Elena était contente. Son premier cours venait de se terminer et elle en ressortait très enthousiaste. Elle avait décidé de reprendre des cours parce qu’elle avait besoin d’un peu de changement dans sa vie. Enfin pour le coup, c’était un gros changement mais elle en avait eu besoin. Elle ne travaillait pas énormément à la galerie et si elle n’avait pas étudié l’art, elle aurait choisi le droit. La vie était trop courte pour perdre du temps avec quelque chose qui ne nous plaisait pas, et sa vie pour le moment était trop plate, trop calme. En plus, elle aurait de quoi s’occuper l’esprit et ne passerait pas son temps à propos de ses fiançailles ratées. Enfin… Rien n’était fini avec Ruben, elle n’avait pas encore réussi à lui parler, mais elle voyait de plus en plus la fin de leur relation arriver. Peut-être qu’elle se faisait de fausses idées mais elle n’avait même plus envie de faire d’efforts. A quoi bon, si elle était la seule à en faire ? Alors elle se focalisait sur autre chose, c’était bien aussi. Et peut-être que si elle prenait un peu de recul elle aussi, si elle essayait de se mettre à sa place, les choses seraient plus faciles. Quoi qu’il en soit, elle venait de terminer son premier cours. Un cours un peu général sur ce qu’était le droit, une sorte d’introduction. Elle avait eu une réunion la semaine précédente, lui présentant le fonctionnement des cours et de l’université de Columbia. Elle avait pris la décision de s’inscrire sur un coup de tête et avait commencé quelques jours plus tard. Elle ne le regrettait pas encore, ç’aurait été dommage quand même.

Par contre, ce qui était moins bien, c’était le monde qu’il y avait à la cafétéria. Elle ne pouvait pas rentrer chez elle comme elle avait un autre cours assez rapidement, même si elle n’habitait pas trop loin. C’était terrible quand même, elle aurait mille fois préféré manger tranquillement chez elle avec son chien. Ruben n’était même pas une option. Lui il mangeait au bureau, peinard. Mais elle… Elle ne savait même pas où elle allait pouvoir s’asseoir tant il y avait de monde. Elle commença tout de même à avancer doucement entre les tables et finit par repérer une place. UNE. Il y avait quelqu’un en face, quelqu’un à côté, et pas d’autre place de libre. Alors elle alla la prendre. Elle préférait manger avec des inconnus plutôt que de manger dans les toilettes. Ce n’était pas très hygiénique en plus… « Cette place est prise ? » demanda-t-elle en posant son plateau sur la table, mais en restant tout de même debout. Les personnes à côté secouèrent la tête pour dire qu’elle était libre. En revanche, l’homme en face d’elle ne prit même pas la peine de relever la tête. Alors elle tira la chaise et prit place sur celle-ci, puis commença à manger, silencieusement.

Mako avait réussi à éviter de se retrouver embarqué dans une histoire de fiançaille une deuxième fois. Parce que tout c'était bien fini la première fois, avec Jaya. La jeune femme avait fini par prendre la fuite et honnêtement, il ne pouvait pas lui en vouloir. C'était la meilleure chose à faire et, à vrai dire, il avait tout fait pour qu'elle en arrive là. Soit, le jeune homme avait brillamment réussi à mettre fin à tout ça (et il en était fier en plus) mais il n'avait même pas eu le temps de souffler et de célébrer dignement sa tranquillité retrouvé. En effet, Audrey n'avait pas tardé à faire son apparition dans sa vie avec son bébé. Leur bébé. Uhuh, autant dire qu'à côté de ça, ses fiançailles avec Jaya avait été un vrai bonheur. Quand il avait eu vent de toute cette histoire, son père n'avait pas été très content. C'était même un euphémisme en fait. Il avait été furieux et s'était mis dans une rage noire. Mako avait bien cru qu'il n'en sortirait pas de celle-ci. Surtout quand son père avait décidé qu'il devait se marier avec l'autre. Le jeune homme ne voulait surtout pas de ça. S'il se mariait avec, il perdait tout espoir de se débarrasser un jour de la blonde et il ne voulait surtout pas de ça. Elle était bien trop chiante pour qu'il la supporte jusqu'à la fin de sa vie. Elle avait réussi à battre tous les records et dépasser même Cora (pourtant la brune avait placé la barre très haut). Mais le brun avait réussi à négocier et avait obtenu que son père oublie cette histoire de mariage si il suivait des études de droit.

C'est ainsi que le jeune homme se trouvait aujourd'hui à la cafétéria de la fac de Columbia. Son père avait réussi à le faire rentrer là sans aucun problème évidemment. Mais le brésilien était vraiment de mauvaise humeur là. Parce qu'il n'était pas content d'être là. Suivre des cours c'était trop contraignant et en plus, il était entouré de paysans parce que les lieux étaient bondés. Mais il fallait bien qu'il mange et il préférait toujours être là que chez lui où Liam était sûrement en train de pleurer (il ne savait pas faire autre chose en même temps). En plus, il avait au moins la chance de ne pas avoir la vue gâcher puisque la chaise en face de lui était libre. Ceci ne dura malheureusement pas puisqu'une pauvre fille fit son apparition. Elle voulait s'asseoir là apparemment et demanda si la place était libre. Le brun ne se donna même pas la peine de répondre. Si elle n'était pas trop stupide, elle comprendrait qu'il n'y avait pas de place pour elle ici. Mais elle devait être conne puisqu'elle ne tarda pas à s'asseoir. Le jeune homme releva la tête et lui lança un regard noir. « Je ne crois pas t'avoir dit que la place était libre moi. » lâcha-t-il sur un ton cassant. « Et il se trouve que j'attends quelqu'un. Tu vas devoir trouver une place ailleurs du coup. »

