aurait envie. C’était quelque chose d’autre que les petites aventures qu’elle avait eu ces trois dernières années, elle le sentait et ça lui faisait battre le cœur bien plus vite que d’habitude. Comment tout ça avait bien pu arriver ? Comment avait-elle réussi à se mettre dans d’aussi beaux draps en si peu de temps ? Ça allait bien trop vite pour elle. Nathan voulait une réponse, elle le sentait et elle pouvait le comprendre mais elle était tout simplement incapable de lui en fournir une. Ou du moins une qui pourrait lui aller. Elle ne voulait pas faire face à ce qui arrivait, non. Elle était incapable de regarder Nathan dans les yeux et de lui dire quelque chose de sensé et ça commençait sérieusement à l’inquiéter.
Et voilà qu’elle se mettait à pleurer comme une gamine alors qu’il n’y avait strictement aucun besoin dans cette conversation, déjà suffisamment pénible comme ça, de rajouter du pathos. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle avait cette discussion avec le frère de son mari, pendant une soirée en son honneur. Certes, Alexandr était mort depuis trois ans maintenant, mais c’était bien trop ancré dans sa mémoire et dans son cœur pour qu’il puisse la laisser vivre sa vie sans lui. Elle avait l’impression de l’avoir laissé tomber au pire moment, de l’avoir conduit à une mort qui ne lui était pas destinée. Bien que Milo l’ait toujours assurée du fait qu’elle n’en était pour rien dans sa mort, elle ne pouvait s’empêcher de penser que, si elle avait agi différemment, c’est-à-dire de manière sensée, tout ça ne sera pas arrivé et elle ne serait pas en train de discuter de ça avec Nathan. Le mariage unit jusqu’à la mort mais il n’est rien dit en cas de disparition soudaine d’un des époux. Que devait-elle faire ? Elle n’en savait fichtrement rien et ce qui se passait avec Nathan ne l’aidait certainement pas. Peut-être devait-elle aller voir quelqu’un pour en parler. Certainement pas un psychologue, elle détestait ça mais peut-être un homme d’église…
Ces foutues larmes coulaient sans son accord. Pourquoi faisaient-elles ça ? De qui avaient-elles l’agrément pour se faire la malle devant Nathan ? Ce n’était certainement pas le bon moment et, surtout pas devant lui. Elle ne voulait pas paraître faible ou vulnérable. Surtout pas. Mais ça ne marcha pas, il eut un air attristé de la faire pleurer et il avança encore vers elle. Beaucoup trop près. Sa main s’approcha et, délicatement, essuya les larmes fautives. Son geste était doux et empreint de délicatesse. Que de choses qu’elle ne connaissait pas chez lui mais qu’elle commençait à apprécier et à prendre pour argent comptant. Comment se passer de telles attentions quand on y a goûté ? « Je crois…que tu sais ce que je veux… » Apollinaria plongea ses yeux dans les siens et s’y trouvant agréablement et étrangement bien. Pourquoi était-ce si compliqué ? Pourquoi tant de questions ? Pourquoi tant de choses à penser ? Bien sûr qu’elle savait ce qu’il voulait mais elle ne comprenait pas pourquoi et comment il allait mettre tout ça en pratique. C’était bien trop ardu. Le mariage d’abord, leur relation qu’il envisageait apparemment sérieuse ensuite et puis leur famille enfin, Nora et leur mère en tête. « Et je crois que...c’est ça qui te fait peur… » il retira sa main, comme à contre cœur et s’éloigna d’elle. Son cœur se mit à battre la chamade sans qu’elle comprenne réellement pourquoi. Que voulait-elle ? « Ecoute je…voulais pas te faire pleurer… j’veux juste…te faire sourire comme je l’ai fait l’autre soir… » Apollinaria jeta un regard un peu gêné autour d’elle, se souvenant de la façon dont leur soirée avant tourné l’autre fois. « Alexandr m’a dit un jour que si un jour, une femme pouvait me rendre heureux, je devrai me battre pour elle, peu importe qui elle est.. » Le cœur de la jeune femme se mit à battre plus vite tout d’un coup, accroché aux lèvres de son interlocuteur. Qu’allait-il ajouter à cela, qu’elle était la femme qui lui fallait ? Elle ne pouvait pas le croire, ils ne faisaient que se prendre la tête depuis des années, comment pouvait-il imaginer qu’elle puisse le rendre heureux ? « Alors...je suis prêt à t’attendre. » cette simple déclaration qui semblait venir du plus profond de son être la bouscula et lui fit prendre conscience brutalement que ça allait bien trop loin. Elle eut alors un petit sourire triste avant de s’approcher de lui et de poser sa main gauche sur la joue du jeune homme. Elle répondit dans un murmure « Je suis pas celle qu’il te faut, crois-moi. » Dans un énième sourire, elle s’approcha de lui et lui donna un baiser sur la joue, tendrement. Puis elle s’éloigna en enlevant les dernières traces de larmes qu’il pourrait y avoir. Elle se retourna et demanda si elle était présentable « Comment je suis ? ». Enfin, elle attrapa la poignée de la porte et lança par-dessus son épaule « J’y retourne, attends un peu avant de sortir. » Il ne fallait tout de même pas que les gens s’imaginent des choses. Après tout, ça faisait un bout de temps qu’ils étaient là-dedans sans doute.
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Dim 2 Déc - 23:58
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
Parfois, je me demandais vraiment ce qui me prenais de me lancer dans ce genre de discours. « Je suis prêt à t’attendre », qu’est-ce que ça veut dire au juste ? Que j’étais prêt à attendre qu’elle ne soit plus coupable de ressentir quelque chose pour moi, vis-à-vis de mon frère ? Qu’elle accepte enfin le fait que je ne la laissais pas indifférente et qu’il pouvait y avoir quelque chose d’autre que de la haine et du mépris entre elle et moi ? Accepter qu’elle s’était senti tellement bien en ma présence l’autre soir qu’elle avait été jusqu’à commencer à me déshabiller, qu’elle avait été jusqu’à m’embrasser une deuxième fois, et à prolonger chaque baiser ? C’était totalement débile et je m’en suis rendu compte à la seconde où j’avais balancé cette phrase sans même y penser avant. Je l’attendrais…dans mon esprit, une petite voix me hurlait en ricanant que je pouvais toujours attendre. Elle ne se remettra jamais de la mort d’Alexandr. Elle l’aimera toujours lui, et personne d’autre. Elle ne voudra jamais le remplacer, et si un jour elle se mariera, ça sera peut-être un mariage autre qu’un mariage d’amour. Le genre de mariage qui était organisé entre la jeune femme et moi par mes parents d’ailleurs. Jamais elle ne retombera amoureuse, jamais elle ne sera heureuse avec quelqu’un comme elle l’avait été avec mon frère. Et je me sentais tellement, tellement idiot d’y avoir cru l’espace de quelques secondes, d’y avoir cru depuis notre dernier rendez-vous chez moi.
Car le regard ne trompe pas. Et je vis tout de suite dans son regard, que tout ça la dépassait, et que je n’aurais pas à l’attendre, car je ne l’aurais jamais. C’était comme une deuxième baffe en pleine figure. La première avait été quand mon frère m’avait annoncé qu’il sortait avec elle il y avait quelques années de cela, et la deuxième, fut durant cette soirée. Car c’était la deuxième fois, qu’elle ne me choisissait pas. Et ça me donnait un sacré coup. Lorsque je la vis s’approcher de moi, je sentais mon cœur s’affoler, et je m’en voulais tellement d’y avoir cru, de m’être fait de faux espoirs mais surtout, d’avoir réveillé des sentiments qui avaient dormis pendant tant d’années. Une fois qu’elle fut à ma hauteur, je me demandais ce qu’elle allait dire, ce qu’elle allait faire, et mes yeux se fermèrent instinctivement lorsque sa main, douce et étonnement froide se glissa sur ma joue, doucement. Mais sa voix me coupa de mon petit nuage alors qu’elle annonçait, doucement, « Je suis pas celle qu’il te faut, crois-moi. » Je fronçais les sourcils et je frissonnais en sentant ses lèvres se poser sur ma joue. J’ouvrais les yeux calmement, le temps de croiser son regard et elle se recula, à mon plus grand désespoir alors que mon esprit continuait d’essayer d’analyser ses dernières paroles. Pas celle qu’il me fallait ? C’était l’excuse que la moitié des filles avec qui j’étais sortie avait prise quand elles m’avaient toutes laissé tomber. Et même si la tristesse m’envahissait, elle était mêlée à de la colère. Beaucoup, de colère. Mais j’étais totalement incapable de répondre, beaucoup trop déçu qu’elle en soit venu à cette conclusion alors que je venais de lui dire que je saurai me montrer patient dans l’optique qu’un jour, nous puissions avoir une relation, une vraie. J'arrivais alors à lui dire, presque dans un murmure, « Ça va me manquer alors..qu'on soit..agréables l'un envers l'autre... », annonçais-je comme si nous ne pouvions pas être amis sans qu'il n'y ait aucune ambiguïté. De toute façon, c'était sur que c'était mort avec tout ce qui s'était passé. Je la regardais essuyer ses joues délicatement avant de se tourner vers moi. « Comment je suis ? » Je la regardais quelques secondes, mais je baissais presque immédiatement les yeux. J’haussais les épaules et je lançais d’un ton beaucoup plus sec et hautin que mes précédentes paroles. « Comme d’habitude. » L’ancien Nathan était de retour ? Peut-être bien. J’avais joué, et j’avais perdu. Et je me sentais encore plus blessé qu’avant vis-à-vis d’elle, vis-à-vis de nous. J’évitais à tout prix de la regarder quand elle ajouta en attrapant la poignée de la porte, « J’y retourne, attends un peu avant de sortir. » Je ne répondis pas, et je l’entendis sortir, refermant la porte derrière elle. Je soupirais et je fis les cent pas dans la pièce, essayant de faire retomber ma colère, mais aussi ma déception.
