Allongée sur le canapé, une couverture sur les jambes, la télécommande en main, je tentais de regarder la télévision. Je tentais oui parce que rien de bien passionnant ne passait à la télé et je n'avais aucune envie de regarder mon propre film. C'était quelque chose que je réfutais purement et simplement. Le regarder une fois avec tout le cast était quelque chose que je pouvais comprendre mais plus, sans façon. Je continuais de zapper les chaînes jusqu'à ce que je tombe sur une chaise de musique. C'était bien la seule chose qui pouvait me calmer depuis quelques jours. Tant que j'avais ma musique, ça allait 'bien'. Je regardais les images défiler, je regardais ces jeunes femmes plantureuses avec leurs formes parfaites. Puis je regardais mon corps et soufflais. Il était loin le temps où j'avais le corps d'une déesse, que j'étais fine à pouvoir poser pour Victoria Secret. Tout cela était révolu et pas qu'un peu. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même. J'étais enceinte de quadruplé et ce n'était pas rien. Ôtant ma couverture, je mis quelques secondes avant de me lever et de me diriger vers la cuisine. J'avais besoin de boire, besoin de me déshaltérer mais aussi de manger ! Il était à peine treize heure trente, mon repas avait été plutôt copieux mais j'avais déjà faim. Avoir quatre bébés à nourrir n'était pas une mince affaire mais alors pas du tout. Attrapant mon paquet de céréales préférés, j'ouvris le frigo et pris un paquet de jambon, un litre de lait mais aussi deux trois paquets de surimi qui traînaient par ci par là. Mayonnaise sous le coude, je me dirigea à nouveau vers le salon. Si Joshua voyait tout ce que je mangeais, il me tuerait sur place. Heureusement pour moi, il avait repris le boulot et j'avais donc quelques heures pour faire ce que je voulais. J'aimais mon petit ami – et pas qu'un peu – mais j'avais tellement besoin de temps seule, loin de tous. J'avais besoin de temps pour me retrouver, pour être en paix avec moi même et vivre ma grossesse comme je l'entendais. Les produits bio, plein de soja et de fibres ? Non merci ! J'avais besoin de mayonnaise, de surimi ou bien de saucisson. Je regrettais de ne pas en avoir à la maison d'ailleurs... Un paquet de chips ferait l'affaire ! Je me relevais pour aller chercher mon paquet de chips et le posa sur la table basse. À la vue de cette nourriture, un large sourire se dessina sur mes lèvres. Devant ma télévision, à contempler les fesses de Nicki Minaj – qui n'étaient pas différentes des miennes – j'enfonçais quelques chips dans ma bouche. Elle avait vraiment des formes hors normes et tout le monde bavait devant elle alors pourquoi pas moi ? Chips en bouche, je baissa légèrement les yeux et souleva mon t-shirt. Voilà la grosse différence entre elle et moi : elle n'avait pas quatre bébés dans le ventre. Un jour elle en aurait peut être autant, un jour peut être. Soupirant doucement, je continua de manger jusqu'à entendre la sonnerie retentir. Me levant, je pris mon paquet de chips et me dirigea vers la porte. Je n'avais invité personne à venir me tenir compagnie mais pourtant, j'ouvris tout de même la porte. Plongeant ma main dans mon paquet de chips, j'entendis une petite voix dire « SURPRISSSEEEE !!! » Je leva la tête vers la personne. Mon paquet ma glissa des mains et se vida quelque peu sur le sol. J'avais la bouche ouverte, la main à deux centimètres de ma bouche. J'étais droite comme un I. J'étais folle, complètement folle. Fermant la bouche, je me frotta les yeux – étalant mon maquillage sur tout mon visage – et dis « Maman, je vois des fantômes » Je tendis la main pour toucher le torse de mon petit frère – supposé mort – et l'agrippa pour le prendre dans mes bras. « Je m'en fous d'être folle, c'est mon petit frère ! » J'hurlais ça, dans le couloir. « C'est Phoenix ou Paris ? » Question con mais tout de même. Je fis un pas en arrière, écrasant mes chips, toujours mon petit frère dans les bras. J'étais folle, je voyais des morts mais ça, c'est pas grave.