La cafétéria était bondée. C’était bien sa chance, ça. Elle n’était pas snob, son problème n’était pas de se mêler aux autres – quoi que. C’était juste que là, il n’y avait vraiment plus aucune place de libre et elle aimait quand même avoir son espace et son intimité pour manger. Là, ils mangeaient les uns sur les autres, elle n’allait pas pouvoir écarter les bras, elle allait même sans doute se prendre des coups de coudes. Et honnêtement, ce que mangeaient les autres ne l’intéressait pas, et encore moins la façon dont ils mangeaient. C’était la meilleure façon pour la dégouter parce que certaines personnes n’étaient quand même pas très délicates et soignées. Si elle avait pu, elle serait rentrée chez elle… Elle aurait encore mangé seule – les deux extrêmes, elle ne pouvait pas avoir de juste milieu – et elle préférait encore ça à toute cette foule. Elle aurait pu appeler Nikola aussi, pour qu’il la rejoigne et qu’ils aillent manger juste à côté de la fac. Mais monsieur était tellement occupé qu’il n’aurait pas trouvé le temps pour la rejoindre. Peu importe ce qu’il disait, le fait était qu’il avait bel et bien un harem et qu’il n’avait plus aucune minute à lui accorder. Elle n’avait même pas eu l’occasion de lui dire qu’elle reprenait les cours, c’était dire ! Soit, ce n’était pas ce qui était important pour le moment. Elle avait choisi de rester manger ici alors elle devait se trouver une place, et de préférence par sur un siège de toilettes. Dehors, à la limite, mais elle préférait ne pas trop s’aventurer dans des endroits inconnus, il y avait le risque qu’elle se perde et qu’elle arrive en retard à son prochain cours. Elle finit par trouver une place. Mais c’était vraiment une place, coincée en bout de table, les places en face et à côté d’elle étant déjà prise. Elle jeta un dernier regard autour d’elle pour vérifier qu’il n’y avait pas d’autre place disponible et s’y dirigea, vérifiant qu’elle n’était pas prise avant de s’y asseoir. Le type en face d’elle n’ayant pas répondu, elle avait pris ça pour un signe que c’était ok. « Je ne crois pas t'avoir dit que la place était libre moi. » Ah visiblement il savait parler. Elle avait cru que non comme il ne lui avait pas répondu. Ou il pouvait toujours être sourd. Quoi qu’il en soit, la jeune femme fronça les sourcils à son tour. « Et il se trouve que j'attends quelqu'un. Tu vas devoir trouver une place ailleurs du coup. » Son ton cassant était loin de l’impressionner, en grandissant avec un ours comme son frère, elle était prête à faire face à toutes les personnes désagréables qu’elle croiserait. Celui-là avait l’air d’être un champion. « Il n’y a pas de place ailleurs. » expliqua-t-elle calmement. « Je m’en irai quand la personne que tu attends arrivera, si elle arrive un jour. » Vu comme il avait l’air aimable, elle se demandait qui pouvait aimer passer du temps avec lui. « Quoi qu’il en soit, je reste là que ça te plaise ou non. » Son ton était ferme et n’acceptait aucune protestation. Elle baissa ensuite la tête et commença à manger sa salade, comme si de rien n’était.

Mako vivait en ce moment ses premiers jours à la fac et il pouvait d'ores et déjà dire qu'il détestait ça. Il n'était vraiment pas fait pour tout ça. Pour le droit. Pour travailler tout court en fait. Mais il n'avait pas eu trop le choix. Après l'arrivée de Liam et d'Audrey dans sa vie, Mako avait du faire face à son père et c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour ne pas avoir à se marier. C'était triste mais bon... c'était comme ça. Il devrait sûrement songer à aller s'exiler lui. Très loin même. Ainsi, il pourrait peut-être avoir la paix.

Soit, après une matinée de cours d'un ennui profond, le jeune homme avait décidé d'aller manger à la cafétéria. C'était un peu bizarre comme décision, il le savait, mais c'était la seule chose qu'il avait trouvé pour ne pas avoir à rentrer chez lui. Les pleurs de bébé et Audrey à supporter pendant sa pause de midi, très peu pour lui. Il aurait pu pousser jusqu'à chez Cora mais bon, il y avait aussi un bébé là-bas et puis bon, en plus, elle était allée s'enterrer à Staten Island ce qui était franchement trop loin pour qu'il ne bouge pendant sa pause de midi. Du coup, il était resté là et était entouré de paysans puants. Enfin non... pas vraiment puants. Mais c'était des paysans quand même. Au moins, il avait la chance d'avoir une chaise de libre en face de lui. Il avait au moins la vue dégagée comme ça. Mais cela ne dura malheureusement parce qu'une pauvre fille fit son apparition derrière la chaise et s'installa comme ça. Pff, le brésilien ne voulait surtout pas d'elle. C'est pour ça qu'il l'avait snobé quand elle avait demandé si elle pouvait s'installer là, elle devait comprendre qu'elle le dérangeait. Mais elle n'avait apparemment pas compris et il se trouvé obligé de lui faire savoir qu'il attendait quelqu'un (pur mensonge) et qu'elle allait donc devoir trouver une autre place. « « Il n'y a pas de place ailleurs. » Oh ça, ce n'était absolument pas le problème de Mako. Il lui lança un regard dénué de toute compassion. Il n'allait pas non plus pleurer sur son sort quand même. « Et bien tu vas devoir chercher mieux. Ou manger debout peu importe. » Ce n'était pas son problème. Il voulait juste avoir la paix, ce n'était quand même pas trop demander non ? Il était sûr qu'elle n'avait sûrement même pa assez cherché et qu'il devait y avoir une autre place ailleurs. Elle voulait juste être assise en face de lui parce qu'il avait un charme fou. Normal. « « Je m'en irai quand la personne que tu attends arrivera, si elle arrive un jour. Quoi qu'il en soit, je reste là que ça te plaise ou non. » Le jeune homme poussa un très très long soupir. « « T'es décidée à m'emmerder c'est ça ? Il n'y avait pas assez de monde dans cette cafétéria, il a fallu que ça tombe sur moi. » Il secoua la tête. C'était bien sa veine tout ça. « « Tu n'as aucune chance tu sais. » précisa-t-elle ensuite. « « Je ne suis pas du tout intéressé donc va voir ailleurs si j'y suis. »

