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Le mardi matin. Quel moment de la semaine parfait ! En effet, Aaron ne prenait aucun patient à ce moment là. Non, le mardi matin était reservé à quelque chose de bien plus important... la séance shopping quotidienne de Mister Elie ! Vers neuf heures, il avait pris la voiture direction Brooklyn, Midwood. Depuis une petite année à présent, il avait découvert l'existence d'une boutique remplie de rubans de toutes tailles, couleurs, matériaux, à ne plus en trouver la sortie ! Comme à chaque fois, il avait bien fait attention à ne croiser personne, n'ayant pas vraiment envie que quelqu'un le surprenne. Personne ne savait qu'aujourd'hui encore il tenait énormément à Mister Elie, son petit panda en peluche... et pourtant, il l'accompagnait toujours dans sa voiture pendant ses déplacements et avait sa place dans le tiroir de son bureau. Heureusement que sa secrétaire, Eurydice, n'allait jamais chercher des dossiers sans lui demander avant... Aaron avait certes un mensonge déjà tout prêt dans le cas où quelqu'un mettrait malencontrueusement la main sur la peluche que son père adoptif lui avait offerte, mais les chances qu'il réussisse à être crédible étaient très faibles. Non pas qu'il ne puisse convaincre les gens, au contraire - ce serait un comble pour quelqu'un ayant les capacités de mentaliste - mais ça serait surtout d'être pris en "flagrant délit" qui le perturberait. Flagrant délit de quoi ? De bavardage avec un panda ? De réajustage du rubans d'une peluche ? Il y a trente ans, cela aurait bien mieux passé... c'était sûr qu'à trente-cinq ans, ce genre de geste paraîssait compliqué à expliquer. Mais justement, étant majeur, il n'aurait aucun besoin de se justifier... il y aurait juste sa secrétaire qui essayerait de s'empêcher d'éclater de rire à chauqe fois qu'elle le verrait ? Ce n'était pas qu'elle aille le raconter qui le dérangerait, non. Elle ne le ferait pas, donc s'inquiéter serait totalement ridicule. Et puis, même Louka n'avait jamais eu connaissance de Mister Elie. Si son ex femme n'avait pas trouvé par hasard son panda, ce n'allait quand même pas être Eurydice !
Aaron allait et venait dans les innombrables allées de la boutique lorsqu'il retrouva enfin le rayon des nouveaux rubans. Le mardi était le jour de l'arrivée des stocks les plus récents, ce qui faisait qu'à chaque fois il passait la matinée à essayer de trouver quel ruban offrir à Mister Elie. Arrivé devant les rubans rouges, il entendit une voix féminine. « Mais qu'es-ce que ce nouveau noeud rouge te va bien Mister Marshmallow, n'es-tu pas d'accord ?? » Il tourna la tête, curieux de découvrir qui était ce Mister Marshmallow. Une japonaise aux cheveux roux tenait un imposant lapin blanc dans les mains. Il semblait un peu usé et avoir de l'âge. Elle avait dut en prendre vraiment soin pour qu'il soit dans cet état. La rousse tenait un rubeau fraise dans sa main droite. Aaron changea son panda de main afin d'attrapper plus facilement le ruban rouge plus grand en haut. Elle ne l'avait sûrement pas vu à cause de sa taille... « Je pense que celui irait mieux à Mister Marshamallow. », conseilla-t-il en souriant discrètement.