Je n’avais en fait qu’une seule envie : partir d’ici, et le plus vite possible. Je devais oublier tout ce qui s’était passé, oublier ce que mon cœur me disait. Il me fallait une fille, le plus vite possible qui me ferait oublier Apollinaria le temps d’une nuit. Ça n’était pas dans mes habitudes de coucher avec les filles uniquement pour un soir, sans savoir forcément qui elles sont et ce qu’elles font dans la vie. Parce que j’étais malgré tout un gentleman, que j’avais des bonnes manières et un rang à tenir. Mais ce soir, c’était différent. Elle venait de me faire comprendre qu’il n’y aurait jamais rien, et ça me faisait beaucoup de mal. Ça me rappelait ce que j’avais ressenti quand je la voyais avec Alexandr tous les week-end quand je rentrais du pensionnat, ou même leur mariage…C’était un tout, et j’avais besoin de me débarrasser de ses sentiments, me débarrasser de ses souvenirs. Au bout de quelques minutes, j’empoignais la porte pour sortir de la pièce à mon tour. Je vis ma mère s’approcher de moi, et je cherchais à l’éviter le plus vite et le plus longtemps possible car je savais déjà de quoi elle me parlerait. Soit, elle me demanderait de faire un discours qui expliquerait à quel point mon frère était une personne exceptionnelle, soit elle me parlerait du mariage. Et je voulais me sortir Apo de la tête. Et je n’étais vraiment pas d’humeur à faire l’éloge de mon frère devant tous ses gens. Si seulement Nora était là...elle aurait su me calmer, me raisonner. Mais elle n’était pas là. Arrivé au bar, je demandais un autre verre, et je bus ma coupe de champagne d’une traite, ce qui me valut un regard méfiant de la part de certaines personnes. Mais je m’en fichais royalement. Jusqu’à ce que je tombe sur Frederik de Danemark, l’héritier du royaume de Danemark qui venait tous les ans à la réception. Mais cette fois, il était venu avec sa petite sœur d’environ vingt ans sa cadette. Une jolie blonde qui me lança un immense sourire. Il nous laissa ensemble et, en le regardant partir, je croisais le regard d’Apollinaria au loin. Je regardais très vite ailleurs, avant de me reconcentrer sur la princesse qui commença à engager la conversation. Le courant passait plutôt bien et elle me confia qu’elle n’avait jamais mis les pieds à New-York avant ce soir. Je regardais autour de moi pour vérifier que personne ne nous vois, et je pris sa main pour sortir de la réception, et monter jusqu’au toit de l’immeuble pour lui montrer la vue que nous avions de tout en haut sur la ville, faisant attention à ce que personne ne nous voit nous éclipser et puisse penser que nous partions dans d’autres mauvaises intentions…
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Lun 3 Déc - 15:48
Tout allait rentrer dans l'ordre, c'était la meilleure des façons pour endiguer le problème qui commençait à beaucoup trop irriguer autour de lui. La preuve, il avait réussi à faire douter Apollinaria de ses sentiments pour son ennemi juré, c'était quand même assez fort de café ! Mais elle se persuadait qu'elle avait agit du mieux qu'elle pouvait. Elle n'aurait pas pu répondre ce qu'il avait envie d'entendre. D'ailleurs, elle n'était même pas sûre de savoir ce qu'il voulait savoir. Qu'elle n'avait pas été insensible la dernière fois qu'ils s'étaient vus ? Je crois que tout le monde avait saisi ce point de l'équation. Que voulait-il alors ? Une relation stable et unique ? Tout en déclarant la guerre à leur propre mariage ? Non, il ne fallait pas songer à ce mariage, surtout pas maintenant ou alors elle allait se mettre à avoir encore plus peur de ce qui se passait. Tout ce qui se passait entre eux deux la dépassait complètement et ça la faisait absolument flipper. Ce n'était pas seulement le fait qu'il soit le frère d'Alexandr mais plutôt la soudaineté et l'absolutisme de ce qu'elle ressentait. Elle avait été habituée à toujours le détester, à lui lancer des piques, des remarques sournoises les plus évoluées et ne pouvait s'empêcher de ronchonner si elle savait qu'il allait se trouver dans la même pièce qu'elle pendant un peu trop de temps. Mais ce n'était plus la même histoire maintenant. Tout était transformé, anesthésié, elle ne parvenait même plus à lui sortir une vacherie, ça lui aurait épargné du souci plutôt que de tomber dans un pathos déprimant du genre "on ne peut pas être ensemble mais je t'aime quand même Kevin" à la manière des Feux de l'amour. Ca ne pouvait plus durer comme ça, il fallait bien que quelqu'un coupe cet engrenage maudit. Elle savait comment réagir quand il était l'ancien Nathan mais plus du tout dorénavant. Elle en découvrait un tout autre, gentil et attentionné, qui la regardait avec tendresse et qui avait des lèvres si attirantes. Comment avait-elle fait pour passer à côté de ce "détail" d'ailleurs ? Enfin, maintenant, tout semblait rompu. Bien que ça soit ce qu'elle voulait en un sens, ça lui fit mal d'entendre Nathan dire « Ça va me manquer alors..qu'on soit..agréables l'un envers l'autre... » Il ne venait que d'énoncer une stricte vérité. Elle non plus ne voyait pas comment ils pouvaient devenir amis dans de telles conditions, vu ce qui s'était passé. Est-ce que ça voulait dire pour autant qu'ils étaient obligés de revenir au schéma précédent alors qu'ils ne manquaient pas une occasion pour se rappeler à quel point la présence de l'autre les indisposaient ? Elle en avait bien peur à la façon dont il se contenta de lui répondre quand elle lui demanda à quoi elle ressemblait. Elle n'eut même pas le courage de répondre par une pirouette ou une petite blague, elle sentait que tout était en train de changer et qu'elle avait laissé passer sa chance, quelle qu'elle soit. Est-ce qu'elle regrettait ? Elle ne savait pas et ne voulait certainement pas savoir. C'était probablement la meilleure façon pour elle de ne pas faire demi-tour sur le champ. Pour une fois, elle s'obligeait de penser et se contentait de faire bonne figure.
Elle retourna alors dans la salle de réception, un léger sourire de courtoisie accroché sur le visage. Elle croisa sa belle-mère qui lui demanda si elle savait où était Nathan et elle se contenta alors de secouer la tête en signe de dénégation. Elle ne voulait certainement pas lui mentir parce qu'elle l'appréciait beaucoup mais elle n'était pas pressée de lui raconter ce qui venait de se passer dans le salon attenant. Sa belle-mère lui parla alors quelques peu sans pour autant que la jeune femme ne se souvienne de quoi que ce soit. Elle hocha la tête aux bons moments et fut finalement libérée lorsque Maria-Thérésa aperçut son fils. Apollinaria se raidit et s'obligea à ne pas se retourner. Dans un énième sourire, elle s'avança elle ne savait pas trop où, dans l'esprit de s'éloigner de celui qui lui entortillait les neurones à la façon de spaghetti à la seule force de quelques baisers. C'était ridicule. Depuis quand est-ce qu'elle réagissait comme ça après quelques baisers ? Le seul problème était qu'elle savait qu'elle ne pourrait pas l'éviter pour toujours. Elle était obligée de le recroiser, il faisait partie de sa famille malgré tout et s'ils ne faisaient pas très vite quelque chose, ils feraient partie d'une famille encore plus resserrée... En un instant, elle croisa son regard alors qu'il parlait avec une jeune femme blonde qu'elle ne voyait que de dos. Instantanément, elle tourna les talons et pris le couloir de service pour monter prendre l'air. Elle avait terriblement besoin d'air pour se changer les idées, prendre de la hauteur, au propre comme au figuré. Elle avança alors vers la balustrade qui n'en était pas vraiment une et inspira largement. Ses poumons s'emplirent et, en expirant, elle sentit une partie de stress s'enfuir avec. Alors qu'elle commençait enfin à se sentir mieux, alors qu'elle aurait déjà dû ressentir cela dès qu'elle avait dit à Nathan qu'elle n'était pas celle qui lui fallait, elle entendit des bruits derrière elle. Elle se retourna en se demandant qui dont pouvait bien venir là pendant la réception. Et quelle ne fut pas sa surprise de voir Nathan, tenant la main à la même blonde que tout à l'heure. Ses sourcils s'arquèrent. Qu'est-ce qu'il faisait ? Est-ce qu'il voulait la rendre jalouse ? Lui montrer qu'il était capable de séduire une fille autre qu'elle et que, finalement, il n'en avait pas grand chose à faire d'elle ? Eh bien c'était raté ou alors ça marchait parfaitement, ça dépendait d'où on se situait. Elle sentit tout de suite en elle un sentiment de colère lui prendre aux tripes. Elle s'approcha d'eux, un sourire sarcastique accroché à ses lèvres. Alors qu'elle s'approchait d'eux, elle crut reconnaître que la jeune blonde était un membre de la famille de Danemark. Il voulait jouer à cela, il allait avoir ce qu'il méritait. Arrivée à leur hauteur, elle fit un sourire à cette ladite princesse tout en s'exclamant « Bonsoir. Je vous laisse le champ libre, je ne voudrais pas vous gêner... » Elle eut alors un petit sourire narquois et s'apprêta à les laisser. Elle frôla Nathan, sa main allant pousser le vice à accrocher l'index du jeune homme, doucement. Ce simple contact fit parcourir son corps d'un frisson, alors qu'elle lui lançait dans un murmure, pour que lui seul puisse entendre « Si tu cherches à me rendre jalouse, il me faudra bien plus que cela... » Puis elle continua sa marche avant de se retourner et de déclarer, très joyeuse et s'amusant follement « Soyez sages ! » Bien sûr, le voir avec cette pimbêche l'énervait énormément et elle ressentait une envie de arracher leurs deux mains l'un de l'autre mais, en même temps, elle trouvait très amusante cette situation. A voir comment il allait réagir, mais elle détourna les talons.
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Lun 3 Déc - 23:44
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
Puisque Apollinaria ne voulait pas de moi, pour la deuxième fois, il allait falloir que je me trouve quelqu’un pour la remplacer. Je n’étais pas sûr, après la veste que je venais de me prendre que j’avais envie d’une relation sérieuse, mais ce qui était sûr et certain, c’était que je n’avais pas envie d’épouser Apo, surtout pas avec ce qui venait de se passer. Je lui avais montré le meilleur côté de ma personne, j’avais été patient, attentif et au final, pour quoi ? Pour…rien du tout. Pour me trouver à me prendre une belle gifle en pleine figure et les gifles, je détestais ça. Surtout quand j’étais sincère et honnête. Et Dieu seul savait à quel point j’avais joué franc jeu avec ma belle-sœur. J’aurais vraiment attendu qu’elle se sente prête à nous donner une chance, j’aurais été patient et j’aurais tout fait pour que tout se passe au mieux. Car je ne pouvais pas me voiler la face : j’avais toujours eu, au fond, des sentiments pour la jeune princesse et si elle m’avait laissé une chance, je ne l’aurais pas laissé passer, je ne l’aurais pas gâché en faisant le con comme je l’avais trop souvent fait avec les filles, je ne l’aurais pas laissée me glisser entre les doigts. Sauf que tout était terminé. Elle venait de détruire toute chance de pouvoir être un jour avec elle. Comment est-ce que je pouvais savoir que nous pouvions être heureux ? Il suffisait de voir comment s’était déroulé la dernière soirée que nous avions passé ensemble. Elle avait ce sourire sur les lèvres…je crois que c’était un sourire que j’allais garder dans mon esprit très longtemps. Trop longtemps, peut-être. Mais c’était ce qui m’avait fait croire en notre potentielle relation. Encore une fois, je m’étais emballé trop vite et dans cette petite pièce à quelques mètres de la réception qui se tenait en l’honneur de mon frère, je m’étais ridiculisé à lui avouer ce que je voulais vraiment : elle.