Elena avait tellement de chance. Sur toutes les personnes qui se trouvaient dans la cafétéria présentement, il avait fallu qu’elle tombe sur le pire des chieurs. Satan en personne, même. Elle ne savait pas quel était son problème, s’il avait mal dormi ou si quelqu’un lui avait dit et avait de ce fait gâché sa journée mais elle refusait de subir sa mauvaise humeur. Pas alors qu’elle n’en était pas responsable. Ou si elle l’avait rendu désagréable rien qu’en s’asseyant en face de lui cela voulait dire qu’il était un cas encore plus désespéré qu’elle ne l’avait cru de prime abord. Ça ne devait pas être facile d’être lui tous les jours… Il devait faire fuir tout le monde, même Nikola passa pour un chaton tout doux à côté de lui, et c’était quelque chose. Quoiqu’il en soit, il allait devoir la forcer à bouger – à savoir la tirer par le bras et emmener son plateau ailleurs lui-même – s’il voulait qu’elle s’en aille. Elle n’allait pas se laisser faire. Puis elle n’en avait pas pour longtemps, elle allait faire le plus vite possible pour ne pas avoir à le supporter plus que nécessaire. Honnêtement, si elle avait eu un autre choix elle ne serait pas assise là. « Et bien tu vas devoir chercher mieux. Ou manger debout peu importe. » La jeune femme le fixa une bonne dizaine de secondes d’un air pas franchement impressionné avant de simplement répondre : « Non. » Elle imaginait que c’était quelque chose qu’on ne devait pas lui dire souvent alors elle lui rendait service en le lui disant. Ça ne pouvait pas lui faire de mal de l’entendre un peu pour changer. « T'es décidée à m'emmerder c'est ça ? Il n'y avait pas assez de monde dans cette cafétéria, il a fallu que ça tombe sur moi. » s’énerva-t-il après qu’elle ait commencé à manger. Egocentrique un plus de ça. Il avait décidément tout pour lui. Calmement, la jeune femme posa fourchette et releva la tête vers lui. « Je suis simplement décidée à manger, ça n’a rien à voir avec toi. A choisir j’aurais préféré un repas tranquille sans un chieur égocentrique qui fait un gros caprice parce qu’on a osé lui dire non. » Elle le regarda un long moment en silence, le jugeant du regard. Les toilettes n’auraient pas été une si mauvaise idée finalement. « Maintenant si tu te taisais un peu tu constaterais que c’est tranquille ici quand tu te la fermes plus de vingt secondes. » Leurs voisins ne pourraient qu’approuver. Mais soit, elle avait un bon point-là, c’était lui qui perturbait l’environnement depuis tout à l’heure. « Tu n'as aucune chance tu sais. » Elena fronça les sourcils. Elle n’était pas sûre de ce à quoi il faisait allusion mais il avait raison sur une chose, elle n’avait pas de chance. « Je ne suis pas du tout intéressé donc va voir ailleurs si j'y suis. » « Intéressé ? Intéressé pour quoi au juste ? » Elle était sincèrement perdue. Elle se mit d’ailleurs à réfléchir pour essayer de comprendre et eut une grimace de dégout lorsqu’elle pensa avoir trouvé. « Ew, j’essaye de manger, n’essaye pas de me faire vomir. » Elle, intéressée par lui ? Elle pouvait faire mieux que ça, et elle avait Ruben en plus. Sérieusement, il avait beau avoir une plastique parfait, il lui suffisait d’ouvrir la bouche pour tout gâcher.

