It's New York City bitches ! And it's my motherfucking dream
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Matin. [Ez.] (hot)

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MessageSujet: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyDim 1 Mar - 22:37

Il n’était pas venu. Pas de regard fauve dans la foule opaque. Pas l’ombre de sa présence attendue, désirée et craint. Elle aurait dut s’en moquer, l’oublier, effacer sa présence comme elle savait si bien le faire néanmoins, jamais le courtier ne lui en donna l’occasion. Depuis l’ardeur de leur baiser à l’étrange goût de l’abandon, l’homme semblait s’amuser à venir, des soirs durant, venir flatter Jénova de sa présence et de son regard mystique. La première fois qu’elle vit sa stature apparaître, fantôme d’une émotion endormit, un soubresaut soudain vrombit en son ventre. Pour la toute première fois, elle manqua un pas de danse et troubla le mécanisme bien huilé d’une chorégraphie parfaitement répétée. Elle ne comprenait pas. Pourquoi s’entêtait-il à venir la voir sans pour autant briser la distance les séparant ? Pourquoi brûlait-elle à l’idée de le voir ? Ne serait-ce que de croire qu’elle existait encore à ses yeux ? Pourquoi ce soudain changement dans sa manière de danser ? Car la belle ne dansait plus pour elle, elle dansait pour lui. Désire nouveau, étrange qui conférait à ses mouvements une grâce et une souplesse dont elle se croyait incapable. Sa danse ne se faisait plus violence, elle se faisait plume, douceur et caresse latente, annonciatrice de nuits sauvages, douloureusement suaves. Peut-être était-cela qu’elle tachait de lui offrir par le langage subtile d’une danse revisitée ? Les murmures somptueux d’un baiser lointain, échangé au cours de l’échec cuisant d’un rêve se brisant sous les crocs béants d’une réalité mordante. C’est cet éclat de tristesse qui, cette nuit là, anima la langueur de ses mouvements. Tournoyant autour de sa barre, la jeune femme l’étreignit comme une mère étreint son enfant. Spectacle tendre, doux et poignant qui reçu une slave d’applaudissement étonnante. Il ne vit pas ça. Ou elle ne le vit pas. Elle ne savait plus quoi en songer.

Cinq heures du matin. Le corps courbé, l’esprit à vif, la danseuse rejoint un New-York glacial. Enfermée dans son long manteau noire, la jeune femme lève les yeux vers un ciel clair, démuni de tout étoile mais dont la lune, astre mirifique, envoie sur la ville ses lueurs douces si bien que le noir lui-même perdait en puissance sous la domination de la reine d’argent. Une nuit parfaite pour faire son détour habituelle et, se rendre sur la plage pour observer un lever de soleil dont les éclats de feux viendraient illuminer une plage recouvert d’un duvet blanc de milliers d’éclats de diamants. Un sourire lui vint à cette pensée sachant ses mauvaises esprits lorsqu’elle héla un taxi. Elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine fierté lorsqu’elle agissait ainsi. La petite parisienne qu’elle fut lui semblait bien loin et, à présent, elle pouvait s’enhardir de vraiment appeler à la hâte un taxi, comme dans les films. La voiture jaune s’arrêta à son niveau et J fut ravit de pouvoir enfin pauser ses fesses sur le cuir moelleux de la voiture. Elle avait dansé plus que d’ordinaire cette nuit là, rattrapant des heures perdues lorsqu’une mauvaise grippe l’avait tenu au lit la semaine précédente. L’odieuse avait laissé ses marques, un corps amaigrit, des valises en guise de cernes et un corps plus aisément fatiguée. La jeune femme ne pouvait néanmoins se permettre de rater plus de soirées de boulot, elle prenait donc sur elle songeant que c’était la meilleur manière de vaincre définitivement la maladie.


La plage, comme elle l’eut espérée demeurait encore recouverte d’un léger manteau de neige. Du jaune et du blanc, perles de nacres discrètes venant offrir à son regard un curieux dégradé de couleur. J s’avance et, malgré le froid, ne peut résister à la tentation de glisser ses pieds nus dans le sable. Une bise légère caresse son cou dénué de protection, un frisson glisse le long de son échine, elle sourit. Face à elle l’océan demeure fougueux et de langoureuses vagues écumeuses viennent engloutir les perles sableuses. L’océan… Il n’existait aucun spectacle plus apaisant pour la danseuse qui, à cet instant, en oublia sa fatigue et ce regard fauve toujours trainant dans son esprit, démon se cachant derrière une pensée légère, prêt à surgir, à l’assaillir à  la moindre faiblesse.

Elle demeura une heure immobile lorsqu’enfin le soleil fit son apparition. Boule rouge illuminant le ciel qui devint feu. Les nuages se transformèrent en oiseaux de braises, langues brulantes se mêlant à un bleu de craie. J sortit de sa poche son portable nouvellement acquis (elle avait oublié le précédent dans sa veste demeurée chez Ezechiel, songez bien que jamais elle n’aurait osée retourner réclamée son du) et saisit ce lever de soleil qui, elle le savait, ne ressemblait à nulle autre.
Les perles nacrées s’allumèrent, blanc, rouge, jaune et bleu, si elle eut été peintre elle aurait souhaitée saisir l’éclat de ses lumières tant cela fut beau.
L’astre brûlant reprit possession de son ciel, les serpents de feux disparurent peu à peu et J fit demi-tour afin de rejoindre le restaurant ou elle avait prit l’habitude de venir petit déjeuner. Elle y demeura de longues heures, l’esprit perdu dans ses rêveries, rêveries nourrit par la lecture de l’arrache cœur. Des mots contre ses maux. Mots qui viennent mourir à l’orées de ses lèvres lorsque son regard eut avalé la dernière ligne.
Baillant à s’en décrocher la mâchoire, la demoiselle s’étira, paya ses quatre cafés et ses deux assiettes de bacon et d’œufs brouillés avant de rejoindre la tranquillité de la place. Il faisait plus chaud à présent et, quand bien même la bise fut elle encore froide, la danseuse sentait que le plus rude de l’hiver était à présent derrière elle.

La danseuse s’approcha de l’océan et retira, -une fois encore-, ses chaussures tout en reprenant sa marche. Il n’était non loin des 10 heures et quand bien même fut elle en repos ce soir, il était temps pour elle de retrouver son lit.
C’est alors qu’elle vit surgir deux silhouettes. Une petite, hésitante et dont le rire parvenait jusqu’à ses oreilles, portée par la force du vent. Un rire d’enfant, emprunt d’innocence qui la fit doucement sourire. A ses cotés, un homme soutenait sa marche et J ne put que sourire, attendrit par ce couple étonnant lorsqu’enfin, elle fut assez proche pour voir les contours d’un visage. De son visage. Un visage souriant, dépossédé de toute sa froideur et un regard fauve brillant.
Le cœur se fige dans sa poitrine. Elle s’arrête, son regard surprit rencontre le sien. Elle ne sait que dire, que faire. Elle aimerait rugir, ne serait-ce que pour calmer la furie de son cœur mais son corps est dépossédé de toute énergie, elle a presque honte d’être ainsi devant lui : la mine défaite, dénuée de toute artifice, chaussures à la main et cheveux défaits traçant une auréole lumineuse. « Je n’aurais jamais crut vous revoir ici… » Murmure-t-elle alors que son regard échappe à sa morsure pour rencontrer celui d’une charmante petite demoiselle. La douce Delilah, écrin de fraîcheur, regard rond, joues tendres de l’enfance, yeux d’amandes à l’image de ceux du père, éclat d’ambre, lueur curieuse. « Bonjour demoiselle. Dit-elle tout doucement sa voix devenant sourire, son sourire devenant caresse.


Dernière édition par Jénova Arov le Dim 8 Mar - 22:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyMar 3 Mar - 23:18


Come back & haunt me
Jénova & Ezechiel


Les gazouillis innocents avaient empli les lieux, gommé sans ménagement le silence de plomb y régnant usuellement ou les rires gras éclatant sous la lubricité des festivités trop souvent données. Le regard du père s'était posé avec une tendresse jamais repue sur la silhouette potelée de l'enfant ; le geste était quelque peu hésitant, de crainte de ne heurter malencontreusement sa fille par un manque d'expérience. Ezechiel s'affairait à la tâche avec autant de lenteur que de minutie, d'une délicatesse inusitée corroborant ses prunelles amoureuses glissant sur la peau de Delilah. Le bambin n'avait qu'un an à peine, les joues pleines et la bouche malicieuse. Un peu de framboise en bord de lippe, une innocence rafraîchissante. Et ses yeux, ah ses yeux qu'elle eut tenu du paternel : deux noisettes en amandes. A croquer. Quelques cheveux châtains ainsi qu'un nez fin pour tout rappel de la génitrice – espérons que la fillette n'hériterait pas non plus du caractère de sa chipie de mère. Ainsi Ezechiel s'était penché sur la tenue douillette de Delilah, s'employant à l'emmitoufler dans de lourds vêtements chauds de peur qu'elle ne prenne froid. Et comme il eut écouté les conseils de la jeune fille au paire («  il serait préférable de lui mettre des collants sous son pantalon. » avait-elle susurré en italien, son timbre suave noyant sa fausse candeur), peinait néanmoins à lui faire enfiler lesdits collants. « C'est quoi ce bordel ? » siffla-t-il désoeuvré face à ce vêtement barbare voire interminable (plus il le passait sur la jambe de sa fille, et plus le collant s'étirait mais ne s'accordait jamais), une moue concentrée sur le visage. Il eut fallu que la baby-sitter n'intervienne, un rictus touché sur ses lèvres roses, afin de mettre un terme au calvaire du géniteur. Ezechiel se redressa soulagé lorsque sa sauveuse décida d'intervenir, son regard d'ambre se posant sur le jouet improvisé que Delilah tenait en sa main quémandeuse : une rolex au bracelet de cuir avec laquelle elle s'amusait à fendre l'air – voire à marteler la table sur laquelle on l'eut assise – tout en déclamant des tirades emportées (un mélange de « tatata » et de « areu » ; autant de syllabes courtes n'ayant un sens que pour la petite concernée). Et lorsqu'Ezechiel tenta subrepticement de lui subtiliser la montre, il n'eut pour écho qu'un gémissement de déplaisir annonciateur de pleurs et de gros chagrin s'il en vint à réussir : haussant alors les épaules, le jeune père lui laissa son trophée pour jouet sans broncher.

Le père et la fille étaient en marche ; Ezechiel la lova contre son buste avec tendresse et protection (un regard de loup autour de lui, deux mains puissantes et bienveillantes serrant le bambin) afin de l'installer dans son bolide : un 4x4 jaguar qui n'avait de familial que ce que le courtier eut pensé lui imputer. Et il ne cessait de parler à l'enfant, d'une voix aussi douce que moelleuse, arguant ainsi qu'ils iraient faire un tour en bord de plage, s'ébaudir dans le sable, admirer les mouettes et se poser au chaud dans un restaurant. Ce à quoi la fillette répondit par un sourire entrecoupé de mots volontaires, une main victorieuse lui tendant la rolex comme un trophée qu'elle gardait encore pour elle. « En route. »

Un vent hivernal lui mordit la peau dès lors qu'il posa le pied à Staten Island ; pour toute réponse, Ezechiel s'assura que le bonnet de sa fille fut correctement enfoncée sur sa tête brune. Ils s'en allèrent ainsi narguer le littoral, quand tenant Delilah par les mains (ses bras potelés tendus vers le père mais un regard plein de curiosité et d'envie baissé vers ses petits pieds, maintenaient une volonté forte de prendre dores et déjà son autonomie tout en craignant pourtant la chute), le courtier courbait volontiers l'échine. Serrait même trop fermement ses doigts, comme crispés, autour des mains dodues de la fillette de peur qu'elle ne tombe, alors même qu'elle agitait encore la montre avec virulence. « C'est pas leur meilleure collection, c'est vrai. » « Tatatata ! » (ah et que de fougue dans les propos du bambin ! Une vraie rhétoricienne.) « On est d'accord. » Delilah jeta la rolex sous le regard imperturbable d'Ezechiel, lequel n'avait d'ailleurs d'yeux que pour sa fille, et continua de trotter gaiement sur la plage tout en soulevant des nuages de sable de son pied jouasse. Ce ne fut que l'arrivée d'une silhouette, comme une présence brute car désirée et désirable, qui le fit lever les yeux. Et sa cornée de buter contre cette ombre qu'il eut maintes fois détaillé au sein du Miho, quand venant jouer les spectateurs mystérieux Ezechiel se repaissait de sa beauté sans pour autant instaurer entre eux de discussion. Persuadé qu'il ne lui serait qu'indésirable, craintif de passer pour un homme à la lourdeur vorace quand il ne souhaitait pas l'étouffer. Un moment d'égarement, de romantisme, et de lâcheté. Une couarde délicatesse. « Je n’aurais jamais crut vous revoir ici… » « L'impression est partagée. »