Je ne l’aurai pas. C’était une idée qu’il fallait que j’intègre sérieusement dans mon esprit si je ne voulais pas finir tout seul et malheureux. Je devais tirer un trait sur tout ça et tout oublier. Je savais à l’avance que je ne pourrais pas oublier tout ça en un claquement de doigts, mais j’étais bien décidé à l’éviter le plus possible dorénavant et j’étais même prêt à renoncer à l’héritage de mon père pour ne pas avoir à l’épouser. Je ne voulais plus rien avoir à faire avec elle, car plus je me rapprochais d’elle, plus ses fichus sentiments revenaient à la surface, et plus j’en baverai pour les effacer et les enterrer. Moi qui ne voulais plus avoir à la croiser pendant un bon petit bout de temps, quelle ne fut pas ma surprise quand, une fois sur le toit de l’hôtel, je me retrouvais nez à nez avec la principale concernée. Je la vis tout de suite réagir, sourcils froncés. J’avais essayé de faire en sorte que personne ne nous voit monter, car je ne voulais pas qu’on pense que nous allions faire des choses inappropriées ailleurs. C’est vrai, au départ je n’avais eu que de bonnes intentions. La jeune princesse de Danemark n’avait jamais été à New-York avant et je voulais lui montrer la magnifique vue qu’offrait le haut de cet immeuble sur la vile, sur Manhattan dès la nuit tombée. Et monter me permettait aussi de prendre l’air, car je commençais à sérieusement étouffer à l’intérieur.
M’arrêtant juste devant la porte du toit, je regardais Apollinaria en me demandant ce qu’elle allait dire. J’étais gêné, mais en même temps, j’avais un pincement au cœur que je ne voulais pas qu’elle pense que j’étais monté ici pour sauter la première fille que je trouvais. D’un autre côté, l’idée de pouvoir voir si ça pourrait la rendre jalouse ou pas était assez intéressante à exploiter, et c’est bien pour ça que je ne me défendis même pas, restant totalement muet alors que la blondinette devait se demander pourquoi nous restions à nous regarder comme ça sans rien dire. C’est Apollinaria qui se décida à faire quelques pas vers nous, annonçant alors à la princesse à côté de moi, « Bonsoir. Je vous laisse le champ libre, je ne voudrais pas vous gêner... » Je fronçais un peu les sourcils et la demoiselle me lança un petit regard, ne comprenant toujours pas trop ce qui se passait. « Bonne idée, oui. », lançais-je alors sur un ton désinvolte, ne lâchant pas pour autant la main de la jeune femme à qui j’étais toujours bien décidé à montrer la vue d’en haut. Je lui lançais un petit sourire provocateur, pensant qu’elle allait partir et c’était ce qu’elle s’apprêtait à faire, alors qu’elle passa près de moi en me bousculant légèrement, attrapant mon index en murmurant doucement, « Si tu cherches à me rendre jalouse, il me faudra bien plus que cela... » Je fronçais un peu les sourcils, et je brisais tout de suite le contact de nos deux mains qui avait fait mon cœur battre à cent à l’heure dans ma poitrine. Alors c’était ça ? Elle pensait que j’essayais de la rendre jalouse ? Je ne savais même pas qu’elle était ici avant de me retrouver nez à nez avec elle ! Mais puisqu’elle voulait jouer à ça, soit. Je la laissais se diriger vers la sortie en silence, avançant vers le bord alors que la jeune princesse Danoise admirait la vue et que je regardais Apollinaria s’avancer peu à peu vers la sortie, « Soyez sages ! » Je fronçais à nouveau les sourcils et je soupirais, agacé qu’elle puisse avoir le dernier mot. « Au fait Apo ! », lançais-je alors, attirant son attention ainsi que celui de la princesse qui m’accompagnait. Je pris à nouveau sa main et je m’avançais vers elle, « Je te présente Annabella De Danemark. Annabella, ma belle-sœur, Apollinaria ». Annabella lança un grand sourire à la brunette, se baissant légèrement pour la saluer. Je savais que ce que j’allais faire était une grosse connerie, mais je ne voulais pas qu’Apollinaria ait le dernier mot, et même si ça pouvait paraitre méchant, et même si je n’étais même pas sûr que ça aurait un effet quelconque sur elle, c’était la seule manière que j’avais trouvé de pouvoir me défendre. « Tu es au courant que mes parents me cherchent une épouse pour quand je deviendrai Grand-Duc de Luxembourg ? » , demandais-je à Annabelle qui hocha la tête, gardant ce grand sourire presque stupide sur le visage. « Je me suis dit que ce rôle pourrait peut-être t’intéresser ? » , ajoutais-je avant de tourner mon regard vers Apollinaria. Au fond, c’était la solution non ? Elle ne voulait pas de moi, et elle ne voulait pas d’un mariage, alors pourquoi pas ? « Qu’est-ce que tu en penses Apo ? », continuais-je en passant un bras autour de la taille de la jeune princesse qui semblait totalement emballée à l’idée de venir dans un futur assez proche ma femme. « Est-ce que Annabella semble être celle qu'il me faut ? » , ajoutais-je subtilement sans quitter la jeune femme des yeux. C’était en fait un sacré coup de poker que je faisais là. En fait, dans un sens, j’espérais que ça la fasse réagir, comme si c’était mon dernier espoir de pouvoir avoir une relation avec Apollinaria. Et d’un autre côté, c’était peut-être la seule solution à nos problèmes.
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Mar 4 Déc - 20:45
Tout ça n’allait plus du tout. Comment pouvait-il décider de tirer un grand trait aussi rapidement sur ce qui venait de se passer entre eux deux ? Se balader avec une blonde qu’il venait sans doute de rencontrer, elle n’en doutait pas ? Son amour propre en prit pour son grade d’avoir été oubliée aussi vite mais elle sentit également une sorte une jalousie qui ne pouvait pas exister puisqu’elle venait de lui dire qu’elle n’était certainement pas la femme qui lui fallait. Elle ne pouvait pas lui lancer ça et ressentir ce genre de truc insensé ensuite ! Dans un premier temps, elle avait pensé qu’il se trémoussait avec la danoise juste pour la rendre jalouse et la faire réagir. Il ne pouvait pas l’avoir oublié en quelques minutes, c’était impossible, même elle n’y arrivait pas et c’était un assez bon indice de mesure sur ce point-là. Elle n’arrivait pas à se sortir de la tête la façon dont il lui avait dit qu’il était prêt à l’attendre. Elle croyait que ça n’arrivait que dans les films ce genre de truc. Personne ne lui avait jamais dit ça. Alexandr par exemple lui avait posé un ultimatum pendant leur adolescence car il en avait marre qu’elle voit d’autres gars que lui. Elle n’avait pas eu le choix et, bien que ça ne l’avait absolument pas dérangée à cette époque-là, elle remarquait à présent une différence entre eux deux. Ils étaient frères certes, ils se ressemblaient sur certains points certes, mais ils différaient sur d’autres qui faisaient ressortir les caractères individuels des deux jeunes hommes. Mais ça ne changeait rien au fait qu’elle était intimement persuadée qu’elle n’était pas celle qui lui fallait. Elle avait amené la mort avec elle et cette dernière s’était trompée de personne en prenant la vie d’Alexandr et elle n’était pas pressée de faire subir ça encore à cette famille qui lui avait tant apporté. Et puis, elle devait avouer qu’elle s’était beaucoup attachée à Nathan en l’espace de quelques jours. Elle ne pouvait pas lui souhaiter de se faire descendre par l’assassin de sa propre mère comme Alexandr. Bien sûr, Sergeï n’était plus de ce monde, elle s’en était personnellement chargée mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait une épée de Damoclès au-dessus de la tête qui lui faisait perdre toutes les personnes auxquelles elle tenait un peu trop. Sa mère était morte en la mettant au monde, sous les pressions de Sergeï, son père avait failli y rester également mais son aptitude à résister l’avait sauvé, et puis, enfin, Alexandr. Elle avait trouvé comme seule parade de s’entraîner avec son père au combat et de ne pas trop s’attacher aux personnes qui gravitaient autour d’elle. C’était un mélange de tout ça qui occupait son esprit en cet instant où elle vit Nathan se pointer sur le toit en tenant une autre main. Bien sûr, c’était son beau-frère mais c’était tout d’abord une réaction humaine qu’elle avait ressenti face à quelque chose qu’elle ne comprenait pas. S’il agissait ainsi, est-ce qu’il était vraiment sincère tout à l’heure ? C’était une question qu’elle était en droit de se poser légitimement, pensait-elle.
