Apollinaria répondait avec habilité et sans entendre ce que disait son interlocutrice depuis dix bonnes minutes. Malgré tout, le sourire était vissé à ses lèvres et rien ne transparaissait. Encore une fois elle remercia mentalement ses parents adoptifs d'avoir savamment fabriqué son caractère et son éducation. Ils avaient toujours été à cheval sur le politesse et la courtoisie tandis que sa mère ajoutait toujours que ça n'était pas pour cela qu'on s'intéressait forcément à tout ce que nous disait les autres personnes présentes autour de soi. On n'écoutait que si ça pouvait être intéressant ou qu'on se trouvait dans un endroit autre qu'un brunch, un gala ou tout réception mondaine car les gens les plus intéressants n'étaient pas toujours ceux que l'on croyait. Et pour cela, Apollinaria le savait mieux que quiconque. Elle s'en était rendu compte depuis le temps qu'elle déambulait dans ce genre de soirées. Ses parents adoptifs l'emmenaient régulièrement avec eux car ils avaient remarqué l'effet qu'elle produisait sur les gens et, surtout, qu'elle aimait ça. Elle aimait toujours ça, mais pas ce soir. Elle ne savait même pas à quel gala elle se trouvait, la seule chose dont elle s'était assurée, c'est qu'elle n'aurait pas besoin de faire de discours et donc prendre la parole devant une assemblée aussi rasoir que possible et dont elle ignorait tout. Pour une fois, elle était passée à côté du travail préparatoire de chaque réception, histoire de voir à peu près qui était chacun d'entre eux. Cette fois-ci, c'était passé à côté. Et tout ça à côté de ce maudit Nathan. Même sans être là, ce dont elle s'était également assurée avant de venir, il lui pourrissait la vie. Elle n'arrivait toujours pas à réaliser ce qui s'était passé il y a de ça quelques jours entre eux deux et, surtout, ce qui avait failli se passer. Elle se souvenait pourtant parfaitement de la douceur de ses lèvres contre les siennes et, tandis qu'une partie de son cerveau lui demandait pourquoi elle avait répondu à son baiser, une autre ne souhaitait qu'une chose, retourner frapper chez lui. Malgré tout, c'était toujours la partie du cerveau qui lui intimait de ne rien faire et de ne surtout pas répondre à ses appels qui gagnait. Mais de peu et c'était bien là le problème. Alors qu'il y a encore quelques jours, elle n'aurait jamais imaginé un tel scénario, sa vie se retrouvait comme un mauvais film pour adolescentes.

Néanmoins, elle continua de sourire à son interlocutrice tout en se demandant pourquoi elle s'était visiblement teint les cheveux en blonds, c'était tellement laid et en plus on voyait ses racines. Les femmes feraient tout pour être blonde et la jeune femme n'y voyait pas l'utilité. Finalement, elle réussit par un élégant subterfuge qu'elle oublia aussitôt qu'il fut utilisé à se soustraire à cette conversation dont elle ignorait tout jusqu'au sujet. Elle déambula au milieu des gens, se sentant tellement de trop qu'elle se demanda si elle n'allait pas rentrer plus tôt. Mais elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là et ne pouvait pas partir si tôt sans prendre en compte ce détail. Elle ne voulait certainement pas qu'on dise de la princesse de Luxembourg qu'elle était impolie. Elle était distraite ces derniers temps mais pas jusqu'au point de se ridiculiser en public, ça non. Il n'arriverait pas à lui faire ça. Elle attrapa une coupe de champagne sans savoir quoi en faire avant de se poser près du piano. Elle restait dans ses pensées, sans prendre part à tout ce qui se passait autour d'elle. Soudainement, elle entendit une voix près d'elle qui la fit sursauter « Si je te propose une pelle, tu creuserais ta tombe toi-même ? Parce que tu as l'air de crever d'ennui. » Elle se retourna et se trouva face à Clyde. Sans réfléchir, un grand sourire vint prendre place sur ses lèvres. Elle était ravie de le voir. Lui, au moins, arriverait à la faire sortir de sa léthargie. « Clyde ! » Elle l'enlaça affectueusement. Ca faisait tellement de temps qu'ils s'étaient vus mais c'était toujours comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Elle ne le laissa pas répondre, se rapprochant de lui dans un air de conspiratrice, et murmura « Ne dis rien, je sais, mais je ne crois pas que tu trouveras quelqu'un à ton goût ici... » Dans un dernier sourire, elle se redressa avant d'avaler une gorgée de son champagne. La joie de revoir Clyde commençait à descendre peu à peu et son apathie commençait à refaire surface progressivement.

