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Astaria & Lawrence - Newborn planners

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MessageSujet: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptyDim 12 Oct - 13:57

Astaria + Lawrence
Newborn Planners
Vingt semaines. Vingt foutues semaines. C’était à la fois beaucoup et rien du tout. Quatre mois et des pastèques. Voilà, en comptant comme ça, on réalisait mieux, ça avait du sens. Mais des semaines ? Finalement, une semaine, c’est court, et même multiplié par vingt, ça sonne toujours un peu court, pas comme des mois. Vingt semaines n’avait donc rien d’effrayant, c’était toujours le début de la grossesse, pas de quoi fouetter un chat. Enfin, du moins, c’est ce que je pensais il y a encore un mois, lorsque, les cuisses écartées, les genoux relevés, j’observais le monsieur en blouse blanche me sortir un truc énorme de là-dedans. Ha oui, parce que y a que dans les films qu’on voit les gynéco procéder à une échographie en appliquant du gel et une sorte de sonar sur le bidou... Moi aussi, j’avais cette image en tête la première fois, en culotte sur la banquette, les doigts jouant nerveusement avec la protection papier qu’il avait étiré dessus. Mais ça, les gars, c’est de la publicité mensongère ! La larme à l’oeil et le sourire incontrôlable les yeux rivés sur le moniteur tandis que monsieur le docteur balade un bidule sur le bedon, c’est du Disney !! En réalité, ils vous enfilent une tige dans la foufoune pour faire une échographie par en-dedans ! Parce que les échographies externes, comme je l’apprenais ce jour-là, c’est Soooo 70’s ! Donc, le monsieur était en train de me retirer ce machin gigantesque de mes parties intimes, lorsqu’il m’annonça avec enthousiasme que la prochaine fois qu’on se reverrait ce serait pour l’échographie des vingt semaines. Je n’avais pas saisi en quoi ce terme avait quelque chose de si incroyable, jusqu’à ce qu’il m’explique qu’il s’agirait de la moitié de ma grossesse. Vingt semaines ? La moitié ? Déjà ? À l’époque j’avais encore le ventre dans des proportions acceptables, certes un peu gonflé, mais je pouvais encore le camoufler sans difficulté, je n’avais pas de grosses fringales, pas de nausées non plus, bref j’étais une Astaria parfaitement normale, autant que pouvait l’être une Astaria. Alors, j’avais encore un peu de mal à réaliser que je pouvais être si proche de la moitié de la grossesse, et de tout ce que ça signifiait. Outre le fait de connaître le sexe de l’enfant, cela correspondait, également, aux USA, à la date limite d’interruption volontaire de grossesse. Vingt semaines signifiait plus de retour en arrière possible. Et même si j’avais accepté l’idée qu’on allait avoir un bébé, savoir que cette option existait toujours avait quelque chose de rassurant. Et désormais, de nouveau dans cette position, et ce truc en moi, enfin ces deux trucs en moi, je me rendais compte que, ça y était, je ne pouvais plus changer d’avis, j’allais donner la vie à quelque chose, j’allais gonfler les rangs de l’humanité. Une humanité médiocre qui ne méritait probablement pas qu’on lui offre une vie supplémentaire. « Vous voulez connaître le sexe ? » m’avait demandé le gentil gynécologue -pas dégueulasse, en plus- me tirant de mes noires pensées, et m’obligeant à vriller mon regard sur l’écran qu’il consultait. Est-ce que je voulais connaître le sexe ? Lawrence ne voulait pas, il voulait avoir la surprise, il voulait qu’on ait la surprise, comme si cette grossesse n’en était pas une suffisamment grosse à ses yeux. J’étais supposée répondre ‘non’ et me fendre de la phrase-type ‘du moment qu’il est en bonne santé, peu m’importe’. Sauf qu’en fait, rien à foutre de Lawrence, moi j’voulais savoir. Oui, brusquement, en voyant sa petite bouche, son petit nez, ce pouce qu’il fourrait entre ses lèvres, oui, je voulais savoir. « C’est vraiment mon foetus, là, ou bien un clip de promotion ? » je demandais, en tapotant l’écran de l’index, caressant ses images 3D d’un réalisme incroyable. Bon, il avait l’air d’avoir la face un peu granuleuse, mais on pouvait pas trop en demander à une technologie dévoilant ce qui se planquait dans mes entrailles. « C’est votre bébé. » Il avait l’air si grand. Comment pouvait-il être si grand ? Comment pouvait-il avoir une tête et des jambes, et des yeux et une bouche, et... « C’était pas censé être un haricot, ou zigouigoui ne ressemblant absolument à rien ? » J’aurais peut-être du lire ou au moins consulter les bouquins sur la grossesse que m’avait offert Lawrence, au lieu de provoquer l’hilarité de mon cute-médecin. « Pas à vingt semaines, non. Il a la taille d’une banane. » m’expliqua-t-il en me montrant la longueur avec ses mains. Ironique lorsqu’on savait d’où il provenait. Penchant la tête sur le côté, j’observais cette taille, notant que... « Ah oui, j’vois la ressemblance avec son père, là. » provoquant un nouvel éclat de rire du gynéco, avant qu’il ne perde son sourire en prenant conscience de la taille du papa, justement. Oui, il avait été plutôt gâté par la nature. Bon, peut-être pas à ce point-là, mais... « Ok, j’veux savoir le sexe. » je décidais, alors, sous le regard approbateur du monsieur, avant de me mettre à chialer comme une conne en entendant sa réponse. Mes larmes avaient séchées depuis longtemps lorsque je regagnais l’appartement de Lawrence, le trouvant, comme toujours, penché sur son ordinateur, le cul enfoncé dans le canapé du petit salon. Moi et ma bedaine -qui avait bien poussé en l’espace d’un mois, et qui ne m’offrait plus du tout la possibilité de le planquer, au point que finalement, j’avais du me résoudre à m’habiller en matière élastique et extensible- allions en faire autant, nous laissant tomber dans un fauteuil club en soupirant sous l’effort de ces trois étages grimpés à pied. « Faut vraiment qu’on trouve un nouvel appartement. » je lâchais, l’air de rien, comme si cette affirmation n’était pas, finalement, la réponse qu’il attendait depuis longtemps. « L’ascenseur est encore en panne, c’est juste plus possible, Law, tu peux pas être coincé chez toi chaque fois que ce connard de concierge n’a pas très envie de faire son taffe ! » C’était vrai, mais cela n’expliquait pas le ‘on’ énoncé plus haut. Jusqu’à présent, j’avais refusé l’idée de vivre avec lui, parce que c’était déjà suffisant d’être enceinte de lui. On était que sex-friend, de base, aucune raison donc, pour qu’on fasse un bébé ensemble, encore moins pour qu’on emménage ensemble, du moins pas tant que le bébé ne serait pas là. Je tenais à mon indépendance. Sauf qu’il n’était pas question d’indépendance chez ma grand-tante non plus, cette dernière surveillant absolument tout, de mon alimentation jusqu’à mes cycles de sommeil. Je la soupçonnais même de vérifier mes selles, aussi dégueulasse que ça puisse être. Alors, finalement, puisque je passais déjà le plus clair de mon temps chez lui, pourquoi ne pas le faire de manière plus officielle ? J’avais déjà les clés, en plus. Dans l’idéal, j’aurais souhaité qu’on prenne deux appartements séparés sur un même palier, mais 1/ ça n’existait que dans Friends, ça, et 2/ on ne roulait pas sur l’or, ni lui, ni moi. « Et faut qu’on le fasse très vite parce que d’après docteur-bogoss, j’ai pas fini de gonfler, et d’ici deux semaines, je devrais ressembler à une boule. Faudra pas compter sur moi pour le déménagement. Il reste des chips ? Et du guacamole ? J’ai une folle envie de guacamole, ce qui est bizarre puisque j’aime pas l’avocat. Ce qui est encore plus bizarre lorsqu'on sait que c'est ce que j'étais supposée devenir : avocate. Hahaha, mon dieu, même mon humour est à chier ! » Oui, parce que voilà, vingt semaine, ce drôle de terme, voulait aussi dire qu’en plus du ventre proéminent, des réactions émotionnelles étranges, et du fait de ne plus pouvoir dormir ni sur le ventre, ni sur le dos, débutait le supplice de la perte totale de contrôle sur absolument tout, y compris mes propres goûts. Je me relevais donc, péniblement, pour me rendre à la cuisine, et n’en revenir qu’armée d’une bouteille de Coca et d’un paquet de cacahuètes grillées, ayant changé d’avis entre-temps. « Au fait, ta descendance est en grande forme, même qu’il est grand et costaud et qu’il se développe tellement bien que ça en devient étonnant. » C’était le fait qu’on réussisse à faire quelque chose de bien ensemble, qui l’était, étonnant. « Tu veux voir à quoi ça ressemble ? » Cute-doc m’avait imprimé l’écho en 3D pour le papa. Mais moi, j’pouvais plus la regarder, au risque de me remettre à pleurer comme une conne. Aaaah, les joies de la maternité. 
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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptyDim 26 Oct - 11:15

astaria & lawrence

❝ newborn planners ❞


Cela faisait plus d’une semaine que ce fichu ascenseur de merde était en panne. Je n’en pouvais plus. Une putain de semaine à être incapable de sortir de chez moi et de ne serait-ce que prendre un peu l’air. Je ne pouvais même pas faire d’enquête de terrain et rencontrer des personnes pour mon article. Comment est-ce que j’étais sensé bien bosser dans ces conditions pourries ? Clairement c’était impossible ! Et je détestais ça. En temps normal, je vivais plutôt pas trop mal mon handicap. Après plus d’un an, je m’y étais enfin habitué. Ce qui semblait normal, finalement. On finissait toujours par s’adapter. Mais il y avait des moments comme celui-ci où j’avais juste envie de tout casser. Astaria était probablement en train de faire une échographie en ce moment-même, sans moi à ses côtés. D’une, cet ascenseur de merde m’empêchait de garder mes promesses, puisque je lui avais promis que je serais présent à chaque échographie, lui tenant la main et compagnie. Et surtout … c’était que j’en avais envie. Donc non, je n’avais pas envie de connaître le sexe de cet enfant. Allez savoir pourquoi, l’idée de le découvrir lors de la naissance me semblait être une bonne idée. Et même que l’on s’était disputé pour ça. Mais comme on se disputait pour à peu près tout, ce n’était pas bien important. Mais là, cette échographie en particulier, être obligé de la manquer, cela me mettait réellement en rogne. Je sortais mon téléphone de ma poche et composais le numéro du concierge, le harcelant de nouveau pour savoir quand est-ce que l’ascenseur serait réparé, avant de l’insulter copieusement en entendant sa réponse qui ne me convenait absolument pas. Comment est-ce qu’on ne pouvait penser qu’à sa gueule comme ça ? Comment est-ce que c’était possible ? J’étais coincé, merde ! Et lui il n’en avait absolument rien à foutre ! Si j’avais du fric, je prendrais un avocat et lui collerait un procès pour discrimination, sérieusement ! Mais je n’en avais pas … Et le peu que j’économisais, c’était pour l’enfant à venir. Heureusement, Astaria étant française, je n’avais pas à payer ses frais d’hôpitaux, c’était déjà ça. Mais tout le reste … Et bien ce serait pour ma poche. Et avec les études de Juliette qui me coûtaient un bras … On n’était pas sorti de l’auberge. Je lâchais un long soupir, profitant du fait qu’elle n’était pas là pour me faire une quelconque réflexion, et ouvrais mon ordinateur en quête d’inspiration.

Je raccrochais le téléphone, de nouveau énervé. Même en lui disant que la future mère de ma géniture passait une écographie en ce moment-même, il ne voulait pas se bouger le cul ! In-croya-ble ! Je soupirais de nouveau, avant de finir mon article. Je le relis pour vérifier que tout était bon, et l’envoyais à mon patron. Je ne pris même pas la peine de m’excuser pour mon absence au travail. Je l’avais prévenu pour l’ascenseur, et de toute façon, je n’avais pas vraiment le choix. Et s’il avait un problème avec ça, il n’avait qu’à trouver une machine à remonter le temps et dire à son passé de ne pas m’envoyer en Egypte. Comme ça, j’aurais descendu les trois étages à pieds, serais actuellement dans mon bureau, et tout le monde serait content. Bon, et maintenant, quoi faire ? Il fallait que je fasse quelque chose. Et comme faire les cent pas dans l’appartement m’était clairement impossible, j’allumais la télévision, espérant tomber sur une émission pas trop conne, sans trop d’espoirs non plus à la vue de l’heure qu’il était. Et puis l’inspiration me vint en regardant en regardant une émission sur les travailleurs clandestins. Oui, c’était une bonne idée de reportage. Je notais le plan de l’article, prenant soin d’écrire les informations que je devrais trouver pour faire un dossier complet à ce sujet. Et je me remis au travail.