Il répond derechef malgré la surprise luisant dans son regard. Lui, toujours courbé car attentif à sa fillette. Ses yeux se sont levés vers Jenova et pour une fois ne la toisent pas de haut au contraire. Il a la nuque arrondie par sa posture, le dos rond, la tête basse. Peut la darder depuis la terre, quand à hauteur de sa Delilah il l'observe à la dérobée. Fort heureusement, la fillette attire sur elle tout l'attention de la nouvelle arrivante. « Bonjour demoiselle. » Un grand sourire confiant pour toute réponse, et le bambin s'émancipe des mains paternelles ; Delilah relâche sa poigne comme une grande et marche à grands pas empâtés vers Jenova. Ce n'est lorsque la fillette arrive tout contre la jambe de la danseuse que Ezechiel s'empresse de la prendre dans ses bras ; la crainte qu'elle ne tombe. Le refus de partager son enfant avec une inconnue – quand bien même il l'eut admirée de trop nombreuses fois. « Vous n'avez pas travaillé cette nuit ? » Il s'étonne de la voir si tôt dans les environs, songe un peu vite à un congé qu'elle eut pu prendre afin de se ressourcer. Et quand dans le giron de ses tendres bras s'agite Delilah, laquelle a dès lors vu l'océan et piaille à son encontre de grands mots passionnés et volontaires, Ezechiel s'obstine à la garder contre lui. Quitte à ce que l'enfant ne pousse, ne râle, ne se fasse contorsionniste et ne finisse la tête à l'envers. « Encore malade ? » Elle n'était pas venue durant de nombreux jours. Une absence imputée à une mauvaise grippe, selon les collègues de la danseuses ainsi interrogés subrepticement par le courtier. Convenant alors qu'il n'est pas censé être au courant, le jeune homme se reprend, humecte sa lippe, passe maladroitement à autre chose. « Enfin je suppose. Beaucoup de cas de grippe, cette année. » Ne manque plus qu'il invoque le mauvais temps, et il remporte la palme de la conversation la plus barbante qui soit. Fort heureusement la fillette s'agite encore, inépuisable, provocant l'autorité paternelle. « Ma l'acqua è fredda, Delilah. » Enfin il s'exaspère, tempête de sa voix qui se veut ferme et d'un italien instinctif que l'eau est trop froide pour qu'elle ne s'y intéresse. Mais l'enfant, bien qu'ayant saisi la subtilité de la langue maternelle du père, s'agite encore jusqu'à ce que Ezechiel ne cède. Dans un soupir, il la repose à terre, réitère la marche protectrice mais lente. A ce rythme, ils n'atteindront l'eau froide d'ici deux jours. « J'espère que vous avez la journée devant vous. » Ou l'invitation inconsciente à rester près d'eux.

electric bird.


Dernière édition par Ezechiel Rosenbach le Mer 4 Mar - 16:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyMer 4 Mar - 15:59

La voix chaude, comme un écrin de douceur fait échos à sa réflexion hésitante. Le regard de miel du courtier rencontre le sien. Etreinte délicate, timide qui eut tôt fait de faire rosir les joues de la jeune femme qui, dans un éclat de timidité eut tôt fait de fuir son regard pour rencontrer celui de la petite fille l’accompagnant. Délicate petite fleure s’ouvrant à peine. Regard malicieux, brilles mielleuses offrant sous les caprices du soleil quelques perles de lueurs verdoyantes. Sourcils fins, traits de pinceaux rehaussant un regard franc rappelant que trop celui du paternel l’accompagna. Petites joues rondes, carnation de pêche, teint légèrement hâlé rappelant les origines italiennes du père. Cheveux châtains, chatoyants, cascade lumineuse, que la danseuse imaginait doux comme des plumes. La petite Delilah méritait son nom, délicieuse petite fille désireuse de découvrir la vie, croquant chaque nouveauté comme l’on se nourrit de la fraîcheur d’une pomme un soir d’été. Innocence enfantine, douce chanson qui apaisa le myocarde bâtant de la danseuse. Qu’il était étrange de rencontrer ici le courtier. De le voir revêtir le costume d’un père. Un père hésitant, fragile, tâchant de maintenir une main protectrice sur une enfant impulsive, maintenant avec peine le caractère impétueux d’une petite fille qui, s’arguant d’un taratata lumineux répond au bonjour doucereux d’une Jénova devenue guimauve, s’extasiant devant ce petit être qu’elle souhaite maintenir tout contre elle. Les enfants… Tendres, doux, innocents dépourvues de toutes les salaceries venant tâcher les pages de vie d’un adulte. La petite s’élance, se libère de la main du père et s’avance vers la danseuse qui, aussitôt, s’accroupit, s’apprêtant à recevoir le petit corps qui vient se raccrocher à ses jambes. Elle sourit et, d’une main timide, effleure la chevelure de la princesse avant que le père ne vienne s’en saisir. La volant aussitôt aux mains délicate d’une Jénova lui offrant un regard attendrit. Ezechiel couvait son enfant, la protégeait de ses bras d’hommes devenus écrins de satin sans faire fit des assauts de la demoiselle s’agitant furieusement dans ses bras. J sourit, comprend qu’il sera difficile pour ce père de laisser vivre sa jeune fille, d’accepter de la voir chuter, échouer sans en porter les responsabilités.

La voix de l’homme surgit et J laisse mourir ses pensées pour porter un regard emplit de curiosité. «  Si. » Répond-elle, son sourire disparaissant pour laisser place à une moue suspecte, inquisitrice, se souvenant de ses soirs durant lesquels elle soutint dans son regard, sa danse devenant mots, aveux latents d’un désir inavoué, inavouable. Elle avait espéré que le courtier l’approche tout en craignant qu’il le fasse un jour. Car le souvenir de son baiser ne demeurait que trop ardent, entre envie de reproduire ce geste dont les flammes réduire en cendres toutes ses certitudes tout en souhaitant ardemment le fuir. Le haïr aurait été plus simple, aurait permis à la danseuse d’arguer avec arrogance qu’il « n’était qu’un connard comme les autres » mais, quand bien même fut-elle des efforts, ce qu’elle voyait de lui -aujourd’hui plus encore-, ne contribuait qu’à la rendre plus indécise, entre élan et recule, comme un oisillon hésitant à prendre, pour la première fois, son envole. «  J’ai l’habitude de venir ici après le travail. » Révéler un instant de sa vie, dévoiler une de ces habitudes, comme une envie tacite d’offrir à Ez la possibilité de la connaître. Aveux étrange, étonnant tant la jeune femme demeure d’ordinaire discrète et mystérieuse. Elle ne peut néanmoins se retenir, sans langue se dénouant malgré elle sous le regard d’un homme qui, portant ainsi son enfant dans ses bras, devint à son regard plus beau encore qu’elle ne le trouvait jusque là. Pensée interdite, pensée gênante tant elle renvoie à un stéréotype et pourtant, J, derrière son masque demeurait femme au cœur parfois trop tendre, trop enclin à s’extasier devant les joues rondes d’un enfant et les sourires doucereux et protecteur d’un père. Car elle trouvait l’alliance des deux si improbables, parce que de si grandes mains ne semblaient faites pour des gestes attendrit, parce que son regard d’ordinaire si glaciale, parée d’une arrogance angoissante recouvrait une tendresse chatoyante, suffisant pour faire fondre la jolie danseuse.

Encore malade… J arque un sourcil, l’avise d’un regard suspicieux avant qu’un sourire amusé ne vienne naître, étirant ses lèvres roses et éclairant son regard d’une lueur malicieuse. «  Seriez-vous inquiet pour moi ? » Elle répond, efface d’un mouvement de main sa justification mensongère. Le courtier ne se contentait pas de venir la voir danser, il c’était également inquiété de sa disparition soudaine. Devait-elle lui en vouloir d’être ainsi devenu un fantôme dans sa vie solitaire ? Une partie tendait à lui balancer un « qu’est-ce que cela peut vous foutre ? » de condamnation néanmoins, elle voyait en cette marque d’attention une certaine marque de tendresse étrange. C’était étonnant à vivre et à la fois, réconfortant de savoir qu’un être se préoccupait de vous. «  Je vais mieux. Merci. » Souffle-t-elle, son sourire se faisant plus grande alors qu’elle observe la petite s’agiter furieusement dans les bras de son père. Elle offre au père des palabres incessantes, demandes virulentes d’une enfant qui souhaite rencontrer la fureur de l’océan. Ezechiel perd enfin son sang, lui répond en italien et J ne peut retenir un léger éclat de rire en notant la moue de sa fille. Elle pince les lèvres, soutient le regard de son père, s’accrochant à son idée férocement. Elle gagne, le père la repose sur le sable et la petite à tôt fait d’entreprendre sa marche. Marche hésitante, claudicante qui, une fois encore, fait sourire J. Elle aime la démarche des enfants peinant à mener souplement un corps trop petit, trop étroit, peu conçu pour des exercices. Ez reprend sa place de père protecteur, l’entourant de ses mains, cherchant à soutenir sa marche alors qu’il lui suffirait de tenir la main de l’enfant. Il l’invite alors, tacitement et J prend place au coté du couple étonnant, délicatement, tend ses doigts vers la demoiselle qui, dans une diatribe enfantine à tôt fait d’accrocher les doigts de la danseuse qui, lentement, se referme. Delilah, venant de trouver deux appuis maintenant son centre de gravité bien encré, accélère alors doucement sautillant et riant entre les deux adultes, fixant l’océan miroitant qui devint le but ultime de sa courte vie.
«  Comment refusez pareille invitation ? » Souffle-t-elle, sa main serrant délicatement celle de l’enfant qui trépigne, s’extasie, pleine de vie.  « Je n’aurais jamais pensé que cet endroit puisse vous attirer. » Déclama-t-elle, peinant à trouver le chemin des mots et pourtant, désireuse d’établir un contact avec le courtier tant leur relation fut étrange, indéfini, troublante. «  Je suis contente de vous rencontrer à nouveau. » Lâche-t-elle, timbre timide, regard porté sur l’horizon et l’océan qui, paresseux, s’échoue dans une langue écumeuse, dévorant les grains de sables. «  Et de faire la connaissance de votre fille. » ajoute-t-elle dans un sourire sincère en couvant la petite d’un regard emplit de tendresse et d’une nostalgie étrange.
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyMer 4 Mar - 17:37


Come back & haunt me
Jénova & Ezechiel


Par un étrange truchement, l'arrivée de Delilah dans sa vie a remué ses entrailles. Attisé l'humanité assoupie contre ses flancs, laquelle s'était démenée vainement conte les démons cupides du jeune homme. L'enfant le touche par son innocence et sa fragilité ; chair de sa chair, son sang coule en ces veines jeunes et quelque part les griefs et la culpabilité le tiraillent. Quand bien même Ezechiel ne saurait rien refuser à sa fille, empruntant les pentes glissantes d'une éducation trop peu laxiste forgeant la génération capricieuse et gâtée jusqu'à la lie (et il s'agit là de la double connotation : trop choyés comme putréfiés par la facilité du faste) de demain, il se refuse à ce qu'elle ne devienne comme lui. S'accorde à penser qu'elle ne manquera de rien sans pour autant la laisser se rouler dans la fange du capitalisme et de ses dérives. Il sera son garde-fou. N'est-ce pas ironique de la part d'un homme forgé de paradoxes ? A la fois requin des affaires et grand enfant, trop zélé comme toujours prompt à repousser toujours plus loin ses limites. Et dans ses réflexions protectrices, oublie même que la drogue qu'il chérit tant puisse être dévastateur pour sa propre fille : en mettant sa vie en jeu, il allume les braises d'un futur inconstant. Quoiqu'il en soit, le regard mordoré du courtier ne se déloge de la silhouette enfantine que pour glisser sur Jénova. Et ça le trouble foutrement. Passer de l'amour de sa vie à un amour tout court (sans présomption aucune. Seulement il ne put nier que nourrir ainsi une telle obsession pour la danseuse n'était que le signe d'une passion absolue, sans pour autant donner du sens à ses sentiments mais bien ses actions irréfléchies), le perturbe et l'ébranle. Cette façon qu'elle a de poser une voix timorée le secoue plus encore. Car il a le souvenir de ce baiser tatoué sur ses lèvres ; le parfum chaud de sa trace s'est hélas envolé mais Ezechiel n'a guère oublié quelles en étaient les notes de cœur :  de la passion et du désir, autant que du dégoût et de la haine. Il en a gardé l'amertume, l'a sinistrement enfermé dans un coin de ses songes ; probable que cela n'ait agi de façon inconsciente sur son refus de venir lui parler chaque soir. Malgré l'envie et la passion, sa lucidité le ramenait sans relâche à l'acidité du baiser. Ne sachant qu'en penser. Sinon penser à elle, toujours. Et comprendre pourquoi depuis Sally, il s'obstinait à payer quelque compagnie féminine lorsqu'il en avait l'occasion : la rouille du cœur rendait ses rouages douloureux, quand s'agitaient en son sein tant de questions qu'il aurait préféré inertes. Et à présent que la jolie blonde lui souffle sa routine d'après travail, Ezechiel n'ignore pas que dorénavant il assimilera toujours Staten Island à la danseuse. Se demandant s'il pourrait, de temps à autres, errer dans les environs par une coïncidence factice.

