Le mariage approchait à grands pas et Teresa était totalement paniquée. Pas parce qu’elle n’était pas sûre d’elle, elle savait qu’elle n’était pas en train de faire une erreur en épousant Erik. Mais parce qu’il ne leur restait plus qu’un mois avant le grand jour et qu’elle avait l’impression qu’il lui restait un million de trucs à faire. Elle préférait s’occuper de tout plus ou moins seule comme elle voulait que ce soit parfait, et elle était très adepte du dicton qui disait « on n’est jamais mieux servi que par soi-même ». Sa mère avait bien sûr insisté pour l’aider et ce n’était pas de trop parfois. Elle n’était pas surhumaine, elle ne pouvait pas tout faire absolument toute seule même si elle aurait préféré. En revanche, cela ne semblait pas être le cas d’Erik. Monsieur ne semblait pas très intéressé par tout ça et ça ne l’étonnait même pas. Mais elle aurait voulu qu’il s’implique un peu plus. Elle savait qu’il ne regrettait pas non plus mais ça lui aurait fait un peu plaisir. Puis c’était normal quand même.

Son seul problème était qu’elle ne savait pas comment elle pourrait bien lui demander. Il allait lui rire au nez et l’envoyer balader à tous les coups. Bien sûr, elle avait des moyens de pression mais elle ne gagnait pas à tous les coups. Elle avait pu le constater lors de leur séjour à Copenhague et c’était loin d’être une constatation agréable. Elle allait devoir choisir un moment où il serait dans d’excellentes dispositions.

La jeune femme décida de miser sur le petit-déjeuner. Par chance, Erik était toujours d’excellente humeur le matin et n’avait aucun mal à se lever. C’était donc le moment parfait selon pour lui demander une telle chose. Et si en plus elle attaquait au moment où il buvait son café, elle avait encore plus de chances de réussir. Quand elle arriva à la cuisine, le jeune homme était justement en train de se préparer une tasse. Elle se dirigea alors vers lui, qui lui tournait le dos, et alla se coller contre lui par surprise. Elle commença à l’embrasser dans le haut du dos et le cou avant d’approcher sa bouche de son oreille. « Bonjour. » souffla-t-elle alors en souriant avant de s’écarter pour lui permettre de se tourner. « Tu as bien dormi ? » demanda-t-elle ensuite, continuant sur sa lancée. « Tu sais ce qu’il y a dans un mois ? » ajouta-t-elle en s’approchant doucement de lui. Elle posa sa main derrière son cou et lui vola un baiser. « J’ai hâte. »

Aussi loin qu'il se souvienne, Erik n'avait jamais eu de problèmes à se lever le matin. Il pouvait même se lever vraiment très tôt, ça ne lui posait la plupart pas du temps pas de problème. Il aimait même bien ça. Lorsqu'il vivait encore au Danemark, avec sa très chère famille, c'était le moment où il pouvait être le plus tranquille et il ne refusait jamais de manquer ça. Et puis, après, il avait passé un moment sur les bateaux donc il se levait assez tôt tout le temps. Bref, tout ça pour dire que ce matin encore, il s'était montré assez matinal. Il s'était levé de bonne heure mais malgré ça, il avait eu la chance de voir Teresa arriver vite. C'était bien ça parce que la brésilienne était quand même la personne qu'il avait le plus envie de voir au monde.

Quand elle arriva, il se servait une tasse de café et ne faisait absolument pas attention à elle. Il n'avait même pas remarquer qu'elle était là en fait, pas avant qu'elle ne se colle à lui, manquant par la même occasion de le faire renverser. Hum, il n'allait pas la blâmer pour ça. Il était trop content de la voir. Elle lui avait beaucoup manqué depuis… cette nuit. « Bonjour. » Elle s'écarta de lui, laissant quand même au jeune homme l'occasion de se retourner. Merveilleux. Lorsqu'il lui fit face, Erik s'empressa de l'embrasser longuement. C'était toujours un plaisir ça. « Tu as bien dormi ? » Il n'eut même pas le temps de lui répondre. « Tu sais ce qu’il y a dans un mois ? J’ai hâte. » Le danois eut un petit sourire avant de faire mine de réfléchir. « Hâte de ? ... » demanda-t-il alors. Elle ne voyait vraiment pas pourquoi elle était pressée, il fallait qu'elle l'éclaire. Ou pas. Il la cherchait juste encore. Comme il le faisait souvent. « Qu'est-ce qu'il y a dans un mois ? » Il continuait sur sa lancée. « Maintenant que tu le dis. J'ai peut-être une partie de pêche de prévue. Mais je ne savais pas que tu voulais venir avec moi en fait. »

Teresa était d'excellente humeur. Elle aurait pu être stressée voire totalement paniquée comme l'étaient en général toutes les futures mariées. Mais ce n'était pas son cas. Elle avait hâte d'y être et d'être enfin la femme d'Erik. Elle avait tellement attendu qu'elle n'en pouvait plus. Et pour elle, peu importait si la cérémonie n'était pas parfaite, s'il manquait quelque chose ou si tout ne se déroulait pas comme prévu. L'important était qu'elle soit liée à Erik pour le restant de leurs jours.