Quelques heures après, la porte de l’appartement claqua enfin, me faisant rapidement quitter mon ordinateur du regard pour voir qui était rentrée. « Faut vraiment qu’on trouve un nouvel appartement. » lâcha Astaria après s’être affalée sur un fauteuil. Je me retins de lâcher un soupir, respectant au moins cette promesse-là, contrairement à celle de l’accompagner à chacune de ses échographies. « L’ascenseur est encore en panne, c’est juste plus possible, Law, tu peux pas être coincé chez toi chaque fois que ce connard de concierge n’a pas très envie de faire son taffe ! » annonça-t-elle. Puis je tiltais le fait qu’elle avait utilisé le « on ». N’avait-elle pas refusé lorsque je lui avais proposé qu’on s’installe ensemble ? ça devait encore être un coup de ses hormones. Depuis qu’elle était enceinte, elle changeait d’avis comme de chemises. Enfin, plus qu’auparavant, en tout cas. « Donc tu veux qu’on emménage ensemble ? » lui demandais-je, pour être sûr de bien comprendre ? J’allais devoir en faire des articles pour qu’on puisse se payer un appartement avec quatre chambres à New York. Peut-être que je pourrais demander une augmentation à mon chef. Je plaiderais le fait qu’un enfant était en route, et qu’avec les frais médicaux et cie, j’avais du mal à joindre les deux bouts. Oui, c’était une bonne idée. Un peu de culpabilisation, de reproches dans la voix pouvant laisser sous-entendre qu’un petit procès ne me ferait pas de mal, et je devrais avoir ce que je voulais. « Et faut qu’on le fasse très vite parce que d’après docteur-bogoss, j’ai pas fini de gonfler, et d’ici deux semaines, je devrais ressembler à une boule. Faudra pas compter sur moi pour le déménagement. Il reste des chips ? Et du guacamole ? J’ai une folle envie de guacamole, ce qui est bizarre puisque j’aime pas l’avocat. Ce qui est encore plus bizarre lorsqu'on sait que c'est ce que j'étais supposée devenir : avocate. Hahaha, mon dieu, même mon humour est à chier ! » Je lâchais un petit rire. En effet, c’était à chier, mais ça me faisait marrer. Par contre, non, on n’avait probablement pas de guacamole. Ni même d’avocats pour en faire. Enfin bon, elle changerait probablement d’avis le temps d’atteindre la cuisine. « Au fait, ta descendance est en grande forme, même qu’il est grand et costaud et qu’il se développe tellement bien que ça en devient étonnant. » Ah, voilà un sujet qui était bien plus intéressant que ses envies culinaires ! J’acquiesçais vivement, dans un sourire. « Tu veux voir à quoi ça ressemble ? » Je lui jetais un regard noir à l’énoncé de « ça ». Ce n’était pas une façon d’appeler ma géniture ! Un peu de respect. Puis un grand sourire éclaira mon visage en regardant l’imprimé de l’échographie. C’était un beau bébé. C’était mon bébé. Au final, peut-être qu’un mix de nos gênes n’était pas une si mauvaise idée. « Donc le bébé va bien ? Tout va bien ? Pas de membres qui manquent ? Pas de malformations ? » reprenais-je, un peu inquiet tout de même. On en avait assez avec mes propres frais médicaux, il ne fallait pas en rajouter trop tout de même. Raah, si seulement j’étais français, moi aussi. « Tu veux pas qu’on se marie ? » lâchais-je en la regardant. « Histoire que ta sécu me paye mes factures. » Puis je lâchais un rire, me doutant de toute façon que ce ne serait pas aussi simple que ça de profiter des avantages que la France avait à offrir. Et que surtout, je n’avais aucune envie qu’elle devienne ma femme. Pas que nous ne formerions pas un joli petit couple, mais bon, sans amour, c’était quand même un poil compliqué …

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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptyDim 26 Oct - 13:44

Astaria + Lawrence
Newborn Planners
« Donc tu veux qu’on emménage ensemble ? » C’est ce que j’avais dit, oui. Il voulait vraiment me forcer à répéter alors que mon caractère de merde supportait déjà mal l’idée de revenir sur une décision. Ce n’était pas lui, le problème, c’était tout ça, le problème. On allait déjà avoir un enfant ensemble, ce qui ne manquerait pas de faire naître le terme ‘couple’ dans bien des regards nous croisant. Alors vivre ensemble ? N’était-ce pas semer un peu plus le doute dans les esprits ? Même les nôtres. Est-ce qu’on allait pas finir par agir comme un couple et finalement, inconsciemment, se soustraire du marché pour se contenter de ce qu’on avait à domicile, sans même y penser ? Et puis, le seul mec avec qui j’avais jamais vécu était mon frère, une expérience qui ne comptait pas vraiment, donc. Est-ce qu’on allait pas prendre le risque de s’entretuer ? Parce que, finalement, la seule chose compatible chez nous, c’était sa semence et mon utérus. Du coup, je ne répondais pas, du moins pas directement, pas clairement, me contentant de lui dire qu’il fallait qu’on fasse vite avant que je ne me transforme en ballon dirigeable, tout en déplaçant ma surcharge pondérale jusqu’à la cuisine, ma nouvelle pièce favorite, le frigo en guise de point de chute. Je n’en revenais que le bras chargés de tout un tas de trucs qui n’avaient absolument rien à voir avec ce que j’allais chercher, à la base. C’était moi, ça, désormais, changeant d’avis à chaque fois que mon regard se posait sur quelque chose, dès qu’un mot faisait naître une série d’images dans mon crâne et naître une nouvelle envie. Et ce nouvel état, cette nouvelle déviance liée à ma grossesse, avait le mérite de beaucoup faire rire Lawrence. C’était toujours ça de prit, au moins on ne se tirait plus la tronche en permanence. En même temps, je m’étais faite à l’idée de ce bébé, pas encore complètement, mais j’abordais les choses un poil de cul plus sereinement, tandis que, de son côté, Lawrence semblait plus enthousiaste que jamais. Je n’aurais pas cru possible qu’un type dans son genre puisse se montrer si... Impliqué, si concerné par tout ça, avant même la naissance et les nuits sans sommeil. Pourtant, il n’y avait qu’à l’observer tandis qu’il contemplait l’échographie que je venais de lui tendre pour réaliser à quel point il tenait déjà, à ce petit bout de vie. Il ne râlait plus, enfin moins, il ne me hurlait plus vraiment dessus, enfin quand je ne hurlais pas moi-même, et il avait cessé de soupirer en permanence, enfin devant moi, en tout cas. « Donc le bébé va bien ? Tout va bien ? Pas de membres qui manquent ? Pas de malformations ? » demanda-t-il, l’inquiétude pointant dans sa voix, alors que je m’ouvrais le paquet de cacahouètes en prenant soin de ne pas poser le moindre regard sur le truc en 3D qui me transformait en déluge à chaque fois. « Pourquoi tu voudrais qu’il soit malformé ? Il a été conçu dans un ascenseur en panne par une claustrophobe hystérique et un paraplégique névrosé... Si c’est pas de l’ADN de winner, ça ! » Je balançais tout de même un petit sourire en coin, histoire qu’il ne se méprenne pas -comme c’était souvent le cas- sur mon humour noir et grinçant. Ce n’était que ça, de l’humour. Et d’ailleurs, je m’empressais, à la suite, de le rassurer comme il se devait. « Tout va bien, il est parfait. Il dépasse la courbe moyenne de croissance, donc y a toutes les chances que j’accouche d’un titan, mais ça, tu t’en fous, c’est pas ton vagin qui va devoir faire sortir un semi-remorque. » Brrrr, rien que d’y penser, j’en grimaçais de douleur par anticipation. Ça m’angoissait tellement que j’avais même été jusqu’à demander au cute-doc, s’il n’était pas possible de me foutre sous anesthésie générale dès la perte des os, et de me tirer ce truc de là via une césarienne miracle qui n’aurait laissé aucune cicatrice sur mon ventre. Cute-doc aussi avait beaucoup rit, sur le moment, croyant à tort qu’il s’agissait d’un trait d’humour, et arguant même que cet humour là, mon humour à moi était irrésistible. J’avais pas osé lui dire que j’étais sérieuse, alors je m’étais contentée de glousser bêtement en détournant le regard. « Il ne lui manque rien. » je reprenais, plus sérieusement. « Deux jambes, deux bras, dix doigts, dix orteils, et un... » Zizi ! J’allais dire zizi, mais m’arrêtais juste à temps. « ... nez parfait ? » je tentais de me rattraper dans une moue hésitante. Ça marchait ? Ça passait ? Je l’espérais parce que, bien que je trouve sa volonté de ne pas vouloir savoir avant la naissance absolument ridicule, je la respectais, et ne souhaitais pas vendre la mèche par inadvertance. Non, je préférais garder cette information pour moi, et l’utiliser à ma guise, façon épée de Damoclès, à chaque dispute. Du genre : ‘si tu ne la fermes pas immédiatement-tout-de-suite et que tu refuses encore une seule fois que je prenne ce berceau Star Wars-Etoile noire, je te jure que je te balance le sexe dans... 3... 2... 1...’ Intelligent, hein ? Très ! Et le mieux, c’est que ça marchait pour tout ! Massage de pieds, achat de bouffes improbables, choix du programme télé, ou même celui du prénom ! Oh merde, le prénom ! Mais c’est que j’avais un putain davantage sur lui ! Me suffisait de lui dire de choisir le prénom féminin et de judicieusement me réserver le prénom masculin, et mon fils s'appellerait Odin ! « Tu veux pas qu’on se marie ? » Woooooooh what ? Oh putain, le relou qui venait de gâcher la fête dans ma tête ! D’où ça sortait cette demande toute pourrie, en plus ? « Oulaaah ! Tout doux mon loulou ! » je ripostais en écarquillant les yeux, légèrement paniquée. « Histoire que ta sécu me paye mes factures. » nuança-t-il immédiatement, mais trop tard. « Non, on ne se mariera pas, Lawrence. J’viens déjà d’accepter qu’on vive ensemble, pousse pas ta chance trop loin si tu veux pas que je prenne mon ventre à mon cou en hurlant de terreur. Qui plus est, ça marche pas comme ça la sécurité sociale, j’crois pas que ma couverture puisse s’étendre au conjoint. Par contre, elle le sera pour le monstre. » Un monstre qui me tira une légère grimace. « C’est malin, maintenant que t’as parlé de mariage, il a envie d’une pièce montée bien crémeuse... » Oh oui, de la crème, beaucoup beaucoup de crème, de la crème partout, j’en salivais d’envie tout en allant chercher la main de Lawrence pour aller la placer sur mon ventre, la glissant un peu de droite et de gauche avant de trouver la position exacte pour qu’il se mange un coup de pied contre la paume. C’était récent, je ne sentais mon parasite que depuis quelques jours, mais je m’y étais déjà faite. Le géniteur, quant à lui, n’était probablement pas au courant, je ne me souvenais pas d’avoir évoquer ce nouveau détail avec lui. Qu’importe, maintenant qu’il l’avait sous la main, il le savait. « ... Des choux, des choux à la crème avec le dessus tout caramélisé qui craque sous la cuillère. J’suppose qu’on a pas ça, ici ? » Si si, bien sûr, et y avait même Ladurée himself planqué dans un placard. Ooooh mon dieu, Ladurée !!! « Des macarons ! Je tuerais pour des macarons ! » je m’animais brusquement, allant jusqu’à attraper Lawrence par le col en le secouant légèrement... Enfin, du moins, j’avais l’intention de le secouer, mais dans le fait, ma force de mouche combiné à sa stature, il n’avait pas bougé d’un micro-millimètre. « Il me faut des macarons ! Bébé VEUT des macarons ! Tout de suite ! » voilà, transformation totale et complète achevée, j’faisais peur ? Je me faisais peur, en tout cas.  
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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptyDim 23 Nov - 21:38

