Je ne connaissais pas grand chose à la peinture. Même si l'art sous toutes ses formes m’intéressait, j'étais plus portée sur la photographie, la littérature ou encore la musique. Et pourtant, lorsque, il y a quelques semaines, nous avons visité cette galerie, j'en suis resté sans voix. C'était lors d'une sortie scolaire, tout ce qu'il y a de plus banal. Et généralement, assez barbant pour les élèves. Je m'attendais d'ailleurs à m'y ennuyer plus qu'autre chose. Et pourtant, j'avais véritablement été fascinée par les peintures exposées. La façon de représenter les choses, l'univers présent, l'ambiance... J'adhérais vraiment au travail de ce peintre. Un certain Dastan G. McKellen. Drôle de personnage d'ailleurs, avec lequel j'avais pu échanger quelques mots durant l'exposition.

Sans vraiment savoir pourquoi, j'avais eu l'irrépressible envie de retourner dans cette galerie. D'une part pour admirer une nouvelle fois ces peintures. D'autre part, avec l'infime espoir de revoir ce peintre. Nous n'avions échangé que quelques mots la dernière fois et j'espérais, cette fois-ci, avoir l'occasion de discuter un peu plus avec lui. J'avais lu quelques interviews, vu quelques reportages le concernant et malgré tout, je n'arrivais pas à le cerner. C'était un homme assez étrange, mystérieux, et qui éveillait ma curiosité. Mais c'était sans conviction que je retournais à la galerie. Au fond, il y avait peu de chance pour qu'il soit encore là. J'observais longuement certaines peintures que je n'avais pas eu le temps de voir auparavant, scrutant les moindres détails. Il n'y avait pas à redire, cet homme était très doué ! Toujours dans ma contemplation de ses œuvres, j'entendis des pas se rapprocher. Machinalement, je tournai la tête et reconnu immédiatement le peintre. Surprise par la tenue de ce dernier, je me figeai quelques secondes. « Vous ! Vous tombez bien. Suivez-moi de ce pas, j’ai besoin d’un modèle et vous venez d’être désignée nouvelle muse de Lord Dastan. Allez venez, plus vite que ça, je n’ai pas de temps à perdre en discussion futile » A peine eut-il terminé sa phrase qu'il reprenait déjà la direction de son atelier. « Pardon ? » Je me retournais rapidement, vérifiant qu'il s'adressait bien à moi. A priori, oui. Le voyant repartir d'un pas décidé, je me mis à le suivre, légèrement hésitante. « Heu... Mais qu'est-ce que vous attendez de moi au juste ? » demandai-je sans vraiment comprendre ce qu'il se passait. Tout se faisait si rapidement. Je continuai de le suivre, me demandant s'il s'agissait d'une plaisanterie ou s'il était sérieux. Moi, son modèle ? Quelle drôle d'idée !

J'avais toujours porté un certain intérêt à l'art, sans pour autant en pratiquer. Si ce n'est la photographie. Depuis des années, j'adorais cela et c'était désormais une passion qui occupait une partie de mon temps libre. Certes, mes clichés n'étaient pas forcément extraordinaire, ni dignes de photographes professionnels mais j'y travaillai, espérant encore et toujours m'améliorer. Mais à l'heure actuelle, il était plutôt question de peinture. Je n'étais absolument pas connaisseuse, ni même amatrice de peinture. Jusqu'à présent, je n'avais jamais vraiment été interessée par la peinture. Du moins, pas au point de rester plusieurs longues minutes devant à l'analyser sous toutes ses coutures. Pourtant, c'était ce que j'avais fais et venais encore de faire devant les peintures de ce « Lord Dastan ». Il y avait quelque chose en elles d'envoutant et qui les rendait si uniques. Et ces toiles représentaient souvent des hommes ou des femmes.