Apollinaria n'avait pas oublié Clyde mais ce qu'elle avait eu tendance à réfréner, c'était les souvenirs qu'elle avait avec lui. Elle avait été totalement différente quand elle était avec lui et il lui rappelait tellement de choses qu'elle n'était plus dorénavant. Elle avait adopté le mode de vie qui convenait à une personne de son rang alors qu'elle ne le faisait pas quand ça aurait été le plus important. Elle n'était pas comme ça pendant son adolescence, pendant sa relation avec Alexandr, pendant la courte durée de son mariage. Non, elle n'était pas aussi lisse et assagie auparavant mais elle dérivait doucement mais sûrement vers maintenant. Clyde semblait toujours semblable à lui même. En quelques regards et mots, elle se rappela comment il fonctionnait. Il était toujours aussi impertinent, ça se voyait rien qu'à la manière de se déplacer. Le regard de la jeune femme fut attirée vers une dame qui regardait avec un air étrange Clyde. Apollinaria eut immédiatement un petit sourire. Elle ne savait pas ce qu'il lui avait dit, et ne voulait surtout pas le savoir, mais il avait fait de l'effet, elle en était sûre. En voyant à quoi la dame ressemblait, sans vouloir lui faire offense, elle ne paraissait pas du genre du jeune homme. La Luxembourgeoise supposa alors qu'il avait dû lancé une bombe avant de s'en aller d'une pirouette. Etrangement, ça lui faisait plaisir. Quelque chose changeait dans son monde. Quelque chose bougeait parce que quelqu'un lui disait de se pousser. Et elle avait exactement besoin de ça, qu'on vienne les piquer un peu, elle et son monde. Elle ne l'avouerait jamais mais elle était ravie de le voir et qu'il vienne un peu mélanger tout ce gravitait autour d'elle.

Apollinaria supposa qu'il allait rapidement s'ennuyer, elle ne voyait personne, autre qu'elle évidemment, répondre à ses critères habituels. Et elle vit juste puisqu'il lui confirma « Non visiblement pas. Toi non plus d'ailleurs, parce que je ne vois même pas Nathan. » Soudain, elle se raidit. Avait-elle bien entendu ? Non, elle devait se faire des idées, il ne pouvait pas être au courant de ce qui se passait entre eux deux. Comment ça "entre eux deux" ?! Il fallait qu'elle arrête de penser à une entité commune avec son beau-frère. Il parlait certainement de la relation de haine qu'ils entretenaient habituellement. Oui, ça devait être ça. Il devait sous-entendre, par ironie, que Nathan lui manquait car elle ne pouvait pas se défouler sur lui. Elle se contenta alors d'esquisser un léger sourire qui pouvait passer partout tout en jetant un regard sur la salle autour d'elle, d'un air complètement absent. « C'est triste. » Cette fois, s'en était trop. Elle se tourna vers Clyde qui semblait s'amuser comme un petit fou. Il était au courant. Elle ne savait pas comment il avait réussi mais elle en était désormais sûre. Et il allait certainement en jouer. Elle regretta alors qu'il soit venu bouger son monde, s'il venait lui parler de Nathan, il pouvait s'en aller aussi sec, elle n'avait pas besoin de lui. « Quoi, pourquoi tu me dévisages comme ça, qu'est-ce que j'ai dit. » Un sourire tout sauf naturel vint s'échoir sur les lèvres de la jeune femme qui répondit en détournant les yeux, d'un ton sec et supérieur « Tu n'as rien dit, je me demandais juste pourquoi tu avais choisi ce costume, tu n'es pas à ton avantage. Heureusement qu'il n'y a personne à séduire ce soir... Je veux dire, en m'excluant, bien sûr... » Dans un dernier rictus, elle but une gorgée de son verre. Elle devait reprendre le contrôle et ça lui semblait bien parti. Elle savait comment fonctionnait Clyde et il était hors de question de le laisser agir comme il le voulait sans lui opposer une farouche opposition, à sa façon.