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Aaron avait l'air d'avoir fait peur à la jeune fille. Elle tourna rapidement la tête, avant de répondre: « Mais c'est vrai ! Qu'il est beau ! Qu'en pense-tu ? Tu es d'accord, merveilleux. Tu vas être si beau avec cela, je t'envie presque. Quoi ? Comment ça "tu mérites un calin" ? C'est vrai ? Dans mes bras !!! » La rousse serra son lapin dans ses bras. Il était vraiment grand, il faisait bien le tiers de sa taille totale... si elle l'emmenait partout avec elle, les gens devaient être ravis de voir leur place de métro subtilisé par une peluche... elle souriait de toutes ses dents, son sourire lui allait à la perfection. Le fait qu'elle parlait à son lapin amusait Aaron, qui la comprenait. Lui aussi était par moments persuadé que son panda lui parlait. Un bon nombre de fois, il s'était surpris à bavarder avec lui entre deux consultations. Il s'était mis à re-regarder les différents ruban et opta pour un vert émeraude, couleur dite à la mode cette saison. « Excusez-moi, mais... Mister Marshmallow a l'air d'apprécier ce magnifique panda que vous promenez là. Vous seriez d'accord pour aller déjeuner ? J'ai terriblement faim. Tenez, je vous offre ça. Ce petit chapeau d'agent secret irait bien à votre peluche. Vous voulez bien ? » Aaron fut assez surpris de la proposition de la japonaise. Ce n'était pas tous les jours qu'une inconnue, si jeune qui plus est l'invitait à déjeuner. Il hocha la tête en souriant, puis attrappa l'accessoire qu'elle lui tendait. Les oreilles de Mister Elie empêchaient le chapeau de bien tenir. « Merci... mademoiselle. Mister Marshmallow ? Ce nom lui va vraiment bien ! C'est amusant comme coïncidence, mon panda a un nom quelque peu semblable... Mister Elie. C'est aussi le prénom d'un de mes meilleurs amis... » , dit-il en souriant. Elie Avram, son ancien voisin qui avait vu en lui ses capacités et les avaient exploités contre la volonté des parents de l'israélien, qui n'avait pas même pu prendre conscience qu'ils s'étaient trompés. Repenser à Mr Avram lui avait fait repenser à ses parents et ses demies soeurs. Birkat qui avait préféré rester en Nouvelle-Zélande faire ses études et Levana qui lui manquait. Vingt-et-un ans qu'il n'avait pas eu de nouvelles de Levana, et pourtant ce n'était pas faute d'avoir essayer ! Lexie aussi avait essayé de la retrouver, mais tous ses efforts ont été vains. Après quelques instants dans ses pensées, Aaron reporta son regard sur la japonaise et lui souria. « Allons payer à présent ! »

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Aaron n'eut pas le temps de réagir que la jeune femme lui avait payé le chapeau de Mister Elie. Elle avait aussi réussit à lui mettre correctement, en le changeant juste de sens. En même temps, il avait plus l'habitude des rubans que des accessoires, il avait donc une excuse. Ils sortirent ensuite partant à la recherche d'un endroit où dépenser encore davantage d'argent. A peine une minute plus tard, la rousse s'exclama: « Rentrons ici ! » s'exclama la rousse en rentrant dans une pâtisserie. Aaron avait traîné durant le cours trajet, mais l'odeur qui s'élevait aux alentours le poussa à accélérer la marche. La pièce était remplie de pâtisseries de toutes sortes, et en plus il n'y avait pas d'autres clients qu'eux. « Bonjour. Alooooooors... Je vais prendre ça, ça, ça, ça, ça, tiens ça ça a l'air bon, ça, ça, j'adore la praline, ça, ça et ça. Oh et puis ceci aussi ! Et vous, qu'est-ce que vous mangerez ? » Quatorze pâtisseries ? Aaron la regardait, choqué. Cette fille était complètement folle... quatorze pâtisseries pour le petit déjeuner, elle abusait. Après, chaque individu est différent. Sur cette pensée, il commença à regarder de plus près les différents gâteaux. Pâtissier, quel formidable métier... « Je vais prendre, alors... trois éclairs au chocolat, deux religieuses, deux grillés aux pommes, trois cupcakes, un au chocolat, un au caramel et le dernier... au chocolat aussi. Deux beignets au chocolat, une part d'opéra, une autre de flan au chocolat, un paris-brest... deux taiyaki, deux cookies...», énuméra-t-il sous les yeux encore plus hallucinés du vendeur. Aaron continuait de chercher si une autre de ses pâtisseries préférées était faite par cette formidable pâtisserie, lorsque la voix timide du vendeur le sortit de ses pensées. « Ça sera tout...? » Il releva la tête afin de voir le visage de celui qui lui avait posé la question avant de reprendre. « Je vais aussi prendre deux brownies et... oh mon Dieu, vous avez des rugelach !! Je vais en prendre cinq, aux noisettes. » Le vendeur dut partir chercher des boîtes supplémentaires dans l'arrière boutique, Aaron et la japonaise lui avait fait utiliser toutes les boîtes de sorties. Il mit trop de temps à revenir au goût de l'israélien. Le vendeur annonça le prix, Aaron paya sans demander son avis à la rousse. « Hm, votre carte semble ne pas vouloir fonctionner. » Il l'attrapa, la frotta contre sa veste bleu en lin, et la remit. La seconde fois fut la bonne. Il rangeait sa carte lorsque Hirari Hirari de Hatsune Miku retentit. Décidément, quelque chose s'opposait au fait qu'il se goinfre de ses vingt-six pâtisseries ! Il attrapa son téléphone. L'appel venait d'Eurydice. Il soupira en levant les yeux au ciel, puis remit son portable dans sa poche et de prendre les quelques boîtes.