Et il semblait qu'aujourd'hui, c'était moi qu'il voulait comme modèle. Du moins, c'est ce que je crus comprendre lorsqu'il débarqua en caleçon dans la galerie et s'adressa rapidement à moi. Sans être totalement sûre de ce que je faisais, je me mis à le suivre jusqu'à son atelier, osant finalement lui demander ce qu'il attendait de moi, me demandant s'il ne s'agissait pas plutôt d'une blague de mauvais goût. « Fermez cette porte Diantre ! Ils me parasitent mon cerveau avec leur ignorance ! Des murs blancs au lieu de murs noirs, quelle ignominie, n’êtes-vous pas d’accord ? Bien sûr que vous l’êtes, j’ai raison et ils ont tort ! Fin de l’histoire. Eh bien, vous êtes encore habillée ? Vous croyez que j’ai beaucoup de temps devant moi ? l’Art n’attend pas ! » Amusée par le personnage qui s'agitait devant moi, je me pu masquer un léger sourire amusé avant de refermer la porte comme demandé à l'instant. J'haussai les sourcils lorsqu'il évoqua le fait que j'étais toujours habillée. Il ne voulait tout de même pas que je fasse du nu ? Quoi que, à la vue de ses tableaux, j'aurais dû m'en douter. Mais là était le problème. Je ne m'imaginais absolument pas modèle. Moi ? Qu'avais-je de plus que les autres ? Et d'autant plus sur du nu.. « J'suis désolée mais je … enfin, faire du nu... » je n'eus pas le temps de terminer ma phrase qu'il me tendait une sorte de toge. Je la saisis rapidement, observant rapidement le vêtement avant de juger que cela devrait faire l'affaire. « Si vous voulez poser nue, faites ! Mais décidez-vous rapidement, je n’ai pas que cela à faire. Si vous avez peur que je ne vous viole, sachez que j’ai déjà une maitresse et qu’elle me satisfait amplement dans ce domaine mais si vous insistez, je pourrais vous faire cet honneur. Etes-vous vierge ? » Poser nue ? Non, c'était définitivement non. Quel drôle de type d'ailleurs. J'affichai alors un sourire en coin lorsqu'il évoqua le viol et m'expliqua pourquoi je n'avais rien à craindre de lui. Je me demandais ce que je foutais là, je n'avais pas ma place ici et pourtant, je n'avais pas envie de partir. Même si cela aurait été peut-être plus prudent. « Heu...oui » répondais-je timidement avant de m'éclipser derrière un paravent pour me déshabiller et enfiler cette sorte de toge. « Les vierges sont intéressantes à peindre, elles sont toutes dans la retenue que parfois, cela vire à l’ennuyeux. Ne soyez pas ennuyeuse et cela sera parfait ! » Mouais. Facile à dire. Pas sûr que j'arrive à être à la hauteur de ses espérances. « J'essaierai de ne pas l'être... Mais je préfère vous prévenir de suite, je n'ai jamais posé pour qui que ce soit alors vous risquez d'avoir un peu de travail... Et puis d'ailleurs, pourquoi moi ? Vous devez avoir des tas de mannequins bien mieux que moi... » demandai-je soudain. Après quelques minutes, je réapparaissais enfin, vêtue de l'espèce de toge donnée auparavant. « Ça ira comme ça ? … Où voulez vous que je me place ? Comment ? » demandai-je, attendant des indications de sa part.

