AVA & MOWGLY

flic au cul

Belle journée, en cette saison automnale. Voilà maintenant quelques semaines que je vivais ici avec Sun et Moon. Moon était à l’école, il parlait mieux l’anglais que moi d’ailleurs. Il faut dire que de nos jours l’anglais s’apprend à l’école. Pas comme avant. Je me retrouvais donc, seul, avec Sun dans les bras. Tout juste un an, elle avait l’air de bien m’aimer. Tant mieux je ne l’avais avec moi que depuis quelques semaines. Soupirant, je posais mon livre avant de me frotter les yeux. J’en avais marre d’apprendre l’anglais. Ce n’était pas une langue faite pour moi. Si nous avions le même style de construction de phrase, nous n’avions pas les mêmes origines des mots. Le coréen et l’anglais. C’était le jour et la nuit. Mais je commençais à m’en sortir, un peu. Je pense. Ce n’était pas glorieux, mais à force de vivre ici et de côtoyer des gens qui ne parlaient pas du tout coréen, et bien, j’apprenais plutôt vite. Me relevant, je regardais Sun, qui s’amusait dans son parc avant de lui sourire. L’après-midi commençait tranquillement c’était le temps idéal pour faire une balade en plus. L’abandonnant là, sachant qu’elle était en sécurité dans son parc, je pris une rapide douche avant de revenir vers elle. Tout allait bien. M’habillant, je préparais les affaires surtout pour elle, avant de chercher la poussette. La mettant dedans je la couvrais bien histoire qu’elle n’attrape pas froid. Qui aurait cru que moi. Gangster et connard jusqu’au bout des ongles, soit un papa assez gâteux avec mes gosses ? On se le demande. Je voulais juste, qu’ils aient une bonne enfance, pas une enfance merdique comme la mienne. Prêt à partir, j’abandonnais l’appartement avant de descendre en bas de l’immeuble. Me frottant les mains j’arrangeais un peu plus les couvertures sur Sun pour voir si elle n’avait pas froid. Une fois fait, je me redressais avant de voir une brunette s’avancer vers l’immeuble. L’observant longuement, je détournais mon regard avant de partir en direction du parc par loin d’ici. Je ne l’avais jamais vu cette brunette dans le coin. Moi et mon sens de l’espionnage. Toujours remarquer les choses nouvelles dans son environnement. Toujours.

Je commençais franchement à croire que Warren avait une dent contre moi en tant que flic. Je savais ce qui était arrivé à son précédent partenaire, deux vodka à la chef du dispatcher et j’avais su tout ce que je voulais savoir sur mon coéquipier : célibataire, taciturne, ayant perdu son dernier coéquipier, travaillant seul, caractère de cochon. Mais là franchement il commençait à me taper sur le système et j’étais pourtant connue pour avoir une certaine patience quand il s’agissait du travail. Il me collait tous les dossiers qu’il ne désirait pas traiter ou qui présentait le minimum de risque. Soit, je pouvais encaisser. Mais là franchement, il me gavait. « Pour toi Princesse. » avait-il dit en lançant sur mon bureau le dossier. J’avais ouvert le dossier et une mention m’avait sauté aux yeux. « Je parle Russe, français, Italien et j’ai des notions de chinois. » avais-je répliquée. « Pas coréen. » en lui relançant le dossier sur son espace de travail. « C’est pour toi Wigderson, tu vas te débrouiller Princesse, au pire tu nous ramènera des Jajangmyeon » Il était con, mais il mangeait coréen apparemment, et c’était mon « supérieur direct ». J’avais pas le choix. Une histoire de petit truand qui s’était pris une balle et qu’il fallait interroger. Encore. Mais comme il pouvait faire partie d’une mafia, c’était pour nous. Bien sûr à peine débarquée dans le quartier mon « témoin » était en train de me fuir. Il allait falloir que je course un type qui se promenait avec une poussette. Y’avait quoi dedans des armes ? de la drogue ? Putain. J’accélérai le pas pour me porter à sa hauteur, sortant la plaque de mon chemisier. « Monsieur Shin, NYPD. J’ai des questions à vous poser... Qu’est-ce que vous ... » Je me baissais pour jeter un œil dans la poussette et y trouvait ... Un bébé ? Ok depuis quand les petits truands faisaient des enfants et les emmenaient au parc ? « Jolie petite. Vous parlez un peu notre langue ? » ça promettait... Non ? Connard de Warren !