« Regarde-toi, je suis sûr que tu en pinces pour lui. » Elle se tourna lentement vers lui et souleva délicatement un sourcil avant de répondre d'une voix totalement posée « Vraiment ? » Dans sa poitrine, son coeur s'amusait à battre tambourin mais elle ne laissait rien paraître, elle s'était encore améliorée dans ce domaine et ça venait naturellement dorénavant, bien utile. « Tu vois, tu frémis... De colère ? Non j'espère pas. » Elle eut un sourire en réponse à celui qu'il arborait, visiblement très fier de lui. « Je ne te ferais pas ce plaisir... » La main de la jeune femme était maintenant dans celle de Clyde, l'empêchant de fuir au plus vite, ce qu'elle avait envie. Elle n'avait nullement besoin de parler de Nathan, ni maintenant ni jamais. Et puis, ce fut le coup de grâce. « Entre nous, tant mieux s'il te plaît. Il est tout de même ton fiancé, c'est pas rien. » Elle reprit sa main et demanda, d'une voix glaciale qui ne lui ressemblait pas quand elle était habituellement en compagnie du jeune homme « Bon, dis-moi ce que tu veux Clyde, ma patience a des limites. »

Clyde avait décidément le don pour l'énerver ces derniers temps. Elle ne savait pas vraiment comment elle faisait avant pour le supporter. Elle s'entendait bien avec lui auparavant, ils s'amusaient bien ensemble mais il n'arrivait vraisemblablement pas à comprendre qu'elle avait changé et qu'elle n'avait plus envie de ça désormais. Elle avait un rôle à tenir et la mettait dans de fâcheuses positions à chaque fois qu'il venait la perturber. Elle n'avait certainement pas envie qu'il parle de Nathan alors que son cerveau tournait déjà à plein régime sur ce sujet. Elle savait où elle mettait les pieds si elle commençait à donner de la matière à Clyde qui en ferait à coup sûr du pain béni pour ses petites remarques sarcastiques. Elle se demandait parfois s'il avait d'autres amis qu'elle, si on pouvait encore les qualifier d'amis ces derniers temps, comment faisait-il pour qu'on ne le jette pas dehors à chaque fois qu'il appuyait là où ça faisait mal ? Peut-être qu'il y avait des gens qui aimaient ça après tout, il y a des dingues partout. En tout cas, ce n'était pas le cas de la jeune princesse, et sûrement pas ce soir. Elle demanda alors à son interlocuteur qu'il la tienne au courant de ses véritables ambitions. Il voulait la faire sortir de cette soirée pour aller danser la salsa comme la dernière fois ou bien pour enfoncer le clou avec Nathan. D'ailleurs, comment était-il au courant ? Il ne pouvait pas se lancer dans de telles supputations sans avoir aucun fondement. Il avait dû en entendre parler, mais où ? De toute façon, elle était toujours impressionnée par les moyens qu'il pouvait fournir pour découvrir un secret ou quelque chose de honteux, ce qui, dans le cas présent, était la réunion des deux pour la jeune femme...