«  Seriez-vous inquiet pour moi ? » Il n'a pas répondu. S'est senti con, en vérité. Les seules personnes pour qui Ezechiel se fait aussi prévenant et humble ne sont autres que les membres de sa famille. Mais il sent la différence avec J ; des papillons dans le ventre, des démons plein la tête. Sacré cocktail. Docteur Jekyll et Mr Hide. «  Je vais mieux. Merci. » Merci à Delilah surtout, d'irradier d'une telle lumière et de reporter sur elle – et malgré elle – l'attention des adultes. Ces derniers s'empressent de prendre chacun une main de l'aventurière (par ailleurs et si Ezechiel a d'abord jeté un regard suspicieux à Jenova – s'assurant qu'elle lui tenait bien la main et ne relâcherai pas sa petite poigne – il n'a pipé mot et a souri au contraire. Le loup a laissé approcher sa fille sans vraiment broncher) puis de parler encore. De manière humble et simple, comme lors de leur dernière entrevue au sein de la chambre de Delilah. A croire que son ange (qu'il toise toujours de son regard tendre, prunelles d'un père amoureux) est fédérateur. « Je n’aurais jamais pensé que cet endroit puisse vous attirer. » « J'ai réfléchi à ce que vous me disiez la dernière fois. Je ne prends pas assez de temps pour observer. » Il y a réfléchi bien sûr, mais a surtout redessiné dans l'ombre de sa mémoire le contour du visage féminin. La façon qu'elle avait de creuser ce petit fossé au cœur de sa joue, la courbe de son sourire malicieux, l'intonation de sa voix d'argent. «  Je suis contente de vous rencontrer à nouveau. »  « Vraiment ? » Et de se sentir con à nouveau. Lorsque emporté par la surprise, Ezechiel a reporté son regard fauve sur la jeune femme. Il n'y a pourtant ni appétence ni abattement dans sa pupille. Mais un simple étonnement, presque naïf, un peu touchant, lorsqu'il se retrouve confondu devant la sincérité de la jeune femme. D'abord, l'acidité de leur baiser lui aurait laissé croire le contraire. Ensuite, cette phrase d'apparence bénigne n'était toujours prononcée que par pur intérêt : ainsi était Wall Street. Un « ravi de vous revoir » trahissait toujours un rapport à l'argent : soit pour parler affaire avec un client ou un collègue, soit pour recueillir les fausses minauderies des escorts miaulant de faux compliments. En vérité, le ravissement desdites personnes puisait essentiellement à la source du porte-feuille. Ezechiel par ailleurs ne pouvait blâmer quiconque, puisque lui-même entrait volontiers dans ce jeu. Et enfin, parce que cette inflexion timorée, ce trouble magnifique dans sa voix tendre, lui rappela sa première idylle. Avec Sally. Cette femme qu'il avait aimé à en crever. A crever son humanité, surtout.

N'était-ce pas trop mielleux ? N'était-il pas soudain trop vulnérable, trop offert... trop humain ? Ezechiel se pose soudain la question, se demande s'il n'est pas nécessaire de se renfermer telle une coquille. Endosser à nouveau le costume du PDG (quand bien même il avait sur le dos les oripeaux du père, et ne portait qu'un jean, gros pull et lourd manteau sur ses larges épaules) afin de se préserver d'un mal invisible. Mais l'entreprise est vaine tant que s'agite à ses côté son joyau de vie : Ezechiel ne parvient pas à se muer en monstre lorsque Delilah est présente. Et moins encore dans l'immédiat, puisque la poupée brune lève à l'encontre du paternel ses grands yeux vifs comme elle clame un « papa » heureux, fier et innocent. « Si principessa. » qu'il clame tendrement. Un écho amoureux dans sa voix, un abandon paternel. « Au fait... » Il se redresse, coule un regard faussement désintéressé envers Jénova alors que tout l'intrigue en elle. « Vous avez oublié votre veste et votre téléphone chez moi. Depuis disons... un bon mois. » Et Ezechiel de se rappeler cet espoir relevant presque d'une mièvrerie adolescente de la revoir. Espoir mué en colère lorsqu'il comprit qu'elle ne viendrait jamais. Colère muée en amertume. Amertume devenant oubli. Puis les paroles de Carter frappant à la porte de ses souvenirs lorsqu'il ressassait le sujet, venant toquer à la porte de son PDG : « Tiens, ton amazone n'a toujours pas récupéré ses affaires ? » « Rien à foutre. Tant mieux. Je me fous de la revoir. Fous moi ça dans la cheminée tiens. » « Woh. Elle te fait de l'effet à ce point. » Regard presque attristé car sincère. Carter n'avait jamais apprécié le mélange des classes.

electric bird.
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyJeu 5 Mar - 21:27

La présence de l’enfant agissait comme le garde fou des deux adultes. Voile d’innocence déposant sur les épaules maussades, le murmure de latent de la raison qui conseille de s’éteindre. Ainsi, l’Ezchiel au regard hautain et au port altier perdait de sa superbe pour ne redevenir qu’un piètre mortel. Et elle, pauvre sabine demeurait en émoi devant cet homme dont la glace se brise. Et l’enfant, de son rire innocent continue de déverser sur la danseuse, le pouvoir de l’enchantement. Elle oublie la froide colère qu’elle nourrit envers le courtier lorsqu’il laissa sur ses lèvres, la morsure d’un désir farouche. Elle oublie cette hantise lugubre qui vint envahir ses pensées lorsque, s’élançant sur la scène elle perdait de sa splendeur dans l’espoir de voir surgir de la masse noire des clients, la tranquille flamme d’Ezchiel. Et elle le détestait pour cela. Car jamais son regard n’avait cherché quiconque dans la foule. Jamais aucun homme n’avait pu prétendre atteindre son cœur, le percé sans effort et aspirer ses faveurs. Impétueuse et sauvage, son bouclier de violence n’avait su longtemps demeurer levé face à la grandeur d’Ezchiel. Car le démon nourrissait ses craintes au même titre que ses fantasmes inavouées. Meurtrissait son cœur de son regard ardent et remuait son ventre, s’agitant sous les assauts d’une masse électrique bouillonnante. Qu’était-ce donc cette étrange langage du corps qui s’éveille sous le regard d’un homme ? Pourquoi diable pareille fourberie devait-il lui arriver avec un être de sa stature ? Il était aussi dur qu’elle était douce, aussi glaciale qu’elle était chaleureux, aussi puissant qu’elle était miséreuse. Simple danseuse, remueuse de fantasme et démon des finances, géant de pierre contre plume de cristal.

Et elle se brise. Incapable de ressentir la moindre once de colère envers ce nouvel homme qu’elle rencontrait aujourd’hui. Protégée par l’éclat de Delilah, par la tranquille quiétude de l’endroit, il lui était absolument impossible de voir en lui autre chose que ce qu’il lui présentait malgré lui : regard tendre d’un père aimant, fragilité d’un homme se retrouvant à nu sous le regard d’une femme. Elle sentait alors que les forces s’inversaient. Qu’elle n’était plus l’unique à se sentir pantin, dangereusement faible sous son regard de feu. Elle comprenait aujourd’hui, qu’elle possédait son ascendant et que la violence qu’elle ressentit dans son baiser ce jour-là, ne fut pas dans le simple fait de vouloir la posséder. Car J ne pouvait décemment ignorer les rapports qu’entretenait cet homme avec les femmes, avec les gens. Rapport vert ou le lien d’amitié ne s’établit que sous le couvert protecteur d’une liasse de billet. Ainsi, les riches ne pouvaient espérer fréquenter autres gens que des riches et se borner à nourrir de fausses relations à jamais floués par la force de l’argent. Et qu’il était bon de sentir qu’elle n’était peut-être pas qu’une monnaie d’échange. Qu’il voyait en elle, autre chose qu’un joli vase que l’on remplit pour ensuite le briser, le laisser mourir sur l’autoroute d’une vie comme s’il ne fut que misérable excrément. Car là demeurait la crainte première de la danseuse, celle d’être oubliée, rejetée, abandonnée…

Les petits doigts de Delilah saisit les siens, caresses qui vint la sortir de ses songeries alors que son regard se reporte, malgré elle sur le père. Un sourit éclot, embrassant la surface de ses lèvres violines, agressées par le froid et dont les sillons laissent s’échapper quelques perles de sang. Pétale rouge sur peau laiteuse, J incline son visage, de sa main gauche retire les inopportunes non sans jeter un regard timide au courtier. Était-ce la une réelle marque d’inquiétude ? Il ne répond rien mais son regard suffit à satisfaire la curiosité de la danseuse qui, à son tour vulnérable, détourne le regard pour observer la langue écumeuse. Elle soupire, caresse discrètement la main de la petite fille, tente, désespérément de ralentir la course d’un cœur éperdu, d’un cœur qui s’emballe, désireux de percer son sein pour partir au loin tant l’étau de cette soudaine intimité avec le courtier est déroutante. Elle cherche quelques mots, de quoi remplir un espace désespérément vide. Sa voix de cristal se brise contre la réponse du jeune homme qu’elle toise à nouveau d’un regard surpris. Elle se souvint de cet instant où à ses cotés sur la fenêtre, elle tachait, fébrile, de lui faire entrevoir les portes de son monde. Invitation qu’elle jugea plus tard, stupide et infantile, jugement qui se fit écraser par l’annonce de cette voix qu’elle ne crut jamais pouvoir réentendre un jour.

C’est une nouvelle rencontre. Une vraie rencontre. Sans Carter, sans fête, sans cette débauche ramenant sans cesse sur eux les assauts d’une réalité misérable. Elle ne peut que sourire, lui avouer, dans un murmure, qu’elle fut heureuse de le revoir et d’accueillir son regard d’enfant surpris dans un regard remplit d’espièglerie.
« Vraiment. » Souffle-t-elle, à demi-mot, le regard coulant sur son visage doux, s’égarant sur les lèvres charnues. Elle fuit encore le regard, gênée, demeure camouflée sous sa chevelure blanche offrant un voile protecteur entre le regard du courtier et les expressions de son visage. Elle se sent comme une jeune fille en fleur, l’image même de tous ce qu’elle pouvait détester, juger trop mielleux, trop parfait pour convenir à son regard moqueur qui, jusqu’alors, n’avait su s’éveiller aux délices d’observer l’être désiré. Elle aimerait que tout cela cesse, redevenir l’enfant sauvage, se cacher derrière une arrogance moqueuse mais, Delilah surgit à nouveau, s’adressant à son père, attirant le regard surpris mais o combien attendrit d’une jeune n’ayant jamais connu une telle enfance. La voix chaude du courtier lui répond, accent délicieusement italien dont les consonances étrangères roulent sous sa langue dans un chatoiement charmant. Elle aime l’entendre s’exprimer dans cette langue inconnue comme si l’usage d’un langage maternel permettait à la danseuse d’entrevoir une tranche de vie différente ou Ezchiel n’était pas la moitié de ce qu’il était aujourd’hui.

L’océan n’était plus qu’à quelques mètres lorsque la petite fille se déroba pour se coller contre son père. Son petit corps s’écrasa contre sa jambe alors que sa petite main saisissait de toute sa force la manche du paternel qu’elle tira tout en pointant du doigt la fureur de l’eau. Ici, le son des vagues s’écrasant se faisaient plus lourdes, colériques alors que J se tournait face au couple, serrant ses deux mains tout contre son buste pour lutter contre le froid l’attaquant.   « Je sais. » Répliqua-t-elle à sa remarque son regard s’accrocha au sien dans un assaut impétueux presque téméraire tant il contrastait avec sa candeur précédente. « Je n’ai pas osé revenir chez vous… Tout comme vous ne m’avez jamais adressé la parole depuis que vous venez me voir danser depuis… Disons… Un bon mois. » Elle réitère, avouant à demi-mot que jamais elle n’aurait pu supporter de l’importuner dans un moment gênant. Par cinq fois pourtant elle voulut s’y rendre mais la perspective de le trouver en plein ébat, sous tripe ou pis, en compagnie de Carter l’avait poussé à demeurer loin de la demeure. L’attaque à son image, lionne se protégeant refaisant soudain surface alors qu’elle-même avait nourri une certaine rancœur à ne jamais le voir venir vers elle. Elle se souvint sans peine des railleries de ses collègues se moquant de découvrir pour la première fois, une Jénova ébranlée par la présence d’un homme. Et pas n’importe lequel, un pdg, un tout puissant, un rapace de la finance, un être dont il n’était pas réellement sage de s’approcher.
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptySam 7 Mar - 19:40



Come back & haunt me
Jénova & Ezechiel


Lorsque la fillette a sollicité l'attention paternelle, pointant de son doigt potelé la dureté rêveuse de l'océan, Ezechiel s'est aussitôt stoppé. Le dos courbé et la nuque ronde, regard posé vers le sable lui qui ne toisait que le ciel de par ses ambitions d'aigle. Le courtier redevenu humain (las cependant, pour combien de temps?) ne répondait qu'à l'appel de Delilah, se soumettant à ses envies d'enfants, à ses caprices, à ses sourires. Bloquant son pas prompt dès que la fillette le lui signifiait, sans aucune forme de refus ou de lassitude. Pour sûr, l'amour titanesque du père pour sa fille l'engageait à une presque dépendance affective : plus tard, Ezechiel la couvrirait de cadeaux comme il ne supporterait que peu de la savoir loin de lui. Réflexe paradoxal lorsque l'on connaissait son zèle au travail, ses heures incessantes passées dans un bureau, usant d'un bagout charmant pour mieux appâter les clients. Et de muer ses heures tranquilles en des festivités louant l'orgie et la débauche ; autant de réjouissances qui n'étaient pas faites pour un enfant. Ezechiel, pourtant, conservait cette complicité tacite et bien visible avec Delilah : il n'y avait pas un regard que l'enfant ne posait pas sur le père lorsque, fière de ses agissements, elle balbutiait quelques mots à son encontre pour mieux attirer son regard tendre ou ses mots affectueux. Il eut suffi par ailleurs de détailler la gestuelle de ce binôme attendrissant : il n'y avait pas un espace qu'ils ne comblaient guère. Delilah se lovait bien volontiers – et fort souvent – dans les bras protecteurs de son requin de père, quand ce dernier ne se sentait bien qu'à l'instant où s'instaurait un contact tactile. Une fois la main dodue de sa fillette dans la sienne, il s'assurait d'une réalité bien concrète, et non d'un rêve éveillé. Aussi et lorsque la petite fille intima un instant de rêverie, Ezechiel vint s'asseoir à terre, et d'un geste aussi sûr que protecteur, attrapa sa fille pour mieux la déposer entre ses jambes. Ses deux pommettes levées vers le ciel pour que la demoiselle y tape ses mains en rythme, emportée par la beauté des eaux (tant et si bien qu'elle gazouillait de plaisir sans discontinuation, d'une voix fière et affirmée), prunelles fauves embrassant l'océan – sans pour autant le voir vraiment. Et l'errance songeuse de se greffer à l'instant de vérité lorsque, de leurs voix toujours spéculatives, les deux adultes s'interrogeaient sous couvert d'affirmations. Elle, n'avait jamais récupéré ses affaires et en ce sens contribua à nourrir les doutes – probablement légitimes – de Ezechiel quant à ce qu'elle put penser de lui. Et le requin d'entendre les  disculpations de la jolie blonde, de les considérer tout en opinant du chef, comprendre que derrière son absence se dissimulait la crainte de le déranger.