J'étais d'un naturel plutôt timide et réservé, surtout avec des inconnus. Alors accepter de poser nue devant un étranger relevait de l'impossible. J'étais bien trop pudique pour cela. Ne serait-ce que poser habillée était quelque chose que je n'aurais jamais imaginé. Je ne considérais pas avoir un corps parfait et donc d'être le modèle idéal pour un artiste. C'était peut-être la une preuve du manque de confiance dont j'étais victime mais c'était un fait indéniable. Mais il y a un début à tout, paraît-il. Et puis, si un peintre de la renommée de Dastan m'avait voulu comme modèle, c'est qu'il devait bien il y avoir quelque chose en moi qui l’intéressait, non ? A moins que ce choix ne se soit fait par dépit.... Quoi qu'il en soit, j'avais accepté. Après tout, cela pouvait être une expérience intéressante et enrichissante, pas donnée à tout le monde. Petit à petit, je me disais que j'avais finalement eu de la chance d'être choisie par un tel artiste pour être son modèle. Et même si je n'avais jamais posé pour qui que ce soit, j'étais prête à me prêter au jeu, du mieux que je le pouvais. Tant que, bien sûr, nous ne dépassions pas certaines limites. Mais je ne pu m'empêcher de lui demander pourquoi moi et pas une autre, alors qu'il y avait certainement des mannequins bien plus qualifiés que moi. « Avez-vous un problème mental très chère ? » J'avais tout à coup l'impression d'avoir dit une absurdité. Comme si l'idée qu'il puisse faire appel à un mannequin n'avait aucun sens. « A moins d’être hautement naïve… Peut-être est-ce cela la raison d’une telle requête. Il faut être naïve et vierge pour croire qu’un homme de ma telle prestance perdrait son temps avec un mannequin squelettique sans forme et sans personnalité. Remarquez, ma maitresse est mannequin mais il y a encore de l’espoir concernant son intelligence. A force de me côtoyer, elle devrait gagner quelques points de QI bien qu’en règle générale, nous ne conversons guère préférant largement nous octroyer un intermède sexuel. Vous devriez essayer, cela détend et apaise. Vous devriez peut-être vous donner du plaisir pour vous détendre, l’endorphine produite par l’extase est bien plus efficace qu’un patch de nicotine » Naïve. Oh oui, je l'étais. C'était sans doute à cause de cela que j'avais cru qu'un artiste pouvait préférer un mannequin à quelqu'un d'aussi quelconque que moi. Mais en peu de temps, Dastan afficha sa vision des mannequins avant de vanter les bienfaits du sexe. Étrange personnage. Et pourtant, loin d'être désagréable, en tous cas de mon point de vue. « Un mannequin quelle idée. Vous êtes diablement plus intéressante qu’un pantin bon à marcher en ligne droite. Je n’aime pas les lignes droites. Je n’aime pas tout ce qui est droit » J'affichai alors un petit sourire avant de faire un léger signe de tête en guise de remerciement lorsqu'il me dit que j'étais plus intéressante qu'un mannequin. « Ah..Et bien, merci... » répondis-je en passant une main dans mes cheveux afin de les recoiffer rapidement. « Une femme se doit d’avoir des formes, de la profondeur et non être une vulgaire potiche sur du papier glacé. Non, la peinture doit la faire vivre, elle doit s’animer lorsqu’on l’observe, elle doit être mutine, aguicheuse, innocente dans un même temps. Ne me parlez plus de mannequin sinon je vous mets à la porte ! » J'étais plutôt d'accord avec lui, avec sa vision de la femme. Il voulait une vraie femme pour sa peinture et pas simplement un corps. « Bien, c'est compris.. Désolée. » glissai-je avant de demander où me placer et comment. Après tout, je n'avais jamais posé et j'attendais donc quelques indications de sa part, surtout par peur de faire faux. Je l'avais déjà constaté par moi-même, le peintre avait son caractère et s'attirer ses foudres n'étaient pas vraiment une bonne idée.

« Ne cherchez pas à être guidée, laissez-vous simplement aller à l’inspiration, ouvrez-vous à l’Art jeune femme. Je serais celui qui capturera cet instant d’une rare beauté. Rassurez-vous, si vous vous croyez laide, je saurais vous refaire une beauté. Maintenant, posez ! » Je m'exécutai sans attendre, me dirigeant vers un canapé présent dans la pièce. Je pris une grande inspiration avant de m'y installer, presque allongée. «  mutine, aguicheuse, innocente », ces trois mots résonnaient dans ma tête. J'entrepris alors de relever un peu l'espèce de toge que je portais, laissant ainsi apparaître une grande partie de mes jambes. Jusque là, ça allait. « Comme ça, ça vous va ? » demandai-je, déjà plus confiante et sûre de moi, en m'accoudant au canapé, essayant de ne pas me montrer ennuyeuse. « Ah, et puis, au passage, vous pouvez me tutoyer... Et m'appeler par mon prénom, Lindsay. » En effet, d'un coup à l'autre, je n'avais même pas pris le temps de me présenter au jeune homme. Tout avait été si rapide et inattendu...