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Ils venaient de sortir lorsque la rousse s'énerva contre son lapin. Elle le leva au dessus de sa tête, l'air exaspérée. « C'est pas vrai, d'abord ! Je vais pas grossir ! Tu sais pourquoi ? Parce que moi je suis pas une peluche lapin tyrannique qui passe ses journées à se faire cajoler avec comme remerciement des remarques mesquines et mal placées ! J'en ai marre à la fin : sois tu arrêtes de faire ton prince, sois je te jette aux ordures. T'as compris ?! » Aaron rit en entendant ça. A Barcelone, Mister Elie n'avait cessé de lui dire qu'il allait prendre du poids à force de manger autant de pâtisseries. Mr Avram riait en entendant sa justification... il disait que tout sportif de haut niveau avait besoin de sucre. Certes c'était de sucres lents, tels que les pâtes ou le riz et non de sucres rapides, mais comme il était occupé à rire de sa réaction, il le laissait manger des churros à ne plus en finir. Si ses parents avaient étés avec eux, ils auraient halluciné en voyant que leur fils ne prenait cependant pas un gramme. Avoir un organisme brûlant rapidement les calories est le meilleur ami de la gourmandise. Son panda sous le bras droit, il essaya d'ouvrir la boîte de pâtisseries du dessus. C'était celle avec le Paris-Brest et un éclair au chocolat. Au bout de quelques tentatives, il finit par réussir à ouvrir la boîte sans renverser les autres et commença l'éclair au chocolat. Il porta ensuite son regard sur la japonaise. « Vous voulez un morceau de quelque chose ? », demanda-t-il en essayant de rétablir l'équilibre de la pile de boîte qui commença à vaciller. Il continuait à marcher aux côtés de la jeune femme, sans direction précise. En voyant un banc, il s'arrêta un instant afin de terminer sa délicieuse et parfumée pâtisserie et de remettre les boîtes correctement les unes au dessus des autres. « Au fait, je m'appelle Aaron Eliraz, et vous ? Vous êtes japonaise si je ne m'abuse ? J'ai...» Il fut coupé par la sonnerie de son téléphone. Après Hirari Hirari, le portable indiquait la réception d'un sms avec la musique d'Amayumeru. Nouveau soupir, il sortit son téléphone de sa poche encore une fois. A nouveau, c'était Eurydice. Elle était malade et ne pouvait pas venir travailler cette après-midi, et sûrement pas demain et après-demain. Il se retrouvait sans secrétaire pour quelques jours... quelle réjouissante nouvelle ! Et puis, il aurait dut prendre quelques macarons, aussi. « J'ai l'impression de vous avoir déjà vue auparavant... », déclara-t-il. A bien y réfléchir, son visage, il l'avait déjà vu quelque part... peut être au Japon.

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Aaron continuait à marche à côté de la rousse, un peu à la traîne craignant que sa belle pile de pâtisseries en tout genres ne s'écroule, ce qui serait franchement dommage vu le prix que coûtait les pâtisseries. L'un de ses patients, Elijah, lui offrait des chocolats à chaque consultation sans qu'il ne lui ai rien demandé, alors pourquoi les pâtisseries ne faisaient pas de même ? Il était pourtant un client régulier de celle à côté de chez lui ! Mais non, l'idée ne leur était jamais venue à l'esprit. Demain matin, en allant acheter les dix pâtisseries de son petit-déjeuner qu'il mangerait en regardant des animes en japonais il leur suggérerait l'idée. Et aussi l'idée d'un coupe-file pour les clients réguliers et gros acheteurs. Chaque matin, il leur achetait pour un bon nombre de dollars et devait attendre comme n'importe quel client venant seulement acheter du pain. Il regarda son portable, l'air de se demander ce qu'il faisait encore dans sa main, soupira agacé par Eurydice et le rangea dans sa poche. A présent, il avait les deux mains libres pour continuer à maintenir les boîtes en équilibre. La japonaise semblait l'aire ailleurs, elle n'avait pas l'air de l'écouter... En tous cas elle ne lui avait pas donné son nom. Elle restait la petite japonaise rousse dans l'esprit d'Aaron. Son téléphone sonna à son tour. A l'entendre, son interlocuteur était un médecin ou quelque chose comme ça. La nouvelle semblait être mauvaise. Elle raccrocha et écrivit quelque chose sur un papier qu'elle donna à Aaron, avant de murmurer. « Au revoir, bonne journée. » Sa réaction l'intriguait. Ce n'était pas courant que quelqu'un parte aussi brusquement, sans la moindre explication. Surtout en donnant son numéro de portable. « Mademoiselle !! Attendez... Il y a un problème ? » Ça, il n'y avait aucun doute. Aaron était capable de savoir quand on lui cachait quelque chose, il n'était pas mentaliste pour rien... Mais il n'avait pas la moindre idée de ce que la japonaise lui cachait, de ce qui la dérangeait.