Néanmoins Jenova s'approprie le ton débonnaire du jeune homme, lorsque jouant tout autant sur la durée de son silence, elle pointe avec justesse le long mutisme de celui qui pourtant venait la voir danser presque tous les soirs. « Je n’ai pas osé revenir chez vous… Tout comme vous ne m’avez jamais adressé la parole depuis que vous venez me voir danser depuis… Disons… Un bon mois. » Il demeure coi. Le temps de déglutir sa surprise comme de trouver les mots. Non pas qu'une relative candeur puisse le pousser à croire que la danseuse n'eut jamais remarqué sa présence (quelques fois déjà, Ezechiel avait croisé le fer de ses pupilles dans un désir consumé. La faute sans doute à ce corps féminin ondulant sur la piste et qui, au fil des nuits, le tourmentait d'avantage de sa beauté comme il nourrissait ses fantasmes les plus inavoués), mais il s'étonne de sa réelle réflexion. Celle de ne jamais lui avoir adressé la parole en dépit de sa présence répétée quoique désintéressée. Que dire, lorsque l'on se sent acculé ? Car le PDG se serait aisément empressé de répondre par quelques paroles cinglantes et froides, affirmant de concert sa position de dominant... Mais Jenova insufflait en lui une part d'humanité qu'il ne sut balayer d'un revers de main. Plus encore, il ne voulut ni la faire fuir ni l'éviter. Tenter un rapprochement, quand bien même l'expérience semble vaine. « Je ne voulais pas vous importuner. » Commence-t-il de sa voix suave et posée. Presque neutre. Aucune victimisation dans le timbre de son inflexion mais un simple constat dont la sobriété est brisée sans relâche par les gazouillis de Delilah. « Et puis inutile de se voiler la face. Je suis le genre de personne qui vous insupporte. Quoi de pire qu'un riche emmerd... » L'insulte échappée de sa lippe est ravalée aussitôt par sa raison : inutile d'offrir à Delilah la grossièreté de ses palabres. « … qu'un riche dopé aux billets verts venant vous voir tous les soirs ? Un riche dopé aux billets verts venant vous parler, tous les soirs. » Sourire de connivence et regard rieur. La réalité de ses mots fendent l'air d'un cynisme remarquable. « Croyez-moi, j'ai le cas tous les jours.  » Un peu d'auto-dérision pour la route lorsque, assurant que s'entretenir à chaque instant avec les êtres de son espèce n'a rien de vivifiant, Ezechiel convient que c'en devenait parfois barbant. Las cependant, c'étaient bien là les règles de Wall Street, et pour rien au monde le courtier ne désirait y mettre un terme.

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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyDim 8 Mar - 0:13

Le père eut tôt fait de répondre aux demandes de sa fille, s’abaissa à son niveau afin d’accueillir en son sein le petit corps joyeux qui se gargarisait dans un ronronnement chaleureux. Sourire et regard malicieux, la petite couvait son père d’un regard emplit de fierté, perpétuellement en attente que ce dernier l’acclame de mille et une tendresses. Chose dont il ne se privait guère et J, immobile, demeurait témoin silencieuse de ces éclats de douceurs étonnant lui révélant un Ezchiel protecteur. Il quittait les hauteurs de son royaume doré, se délestait de son regard froid, de sa stature d’homme inatteignable pour rejoindre la normalité du commun des mortels. Jénova ne put que songer à son amie, elle-même devenue mère et dont le regard s’illuminait de cette même lueur inquiète pour sa progéniture et à la fois incroyablement fier de voit ce dernier, grandir. Néanmoins, la danseuse demeurait étrangement inquiète, se demandant que deviendrait cette enfant lorsque, devenant jeune femme, elle se laisserait rattraper par les réalités étranges d’un paternel pouvant se révéler aussi humain que démoniaque. Parviendrait-il toujours à la protéger de son train de vie qui ne laissait aucune place au repos ? Echapperait-elle aux tentations de la drogue, si aisément accessible lorsque les poches sont démesurément pleines ? Petite fille au regard d’ange demeurait-elle toujours aussi malicieuse et espiègle ? Ou deviendrait-elle vile créature écrasant son prochain sans crainte de subir un quelconque courroux ? Car l’argent protège de tout, aussi bien de la loi que des inclinations plus douces vouant à couvrir son prochain d’un regard bienveillant plutôt que d’une attaque viscérale Hors, n‘était-ce pas ce qu‘était le père ? Un loup de Wall Street ayant conquit le monde et qui se moquait bien des miséreux dont-ils pillaient, sans scrupules, les poches avant de s’enrichir un peu plus chaque jour ? A mesure qu’elle imagine le futur de l’enfant, un froid implose au creux de son ventre alors qu’elle se laisse à son tour tomber sur le sol, plongeant ses pieds nus dans le sable glacial non sans laisser échapper un bref soupire lointain.

Son regard se détache du couple pour se porter sur l’horizon alors que la voix du prince s’élève. Un bref sourire éclot sur les lèvres de la douce, témoin de l’ironie de la situation lorsque, s’emparant de son ton nonchalant, elle lui fait remarquer son mutisme buté. Il en était donc ainsi ? Un courtier qui attend que la danseuse vienne chercher ses affaires, espérant une rencontre alors qu’elle-même espère, un jour, pouvoir partager avec lui plus qu’un contact visuel ? Argent rencontrant le feu, danse brûlante qui, quand bien même fut-elle d’une intensité sans pareille laissait la jeune femme dans un trouble si complet qu’elle ne savait plus comment paraître face à lui. Que devait-elle penser ? Que devait-elle espérer ? Voulait-elle d’ailleurs espérer quelque chose ? Son regard rencontre à nouveau ses pupilles mordorées qu’elle soutient dans un effort manifeste. Le regarder, l’écouter, le vivre est encore plus déroutant que lorsqu’il se contentait de venir profiter de ses spectacles. Il reprend alors la parole et un sourire emprunt d’ironie nait à nouveau sur ses lèvres glacées. « Vous ne vous êtes visiblement pas posé la question lorsque vous avez prit le pas d’inviter tout le Miho afin de me voir. » Répliqua-t-elle, voix modulée mais aux timbres séducteurs, un brin provocateur quand bien même révéla-t-elle une complicité tacite plus qu’une réelle condamnation. Il était amusant de pointer du doigt les paradoxes du courtier qui, aussi loin de son terrain de jeu habituel semblait bien plus enclin à la légèreté, plus accessible. Il reprend et le regard de la danseuse s’anime d’une étincelle amusée. Elle ne peut contenir un rire et détourne le regard, surprise, presque gênée d’entendre ainsi le courtier lâcher prise.
« Mais vous marquez un point. Vous m’insupportez. » Son regard vif accroche celui d’Ezechiel, une moue espiègle étire ses lèvres trahissant son amusement. «  C’est d’ailleurs pour cela que je suis ici, avec vous, plutôt que confortablement installée dans mon canapé à m’abrutir devant une série quelconque. » Eclat de vie, nouveau sourire amusé alors que deux réalités se confrontent. Il aimait la folie de Wall Street tout comme elle aimait son quotidien paresseux gavé de musiques, de films, de lectures et de rêveries lointaines.
« Mais… Pour tout vous dire, ce n’est pas le riche dopé aux billets verts que j’attendais tous les soirs mais bel et bien Ezechiel. » Elle conclut alors qu’un frisson étrange vint étreindre son myocarde qui, plein d’élan, explosa contre sa poitrine lorsque son regard rencontra à nouveau le sien. « Et je voudrais savoir… Ce que je suis à vos yeux. Pourquoi la petite danseuse attire l’attention d’un ogre ayant le monde à ses pieds. » Murmures, c’est à peine si elle ose croire en la réalité de ses mots qui viennent de lui échapper, sauvages et déraisonnables alors que son cœur continue sa course furieuse incendiant littéralement ses poumons si bien qu’elle eut l’étrange sensation que son corps s’embrasait sous les assauts de son regard fauve…
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyDim 8 Mar - 12:10



Come back & haunt me
Jénova & Ezechiel


La folie des grandeurs l'eut toujours animé. Gamin déjà, s'il demeurait plus modéré que les lascars de son ghetto, Ezechiel se surprenait à envier les riches comme à leur dérober leurs rêves. Dans son esprit étriqué, les tours phallocrates perçant le ciel gommaient sa sinistre masure poussiéreuse, un bolide d'un noir rutilent supplantait le tacot rouillé volé la veille à grands renforts de pied-de-biche, les vêtements de Casey n'étaient plus ces oripeaux crasseux mais de belles robes de haute couture. Aujourd'hui encore, le courtier ne pouvait se résoudre à une simplicité trop aisée : ainsi s'était-il résolu à inviter le MiHo dans son entier plutôt que de solliciter la seule qui put l'intéresser. Quelque part, ces têtes-à-têtes le glacent. Il a perdu la verve naturelle polie à sa spontanéité, et lorsqu'il parle, tout n'est plus que vice, argent, travail. Sa langue pourtant charmante et charmeuse s'arme des cyanures les plus toxiques, le cœur qui s'ébranle et se dévore. Son palpitant est phagocyte, sa vénalité également. Plus il dépense et plus il se persuade de combler ce vide gargantuesque, ce manque qu'il ne sait nommer et qu'il surprend parfois à chérir tristement. Et là tout de suite, Ezechiel sent la rechute : le spleen l'empoigne et le secoue. Un rail de coke ferait l'affaire, pense-t-il avant de poser son regard contrit sur Delilah. Non finalement, pas aujourd'hui. Il est après tout celui que rien n'a tué : ni l'ecstasy, le methaqualone, le LSD, l'alcool à outrance, les MST gaiement balancées à la gueule des clients par les putes de luxe, l'égotisme cristallisé de Wall Street, le manque de sommeil, le manque d'un autre, l'absence de Delilah, le trou béant de son cœur qu'il s'obstine à remplir d'ecstasy, de methaqualone, de LSD... Une boucle sans fin. Mais il est vivant, l'enfoiré. Et s'érige sur le piédestal capitaliste, la carrure impressionnante, la prestance parfaite. Un regard et un sourire de loup. Sourire qu'il a perdu depuis l'arrivée de Jenova, puisqu'il s'est mué en une grimace amoureuse. Ca le perturbe quelque part, de se savoir si mièvre. De ne pas pouvoir souffler suavement à la danseuse un « viens, on va baiser », ardent et affamé. Parce qu'il en a envie. Mais pas que. Et ça, ça le bouffe. Il soupire, elle reprend. « Mais vous marquez un point. Vous m’insupportez. » Même pas mal. Vraiment. A croire qu'Ezechiel a depuis longtemps érigé le dernier bastion de son humanité tel un mur de béton, pour que jamais on ne l'atteigne par des paroles qui faibliraient son estime. Il ne faillit ni ne ploie. S'il avait une âme et une conscience fonctionnelles, il y a longtemps qu'il ne serait plus courtier. Ezechiel se sent inorganique, efficace, efficient. Et cela semble lui suffire. Une gueule d'ange, une âme de salaud, classique. «  C’est d’ailleurs pour cela que je suis ici, avec vous, plutôt que confortablement installée dans mon canapé à m’abrutir devant une série quelconque. »  Il s'étonne de la réponse de Jénova, puise en elle une fraîcheur inusitée. Enfin le brun ténébreux se détend et lui sourit, a oublié la turpitude ayant traversé son cerveau tout à l'heure. Son credo de vie 'plus tu baises, moins tu penses, mieux tu dors' s'est mué en un imbroglio de sentiments plus honorables. 'Plus tu l'observes, moins tu penses, mieux tu rêves.'. C'est carrément mièvre, résumé ainsi, mais le cœur d'Ezechiel perce à ce point son buste qu'il ne sait penser autrement. Diantre, c'est qu'il est vivant ce con. A pulser des battements interminables dès lors qu'elle ouvre la bouche (ah si jolie bouche en vérité. A la fois si fine et pleine de promesses), lui insuffler des décharges électriques jusque dans son estomac. Et ce tonnerre amoureux qui remonte à sa gorge puis lui serre le gosier. Manquerait plus qu'il balbutie, tiens. « Mais… Pour tout vous dire, ce n’est pas le riche dopé aux billets verts que j’attendais tous les soirs mais bel et bien Ezechiel. »  « Hmm... » Il ne sait que répondre car ses palabres sans nul doute casseraient la magie de l'instant. Ezechiel souhaiterait la remettre dans le droit chemin en lui soufflant de ne pas espérer : ce qu'il est devenu est ce qu'il est. Il n'y a rien qu'elle ne puisse gommer, aucun contour qu'elle ne puisse épointer, aucune arrogance qui ne puisse s'émousser. Ce que Jenova entrevoit là, n'est que la jolie facette de Ezechiel. L'autre – la laide, si vous avez tout suivi – ronronne contre ses flancs mais n'est pas endormie, et de ses funestes museaux s'échappent encore la fumée noire de son âme viciée et percluse. « Et je voudrais savoir… Ce que je suis à vos yeux. Pourquoi la petite danseuse attire l’attention d’un ogre ayant le monde à ses pieds. » 