Alors que je m'installais, il installait son matériel dans le silence le plus total. Il avait l'air tellement sérieux et concentré dans son travail que je n'osai rien dire. Enfin, cela ne changeait pas vraiment de d'habitude. Je n'étais pas du genre à discuter facilement, surtout avec le premier venu. Et même avec les personnes que je connaissais, je n'étais pas forcément très bavarde. Parler de moi, raconter ma vie et tout un tas de choses dans ce genre, ce n'était pas pour moi. A l'inverse, en revanche, écouter les autres se confier à moi ne me posait aucun soucis. Tant que cela restait tout de même raisonnable. Je ne supporterais pas d'avoir quelqu'un se plaignant sans cesse. Une fois installée, je lui demandais si ma pose lui convenait. « Oui ! » C'était déjà ça. Car du peu que j'avais vu du jeune homme, il était assez exigeant. Réalisant que je ne m'étais toujours pas présentée, je lui donnais mon prénom et lui indiquant qu'il pouvait me tutoyer. Après tout, j'avais quelques bonnes années de moins que lui et ce serait sans doute plus simple et plus agréable qu'il me tutoie. « Lady Lindsay, enchanté. Je n’ai pas pour habitude de tutoyer les gens mais cela peut vous permettre de vous détendre soit : je ferais cet effort. Tournez un peu la tête, là oui comme ça… Détendez-vous encore enfin détends toi. Hum, il manque quelque chose » Je souris lorsqu'il accepta de me tutoyer. Sans plus attendre, je suivais ces instructions à la lettre. Sans doute afin de rajouter ce quelque chose qu'il manquait, il se rapprocha de moi avant de s'accroupir. Je ne bougeais pas, le laissant faire tandis qu'il m'observait, cherchant probablement ce qui n'allait pas. « Mordille ta lèvre inférieure ! » Le ton employé était confiant et toutefois autoritaire. Il avait l'habitude de diriger ses modèles, je n'en doutais absolument pas. Je m'attelais donc à la tâche donnée tandis qu'il passait sa main dans mes cheveux pour les ébouriffer. « L’inspiration me vient. L’ingénue et le peintre. Oui, cela sera parfait ! Dénude un peu ton épaule, là oui comme ça » Comme il me le demanda, je tirai sur le tissu afin de dévoiler mon épaule. Si ce n'était que cela, cela me convenait parfaitement ! De son côté, il continuait à modifier certains détails. « Lady Lindsay, ne le prenez pas pour vous ni comme une attaque » Je fronçai légèrement les sourcils, me demandant où il voulait en venir et surprise par ce changement de personne. Mais après tout, qu'il me vouvoie ou me tutoie m'importait peu. Sans crier gare, il saisit mon menton entre ses doigts et vint m'embrasser passionnément. J'aurais pu le repousser. Évidemment. Sauf que je ne le fis pas. La surprise, d'un côté, empêcha une telle réaction. Et puis, il n'était tout de même pas repoussant. Loin de là, même. Alors à quoi bon interrompre ce baiser ? Je l'aurais sans doute fait si j'avais été en couple, mais je ne l'étais pas. D'ailleurs, je n'avais pas embrassé beaucoup d'homme durant ma courte vie. Il était même le troisième. Le premier était un flirt, une petite histoire qui ne dura pas il y a quelques mois. Le second était Vitaly, le mari de ma soeur. Un malheureux baiser échangé par erreur, sans doute. Et même s'il n'y avait rien eu d'autre entre nous et que nous faisions tous les deux comme si de rien n'était, essayant d'oublier cet incident, j'eus une petite pensée pour lui durant ce baiser. Comme si j'avais fauté. Pourtant, c'était totalement injustifié. Nous n'étions pas ensemble, il avait sa vie, j'avais la mienne. Je n'eus cependant guère le temps de songer à tout cela. « Voilà, tes lèvres sont rougies à la perfection ! Bon, commençons, garde la pose et essaie de bouger le moins possible » Rappelée sur terre par le peintre, je tentais de chasser Vitaly de mes pensées pour être le plus attentive possible. Je ne pu m'empêcher d'afficher un léger sourire en comprenant la raison de ce baiser. « Vous êtes vraiment un homme surprenant, Lord Dastan... » glissai-je, plutôt fascinée, tandis qu'il retournait vers sa toile. Je cessai, à partir de ce moment là, tout mouvement afin qu'il puisse travailler dans les meilleures conditions.