Elle avait demandé mais il mettait du temps à répondre et ça l'énervait au plus haut point. Elle voulait savoir jusqu'où il connaissait l'histoire. Peut-être qu'il en paraissait plus qu'il n'en savait réellement mais elle ne voulait pas tenter le diable. Finalement, un couple s'approcha et Apollinaria crût y voir son salut alors que Clyde l'entraînait immédiatement à l'écart, tout en envoyant paître ses sauveurs en le chargeant de son verre. Avant qu'elle eut le temps de s'offusquer, il l'avait déjà emmené loin, se moquant apparemment royalement de ce que les gens pouvaient penser de sa façon d'agir. Elle se senti brusquement mal, qu'allait-on penser d'elle ? « Si son Altesse ne veut pas être dérangée... » Elle lui lança un regard agacé avant de croiser les bras et d'attendre ce qu'il avait à dire. C'était sans doute la meilleure attitude à avoir avec lui. « Premièrement... C'est un Armani, tu ne peux pas parjurer. » Elle étouffa un léger rire mais ne put s'empêcher le reconnaître. Il préférait affirmer sa classe plutôt qu'en venir aux faits mais elle le voyait tellement par ce biais-là qu'elle ne pouvait pas lui en vouloir. Mais dès qu'il ouvrit de nouveau la bouche pour parler, son sourire se fana et ils revinrent aux affaires bien moins agréables. « Ensuite, permet moi de te dire que si j'étais ton fiancé il y a longtemps que j'aurais compris le plaisir que tu as à souffler le chaud et le froid. » Elle pencha légèrement la tête pour lui signifier qu'elle l'écoutait. Jusque là, il n'était pas dans le tord et elle n'avait rien à en redire. Elle se contenta d'attendre qu'il continue alors qu'il semblait extrêmement content de lui et de ses petits effets, ce qui, une fois de plus, ne la surprit pas. « Malheureusement Nathan semble légèrement plus sensible et plus apte à disjoncter parce que, il faut l'avouer, tu passes ton temps à le pousser dans ses retranchements et lui faire sauter les plombs. » Ses sourcils se levèrent. Est-ce qu'elle avait bien entendu ? Tout était de sa faute alors ? Il était de quel côté là ? De celui de Nathan ? Il la laissait tomber pour son beau-frère ? Il n'avait donc rien écouté à tout ce qu'elle lui avait raconté sur le fait qu'il était absolument odieux et qu'elle ne comprenait pas pourquoi Alexandr avait eu un frère comme ça qu'elle était toujours obligée de se coltiner ? C'était la meilleure et il allait lui payer. « Crois-moi, je me fiche de vos histoires. Mais arrête de le faire tourner en rond, parce que c'est à peine plaisant pour moi. Je ne te vois plus, tu préfères jouer les filles modèles, et tu es tellement rigide que je peux lire la frustration sur ton visage. Relaxe-toi un peu, souffle, va le voir, saute-lui dessus, et reviens me voir pour qu'on puisse enfin faire dignement la fête. » Dans un énième sourire, elle répondit « C'est bon, tu as fini ? » Elle lui lança un regard pour s'assurer qu'elle avait bien toute son attention avant de commencer une argumentation de la même manière qu'il avait lui-même tenté de le faire auparavant. « Premièrement, je ne sais pas d'où tu tiens tes informations, mais si elles viennent de Nathan, je te priais de les vérifier. Ensuite, qu'est-ce qui te prend ? Tu es ami avec lui maintenant ? Tu me trahis ? » C'était bien une trahison pour elle après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, elle lui faisait confiance et lui ne trouvait rien de mieux à faire que d'aller voir son beau-frère et de fraterniser avec lui et surtout de prendre son parti ! « Et, finalement, je ne crois pas avoir besoin de tes conseils sur ce genre de... problèmes.Tu n'es pas ce qu'on appelle, vraiment qualifié pour donner ton avis. »

Apollinaria s'en voulait un peu de réagir de la sorte avec Clyde qui était un de ses seuls amis masculins avec qui elle pouvait parler et s'amuser sans qu'il n'y ait rien de bizarre entre eux. Enfin, si, ça pouvait être un peu étrange parfois mais c'était tout simplement dû à la fusion de leurs caractères forts. Tout aurait pu bien se passer s'il n'avait pas appuyé précisément à l'endroit où ça faisait mal et là où elle n'avait nullement envie de s'étendre. C'était assez compliqué à gérer dans sa propre tête sans qu'elle ait jamais besoin que Clyde vienne en rajouter, avec son ironie et son plaisir à se moquer. Certainement pas. Après tout, dans ce genre de soirée, elle pensait qu'elle n'avait pas à s'en faire quant aux gens qu'elle allait rencontrer. Elle ne connaissait personne ici et se demandait d'ailleurs pourquoi elle était sortie pour s'ennuyer autant. Malgré tout, il était venu tout chambouler et elle l'avait envoyé bouler, s'en voulant immédiatement. Elle ne pouvait pas le repousser, son amitié était précieuse, bien qu'elle l'oublie un peu trop souvent ces derniers temps en ne daignant à peine le voir. Elle crut l'avoir rendu muet en lui disant qu'il n'était certainement pas le mieux placé pour lui faire la morale sur ce qui se passait avec Nathan, étant donné son absence de relation sérieuse. Elle avait énormément de mal à l'imaginer attaché à une seule femme sans que ça ne le gêne et se demandait si jamais il avait connu ça. Après quelques instants, il eut un rictus et déclara « Mais je suis qualifié pour un tas d'autres choses. » Elle eut un petit sourire, rassurée s'il le fallait sur son état. Il avait su répondre à son habitude et fidèle à lui-même. Elle n'osa pas imaginer de ce qu'il sous-entendait, se contentant de lui lancer un regard amusé. Ne changerait-il jamais ?