Phoenix aimait sa famille, il avait toujours été entouré de celle-ci et ce, depuis sa tendre enfance, chose logique. Malgré tous les problèmes endurés comme le divorce puis enfin le décès du père suivi de celui de leur mère. Malheureusement, cela n'avait pas suffit car le jeune homme avait longuement séjourné à l'hôpital en voulant rejoindre Theodora, la soeur jumelle de Toscanne. Enfin bon, toute cette histoire était compliquée er Phoenix n'en revenait toujorus pas que le bon Dieu lui ait accordé la vie en échange de celle de son frère jumeau, car apparamment il en avait eu un mais ses trous de mémoire avaient fait qu'il l'avait quelque peu oublié. Il n'imaginait pas que toute sa famille l'aurait cru mort, et il n'imaginait même pas à quel point il pourrait faire une surprise à tous ses proches. Enfin, il avait trouvé Ella si Ella était là, la famille devait être dans le coin, vu que tout le monde venait rencontrer la fameuse jumelle de sa soeur. Ella était certainement sa soeur favorite, bien sûr avant qu'elle ne parte à New York tandis qu'il se rendait à Seattle avec London et compagnie mais ils étaient toujours resté en contact en s'appelant très régulièrement. Bref, Ella avait toujours énormément compté pour lui et ce retour très inatendu était vraiment spécial !

La jeune australienne lâcha totalement son paquet de chips. « Maman, je vois des fantômes » La jeune femme, comme une jeune enfant se mit à toucher le torse de Phoenix pour voir s'il n'était pas un fantôme mais ce fût vraiment une grande surprise dès qu'elle s'apperçut qu'il était bel et bien réel. Un sourire amusé prit place sur les lèvres du jeune homme. « Je m'en fous d'être folle, c'est mon petit frère ! » Se mit-elle à hurler dans le couloir toute excitée. Il rigola. Il lui embrassa les joues avant de la serrer plus fort encore dans ses bras. Cet échange dura un petit moment avant qu'enfin, ils relâchent mutuellement avant qu'il ne regarde les traits de sa soeur. Certes, il avait eu l'occasion de la voir quelques fois en caméra par Skype mais la voir en chair et en os était une chose totalement différente. Elle était vraiment sublime, ses beaux cheveux bruns encadraient son visage. Une chose qu'il avait bien remarqué lors de leur accolade, c'est qu'il y avait eu un barrage lors de cela, baissant discrètement les yeux, il remarqua alors le ventre énorme - c'était le cas de la dire - de sa soeur, chose assez invisible lors des caméras et aussi depuis le etmps qu'il était dans cet hôpital de malheur ! « C'est Phoenix ou Paris ? » A nouveau le rire de Phoenix résonna dans les couloirs. Il était vrai que Paris aurait pu lui aussi revenir à la vie mais ce n'était pas le cas, alors il répondit franchement à la question qu'on lui posait depuis près de leur âge de parler mais voilà bien longtemps - enfin s'il se mettait à la place de l'autre Phoenix, avec son frère jumeau - qu'on ne lui avait pas posé la question. « C'est Phoenix, ralala, dis donc t'as pas perdu ton temps toi ! » Fit-il en rigolant tout en pointant son doigt vers le ventre de sa soeur. « On rentre ? » Proposa-t-il. Entrant dans l'appartement il regarda autour de lui. « Combien de mois ? » Demanda-t-il. Il parlait toujours du bébé grandissant dans le ventre d'Ella. Il se fichait du père, bien qu'il se doutait que ce Joshua Wallig devait y être pour quelque chose...