Depuis mon plus jeune âge, je me passionnais pour la photographie. Immortaliser chaque moment, aussi anodin et futile puisse-t-il paraître. Il n'était d'ailleurs pas rare que je profite de la moindre seconde de mon temps libre pour faire des photos, encore et encore. La photographie animalière était celle qui me plaisait le plus bien que tout était prétexte à une photo. Il était également très rare que je sorte sans mon appareil photo dans mon sac. On n'est jamais trop prudent. J'étais donc véritablement passionnée par la photo et j'étais admirative face à ce jeune homme. Lui, il avait la chance de vivre de sa passion. De son art. C'est quelque chose de tellement rare dans le milieu artistique que je l'enviais pour cela. De mon côté, je n'aspirais absolument pas à devenir photographe. Trop peu de débouchés. Trop peur de ne pas trouver de travail. De nos jours, faire ses propres photos est devenu tellement plus simple que de passer par un professionnel. Bref, je me réservais donc à une toute autre orientation, sans pour autant mettre de côté la photo. Quoi que je fasse, elle restera une part de ma vie, de mon temps libre. Je soulignais alors qu'il était quelqu'un de peu ordinaire. Un artiste, tout simplement. Les artistes – les vrais – ont très souvent un côté décalé, rêveur, en dehors du monde. Ils vivent dans leur bulle. Ils fascinent et étonnent. Et c'était assurément le cas de Dastan. Il était un personnage hors norme qui, je n'en doutais pas, devait déranger bon nombre de personnes. Mais pour l'instant, je trouvais cette singularité plutôt amusante et intéressante et je me prêtais volontiers au jeu du modèle pour le peintre.

« Pour sûr mon enfant que je suis unique. Ressembler à la masse est d’un tel ennui, d’un tel manque d’originalité ! Pourquoi copier la médiocrité quand on peut être majestueux ? Parfait ? Unique ? » Et il n'avait dans le fond pas tort du tout. J'étais plutôt d'accord avec lui, mais je faisais tout de même partie de « la masse ». Sans doute par peur du regard des autres si je venais à en sortir. « C'est pas faux... Mais il faut quand même du courage pour oser sortir de cette masse et affronter le regard des autres. » Parce qu'il était certain que lui sortait bel et bien de la masse. Et si certains l'appréciaient pour cela et pour ses œuvres, d'autres y trouvaient encore à redire. Comme de partout. « Et toi mon enfant, quelle personne te rêves-tu d’être ? Comme ton aînée ? Mon intuition me souffle que tu as une sœur plus âgée qui a tout ce que tu désires avoir. Me tromperais-je ? » J'haussai alors les sourcils, surprise qu'il évoque ma soeur. Comment savait-il ? Je ne lui en avais jamais parlé et que je sache, ils ne se connaissaient pas. « En effet, j'ai une grande soeur, Serena... Comment l'avez-vous deviné ? Vous la connaissez ? » demandais-je en espérant détourner la conversation et ne pas avoir à dire si je voulais devenir comme elle. Parce que oui, je l'enviais. Elle avait tout pour elle. Surtout Vitaly. Et il était hors de question que j'explique une telle chose à ce peintre que je connaissais à peine.