Les pupilles brunes du concerné se heurtent aux prunelles satinées de la danseuse. Elle a foré le discours, désireuse d'en pomper le pétrole de la vérité. Sauf que Ezechiel ne s'était pas préparé. Il aurait préféré qu'elle n'en dise rien, qu'elle se contente d'un regard et que lui ne se perde dans ses pensées toutes tournées vers elle. Il est toujours plus facile de se taire face à l'être désiré ; vous évitez les râteaux et les déconfitures. Il y a dans cet amour de l'inaction, comme le désir de souffrir en silence. Faut le faire. Mais puisque le courtier se sent acculé, il ne peut que jouer franc-jeu et outre-passer ces histoires factices de dignité. « Je pensais que ce serait évident. Vous me plaisez. » Il ressent le besoin de s'expliquer, un peu comme le môme ayant fait la connerie du siècle. « Mais pas juste physiquement. Pas à la manière de ces grandes blondasses en robe moulante, qui dégueulent leur caviar du haut de leurs Louboutins. » Pas à la manière du 'viens on baise' lui tiraillant néanmoins l'esprit. Cela le hante, pourtant. Ces gémissements fantômes et cette beauté froide entre ses mains. Ezechiel a seulement trouvé le bon tempo, les bons mots, le logarithme juste. « Vous me plaisez, c'est tout. J'aime la façon que vous avez du parler du monde, de mettre un pain à Carter quand tout vous emmerde, de faire semblant de vous éloigner de tout quand finalement, tous les deux, on arrive toujours à trouver quelque chose qui nous rapproche. » « Tatatata ! » « Ouais. Et y a ça. Aussi. » finit-il par souffler, amusé par l'intervention de Delilah dont les deux yeux noisettes se sont penchés vers Jenova, avide elle aussi de s'immiscer dans la conversation des grands.

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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyDim 8 Mar - 13:57

Si le courtier demeurait un monstre de Wall Street il n’en demeurait pas moins un homme ambitieux qui su bâtir son empire à la seule et unique force de ses mains. Et s’il fut aujourd’hui loup dangereux, capable des pires atrocités servant à refermer les plaies d’un cœur atrophié il demeurait pleins de mystères, de facettes aussi lumineuses et que sombres et, sans doute est-cela qui attisait la curiosité de Jénova. Car elle n’était rien de tout cela. Aucune ambition ne brillait dans son regard passif et, de mémoire de vie, jamais la jeune femme n’espéra plus que ce qu’elle possédait actuellement. Car tous lui était tombé dans la bouche avant même qu’elle n’eut atteint l’âge de chercher à se construire un avenir. La vérité demeurait là : Jénova avait, grâce à l’adoption de sa mère atteint le statut de noble richissime sans même avoir eut besoin de goûter bien longtemps à la pauvreté. La seule chose l’ayant empêchée de sombrer dans la facilité demeura dans son choix de ne jamais profiter de cet argent que sa mère lui avait légué. Qu’était-elle alors ? Replongeant dans les silences de son passé, la danseuse ne parvenait à voir autre chose qu’un petit électron libre gravitant autour de plusieurs monde sans jamais parvenir à trouver sa place. Elle se voyait alors comme simple observatrice, gravitant autour des vies sans jamais en faire partie. Et, quand bien même cela fut-il étrange, la blonde fut toujours particulièrement attirée par les recoins les plus sombres de l’humanité. Ainsi, à l’âge où une jeune fille connait ses premières soirées pyjamas entre copines elle, trainait dans les insalubrités d’un immeuble livré aux squattes des sans domiciles et autres débris de la société. Elle se souvint de la détresse de ces hommes et de ces femmes qui venaient, chaque soir, s’exploser les veines à grand renfort d’héroïnes. Elle se souvint de ce regard qui se voile, de cette tête qui se penche, de ses lèvres qui s’ouvrent et qui exhalent un souffle de bien être faussé par la drogue. Incroyable comme une simple aiguille pouvait libérer un corps d’une vie qu’il se refusait de voir. Et, quand bien ce monde fut-il triste, désespérant et voué à l’échec Jénova les avait, toujours, trouvée étonnamment beau. Parce que ces êtres étaient les oublieux d’une société, les détestables, ceux que l’on fuit et qui, à travers leur regard défoncé racontent des histoires sans queues ni têtes, emprunt d’une folie qui, toujours, avait su convenir à la jolie blonde. C’est pour cette raison qu’elle c’était tournée vers le strip-tease, débarquant un soir au « démon » club sale du cinquième arrondissement de Paris où elle côtoya les pires êtres que le monde est put porter en son sein. Se fut néanmoins, les plus belles années de sa vie car la danseuse, bienveillante, trouvait toujours le moyen de s’attacher qu’aux cotés les plus éclatantes d’une personne ayant pourtant, la personnalité et le caractère d’un bouseux qui, selon le regard d’autres êtres, ne mériteraient pas de vivre.

Néanmoins, après dix ans de danse à côtoyer les lieux crades, des gens absurdes, déjà perdus, J avait, elle aussi, finit par glisser dans le trou béant d’un néant sans fin. Son regard ne transpirait plus la même ardeur, la même passion. Elle devenait fade, petite poupée salit, perdue attendant vainement que quelque chose vienne enhardir son éclat. Et, contre toute attente, se fut dans le regard de cet homme qu’elle trouva sa source de lumière. Parce qu’il était différent, puissant aussi lumineux qu’exécrable et qu’elle c’était sentit exister en le haïssant. Paradoxe terrible et pourtant véritable car, à mesure qu’elle apprenait à connaître tant le loup de Wall Street que l’homme capable de bonté un désir fourbe et oublié explosait en son ventre. Elle ne voulait le détester et l’aimer, le détruire et le posséder, le dominer pour mieux se laisser soumettre et plonger allégrement dans les fiévreuses vagues d’un amour qui n’avait nullement lieu d’être. Aussi, lorsqu’elle parla, lui avouant à demi-mot qu’elle cherchait Ezchiel et non plus le courtier, elle comprit dans son regard qu’elle s’approchait du point de non retour. Bien sûr. Le démon demeurait là, ronronnant en son sein, attendant, patiemment de ressurgir pour que le loup refasse enfin surface. Dès lors, il la dévorerait, elle le savait et cette idée suffisait à agiter son myocarde qui, se battant contre sa raison, lui dictait de s’élancer dans les bras du Sheitan. Elle n’avait pas réellement le choix. Ezechiel, depuis cette soirée, depuis ce baiser ardent au goût de l’absolu était devenu son fantôme. Errant dans ses songes, errant dans ses pensées, guidant ses pas lorsque, s’enroulant telle une liane autour de la barre elle imaginait se déployer autour de son corps. Fantasmes torrides qui, nombres de fois, l’éveilla en pleine nuit, le cœur battant et les veines pulsant d’un nouveau souffle de vie méconnue jusqu’à alors. Comment dire non à cela ? Comment accepter de connaître la frustration d’une passion non consommée ? J avait le choix entre souffrir de sa présence ou souffrir de son absence hors, la perspective de retomber dans l’anéantissement d’un corps inanimé la faisait frémir, elle voulait vivre et n’y avait-il rien de plus vivifiant que la souffrance ? Alors, elle pause la question interdite, accroche son regard et, alors que ses lèvres s’entre-ouvre comme pour mieux saisir sa réponse son corps s’effondre sous la puissance de sa révélation. Ezechiel la dévore, met son âme à nue et clos au poteau la jolie danseuse redevenue enfant troublé par de telles révélations. Lui plaire… Son regard s’abrite lorsqu’elle baisse les yeux vers la petite Delilah qui s’exprime en souriant à la jolie danseuse. J sourit à son tour, tend sa main vers la petite, paume tournée vers le ciel qui reçoit la main joyeuse de Delilah tapant en rythme contre sa peau nacrée.   « Rien n’est évident avec vous. » souffle-t-elle alors que ses pupilles rencontrent à nouveau les siennes. Elle frémit, tremble d’envie de caresser ce visage, de croquer avec gourmandises ses lèvres pleines dans l’espoir troublant de dévorer -à son tour- son âme. J tremble à nouveau, elle se sent actrice dans le rôle principal d’une scène d’amour vouée à mourir dans les assauts d’une passion bien trop puissante pour demeurer éternellement sous-contrôle.
  « Sans doute est-ce pour cela que je vous déteste… Parce que vous me plaisez aussi parce que vous êtes… Dangereux et que vous parvenez à… me faire sentir vivante. » Confidence pour confidence, le myocarde souffre, elle ressent le besoin ardent de fuir tout en sachant qu’elle ne supporterait pas de le perdre à nouveau. Elle regarde Delilah, lui tend sa deuxième afin que la demoiselle puisse taper en rythme. J sourit tendrement, couvant la princesse d’un regard débordant de douceur mais également d’une curieuse tristesse. «Et ce qui me tue par-dessus tout, c’est que je ressens l’atroce besoin d’être à vous. » Voix suave, parfum d’interdit alors que son regard devenu feu jaillissant rencontre le sien et qu’un sourire resplendissant d’une tendre provocation éclot sur ses lèvres. La séductrice s’éveille sous le besoin soudain de satisfaire un besoin primaire et le feu de ses yeux réclame sa nourriture lubrique. L’instant dure quelques secondes avant que, dans un geste théâtrale J mime la mort sur scène d’une Juliette éplorée et s’effondre sur le sable dans un éclat de rire venant camouflée sa gêne. Elle est aussitôt suivit par la petite Delilah qui, curieuse, imite la danseuse et vint se coucher à ses cotés. J sourit, ferme les yeux, inspire profondément toujours imitée par la petite Delilah qui trouve fort drôle de jouer la morte. «  Vous sortez tout droit d’un de mes romans. Vous êtes le Sheitan et je suis… La pauvre humaine. » Elle rouvre les yeux, se tourne vers le courtier en prenant appuie sur sa main droite « Tata ! Ta ta ! »[/i] Deli’ se redresse à son tour et tape dans ses mains en couvant la danseuse d’un regard amusé et joyeux. Quelle chance pour cette petite fille d’être encore à mille lieux des problématiques des relations humaines…
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyDim 8 Mar - 15:10



Come back & haunt me
Jénova & Ezechiel


Le démon patenté de Ezechiel s'était assoupi le temps des premiers émois de ce cœur opprimé. Il crut bon de se taire lorsque le coursier était intervenu entre Carter et la danseuse lors de leur première rencontre (avec la maladresse ridicule qu'on ne lui connaissait pas), n'avait pipé mot ni entreprit une quelconque vicissitude lorsque, face à Jenova dans cet endroit clos – chambre d'enfant, vestibule de l'innocence – , il avait toisé les faits et gestes de son hôte sans ciller. Cette bête feulant tout contre les flancs de Ezechiel semblait avoir été matée par un ersatz d'humanité recouvrée, laquelle hantait le brun ténébreux de cet air mièvre et juste. Pensez-vous donc : le pro-capitaliste n'avait fait aucune avance à la jolie blonde – si ce ne fut que poser les lèvres sur les siennes – , s'était contenté d'admirer cette nudité qui ne lui appartenait guère, et n'avait pas même songé à la prendre de force (par la puissance de l'argent bien sûr, et non par la possession d'un corps qui se serait fait réfractaire. Quand bien même le loup demeura un salaud, il répudiait toute idée de violence physique et mentale à l'encontre du beau sexe). Ses plus ardents désirs ne se trament que dans le creux de ses pensées, aussi fugaces soient-elles, comme il n'exprime ni par les mots ni vraiment par le geste toute l'appétence qu'il a pour elle. Ce respect inusité qu'il ressent envers une tierce personne le retient et le fustige : Ezechiel n'ignore pas l'effet qu'elle a sur lui. Et que ça parle bien, que ça dégoise des paroles censées presque romantiques, regard de connivence, couardise tolérée car salvatrice. Mais aucun souffle lubrique ne s'échappe de ses lèvres carmin, aucun feu trahissant ses fantasmes ne percent sa cornée pourtant habituée aux hantises d'une libido accrue. Alors le démon de Ezechiel se ranime enfin et s'ébroue, envieux de se défaire de toute cette fausse bonté engluant son plumage. Il griffe les parois stomacales, brûle un feu dantesque comme il tonitrue des pensées inavouables tout contre la conscience de Ezechiel. Et comment il pourrait se l'approprier, la faire jouir, la cambrer. Comment boire à la coupe de ses lèvres un désir farouche, écarter l'arc sensuel de ses cuisses et en recueillir le miel à la pointe d'une langue jamais repue. Tout cela, il le tait. Bon chic bon genre. Sentiment de traîtrise et de lâcheté... Quand bien même – et encore faut-il se rendre à l'évidence – le courtier ne s'épancherait jamais sur tel sujet avec Delilah dans les environs.

C'est le bas-ventre qui palpite, la lucidité qui s'émousse. Il a tout contre le cœur rouillé des sentiments sincères et beaux qui s'entremêlent à une turpitude vorace. Sorte de porno chic, romantisme sexuel. Déshabiller l'être désiré par la pensée, mais seulement en ombres chinoises. Frustration de l'extrême.