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Sa question était ridicule. C'était évident que quelque chose n'allait pas. Il avait l'habitude de voir quand les gens allaient mal. Mais bizarrement, il s'inquiétait davantage du problème d'une parfaite inconnue dont il ne connaissait même pas le nom que de ceux de ses patients. « Oui, il y a un problème : mon médecin n'est pas assez qualifié et il va bientôt "malencontreusement" mourir à la suite d'une demande déposée près d'une tueuse à gage renommée qui sera aidée par sa cousine détective privée. » Aaron la regarda, surpris. Une tueuse à gages ? Un médecin pas assez qualifié après huit ans d'études ? Une détective privée ? Quelque chose de tournait pas rond dans cette histoire. En tous cas, le fait que la japonaise veuille faire appel à une tueuse à gages pour tuer son médecin qui apparemment lui avait annoncer quelque chose qui lui déplaisait était assez inquiétant. Visiblement, mieux valait ne pas lui chercher des noises, à part si on voulait que notre mort arrive plus tôt que prévu ! Une sonnerie retentit à nouveau. C'était le portable de la rousse. « Allô ! »« Mademoiselle Yamamoto, calmez-vous voyons. Vous savez que notre institut est très bien réputé : les résultats sont fiables ! » Il savait à présent que son nom de famille était Yamamoto. En effet, une japonaise. La voix de la personne à l'autre bout de l'appareil lui était familière... mais, comment cela se faisait-il qu'il pouvait l'entendre ? La jeune femme était-elle incapable d'utiliser un téléphone portable correctement ? Pourtant, elle semblait avoir l'âge de la génération internet. C'était étonnant qu'elle ne connaisse pas l'usage du haut-parleur. « J'ai fait des recherches, figurez-vous. Et aucun test totalement fiable n'a encore été découvert. »« Oui, pour les cas peu développés. Mais le votre est déjà bien avancé et les IRM ne se trompent pas. » De quel problème était-il question ? Ça commençait à l'intriguer. Surtout que ça semblait être grave. « Aaron, dites-lui vous ! Dites-lui ! Je ne suis pas schizophrène ! Je n'ai aucun problème mentale ! » En effet, c'était assez grave. Maintenant, tout était évident. Qu'elle parle à son Mister Marshmallow. Aaron, lui, savait qu'en réalité lorsque Mister Elie lui reprochait le nombre de pâtisseries qu'il mangeait, il s'agissait en réalité de sa conscience. Elle raccrocha avant qu'il n'ait eu le temps de répondre quoi que ce soit. « J'aimerais vous le dire, mademoiselle... Votre médecin est bien Juan Evans ? Rappelez-le. » Peut être il y avait-il une infime chance qu'il y ait une erreur... Peut être qu'elle pouvait encore espérer avoir raison. Même s'il était peu optimiste, Aaron voulait vérifier. « Mais il a sûrement raison. Je suis psychologue, j'ai donc étudié la psychiatrie... »

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« Oui, ça doit être son nom. Tant que c'est pas Dr House, je pense que je peux m'estimer heureuse. Mais il n'est pas question que je le rappelle. Que je le descende, là oui, avec plaisir. Mais l'appeler, vous pouvez toujours courrir ! D'ailleurs, pour votre gouverne, ce médecin est stupide, inutile, incompétent et particulièrement laid. Et pour toutes ces raisons il est inconcevable que je lui fasse confiance. Maintenant, si dans votre qualité d'homme de science vous pensez pouvoir examiner mon cas de plus près, alors je consentirai peut-être à ne pas allez chez ce médecin maintenant et ainsi, prolongé sa durée de vie. Alors, votre choix ? » Aaron ne put s'empêcher de rire en entendant la rousse dire tant de chose en si peu de temps, et trouvant