astaria & lawrence

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Le fait de vivre ensemble serait bien plus simple pour tout le monde. Déjà pour elle, qui vivait déjà pratiquement chez moi. Elle ne devait même plus compte les allers retours à présent. Et puis, elle avait déjà une clé. J’avais rapidement cédé à force de devoir gagner mon fauteuil pour ouvrir à madame toutes les cinq minutes. Au moins, elle me fichait la paix avec ça à présent. Et puis pour moi aussi, ce serait plus simple. Parce que, ce n’était pas tout ça, mais le monstre qui grandissait dans son ventre était mon enfant. Et maintenant que je m’étais fait à cette idée, et bien je voulais ce monstre. Je voulais le voir, je voulais passer le plus de temps possible avec lui. Oui, je le voulais. Et je ne voulais pas dépendre d’elle pour le voir. Ça non, sûrement pas. Et étant donné que l’ascenseur tombait régulièrement en panne et que les transports en communs n’étaient pas l’idéal pour moi, nous chercher un appartement me semblait être la meilleure idée. Et puis, même pour le gnome, ce serait bien, de vivre avec ses deux parents, non ? Il serait entouré, au moins. Mais elle ne répéta pas, et se contenta simplement de dire qu’il fallait qu’on le fasse rapidement. Elle était sympa, elle. Mais ce n’était pas vraiment comme si je pouvais faire les visites moi-même. A moins qu’elle me porte sur quatre étages pour que je puisse me retrouver au rez-de-chaussée ? Tiens, parlant de rez-de-chaussée, en prendre un serait une bonne idée. Déjà, ils étaient moins cher – question de luminosité, apparemment – et surtout, au moins je ne dépendrais pas d’un ascenseur pour pouvoir quitter mon domicile. Oui, c’était une très bonne idée. Mais bon, là n’était pas l’essentiel, du moins pour le moment. Non, immédiatement, ce qui m’intéressait, c’était de savoir comment allait ma futur géniture. Je craignais le pire. Vu la poisse que j’avais, on allait se retrouver avec un handicapé. Ce serait génial, hein ? Un handicapé s’occupant d’un bébé handicapé. Sans parler de l’autre, sa mère, qui était handicapée à sa façon … Oui, une jolie famille d’handicapés ! L’éclate totale, en somme. « Pourquoi tu voudrais qu’il soit malformé ? Il a été conçu dans un ascenseur en panne par une claustrophobe hystérique et un paraplégique névrosé... Si c’est pas de l’ADN de winner, ça ! » « Justement, c’est un peu ce qui me fait peur … » lâchais-je avant de faire un signe de la main pour qu’elle continue – et maintenant serait le mieux. « Tout va bien, il est parfait. Il dépasse la courbe moyenne de croissance, donc y a toutes les chances que j’accouche d’un titan, mais ça, tu t’en fous, c’est pas ton vagin qui va devoir faire sortir un semi-remorque. » Elle avait vraiment le don pour dramatiser les choses, c’était pas possible. Je roulais des yeux, et me retins vivement de soupirer. Elle était enceinte et allait accoucher, ce n’était pas la fin du monde non plus. Elle venait de là, je venais de là, tout le monde venait de là. Et si on avait réussi à ne pas tuer nos parents, elle y arriverait sans y laisser sa peau. « Il ne lui manque rien. Deux jambes, deux bras, dix doigts, dix orteils, et un... » Un quoi ?! Elle avait fait une gaffe, je le savais ! Un … pénis ? Un vagin ? C’est bon, les deux fonctionnaient. Donc elle s’était bien rattrapée. Elle avait intérêt. « ... nez parfait ? » Je laissais passer. « Bon, donc tout va bien ? » redemandais-je, d’une voix plus inquiète que je ne l’aurais voulue. En même temps, tant qu’il ne serait pas majeur et prêt à quitter le domicile, j’imagine que je serais inquiet. Je l’étais 24h/24 pour Juliette, donc ça ne m’étonnait même pas que je le sois déjà ainsi pour le futur gnome.

Alors qu’elle parlait de sa sécurité sociale, un truc bien français auquel je n’avais malheureusement pas accès, j’émis l’idée de l’épouser. Oui, ce serait bien si on se mariait ! « Oulaaah ! Tout doux mon loulou ! » Pour la sécu, bien sûr ! Au mon Dieu, elle avait vraiment cru que je voulais l’épouser pour … elle ? Elle était folle ? Les hormones la tuaient à petit feu et atteignaient maintenant son cerveau, je ne voyais rien d’autre comme explication possible. Moi, me marier ? Avec elle, en plus ? Oui, elle était dans un délire total. « Non, on ne se mariera pas, Lawrence. J’viens déjà d’accepter qu’on vive ensemble, pousse pas ta chance trop loin si tu veux pas que je prenne mon ventre à mon cou en hurlant de terreur. Qui plus est, ça marche pas comme ça la sécurité sociale, j’crois pas que ma couverture puisse s’étendre au conjoint. Par contre, elle le sera pour le monstre. » « Bon, au moins je n’aurais pas à payer pour ça, c’est déjà bien. » lâchais-je, un peu rassuré, ne relevant même pas le reste. Bien sûr, j’aurais toujours à payer mes propres frais médicaux, mais bon, c’était la vie, non ? « C’est malin, maintenant que t’as parlé de mariage, il a envie d’une pièce montée bien crémeuse... » Je lâchais un rire franc, sans pouvoir me retenir. Elle avait toujours envie de bouffer, c’était incroyable. Je croyais que j’étais un gros mangeur … mais ce n’était rien en comparaison d’elle depuis sa grossesse. Elle en venait à manger encore plus que moi ! Mon rire se stoppa net alors qu’elle prenait ma main pour la déplacer sur son ventre. Qu’est-ce qu’elle faisait. Lorsqu’elle la stoppa, je sentis quelque chose cogner dessus. Oh, c’était tout petit, et je ne sentais presque rien. Mais je ne pus m’empêcher de déglutir lentement, ému. Je lui jetais un regard, accompagné d’un sourire franc. Je n’aurais jamais cru ressentir quelque chose comme ça. C’était juste incroyable, un sentiment indescriptible. Le sentir contre moi, le sentir en forme, en vie. Sentir qu’il y avait un petit être à l’intérieur et que ce petit être était le mien, c’était juste magique. Oui, c’était le mien. Rien qu’à moi. Bon, et à elle aussi. Mais mon petit être à moi, quand même.« ... Des choux, des choux à la crème avec le dessus tout caramélisé qui craque sous la cuillère. J’suppose qu’on a pas ça, ici ? » « Tu t’es cru chez Tiffany’s ? » pouffais-je à sa question. Comme si j’avais des choux à la crème dans mon frigo … Et pourquoi pas du caviar, pendant qu’elle y était ? « Des macarons ! Je tuerais pour des macarons ! » dit-elle en venant vers moi et en posant ses mains sur mon col. Qu’est-ce qu’elle tentait de faire, là ? Oh, elle tentait de me bousculer ? Vraiment ? Sérieusement ? J’éclatais de nouveau de rire à cette image, d’elle si minuscule tentant de me secouer. Si elle ne s’arrêtait pas, je finirais par mourir d’un fou rire. Elle l’aurait bien cherché ! Et ensuite, elle devrait s’occuper du monstre toute seule, comme une grande. Donc si elle pouvait arrêter de dire des conneries, ce serait bien ! « Il me faut des macarons ! Bébé VEUT des macarons ! Tout de suite ! » « Bien sûr, j’y cours princesse ! lâchais-je ironiquement. Plus sérieusement. Tu comptes me porter quatre étages pour que j’aille te les chercher ou je descends les escaliers avec une luge ? » C’était ma façon, cordiale, de lui dire de passer à autre chose. Parce que ses macarons, elle pouvait en avoir autant envie qu’elle voulait, ce ne serait pas ce qui ferait qu’elle en aurait.

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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptyLun 24 Nov - 0:41

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« Justement, c’est un peu ce qui me fait peur … » Alors lui, on pouvait dire qu’il ne maîtrisait pas du tout l’art du sarcasme et de l’ironie. Dommage, ça témoignait en général d’un grand esprit. Non pas qu’il soit complètement arriéré, le géniteur de ma chose, mais disons... Pas très subtil, et définitivement trop premier degré. Il était canon, c’était indéniable, doux quand il fallait, mais le reste de son personnage témoignait d’une totale incompatibilité d’humeur avec moi. Du coup, je m’employais à le rassurer, sans blague, sarcasme ou jeu de mot. J’y allais cash, énumérant chacun des membres valides de ce futur enfant, manquant gaffer par la même occasion, mais me rattrapant in-extremis. Il ne voulait pas savoir le sexe, je respecterais sa décision... Enfin, du moins, jusqu’à ce qu’il me casse trop les couilles et que je lui lâche l’info en guise de représailles. Ouais, j’étais comme ça, moi. « Bon, donc tout va bien ? » Oui, tout allait bien ! C’est ce que je me tuais à lui dire ! Tout irait bien jusqu’à ce que je doive le faire jaillir de mes entrailles en hurlant de douleur, évidemment. Une terreur parfaitement légitime, puisqu’il n’existait rien au monde de plus traumatisant qu’un accouchement, pas même la perte de deux jambes. Mais pas suffisamment terrifiant pour que je perde la raison et accepte de l’épouser. Non, pas même sous la torture ! C’était quoi son problème, à la fin ? Il prenait le mariage pour une vaste blague ? Pas moi ! C’était quelque chose de sérieux, qu’on ne faisait que lorsqu’on voulait réellement partager ce lien particulier avec un quelqu’un de très particulier. Pas pour une couverture médicale ! J’étais quoi ? Une sorte de poule aux assurances d’or ? Déjà que Little Satan profiterait pleinement de sa nationalité française... « Bon, au moins je n’aurais pas à payer pour ça, c’est déjà bien. » « Arrête ça, Lawrence ! » je grondais, soudain sérieuse et passablement agacée. « Fais pas comme si t’étais le seul à devoir payer pour tout ! Comme si j’étais dépendante de toi, et que d’ici quelques mois, j’allais ajouter un individu supplémentaire à ta charge. Ça n’a peut-être aucune réalité concrète à tes yeux, mais j’ai un métier, je travaille, et je gagne ma vie aussi. C’est vexant à la fin... » Vexant qu’il s’imagine que sous prétexte que j’étais une artiste, j’étais comme une adolescente en crise, refusant de grandir et d’avoir un vrai métier. J’avais pas de salaire mensuel, c’est vrai, mais j’avais des rentrées d’argent ponctuelles, et conséquentes. Et bientôt, il y aurait mon exposition. J’en étais fière, et j’étais terrifiée en même temps. J’aurais voulu qu’il soit là pour me soutenir, à défaut d’avoir mon frère, mes cousins, ou même un véritable ami ou mec. Mais ça le dépassait, tout ça, et il préférait, en général, me renvoyer vers ses nombreuses dettes dues à sa condition physique. Ok, c’était pas fun, et oui le système américain était pourri, mais j’allais pas le laisser s’endetter pour nous tous. J’étais capable de subvenir aux besoins de mon enfant. Je fronçais les sourcils encore un instant, avant de sauter du coq à l’âne pour évoquer une soudaine envie. J’y pouvais rien, ça me prenait comme ça, sans prévenir, de manière totalement imprévisible, et il fallait bien le dire, assez fréquemment. Une déclaration qui fit rire Lawrence avant que cet éclat s’étouffe lorsque j’entrepris de déplacer sa main contre mon ventre. Ça m’avait semblé naturel de lui offrir ce contact direct avec le monstre, de partager avec lui les nouvelles options de mon ventre. Parce que je faisais ça avec lui, avoir un enfant. Je le faisais avec lui. Certes on se gueulait dessus, on se bouffait le nez, on s’envoyait chier régulièrement, mais ça ne m’empêchait pas d’avoir parfaitement conscience qu’on était deux dans cette histoire. Égaux. Je n’aurais pas envisagé ce bébé sans lui, et je n’envisagerais jamais mon enfant sans lui. Qu’importe les lois donnant toujours plus d’importance à la mère qu’au père, la véritable priorité c’était l’enfant, et un enfant avait besoin de ses deux parents, de la même façon, avec la même force. Même Little Satan. Son regard ému me toucha plus que de raison. Je m’en voulu immédiatement, mais je ne pu retenir un élan de tendresse à son égard, glissant ma main libre contre sa joue jusque dans ses cheveux, les disciplinant un peu. Il avait beau avoir un caractère de merde, râler en permanence et passer le reste du temps à se morfondre sur son sort, tout au fond, c’était quelqu’un de bien, de très bien. Je n’étais pas amoureuse de lui, je ne le serais jamais, mais quelque part, je l’aimais. Je l’aimais d’une manière absolument inédite et définitivement pas conventionnelle, mais je l’aimais. Y avait bien trop de trucs qui me dérangeait chez lui pour qu’il puisse y avoir plus que ça, mais parfois, j’entrevoyais ce mec absolument irrésistible qu’il avait du être avant son accident, avant cette fille, et je comprenais. Lorsqu’il s’oubliait un peu, qu’il pensait aux autres avant son triste triste sort, oui, je comprenais comment on pouvait tomber amoureuse de lui. Après la pièce-montée, j’évoquais les choux à la crème que je visualisais sans mal, que se sentais sur ma langue par anticipation, déclenchant un nouveau rire de la part du géniteur. « Tu t’es cru chez Tiffany’s ? » Tiffany’s ? « Y a des choux à la crème chez Tiffany’s ? J’veux dire, en plus des bagues de fiançailles absolument ridicules ? » Cartier, ça avait de la classe ! Tiffany’s c’était ce que les américains savaient si bien faire : verser dans le cliché. « Si tu dois m’offrir un bijou pour la naissance du monstre, j’te préviens, ça doit être du Cartier, du Harry Winston, du Fabergé, ou même du Dior... Mais surtout pas du Tiffany’s ! Et me regarde pas comme ça, j’te jure que c’est un truc qui se fait, normalement, d’offrir un bijou à la mère pour la féliciter d’avoir bien poussé. » je glissais, avant de m’extasier devant l’hypothèse de macarons. Oui, en cet instant, des douceurs sucrées et colorées me feraient mille fois plus plaisir que n’importe quel diamant. J’étais pas très diamant, de toute manière, ni or, ni platine, ni argent. Jamais les choses simples, les marques d’affection réelles plutôt que des cadeaux somptueux pour compenser un manque. Je voulais du Ladurée, pas du Fabergé ! Sauf que j’avais beau tenter de le secouer, tout ce que je provoquais chez lui, c’était l’hilarité. « Bien sûr, j’y cours princesse ! Plus sérieusement. Tu comptes me porter quatre étages pour que j’aille te les chercher ou je descends les escaliers avec une luge ? » A mon tour de soupirer, pour une fois. Parce qu’il avait raison, évidemment. À cause de son handicap j’étais privée de cette tradition toute féminine d’exiger du père de mon enfant d’aller m’acheter tout et n’importe quoi à toute heure du jour et de la nuit. « Et qu’est-ce que tu dirais de réduire Juliette en esclavage ? » je proposais, pas sérieuse du tout, en m’étalant de tout mon long sur le canapé, posant ma tête sur ses cuisses, et ramassant sa main au passage pour la reposer sur mon ventre que le titan s’employait de tabasser de l’intérieur. « Sans vouloir tomber dans le mélo, je crois qu’il aime t’entendre rire. » j’avouais, en soulevant mon tee-shirt pour supprimer le plus d’obstacle possible entre père et fils. « Bon, alors, ordre du jour. » je reprenais dans un léger raclement de gorge, censé de me tirer de mon sentimentalisme à la con. « Trouver un appart, ou au moins commencer à chercher, dresser une liste de prénoms, à moins que tu veuilles appeler ta progéniture Little Satan, ce qui m’irait très bien. Little-Satan Devaux de Salignac de la Mothe Fénelon... Va pas se faire tabasser dans la cour de l’école, c’t’enfant, c’est bien. Et puis trouver des macarons, aussi. Oh, et aussi te dévouer sexuellement pour ma personne. J’avoue que ton rire est un turn-on assez puissant. » je réalisais, ce dernier point, en fronçant les sourcils de perplexité. « Mais top priorité sur les macarons, quand même. Elle est où Juliette ? » je demandais en m’arqueboutant pour incliner ma tête en arrière, et percevoir l’espace derrière moi. Des fois que Juliette se matérialise sur simple prononciation de son prénom. Mais non. Dommage.   
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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptySam 6 Déc - 18:51