Puis elle le qualifie de dangereux ; ce que Ezechiel ne peut ni réfuter ni trouver surprenant. Cela serait de mauvais goût de sa part, comme de mauvaise foi. Il se sait pernicieux. Ne peut prétendre à se dire inoffensif lorsque l'on connaît son appartenance à Wall Street. Au sein de cette meute de loups capitalistes, rien n'est plus insécurisant. Plus l'on se rapproche du sommet et plus on lutte ; contre les fausses promesses et les faux sourires, les vrais poignards dans le dos. Voilà pourquoi Ezechiel répugne à supprimer le démon qui le hante : sans lui déjà, il se serait fait bouffer. Par les autres requins, par ces chattes vénales qu'il aima tant faire miauler, par la loi du plus fort. Et sourire encore pendant qu'on te broie les côtes. Fort heureusement, la petite danseuse est à ses côtés, rafraîchissante et désirable. Lorsqu'elle ouvre les lèvres, elle aspire l'air et le feu du courtier. «Et ce qui me tue par-dessus tout, c’est que je ressens l’atroce besoin d’être à vous. » C'est un soupir chaud qui bute contre la lippe d'Ezechiel, tandis qu'il l'observe à la dérobée. Il a le cœur qui palpite, la conscience qui s'envole. Une fois franchi le cap de l'honnêteté, tout explose en douceur : Ezechiel est passé de l'autre côté. Celui des nantis amoureux. Ca craint. Le conforte dans ce sentiment d'insécurité et l'exalte à la fois. C'est perturbant. Novateur, libérateur, excitant. Il lui ferait bien l'amour là, tout de suite. Pas de baise primate, de gémissements automatiques. Ni de bifetons sur la table de chevet, de corps robotisés, de questions à la con : 'avec ou sans capote ? Rallonge la monnaie si c'est sans protection.' Il n'y a plus d'interrogations, juste des palpitations sentimentales. Un désir basé autre que sur le besoin primaire. Faire l'amour et non baiser. Un concept qu'il a oublié depuis longtemps. Il se sent humain, vivant, quoique freiné dans ses initiatives. Car la petite Delilah s'interpose entre les deux protagonistes et s'est déjà faite pantomime de Jenova.

Lorsque la danseuse se redresse néanmoins, elle heurte sa pupille à celle de son vis-à-vis. Et ce qu'elle lui dit, miasmes sensuels perlant à ses lèvres framboisines, est de loin le plus beau compliment qu'on ne lui eut jamais fait. Il ignore pourquoi, cependant. Sortir d'un roman, c'est un peu se détacher d'une réalité brute finalement. Alors doucement il se lève et se meut jusque Jenova (mains et genoux enfoncés dans le sable) ; l'attitude d'un félin, aucune agressivité dans l'onde de son bassin pourtant. Puis s'approche, impuni, dépose ses lèvres tout contre les siennes. Voraces et douces, explosant de ces saveurs lubriques qu'il put taire jusqu'alors. Et d'une main envieuse se posant sur la hanche de la danseuse, naît une décharge électrique lui léchant l'échine. Le baiser se fait éternel, charnel et chaud. Porteur de promesses concupiscentes. Lorsque l'initiateur romantique ne se stoppe, lèvres pourtant toujours plaquées contre la bouche féminine (c'est qu'il ne romprait le contact pour rien au monde. La crainte de la voir filer, sans doute) « Qu'est-ce qu'un Sheitan ? » Il ignore si cela l'intéresse vraiment. Ce qu'il retient, c'est la complicité amusée qui se tisse dans ces simples mots, lorsque la langueur étreint leurs langues.

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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyDim 8 Mar - 16:53

Mais de l’amour que connait-elle ? Si ce n’est le soupire d’abandon lorsque le corps se livre à l’assaut d’un sauvage. Si ce n’est les paupières qui couvrent le regard pour ne pas voir le visage tordu d’un homme s’abimant sur la rondeur de ses lèvres. Des corps qui se livrent la danseuse ne connaissait que l’acceptation d’un corps qui ne ressent rien. Un corps mort, étalé, offert sur les draps sales d’un lit posé à même le sol. Fleur qui se fane, accepte que la guêpe vorace capture sa sève sans le moindre émoi. C’est alors son âme qu’elle perdit aux détours de plusieurs liaisons. Elle se souvenait des odeurs, des caresses et des reins, rouages d’un geste mécanique qui s’épanche, qui danse, dans l’attente de l’absolu libération qui viendrait lui faire exploser le corps dans un hurlement de jouissance. Donner son corps, offrit la jouissance au dépend d’un myocarde mort et de paupières closes espérant ardemment que quelque chose se passe enfin. Mais jamais rien ne vint. Jénova demeura la fleur morte, immobile sous un corps d’homme s’échouant dans une dernière râle sur son corps devenu sable. La même histoire se répétait dès lors. J enroulait ses longues jambes autour du corps échoué, s’accrochait à la branche dans l’espoir de capturer l’essence d’un plaisir mourant. Elle parvenait alors à naître un instant, se nourrissait de se souffle final comme un spectateur tremble lorsque l’acteur meurt sur scène dans un dernier élan de passion lyrique. Mais de ce bref instant ne demeurait encré sous sa langue que le goût acide de la perte et de l’inachevé.

Et aujourd’hui, sous les éclats d’un timide soleil, unique témoin de corps qui s’unit dans le silence d’un regard, Jénova revit. Le palpitant s’agite, de tendres frissons secouent son corps sans que le froid n’en fut la cause. Dans son ventre éclot une douce rose porteuse d’une chaleur divine remontant en son sein, naissant entre ses lèvres, jaillissant dans son regard. Et, alors qu’ils ne font que partager des mots J les imagine sans mal s’étendre sur le sable glacé. L’imagination déborde alors que son regard glisse le long de ses mâchoires rudes, cogne contre ses lèvres pleines qui, sans cesse, amorce l’ombre d’un sourire délicieusement complice. Que peut-être faire dès lors sinon exprimer la sensation qui l’étreint ? Car Jénova ne saurait mentir ni nier le besoin ardent d’être entièrement à lui. Qu’il la dévore, qu’il la consume, qu’il l’abandonne sur le bitume si tel est son envie mais qu’il la fasse sienne comme si se fut là le but ultime d’une vie glissant à l’échec. Et c’est absurde et c’est folie, J devenue chatte ronronne contre ses oreilles, lui qu’émendant de l’achever comme un condamné à mort cesserait de clamer son innocence.

Elle sait que la chute sera rude. Que, bientôt, la raison reprendra sa place, que ce n’est là que le dernier souffle de vie de noyés condamnés à se faire aspirer par la vague vengeresse. Sa conscience cogne contre son impétuosité alors qu’elle demeure couchée à tenter vivement de réprimer son envie ardent de venir cueillir ses lèvres. Mais l’appel est trop fort et il répond en rencontrant à nouveau son regard. Et la terre se renverse et le monde disparait. Trou noir béant dans lequel elle s’engouffre ne voyant dans le noir que l’éclat de son regard fauve. Langues de feux contre cristaux de glace. La fonte est rapide, attendue lorsque l’homme s’approche, danger brûlant figeant J qui, incapable de réagir à cesser de respirer fixant le courtier devenu félin répondant à la demande charnelle d’une danseuse devenue eau calme désireuse d’accueillir en son sein le démon belliqueux. Et les lèvres rencontre les siennes et la main de l’homme frôle le corps prude qui, sous l’assaut d’un fouet mordant se tend, cherchant inconsciemment à se sceller au corps de l’homme dans l’empressement d’un contact plus violent.
Le baiser est doux, incroyablement chaud et, oubliant jusqu’à son être J s’abandonne à ses mots silencieux, n’est plus qu’une langue ardente et des lèvres avides de goûter à l’essence du courtier, de le faire sien, de l’accrocher à ses charmes sans lui donner l’opportunité de la fuir. Elle devient à son tour lionne, féline dont le regard voilé ne quitte plus celui d’Ezchiel. Et, lorsque le baiser s’arrête il ne rompt le contact. Le sourire de Jénova éclot alors tout contre ses lèvres alors qu’elle répond à sa question en venant grignoter la lèvre inférieur du courtier, répondant à un désir l’hantant depuis des jours comme si goûter sa chair rendrait plus réel l’instant qu’elle vivait. «  C’est le démon. » Répond-t-elle d’une voix suave, murmurant tout contre ses lèvres alors que sa main libre vint caresser sa joue creuse. « Dans mon imagination il était d’une laideur sans pareille. » Elle murmure, dépose un baiser au coin de ses lèvres, sourit, malicieuse et espiègle. « Vous imaginez qu’il était dès lors, plus aisé de lui résister. » Son regard étreint le sien, élan charnel alors que ses doigts habiles caresse les lèvres masculines qu’elle capture ensuite, de sa bouche suave, gourmande et impertinente à souhait. « Un condamné à mort jalouserais ma joie. » Sourire amusé, complicité tacite qui n’éteint pas la conscience d’une réalité endormit, anesthésié par les assauts d’un désir charnel puis puissant que le reste. Mais la danseuse savait qu’elle demeurait une sacrifiée gravissant les escaliers la condamnant à la chaise électrique. Et si aimer signifiait mourir jamais elle ne fut aussi heureuse de courir à sa perte. L’amour est un suicide.
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyDim 8 Mar - 18:11



Come back & haunt me
Jénova & Ezechiel


Les corps se sont cherchés longuement. Ont mis un point d'honneur à se perdre et suffoquer d'une absence fantôme.Comme pour mieux exalter le désir, saisir sous la pulpe des doigts de l'autre ce dernier frisson exacerbé. Ah comme Ezechiel regrette la morsure du froid les enveloppant dans de lourds vêtements chauds ; sa main a beau pianoter l'écrin de sa hanche, elle ne retrouve guère la parcelle de peau nue qu'elle quémande. Lui, aurait bien volontiers passé ses doigts audacieux sous les épais habits, mais l'entreprise est trop ardue puisque le tissu se ferait, pour sûr, rebelle et indocile. C'est d'un soupir qui se meurt sur la lèvre féminine, aussi fiévreux que frustré, qu'il trahit son impatience lubrique. Un peu de romantisme en bord des lèvres, à défaut de l'y glisser sous sa paume. Ezechiel sent tout son corps se tendre, frémir sous les assauts furieux d'un baiser oublié et dont la chaleur s'insuffle sous l'épiderme. Il a le cœur battant à tout rompre, l'estomac qui se noie sous quelques effluves tourmentées. Onde de choc. Houle véhémente. Des mains agitatrices qui se perdent encore sur les vêtements et diable qu'elles luttent, les bougresses ! Quand avides de toucher cette peau douce, elles s'imaginent pouvoir glisser sous le séant féminin. Et l'homme de succomber aux sueurs suaves et animales lorsque ses doigts enlacent sa proie satisfaite frémissante... Dans l'ombre de leurs baisers s'épanchaient déjà des mots, une complicité jamais rompue, un coït verbal. Un souffle unique dans lequel s'entremêlent leurs ivresses amoureuses (et pas que. Pourquoi parler d'amour lorsque les deux corps contrits se tendent d'un désir jamais consumé. Ah que la souffrance des corps est belle, quand elle demeure complice de l'agonie d'un cœur aux abois), et qui ne se meurt – à peine –  que lorsqu'elle ne lui répond. Qu'elle parle. Et qu'elle plante les monceaux de ses mots chéris dans la chair de l'amant volontaire. Car Ezechiel se suspend à sa lippe, boit l'hydromel de ses palabres, sourit de son rictus carnassier et vorace. « C’est le démon. » Il revient sur sa pensée de tout à l'heure ; ce fut vraiment le plus beau compliment qu'on put lui faire. Le courtier approuve et revient à la charge, quémandant un baiser plus languissant encore. « Dans mon imagination il était d’une laideur sans pareille. » « Ah. » Cela l'amuse en vérité, mais le jeu auquel il s'emploie le mieux est encore de manger les mots de Jénova dès lors que ces derniers ne glissent sur ses lèvres rubicondes. D'une langue humide même, il pourlèche le pourtour des dernières syllabes perlant à sa bouche. « Vous imaginez qu’il était dès lors, plus aisé de lui résister. » Le loup sourit encore, entre deux baisers salvateurs étreignant leurs lèvres brutes, presque soucieuses de se faire du bien. Lorsque les corps restent à distance, la bouche demeure ce qu'il y a de plus sexuel. Et de planter ses incisives férocement amoureuses dans la chair d'une lippe rougie de leurs langues et de leurs caresses, tandis que miaule encore Jénova sous ses assauts. 'Cambre-toi', a-t-il envie de susurrer, comme un appel à la tendre débauche. Mais il se tait, apprécie l'instant... N'oublie pas qu'une enfant demeure à leurs côtés et invoque ainsi leur fausse candeur. « Un condamné à mort jalouserais ma joie. » « Alors vous devrez apprendre à jouir d'être ma captive. » C'est un jeu consensuel qui s'instaure et attise les flammes de la démesure charnelle. Ezechiel ose même bafouer le cou blanc de la jolie blonde lorsque, la dévorant de baisers il étouffe contre la courbe féminine quelques gémissements sourds. Quel beau panache dans leurs envies et leurs souffles chauds, lequel hélas se doit de mourir aussitôt...