Alors qu’elle s’éloignait, ravie du petit effet qu’elle venait de produire, Nathan l’interpella et elle se retourna de nouveau. Il s’était rapproché de la danoise et lui prit la main. Elle se retint de soulever un sourcil surpris et se contenta d’afficher sur son visage son sourire préféré, celui dont on ignorait s’il était poli ou complètement faux. Elle attendait, une sorte de boule au ventre se formant. Qu’est-ce qu’il allait encore lui sortir ? « Je te présente Annabella De Danemark. Annabella, ma belle-sœur, Apollinaria » L’autre afficha immédiatement un grand sourire auquel Apollinaria se contenta de répondre d’un hochement de tête. Elle n’était pas d’humeur pour les mondanités mais apparemment, la blonde avait très envie de faire les courbettes comme dans les films. Elle la regarda d’un œil glacé et reporta ensuite son attention Nathan. Ca les avançait à quoi, précisément de savoir ça ? Il voulait lui montrer qu’il connaissait au moins le prénom de celle avec qui il allait passer la nuit ? Passionnant et très impressionnant. « Tu es au courant que mes parents me cherchent une épouse pour quand je deviendrai Grand-Duc de Luxembourg ? » Ca commençait à devenir franchement ridicule. A quoi jouait-il ? Elle s’apprêtait à tourner les talons alors qu’il lança, mine de rien « Je me suis dit que ce rôle pourrait peut-être t’intéresser ? » Pardon ? Qu’est-ce qu’il venait de dire exactement ? Elle se demanda une fois de plus à quoi il jouait et, surtout, ce qui lui prenait. Elle était totalement perdue. Certes, elle venait de lui dire qu’elle n’était pas celle qui lui fallait mais il pouvait quand même attendre un peu avant de trouver une pimbêche, qu’il n’aimait pas et dont il venait tout juste le prénom, pour se marier. « Qu’est-ce que tu en penses Apo ? Est-ce que Annabella semble être celle qu'il me faut ? » Ce qu’elle en pensait ? Mais que du bien forcément ! Son sang bouillonna dans son corps sans qu’elle n’en montra rien. Elle se contenta d’afficher toujours le même sourire et de déclarer, l’air totalement fausse « Mais ça me semble parfait ! » Puis, elle s’approcha d’eux et attrapa la main de Nathan tout en s’exclamant vers ladite Annabella « Je te l’emprunte un instant… » Et elle tira sur le bras de son beau-frère pour l’entraîner plus loin, dans un endroit où ils ne pourraient pas être entendus d’oreilles indiscrètes bien qu’elle ne s’apprêtait pas à être la plus discrète au monde. Elle se plaça devant Nathan et lui lâcha la main avant de poser d’un geste rageur ses poings sur ses hanches. « Je peux savoir ce qui te prend ? Tu comptes vraiment que cette blondasse gouverne le Luxembourg ? Elle ne sait même pas faire une simple courbette, comment veux-tu qu’elle comprenne ce qui se passe autour d’elle ?? Elle n’est certainement pas apte à devenir ta femme ! » Elle prit une bouffée d’air avant de reprendre « Je te préviens, je refuse d’être dirigée par elle ! » C’était tout qui partait dans sa colère. Sa frustration de ne pas écouter ce que lui disait son corps et son cœur, son énervement de le voir agir ainsi, l’indignation d’imaginer un jour Annabella sur le trône alors qu’elle aurait dû, elle-même, s’y asseoir dans quelques années, l’agacement de ne pas savoir ce qu’il ressentait réellement et si ce qu’il lui avait avoué n’était qu’une simple mascarade dans un but encore inconnu, peut-être voulait-il l’atteindre et lui faire du chantage avec tout cela, elle n’était plus sûre de rien. Puis, elle lâcha, à bout de nerfs par tout ce qui se passait autour d’elle sans qu’elle ne puisse rien contrôler « Je croyais que tu recherchais une femme idéale pour être à tes côtés... » Ses yeux se dardèrent dans ceux du jeune homme pendant qu’elle lançait dans un soupir agacé « Ah moins que, sur ce coup-là aussi tu m’aies menti… »
J'ai dû le recommencer trois fois parce que mon ordi a beugé alors désolée si c'est un peu lancé à la va vite parfois !
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Jeu 6 Déc - 19:31
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
J’avais toujours défendu corps et âme l’idée que même si nous étions des princes, même si nous venions d’une famille royale, nous pouvions nous aussi avoir un mariage d’amour, et pas seulement un mariage d’intérêt. Alors bien sûr que je n’étais pas sérieux quand je parlais de faire de la princesse du Danemark ma femme. Bien sûr que je n’avais pas tiré un trait sur Apollinaria comme ça en quelques minutes : c’est vrai, je n’avais pas réussi à faire un véritable trait sur elle depuis des années, alors je ne pouvais pas faire ça aujourd’hui en un claquement de doigts. Certainement pas après tout ce qui s’était passé ses derniers temps : la soirée que nous avions passés ensemble, le baiser…enfin, les baisers. Mais ça n’était pas tellement les gestes qui faisaient tout. Il y avait aussi le comportement. Et la manière dont Apo s’était comportée avec moi m’avait pas mal troublé et c’était ce qui m’avait fait pensé aussi que nous pourrions peut-être un beau couple tous les deux. Enfin, la jeune femme en avait pensée autrement, et c’était pour ça que j’avais lancé cette absurdité. Elle croyait que j’essayais de la rendre jalouse : elle avait eu tort au début, mais je dois bien avouer que je commençais à jouer la carte de la provocation. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me tombe dans les bras en me suppliant de ne pas épouser cette fille, mais je savais, j’étais persuadé qu’elle ne serait pas indifférente à ça. Et j’avais envie de l’embêter. J’avais envie de la faire douter, de la faire réfléchir. Pourquoi étions-nous passé par tout ça pour au final, revenir à zéro ? Je laissais peut-être trop ma colère parler, mais c’était plus fort que moi et j’essayais de comprendre une logique à toute cette histoire.
Car qu’est-ce que c’était que cette histoire de ne pas être la femme qu’il me fallait ? Comment pouvait-elle savoir ce genre de chose ? Est-ce qu’aujourd’hui nous étions obligé de vivre une histoire d’amour uniquement parce qu’on sait que celle-ci a un réel avenir ? Pourquoi ne pas juste se laisser porter par ce qui se passe, par ce qui nous arrive lorsque l’on se sent bien avec quelqu’un d’autre plutôt que de réfléchir à tout ça ? Bon, dans le cas d’Apo et moi, je dois avouer que c’était bien plus compliqué car nous n’étions pas n’importe qui et nous devions faire attention. Mais nous n’étions pas obligé de parler de notre relation à tout le monde, nous aurions pu nous contenter de vivre quelque chose et de voir où ça pourrait bien nous mener. Car ce que j’avais ressenti ce soir-là, avec elle, je ne l’avais jamais ressenti auparavant avec une autre femme et je savais que ça rendait tout ça bien plus important que n’importe quel autre flirt que j’aurais pu avoir jusqu’ici. J’attendais la réaction de la jeune femme, qui ne parut pas aussi mécontente que ce que j’aurais pensé. Affichant un immense sourire alors qu’Anabella avait l’air totalement emballée par cette perspective d’avenir, la jeune princesse hocha la tête, annonçant alors, « Mais ça me semble parfait ! » J’essayais de ne pas montrer ma déception face à cette réaction positive : j’avais dû me tromper sur toute la ligne. Mais finalement…pas tant que ça, car surprise, la demoiselle s’approcha de nous pour m’attraper la main, ce qui m’intrigua pas mal : au lieu de me prendre par le bras comme n’importe qui aurait fait, elle m’avait pris la main. Mon Dieu, il fallait vraiment que j’arrête d’interpréter chacun de ses gestes sinon, j’allais devenir fou. « Je te l’emprunte un instant… » Je la laissais faire, lançant un regard à Anabella en lui souriant avant de lui Apo qui nous éloignait un peu de la princesse de Danemark, lâchant ma main pour placer les siennes au niveau de ses hanches, lançant alors, « Je peux savoir ce qui te prend ? Tu comptes vraiment que cette blondasse gouverne le Luxembourg ? Elle ne sait même pas faire une simple courbette, comment veux-tu qu’elle comprenne ce qui se passe autour d’elle ?? Elle n’est certainement pas apte à devenir ta femme ! » J’essayais de m’empêcher de sourire, mais je n’y arrivais que quelques secondes avant de lui lancer mon plus beau sourire, assez satisfait du résultat de mon petit test. « Apte à devenir ma femme ? », répétais-je en riant légèrement avant d’ajouter, « Depuis quand tu te préoccupes de qui est apte ou pas à devenir ma femme ? » J’arquais un sourcils et je l’écoutais continuer, « Je te préviens, je refuse d’être dirigée par elle ! » Je levais les yeux au ciel en posant mes propres mains sur mes hanches. Elle avait l’air tellement en colère que j’avais presque envie de lui faire remarquer que ça voulait tout dire. Si elle se sentait aussi énervée parce que je lui avais présentée ma potentielle future épouse, alors c’était qu’elle ne pensait peut-être pas ce qu’elle m’avait dit tout à l’heure. « Je suis persuadé que tu aurais tenu le même discours pour n’importe quelle autre fille que je t’aurais présentée comme ma potentielle future épouse Apollinaria ! », dis-je sans la quitter du regard. Oui, elle bouillonnait de l’intérieur, je pouvais facilement le lire dans ses yeux.
Je tournais rapidement le regard vers Anabella qui nous regardait attentivement du coin de l’œil, faisant mine de regarder le paysage, jusqu’à ce que la phrase d’Apollinaria me fasse retourner mon attention vers elle, « Je croyais que tu recherchais une femme idéale pour être à tes côtés... » Je tournais mon regard vers la brunette, j’avais l’impression qu’elle avait dit sur un ton moins colérique, avec une voix un peu plus douce. Je ne savais même pas quoi répondre, et je la laissais ajouter calmement, « Ah moins que, sur ce coup-là aussi tu m’aies menti… » Je fronçais légèrement les sourcils, et je fis un pas vers elle. J’étais assez près d’elle pour pouvoir sentir son parfum, et une seule pensée me vint en tête à ce moment-là : j’avais terriblement envie de l’embrasser. « Comment est-ce que je suis censé agir quand la femme que je veux ne veux pas de moi Apollinaria ? », demandais-je calmement sans la quitter du regard. « J’ai toujours été honnête avec toi… » Je me mordais la lèvre et j’allais faire encore un pas vers elle quand Anabella s’approcha de nous, posant sa main sur mon épaule en disant qu’elle commençait à avoir froid et qu’elle m’attendait près du bar à la réception. J’hochais la tête et je la regardais partir, avant de retourner à nouveau mon attention vers ma belle-sœur. « Alors dis-moi, Apo, qu’est-ce que je suis censé faire maintenant ? » J’haussais les épaules et j’ajoutais, « Parce qu'il va falloir que tu te fasses à l’idée que si tu ne veux pas de moi, alors je vais bien être obligé de me trouver une princesse du genre d’Annabella pour devenir ma femme un jour ou l’autre.. » Je souris tristement et je me tournais pour me diriger vers la porte du toit.