« C'est Phoenix, ralala, dis donc t'as pas perdu ton temps toi ! » Debout dans le couloir, j'étais tétanisée, apeurée comme jamais mais je tentais de ne rien montrer. Comment était-il possible que Phoenix soit là, en face de moi ? Avais-je mangé de la nourriture étrangère hier, avais-je reniflé un champignon qui altérait les fonctions de mon cerveau ? Je n'en savais rien absolument rien mais tout cela était hors du commun, extraordinaire. Intérieurement, je rêvais que Paris sorte de sa cachette, qu'il montre sa bonne bouille même si j'en doutais vraiment. Tout cela avait l'air tellement réel et pourtant... Phoenix était mort, il avait péris dans un accident d'avion il y a bien longtemps ! J'arrivais enfin à me faire à leur absence et voilà que mon cerveau me jouait des tours. « On entre ? » Déglutination difficilement, j'acquiesçai à la demande de mon petit frère. Si un de mes voisin choisissait ce moment pour sortir de son appartement, ils allaient me prendre pour une folle. Ils avaient déjà eu beaucoup de mal à accepter le défilé d'hommes que je leur avais offert il y a plusieurs longs mois de cela. Aujourd'hui, tout était différent. J'étais avec Joshua et enceinte, de quadruplés qui plus est ! Fermant la porte derrière moi, je poussa légèrement le paquet de chips avec mon pied. J'aurai tout le temps de le ramasser plus tard ou de le faire ramasser par le fantôme de mon cadet pou par Indiana ou bien encore Joshua ! Ils n'allaient pas me croire et me dire de me reposer et plus vite que cela. Tout était... extraordinaire. L'emmenant jusqu'au salon, je posa mes fesses dans le fauteuil et l'invita à s'asseoir sur le canapé. J'étais un peu distante, trop peur de ce que je pouvais découvrir dans quelques secondes. « Combien de mois ? » Baissant les yeux, je lui fis un léger sourire. Mais qu'est-ce qu'on s'en fout de ma grossesse ! Il revenait de l'au delà et monsieur avait décidé de s'occuper de moi. J'avais tellement eu l'habitude de le chouchouter que de voir l'inverse me perturbait totalement. Dieu qu'il m'avait manqué... J'avais aussi tellement peur que ce ne soit qu'un effet de mon cerveau, de mes hormones. « Trois mois » lançais-je, léger sourire sur les lèvres. Le voyant écarquiller les yeux, je laissa échapper un léger rire. « Il y en a quatre » J'avais fini par m'habituer à dire cette petite phrase. Il y en a quatre. Quatre bébés d'un coup. Grossesse hors norme, j 'attends des quadruplés. Ces mots sonnaient tellement étranges mon oreille. Je ne m'y étais toujours pas faite totalement. Je n'arrivais pas à voir ce que cela pouvait représenter comme travail mais j'étais heureuse et pressée. Je les aimais déjà tous les quatre... Levant les yeux vers mon petit frère, je fronça les sourcils tout en retroussant le nez et les lèvres. J'avais l'air d'un petit canard de cette façon mais ce n'était pas franchement important... « Mais je croyais que tu étais mort... Avec Paris dans l'avion pour New York en septembre... Je ne comprends plus rien, vraiment... Tu n'es qu'un mirage, une invention de mon esprit ou tout est bien réel ? » Je n'en savais rien et cela me déstabilisait énormément. Je n'aimais pas être dans le flou. Ne pas être sûre à cent pour cent de ce que j'avais en face de moi me démontait et pas qu'un peu ! J'étais effrayée, j'avais peur de finir par être déçue et de n'avoir plus que mes yeux pour pleurer. Il y avait peut être une vitamine prénatale qui agissait directement sur mon cerveau et me faisait croire tout et n'importe quoi. « Je suis désolée de poser autant de questions mais... En Septembre, j'étais à l'aéroport pour venir te chercher avec Paris et... Il y avait plein de journalistes, des tas de familles qui pleuraient... J'ai du l'annoncer à Arizona puis au reste de la famille. J'avais votre mort sur la conscience. Je l'ai toujours à vrai dire... » Je m'en voulais toujours de les avoir forcé à prendre cet avion et pas un autre. Je m'entendais encore les prévenant que, s'ils prenaient un autre avion sans me prévenir, ça allait chauffer pour eux ! Les derniers jumeaux de la familles étaient connus pour leurs blagues, leurs farces en tout genre... Si le Phoenix que j'avais en face de moi était bel et bien mon petit frère, je me demandais comment il avait pu faire pour ne rien dire depuis tout ce temps, pour ne jamais appeler à la maison et dire qu'il allait bien, lui... Déglutination doucement, j'attrapais sa main. Ma voix tremblotait, mes yeux commençaient à me piquer. J'allais bientôt éclater en sanglots, je le savais... Le silence qui régnait dans la pièce n'avait pas le don de me rassurer, absolument pas. Je n'osais même pas fermer les yeux, de peur qu'il disparaisse...