Ariana n'était pas une toxicomane à proprement parlé. Elle avait déjà fait des "expériences", lorsqu'elle vivait encore au Texas, mais à l'annonce de sa grossesse, elle avait tout arrêté. A New York, les tentations étaient nombreuses, avec les soirées de mannequin qui ne finissaient jamais et où les lignes de cocaïne s'empilaient sur les tables basses. Pour autant, Ariana n'en prenait jamais, elle considérait cela comme tout simplement abominable. Elle était mère à présent, et elle ne voulait pas que son enfant soit un jour honteux de l'avoir pour maman. De plus, elle n'avait pas nécéssairement les moyens de se payer des plaisirs artificiels. Du moins, pas ceux-là. En effet, avec Raf, c'était différent. Elle l'avait rencontré à une de ces interminables soirées; et ils avaient tous les deux sympathisé. A l'époque, la brunette était enceinte de 3 mois, ainsi elle avait gentiment décliné sa proposition de se partager un joint. Mais sa grossesse était à présent finie, et fumer la relaxait de façon évidente. Ainsi, de temps en temps, elle appelait Raf pour qu'il la fournisse. Elle ne pouvait pas toujours se le permettre, et de plus elle ne voulait pas devenir accro, ainsi il pouvait parfois se passer des mois sans que les deux ne se voient. Mais ce jour là, la brunette avait bien envie de se soulager un peu, elle avait donc appelé son vieil ami pour qu'il l'aide. Et puis, il fallait avouer que le physique attrayant de celui-ci n'enlevait rien au plaisir des yeux. Ariana comptait bien l'attirer dans son lit, d'une manière ou d'une autre; et si le seul moyen pour cela était de lui commander quelques grammes de cannabis, elle n'allait pas se gêner. Puis, elle avait aussi une arme infaillible que peu de filles pouvaient prétendre avoir. Un enfant. Raf était tombé amoureux de Rachel dès qu'il l'avait vu, et cela ne déplaisait pas à la jeune femme.C'était un moyen facile de le convaincre de venir la voir, même quand elle n'avait pas nécessairement besoin de matos. « Pourquoi est-ce que tu ne l'a pas mise dans sa chambre ? »

Oups .. Ariana n'avait pas vraiment à ce point là. Comment justifier la présence de l'enfant dans le salon ? Il était évident qu'elle n'allait pas dire "je sais que tu craques sur elle, je me suis dis que ce serait un bon moyen de te séduire". Ainsi, elle esquissa un sourire équivoque, tentant de dissimuler son malaise, tout en se saisissant d'une bière et en lui tendant. "Hum ... j'ai peint la deuxième couche de sa chambre et le temps que ça sèche, je ne voulais pas qu'elle inhale la peinture... J'ai lu dans un magazine que c'était mauvais pour les bébés. " C'était tout ce qu'elle avait trouvé comme excuse, dans un laps de temps aussi court. Elle fit un sourire naturel, puis fit mine de s'attendrir, elle aussi, devant son propre enfant. Elle connaissait les traits de son visage par coeur, cependant, elle feint un visage ému afin d'attendrir Rafaello. Bon, certes, sa fille était adorable, mais le jeune homme se trouvant à côté d'elle l'était encore plus. Tandis que tous deux se tenaient devant le landeau, penchés en avant, Nina posa une main sur l'épaule de Raf. Une main qui se voulait attendrissante.« Enlève ta veste, je t'en pries, install... » La jeune femme fut coupée dans sa phrase par une extinction subite des lumières. Un rapide coup d'oeil vers la fenêtre, et elle s'aperçut que la ville qui ne dormait jamais était actuellement ... toute noire. Coupure d'électricité. Cette nouvelle aurait habituellement mis en rogne la jeune femme, mais elle considérait cela comme une aubaine. Raf serait donc obligé de rester avec elle jusqu'à ce que cela se rétablisse. A tâton, le sourire aux lèvres, elle se saisit d'une bougie sur le comptoir de sa cuisine. « Je crois qu'une tempête se prépare ... on est coincé ! Tu restes diner donc !» Elle ne laissait pas trop le choix au jeune homme. Et pour cause, un diner au chandelle avec un beau spécimen, elle n'allait pas laisser passer cette chance.

« S'ils le disent, c'est que ce doit être vrai alors ... Mais tu la fais que maintenant sa chambre ? » Ariana esquissa un faux sourire. Si elle avait le don pour mentir sans que cela ne se voie, elle était néanmoins pas très douée pour faire coïncider ses mensonges. C'est vrai, Rachel avait 6 maintenant 6 mois, ainsi peindre sa chambre maintenant semblait plutôt .. étrange. La brunette prit ainsi un air naturel, tout en réfléchissant aussi vite qu'elle le pouvait. « Hum ... j'avais fais du rose pendant la grossesse, mais j'avoue que je trouve cela trop cliché.. J'ai tout repeint en violine. » Excuse ridicule, elle le savait mais les garçons étaient en principe assez naïfs, ainsi Nina n'avait plus qu'à espérer qu'il la croie.

Heureusement, cette tempête qui se préparait la sauvait. Les intempéries dureraient surement assez longtemps pour détourner la conversation et pour lui éviter de s'enfoncer dans son mensonge. Elle ne pouvait décidément pas dire "j'ai mis mon enfant de 6 mois dans le salon pour t'attendrir". Ainsi, elle regarda par la fenêtre, faisant semblant de se concentrer sur ce qui se passait à l'extérieur. Elle voyait bien que Rafaello ne pouvait et ne voulait pas rester dîner, ayant surement trop peur de se faire violer par la belle. Cependant, quand Nina voulait un garçon, elle l'avait, en principe, et elle ne voulait pas déroger à la règle, ce soir là. Sortant une bouteille de vin de son frigo, bouteille qu'elle gardait depuis quelques mois pour une grande occasion, et la débouchona. Elle remplit deux coupes, qu'elle posa sur sa table basse. « Te tracasse pas ! Je suis certain que ça ne va durer qu'une minute ou deux ... Ou peut-être cinq ... » Oh non, cela ne faisait décidément pas parti du plan. Bon, au grand moyen les grands remèdes. Nina s'approcha de son enfant, qui commençait doucement à se réveiller. Cela tombait à pic. Elle la prit dans ses bras, puis regarda Raf avec un sourire niais.« Ne sois pas bête, tu ne peux pas rentrer avec ce temps ! Puis tu sais, ça me fait plaisir d’arrêter de manger des pots pour bébés; au moins le temps d'une soirée. Rachel ne veut jamais y goutter, je suis toujours obligée de faire semblant que c'est délicieux pour qu'elle ose y toucher. Mais avouons le, c'est infecte. Je vais nous faire un bon poulet. » Nina jouait la comédie : Rachel était une enfant plutôt sage pour son âge et elle ne rechignait jamais devant la nourriture. Mais ça, Raf n'avait pas besoin de le savoir ... Pour rajouter de l'effet, Nina regarda son enfant en lui faisant des papouilles sur les joues, et en murmurant "petite capricieuse" ... Finalement, sa fille sur les genoux, elle s'assit sur le sofa, et sourit innocentement à Raf, tout en l'incitant à s'asseoir à ses côtés. « Alors, sinon quoi de neuf ? » rajouta-t-elle d'une voix sexy.