Pff, ce repas était un vrai enfer pour Mako. Il n'avait qu'une hâte, c'était d'avoir enfin fini de manger. Ca lui ferait le plus grand bien. Il aurait même bien aimé pouvoir se passer de manger tiens. La prochaine fois il se paierait un restaurant. Ca ne pourrait qu'être mieux que la cafétéria d'ici. Le seul point positif qu'il voyait là, c'est qu'il n'y avait personne en face de lui. Oh joie. Mais malheureusement, comme toutes les bonnes choses, ça ne dura. Quelqu'un fit bientôt son apparition en face de brésilien. Une fille. Et le brun voulait simplement qu'elle dégage de là. Elle lui gâchait la vue (même si elle n'était pas trop moche non plus). Elle prétendait que c'était la seule place de libre ici mais le brésilien s'en moquait pas mal en fait. Elle avait seulement à mieux chercher. Ou peu importent tant qu'elle ne se mettait pas là. Elle pouvait même manger debout. « Non. » Le jeune homme fit la moue. Cette fille était vraiment une chieuse, il n' y avait rien à dire de plus. Sur tout le monde qu'il y avait dans la cafétéria, il avait fallu qu'elle le choisisse justement lui pour l'emmerder. C'était bien sa veine ça du coup. « Je suis simplement décidée à manger, ça n’a rien à voir avec toi. A choisir j’aurais préféré un repas tranquille sans un chieur égocentrique qui fait un gros caprice parce qu’on a osé lui dire non. » Bah elle pouvait toujours aller prendre son repas tranquille ailleurs, ça lu ferait des vacances comme ça. « Maintenant si tu te taisais un peu tu constaterais que c’est tranquille ici quand tu te la fermes plus de vingt secondes. » Le jeune homme secoua la tête. « J'en doute. » répondit-il alors. « Parce que tu me gâches la vue. » Vraiment, vraiment beaucoup. En plus des voisins puants, il avait aussi le droit à elle maintenant. Merci bien. Il précisa ensuite à la jeune femme qu'elle n'avait aucune chance avec lui parce qu'il n'était absolument pas intéressé. « Intéressé ? Intéressé pour quoi au juste ? » Le jeune homme lui lança un regard méprisant. Elle était débile ou quoi ? Franchement, c'était l'impression qu'elle donnait là. « Ew, j’essaye de manger, n’essaye pas de me faire vomir. » « Tu exagères là. » Il secoua la tête. « N'essaie pas de mentir, je sais que j'ai raison. » Il avait toujours raison de toute façon.

Elena était pourtant patiente en générale. Elle avait appris à l’être en grandissant avec un frère comme Nikola même s’il lui arrivait d’être une vraie chieuse aussi parfois. Il fallait le mériter. Mais là, le mec en face d’elle était encore pire qu’elle, pire que son frère même. C’était pourtant difficile mais… il y arrivait haut la main. Elle aurait pu le féliciter si ça n’avait pas été elle qui devait en faire les frais. Elle était pourtant restée polie et il l’avait attaquée sans raison Quel con ! Il n’y avait pas d’autres mots pour le qualifier. Enfin, Elena était trop gentille pour le dire et même simplement le penser. Comme elle ne se laissait jamais faire, elle ne tarda pas à répliquer à l’autre abruti. C’était lui qui se plaignait mais s’il prenait la peine de se taire il verrait que tout était calme ici et qu’il n’avait aucune raison de se plaindre puisque c’était lui qui polluait l’atmosphère. Sauf qu’il était trop borné pour faire une telle chose et encore plus pour admettre que c’était lui qui était en tort. « J'en doute. » La jeune femme dut fournir un effort surhumain pour ne pas lever les yeux au ciel et soupira très longuement. Elle voulait rester adulte mais il la mettait trop hors d‘elle. Elle n’eut même pas besoin de lui demander comment il pouvait en douter puisqu’il reprit la parole juste après. Il devait beaucoup aimer s’écouter parler, et s’aimer tout court. « Parce que tu me gâches la vue. » Elena plissa les yeux. Il avait quel âge, dix ans ? C’était quoi cette attaque bidon et puérile ? Et surtout quel était le rapport ? « Je te gâche la vue ? Moi qui croyait avoir tout entendu. » Elle secoua la tête d’un air fataliste. On faisait pire comme vue en plus, elle était très agréable à regarder. « T’as qu’à regarder ton assiette, ça doit être la seule capable de te supporter. » Et si vraiment il n’était pas content, il n’avait qu’à partir. C’était sans doute trop demander vu qu’elle était arrivée en dernier mais elle n’était pas prête à faire le moindre effort pour lui. C’était très dur de garder son calme et de l’ignorer. Surtout quand il disait des choses totalement dénuées de sens ! Elle, intéressée par lui ? Dans quel univers exactement ? « Tu exagères là. » Elle releva le menton, prête à répliquer. « N'essaie pas de mentir, je sais que j'ai raison. » « Oh non, je n’exagère pas. Tu as beau avoir le physique d’un mannequin, ton caractère gâche tout. C’est ça qui me donne envie de vomir. » Il ne devait pas attirer grand monde à part les filles superficielles et stupides. Et même elles étaient trop bien pour lui.

Mako n'avait pas du tout envie de se montrer agréable avec la pauvre fille qui s'était assis en face de lui. Alors, il se montra juste fidèle à lui-même (parce qu'il se montrait rarement agréable avec quiconque, c'était la vie). Il ne tarda ainsi pas à dire à la jeune femme qu'elle lui gâchait la vue. Il devait bien lui faire savoir ça parce qu'elle avait l'air de dire qu'il n'avait pas de raison de se plaindre alors que si. Il en avait des tas. « Je te gâche la vue ? Moi qui croyait avoir tout entendu. » Le jeune homme secoua la tête. « C'est la vérité. » rétorqua-t-il en lui lançant un regard mauvais. Il ne la trouvait pas terriblement franchement. En fait, c'était juste sa mauvaise foi qui parlait mais bon, quand même. « T’as qu’à regarder ton assiette, ça doit être la seule capable de te supporter. » « Ahahah. » répondit le jeune homme avant de lever les yeux au ciel. Elle était tellement drôle cette fille, décidément. Il ne l'aimait pas du tout. Du coup, il attendait encore qu'elle s'en aille. Surtout qu'elle n'avait aucune chance avec lui franchement. Il n'était pas intéressé par elle. Il avait de toute manière bien assez de problèmes dans sa vie en ce moment sans y ajouter une file raide dingue de lui comme avait l'air de l'être l'autre. Même si elle ne voulait pas l'admettre. Elle faisait croire que ce qu'il lui disait lui donnait envie de vomir comme ça. Mais le jeune homme savait ce qu'il en était vraiment. Il n'avait aucun doute à propos de son charme fou en fait. Elle n'avait donc pas besoin de mentir, il savait qu'il avait raison. Il avait toujours raison, c'était la règle. « Oh non, je n’exagère pas. Tu as beau avoir le physique d’un mannequin, ton caractère gâche tout. C’est ça qui me donne envie de vomir. » Le brésilien lui lança un regard désespéré. « Et bien fais moi plaisir et va vomir ailleurs, ça me fera des vacances. » répondit-il sur un ton agacé. Il n'avait toujours pas abandonné, il avait toujours l'espoir de la faire bouger de là et au plus vite même.