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« Arrête ça, Lawrence ! » m’ordonna-t-elle. Et un autre soupir de retenu – c’était que quand je faisais une promesse, je tâchais de la tenir. Je n’y pouvais rien si j’étais endetté jusqu’au cou et que ce qui commençait à vraiment me faire peur à présent, c’était l’aspect financier de cette future arrivée. Et ce n’était pas comme si elle gagnait des masses d’argent non plus. Elle était chiante quand même, elle pourrait faire un vrai métier au moins, non ? « Fais pas comme si t’étais le seul à devoir payer pour tout ! Comme si j’étais dépendante de toi, et que d’ici quelques mois, j’allais ajouter un individu supplémentaire à ta charge. Ça n’a peut-être aucune réalité concrète à tes yeux, mais j’ai un métier, je travaille, et je gagne ma vie aussi. C’est vexant à la fin... » Oui, pour le moment elle gagnait de l’argent. Mais pour combien de temps ? Artiste, c’était ce qu’il y avait de pire en terme de financier. On ne savait jamais combien on gagnerait à la fin du mois, ou si on gagnerait quelque chose. Et ce n’est pas que je n’aimerais pas vivre d’amour et d’eau fraîche – quoique non, je n’aimerais pas ça en fait – c’était surtout que c’était tout bonnement impossible dans la société dans laquelle nous vivions. « Je ne dis pas que je dois payer pour tout. Mais tu dois bien avouer que si pour le moment ça marche, tu ne sais pas ce qu’il en sera dans trois mois. Donc oui, ça me stresse, c’est pas un délit quand même ! » m’agaçais-je à mon tour. Elle pouvait bien comprendre que je ne cherchais pas à la rabaisser, mais simplement que je m’inquiétais d’un point de vu financier, non ? Au moins, ma mère, simple coiffeuse, savait ce qu’elle toucherait à la fin du mois, c’est tout. Mais elle apaisa rapidement la situation en faisant ce que chaque femme enceinte faisait : faire chier avec ses hormones. Je pus retenir un rire franc lorsqu’elle me parla de son envie de pièce montée. Mais mon rire resta bien rapidement coincé au fond de ma gorge, alors qu’elle posait ma main sur son ventre et que je sentais mon petit monstre taper du pied. Okay, j’étais franchement ému. Et même si je n’étais pas vraiment fier d’être dans cet état, paradoxalement, je sentais une certaine fierté prendre possession de moi. Oui, c’était mes gènes que je sentais contre ma paume. Putain, j’en pleurerais presque ! Je lançais un grand sourire franc et ému à l’égard d’Astaria, avant de reposer mon regard sur son ventre grossi, sans bouger ma main d’un millimètre. Alors qu’elle passait sa main dans mes cheveux, je lâchais un soupir, mais beaucoup plus serein. J’étais simplement bien. J’approchais mon visage du sien et déposais tendrement un baiser sur sa joue, avant de reporter toute mon attention sur ce petit être qui grandissait à l’intérieur d’elle.

Mais son envie de femme enceinte ne se fit pas patienter plus longtemps et elle revint à la charge. « Y a des choux à la crème chez Tiffany’s ? J’veux dire, en plus des bagues de fiançailles absolument ridicules ? » Je roulais des yeux, sans perdre mon sourire, un peu plus amusé cette fois. « Vu le prix des bijoux, j’espère bien ! Et du champagne avec, ouais ! » lâchais-je dans un rire. « Si tu dois m’offrir un bijou pour la naissance du monstre, j’te préviens, ça doit être du Cartier, du Harry Winston, du Fabergé, ou même du Dior... Mais surtout pas du Tiffany’s ! Et me regarde pas comme ça, j’te jure que c’est un truc qui se fait, normalement, d’offrir un bijou à la mère pour la féliciter d’avoir bien poussé. » Oh si, je la regardais comme ça. C’est-à-dire comme l’alien  qu’elle était. On venait de parler, juste quelques minutes plutôt, de mes angoisses à propos des finances, et voilà que mademoiselle voulait que je claque je ne sais combien de dollar pour la récompenser d’avoir mis au monde le monstre ! « Peut-être que ça se fait, mais là ça ne se fera pas … à la rigueur, mon cadeau pour toi sera d’utiliser des capotes à chaque fois, et de m’en assurer … » riais-je. Et lorsqu’elle tenta de me bousculer pour me forcer à aller lui acheter des macarons, je fus littéralement pris d’un fou rire. L’ascenseur était bloqué, donc déjà, rien qu’avec ça, elle pouvait bien rêver de ses macarons autant qu’elle le pouvait, mais je n’irais certainement pas les lui chercher. Oh, est-ce que je venais trouver un point positif à être dans ce satané fauteuil ? Ne pas avoir à répondre à tous ses petits caprices de star ? Peut-être bien … Bon peut-être pas finalement, parce que je préférerais largement aller courir chez Ladurée que de ne pas pouvoir courir du tout … Mais n’y pensons pas pour le moment. Là, profitons du comique de la scène qui s’offrait à moi ! « Et qu’est-ce que tu dirais de réduire Juliette en esclavage ? » « Laisse ma sœur là où elle est ! » répondais-je sans réussir à reprendre mon calme, alors qu’elle s’allongeait sur le canapé et posait sa tête sur mes jambes – me faisant lâcher une grimace alors que je réalisais que je ne ressentais toujours rien à ce niveau. Bon, j’étais bien parti pour rire pendant un bon moment encore. Tant mieux, cela me faisait du bien. Et apparemment, elle n’était pas contre non plus. « Sans vouloir tomber dans le mélo, je crois qu’il aime t’entendre rire. » « Désolé de te dire ça, mais oui, tu tombes bien dans le mélo, là ! » répondais-je dans un sourire amusé.« Bon, alors, ordre du jour. » dit-elle en essayant de reprendre contenance, ce qui me tira un autre sourire. « Trouver un appart, ou au moins commencer à chercher, dresser une liste de prénoms, à moins que tu veuilles appeler ta progéniture Little Satan, ce qui m’irait très bien. Little-Satan Devaux de Salignac de la Mothe Fénelon... Va pas se faire tabasser dans la cour de l’école, c’t’enfant, c’est bien. Et puis trouver des macarons, aussi. Oh, et aussi te dévouer sexuellement pour ma personne. J’avoue que ton rire est un turn-on assez puissant. » dit-elle avant de faire une pause, puis de reprendre sans me laisser le temps de répondre.« Mais top priorité sur les macarons, quand même. Elle est où Juliette ? » Je roulais des yeux. « Roh, je t’ai dit de laisser ma sœur là où elle est ! Laisse-la bosser ! » Un sourire plus tard, je reprenais. « Alors alors … Pour la dévotion sexuelle, tu sais bien que je te fais offrande de mon corps … Peu importe ce que je fais, d’ailleurs, tu as envie, tu te sers … » reprenais-je, dans un sourire en coin. Puis je reprenais un peu mon sérieux, et me retint de lâcher un soupir devant ce que nous devons faire pour préparer l’arrivée du gnome. « L’appart, il faut qu’on fasse des recherches, oui. Déjà, combien de chambres ? Et où ça ? Oh, et il faut qu’il soit accessible, impérativement. Plus jamais je veux rester coincé chez moi comme un lion en cage … » continuais-je, sans même une once de plainte. Je ne faisais qu’énoncer un fait, pour une fois. « Pour le prénom … Little-Satan n’est pas une si mauvaise idée que ça … Enfin, ma mère risquerait de faire une crise cardiaque à l’écoute du prénom, il faut bien l’avouer … Mais comme je doute qu’elle vienne le voir souvent, au pire, on s’en fout. » grimaçais-je. Le petit monstre ayant pris l’initiative de s’endormir et de ne plus taper contre ma main, je déplaçais cette dernière dans les cheveux d’Astaria, et entrepris de les caresser doucement. « Bon, plus sérieusement. T’as une idée de prénom ? »

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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptySam 6 Déc - 23:13