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Le temps était radieux, et Sun avait l’air d’apprécier. Même si je savais que la promenade allait la faire dormir. Parce qu’à chaque fois que je la mettais dans la poussette elle ne tardait pas à s’endormir. C’était surement soporifique, un truc du genre. Soupirant, je marchais lentement, tout en contemplant un peu le paysage. J’aurai tout de même pu avoir un appartement ailleurs que dans le Bronx, y’avait mieux sur New-York. « Monsieur Shin, NYPD. J’ai des questions à vous poser... Qu’est-ce que vous ... » Wow. Wow. Elle me fait peur celle-là ! Manquant de sursauter, je fronçais les sourcils en la regardant faire. Elle comptait quoi ? Me voler mon gosse ? « Jolie petite. Vous parlez un peu notre langue ? » L’observant longuement, je baissais mon regard sur sa plaque. Putain les flics. Pourquoi je me coltinais les flics moi ? J’étais là depuis peu et voilà que j’avais les flics au cul ? Sérieusement ? Riant faiblement, je passais une main dans mes cheveux en râlant. « ah mwoya. Gyeongchali… » Dis-je en haussant un sourcil. « Ah Molla. Molla. Kkeojyeo. » Dis-je en lui faisant signe de partir. Détournant mon chemin, je parti à nouveau en direction du parc. Je n’allais tout de même pas me faire emmerder par un flic. En plus une femme. Ben voyons tiens. Qu’elle retourne donc au fourneau. Depuis quand une femme flic ça sait faire du travail compétant. Me tournant pour la voir, je lui fis signe à nouveau de ma main de partir. « Galago ! Ga. » Dis-je avant de soupirer en secouant la tête. Je ne sais pas pourquoi elle est là, mais ça ne m’inspire rien qui vaille. La police quand elle débarquait, ce n’était que le début des emmerdes. Et je voulais éviter les emmerdes moi. J’avais rien faire de mal. A part me faire planter par des connards à mon arrivé, le reste. J’étais resté discret, comme… Un vrai père. Rien. Je n’avais rien fait.

Dire que je détestais mon partenaire était un euphémisme. Surtout depuis qu'il m'envoyait ratisser les bas fonds de la ville en quête de témoignage qui n'arriverait jamais. Sérieusement, il pensait qu'un type avec un casier balancerait ses camarades ou rivaux à cause d'une petite balle dans le corps ? Non ce genre de type réglait leurs problèmes à coup de poings ou pire, en règlement de compte. En plus dans le cas de mon "suspect/victime" il semblait que la barrière de la langue serait un obstacle insurmontable entre nous. Sauf que malgré la langue je comprenais très bien ce qu'il attendait de moi. Déjà il était surpris de voir la police et assez mal à l'aise, de toute évidence il était peut être plus réglo que je le pensais, ou alors il avait raccroché pour s'occuper de la petite. Dans tout les cas le langage du corps était universel. Il voulait que je me taille et fissa. J'aurai appréciée répondre positivement à sa requête malheureusement mon partenaire allait me les briser menues si je rentrais sans rien. Plutôt que de le laisser filer je le suivais, me maintenant à sa hauteur en allongeant les foulées. Les petites jambes s'était la merde parfois. "Je demande rien de mieux que de vous laissez tranquillement aller au parc avec la gosse mais ..." je mimais le mec poignardant la nana de psychose sous la douche. "je suis là pour le coup de couteau. J'aurais besoin de votre déposition." Et de toute évidence d'un interprète. Je sortis mon téléphone portable. "Trouve une application traduisait l'anglais en coréen." Demandais-je à ce brave Siri.

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C’était bien ma veine. Pour une fois, oui, pour une fois que je la jouais réglo, que je n’avais aucun souci que je ne créais pas de souci, surtout, voilà que les flics me suivait à la trace. Je devais me faire petit pendant un an et j’étais loin d’être petit là. Moi tout ce que je voulais c’était m’occuper de mes gosses et de jouer un peu, enfin, le vrai rôle de père. « Je demande rien de mieux que de vous laissez tranquillement aller au parc avec la gosse mais .. » L’observant faire des gestes que je comprenais parfaitement, je me mis faiblement à rire. Mon dieu elle avait l’air d’une folle à mimer un coup de couteau. « je suis là pour le coup de couteau. J'aurais besoin de votre déposition. » Mais surtout et avant tout, comment elle savait que je m’étais pris un coup de couteau ? Ce n’était pas la médecin qui avait balancé, j’en étais sûr… Surement l’autre type qui m’avait aidé ? Je n’en savais rien. « Trouve une application traduisait l'anglais en coréen. » Soupirant faiblement, je poussais doucement la poussette la faisant revenir vers moi et ainsi de suite, pour que Sun puisse être bercé et s’endormir tranquillement. Posant ma main sur le téléphone de cette femme, je fis un signe négatif de la tête avant de sortir le mien de ma poche. L’application y était déjà, bien plus rapide. L’activant, je lui donnais mon téléphone. « Je parle un peu anglais. » Dis-je en soupirant. Je n’allais pas lui cacher mon mécontentement. Je n’aimais pas être en compagnie d’un flic moi. Reniflant faiblement j’essayais de me souvenir de ce soir-là. Mais… Je ne les connaissais pas moi. Est-ce qu’ils avaient fait d’autres victimes ? Peut-être… « Ils étaient une hm… Dizaine. » Dis-je en réfléchissant à mes mots. Ouais c’était ça une dizaine. Mais je ne les connaissais pas du tout. « wae nae jeung-eon-i pil-yohasibnikka ? » Dis-je cette fois en coréen, laissant l’application traduire à ma place.