Elena était une sainte. Il n’y avait pas d’autre explication, elle était une sainte et elle méritait une médaille pour ne toujours pas avoir frappé l’autre abruti assis en face d’elle. Elle avait pourtant envie de le tuer depuis qu’il avait ouvert la bouche mais elle avait réussi à se contrôler. Elle ne s’était pas non plus trop emportée, elle n’était pas tellement agréable dans ce qu’elle disait mais elle avait réussi à rester calme. Elle n’avait pas tellement envie de se donner en spectacle pour son premier jour. Puis s’imaginer en train de le tuer aidait beaucoup, certes, mais elle avait quand même beaucoup de mérite parce qu’il était le roi des emmerdeurs. Là, il n’était pas content parce qu’elle lui gâchait la vue. Elle en avait entendu des choses stupides dans sa vie mais là il remportait sans doute la palme. « C'est la vérité. » Elena plissa les yeux, soupirant d’un air excédé. Elle était à ça de lui planter sa fourchette dans l’œil. « Tu devrais aller consulter alors, t’as l’air d’avoir une très mauvaise vue. » Elle ne pouvait pas gâcher la vue de qui que ce soit, elle était très agréable à regarder. C’était simplement sa mauvaise foi qui parlait. Elle lui conseilla donc de regarder son assiette. Au moins elle le supporterait. Peut-être… « Ahahah. » Oui, elle était également hilarante, elle avait tout pour elle. En toute objectivité bien sûr. C’était dommage que l’autre ne puisse pas le voir. En revanche lui, il était détestable à souhait. Tant qu’il gardait la bouche fermée, tout allait bien et il était parfait. Semblait parfait. Mais dès qu’il se mettait à parler… On ne pouvait pas faire plus repoussant. Il ne semblait pas s’en rendre compte cela dit puisqu’il était persuadé qu’elle faisait tout ça parce qu’elle voulait être avec lui. Brrr, elle en avait des frissons. Si son attitude changeait, peut-être, mais elle voyait ça difficilement réalisable. « Et bien fais-moi plaisir et va vomir ailleurs, ça me fera des vacances. » Ce qu’il ne réalisait pas c’était qu’elle n’avait pas envie de lui faire plaisir. Peut-être en étant un peu plus agréable et en lui disant s’il te plait mais ce n’était pas près d’arriver. « Non. » répéta-t-elle alors. Il ne connaissait pas ce mot alors elle devait le lui dire un maximum pour qu’il s’y habitue. « Je vais finir de manger d’abord, rassure-toi ça ne devrait pas prendre trop longtemps. » ajouta-t-elle avant de se remettre un peu à manger. Au bout d’un moment, elle posa à nouveau sa fourchette. « Juste comme ça, quand on veut obtenir quelque chose de quelqu’un on évite de l’insulter. Ou en tout cas c’est comme ça que les gens normaux fonctionnent. » Il devait se souvenir de ça aussi, ça pourrait lui être utile à l’avenir.

Mako n'arrivait pour l'instant pas franchement à se débarrasser de la jeune femme qui venait de prendre place en face de lui. Il ne l'aimait définitivement pas celle-là. Elle lui gâchait la vue (même si elle avait l'air de ne pas le croire parce que madame se trouvait apparemment très jolie) et en plus, elle était désagréable. Le brésilien ne perdit néanmoins pas son objectif de vue et continua de vouloir qu'elle parte. D'autant plus si il lui donnait tellement envie de vomir que ça. Elle pouvait aller faire ça ailleurs quand même. « Non. » « C'est vrai que c'est bien mieux de vomir à table. » lâcha-t-il sur un ton moqueur. C'était très plaisant pour tous les gens qui l'entouraient en plus. Mais elle n'avait définitivement pas l'air très sympathique donc bon, le brésilien n'en était pas vraiment surpris. « Je vais finir de manger d’abord, rassure-toi ça ne devrait pas prendre trop longtemps. Juste comme ça, quand on veut obtenir quelque chose de quelqu’un on évite de l’insulter. Ou en tout cas c’est comme ça que les gens normaux fonctionnent. » Le jeune homme secoua la tête avant de prendre un air blasé. Franchement, comme si tout ça marchait vraiment. Cette fille racontait décidément n'importe quoi. « Je ne t'ai pas insulté. » lui fit-il remarquer. A aucun moment vraiment. « J'ai même essayé de ne pas être trop désagréable au début mais ça n'a pas marché. Donc bon, il faut croire que tu ne dois pas être une personne normale. » Lui, il l'était en tout cas.