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« Je ne dis pas que je dois payer pour tout. Mais tu dois bien avouer que si pour le moment ça marche, tu ne sais pas ce qu’il en sera dans trois mois. Donc oui, ça me stresse, c’est pas un délit quand même ! » Je tirais la tronche sans réellement m’énerver. Je connaissais son avis sur la question, tout comme je connaissais les clichés qui collaient au cul de ma situation professionnelle. Ça cassait un peu les couilles, évidemment, mais j’avais cessé de m’énerver pour ce genre de choses. Mais pas de râler. « Merci pour le vote de confiance, j’vois que t’as foi en mon talent... Et qui te dit que je suis pas stressée, moi ? Si tu te trouves pris du syndrome de la page blanche ? On peut pas dire que ton métier est plus sûr que le mien. T’es pas caissier, commercial ou instit... T’es un peu artiste aussi. » Et toc ! Oui, le ‘et toc’ bien immature, je le pensais très fort, mais évitais de le sortir histoire de pas perdre toute crédibilité non plus. Parce que mon argument était bon, non ? Ecrire était une forme d’art, les écrivains étaient des artistes, donc... Oui, je marquais carrément un point, là. Voir douze. Et du coup, j’en profitais, euphorique, pour réclamer tout et n’importe quoi. Une pièce montée, des macarons, des choux à la crème qu’il prétendait pouvoir trouver chez Tiffany’s. J’avais comme un doute, mais puisqu’il le disait... Et vu qu’on en était a parler de ça, je réclamais un bijou aussi, parce qu’il s’agissait d’une tradition, et qu’on avait déjà bafoué suffisamment de traditions à mon sens. Et parce que ça m’arrangeait bien, également. « Peut-être que ça se fait, mais là ça ne se fera pas … à la rigueur, mon cadeau pour toi sera d’utiliser des capotes à chaque fois, et de m’en assurer … » A moi de soupirer. Lui, il n’avait pas le droit, mais moi si. « Le romantisme t’étouffe, tu feras gaffe, j’crois que tu viens de ruiner l’ambiance. » et de vexer Little Satan dont je bouchais les oreilles de mes deux mains contre mon ventre. « Ecoute pas ce qu’il dit, il est très très très content d’avoir zappé la capote. Ton père est juste un peu con parfois. » je prévenais l’enfant, tout en envoyant un sourire éclatant au père en question. Mais tout ceci ne me disait pas quand j’allais avoir mes macarons, moi. Il voulait pas y aller. Ok, l’ascenseur était en panne, mais était-ce une excuse recevable ? Oui, j’étais de mauvaise foi, mais j’avais faim, aussi ! Du coup, l’option esclavage de Juliette me semblait tout à fait correcte. Non ? Non. « Laisse ma sœur là où elle est ! » Mais justement, elle était où ? C’était bien ça la question. Elle était peut-être juste à côté d’une boutique Ladurée, finalement. Ce serait dommage de rater cette opportunité. En attendant, mes lubies, mes folies, semblaient bien le faire rire. Dans trois mois, il en serait peut-être autrement, mais en cet instant, mes envies avaient encore le don de l’amuser au point d’en faire remuer Petit Foetus. J’voulais pas tomber dans le larmoyant, mais... « Désolé de te dire ça, mais oui, tu tombes bien dans le mélo, là ! » « Toujours le mot pour me rassurer, hein ? » Y avait vraiment que lui pour prendre plaisir à me pourrir l’existence, et le faire avec le sourire. Ce sourire qui avait tardé à venir, mais qui n’avait fait que le rendre plus... J’allais dire ‘tolérable’, mais c’était pas ça. Plus humain, plus intime. J’avais longtemps cru qu’il n’était plus capable de sourire, que de soupirer et râler. Maintenant, il riait. Je ne prétendais pas l’avoir réparé, je n’étais pas assez présomptueuse pour ça, mais je savais que quelque chose en moi lui avait permis de sortir, un peu, la tête de l’eau. Et ce truc en moi, n’avait pas encore de prénom. C’était à l’ordre du jour, comme trouver un appartement et séquestrer Juliette pour qu’elle m’apporte des macarons. « Roh, je t’ai dit de laisser ma sœur là où elle est ! Laisse-la bosser ! » « T’es pas drôle. » je soufflais en m’étirant pour récupérer mon paquet de chips, avant de me réinstaller tranquillou à l’horizontal, la tête sur ses cuisses, le regard sur son menton. C’est moi où il avait de plus en plus de barbe ? « Alors alors … Pour la dévotion sexuelle, tu sais bien que je te fais offrande de mon corps … Peu importe ce que je fais, d’ailleurs, tu as envie, tu te sers … » Oh ? J’en soulevais un sourcil de surprise. « Tu permets que j’enregistre ça ? » je demandais en sortant mon portable de ma poche arrière pour rechercher l’application dictaphone. On est jamais trop prudent avec ce genre de proposition. « Astaria Salignac, novembre 2014, 21ème semaine de grossesse. » j’articulais pour l’appareil, avant de le tendre vers lui. « Vas-y, répète ce que tu viens de dire. » « L’appart, il faut qu’on fasse des recherches, oui. Déjà, combien de chambres ? Et où ça ? Oh, et il faut qu’il soit accessible, impérativement. Plus jamais je veux rester coincé chez moi comme un lion en cage … » Il faisait vraiment tout pour m’embêter ? J’en pinçais les lèvres de mécontentement en rangeant le téléphone. « J’veux pas d’un rez de chaussée... Le rez-de-chaussée ça craint pour les cambriolages. Et puis quand le bébé saura marcher et qu’il ouvrira les portes, on risque de le retrouver dans la rue. C’est pas super safe. Mais oui, un ou deux ascenseurs larges et en parfait état de marche, c’est absolument pas négociable. Faudrait que j’appelle pour me renseigner si y a des immeubles conçu pour favoriser l’accessibilité aux fauteuils. Et il nous faudra... » je comptais sur mes doigts... Lawrence, moi-même, Juliette, Solal, et le bébé... Cinq « Cinq chambres, donc. Ça fait beaucoup, en fait. » Pour New York, oui, ça faisait énorme. En sentant sa main s’immobiliser sur mon ventre, je relevais les yeux vers lui, et le surprenais en train de compter à son tour. Sauf qu’il n’arrivait qu’à quatre, évidemment. Merde, j’avais oublié de lui dire ? « J’t’ai parlé de mon frère ? » je lançais, l’air de rien, légèrement anxieuse pour le coup. « J’adore mon frère, c’est genre la personne la plus importante de ma vie, et... Il est là. » je poursuivais, toujours d’une voix doucereuse, me relevant pour l’occasion afin de me mettre à sa hauteur, sur ses genoux, toujours, mais à califourchon, au plus près possible de lui, autant que me le permettait mon ventre, et venir picorer sa bouche pour l’empêcher de soupirer ou objecter. « J’peux pas le laisser à la rue, t’imagines bien... » nouveau petit bisou. « Tu vas l’adorer. » re-bisous. « Pour l’instant il veut te casser la gueule. » Hop, bisou. « Mais ça passera. » bisou, bisou, bisou, bisou, et bisou. « J’t’ai déjà dit à quel point t’es un mec en or massif ? T’es insupportable en surface, mais profondément, t’es un mec vraiment cool. » et encore un bisou. « On parle des prénoms ? » Oui, changeons de sujet, désamorçons la bombe Lawrence. « Pour le prénom … Little-Satan n’est pas une si mauvaise idée que ça … Enfin, ma mère risquerait de faire une crise cardiaque à l’écoute du prénom, il faut bien l’avouer … Mais comme je doute qu’elle vienne le voir souvent, au pire, on s’en fout. » Ouf, il embrayait sur le prénom, et je retrouvais ma position initiale. J’avais même droit à des caresses dans les cheveux. J’étais forte en négociation, non ? J’pouvais peut-être songer à une reconversion dans l’intervention au sein des prises d’otage ? Pour me féliciter de mon admirable travail d’endormissement de cerveau masculin, je m’autorisais une poignée de chips. Enjoy, Little Satan. « Bon, plus sérieusement. T’as une idée de prénom ? » J’en avais, oui, mais j’avais un avantage sur lui, je connaissais le sexe du bébé... Devais-je lui griller la surprise ? « Bah... J’aimerais bien respecter la tradition familiale pour le coup. Un prénom littéraire ce serait vraiment bien. J’avais pensé à Otis ou Saks en hommage au lieu de sa conception, mais... Pour une fille, je verrais bien... Andromaque, Fantine, Valentine, Rosaline, Béatrix, Cléo, Iseult, Ismène, Ondine, Oriane, Louise, Lélie, Loïse, Daphné, Dorine, Psychée... » Oui, vas-y mon chat, fais-toi plaisir sur le prénom féminin, j’m’en fous, en vrai. « Pour un garçon... Hum... Pâris, Eros, Otello, Odin, Caesar, Lancelot, Thybalt, Dorian, Tristan, Zadig, Néron, Narcisse, Hadès, Helios, Yorick, Tancrede ? » J’pouvais continuer longtemps comme ça, mais... « N’oublie pas que cet enfant va s’appeler Devaux de Salignac de la Mothe Fénelon. Ça va être suffisamment compliqué comme ça, pas la peine de lui rajouter un Blue-Ivy ou Sud-Ouest... Ou même Foie. » je laissais planer un instant ce dernier prénom avant de laisser échapper un éclat de rire. « Foie Devaux !! » Putain, mais c’était les hormones qui agissaient sur mon humour pour le rendre aussi merdique ? Une partie de moi avait honte, très honte. L’autre en pleurait de rire. Pathétique.   
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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptyDim 14 Déc - 14:57

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« Merci pour le vote de confiance, j’vois que t’as foi en mon talent... Et qui te dit que je suis pas stressée, moi ? Si tu te trouves pris du syndrome de la page blanche ? On peut pas dire que ton métier est plus sûr que le mien. T’es pas caissier, commercial ou instit... T’es un peu artiste aussi. » Je roulais des yeux, retenant un énième soupir qui ne demandait qu’à sortir. Elle ne comprenait rien, c’était incroyable. Je voudrais bien mettre son hyper-susceptibilité sur le compte de ses hormones de femme enceinte, mais la réalité était tout autre et je le savais : j’étais simplement tombée sur une véritable chieuse. « Je te signale que je suis salarié. Je ne suis pas pigiste, donc je ne suis pas payé à l’article, mais au mois. Et ensuite, j’ai des primes en fonction du nombre d’articles que j’écris. Mais donc si j’ai le syndrome de la page blanche, je serais quand même payé … » Sans compter le fait que je n’aurais jamais le syndrome de la page blanche. Mes sujets devenaient de plus en plus intéressants, et j’avais dans le projet d’enfin travailler sur de véritables dossiers. Autant dire que si j’avais réussi à pondre d’excellents articles sur Halloween ou les rentrés scolaires, la page blanche ne m’arriverait jamais pour des sujets qui me passionnaient. Mais bon, elle préférait se vexer sur mon inquiétude, c’était son droit après tout, tout comme c’était mon droit de m’inquiéter sur le plan pécuniaire. Et voilà qu’elle changeait de sujet et voulait que je lui offre des bijoux maintenant ! A croire qu’elle n’écoutait pas un mot de ce que je disais ! On était dans la merde ! On était dans le rouge ! Et Madame voulait que je lui offre des bijoux pour la féliciter d’avoir poussé sous péridurale ! Merde quoi ! Mais non, je n’allais pas soupirer et j’allais plutôt garder mon calme. Son cadeau serait simplement d’utiliser des capotes la prochaine fois. Oui, c’était une bonne idée de cadeau, non ? Et même que cela lui ferait son cadeau de Noël et d’anniversaire en plus. « Le romantisme t’étouffe, tu feras gaffe, j’crois que tu viens de ruiner l’ambiance. » me lança-t-elle avant de s’adresser au petit monstre. « Ecoute pas ce qu’il dit, il est très très très content d’avoir zappé la capote. Ton père est juste un peu con parfois. » Je lâchais un petit rire, que je tentais de simuler dans un raclement de gorge, en vain, et décidais d’ignorer sa réflexion. Après tout, je ne changerais pas d’avis. Apparemment, mon rire lui fit de l’effet, ou plutôt fit de l’effet au bébé, et rapidement, elle tomba dans le mélodramatique, et je ne me fis pas prier pour le lui dire, sans m’arrêter de rire pour autant. « Toujours le mot pour me rassurer, hein ? » J’allais finir par mourir étouffé à ce rythme là, si je n’arrivais pas à reprendre ma respiration ! Mais je devais bien avouer que cela me faisait du bien, d’avoir de bons fous rires des fois de temps en temps. Mais alors qu’elle remettait sur le tapis ma sœur et son souhait de la réduire en esclavage, je reprenais mon calme instantanément en lui disant de ma sœur où elle était. Personne ne touchait à ma sœur, elle devait s’occuper de ses études. Elle s’impliquait déjà trop dans cette histoire de tante, c’était amplement suffisant. Surtout qu’elle était incapable de dire non, et que si Astaria le lui demandait, elle accourrait, rien que pour lui faire plaisir. Et ça, c’était tout simplement hors de question. « T’es pas drôle. » Sujet clos. Next. Je reprenais donc ce qu’elle avait dit, commençant par la fin, en lui disant que j’acceptais le rôle d’esclave sexuel, avec plaisir même. Comment refuser une telle proposition ? Aucun homme digne de ce nom en serait capable. Et il fallait bien faire plaisir à une femme enceinte, non ? « Tu permets que j’enregistre ça ? » Je pouffais en la voyant sortir son téléphone. « Astaria Salignac, novembre 2014, 21ème semaine de grossesse. Vas-y, répète ce que tu viens de dire. » Je roulais des yeux. Comme si elle en avait besoin. Non, on avait plus important à parler maintenant. L’appartement. Il fallait qu’il soit accessible et adapté aux personnes en fauteuil. Au diable mon égo, je n’en pouvais plus de dépendre des autres ainsi, et je voulais pouvoir sortir de chez moi quand bon m’en semblait.