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Sam 8 Déc - 17:01
Cette histoire prenait beaucoup trop d’importance. Dire qu’elle avait pensé au début que ça ne pouvait pas durer cette lubie, que ses parents avaient juste eu une idée un soir, à un dîner de famille et qu’ils allaient vite se rendre compte que ça n’était pas une bonne idée. Peut-être qu’après tout, ils avaient lancé tout ça pour voir comment ils réagiraient et qu’ils ne pensaient pas sérieusement à mettre en place un tel mariage. Ce n’était certes pas un couple très ancré dans la vie récente mais elle ne les imaginait pas aussi vieux-jeu. Malgré tout, cette comédie avait duré bien trop longtemps et les avaient conduit dans un espèce d’endroit sans retour. Comment se sortir de là était une question à laquelle elle n’avait pas de réponse. Elle ne supportait pas de voir la fameuse Annabella se trémousser à l’idée d’être sur le trône de Luxembourg sans que ne lui vienne à l’esprit que celui-ci n’était peut-être pas fait pour elle et qu’un mariage était avant tout un mariage d’amour. Car pour Apollinaria, il était hors de question de se marier par principe, pour faire plaisir à ses beaux-parents. Elle avait épousé Alexandr par amour et, bien qu’elle n’ait jamais songé à se remarier depuis la mort de ce dernier, elle n’envisageait pas de le faire sans rien éprouver. Il lui était inconcevable de passer sa vie avec quelqu’un qu’elle n’aimait pas et d’affirmer devant l’autel qu’elle allait lui être fidèle et le chérir jusqu’à la mort. Elle était assez croyante et voyait comme une sorte de péché de mentir ainsi le jour de son mariage. Quoi qu’il en soit, il était impossible que Nathan soit réellement sérieux en affirmant sa volonté d’épouser la danoise. Même si elle semblait visiblement ravie de cette annonce alors qu’elle venait tout juste d’apprendre son nom et peut-être son existence, il allait falloir calmer ses ardeurs. Il ne pouvait pas demander à quelqu’un d’autre de l’épouser après ce qu’il s’était passé entre eux deux. Elle ne pouvait pas le croire. Elle ne pouvait pas le laisser agir de cette façon, elle était incapable de laisse cela arriver, tant parce qu’elle pensait réellement que la jeune femme n’était pas qualifiée pour monter sur un trône un jour et encore moins celui de son pays et qui lui était destiné mais également parce que, bien que ça puisse paraître contradictoire avec ce qu’elle avait annoncé plus tôt, il était à elle et certainement pas à cette pimbêche. Mais il allait falloir qu’il arrête de jouer au plus idiot. A ce jeu-là, elle était très forte et ne ferait assurément pas plusieurs fois le pas vers lui.
Apollinaria l’entraîna alors à part avec la ferme intention de lui remettre les idées en place. Il se prenait pour qui à décider comme ça de qui allait être sa femme ? Elle avait légitimement son mot à dire pensait-elle. « Apte à devenir ma femme ? Depuis quand tu te préoccupes de qui est apte ou pas à devenir ma femme ? » Elle leva les yeux au ciel avant d’ajouter d’un ton sec, agacée par son rire qui en disait beaucoup sur la joie que son petit numéro lui procurait « Depuis que tu vas monter sur le trône ! » C’était la vérité mais qui omettait de lui faire part de ce qui était le plus important sans doute, c’était surtout depuis qu’il l’avait embrassée à vrai dire qu’elle s’y intéressait, depuis qu’elle s’était attachée à lui. Beaucoup trop d’ailleurs. « Je suis persuadé que tu aurais tenu le même discours pour n’importe quelle autre fille que je t’aurais présentée comme ma potentielle future épouse Apollinaria ! » Elle leva les bras au ciel avant de les laisser retomber dans un signe de désarroi. Bien sûr qu’il avait raison, elle le savait, elle le sentait au plus profond d’elle –même mais n’était certainement pas disposée à lui faire partager ce qu’elle ressentait en elle. Elle ne connaissait pas cette jalousie et ça avait fait tellement longtemps qu’elle ne l’avait pas connue que ça la laissait un peu perplexe. Bien sûr, ça lui faisait quelque chose au cœur quand elle voyait une autre fille trop proche de Milo ou de Stanislas mais là, c’était différent. Etait-ce parce qu’ils étaient fiancés ? Parce qu’ils n’étaient malgré tout pas ensemble ? Parce qu’elle refusait de lui avouer qu’elle ressentait bien quelque chose pour lui ou bien encore parce qu’elle l’avait repoussé ? il était hors de question que cette Annabella soit sa femme, soit un jour sur le trône à ses côtés et fasse tout simplement partie de sa vie. Surtout qu’il l’agaçait particulièrement à jeter régulièrement des coups d’yeux vers elle, il avait peur qu’elle s’enfuit ? Bien sûr qu’elle ne ferait pas ça, elle n’était pas suffisamment bête pour passer à côté de la chance de sa vie d’être sous les feux de la rampe ! Elle se retint de lui dire quelque chose pour qu’il la regarde, elle et personne d’autre mais se mordit la lèvre pour se retenir. Hors de question alors qu’il voit des signes cachés dans ce qu’elle pouvait bien dire, déjà qu’il était ravi sans doute de la voir réagir de cette façon…
Puis elle délivra sa litanie sur le fait qu’il cherchait la femme idéale, d’après ses dires. Il se rapprocha soudainement d’elle et son cœur se mit à battre plus rapidement. Des questions fusèrent dans sa tête, est-ce qu’il allait l’embrasser ? si oui, comment devait-elle réagir ? Ou plutôt, comment avait-elle envie de réagir ? Elle leva les yeux vers lui et ne put s’empêcher de trouver les siens très troublants et profonds. Elle avait l’impression de pouvoir s’y plonger des heures sans jamais en trouver la sortie. Si jamais elle eût envie de la trouver cela dit. « Comment est-ce que je suis censé agir quand la femme que je veux ne veux pas de moi Apollinaria ? » Elle sentit son souffle tout près d’elle et cela affola encore son cœur. Elle avait bien entendu alors, c’était la confirmation de tout ce qui venait de se passer, comme si elle avait encore besoin d’être rassurée et assurée sur ce qu’il pouvait bien ressentir avant de dire ou de faire quoi que ce soit. Comme une assurance que tout ne s’éteindrait pas au réveil… « J’ai toujours été honnête avec toi… » C’est alors qu’elle sentit qu’il avait s’approcher encore. Etre plus près incluait forcément un nouveau baiser et elle était pratiquement sûre qu’elle ne serait pas capable de le repousser. Il était impossible de refuser cela. Mais il ne le fit pas car Annabella s’approcha d’eux et, tout en posant une main sur l’épaule du jeune homme, elle lui dit qu’elle allait l’attendre en bas. Apollinaria se contenta de lui jeter un regard dédaigneux qui en disait loin sur ce qu’elle pensait de sa petite personne. En brave toutou, Nathan hocha la tête avant de daigner à nouveau poser son regard sur la Luxembourgeoise qui remit ses cheveux en place, doucement, pour se donner une contenance. « Alors dis-moi, Apo, qu’est-ce que je suis censé faire maintenant ? » Agacée par le petit numéro de la danoise, elle se retint de lui répondre qu’il devait sûrement faire dans la minute ce qu’elle lui demandait. « Parce qu'il va falloir que tu te fasses à l’idée que si tu ne veux pas de moi, alors je vais bien être obligé de me trouver une princesse du genre d’Annabella pour devenir ma femme un jour ou l’autre.. » Et il se tourna pour partir. Est-ce qu’il était sérieux ? Il comptait la laisser plantée là avec ce genre de phrases à deux sous ? « Nate ! » l’appela-t-elle pour qu’il se retourne à nouveau, tout en se rendant compte qu’elle l’avait toujours appelée Nathan et non Nate, sorte de diminutif dont elle ignorait si on l’affublait quelques fois. « Tu devrais peut-être dire à cette charmante Annabella, avant qu’elle n’appelle son couturier et toute la presse, que tu es déjà fiancé. » Sans se rendre compte de ce qu’elle venait d’assurer clairement, soit leurs fiançailles officieuses, elle continua, incapable de s’arrêter alors qu’elle marchait vers lui tout en reprenant « Ca peut être un bon sujet de première conversation. Ah non, j’oubliais, le premier c’était quand tu l’as demandée en mariage. Très romantique d’ailleurs, je note. » Elle se planta devant Nathan et croisa les bras. Elle ne bougerait pas d’ici tant que tout ça ne serait pas mis au clair. « Tu ne vas pas l’épouser. Ni elle ni une autre. »
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Sam 8 Déc - 22:16
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
Décidément, Apollinaria me faisait vraiment faire n’importe quoi. Je crois que j’aurais fait n’importe quoi pour attirer son attention. Pour essayer de comprendre une bonne fois pour toute ce qui se passait entre elle et moi. Elle avait beau le nier, je le savais : tous ses baisers n’avaient pas été le fruit du hasard, tout ce qui s’était passé lors de cette soirée chez moi, et la manière qu’elle avait eu de me regarder encore quelques minutes plus tôt dans cette petite pièce près de la réception, cette manière qu’elle avait eu rien que de me parler, de me caresser la joue doucement avant d’y déposer un doux baiser. Ca n’était pas la Apollinaria que j’avais toujours connu, certainement pas. La Apollinaria que j’avais toujours connu était énervante, joueuse (mais dans le mauvais sens du terme), agaçante, hautaine : la Apo que j’avais toujours connu était vraiment le genre de personne qui m’agaçait au plus haut point. Certainement pas le genre de femme que j’avais envie d’épouser, ou même le genre de femme avec qui je voudrais avoir une relation, qu’elle soit durable ou uniquement le temps d’une nuit. Et je crois que les sentiments que j’avais toujours eu pour elle, au plus profond de mon être, s’étaient réveillés quand j’avais découvert la vraie Apo. Celle qui était attentive et que j’avais découvert lorsque je m’étais brûlé ma main en sortant le plat que je nous avais préparé du four. La Apo qui m’avait assurée, un petit sourire sur les lèvres entre deux baisers qu’elle ne ressentait rien à ce moment même et que je la laissais totalement indifférente. Celle qui m’avait embrassée d’elle-même, qui avait prolongée chacun de mes baisers et qui m’avait fait croire, pendant un court instant, qu’elle avait eu envie de moi. Je crois, que j’étais tombé fou amoureux de cette Apollinaria là. Et aujourd’hui, je me sentais totalement désarmé face à elle, presque même désespéré depuis qu’elle m’avait dit clairement qu’elle ne voulait pas de moi au début de la réception tout à l’heure.
Alors je faisais tout ce que je pouvais pour la faire regretter, tout ce que je pouvais pour essayer de tourner la page même. J’étais prêt à épouser la première princesse venue pour pouvoir m’éviter de devoir la voir tous les jours, car je savais que ça ferait beaucoup trop mal. J’avais déjà vécu ça une fois, lorsque mon frère l’avait eu et je n’étais pas prêt à recommencer. Je ne voulais pas être encore la quatrième roue du carrosse, et me retrouver célibataire et la voir tomber amoureuse d’un autre. De toute façon, j’étais maintenant persuadé que je n’avais pas d’autre choix que de devoir me marier uniquement par principe, et non pas par amour. Parce que c’était pour elle que j’avais des sentiments, et je n’aurais pas le droit de l’avoir, ça, je l’avais parfaitement compris à présent. J’avais joué, et j’avais perdu. Dans un sens, je n’avais aucun regret à avoir, car j’aurais fait tout ce que je pouvais pour pouvoir avoir ma chance. J’essayais alors de faire comprendre à la jeune Luxembourgeoise qu’il fallait bien qu’elle se fasse à l’idée que je doive épouser une princesse un jour ou l’autre puisque j’étais destiné à devenir le chef de mon pays et il me fallait une femme à mes côtés. Et même si j’essayais pour la dernière fois de la faire réagir en lui disant ça, dans un sens, c’était la vérité. Puisqu’Apo ne voulait pas m’épouser, et que je ne voulais certainement pas (ou plus ?) me retrouver marié avec elle, j’allais bien finir par en épouser une autre un jour ou l’autre. Et je ne savais pas trop si c’était l’idée que je sois marié avec Annabella ou avec n’importe quelle autre femme qui la dérangeait.