N'ayant pas obtenu gain de cause, Mako se pressa de finir son repas et de quitter cette cafétéria au plus vite. C'était un véritable enfer cet endroit, plus jamais il n'y remettrait les pieds franchement. Même si sa vie en dépendait un jour il n'irait pas. Du coup, il était un peu en avance et traîna un peu sur le campus avant de se rendre à son premier cours de l'après-midi. Il n'avait qu'une hâte, que cette journée se termine. Il s'installa dans la salle de classe où avait lieu son prochain cours et attendit patiemment que celui-ci ne commence. Il avait de la place à côté de lui, il allait pouvoir avoir de la place pour faire une sieste en s'étalant un peu. C'était une bonne nouvelle ça. Sauf, qu'encore une fois, quelqu'un vint gâcher ses plans. Et pas quelqu'un d'autre, c'était toujours la même personne. Cette fille qu'il détestait déjà de tout son être. « Oh non, tu n'es pas sérieuse. » souffla-t-il sur un ton furieux en voyant qu'elle s'apprêtait à s'installer.

Elena allait bientôt partir. Promis ! Elle ne supportait plus le pauvre mec en face d’elle, elle était étonnée d’avoir eu la patience de tenir jusque-là. Elle méritait une médaille pour sûr. Mais elle avait bien dû finir de manger, elle ne s’était pas assise là par plaisir, elle n’avait vraiment trouvé aucune autre place. Heureusement, sa salade était presque terminée et son cours allait bientôt commencer alors elle allait pouvoir partir. Si elle restait trop longtemps elle allait sans doute finir par le tuer et elle était trop bien pour passer sa vie en prison. Avant ça cela dit, elle tenait à lui donner une petite leçon de savoir-vivre, qu’il était pourtant censé connaitre. « Je ne t'ai pas insulté. » Elena garda les lèvres serrées, ils n’avaient visiblement pas la même définition du terme ‘insulter’. Une chose de plus qu’il ne connaissait pas, décidément. « J'ai même essayé de ne pas être trop désagréable au début mais ça n'a pas marché. Donc bon, il faut croire que tu ne dois pas être une personne normale. » La jeune femme pouffa de surprise. Aussi parce qu’il était vraiment très drôle. « Ca c’était toi en train d’être… agréable ? Wow. Belle performance. » Elle aurait pu applaudir si elle n’avait pas eu les mains prises. Elle ne préférait pas imaginer ce que c’était quand il était désagréable du coup… Elle ne tiendrait sans pas doute pas plus de trente secondes sans lui planter une fourchette dans l’œil.

Elle avait réussi à tenir jusqu’au bout. Par miracle mais elle avait réussi et maintenant elle allait pouvoir respirer et se détendre. Même si la matière ne lui plaisait pas au final, elle pourrait au moins penser à autre chose. Elle avait son deuxième cours là et elle s’y rendait à la hâte. Lorsqu’elle arriva dans la salle, elle put constater qu’elle ne s’était pas assez pressée puisque la plupart des places étaient prises. Décidément, c’était son jour de chance… Heureusement, la plupart ne voulait pas dire toutes et elle avait un peu plus de choix que tout à l’heure à la cafétéria. En cherchant un siège assez bien placée, Elena reconnut un visage très familier, qui ne lui avait pas manqué : le type de tout à l’heure, qui avait fait de son déjeuner un cauchemar. Elle n’aurait pas cru qu’il puisse étudier le droit, tiens. Enfin… Il avait bien le caractère pour être avocat, elle imaginait, mais il n’y avait pas que ça qu’on pouvait faire avec un diplôme de droit. Soit. Elle se dirigea droit vers lui du coup. Il y avait place de libre juste à côté et elle n’allait pas rater une telle occasion. Il l’avait rendue folle tout à l’heure et elle voulait le rendre fou à son tour. Il ne méritait rien d’autre. « Oh non, tu n'es pas sérieuse. » La jeune femme eut un sourire fier alors qu’elle s’asseyait sur sa chaise. Elle ne répondait pas tout de suite à sa question, prenant bien le temps de sortir toutes ses affaires avant. Bien sûr, elle lui montra qu’elle l’avait entendu. « Oh si, je suis très sérieuse. » Elle s’était assise après tout, elle n’aurait pas pris cette peine autrement. « Il y a un problème ? »

Mako avait fini par quitter la cafétéria beaucoup trop remplie et sa si merveilleuse voisine d'en face. Ou pas. Du coup, comme il avait écourté au maximum son repas, il avait encore un peu de temps avant son cours d'après et il en profita un peu pour se balader sur le campus. L'espace d'un instant, il hésita même à rentrer chez lui et à sécher. Déjà, le deuxième cours mais ce n'était pas comme si tout ça l'intéressait vraiment en fait. Mais il préférait quand même rester là plutôt que de retrouver Maud et un bébé pleurant chez lui. C'est donc tout naturellement qu'il prit la direction de son prochain cours.

Arrivé dans les premiers (c'était quelque chose d'assez rare pour être signalé), le jeune homme eut tout le loisir de bien choisir sa place. Et comme il avait la chance d'être tout seul dans son coin et de n'avoir personne à côté de lui, il allait pouvoir en profiter pour bien s'étaler. Ce cours allait finalement être l'occasion rêvée pour faire une petite sieste bien méritée. Parce que bon, Mako ne dormait pas si bien que ça ces derniers temps et pour une fois, ça n'avait en rien rapport avec les sorties ou les fêtes qu'il pouvait faire. Néanmoins, s'il était bien installé là, ça ne dura malheureusement pas. Quelqu'un vint en effet mettre fin à tous ses plans en venant s'asseoir à côté de lui. Et ce quelqu'un n'était pas n'importe qui, c'était la fille de tout à l'heure qui apparemment, n'avait rien de mieux à faire de sa journée que de le faire chier lui. Mais qu'avait-il fait pour mériter ça ? Elle n'était pas sérieuse là quand même ? « Oh si, je suis très sérieuse. » Le jeune homme pinça les lèvres. Cette fille était vraiment la reine des garces. Et il se retint de l'insulter vraiment pour le coup. Parce que ce n'était vraiment pas l'envie qui lui manquait franchement. « Il y a un problème ? » « Evidemment que oui. » répondit-il alors. « J'avais prévu de faire la sieste donc tu me gênes franchement là. » Encore plus que tout à l'heure en fait, c'était dire. « Et il y a tout un tas d'autres places ici. » C'était vrai, il les voyait. C'est pour ça qu'il était persuadé qu'elle était venue l'embêter exprès. « Alors tu peux bouger. S'il te plaît. » ajouta-t-il sèchement.