Bon, elle devait bien avouer qu'elle préférait que tout se passe bien et qu'il n'y ait aucun couac. C'était quand même mieux de garder un bon souvenir de son mariage, supposé être le plus beau jour de sa vie. Sa mère l'aidait à tout organiser mais elle voulait qu'Erik s'implique un peu plus. C'était son mariage à lui aussi après tout, mais il avait l'air de tellement peu se soucier de tout ça qu'elle avait un peu peur de lui demander de l'aide. Ca allait s'avérer délicat et elle allait devoir bien s'y prendre pour ça.

Elle commença dès le réveil, un moment où le jeune homme était en général dans d'excellentes dispositions. Elle avait beaucoup de chance sur ce coup-là et elle allait bien en profiter. Après s'être collée à lui et l'avoir embrassé, elle aborda le sujet du mariage. Subtile ou pas, elle s'en fichait, elle estimait qu'à un mois de l'événement, il était normal d'en parler tout le temps. « Hâte de ? ... » Evidemment, monsieur voulait jouer avec elle. Il ne pouvait pas être conciliant, il fallait toujours qu'il gâche tout. C'était terrible ça. Teresa fronça alors les sourcils et fit la moue. « Qu'est-ce qu'il y a dans un mois ? » « Tu n'es absolument pas drôle.» Elle ne savait pas ce qu'il cherchait à faire là, mais il n'allait certainement pas obtenir le résultat qu'il souhaitait. Ce serait même tout le contraire. « Maintenant que tu le dis. J'ai peut-être une partie de pêche de prévue. Mais je ne savais pas que tu voulais venir avec moi en fait. » Ok, il allait trop loin. La jeune femme se détacha de lui et disparut le temps d'aller enfiler un peignoir. « J'espère que tu t'amuseras bien à ta partie de pêche pendant que je serai en train de me marier.» Pas avec lui du coup, mais elle trouverait bien un volontaire, elle pouvait se montrer très persuasive quand elle le voulait.

Erik s'était levé tôt, comme à son habitude. Le matin était son moment privilégié. C'était là où il était le plus tranquille en général. Enfin, c'était vrai avant en tout cas. Dans son ancienne vie. Maintenant, il ne voyait pas de problèmes à ce qu'on rompe sa tranquillité. C'est bien pour ça d'ailleurs qu'il fut très content lorsque Teresa le rejoignit. Parce que bon, il préférait quand même de loin les moments qu'il partageait avec la brésilienne plutôt qu'être tout seul (heureusement un peu en même temps vu qu'ils allaient se marier). C'est d'ailleurs le sujet que la brésilienne aborda après lui avoir dit bonjour d'une manière que le danois ne pouvait qu'apprécier. Elle déclara que c'était dans un mois et qu'elle avait hâte. Oh, lui aussi il avait hâte. Il allait pouvoir l'appeler sa femme après, ce serait tellement parfait. Sauf que ce n'est pas ce qu'il lui répondit. A la place de ça, il choisit de l'embêter un peu et lui demanda de quoi elle avait hâte. Il aimait bien faire mine de ne pas comprendre aussi. Il trouvait ça drôle. « Tu n'es absolument pas drôle. » Erik fit la moue. « Je trouve que si moi. » lui fit-il alors savoir. Il trouvait même qu'il était le plus drôle du monde. Il aurait mérité un prix pour ça. Et même, tous un tas de prix en fait. Il se trouvait tellement drôle d'ailleurs qu'il continua sa lancée, se rappelant soudainement une partie de pêche qu'il venait juste d'inventer. Il joua la surprise à ce propos en ajoutant qu'il ne savait pas qu'elle voulait venir avec lui. Teresa n'eut néanmoins toujours pas l'air de le trouver drôle parce qu'elle se décolla de lui aussitôt et s'en alla avant de revenir en peignoir. Elle était nettement moins belle à regarder comme ça. Enfin si, elle l'était toujours évidemment mais le brun préférait quand elle portait seulement une nuisette. Logique. « J'espère que tu t'amuseras bien à ta partie de pêche pendant que je serai en train de me marier. » Erik secoua la tête. Il avait envie de se moquer d'elle encore et de dire qu'elle ne trouverait pas d'autres hommes que lui capables de la supporter mais il jugea plus sage de s'abstenir quand même. Il n'allait pas arranger son cas en disant une chose comme ça. « Roh Teresa. » souffla-t-il avant de s'approcher d'elle et de l'attirer contre lui. « Ne réagis pas comme ça, je plaisante. » Il lui caressa lentement la joue. « Moi aussi j'ai vraiment très hâte d'être dans un mois. Evidemment. Mais c'est tellement loin encore. »