Ce qui était certain, c’était que la jeune femme était agacée, et je commençais à l’être aussi. Je finis alors par tourner les talons, me dirigeant vers la porte de la cage d’escalier pour descendre rejoindre la réception quand Apollinaria m’interpella, « Nate ! » J’haussais les sourcils, étonné de un, qu’elle m’interpelle alors que j’étais persuadé que tout avait été dit, et de deux, par la manière dont elle m’avait fait. Depuis quand m’appelait-elle Nate ? Peu de personne me donnaient des surnoms, à part Zoé, Nora ou même Clyde. Mais certainement pas Apollinaria ! Je me tournais alors vers la princesse, les bras croisés alors qu’elle s’approchait de moi. « Qu’est-ce qu’il y a encore ? », demandais-je, définitivement agacé par tout ça. J’avais juste envie de rentrer, de dire au revoir à ma mère et de disparaître chez moi pour passer la soirée à faire tout sauf rendre hommage à mon frère. « Tu devrais peut-être dire à cette charmante Annabella, avant qu’elle n’appelle son couturier et toute la presse, que tu es déjà fiancé. » Je décroisais les bras, la regardant, la bouche bée. Mais qu’est-ce qu’elle était en train de me faire là ? J’avais juste envie de partir, furieux, mais elle avait fait en sorte de se mettre devant moi pour m’empêcher d’avoir accès à la cage d’escaliers. « Pardon ? », demandais-je en commençant à perdre patience. Alors là, je ne comprenais vraiment plus rien. « Ca peut être un bon sujet de première conversation. Ah non, j’oubliais, le premier c’était quand tu l’as demandée en mariage. Très romantique d’ailleurs, je note. »Je fronçais les sourcils et je croisais à nouveau les bras devant mon torse, soupirant d’agacement. « Tu ne vas pas l’épouser. Ni elle ni une autre. » Je la regardais en défronçant les sourcils : ni elle, ni une autre ? Cette dernière phrase venait de la trahir pour de bon. Et je ne savais pas si j’avais envie d’être heureux, alors d’être encore plus en colère, car je ne savais pas vraiment comment je devais l’interpréter. « Ni elle ni une autre ? », répétais-je en faisant un pas vers la jeune princesse, les bras toujours croisés. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres et j’ajoutais, « Qui alors ? », demandais-je calmement avant de décroiser les bras, faisant un deuxième pas vers elle. Je me trouvais plus qu’à quelques centimètres d’elle et un léger vent souffla alors, ébouriffant ses cheveux doucement. Je levais la main pour remettre une mèche derrière son oreille et je me penchais vers elle, arrêtant mes lèvres à quelques millimètres des siennes. « Toi, c’est ça ? », chuchotais-je contre ses lèvres. Je glissais doucement mes mains sur ses hanches et je murmurais, toujours presque contre ses lèvres, « Tu m’énerves Apollinaria…ça m’rends dingue…quand j’te dis que ce que je veux c’est toi, tu veux pas…et quand j’me décide à trouver une autre princesse avec qui me marier pour faire plaisir à mes parents et pour pas que tu ais à être cette princesse…tu ne veux pas non plus… » Gardant mes mains sur ses hanches, je reculais légèrement le visage pour éloigner nos lèvres et la regarder alors que mon cœur tambourinait dans ma poitrine tellement fort que j’avais peur qu’elle l’entende. J’ajoutais alors dans un murmure, « Dis-moi Apo, qu’est-ce que tu veux à la fin ? »
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Ven 21 Déc - 14:08
C’était du n’importe quoi. Pourquoi se comportait-elle ainsi ? Pourquoi est-ce qu’elle avait l’impression d’avoir quinze ans à nouveau et d’agir comme une gamine timide qui ne savait pas comme être avec le gars qui l’attirait. Parce qu’il fallait ouvrir les yeux et accepter une réalité, Nathan lui plaisait, énormément même. C’était un fait, le problème était dorénavant de savoir ce qu’elle faisait de ça. Plusieurs hypothèses se présentaient à elle et aucune ne lui plaisait vraiment. Elle pouvait le laisser se marier avec cette princesse ou une autre qui serait assez cupide pour vouloir s’asseoir sur un trône sans rien ressentir pour son mari. Ceci n’était pas réellement une proposition, c’était tout simplement inenvisageable. Apollinaria ne pouvait pas laisser passer ça, elle le sentait au plus profond d’elle et savait qu’elle ne le supporterait pas. Si c’était ainsi, elle pouvait très bien alors lui avouer qu’elle ressentait quelque chose pour lui. Mais c’était dangereux et beaucoup trop compliqué à mettre en place. Est-ce que ça voulait dire qu’ils devaient se marier ? Elle ne voulait pas de ça. Que pouvait-elle faire sinon ? Ils ne pouvaient certainement pas se contenter d’être amis, ils n’avaient jamais réussi alors pourquoi réussiraient-ils maintenant après tout ce qui s’était passé entre eux ? Non, ça n’était pas envisageable non plus. Il ne lui restait plus de choix et elle n’avait toujours pas pris de décision. Pourtant, il allait falloir qu’elle en prenne une. Elle avait déjà rayé la première proposition en rappelant Nathan. Elle aurait pu le laisser partir retrouver cette Annabella, mais c’était plus fort qu’elle. A croire que l’adage « Fuis-moi je te suis » était fait pour elle… Elle savait depuis longtemps qu’elle fonctionnait sur ce principe mais cela ne fit que lui confirmer. Alors qu’il lui avait avoué qu’il était capable de l’attendre qu’elle soit prête (mais prête à quoi, à l’aimer ou à oublier Alexandr ?), elle avait ressenti le besoin impérieux de s’enfuir le plus possible de lui. Mais maintenant qu’il lui montrait qu’il voulait tourner la page et convoler en justes noces avec la première princesse trouvée, elle ne pouvait s’empêcher de sentir au fond de son cœur comme un pincement qui lui intimait de ne pas le laisser partir. Le laisser partir aurait été synonyme de fin complète de ce qu’il était en vivre. Bien qu’elle ne sache toujours pas où elle en était et ce qui se passait entre eux deux, elle était bien certaine qu’elle ne pouvait et ne voulait pas le laisser partir en se méprenant sur ce qu’elle ressentait. Elle ne jouait plus, c’était devenu brusquement extrêmement sérieux. Elle avait l’impression qu’il ne fallait pas qu’il s’en aille trop loin d’elle, qu’il ne descende pas pour retourner à la soirée. Elle aurait fait à peu près n’importe quoi à ce moment précis pour l’en empêcher. Quitte à un peu trop se dévoiler. Dangereux mais impérieux.
Apollinaria réussit à le faire s’arrêter et se posta devant lui, l’empêchant de s’en aller. Elle croisa les bras et lui assura avec aplomb qu’il n’allait pas épouser cette Annabella ou qui que ce soit d’autre. Elle le fixa dans les yeux et attendit qu’il réagisse. Elle venait de faire un pas qu’elle considérait comme énorme, à lui de s’en rendre compte et d’agir en conséquence. Il parut surpris et répéta ce qu’elle venait de dire, s’approchant lentement d’elle. Alors qu’un sourire venait prendre place sur ses lèvres, Apollinaria regretta immédiatement ce qu’elle venait de dire. Il avait réussi son coup, il lui avait fait avouer à demi-mot ce qu’elle ressentait et elle s’en voulait d’avoir succombé de cette façon, si stupide. Pourtant, elle ne bougea pas et le regarda s’approcher encore d’elle tandis qu’il demandait doucement « Qui alors ? » Elle ne dit mot et se contenta de le regarder dans les yeux avec intensité. C’était comme si ses jambes ne lui appartenaient plus et qu’elle était incapable de les faire bouger pour qu’elles l’entrainent loin d’ici. Ca commençait à devenir extrêmement dangereux pour elle ce qui se passait là. Malgré tout, elle ne bougeait pas d’un pouce et se bornait à le regarder et à attendre. Son cœur se mit à battre de plus en plus fort tandis qu’une bourrasque de vent ébouriffa ses cheveux. La main de Nathan s’approcha et lui remit sa mèche impatiente derrière l’oreille. Une fois de plus, il se pencha vers elle dans le geste de l’embrasser mais il s’arrêta à quelques millimètres de ses lèvres. Elle savait qu’en levant un peu le menton, elle pouvait permettre à leurs lèvres de se rencontrer. Mais ça aussi, elle en était incapable. C’était comme s’il avait réussi à l’hypnotiser. Elle était devenue le serpent que le charmeur parvenait à en faire n’importe quoi. « Toi, c’est ça ? » demanda-t-il, toujours aussi prêt d’elle. Elle sentait son parfum, son odeur si particulière qu’elle avait senti pour la première fois lors de leur dîner et qui lui paraissait pour autant si identifiable et si personnelle. Il glissa ses mains sur ses hanches tandis que la jeune brune défit ses bras, permettant ainsi à leurs corps de se rapprocher encore. A ce moment-là, elle ne parvenait à n’avoir qu’une seule question en tête : allait-il l’embrasser. Elle ne pensait pas à tout contrôler, à savoir si quelqu’un pouvait les voir, à se retenir pendant la fête en l’honneur d’Alexandr. Non, tout cela était dépassé. « Tu m’énerves Apollinaria…ça m’rends dingue…quand j’te dis que ce que je veux c’est toi, tu veux pas…et quand j’me décide à trouver une autre princesse avec qui me marier pour faire plaisir à mes parents et pour pas que tu ais à être cette princesse…tu ne veux pas non plus… » Un léger sourire prit place sur les lèvres de la jeune femme. Et elle parvint à retrouver les idées claires pendant qu’il se détachait un peu d’elle en lui répondant dans un soupir, sourire en coin, « Tu ne connais pas l’adage qui dit « fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis » ? »
Elle n’avait pas planifié qu’ils en seraient un jour là mais le fait était que c’était arrivé et qu’elle devait prendre une décision, rapidement. Elle le savait mais savait également que c’était impossible d’en prendre une bonne. Surtout quand on est serrée dans des bras. L’esprit est forcément annihilé quand la personne qui vous demande de faire un choix a posé ses mains sur vos hanches. Bien qu’en temps normal, ça ne l’aurait pas gênée de repousser le pauvre gars qui osait penser qu’il était possible d’envisager quelque chose entre eux, tout était différent là. « Dis-moi Apo, qu’est-ce que tu veux à la fin ? » c’était une très bonne question, une très très bonne. Apollinaria passa rapidement sa langue sur ses lèvres avant de poser une main sur le torse de Nathan et l’autre dans son dos. Elle ne perdit pas de vue ses yeux et répondit doucement « Je ne sais pas. Je n’en sais rien, mais ce dont je suis sûre c’est… que je ne peux pas te laisser te pavaner avec une autre. » Elle déglutit et passa la tête. Ce qu’elle était en train de faire lui demandait beaucoup de courage et de force. Elle n’était certainement pas habituée à ce genre de situation et aurait tellement aimé avoir un manuel pour savoir comment se comporter. Mais ce n’était pas le cas alors elle reprit, le regard fixé sur la main qu’elle avait posé sur le torse du jeune homme. « J’ai été sincère tout à l’heure. Je ne crois pas être celle qu’il te faut mais… le problème est que… ça ne change rien au fait que je ne peux pas envisager que tu te maries avec elle, ou une autre. » Elle se mordit la lèvre et ajouta précipitamment sans oser lever les yeux « Je sais que c’est un peu bizarre… »