Car bientôt un petit éternuement se fait entendre et attire derechef le regard brun du jeune homme. Le père s'est enquit aussitôt de son enfant ; la petite Delilah, toujours assise,  plante ses mains curieuses dans le sable froid à force de grands gestes patauds. C'est alors que Ezechiel se redresse, un peu penaud (non pas de l'assaut véhément et passionné à l'encontre de Jénova, mais parce qu'il se sent soudain comme un père atroce), véritablement frustré. Comprend que la brise glaciale mordant le visage du poupon est de mauvaise augure. « Je suis un horrible père. » Il l'a soufflé d'une voix suave, à la fois complice et confuse. Lui qui n'avait jamais détourné son regard de Delilah lorsque sa fille demeurait à ses côtés, avait eu un moment d'abandon pour une autre ; il eut fallu que la danseuse l'obsède et le hante avec virulence, pour que l'attention du père ne s'en retrouve diminué. « Il faut qu'on rentre. » Ses pupilles mordorées accrochent le regard sauvage de la danseuse, quand ses lèvres s'approprient à nouveau la bouche féminine. Toujours affamé de baisers, de sa peau, de ses gémissements. Car Ezechiel se refuse de partir sans elle ; il se sentirait inachevé. Sans même évoquer quelconque frustration, il ne se sent guère le courage de la laisser à nouveau. Alors il use d'un stratagème, à peine subtil, probablement suranné mais qu'importe : « Et vous avez toujours votre veste chez moi, c'est l'occasion de venir la récupérer. » Voix faussement innocente lorsque tout contre sa cornée feulent les derniers tourments d'une passion échauffée.

electric bird.
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyDim 8 Mar - 20:05

Frustration ressentit, partagée et exprimé dans un râle expressif. Les paupières lourdes, frappées par les forces d’un désir vibrant, le corps se cambre, cherche, désespérément à offrir à la main gourmande les éclats d’une peau réchauffée, à sentir ses doigts d’homme saisir sa cuisse qui, des lors, viendrait se refermer autour du corps, poigne ferme d’un serpent s’enroulant autour de sa proie, fondant sous les caresses du courtier, appelant sans cesse à ce que l’accroche soit plus sauvage. Mais les fureurs de ses attentes se cognent contre la réalité du lieu témoin de leur ébat silencieux. Jénova maudit la plage et le froid, ses vêtements trop lourds traçant une barrière infranchissable contre laquelle se cogne la main farouche, frustrée de ne pouvoir flatter sa peau de pêche. Son baiser ne peut alors que s’enhardir, ses lèvres capturant vénalement les siennes, soucieuses de les goûter, de parcourir du bout de ses dents gourmandes avant d’unir leur langue dans une danse foudroyante ou mêle tour à tour, passion, domination, frustration et soumission. Deux entités qui s’affrontent, deux forces se percutant dans une explosion de lubricité trop longtemps tut et condamné au silence. Car jamais le courtier ne fut le séducteur imparfait en sa présence préférant user de la présence fantomatique de Jénova pour mieux nourrir ses fantasmes. Préliminaires ardentes de deux corps qui se retiennent, qui s’échauffent, s’observent sans jamais venir s’abimer l’un contre l’autre. Il n’y eut que ce premier baiser. Baiser avorté par l’acidité que ressentait alors Jénova qui, à l’image du vent, s’évapora avant même qu’il ne put espérer la saisir. Mais cette sauvagerie, cette insolence dans son refus d’accepter l’attirance qu’elle portait envers cet homme Ez l’avait accepté. Usant de couardise, il devint une présence fantomatique, douloureusement présent n’offrant aucun échappatoire à sa proie qui, des lors, sentit naître en son ventre les assauts virulents et colériques d’un désir s’éveillant enfin.

Désir réprimé se muant en mots, en appel à la débauche dans un coït verbal tâchant de calmer la rage brûlant en son sein. Car si son verbe se plante dans les chairs de celui qu’elle souhaite prendre pour amant ses fantasmes demeurent irrésolus. Car la danseuse se voit se saisir du courtier, qu’elle emporterait dans la danse lascive dans l’assaut de ses déchaînements sauvages. Promesses offertes, à peine jaillissantes entre ses lèvres que déjà capturé par un courtier gourmand dont le sourire vorace n’a de cesse d’exploser à la bouche d’une danseuse qui frémis. Car la langue n’a de cesse que lécher les mots s’échappant et son regard accroche le sien, lumière sauvage alors que son corps se tend à nouveau sous l’assaut d’un spasme insidieux. Elle répond à sa demande silencieuse, se retient, à nouveau, de ne laisser sa fougue l’emporter sur la raison. Car sous leur flanc un enfant demeure les maintenant dans cette attente brûlante mais O combien érotique. « Alors vous devez apprendre à jouir d’être ma captive. » Jénova frémit alors qu’Ezchiel se lance à l’assaut de son cou offert. Inconsciemment, elle renverse la tête en arrière, tendant vers les lèvres pleines la saveur de son cou. Elle ne peut qu’accueillir ses baisers que dans un grognement à peine étouffé alors que sa main empoigne sa nuque et que ses lèvres conquiert à nouveau les siennes, impatientes et fougueuses. «  Ai-je vraiment besoin d’apprendre ? » Sourire vorace et regard provocateur, la danseuse s’affirme devenant féline arrogante s’enhardissant de vouloir satisfaire et transporter son amant désigné. Et, dans un dernier souffle elle boit à la coupe de sa bouche les promesses d’une danse sans pareille lorsque surgit à son oreille le bref toussotement de la petite fille demeurant.

Le corps se redresse et Jénova pose sur la demoiselle un regard désolé. Elle se reprend non sans aviser Ezechiel d’un air espiègle lorsque ce dernier reprend la contenance du paternel. Qu’il est alors difficile d’endosser le costume de la responsabilité lorsque la danseuse se serait volontiers offerte au courtier des à présent et quitte à mourir de froid. Jénova se redresse à son tour, sourit à la remarque du père sans pour autant répondre quoi que ce fut. Elle se sent étrange, le corps tremblant sous les assauts d’un désir non consumé, du froid et du poids de la fatigue. Néanmoins, lorsque les mots d’Ezchiel volent à nouveau vers elle pour s’éteindre dans un baiser fiévreux J ne peut que sourire, ronronnant presque de plaisir. « Ma veste… Bien sûr… » C’est à son tour d’attraper ses lèvres, laissant sur sa peau la saveur d’une dernière morsure gourmande,. Comment diable aurait-elle put le fuir ? La voilà suspendus à ses lèvres, le corps tendu, le regard brûlant attendant avec impatience de pouvoir libérer la fureur contenue dans ses entrailles. Se tournant vers la petite Delilah, J retire son écharpe qu’elle vint enrouler délicatement autour du coup de la princesse. Elle dépose un tendre baiser sur ses joues rebondit comme pour s’excuser de cet instant où les adultes se dérobèrent à l’attention qu’ils se devaient de porter à l’enfant. Ce contact l’apaise et, lorsqu’elle son regard rencontre à nouveau celui du père elle ne ressent que les brefs assauts d’un désir contrôlé, ronronnant tranquillement contre ses flancs, attendant patiemment qu’il puisse éclore sans honte et sans crainte. « Je vous suis. » Murmure-t-elle, promettant de ne pas disparaître, de demeurer sienne alors que Delilah réclame les bras de son père.
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyDim 8 Mar - 21:17



Come back & haunt me
Jénova & Ezechiel


Il a pincé ses lèvres dans un bref raclement de gorge. Un peu gêné, sans doute, que leur ultime désir ne puisse ici être satisfait ; peu importent les commérages, Ezechiel Rosenbach n'est pas assez irresponsable pour s'adonner aux joies de l'érotisme et de la copulation sauvage devant une paire d'yeux innocents. De ces langoureuses caresses à demi-mots en résultent pourtant une affirmation : la danseuse accepte de le suivre, recueillant derechef le regard fiévreux de l'amant ainsi que son souffle chaud mourant sur ses lèvres. Et c'est ainsi que le départ se fait ; la morsure du vent rongeant leurs peaux échauffées, l'estomac exalté par leurs caresses – bien que certaines furent sublimées par leur absence, la faute bien sûr à cette épaisse couche de vêtements – lorsque Ezechiel love sa fille contre son buste. Hésite par ailleurs à tendre une main à Jénova ; il coule sur elle un regard de biais, presque interrogateur. Vacille intérieurement tant il a oublié la douceur des amantes, celles qui s'offrent sans retour véritable sinon le plaisir et la tendresse. Puis s'abandonne à la déraison ; finit par lui tendre la main. La petite mort de son inhumanité s'éteint sous le feu d'un amour naissant. Le monstre s'endort sous les cendres des palpitations nouvelles : et d'une marche fière, bambin dans un bras, amante couvée par ses regards affamés au bout de ses doigts, Ezechiel se dirige vers le bolide. Place avant tout le bambin fatigué par l'air salin sur le siège arrière avant de s'improviser galant, ouvrant la porte du passager à Jénova.

Le trajet s'est fait dans un mutisme latent ; les regards ont suffi aux potentiels amants sans que leurs lèvres n'épousent quelques mots superflus. Il a cette façon de la toiser tel un prince, un pape, un roi. D'un regard dont elles purent toutes rêver sans jamais pouvoir se l'approprier ; lumière amoureuse dans l'alcôve de ses prunelles, un peu d'éclat animal pour gage de lubricité. Et cette main qui parfois se perd sur la cuisse féminine, impatiente et indocile, jamais vulgaire cependant. C'est moins la faim qui l'attise que le goût cerise de ses lèvres, le toucher de sa peau, les râles gémis à son oreille. Il la désire, rien qu'à lui, pour ce soir et les nuits d'après. Que son absence de demain l'épuise, qu'il ait le mal d'elle. Et qu'il agonise, ne se meurt de ce vide jamais comblé par l'argent et les lingots d'or. Il veut vivre, tout simplement. Se sentir exister dans ses bras, à lui offrir ses derniers murmures gémissants.

Arrivés chez le courtier, le mutisme s'est bâti tout autour du repos de la petite : la jeune Delilah s'est endormie dans les bras du père, lequel la tend avec douceur à la jeune fille au paire déboulant dès lors dans le grand corridor. Elle pointe ses yeux d'un vert d'eau sur Jénova d'une moue étonnée, mais d'un visage candide écrivant une certaine bienveillance. Et la jeunette de sourire d'un instinct maternel lorsque Ezechiel l'apostrophe sobrement en italien, invoquant dans un murmure sacré qu'il lui faut coucher le bambin. Elle acquiesce d'un 'Si' aussi délicat que sa façon de se mouvoir, laissant ainsi seuls les amants en émoi. Et il aimerait lui parler. Souffler quelques mots pour la comédie factice : être toujours un hôte poli, respectueux des conventions. Paraît-il qu'il devrait lui proposer une boisson, d'ôter au moins son lourd manteau afin d'instaurer là la décence du bien recevoir. Mais ces bonnes résolutions l'ennuient et l'insupportent : Ezechiel ne souhaite pas polir leur relation à l'hypocrisie. Il la désire elle, sans artifices et sans ambages. Et que d'aucuns n'invoquent ici qu'une histoire salace basée simplement sur le sexe, tant pis pour eux. Car c'est affaire de tout autre chose. Il a le cœur qui s'épuise, les lèvres qui s'assèchent, le besoin vital de s'unir à cette beauté transcendante. Alors d'un geste aussi impromptu que délicat, le brun ténébreux s'empare de ses mains afin de l'attirer vers lui, abreuvant les gerçures de ses lèvres de mille baisers suaves. S'assurer  que leur désir est toujours bien vivant. Que la flamme ne vive encore, que la peur n'ait pas érigé le bastion des dernières interrogations. « Suis-moi. » Il la tutoie avant l'union charnelle. Déférence de bon goût. Un homme qui ne tutoie qu'après la baise est un homme assurant sa dominance. Il a engrossé la chienne, peut se permettre de la dompter. Alors qu'Ezechiel se satisfait amplement de leur double-jeu, d'être soumis à sa beauté comme de l'incliner à son charme brut.

La main toujours dans la sienne, il la mène vers la chambre. Pas faussement débonnaire. Troubles qui s'agitent en son sein et battent son cœur de mille tourments. Quelle angoisse ronronne contre son flanc lorsque Ezechiel soudain se rend compte de son énorme connerie : les sentiments sont entrés en jeu, impossible de faire marche arrière. Là où coucher avec une prostituée de luxe est si facile que c'en est dégueulasse, il risque aujourd'hui quelque chose de grave. Il a l'envie de bien faire, passer le plaisir de la danseuse avant le sien. Et ça, ça lui fout la trouille. Non pas qu'il doute de ses capacités, quand bien même ces putes aux cordes vocales infectes savent miauler leurs jouissances factices pour mieux encenser le client et lui faire croire ainsi combien leur membre viril est efficient, mais il craint pour son cœur. Et puis après ? Que fera-t-il lorsque, ayant goûté à nouveau au plaisir charnel du sentiment, elle aura décidé de partir ? Ou partira-t-il de lui-même, assailli par la peur ? Ces instants esseulés, Ezechiel les balaient d'un revers de main dès lors qu'ils ont passé le seuil de sa chambre dont il referme derrière eux la porte. Et déjà de plaquer Jénova contre le mur lorsque, aussi sensuel que complice, il lui souffle à l'oreille : « T'en fais pas. J'ai brûlé l'ancien matelas depuis. » Depuis que Carter s'en est servi pour ses ébats.