Elena espérait connaitre un après-midi plus calme que son déjeuner. Sa matinée avait été parfaite mais ça n’avait évidemment pas pu durer. Son repas avait été gâché par un mec arrogant et insupportable au plus haut point qu’elle maudissait plus que tout. Elle ne l’avait pas vu longtemps et pourtant elle n’arrivait pas à se le sortir de l’esprit. Il lui avait fait une très forte impression, c’était simplement dommage que ce ne soit pas dans le bon sens du terme. Avec un peu de chance elle n’aurait pas à le revoir. L’université était grande et avec le nombre de personnes qui y étudiaient ou y travaillaient, la jeune femme espérait que le hasard n’allait pas les réunir à nouveau. Elle n’avait offensé aucun dieu dernièrement et elle ne savait pas pourquoi l’univers s’acharnerait sur elle comme ça.

Lorsqu’elle arriva dans la salle où avait lieu son prochain cours, elle se rendit compte qu’elle était effectivement en train d’être punie. Le type du déjeuner était assis en face d’elle. C’était cruel. Elle le revoyait après dix minutes à peine. Pourquoi ? Mais, alors qu’elle aurait pu aller s’asseoir le plus loin possible, elle alla prendre place sur le siège juste à côté. Autant jouer le jeu, et pourquoi ne pas se venger un peu et embêter l’autre à nouveau. Elle était là pour apprendre bien sûr et elle n’était plus à l’école primaire mais elle n’allait pas se laisser faire comme ça. La réaction du brun ne se fit pas attendre et il recommença de plus belle. Elle ne voyait aucun problème elle, pourtant. « Evidemment que oui. » Elena fronça les sourcils, espérant qu’il allait lui expliquer de quoi il voulait parler parce qu’elle était « perdue ». « J'avais prévu de faire la sieste donc tu me gênes franchement là. La jeune femme força une moue compatissante. Elle fit même mine d’avoir le cœur brisé, ce qui lui arrivait-là était dramatique. « Oh, bébé ne pourra pas faire sa sieste ? C’est terrible. » se moqua-t-elle alors. « Si j’avais été toi » et heureusement qu’elle ne l’était pas « je n’aurais pas choisi une salle de cours pour ça. C’est de ta faute aussi. » Il ne fallait pas la blâmer pour ça en somme. « Et il y a tout un tas d'autres places ici. » Elle jeta un coup d’œil autour d’elle et constata que c’était effectivement le cas. Ce qu’elle savait déjà en fait… Et qui ne lui faisait ni chaud ni froid. Elle finit donc par hausser les épaules. « Alors tu peux bouger. S'il te plaît. » « Non. » A nouveau. C’était cadeau. « Je suis très bien ici. Et avant que tu ne gaspilles ton énergie inutilement je préfère te dire tout de suite que tu n’arriveras pas à me faire changer de place. Si je te dérange tellement tu n’as qu’à aller ailleurs. » Elle ne ferait rien pour l’embêter elle, elle comptait suivre le cours.

Mako avait décidément bien peu de chance. Il avait été tranquille pendant un tout petit peu de temps, le temps qu'il avait passé à se balader sur le campus. Et puis, il était arrivé en cours, s'était installé pour bien faire la sieste et n'avait pas tardé par être dérangé à nouveau. Par la même personne évidemment. C'était toujours la même personne. En tout cas, le jeune homme ne voyait pas pourquoi cette fille avait décidé de s'installer à côté de lui. Encore. Surtout qu'il aurait pu bien dormir là si elle ne s'était pas installée à côté de lui. Elle le gênait franchement trop là. Quelle pénible femme ! « Oh, bébé ne pourra pas faire sa sieste ? C’est terrible. » Ouais, il n'aurait pas fallu qu'elle s'attende à ce qu'elle compatisse un peu pour lui. Ou même qu'elle comprenne. Cette fille était une vraie chieuse, il l'avait comprit dès le début donc il n'aurait pas du être surpris de son comportement. « Si j’avais été toi je n’aurais pas choisi une salle de cours pour ça. C’est de ta faute aussi. » Mais elle n'était pas de lui et ne savait rien de lui donc elle n'était pas bien placée du tout pour parler. « Il se trouve que c'est encore le meilleur endroit que j'ai pour dormir. » Parce que le calme semblait avoir quitté son appartement depuis un moment maintenant et qu'il ne pouvait pas mettre les pieds chez Teresa, Cora ou Gabriella sans avoir le droit à une rafale de moqueries. Il aimait se sentir soutenu comme ça par les femmes de sa vie, c'était beau à voir. Well, tout ça pour dire qu'elle pouvait bien bouger du coup. En plus, ce n'était pas comme s'il n'y avait pas d'autres places ici. Il y en avait tout un tas qui lui tendait les bras. Elle avait juste à se lever et à faire quelques pas, ce n'était pas trop dur quand même. Le jeune homme redemanda donc à l'autre de bouger. Poliment en plus, il avait été jusqu'à dire s'il te plaît. « Non. » Bitch, il demandait gentiment et c'était tout ce à quoi il avait le droit. Cette fille était vraiment horrible décidément. « Je suis très bien ici. Et avant que tu ne gaspilles ton énergie inutilement je préfère te dire tout de suite que tu n’arriveras pas à me faire changer de place. Si je te dérange tellement tu n’as qu’à aller ailleurs. » « Non. » répondit-il sur un ton buté. « C'est ma place ici. » Il montra son siège. « Et là aussi. » Cette fois, il montra celui de la jeune femme. « Et vu comme tu es une peste, je suis sûre que tu serais capable de me suivre. » Parce qu'elle avait l'air de beaucoup, beaucoup l'aimer.