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Ven 21 Déc - 21:53
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
Tout ça commençait à devenir sérieusement trop compliqué. Déjà que notre relation n’aurait pas été simple au vue de notre passé commun, mais j’avais l’impression que nous nous compliquions la vie encore plus, et ça n’aidait pas trop à se tirer de là. C’est vrai, pourquoi étions-nous incapable de juste…nous laisser aller ? C’est vrai qu’il y avait Alexandr et tout ça, mais… pourquoi penser à tout ça maintenant ? Ne dit-on pas que les premiers mois d’une relation sont les meilleurs car on ne pense à rien d’autre qu’au fait qu’on est bien avec l’autre personne. On est censé être sur un petit nuage et ne penser ni au passé, ni à l’avenir de la relation. Juste…au présent. C’était ce qui s’était passé l’autre soir chez moi, et c’est pour ça que ça avait été aussi loin, j’en étais persuadé. Et je crois que j’aurais donné n’importe quoi pour que ça puisse se reproduire. Plus je m’approchais d’elle, plus l’appel de ses lèvres devenait insupportable. Mais je ne devais pas perdre pieds. Je devais comprendre. Quand je lui disais qu’elle était celle que je voulais, elle me disait que c’était impossible, et lorsque j’essayais de trouver une solution, elle se mettait en colère, m’affirmant que ni Annabella, ni une autre ne m’épousera. J’avais la désagréable sensation que nous tournions en rond, continuellement. Et je commençais à être fatigué de cette situation. Car si ça l’amusait de jouer, très bien. J’aimais jouer aussi, mais ma patience avait des limites. Et elle commençait à la franchir dangereusement. Car même si j’étais joueur, j’étais sincère quand je parlais d’attirance et de sentiments à son égard, et je commençais à avoir peur, me disant que tout ça n’était peut-être pas sincère de sa part. Enfin, peut-être que je l’attirais, mais ça en restait très certainement là. J’avais toujours promis à mes proches, à Nora et à Zoé que j’avais tourné la page Apollinaria, que je ne ressentais plus rien pour elle, et aujourd’hui que mes sentiments revenaient à la surface, j’avais peur de souffrir à nouveau. Car j’en avais bavé quand Alex et elle s’étaient mis ensemble, mine de rien. Et je ne souhaitais cette souffrance à personne, vraiment.
Alors que je me reculais un peu pour prendre mes distance, un léger sourire se dessina sur son visage. Un sourire…presque amusé, ce qui me surprit car elle passait d’être folle de rage à cause de toute cette histoire avec la princesse du Danemark, à ce petit sourire qui avait eu le don de m’exaspérer tellement pendant des années et que j’avais détesté plus que tout au monde. « Tu ne connais pas l’adage qui dit « fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis » ? » Je levais les yeux au ciel en secouant légèrement la tête, posant mes mains sur mes hanches en la regardant. C’est vrai que nous étions un peu l’image même de cet adage, mais ça ne m’amusait pas. Ça ne m’amusait plus. Alors je lui demandais ce qu’elle voulait précisément. Car je commençais à perdre la tête avec son petit manège. En tout cas, ce dont j’étais sûr, c’était que Apollinaria savait faire tourner la tête des hommes si elle en avait envie. Je ne la quittais pas des yeux, même si je sentais sa main se poser sur mon torse doucement, et mon cœur se mit à tambouriner violement dans ma poitrine. « Je ne sais pas. Je n’en sais rien, mais ce dont je suis sûre c’est… que je ne peux pas te laisser te pavaner avec une autre. » Je baissais mes yeux quelques secondes, puis, je remontais mon regard vers elle alors qu’elle fixait sa main toujours posée sur mon torse. « J’ai été sincère tout à l’heure. Je ne crois pas être celle qu’il te faut mais… le problème est que… ça ne change rien au fait que je ne peux pas envisager que tu te maries avec elle, ou une autre. » Je me mordais la lèvre, continuant de la fixer du regard. Elle semblait vraiment perdue, et ça me rassurait qu’elle m’assure qu’elle était sincère. Bon, elle était sincère quand elle pensait ne pas être fait pour moi…mais elle était certainement sincère pour le reste aussi.
Je restais silencieux, me contentant de la regarder et il y avait tellement de choses qui me passaient par la tête. J’avais juste envie de la rendre un peu heureuse, de la faire sourire comme l’autre fois. J’étais persuadé que si elle me laissait faire, elle y verrait plus clair. Car il n’y aurait plus la frustration de savoir ce qui se passerait si nous laissions nos désirs prendre le dessus. « Je sais que c’est un peu bizarre… » Je secouais la tête doucement, et je me décidais de bouger, glissant mon index calmement sous son menton pour lui soulever la tête afin qu’elle me regarde. Je souris légèrement et je murmurais, « Je comprends… » J’haussais les épaules et je lâchais son menton pour passer ma main sur la sienne au niveau de mon torse, avant d’entremêler mes doigts avec les siens. « Et si…on oubliait juste…le passé, et l’avenir… ? » Je remontais mon regard vers elle et j’ajoutais, « Si on se contentait…du présent pendant…quelques jours…quelques semaines pour voir ce que ça donne avant de déclarer qu’on est fait l’un pour l’autre.. ? » Je lâchais sa main pour la poser sur sa hanche je me penchais pour attraper ses lèvres doucement, sans prévenir. Si tout à l’heure je m’étais fait désirer, à ce moment même, je ne pouvais plus tenir et je ne voulais pas passer la chance de pouvoir y gouter à nouveau. Je passais ma deuxième main libre sur sa joue, m’approchant un peu plus d’elle en continuant le baiser jusqu’à séparer nos lèvres et murmurer, « Viens…on part d’ici...et on va où tu veux.. dans un vieux bar de Brooklyn, là où personne nous reconnaitra… » Je souris légèrement et je la regardais, attendant une réponse de sa part. Apollinaria était en général une personne très raisonnable et je n’étais pas sûr qu’elle voudrait me suivre sur ce coup là. Mais qui sait, peut-être qu’elle pourrait m’étonner…
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Sam 22 Déc - 12:57
Apollinaria ne savait plus très bien quoi penser de tout ça. Ça lui paraissait si irréel et incompréhensible qu’elle en perdait pied, ce qu’elle détestait par-dessus tout. Elle contrôlait tout dans sa vie, jusqu’aux gens qu’elle fréquentait. Il ne fallait pas qu’arrive quelque chose qu’elle n’avait pas prévu ou anticipé. Or, ce qui arrivait en ce moment était l’archétype même de la surprise. C’était même tellement soudain et brusque qu’elle en arrivait à douter un peu de la véracité de ce qu’ils étaient en train de vivre. C’est vrai, après tout, ils se sont toujours détestés et, du jour au lendemain, il l’embrassait ? C’était extrêmement étrange mais elle ne parvenait pas se dire qu’il faisait tout cela exprès dans un but quelconque, de lui nuire par exemple. Elle avait toujours entendu, Alexandr le premier, les gens lui dire à quel point Nathan était sincère et honnête. Mais après tout, c’était son frère, peut-être ne se rendait-il pas compte ? Malgré toutes ces pensées qui l’assaillissaient, elle ne réussissait pas à prendre de décision entre prendre les jambes à son coup et rester. C’était plutôt son corps qui prenait la décision à sa place en l’intimant de ne pas bouger. Et elle avait l’impression d’être pendue à la décision du jeune homme de l’embrasser ou non. Il avait vraisemblablement pris le parti de la faire languir un peu, puisqu’il joua quelque peu avec le feu. Elle avait la désagréable sensation d’être au bord d’un précipice dont elle ne voyait pas le fond. La question était de savoir si elle avait envie de sauter, oui ou non. Et elle devait avouer que ça ne la tentait pas vraiment. Elle voulait savoir où elle mettait les pieds, ce qui arriverait, ce qui passerait. C’était impossible bien sûr, mais elle sentait peu à peu une sorte de peur incontrôlable prendre possession d’elle. Qu’est-ce qu’ils faisaient, est-ce qu’au moins ils le savaient ? Pourquoi est-ce qu’ils n’étaient pas deux simples personnes qui n’auraient pas besoin de rejouer Roméo et Juliette ? Tout de suite, elle écarta cette idée de sa tête. Elle n’avait jamais regretté sa vie et la trouvait parfaitement à son goût. Elle aimait être princesse, avoir à se rendre dans les soirées mondaines, serrer des mains en souriant. Ca peut paraître étrange et il lui semblait qu’elle était l’extrême opposé de Nathan sur ce point-là, mais elle aimait sa vie, sa famille et ne pouvait imaginer vivre dans le corps d’une new-yorkaise lambda. Apollinaria avait ce côté très fier de sa condition qu’elle ne retrouvait absolument pas chez Nathan. Sans doute que si elle continuait ainsi, elle trouverait de nombreuses choses qu’ils n’ont pas en commun. Mais ce n’était certainement pas le moment de penser à se compliquer la vie et d’imaginer ce qu’ils pourraient donner ensemble…