J’avais conscience que nous ne pourrions pas jouer au jeu des charades pour prendre cette foutue déposition. Sauf que je n’étais pas interprète contrairement à ce que pensait mon partenaire. Le coréen et le chinois ça n’avait pas grand-chose à voir. J’avais de bonnes bases de Japonais mais il ne fallait pas pousser non plus. Je n’étais pas Nicole Kidman bossant pour l’ONU à la traque de terroriste, rien à voir. Loin de là. Déjà rien qu’au casting capillaire j’étais recalée direct. En tout cas je remerciais Steve Jobs pour sa merveilleuse invention qu’était l’Iphone. Pour le coup ça m’éviterai soit de devoir revenir plus tard, soit de l’embarquer avec moi pour le QG. Je sentais déjà les vans de mon partenaire si je ramenais un coréen et une poupée pucca avec moi au central. « Je parle un peu anglais. » Ok, il ne pouvait pas le dire avant Jackie Chan ? Non mais sérieusement, il croyait quoi qu’on allait le laisser se promener tranquille après s’être prit un coup de couteau dans le bide avec le casier qu’il se trimbalait ? « Ils étaient une hm… Dizaine. » Ok, donc agression en groupe. Je notais sur mon carnet tandis qu’il se servait de son téléphone comme d’interprète entre nous. Traduction : Pourquoi vous avez besoin de mon témoignage ? Euh ... ca me semblait logique. « Vu votre passé et vos problèmes avec vos anciens copains ... Nous gardons un œil sur les nouveaux venus anciens mafieux ou petites mains à leur arrivée ici. Tout crime violent nous est signalé. Votre déposition pourrait empêcher une agression par ce même gang sur un autre. Vous rappelez vous leur visage ? Un nom ? Une nationalité ? » Ok ça faisait beaucoup de question pour Siri qui ramait un peu à tout traduire. « Vous êtes la victime, ceci n’est en rien un entretien avant une arrestation. Je veux juste arrêter ceux qui ont fait ça. »

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« Vu votre passé et vos problèmes avec vos anciens copains ... Nous gardons un œil sur les nouveaux venus anciens mafieux ou petites mains à leur arrivée ici. Tout crime violent nous est signalé. Votre déposition pourrait empêcher une agression par ce même gang sur un autre. Vous rappelez vous leur visage ? Un nom ? Une nationalité ? » Hein ? Clignant des yeux à plusieurs reprises, je pris le téléphone pour voir la traduction, mais il avait l’air de ramer un peu. En même temps elle venait de me faire un pavé de cinq cent mots au moins. Ouais, au moins. « Vous êtes la victime, ceci n’est en rien un entretien avant une arrestation. Je veux juste arrêter ceux qui ont fait ça. » Regardant à nouveau le traducteur, j’attendis qu’il traduise, bien évidemment, avant d’avoir un paquet de ligne à lire. Je crois que l’application vient de me donner tout ce qu’elle venait de dire. Plissant les yeux, je me demandais, si l‘application n’avait pas foiré un peu. Mouais, si j’avais bien compris, même ici je ne serais pas tranquille. Je n’aurai jamais dû venir ici. M’enfin, c’était soit ça, soit la chine. Et franchement la Chine… Je ne savais pas parler le chinois. Et puis ils étaient relou et c’était trop prêt de la Corée à mon gout. Et puis elle voulait savoir qui c’était ? Ça ne l’avancerait à rien. Elle n’arrêterait pas pour autant le boss de ce gang qui était très loin d’ici, très loin comme en Corée. « Ils étaient asiatique, surement coréen. » Dis-je en haussant les épaules. Quoi que je ne les avais pas tous vu, mais bon, dans tous les cas, c’était un gang asiatique, et bon, il y avait des gangs de toute nationalité dans cette ville, ce n’était pas nouveau ça. « Je doute que vous puissiez les trouver. J’veux dire. Ce gang ne s’attaque surement qu’à des bridé v’voyez le genre ? » ajoutai-je en baissant un regard sur l’application qui tournait en tentant de traduire. « A mon avis vous les trouverez dans les quartiers coréens, tout ça, si ça existe ici. » Ce que je ne savais pas du tout. Y’avait chinatown, mais bon, c’était blindé de chinois, et nous coréen, nous n’étions pas chinois.