Elena avait retrouvé le type insupportable du déjeuner à son nouveau cours. Avec du recul, elle aurait dû s’y attendre. Elle l’avait trouvé tellement insupportable qu’elle aurait forcément à le revoir, et à le recroiser régulièrement. Elle ne l’avait pas remarqué au premier cours, mais là elle ne voyait plus que lui. Elle décida de prendre ça comme un jeu, elle n’allait pas survivre sinon, alors elle alla s’asseoir à côté de lui. Il semblait ravi, et il le lui fit savoir rapidement d’ailleurs. Il voulait qu’elle bouge pour qu’il puisse faire la sieste. Une salle de cours était le lieu idéal pour ça, bien évidemment. Et la jeune femme n’avait pas non plus remarqué qu’il possédait la table et la chaise sur laquelle elle s’était installée. Elle n’était tellement pas attentive, décidément. « Il se trouve que c'est encore le meilleur endroit que j'ai pour dormir. » La jeune femme fronça les sourcils. Que devait-elle comprendre ? Qu’il vivait dans la rue ? Il n’avait pas l’air pourtant… Il ne survivrait sans doute pas plus de cinq secondes. « Vraiment ? Tu n’as pas l’air très à plaindre pourtant. » En fait, elle s’en fichait pas mal. Elle voulait juste suivre le cours comme tout le monde ici et comme il aurait dû le faire. Il n’avait pas le droit de l’en empêcher et elle ne bougerait pas. Si vraiment elle le dérangeait, il n’avait qu’à partir. « Non. » Ah, ses efforts avaient payé. Il avait enfin assimilé la signification de ce mot pourtant simple. « C'est ma place ici. » Oui puisqu’il y était assis. Elle ne pouvait pas le contredire là-dessus. « Et là aussi. » Cette fois, il montra la place où elle était assise. « Ah bon ? T’aurais pu mettre une pancarte. » C’était de sa faute du coup. Et peu importe, elle ne bougerait pas que ça lui plaise ou non, c’était décidé. « Et vu comme tu es une peste, je suis sûre que tu serais capable de me suivre. » Elena leva les yeux au ciel. Il ne se prenait vraiment pas pour de la merde, c’était affreux. « Bon, d’accord, je vais te dire la vérité. Je suis folle de toi en fait, et je compte te suivre partout jusqu'à ce que tu tombes sous mon charme toi aussi. » Dire ça sans éclater de rire fut une véritable épreuve.

Il se trouvait que Mako avait du tomber sur la pire des chieuses du monde ce midi. La preuve, elle l'avait gêné en s'asseyant en face de lui et en empiétant sur son espace vital pendant le repas mais apparemment, ça ne lui avait pas suffit, il fallait qu'elle continue maintenant en s'asseyant encore à côté de lui. En plus cette fois, elle n'avait même aucune excuse, il y avait encore pas mal de places de libres et le jeune homme était certain qu'elles ne seraient pas toutes occupées même pendant le cours. Elle faisait donc ça exprès pour la faire chier. Et elle y arrivait bien parce que le jeune homme comptait justement faire sa sieste pendant ce cours-là. Certes, ça pouvait paraître ne pas être le meilleur endroit pour ça. Mais bon, le brésilien n'en avait pas tellement d'autres en fait. Chez lui, il y avait un bébé qui braillait tout le temps donc bon... merci, mais non merci. Pour dormir, on faisait mieux quand même. Et une salle de droit avec un prof soporifique semblait être vraiment mieux sur ce coup. « Vraiment ? Tu n’as pas l’air très à plaindre pourtant. » Le brun plissa les yeux. « Mais qui est-tu pour juger de ça hein ? » lui demanda-t-elle en la toisant. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle disait. Elle ne le connaissait pas et ne pouvait pas prétendre connaître ce qui l'empêchait de dormir ailleurs que là. Du coup, elle ferait mieux de se taire. Le jeune homme insista encore sur le fait que c'était sa place ici. C'était aussi valable pour la place d'à côté d'ailleurs, celle où la brune venait de s'installer. « Ah bon ? T’aurais pu mettre une pancarte. » « Tu ne m'en as pas laissé le temps. » répondit-il en roulant des yeux. Mais oui, s'il le fallait, il en mettrait une. Mais avec elle ça n'aurait pas suffit. Même s'il avait décidé de changer de place en fait, ça ne serait pas suffisant non plus. Il était certain que la jeune femme l'aurait suivi. Elle semblait bien accro à lui déjà. « Bon, d’accord, je vais te dire la vérité. Je suis folle de toi en fait, et je compte te suivre partout jusqu'à ce que tu tombes sous mon charme toi aussi. » Le brun soupira. « Oui je le savais. » Il l'avait dit tout à l'heure. « Mais, je te le répète, je ne suis vraiment pas intéressé. » Il ne lui répétait le fait qu'elle n'était pas jolie et tout mais il espérait qu'elle avait bien compris ça tout à l'heure.