« Bien, on convient d'un deal. Je ne te parle plus de Nathan, tu ne mentionnes pas mon absence de vie sentimentale. » Elle n'osa le croire et fût soudainement partagée entre l'envie de hocher la tête frénétiquement pour approuver son idée, ravie qu'il change de sujet et le fait qu'elle n'était pas sûre qu'il abandonne aussi rapidement, ça n'était décidément pas son genre. Elle se contenta alors de rester sur ses gardes et de faire semblant de réfléchir bien qu'elle fût ravie intérieurement. Elle ne voulait pas montrer qu'elle était aussi ravie de changer de sujet, il aurait pu en tirer toutes sortes de conclusions qu'il pouvait rapporter à Nathan ensuite, ce qui lui fit un peu peur. Il allait falloir qu'elle se tienne ce soir et qu'elle ne laisse rien échapper qui pourrait la mettre en mauvaise posture. « Je ne te donne pas le choix. On y va. » lança-t-il finalement et la planta là. De quoi parlait-il ? Aller où ? Elle le regarda, un peu étonné et le sourcil levé. « Danser. On ne va tout de même pas rester ici et danser sur de la musique de chambre... Promis ça ne finira pas comme la dernière fois. » Elle s'apprêtait à le suivre, fatiguée de cette soirée inutile quand elle se figea. Elle se demanda une fois de plus de quoi il pouvait bien parler. Il avait l'air ravi de son petit effet dont elle ignorait tout jusqu'à la couleur. « Evidemment, tu ne t'en souviens pas... Dommage, c'était pas mal. » Elle se raidit alors qu'il continuait de déblatérer sur des faits inconnus. « Je t'avais toujours imaginée plus coincée. Bon tu viens ? Promis je t'explique tout en chemin. » il allait la rendre folle. Elle le suivit dans un soupir, sans réellement savoir si c'était pour ce qu'il venait de déclarer ou bien tout simplement parce qu'elle voulait s'amuser un peu dans cette soirée et qu'elle le savait que ça ne se ferait pas ici. Elle le retrouva dehors, sur le trottoir et c'est alors qu'elle déclara sans le regarder « Je te suis uniquement parce que je le veux bien et que cette soirée est ennuyante à mourir. Que ça soit clair. » La voiture de Clyde arriva devant eux et ils s'installèrent à l'arrière de celle-ci pendant qu'elle demandait « Alors, tu veux aller où pour "danser" ? » en singeant le dernier mot comme ce qu'il lui avait dit auparavant. Elle s'installa correctement sur son siège en repensant à ce qu'il lui avait lancé tout à l'heure, sans parvenir à comprendre à quoi il avait voulu faire allusion. Et avec lui, elle pouvait s'attendre à tout. « C'était quoi ton cinéma tout à l'heure, cette histoire de soirée qui aurait mal tourné ? » demanda-t-elle en se tournant vers lui.