Il avait l'air franchement méfiant mais en même temps on le saurait à moins. Bien sur Cooper n'avait pas songé à m'informer que mon "témoin" pourrait se montrer méfiant si je l'accostais en pleine rue, un peu normal, le type promenait son bébé. Bébé que j'avais cru être une potentielle cache pour de la drogue. Il avait de quoi être méfiant. Mais il fallait tout de même que j'obtienne un signalement, un fragment de déposition, histoire de satisfaire Warren et aussi d'assurer un minium de suivi sur ce dossier. Il était père de famille, je sais pas pourquoi mais à mes yeux il méritait peut être plus que le minimum, au moins pour sa gosse. Qui s'occuperait d'elle si son père se faisait éviscéré en pleine rue ? Des asiatiques, probablement des coréens, règlement de compte classique ... ça en avait tout l'air. Au moins il ne semblait pas me mentir, ce qui était en soit un sacré point positif. Il était réticent à me parler certes mais il semblait vouloir me donner assez d'informations pour que je le laisse tranquille. "La 32e Rue." Répondis-je machinalement en lisant la traduction sur son portable. "Le quartier Coréen à New York, c'est la 32ème Rue. Koreatown." Je lui indiquais, histoire qu'il évite de se faire éventrer en tombant par hasard dans la mauvaise ruelle. "Ils n'ont rien dit qui suggérerais un motif à cette agression ?" Demanda t-elle doucement en remettant dans la bouche de la petite la sucette qui venait de glisser sur sa couverture.

« La 32e Rue. » Je ne sais même pas ou elle était cette rue. « Le quartier Coréen à New York, c'est la 32ème Rue. Koreatown. » Et bien, si j’avais su, j’aurai demandé à aménager là-bas. J’aurai surement été moins dépaysé. « Ils n'ont rien dit qui suggérerais un motif à cette agression ? » Comme si j’allais lui dire la raison. La raison, je la connaissais, je n’étais pas non plus stupide, mais je n’allais pas raconter le pourquoi du comment. J’étais venu ici, pour que je me fasse oublier en Corée. Car j’avais tué l’un des leurs. Même sans preuve, il valait mieux faire profil bas, car la police coréenne, était comme ça. Quand ça touchait les gangs, ils attendaient un moment avant d’abandonner et de passer à d’autres enquêtes. C’était comme ça, un pays pas mal corrompu par l’argent. « Vous savez, c’est des gangs. Y’a besoin d’aucun motif pour agresser le gang adverse. » Pas besoin d’en dire plus non ? Entendant Sun gazouiller, je me penchais vers la poussette alors qu’elle s’agitait, réveillée, avant de se mettre à pleurer. Soupirant agacé, je lui caressais la joue en tentant de la calmer, alors qu’elle se mit à hurler plus fort. Rah. La sortant de là-dedans, je la pris dans mes bras pour la calmer avant de chercher dans mon sac un biberon que je tendis doucement vers sa bouche. Elle avait donc bien faim. « Je veux pas d’ennuis, vous voyez je suis père, et je ne veux pas que mes gosses aient des soucis. » Certes j’avais déconné en tuant l’autre, chose qu’elle ne savait pas, mais maintenant, j’allais me ranger.