« J’veux pas d’un rez de chaussée... Le rez-de-chaussée ça craint pour les cambriolages. Et puis quand le bébé saura marcher et qu’il ouvrira les portes, on risque de le retrouver dans la rue. C’est pas super safe. Mais oui, un ou deux ascenseurs larges et en parfait état de marche, c’est absolument pas négociable. Faudrait que j’appelle pour me renseigner si y a des immeubles conçu pour favoriser l’accessibilité aux fauteuils. Et il nous faudra...  » Les cambriolages … Sérieusement ? Et le pire était probablement d’utiliser le petit monstre à venir. En étage, s’il se penchait un peu trop de la fenêtre, un accident était vite arrivé. Alors qu’en rez-de-chaussée … Je grimaçais à cette image, avant de secouer la tête. Bon, okay, va pour un appartement en étage, si elle y tenait tant. Mais il fallait au moins deux ascenseurs. « Cinq chambres, donc. Ça fait beaucoup, en fait. » Cinq chambres ? Mais de quoi elle parlait ? Je recomptais sur mes doigts. Le montre, un. La gnome, deux. L’hystérique, trois. Et moi, quatre. Non, quatre chambres … Voilà qu’elle ne savait plus compter. J’ouvrais la bouche pour lui répondre, mais elle m’interrompu. « J’t’ai parlé de mon frère ? » Oula oula, pause. Ce n’était clairement pas bon signe ça. « J’adore mon frère, c’est genre la personne la plus importante de ma vie, et... Il est là. » Pourquoi elle prenait cette voix-là ? Pourquoi elle se relevait pour s’installer sur mes genoux, à califourchon ? « J’peux pas le laisser à la rue, t’imagines bien...  » Je serrais la mâchoire, refusant même de répondre à ses baisers manipulateurs. « Tu vas l’adorer. » Je lui jetais un regard noir, ne me laissant absolument pas attendrir par sa manipulation. « Pour l’instant il veut te casser la gueule. » Wait, what ?! C’était quoi ce délire ? Putain, elle profite de moi dans un ascenseur, et c’est à moi qu’il veut casser la gueule ? Il avait qu’à lui dire à sa sœur de toujours se promener avec une capote, merde à la fin ! « Mais ça passera. » Je roulais des yeux, refusant le simple fait de lui répondre. Oui, clairement, j’allais l’ignorer. La pire réponse est l’ignorance, non ? Donc tant que le sujet ne m’intéresserait pas, je ne répondrais pas. Point. « J’t’ai déjà dit à quel point t’es un mec en or massif ? T’es insupportable en surface, mais profondément, t’es un mec vraiment cool. On parle des prénoms ? » C’en était trop pour moi. Au diable ma promesse, au diable mes bonnes résolutions, je lâchais un long soupir. Et j’enchaînais ensuite sur les prénoms. Oui, il valait mieux parler des prénoms, sinon la crise d’angoisse allait rapidement arriver. « Bah... J’aimerais bien respecter la tradition familiale pour le coup. Un prénom littéraire ce serait vraiment bien. J’avais pensé à Otis ou Saks en hommage au lieu de sa conception, mais... Pour une fille, je verrais bien... Andromaque, Fantine, Valentine, Rosaline, Béatrix, Cléo, Iseult, Ismène, Ondine, Oriane, Louise, Lélie, Loïse, Daphné, Dorine, Psychée... » Elle commençait directement par les prénoms féminins ! Pourquoi commencer par des prénoms féminins, et avoir une liste aussi longue que ma … hum hum, bref, aussi grande, si ce n’était pas une petite fille qui grandissait dans son ventre ? Oh, un petite fille. J’allais avoir une petite fille. Une petite fille dans un tutu rose, qui danserait dans notre futur salon. Voilà, c’était moi qui tombais dans le mélo, maintenant … « Pour un garçon... Hum... Pâris, Eros, Otello, Odin, Caesar, Lancelot, Thybalt, Dorian, Tristan, Zadig, Néron, Narcisse, Hadès, Helios, Yorick, Tancrede ?  » Il fallait bien avouer que la liste était moins longue pour les garçons, non ? C’était forcément un signe … J’allais avoir une petite fille ! Une minuscule petite princesse ! Je continuais de lui caresser lentement les cheveux, d’un geste d’une telle tendresse que je m’en étonnais moi-même. Mais bon, j’allais avoir une fille. Et c’était grâce à elle. Oui, c’était une chieuse doublée d’une hystérique, mais elle allait me donner une petite princesse. « N’oublie pas que cet enfant va s’appeler Devaux de Salignac de la Mothe Fénelon. Ça va être suffisamment compliqué comme ça, pas la peine de lui rajouter un Blue-Ivy ou Sud-Ouest... Ou même Foie. Foie Devaux !! » Elle éclata alors de rire, me faisant rouler des yeux. Je ne voyais même pas ce qu’il y avait de drôle, ni même le lien logique à toute cette histoire. Il n’y en avait probablement pas. Mais son rire était communicatif, et je la rejoignais bien rapidement. Puis je me calmais, et me baissais pour déposer un baiser sur son front. « Alors … Si c’est une fille … » jouais-je le jeu, ayant parfaitement vu clair dans le sien. « J’aime beaucoup Ondine, Oriane, Loïse ou Daphné. » Okay, cela faisait beaucoup … Mais tous ces prénoms étaient beaux. Et puis, elle allait être belle, tellement belle. Son prénom ne pouvait pas être choisit à la légère. Non, c’était impossible. Je n’allais pas laisser ce choix au hasard. Oh, il fallait que je choisisse le prénom masculin maintenant … Bon, je savais que ce ne serait pas un garçon, c’était bien trop facile de lire en elle, mais il fallait bien faire un petit effort. Après tout, j’étais celui qui ne voulait pas connaître le sexe avant la naissance. « Pour un garçon … Hmmm … J’en aime quasiment aucun en fait …  » dis-je en me grattant l’arrière de la tête. C’était la vérité en plus. Thybalt quoi … N’importe quoi … Elle n’avait pas mieux que Roméo et Juliette ? C’était le type de livre que lisait ma sœur, et autant dire qu’elle n’avait pas très bon goût concernant la littérature … Si, Tristan, c’était joli. Oui, Tristan Devaux de Salignac de la Mothe Fénelon. Bon, son nom de famille gâchait tout, il fallait bien l’avouer. Que ce soit une fille ou un garçon, il n’allait pas naître dans les meilleures conditions avec un patronyme pareil. « Si, j’aime bien Tristan. Ça sonne bien. » finissais-je par lui dire, voyant qu’elle attendait une réponse.

Bon, maintenant que l’histoire du prénom était à peu près réglée, il fallait sérieusement que l’on ait une conversation à propos de son frère et de l’appartement. Je reprenais mon ordinateur et commençais quelques recherches, avant de soupirer en voyant les prix. « Dis-moi que ton frère travaille et a un revenu stable s’il te plaît ? » lui demandais-je d’une petite voix. Déjà avec quatre chambres, il fallait s’éloigner du centre ville, mais avec cinq … N’en parlons même pas. Si j’avais eu le vague espoir de n’avoir qu’une heure de route pour rejoindre mon travail, tout s’écroulait à présent. Je pouvais comprendre qu’elle aimait son frère et voulait rester avec lui. Après tout, je m’occupais bien de ma petite sœur et subvenais à tous ses besoins. Mais la situation n’était pas la même. Juliette était jeune et toujours étudiante. Elle avait besoin de se focaliser sur ses études. Je savais ce que cela faisait de travailler à côté, et je m’étais tué à la tâche pour tenter d’avoir un semblant de vie lors de mes études à Yale. Et encore, j’avais eu une bourse, ce qui n’était pas son cas. Donc c’était mon devoir de payer ses études à Columbia, ainsi que de lui offrir le gîte et le couvert. Mais si en plus je devais subvenir aux besoins du frère d’Astaria, nous n’allions jamais nous en sortir. « Et s’il n’est pas étudiant, il a intérêt à trouver un travail. On est d’accord là-dessus, au moins ? » Il fallait que je mette des conditions. J’aurais vraiment voulu gagner énormément d’argent, et pouvoir faire plaisir à tout le monde en dépensant sans compter. Donc ce n’était pas que je n’y mettais pas du mieux, mais je n’avais tout simplement pas le choix. J’allais probablement passer pour le méchant, comme d’habitude, et déjà que son frangin avait une mauvaise image de moi parce que j’avais fait tomber sa sœur enceinte, ce serait probablement pire si je l’obligeais à contribuer. Mais bon, en vrai, je m’en moquais totalement. Il fallait être responsable, et le petit monstre – ou la petite monstresse, plutôt, vu que j’étais pratiquement certain à présent que nous aurions une fille – passait en premier.

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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptyDim 14 Déc - 19:59

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« Je te signale que je suis salarié. Je ne suis pas pigiste, donc je ne suis pas payé à l’article, mais au mois. Et ensuite, j’ai des primes en fonction du nombre d’articles que j’écris. Mais donc si j’ai le syndrome de la page blanche, je serais quand même payé … » Seigneur ! Faisait exprès d’être aussi obtus, borné, aveugle, et tous les autres synonymes du genre ? « Si tu produis plus rien du tout, tu seras pas payé, mon chat, tu seras viré. » je grommelais dans ma barbe. L’insécurité était partout, pas seulement dans mon domaine. Et certes, je n’étais pas payée tous les mois, mais j’étais mon propre patron, je n’avais de compte à rendre à personne. Il fallait juste que j’apprenne à économiser d’un mois sur l’autre, en prévision des jours sans paye. Ce que je faisais déjà depuis des mois. Comment croyait-il que je vivais lorsqu’il n’était pas là ? Je n’ajoutais rien de plus. Il ne servait à rien de chercher à le convaincre avec des mots, il s’en rendrait compte assez rapidement de lui-même, surtout avec mon exposition à venir. Peut-être qu’en voyant mon nom s’étaler sur toute une façade, il comprendrait que ce que je faisais n’avait rien d’une lubie ou d’une activité temporaire. Je n’étais pas Doisneau, mais qui sait, peut-être que je le deviendrais un jour. Et oui, financièrement, on allait pas être les Brangelina, mais nous ne saurions pas les plus à plaindre non plus, et notre engeance démoniaque ne manquerait de rien. Alors merde, il pouvait bien m’offrir un bijou plutôt que de me promettre de ne plus jamais oublier la capote. Crétin ! On était pas en couple, mais on était partenaires, et puis amis aussi. Techniquement, c’était bien mieux que la plupart des couples. Si on ajoutait à ça la fréquence improbable de nos rapports, ouai... On venait peut-être d’inventer un concept de couple qui marche super bien : le couple pas amoureux du tout ! Cela dit, fallait que je le supporte la plus part du temps, lui et ses réflexions à la con, lui et son humeur de dogue allemand, lui et son art de toujours foutre en l’air les moments un peu sympa. Comme là. Du coup, j’en informais Little Satan, ce qui eut le don de faire rire Lawrence plus encore. C’était mieux comme ça, je préférais, de loin, l’entendre rire que soupirer comme un obèse après dix minutes de courses. Et quant à l’esclavagisme de sa soeur, c’était ça ou le monter, lui, sur luge, et le pousser dans les escaliers. J’étais pas supposée trainer ma bedaine partout, j’étais censée avoir un peu d’aide, au moins un peu. Qu’il ne puisse pas le faire était une chose que je pouvais parfaitement comprendre, mais qu’il me reproche l’entrain de sa soeur envers ma grossesse, ça, non. Je n’y étais pour rien si cette dernière s’emballait, et je n’en étais pas au point d’abuser de sa gentillesse, simplement, là, j’avais vraiment-vraiment-vraiment très envie de macarons. Au point d’en pleurer, oui. Fichus hormones à la con ! Heureusement, il se chargea de m’entrainer sur un sujet différent très rapidement, me faisant des promesses verbales que je souhaitais enregistrer pour la postérité, sait-on jamais. Une idée qui ne sembla pas le ravir, puisqu’il enchaina sur l’appart. Raaaaaah, l’appartement. Sujet délicat. Essentiellement à cause du nombre de chambres qu’il nous faudrait. Une pour lui, une pour moi, une pour Lucifer, une pour sa soeur, et une dernière pour mon frère... Et, il était là, le problème, lui annoncer l’existence palpable d’un frère qu’il faudrait héberger, lui aussi. J’essayais de faire passer le tout par des bisous, mais je le sentais un petit peu crispé, sur ce coup. Et forcément, lorsque je me réinstallais à l’horizontal, un soupir accompagna mon mouvement. Pas mon soupir, mais le sien. Well, il était légitime celui-là, et je le laissais faire. Toutefois, j’enchainais rapidement sur les prénoms, histoire d’éviter de me faire engueuler. Je préférais qu’il digère la nouvelle et qu’on en parle ensuite, plutôt que de devoir affronter le volcan en éruption. Oui, je commençais à bien le connaître, le Devaux. Le mode d’emploi n’était pas dans la bonne langue, mais j’en faisais la traduction au jour le jour. « Alors … Si c’est une fille … » entonna-t-il après avoir déposé un baiser sur mon front... J’avais le sentiment d’avoir raté un épisode, là. Pourquoi il avait l’air si joyeux d’un coup ? C’était le fait de donner un nom à ma chose qui le rendait si festif ? Fallait le dire plus tôt ! J’avais plein de truc à nommer s’il le souhaitait, ma valise, mon ordi, mon sac à main... Mon appareil photo s’appelait déjà Bob, par contre... « J’aime beaucoup Ondine, Oriane, Loïse ou Daphné. » Ouais... Mouais... « Oui, mais non. J’viens de me rappeler que, dans mon enfance, une vieille du village avait un bichon qui s’appellait Ondine. J’peux pas donner un nom de chien à ma fille. Et puis, Daphné, en général, ce sont de grosses chaudasses. Oriane ? » je proposais, avant de réaliser que je n’avais aucune raison de m’emballer pour le prénom féminin, puisque c’était un zob qui poussait dans mon bide. Bah oui, mais il était tellement euphorique, lui, aussi ! Forcément, j’me laissais avoir comme une débile. « Pour un garçon … Hmmm … J’en aime quasiment aucun en fait …  » Ok, là ça devenait super bizarre, quand même. Il s’emballait pour le prénom féminin, et carrément pas pour le prénom masculin ? OH MON DIEU ! Je venais de comprendre ! Il croyait que c’était une fille, c’est ça ? « Si, j’aime bien Tristan. Ça sonne bien. » Non mais non, mais non, mais non, mais... Sérieux ? Qu’est-ce que j’avais dit pour le mettre à ce point sur la mauvaise voie ? RIEN ! J’avais même bien fait attention a fournir le même nombre de prénoms dans un genre comme dans l’autre pour qu’il ne puisse pas me le reprocher plus tard. Du coup, face à sa conviction de savoir tout en ne sachant absolument rien, je lâchais un rire nerveux, un rire franc, un rire difficile à calmer, un rire que je calmais tout de même en voyant son air perplexe. « Désolée... » je soufflais en me pinçant les lèvres pour m’empêcher de rire à nouveau. « C’est juste que... » je reprenais en promenant une main contre sa joue. « Si cet enfant tient de toi, il va être tellement... Perspicace. » Et je serrais les dents pour ne pas rire à nouveau. Sans déconner, si ce mec n’existait pas, il faudrait songer à l’inventer. Sauf que Lawrence ne semblait plus vraiment d’humeur à rire. Il avait digéré l’information du frangin, il voulait en reparler. Du moins, c’est ce que j’en déduisais alors qu’il tendait le bras pour récupérer son portable et le déposer sur l’accoudoir du canapé. « Dis-moi que ton frère travaille et a un revenu stable s’il te plaît ? » En espérant que notre fils tienne sa perspicacité de moi, du coup. « Il vient à peine d’arriver à New York, n’a qu’un visa touristique, et une maîtrise de la langue assez aléatoire... » je commençais, l’air de rien, en enfournant une poignée de chips dans ma bouche. « ... Mais oui, bien sûr, mon chat, il vient d’être embauché en tant que secrétaire d’état à la défense. » Il le sentait le sarcasme, là, ou pas ? « Law ! Il est là depuis trois secondes, sois gentil... » j’implorais, cette fois, en braquant un regard de louve déterminée dans sa direction. Au moins, ça lui donnait un bref aperçu de mon futur comportement envers notre démon miniature : protectrice à l’extrême. « Et s’il n’est pas étudiant, il a intérêt à trouver un travail. On est d’accord là-dessus, au moins ? » Là, il commençait à me courir sur les nerfs... Gentiment, mais sûrement. Au point que j’amorçais le geste de me redresser, avant de retomber lourdement à cause de mon ventre, profondément, handicapant. Je dus m’y reprendre à trois fois avant de pouvoir être à son niveau. « Ecoute, Lawrence, je crois pas que ça te regarde, ça, ni de près, ni de loin. Je reste en-dehors de ton arrangement financier avec ta soeur, donc tu restes en dehors de ce qu’il se passe entre mon frère et moi. » j’affirmais, d’une voix calme mais déterminée, qui ne souffrirait pas une quelconque riposte. « J’exige pas que Juliette prenne un job, ça ne me viendrait même pas à l’esprit, donc tu n’as aucun droit d’imposer quoique ce soit à mon frère. Pour information, il vient de perdre sa mère, quitter ses études et son pays pour me rejoindre ici, parce qu’il a besoin de moi, et parce que j’ai besoin de lui. Alors oui, je compte bien le laisser respirer un peu, sans le laisser à la rue pour autant. C’est mon frère, bon sang, mon petit frère. Sa part du loyer sera toujours payée dans les temps, c’est tout ce que tu as besoin de savoir. » C’était clair comme ça ? C’était pas sujet à débat. D’ailleurs, je récupérais l’ordinateur que je déposais en équilibre sur mon bide. « Comme quoi, c’est pratique, parfois... » je commentais à voix haute, avant de lancer une recherche. « Alors, alors... Harlem, Harlem, Harlem, Harlem, Hamilton Heights, Harlem, Harlem, Harlem... Brooklyn ? » je lui jetais un coup d’oeil pour obtenir son avis. « Non, pas Brooklyn, trop loin.... Ha ! Upper West Side, là, et pas très cher, 900$ par mois. Enfin, pas cher... Pas cher pour New York, quoi. Ha oui, mais non. 84 mètres carré, ça va faire juste pour quatre et demi. T’es sûr pour Brooklyn ? Parce que là, pour 800$ par mois, on a du 214 mètres carré, quand même. Et là, dans Financial District, j’ai du 154 mètres carré pour 1580$ par mois. Et là y a... Non, oublie. » Oui, parce qu’en plus de l’aspect financier, de la surface au sol, et de la zone géographique, il fallait que je pense à cliquer sur les images, afin de m’assurer que pour passer la porte d’entrée de l’immeuble, il ne fallait pas grimper une série de marches. « Tu sais quoi ? Laisse-moi gérer ça. Donne-moi juste ton budget, et je vais m’occuper du reste. Je vais faire un présélection, je vais m’arranger pour les visites, et je ne reviendrais t’embêter que pour visite et décision finale. Deal ? » J’étais pas super over cool, franchement. « Et cesse de t’inquiéter, d’accord ? On va s’en sortir. J’te le promets. » Et je ne faisais jamais de promesse en l’air, encore moins lorsque j’affichais cette petite moue dont je n’avais pas conscience. « Tu me fais confiance ? » Il le fallait, sinon on allait droit dans le mur. Et pas seulement lui et moi, mais toute cette famille bizarroïde que nous étions sur le point de former.  
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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptyDim 21 Déc - 19:01