le portrait dressé de Juan Evans très ressemblant. Tout du moins pour stupide, inutile et particulièrement laid. Car incompétent, c'était tout sauf un mot lui correspondant.... lorsque Aaron était à l'université, le Dr Evans faisaient parfois des conférences admirées par tout l'Etat de New York. Certes elles manquaient de dynamisme et de conviction, mais étaient toujours très intéressantes... d'où l'hypothèse que les tests soient faux réellement tordu, mais comme dans chaque chose, l'espoir est présent. Il réfléchit ensuite à ce qu'elle lui avait demander. Son choix ? Quel choix ? Elle avait tant parlé et tellement vite que ça lui était échappé. Les boîtes toujours dans les mains, il commença à essayer de s'en souvenir. Mieux valait ne pas la faire répéter. Elle était directement passée de sa critique à ça... Voilà, elle lui demandait d'examiner son cas, et dans ce cas elle ne tuerait pas tout de suite son médecin. Rassurant.... « Je ne suis pas psychiatre, juste psychologue, mais... je serais moins compétant que lui, c'est un fait. Mais ça ne m'empêche pas de tenter de vous aider. »

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Tandis qu’Aaron posai les boîtes sur le sol par mesure de prudence, la japonaise interrogea à nouveau son Mister Marshmallow, le responsable de son futur et peut être déjà malheur, mais certainement futur, il n’y avait aucun doute. Parmi toutes les maladies, la schizophrénie était loin d’être la plus facile à vivre. En choisissant le métier de psychologue, Aaron ne pensait pas avoir à suivre une patiente comme elle… mais que ses cours de psychiatrie ne lui serviraient jamais. Qu’il passerait sa vie à écouter les gens se plaindre de la leur et les aider à l’améliorer. La rousse avait tout l’air de se remémorer un évènement difficile de sa vie. Aaron fit tout pour éviter que leurs regards se rencontrent et n’arrivent à se détacher, ne voulant s’incruster dans sa vie privée. Des tas de gens aimeraient avoir ce don de mentaliste, de voyant, sans réaliser une seule seconde tout ce que ça pouvait apporter comme conséquence. Malgré le fait que bien des gens n’ont pas l’esprit facile d’accès, d’autres l’ont, et en un regard leur secrets les plus enfouis sont mis à jour. Si elle voulait lui en parler, elle le ferait d’elle-même, mais pour Aaron, il était absolument hors de question qu’il s’incruste dans son esprit ou essaie de le faire. Pour éviter son regard, il fixait sa peluche. Une très belle peluche… à qui elle semblait tenir comme à la prunelle de ses yeux. Non, comme à sa vie. Mister Marshmallow avait l’air d’être la ‘personne’ à qui elle tenait le plus au monde. D’un côté, c’était assez triste de constater ce fait… elle ne devait pas avoir beaucoup d’autres amis. La pluie commençait à tomber sur la ville de New York. La petite japonaise rousse attrapa la cravate que portait Aaron et le tira vers elle, l’air paniquée. « S'il vous plaît ! Je vous en supplie, aidez-moi ! Je veux oublier tout ça, je dois oublier tout ça !!! Je vous donnerai tout ce que vous voulez, mais aidez-moi, je vous en conjure ! » Tout ça ? Tout ça quoi ? Apparemment, cette impression était bonne. Elle pensait à de mauvais souvenirs, mais son esprit restait impénétrable. Tant mieux… même si pour l’aider, ça aurait été relativement pratique. « Mademoiselle Yamamoto… si vous pouviez me lâcher pour commencer, ça serait bien. Je vous ai dit que je vous aiderais, je vous donne ma parole. Même si je ne sais pas encore à quoi je m’attaque… » Elle avait bien dit tout, non ? La situation était dramatique, cette phrase ne pouvait pas faire de mal.