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Il n'avait pas tord, avec les gangs les éclatements de violence n'étaient pas toujours justifiés, sauf que d'ordinaire ils s'attaquaient à plusieurs membres, pas qu'à un seul. Et ils ne laissaient pas de survivant, ce qui laissait à penser que ce jeune père était moins "innocent" qu'il en avait l'air. il avait du savoir ce défendre. Et heureusement, sa fille aurait terminé dans un foyer quelque part dans le réseau. Perdue. Il était père, ce qui me laissait penser qu'il s'était rangé, un ancien gangster n’emmenait pas sa fille au parc, ne lui donnait pas le biberon. "Vos enfants ne risquent rien. Si vous pensez que cette menace est écartée, je ne suis pas du même avis. Il y a d'autres hommes, d'autres femmes, d'autres pères et mères. C'est pour cela que je cherche les coupables." l'informai-je en faisait une risette à la petite qui tétait goulûment en ne me quittant pas de ses grands yeux. Elle était craquante et de toute évidence il aimait sa fille. Je sortais de la poche de ma veste une carte de visite que je lui tendis. "Je ne veux pas vous causer de problèmes mais si jamais vous remarquez de nouvelles menaces. Appelez moi. Je viendrais. Il me semble que cette petite princesse mérite d'avoir un père aussi longtemps qu'elle en aura besoin." Je savais qu'il jetterai probablement ma carte mais au moins, j'aurai tenté de lui tendre la main. il ne deviendrait pas de lui même un indic, ce processus il devait le faire seul. Il ne serait pas poussé vers nous. Il viendrait de lui même. Je l'espérais tout du moins.

« Vos enfants ne risquent rien. Si vous pensez que cette menace est écartée, je ne suis pas du même avis. Il y a d'autres hommes, d'autres femmes, d'autres pères et mères. C'est pour cela que je cherche les coupables. » J’étais surement égoïste, mais les autres, personnellement, j’en avais rien à faire. Tant que moi on me fichait la paix. C’était aussi ça, faire partie d’un gang. Si ça touchait le gang, c’était inquiétant oui, mais les autres, pourquoi devrais-je m’en soucier ? Je n’en voyais pas du tout l’intérêt. Me tendant une carte de visite, j’hésitais, avant de la prendre tout en soupirant. « Je ne veux pas vous causer de problèmes mais si jamais vous remarquez de nouvelles menaces. Appelez-moi. Je viendrais. Il me semble que cette petite princesse mérite d'avoir un père aussi longtemps qu'elle en aura besoin. » ouais, ouais, ouais, je n’étais pas prêt de mourir de toute façon. J’étais bien trop jeune pour y laisser la peau. Je n’allais pas mourir, tout comme mon père était mort alors que je n’avais que quelques années. « Vous savez, ce gang est aussi dirigé par le gang qui se trouve sur Busan. Ils feront n’importe quoi pour toucher le gang adverse. Si jamais je suis à nouveau menacé, il me suffira de déménager. » Ce n’était pas plus compliqué que cela, même si j’avoue, que ça me ferait chier de devoir à nouveau déménager. Et puis, elle comptait réellement que je l’appelle ? Genre… Elle allait faire de moi une balance ou que sais-je je ne connaissais pas réellement le bon mot. Rangeant la carte dans une de mes poches, je retirais la tétine de la bouche de Sun, histoire qu’elle respire un peu, au lieu de s’activer sur la tété comme si ça vie en dépendait. « J’hésiterai pas. Mais ça ne risque pas non plus. » Elle était prévenue comme ça, même si elle devait s’en douter, un flic, ça sait bien que les criminels n’appellent pas forcément. C’est même très rare.

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Mon père m'avait prévenu lorsque j'avais annoncé mon intention de partir travailler et vivre à New York, refusant le boulot qu'il avait réussit à me trouver à Washington, grâce à l'un de ses amis. Un job sans risques réels, plutôt celui d'un bureaucrate. Mais je voulais me colleter avec les grands méchants de ce monde, mettre dans gangsters derrières les barreaux, participer à quelque chose de grand. Quand j'avais annoncé que je commençais à l'OCCB la semaine suivante, il avait d'abord tempêté, car j'étais arrivée à passer la sélection sans qu'il en fut informé, et parce qu'il avait peur pour moi. Je le savais. Mais, il avait finit par se faire une raison. Et par me conseiller ceci : endurcit toi ma fille, tu ne pourras pas sauver tout le monde. Peut être était-ce la gamine, le fait qu'il puisse être père et chercher à les protéger, tout en mettant son passé de côté. J'avais envie de l'aider. Même s'il ne voulait pas de cette aide. "Gardez là. Qui sait, elle vous sera peut être utile ... Ou peut être pas." Je lui tendait mon calepin où j'avais prit des notes de notre entrevue. "Maintenant que j'ai recueillis votre témoignage, vous devriez ne plus être inquiété avec ça." Je souriais à la gamine qui me dévorait des yeux, surement intriguée par ma chevelure rousse et ma petite taille. "Evitez la 32^ème si vous déménagez." Je conseillais avant de tourner les talons. On ne pouvait pas sauver tout le monde.