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« Si tu produis plus rien du tout, tu seras pas payé, mon chat, tu seras viré. » grommela-t-elle. Je lâchais un rire franc. Oh, j’aimerais bien le voir me virer, celui-là. « Ça n’arrivera pas …  Du moins, tant que mon patron gardera son poste, je pourrais faire tout ce que je veux. C’est à cause de lui que je suis en fauteuil. Et il le sait. » Et il avait bien de la chance que je n’en profite pas, d’ailleurs. Si je n’avais pas un tel égo, il était fort probable que j’aurais tout fait pour me plaindre auprès de lui. Pour lui dire que j’avais des problèmes financiers, une famille à nourrir, et que les frais médicaux m’empêchaient de vivre convenablement. Ah, cet égo … Heureusement, le sujet changea vers quelque chose de bien moins déplaisant : les prénoms ! Bien sûr, Astaria connaissait le sexe, contrairement à moi, qui préférais attendre. Il ne fallait pas me demander pourquoi, moi-même je n’en avais aucune idée. Mais je voulais garder la surprise le plus longtemps possible. Mais tel ne fit pas le cas. C’était une fille, j’en étais certain. Cela se voyait trop aux signes qu’elle lançait ! Une petite fille ! J’allais être le papa d’une petite fille ! L’émotion se sentait, je le savais, et le pire était probablement que je n’en avais rien à faire. « Oui, mais non. J’viens de me rappeler que, dans mon enfance, une vieille du village avait un bichon qui s’appellait Ondine. J’peux pas donner un nom de chien à ma fille. Et puis, Daphné, en général, ce sont de grosses chaudasses. Oriane ? » me répondit-elle. Oui, Oriane, c’était joli. « Oui, j’aime bien Oriane ! C’est un vrai prénom de petite princesse, ça ! » m’émerveillais-je, les larmes aux yeux. J’étais vraiment tombé dans le mélo, mais tant pis. Maintenant, il fallait parler des prénoms masculins, et c’était beaucoup plus difficile, maintenant que j’étais certain que nous aurions une fille. Je n’arrivais à imaginer aucun de ses prénoms … Tristan, à la rigueur, me semblait pas mal. « Désolée... C’est juste que... Si cet enfant tient de toi, il va être tellement... Perspicace. » rit-elle. Je levais les yeux au ciel. En même temps, elle venait là de me donner une preuve supplémentaire, en ne répondant même pas sur le prénom masculin. Je n’y pouvais rien si elle ne savait pas garder un secret non plus.

Malheureusement, la question fâcheuse de son frère me revint bien vite à l’esprit. Est-ce, qu’au moins, il travaillait et pourrait nous aider ?« Il vient à peine d’arriver à New York, n’a qu’un visa touristique, et une maîtrise de la langue assez aléatoire... Mais oui, bien sûr, mon chat, il vient d’être embauché en tant que secrétaire d’état à la défense. Law ! Il est là depuis trois secondes, sois gentil... » me répondit-elle, plaçant son regard dans le mien. Super, donc il ne bossait pas, et ne ramenait pas un sou. Et un autre personne dont on allait devoir nous occuper financièrement … C’était pas possible. Juste impossible. Ma sœur était étudiante, elle n’avait même pas l’âge légal pour servir dans un restaurant, puisqu’elle n’avait pas le droit de boire. Et même, elle n’avait pas à travailler. Seulement à se concentrer sur ses études, point. Mais ramener une autre personne chez nous … Est-ce que seulement elle se rendait compte de ce qu’allait nous couter un appartement avec cinq chambres à New York ? Peu importe le quartier, jamais on aurait assez d’argent avec deux salaires – dont un seul assuré, je tiens à le rappeler. « Ecoute, Lawrence, je crois pas que ça te regarde, ça, ni de près, ni de loin. Je reste en-dehors de ton arrangement financier avec ta soeur, donc tu restes en dehors de ce qu’il se passe entre mon frère et moi.  » commença-t-elle. « Juliette est étudiante. Elle n’a pas le temps de bosser. la coupais-je avant qu’elle ne reprenne. Je me souvenais du mal que j’avais eu à trouver un emploi, et j’avais dû me contenter de la vente, jusqu’à mes vingt et un ans. Et ce n’était même pas la question. Elle devait se concentrer sur ses études, point. Il était hors de question qu’elle devienne comme le reste de notre famille. Ça non, je ne l’autoriserais pas. Par contre, son frère, qu’allait-il faire de ses journées, exactement ? S’il avait le temps de se trouver un petit job, je ne voyais pas pourquoi il ne le faisait pas. « J’exige pas que Juliette prenne un job, ça ne me viendrait même pas à l’esprit, donc tu n’as aucun droit d’imposer quoique ce soit à mon frère. Pour information, il vient de perdre sa mère, quitter ses études et son pays pour me rejoindre ici, parce qu’il a besoin de moi, et parce que j’ai besoin de lui. Alors oui, je compte bien le laisser respirer un peu, sans le laisser à la rue pour autant. C’est mon frère, bon sang, mon petit frère. Sa part du loyer sera toujours payée dans les temps, c’est tout ce que tu as besoin de savoir.  » Cette histoire allait mal se finir, je le savais. Mais comment croyait-elle que j’allais réagir ? En lui faisant un grand sourire et en lui répondant un « bien sûr ma chérie, tout ce que tu voudras » ? Est-ce qu’elle était vraiment aveugle à ce point ? Mais pour seule réponse, je lâchais un autre soupir … Rien à faire, elle l’avait bien mérité. Elle me prit l’ordinateur des mains, avant de le poser sur son ventre. « Comme quoi, c’est pratique, parfois... » lança-t-elle, me faisant rouler des yeux. D’ordinaire, j’aurais sûrement lâché un rire, comme c’était le cas dernièrement à chaque fois que cela touchait sa grossesse. Mais je n’avais tout simplement pas la tête à ça. « Alors, alors... Harlem, Harlem, Harlem, Harlem, Hamilton Heights, Harlem, Harlem, Harlem... Brooklyn ? » commença-t-elle, avant de me jeter un coup d’œil. Je répondis par la négative de la tête. « Non, pas Brooklyn, trop loin.... Ha ! Upper West Side, là, et pas très cher, 900$ par mois. Enfin, pas cher... Pas cher pour New York, quoi. Ha oui, mais non. 84 mètres carré, ça va faire juste pour quatre et demi. T’es sûr pour Brooklyn ? Parce que là, pour 800$ par mois, on a du 214 mètres carré, quand même. Et là, dans Financial District, j’ai du 154 mètres carré pour 1580$ par mois. Et là y a... Non, oublie. » Je savais ce que son « non oublie » voulait dire, et cela me démoralisait encore plus. En plus de ce problème d’argent, il y avait mon handicap à prendre en compte, et cela n’était pas du gâteau. « Tu sais quoi ? Laisse-moi gérer ça. Donne-moi juste ton budget, et je vais m’occuper du reste. Je vais faire un présélection, je vais m’arranger pour les visites, et je ne reviendrais t’embêter que pour visite et décision finale. Deal ? » me demanda-t-elle. Je me grattais l’arrière de la tête, avant de réaliser qu’elle avait probablement raison. J’allais me faire un ulcère, à force. « Okay, tu as raison … soufflais-je. J’espérais pour elle que son dictaphone était toujours en marche, et qu’elle avait pu enregistrer cette phrase, parce qu’elle ne l’entendrait plus jamais. « Mon budget est de 500 € par mois, charges comprises.» reprenais-je, dans un hochement de la tête. « Et cesse de t’inquiéter, d’accord ? On va s’en sortir. J’te le promets. Tu me fais confiance ? » « Il n’y a rien de pire qu’une question comme « Tu me fais confiance », pour m’inquiéter, tu sais ? » lâchais-je dans un petit rire. C’était la vérité, en plus. Mais pour le coup, je n’avais pas vraiment le choix.

Bon, les prénoms, c’était fait. L’appartement, c’était fait –en quelques sortes – et même si je m’inquiétais, il fallait que je me change les idées. Si encore j’avais pu sortir de cet appartement, les choses auraient été bien plus simples. Mais ce n’était pas le cas. Je reprenais mes caresses dans ses cheveux, avant de regarder son ventre, attendri. « Tu crois que Little Satan sera comment ? » lui demandais-je d’une petite voix. J’aurais pu utiliser son futur prénom, à savoir Oriane, mais c’était trop tôt encore, et je ne m’étais pas vraiment fait à l’idée. « Et surtout … Tu crois qu’on fera de bons parents ? » reprenais-je, quelques tremblements se faisant entendre dans ma voix.