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Fausse joie, mademoiselle Yamamoto ne le lâcha pas mais serra juste un peu moins fort. Ce qui était tout de même déjà bien. Elle se lança ensuite dans un monologue explicatif. Pauvre petite, ce fut la première chose qu'Aaron se dit lorsqu'elle eut fini. Elle lui avait fait monter les larmes aux yeux, comme souvent lorsqu'il écoutait des histoires de ce genre. Ne pas avoir été aimée, par personne, ni par ses parents ni par les gens avec qui on a vécu... qu'est-ce qu'il pouvait y avoir de pire ? Rien, sûrement. Grandir avec pour seul ami un lapin en peluche à cause de qui on finit schizophrène, avec des gens qui ne nous aiment pas malgré l'amour qu'on peut leur porter, ça ne devait vraiment pas être agréable. En y pensant, Aaron ne trouva aucun évènement aussi attristant dans son passé. Elle lâcha sa cravate, mais il eu à peine le temps de le réaliser qu'elle avait braqué l'arme à feu dont elle avait implicitement parlé au début de son monologue sur le front d'Aaron, prête à appuyer sur la détente. Ils avaient beau ne pas être seuls dans la rue, les gens avaient l'air de ne s'apercevoir de rien. Et puis, il fallait aussi dire que l'air totalement calme d'Aaron n'avait aucune raison d'alerter ceux qui avaient remarqué que la rousse pourrait le tuer si elle le décidait. « Êtes-vous prêt à risquer votre vie ? » Aaron leva lentement les yeux vers l'arme, puis reporta son regard sur la rousse. Son visage lui était familier, il en était sûr. Pile à cet instant, il se souvint d'où il la connaissait. A Tokyo. Elle était journaliste et Aaron avait vu une photo d'elle à côté d'un article. Elle s'appelait April. April Yamamoto. « Oui. Oui, je suis prêt à risquer ma vie. De toutes façons, ma vie ne vaut pas grand chose... je n'ai rien fait de très grave, mais je ne suis pas exemplaire non plus, donc... » Il se tu un instant, puis reprit. « Si je veux vous aider, c'est parce que vous le méritez. Je suis sûr que vous n'avez rien eu de ce que vous voudriez et ce n'est pas normal. Vous n'avez rien fait pour. Si je peux aider, de n'importe quelle façon que ce soit, April... je suis prêt à risquer ma vie. » Un moment d'inattention de la part d'April avait suffit à Aaron pour deviner tout ça...

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De toute ma vie, je n'avais jamais rencontrer quelqu'un de ce genre. Une fille qui se baladait partout avec un imposant lapin en peluche, se gavant presque autant de pâtisseries que moi, se baladant partout avec une arme à feu sortit de je ne savais où, schizophrène... Peut être que je me trompais, mais elle n'avait pas l'air tout à fait convaincue par ma réponse. Pourtant, j'étais sincère... si je pouvais l'aider, j'étais prêt à risquer ma vie. Sûrement ce qui faisait de moi un bon psy... Non, je n'étais pas en train de me jeter des fleurs. C'était ce qu'on me disait souvent. « Tais-toi ! Il est là pour m'aider, je ne vais pas le tuer. », répliqua-t-elle soudain. Je mis quelques secondes avant de comprendre ce qu'il se passait. Avant de comprendre que je devrais peut être fuir tandis qu'il en était encore temps, ou tout du moins commencer à m'inquiéter. Mais non, je n'en ressentais pas le besoin... c'était assez étrange. Toute personne normale, dans cette situation, serait déjà partie depuis belle lurette et serait encore en train de paniquer comme un imbécile. A croire que j'avais déjà vécu ce genre de situation dans le passé. Mais pourtant, je n'en n'avais aucun souvenir. N'était-ce pas étrange ? Être menacé avec une arme à feu, ce n'était pas le genre d'expérience qu'on oublie facilement, non ? Qui plus est quand ladite arme est tenue par un malade mental... « Non ! C'est faux ! Tais-toi, tais-toi, tais-toi ! » Il n'y avait désormais plus la place pour le doute... hallucinations auditives. Qui, au passage, semblait bien plus inquiétantes que celles de Mister Marshmallow. April lâcha l'arme et le lapin en peluche pour se mettre les mains sur les oreilles, comme si qu'elle croyait que ça finirait par avoir un quelconque effet. D'après ce qu'elle m'avait dit d'elle, personne ne s'était jamais soucié d'elle... elle avait grandi seule, sans famille ou presque et ça me semblait être toujours le cas. Ce n'était pas le genre de situation qui allait l'aider à aller bien si elle ne suivait toujours pas de traitement médical. « S'il te plaît, s'il te plaît, tais-toi ! » J'étais impuissant face à son malheur... moi qui n'était pas spécialiste des maladies mentales, je n'étais pas habitué à ce genre de situation. Qu'est-ce que je pouvais faire, là, tout de suite ? Pas grand chose... « April... Si vous voulez que je vous aide, il faudrait commencer par me dire qui est en train de vous parlez et ce que cette personne ou chose vous dit... » Eviter à tout prix de lui montrer que je ne savais pas vraiment comment réagir, surtout...

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