Au fur et à mesure que la jeune femme ouvrait son cœur à Nathan, elle sentait sa poitrine se serrer. Elle avait l’impression d’être totalement inutile et ridicule dans cette position et n’avait alors qu’une envie, que tout ça se finisse. Peu importait la façon dont ça se terminerait, il allait falloir qu’ils terminent cette comédie, qu’ils trouvent une solution parce que ça faisait longtemps qu’ils étaient partis de la soirée et que les gens allaient peut-être commencer à se poser des questions. Après tout, ils faisaient partie de la famille la plus proche d’Alexandr et ne pouvaient pas se permettre de disparaître ainsi. Apollinaria lui avoua que c’était un peu bizarre, ce qui n’était pas sans dire, alors qu’il lui faisait relever le menton. Ses yeux rencontrèrent de nouveau ceux du jeune homme et cela ne l’aida pas à se concentrer. Ca devenait effectivement de plus en plus étrange, notamment cette sensation qui ne la quittait plus désormais et qu’elle pensait ne jamais pouvoir ressentir face à son beau-frère, enfin ex beau-frère. Elle attendait qu’il reprenne la parole et qu’il dise enfin quelque chose, n’importe quoi mais quelque chose. « je comprends » déclara-t-il, enfin. Sans doute que ça devait être étrange également pour lui mais elle doutait qu’il comprenne vraiment ce qu’elle ressentait puisqu’elle-même ne parvenait pas à trouver les mots justes. Il entremêla leurs doigts ensemble et le regard d’Apollinaria fut attiré par cette nouvelle proximité qui était loin d’être désagréable. « Et si… on oubliait juste… le passé, et l’avenir… ? » Elle déglutit difficilement. S’il savait à quel point c’était compliqué ce qu’il lui demandait là ! Elle n’arrivait jamais à s’empêcher de penser et à vivre le moment présent sans mettre des mots dessus, l’expliciter, le tourner dans tous les sens, envisager ce qui pourrait se passer, le mettre en lumière avec quelque chose de passé… Il lui demandait quelque chose qu’elle n’était pas capable de fournir. « Si on se contentait… du présent pendant… quelques jours… quelques semaines pour voir ce que ça donne avant de déclarer qu’on est fait l’un pour l’autre… ? » Elle leva son regard et sonda celui de Nathan, histoire de voir s’il était sérieux ou non. Il le semblait et c’est ce qui lui faisait précisément peur. Elle avait la désagréable sensation que, si elle acceptait ce qu’il lui proposait, elle ne pourrait jamais faire marche arrière et qu’elle s’engagerait dans quelque chose de sérieux, de stable et quelque part… d’officiel. Alors qu’elle réfléchissait à toute vitesse à ce qu’elle pourrait bien répondre à cela, il l’embrassa, sans prévenir. Cela eût pour effet de stopper net toutes ses réflexions. C’était un baiser très doux qu’elle lui rendit, profitant un instant de l’instant présent, comme il l’avait proposé plus tôt. Chaque contact que Nathan créait avec elle la faisait frémir et apprécier cette nouvelle proximité. Malheureusement, à un moment, il rompit le contact de leurs lèvres et elle revint à la réalité quand il lui proposa dans un murmure « Viens… on part d’ici…et on va où tu veux… dans un vieux bar de Brooklyn, là où personne nous reconnaitre… » La jeune brune eut un petit sourire. S’il la connaissait vraiment, il saurait que l’endroit qu’elle aurait choisi n’aurait jamais été un vieux bar de Brooklyn où elle n’avait pratiquement jamais mis les pieds. Ce n’était pas dans ce genre d’endroits qu’elle se sentait bien. Elle se détacha un peu de lui et posa une main sur sa joue avant de la caresser, doucement. Elle se mordit la lèvre avant de répondre, enfin « On ne peut pas partir comme ça, surtout maintenant… » Apollinaria était la voie de la raison en quelque sorte et elle savait qu’elle ne pouvait pas partir de la fête donnée en l’honneur de son défunt mari pour aller dans un bar de Brooklyn avec le frère de ce mari. Ça, jamais. Elle retira sa main et se défit de l’emprise de Nathan tout en ne perdant pas le contact visuel avec lui. Elle savait qu’elle devait prendre une décision, maintenant. « Je suis désolée mais… on a des obligations qui passent avant… Je ne peux pas faire ça alors qu’on célèbre… » Elle s’arrêta en plein dans sa phrase, se rendant compte qu’elle allait mentionner Alexandr, ce qui n’était certainement pas une bonne idée dans ce genre de situation. Elle avait l’impression de le tromper en quelque sorte et qu’il était là, vivant, dans la pièce d’à côté, à l’attendre. Bien sûr, elle savait que c’était faux et qu’il était mort depuis trois ans maintenant mais son deuil n’était apparemment pas terminé… Elle se détourna, prête à retourner en bas puis, soudainement, elle fit volte-face et s’approcha de nouveau de Nathan. Elle passa rapidement ses bras de part et d’autre de la tête du jeune homme avant de l’embrasser. Elle fit durer le baiser avant de séparer leurs lèvres et de murmurer « Demain, 20h. Je ne tolèrerai aucun retard. » Elle eut un petit sourire avant d’attraper ses lèvres une nouvelle fois, légèrement et rapidement avant de se défaire de ses bras.
Sujet: Re: APOLLINARIA & NATHAN ϟ where there is desire there is gonna be a flame Sam 22 Déc - 14:13
❝Where there is desire there is gonna be a flame Where there is a flame someone's bound to get burned But just because itburns doesn't mean you're gonna die You got to get up and try❞
Je savais qu’Apollinaria allait se défiler. Et je pouvais comprendre, dans un sens. C’est vrai, nous étions à une réception donnée en l’honneur de son défunt mari, en l’honneur de mon frère. Mais est-ce que ce genre de soirées superficielles valaient vraiment la peine d’être organisées ? Je n’en étais pas tellement sur. Je n’avais pas besoin de mettre un beau costume et de venir ici avec un faux sourire sur les lèvres pour penser à mon frère tous les jours. Quoi que je fasse, il était toujours là. Quoi que je pense, j’arrivais à relier un évènement avec ce qu’il m’avait déjà dit. Alexandr était quelqu’un de tellement posé, de tellement…sage, maintenant que j’y repensais. Il avait joué son rôle de grand frère à la perfection. Il m’avait appris tellement de choses, et j’aurai voulu qu’il puisse m’en apprendre d’avantage. Il n’y avait pas un jour où je n’avais pas envie de pleurer en pensant à lui. Beaucoup de personnes pensaient que j’avais été peu sensible à sa disparition parce que je n’avais jamais montré à quel point celle-ci m’avait touchée. Je n’étais pas le genre d’homme à aimer mettre ses sentiments sur la table, à parler franchement à quelqu’un de ce que je pensais du plus profond de mon être. Je ne voulais absolument pas être irrespectueux envers mon frère en embrassant Apollinaria sur le toit de cet immeuble. Je ne faisais que suivre le conseil qu’il m’avait donné trois ans plus tôt. Si je la voulais, il fallait que je me bouge et que je prenne les choses en mains. Je savais que ça allait s’annoncer difficile et que nous allions devoir franchir plusieurs obstacles, mais j’étais persuadé que si nous y arriverions, nous pourrions être bien ensemble. Et quand bien même si nous n’étions pas fait pour être ensemble jusqu’à ce que la mort nous sépares : je voulais juste profiter de l’instant présent. Et quand je lui demandais de ne plus penser à l’avenir, ni au passé lorsqu’elle était avec moi, afin de voir ce que ça pouvait donner elle et moi, ça n’était pas pour pouvoir officialiser notre relation. En fait, j’aurai aimé que l’on puisse se voir, à des endroits où ne nous risquions pas de nous afficher. Des endroits où nous pourrions nous voir sans être suivit par des paparazzis indiscrets qui n’hésiteraient pas à dévoiler notre relation au grand jour. Je ne voulais pas faire ce plaisir à ma mère car je n’imaginais que trop bien la réaction qu’elle pourrait avoir en lisant ce genre d’article.
Je souris un peu plus quand je vis celui d’Apollinaria. C’était ce sourire. Celui qui avait déjà apparu sur ses lèvres au diner chez moi. Là où tout avait commencé, en fait. Et je me sentais tellement fier d’avoir réussi à la faire sourire comme ça à nouveau. Je la regardais se détacher doucement de mon emprise, passant sa main froide sur ma joue, me faisant frémir. Je fermais les yeux quelques secondes, juste le temps de profiter de cette caresse alors qu’elle répondit, « On ne peut pas partir comme ça, surtout maintenant… » Je souris légèrement, je m’attendais à ce genre de réponse et dans un sens, je pouvais comprendre même si j’étais déçu. Parce que je préférais mille fois plus partir d’ici et me retrouver dans un endroit miteux, mais être avec qu’elle plutôt que de rester encore des heures dans cette soirée. Pour ça, nous étions bien différents elle et moi. Si elle aimait ce genre de réception, je détestais ça. D’habitude, j’avais Nora pour me retenir de faire des bêtises et pour me tenir compagnie, mais elle n’avait pas pu se libérer pour ce soir. Je soupirais et j’ouvrais les yeux pour la regarder, ne sachant même pas quoi répondre à ça. De toute façon, je présumais que je n’avais pas tellement le choix. « Je suis désolée mais… on a des obligations qui passent avant… Je ne peux pas faire ça alors qu’on célèbre… » Je me mordais la lèvre, et je baissais rapidement mon regard, soudain envahit par la honte. J’avais presque l’impression de piquer la femme de mon frère à celui-ci. Et même si ça n’était pas totalement la vérité, c’était une sensation vraiment bizarre. « Tu as raison », me contentais-je de dire en haussant les épaules. Je lui lançais un simple petit sourire, qui disparut presque d’un coup lorsque je la vis tourner les talons pour retourner à la soirée. Alors…c’était tout ? Toute cette discussion pour ça ? Au final, nous n’avions pas avancé d’un pouce ! J’allais me préparer à me tourner pour regarder le paysage quelques secondes avant de retourner à la réception quand tout à coup, à ma plus grande surprise, elle se tourna de nouveau vers moi et s’approcha, passant ses bras sur mes épaules pour attraper mes lèvres. Je la laissais faire, enroulant mes bras autour d’elle en prolongeant le baiser le plus possible, presque soulagé qu’elle ne s’en aille pas comme ça, surtout que la soirée allait certainement être longue et ennuyeuse et que nous allions devoir nous contenter de quelques regards lointains l’un envers l’autre pour éviter d’éveiller les soupçons. Je gardais les yeux fermés lorsqu’elle stoppa le baiser, et je souris bêtement en l’entendant me dire, « Demain, 20h. Je ne tolèrerai aucun retard. » J’hochais la tête et je la laissais m’embrasser une deuxième fois, rapidement avant de se défaire de notre étreinte. « Demain…vingt heure… » Je souris et je la lâchais complètement, ajoutant, « Je ne suis jamais en retard, t’en fais pas pour ça… » Je lui adressais un dernier sourire avant de la laisser filer. Je restais sur le toit alors plusieurs longues minutes, avant de me décider d’aller rejoindre la soirée à mon tour.