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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptyDim 21 Déc - 21:14

Astaria + Lawrence
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« Ça n’arrivera pas …  Du moins, tant que mon patron gardera son poste, je pourrais faire tout ce que je veux. C’est à cause de lui que je suis en fauteuil. Et il le sait. » Génial ! Inspirer la pitié pour garder son emploi plutôt que d’être performant et le mériter... Oui, ok, si c’était son kiffe, après tout. Je préférais ma façon de fonctionner, personnellement, ne gagnant de l’argent que si ma création inspirait de l’émotion chez autrui. Enfin, une émotion autre que la pitié, évidemment. Qu’importe, ce n’était pas le souci majeur. Après le choix des prénoms, Oriane et Tristan, ce qui semblait poser problème à Lawrence était mon frère. Ou plutôt l’absence de métier chez mon frangin. Il était étudiant il y a peu. Désormais qu’il avait tout largué pour moi, il n’était plus grand chose, si ce n’est en reconstruction. Mais je travaillerais pour nous deux. Il ne s’agissait pas de sacrifice puisqu’il était une partie de moi-même, ça sonnait donc logique, en quelque sorte. Et surtout, je ne demandais rien à Juliette, je n’avais même pas l’ombre de l’intention de demander quoique ce soit à Juliette. Je trouvais parfaitement normal que Lawrence gère financièrement pour elle pendant qu’elle s’occupait de ses études. Aussi, il me semblait parfaitement normal que Lawrence en fasse de même pour Solal. Sauf que c’était mal connaître Lawrence et son besoin excessif de contrôle absolu sur tout et tous. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire que Solal travaille ou pas, puisque, de toute manière, je me chargerais de sa part de loyer ? Je ne me préoccupais pas de celle de Juliette, moi. « Juliette est étudiante. Elle n’a pas le temps de bosser. » Mais qu’il était borné, bon sang ! N’avait-il rien écouté de ce que je venais de lui dire ? « Et alors ? T’es vraiment obligé de foutre les gens dans des cases pour être parfaitement tranquille ? Ok, très bien, Solal sera donc assistant photographe et babysitter. Heureux ? » je m’emportais à mon tour, fatiguée de devoir débattre sur des conneries pareilles. « Tu devrais te réjouir, t’auras pas à casquer pour une nounou hors de prix ! Youpi ! » le ton n’avait rien d’entrainant, et je tirais ouvertement la tronche, mais pas au point de me laisser démoraliser ou décourager. J’allais lui prouver qu’on pouvait s’en sortir, et qu’il avait tout intérêt à lâcher la grappe de l’oncle de mon bébé. Sérieusement. Et pour conclure et mettre fin définitivement à ce débat stérile, je m’emparais de l’ordinateur pour lancer mes propres recherches. Ok, ça n’avait rien de très enchanteur, et la moitié des appartements proposés ne convenait en rien à notre recherche, mais ce n’était qu’un premier coup d’épée dans l’eau. Il suffisait que je m’y mette sérieusement, et j’étais certaine de pouvoir dénicher quelques propositions intéressantes. Et c’est d’ailleurs ce que je lui proposais, de m’y mettre moi, de le laisser tranquille, et de ne me tourner vers lui que lorsque j’aurais quelque chose de bien sous la main. « Okay, tu as raison … » Waaahou ! J’aurais du l’enregistrer, celle-là. Est-ce qu’il me faisait confiance ? « Il n’y a rien de pire qu’une question comme « Tu me fais confiance », pour m’inquiéter, tu sais ? » Sérieusement ? « Tu m’as fait un bébé, Lawrence. Il va falloir que tu apprennes à me faire confiance et à croire un minimum en moi, parce que ce qu’on va partager, c’est bien plus que quatre murs et un toit. C’est une vie, un être qu’il faudra préparer pour tout ça... » j’achevais en désignant l’extérieur, par-delà la fenêtre, en quittant l’ordinateur pour me réinstaller confortablement sur lui. L’extérieur, à mes yeux, c’était cette vie, cette vie folle et difficile auquel personne n’était jamais préparé. Pas même moi. « C’est une lourde responsabilité, alors si on se fait pas confiance, c’est lui qui va droit dans le mur avec nous. » Il semblait songeur, fixant ce ventre que je caressais, machinalement d’une main. Je n’étais pas la nana la plus mature et maternelle du monde, je ne rayonnais pas de bonheur, ni ne m’étouffais du plaisir d’être enceinte, mais je n’étais pas insouciante. J’avais voulu garder cet enfant, j’en assumerais pleinement la responsabilité. « Tu crois que Little Satan sera comment ? » Hein ? Comment ça, comment ? « Rouge avec des cornes, pourquoi ? » je proposais, nonchalamment. Je l’appelais pas Little Satan pour rien. Evidemment, je comprenais sa question, et je partageais sa curiosité. Cela dit, je n’avais pas envie de me le représenter. Pas encore. Essentiellement, aussi, parce qu’il s’agissait d’un garçon et qu’il s’attendait à ce que je lui décrive une fille. « Ce sera un fort caractère à tendance capricieux qui soupirera dès qu’un truc ne lui plaira pas. Mais cet enfant sera intelligent, très intelligent. Pas nécessairement l’intelligence des chiffres et des études, une intelligence plus subtile, celle des mots et des idées. Il aura une bonne dose d’insolence, mais un sourire qui fera tout passer. Il aura des boucles brunes et sauvages, et tes yeux étranges. J’arrive pas à définir s’ils sont bleus ou gris ? » j’ajoutais en me surélevant légèrement pour atteindre un peu mieux ses yeux, les observer, renoncer, et me réinstaller sur ses jambes. « Mais surtout... Il sera ouvert d’esprit, il sera français... Et il sera heureux. C’est tout ce que je demande, qu’il soit heureux. » Le reste n’aurait pas la moindre importance tant qu’il le serait. « Et surtout … Tu crois qu’on fera de bons parents ? » Ca c’était une question plus délicate. C’était quoi des bons parents ? Est-ce qu’il y avait une définition précise ? « Non. » je répondais alors, très sûre de moi. « On ne sera pas des bons parents, parce que... Parce qu’on ne correspond pas du tout à l’image qu’on se fait de bons parents, pour commencer. On n’est pas marié, pas amoureux, on se grogne dessus plus qu’on ne se parle, on est en désaccord sur à peu près tout, t’es en fauteuil roulant, et j’ai quatorze ans d’âge mental... Mais surtout, parce que les bons parents ça n’existe pas. On sera des parents, et on fera du mieux qu’on pourra. On va se rater très souvent, on va galérer comme des débutants, mais on va apprendre. Et puis, on sera pas tout seul. Y aura Juliette et Solal. On sera pas des parents parfaits, mais on sera une famille au top. » De ça, j’étais sûre. Et puis d’un dernier point aussi : du fait que j’allais aimer cet enfant. Je l’aimais déjà. Et quant à Lawrence ? Y avait qu’à voir sa tête pour savoir qu’on partageait ça.
 
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MessageSujet: Re: Astaria & Lawrence - Newborn planners Astaria & Lawrence - Newborn planners EmptyLun 5 Jan - 0:03

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« Et alors ? T’es vraiment obligé de foutre les gens dans des cases pour être parfaitement tranquille ? Ok, très bien, Solal sera donc assistant photographe et babysitter. Heureux ? Tu devrais te réjouir, t’auras pas à casquer pour une nounou hors de prix ! Youpi ! » dit-elle absolument pas enthousiaste. Génial, je l’avais vexée … Enfin, on ne pouvait pas m’en vouloir de m’inquiéter, non ? Je fronçais des sourcils en repensant à ce qu’elle venait de dire. En fait, il serait une espèce de garçon au pair, mais non rémunéré. C’était pas mal, finalement … En échange du gîte et du couvert, il s’occuperait du bébé. Et peut-être même de la cuisine et du ménage ? Ce serait à négocier. Surtout que je doutais qu’à présent, j’ai une aide ménagère de la part de l’association. Après tout, je n’étais plus seul avec une étudiante, mais nous serions bien quatre adultes à la maison. Je leur demanderais bien, mais j’avais trop d’égo pour ça … Ce serait une bonne résolution pour l’année à venir, non ? Mettre mon égo de côté une bonne fois pour toutes. Mais ce n’était pas pour maintenant, et même si je voyais une psychologue depuis quelques mois, nous étions encore bien loin du résultat – si nous y arriverions un jour, bien évidemment. Le sujet dériva ensuite un peu vers les recherches d’appartements, qu’elle proposa de prendre en charge. Pourquoi pas, après tout ? Elle avait l’air moins stressée que moi à propos de tout ça, donc autant qu’elle s’en occupe. Mais il n’y avait rien de pire, pour moi, qu’une personne me demandant « Tu me fais confiance ? ». Je ne saurais l’expliquer, mais c’était, au contraire justement, quelque chose qui ne m’inspirait vraiment pas confiance. « Tu m’as fait un bébé, Lawrence. Il va falloir que tu apprennes à me faire confiance et à croire un minimum en moi, parce que ce qu’on va partager, c’est bien plus que quatre murs et un toit. C’est une vie, un être qu’il faudra préparer pour tout ça... C’est une lourde responsabilité, alors si on se fait pas confiance, c’est lui qui va droit dans le mur avec nous. » Je n’avais jamais dit le contraire. Mais il fallait bien avouer que c’était plus facile à dire qu’à faire, non ? Après tout, quelques mois auparavant, je ne la connaissais absolument pas. Et même encore maintenant, j’apprenais toujours à la connaître. Donc même si elle avait raison, ce n’était pas si simple que cela. « Je sais bien … Mais tu avoueras que c’est pas simple. Et qu’il y a énormément de stress en ce moment, avec l’arrivée de Little Satan, bien sûr, mais aussi l’appartement, etc. » commençais-je, avant de faire une petite pause. « Et c’est pas comme si tu étais la personne que je connaissais le plus au monde non plus … »

Je changeais ensuite de sujet. Je me demandais comment serait Little Satan. Réellement. A quoi elle ressemblerait ? Quel serait son caractère ? Est-ce qu’elle serait intelligente ? Pitié, faîtes qu’elle soit intelligente. « Rouge avec des cornes, pourquoi ? » répondit-elle, me faisant lâcher un petit rire. « Ce sera un fort caractère à tendance capricieux qui soupirera dès qu’un truc ne lui plaira pas. Mais cet enfant sera intelligent, très intelligent. Pas nécessairement l’intelligence des chiffres et des études, une intelligence plus subtile, celle des mots et des idées. Il aura une bonne dose d’insolence, mais un sourire qui fera tout passer. Il aura des boucles brunes et sauvages, et tes yeux étranges. J’arrive pas à définir s’ils sont bleus ou gris ? » reprit-elle avant de se relever un peu pour mieux les regarder. « Ils sont bleus/gris, tout simplement. » l’interrompais-je dans un sourire amusé. « Mais surtout... Il sera ouvert d’esprit, il sera français... Et il sera heureux. C’est tout ce que je demande, qu’il soit heureux. » « Oui, faut que Little Satan soit heureux, c’est tout ce qui compte … Je viens d’une famille où on ne fait pas d’études et … » commençais-je, avant de réaliser que je parlais à une fille qui avait lâcher ses études de droit pour devenir photographe. « Bref, pour moi c’est important, c’est tout. » Je n’allais pas non plus rentrer dans une longue explication, alors que l’on ne sera de toute façon probablement pas d’accord sur le sujet. Je lui posais enfin la véritable question. Celle qui m’angoissait probablement le plus. Est-ce que nous serions de bons parents ? « Non. » répondit-elle d’une sûreté insaisissable. Bon, bah merci de me rassurer. « On ne sera pas des bons parents, parce que... Parce qu’on ne correspond pas du tout à l’image qu’on se fait de bons parents, pour commencer. On n’est pas marié, pas amoureux, on se grogne dessus plus qu’on ne se parle, on est en désaccord sur à peu près tout, t’es en fauteuil roulant, et j’ai quatorze ans d’âge mental... Mais surtout, parce que les bons parents ça n’existe pas. On sera des parents, et on fera du mieux qu’on pourra. On va se rater très souvent, on va galérer comme des débutants, mais on va apprendre. Et puis, on sera pas tout seul. Y aura Juliette et Solal. On sera pas des parents parfaits, mais on sera une famille au top. » reprit-elle, me faisant lâcher un soupir – oups. « On n’a pas besoin d’être mariés ou amoureux pour être de bons parents. Au moins on est honnêtes. Quand tu vois tous ces couples qui font semblant de s’aimer alors qu’ils se trompent, s’engueulent, se mentent, se déchirent, etc. Nous on sera pas comme ça. Ce sera toujours honnête, franc, sans mensonge, sans tromperie, sans non-dits … » lâchais-je en soupirant. Bon, en même temps, je n’étais pas l’homme le plus romantique sur cette Terre. Et je n’avais pensé qu’une seule fois à me marier et à fonder une famille, et quand on voyait le résultat … Merci mais non merci. Mais j’étais sincère. Réellement. Je pensais qu’on ne s’en sortirait pas si mal que ça. Après tout, quelles étaient les meilleures valeurs à inculquer à un enfant ? L’honnêteté, l’ambition, le travail, l’ouverture d’esprit, le courage. Et finalement, est-ce que notre situation, nos vies, nos histoires personnelles, ne pourraient pas enseigner cela à notre futur enfant ? « Je pense qu’on sera de bons parents. Okay, on ne va peut-être pas lui faire des gâteaux, et ce genre de choses. Mais   on sera là pour l’aider lorsque cet enfant en aura besoin, que ce soit avec ses cours, ou pour des questions existentielles. Et avec nous, on est certain qu’il deviendra multilingue, et c’est important dans notre société. Et on est des battants, on est courageux, … Oui, je pense qu’on sera de bons parents. » reprenais-je sans cesser de caresser ses cheveux, caresses que j’avais reprises à l’instant où elle s’était réinstallée sur mes genoux. « Bon, c’est pas que je veux gâcher ce moment, mais j’ai envie de pisser. Donc si tu pouvais te lever … »  

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