Ses mains impatientes dévêtissent la jolie blonde ; bientôt peaux contre peaux, la brûlure de l'instant les consume tout entier. Dans leurs baisers se perdent des souffles langoureux, promesses de jouissances discontinues, lorsque ses mots en pincements jouissifs sur ses lèvres descendent jusqu'à la gorge de la jeune femme. Il embrasse chaque parcelle de sa peau, la dévore de sa passion vorace et lui clame ô combien il la trouve belle et désirable. Ses mains d'homme saisissent dès lors le séant comme il sent les longues jambes s'enrouler, félines, autour de son bassin. La portant sur le sommier sans jamais interrompre leurs râles gémissants, il promet de lui faire goûter aux douceurs chaudes de la bête tout haletante. « Jamais... » lui confie-t-il d'une langue descendant cavalière sur le ventre plat de l'amante – et plus encore, lorsque ses mains la dépouillent de son dernier tissu couvrant le triangle sensuel féminin, véritable trésor dont il viendrait goûter le miel « ...je ne pourrais te donner mieux que je suis. » Ses mots se font haletants, à l'instar de ses caresses amoureuses. Et lorsque les corps se cambrent, lorsque la posture masculine la domine, prête à danser la gaillarde sur elle, Ezechiel remonte enfin et plante en ses yeux satinés la langueur de ses prunelles fauves. « Tu m'as donné l'envie de renaître. » Un compliment pour un autre. Lorsque sur sa lèvre rougie de leurs baisers mordants se perd cette vérité crue.

Il a déjà le mal d'elle. A chopé une maladie. Mais diable qu'elle est belle.

electric bird.
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyDim 8 Mar - 22:31

Son cœur s’envola à la seconde où elle porta démission à sa conscience. Le myocarde s’emballa alors et explosa contre son sein, vomissant dans ses entrailles les tempêtes brûlantes d’une pluie de lave la consumant lentement. La danseuse demeure immobile, maintenue prisonnière par le regard fauve de son courtier qui, retrouvant son masque de père, se saisit de sa fille qu’il sert contre son corps. Et sa main se tend. Invitation incroyable que la jeune femme fixe deux secondes, comme si elle eut rêvée l’instant, comme si cette main tendue vers elle ne fut que l’illusion fantasmée de sentiments naissants, de sentiments partagés. Timide, elle se saisit néanmoins du jeune homme, enroule ses doigts aux siens qu’elle sert tendrement comme pour s’assurer que cette poigne fut véritable. Le couple improbable rejoigne alors le bolide et Jénova sourit presque timidement à l’homme lorsque, dans un geste de galanterie inattendu, il lui ouvre la portière. La danseuse s’enhardit d’une attitude princière et, durant le voyage, n’a de cesse de lécher le visage de son partenaire futur de regards lubriques voilés par le murmure du désir mordant sa poitrine, ravageant son bas ventre, réclamant libération dans la naissance de deux corps qui s’unissent. Et le courtier rejoint son jeu, laissant courir sur ses cuisses nonchalamment croisées mais demeurant offrants ses mains d’homme qui, des lors, deviennent pièce maîtresse de ses fantasmes furieux.

Son palpitant à nouveau s’agite lorsque le couple insolite pénètre dans l’antre du démon. La maison à retrouvée visage tranquille, apparaissant plus accueillante au regard de la danseuse qui se sent curieusement privilégiée. Une angoisse légère la saisit alors que la jeune fille au pair apparaît à leurs yeux. Elle rencontre sa pupille, ni croise que l’éclat d’une étrange bienveillance qu’elle accueille comme une curieuse bénédiction. Elle n’est pas ici comme étant une simple catin et, elle sent dans ce regard discret que la vérité lui est apparue, qu’elle est différente, choisit, acceptée et désirée non pas, comme un bout de chair que l’on paie pour satisfaire un appétit lubrique à jamais insatisfait.  La pensée la dérange néanmoins alors qu’elle coule sur le courtier un regard qui, durant un bref instant, sembla apeurée. La crainte soudaine de ne pas le satisfaire, de ne pas être à la hauteur de ses désirs broie ses entrailles dans une angoisse sourde. Peur qui se meurt à la seconde où l’homme c’est avancé vers elle. Félin désirable qui accroche sa proie sans plus de cérémonie. Elle saisit ses lèvres dans un baiser farouche, tend son corps vers lui, inclination lascive, murmure d’un souhait torride d’être à lui maintenant, tout de suite et qu’importe l’image qu’ils pourraient donner d’eux. Ce n’est plus une histoire de sexe, de deux corps uniquement attirés l’un par l’autre sous l’éclat de la séduction. Ce sont deux cœurs se tendant l’un vers l’autre se muant en une force unique et farouche vouée à les détruire tout comme à les nourrir. Et le romantisme lui semble si érotique, si remplit d’évidences qu’elle répond par un grognement voilé à sa demande qui sonna comme une injonction hâtive.

Leurs mains unit. Elle le suit, pantin obéissant à son amant, danseuse devenue soumise aux inclinations de son partenaire qui explose lorsqu’ils pénètrent sa chambre. Ez eut tôt fait de la plaquer contre le mur, l’acculant de ses baisers chauds tantôt mordant ses lèvres dans un excès de fureur, tantôt apaisant le feu du désir de sa langue espiègle. Et le souffle de la danseuse de fait rauque alors qu’elle offre son cou à l’appétit de son amant. Sa main empoigne sa nuque, le guide dans le creux de sa clavicule. Il lui assure avoir brûlé le matelas et ne reçoit comme réponse qu’un regard courroucé et un râle sauvage, animale et pressant alors qu’Ez s’applique à lui ôter ses vêtements. Aussitôt le corps de la danseuse s’étend, se tordant sous le contact brûlant de ses mains tant désirées. De gestes hâtifs et précis, Jénova devint à son tour démon empressé. Elle retire les vêtements de l’homme, laisse courir ses mains graciles sur le torse du courtier, cherche à en redéfinir les contours, à nourrir ses doigts du souvenir de ce corps qu’elle se promettait d’explorer dans les moindres recoins. Elle voulait le connaître, parcourir de baiser chaque parcelle de sa peau brûlante, pouvoir se arguer de connaître les moindres secrets de son désir, le faire sien. Elle le voulait mourant entre ses lèvres, s’abandonnant entre ses cuisses et elle ne peut que se cambrer sous l’impact de ses baisers. Était-il possible que des lèvres d’apparences si douces puissent s’avouer aussi douloureuse qu’une balle reçut en plein cœur ? Où est-ce la folie de son émoi qui transcende ainsi ses sens ?

Les mains divines saisissent sa croupe alors que ses jambes serpents s’enroulent autour de son bassin. Elle s’accroche à lui avec fureur, l’embrasse avec passion, laisse courir ses dents le long de son cou, lèche ses lèvres dans un appel sans cesse renouvelée d’une union attendue. Les corps s’allongent, les regards se heurtent. Ezechiel, souffle court, murmure contre son ventre des aveux qui la renverse. Ses fesses se soulèvent, répondant au souhait du courtier de retirer le dernier tissu la protégeant du regard gourmand de l’amant. La danseuse se tend, lui répond par les mouvements de son corps ondulant, attentif aux mots comme à cette langue traçant sur lui un sillon brûlant. Et, alors qu’il remonte enfin et capture son regard, J laisse exploser sa rage soudaine et capture son visage. Ses lèvres s’unissent aux siennes alors que, dans un geste incontrôlé elle repousse le courtier pour demeurer sur lui. Ses mains capturent les siennes alors qu’elle se penche vers lui, regard mordant, provocateur, appelant au combat sensuel de deux corps se cherchant. «  Je te ferais renaître. » Déclame-t-elle, certitude arrogante alors qu’elle laisse glisser ses lèvres le long de sa gorge, effleure sa clavicule de ses dents avant de parsemer de baiser ce corps masculin. Elle s’épanche, s’exhale de découvrir un corps aimant, un corps d’homme qu’elle caresse de ses mains graciles venant, à leur tour, dépouiller Ezechiel de ce dernier bout de tissu qui, aussitôt, alla rejoindre le sol. Sourire avare, regard complice vivifié par l’éclat brûlant d’un démon se dévoilant. Car la danseuse n’est plus danseuse, elle n’est plus qu’un feu ardent voulant fondre sur son amant, le maintenir prisonnier de ses lèvres joueuses cherchant à satisfaire, à provoquer sans discontinuités le plaisir d’Ezechiel. Pour que son esprit se perde, pour que ses sens s’éveillent, pour qu’il se transcende et la fasse sienne dans un élan de sauvagerie, venant combler se vide atroce laissé par ce long mois de silence.

Elle avait besoin de se fondre en lui, de s’unir et de se perdre et Dieu, si la mort fut plus intense que cet instant, elle souhaiterait mourir mille fois encore…
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyMar 10 Mar - 22:06



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Jénova & Ezechiel


La bouche quémandeuse taquine le sein saillant féminin, lorsque l'amante se fait amazone et conquit de sa pulsion guerrière le royaume de son lit. Elle égaye de ses mains le corps haletant du jeune loup ; ce dernier s'en émeut, gémit les soupirs chauds d'une jouissance éveillée, admire les courbes et contre-courbes de sa danseuse. Elle a le corps divin, les arabesques d'un violon d'Ingres quand elle s'épanche sur lui et lui sourit encore. Ses mains fines prennent d'assaut les bras virils comme elle le fait captif ; Ezechiel s'en repaît et exulte. Car l'amante a gommé de ses ondulations félines les turpitudes qui lui collent à la peau : si habituellement le courtier aime à se faire dominant, loup vorace ayant payé sa putain, il a ce matin l'espoir amoureux. Porte ses mains libérées et chaudes si doucement sur les hanches délicates, laisse mourir ses caresses dans le tremblement de leurs désirs. «  Je te ferais renaître. » Il lui sourit en retour, laisse s'échapper un râle volontaire. De ceux qui émoussent la lucidité mais exaltent la passion. Diable qu'il la trouve belle lorsqu'il l'embrasse encore et que, d'un bassin tendu d'impatience, il cherche sa peau de la sienne. Les doigts conquérants sillonnent le dos gracile, lequel se cambre et s'arque docile sous les frissons qu'il suscite. Puis soudain Ezechiel la renverse à son tour, plaque ce corps s'animant en soubresauts légers sous sa bouche contre son lit ; l'envie de sentir sa fragilité délicieuse sous son poids de conquérant. De la chérir et de la blasphémer à la fois ; sueurs fauves, animales, romanesques. Et de se l'approprier d'un coup de rein volontaire. Soupir exalté, une chaleur qui jamais ne s'amenuise et agite en lui les troubles sordides de la passion. Il a le regard mordoré qui heurte le sien, lui susurre combien il l'aime tandis que la lippe demeure close. Symbiose de la chair et de l'esprit ; les amants peuvent se laisser à loisir à la passion du stupre. Ci-gît la candeur amoureuse.

~*~

Les sentiments exaltés l'ont pris d'assaut ; allongé sur le dos, Ezechiel se sent investi d'une grande fatigue physique mais d'un flottement léger. L'instant de l'après, celui qui perdure et l'exalte encore. Les papillons de ses parois stomacales n'en ont toujours pas franchi le seuil, et c'est d'un soupir comblé qu'il trahit son bel état d'âme. La sueur de leurs orgasmes perle sur leurs fronts tandis que l'amant guette sur le plafond les ombres mouvantes d'un soleil froid. Voilà bien longtemps qu'il n'a guère ressenti ces sensations intenses, entières et foudroyantes. Qu'il ne s'est pas donné en faveur des sentiments. Et cette pensée, presque menaçante, le guette et l'angoisse. La peur de l'incertain et de l'après, probablement. Alors d'une oeillade complice qu'il coule sur Jénova, Ezechiel hésite un instant avant de tendre le bras et de l'inviter tout contre son buste. Qu'elle n'y pose sa tête blonde et qu'il hume avec délice son parfum prononcé. Un brin de cannelle et de fleur d'oranger, la sueur érotique de leurs ébats, les effluves piquées du musc féminin. Et de sa main toujours tendre quoique mordante dans les caresses possessives qu'elle entreprend, d'effleurer les courbes de ses hanches graciles. Il aimerait lui demander ce qu'elle en pense, ce qu'elle entrevoit. Ne demande rien, par crainte de la réponse. Quelle qu'elle soit. Quand soudain Ezechiel s'anime d'une vie plus sûre, moins lissée à la vénalité ; elle l'a fait renaître. Se tournant vers la table de chevet – et ainsi surplombant sa danseuse d'une main tendue vers le meuble – il s'approprie un stylo tout en soufflant simplement : « Au cas où tu aurais encore l'envie de prendre tes jambes à ton cou... » Rictus de connivence comme il lui rappelle au bon souvenir de ce soir où Jénova avait fui avec hâte la maison de son hôte. Ezechiel se redresse alors à peine, prend appui sur son bras quand l'autre dessine à la pointe d'un stylo à l'encre baveuse des chiffres inversés sur le ventre plat de l'amante. L'entreprise est lente, volontairement sensuelle ; il s'applique – sadique amoureux qu'il se trouve être – à ce que chaque impression manuscrite à même le ventre ne fasse naître sur sa peau d'albâtre un frisson délicieux. Et lorsqu'enfin l'audacieux a fini son tracé, voilà qu'il se redresse un peu plus et admire son œuvre : quelques chiffres inversés dont seul un miroir restituerait la véritable lecture, lesquels laissent deviner son numéro de téléphone. Geste singulier lorsque l'initiative demeure banale. Mais sur cette peau de lune, l'encre revêt un caractère presque sacré. Ainsi Ezechiel l'admire encore, prend pour simple prétexte ces seuls chiffres pour mieux contempler un corps qu'il a mille fois fantasmé – et qu'il fantasmera encore, tant il ne demeure jamais repu d'elle – puis enfin glisse une boutade ayant pour but de rompre le romantisme de ses yeux. C'est qu'il n'a guère plus l'habitude d'autant de mièvrerie sentimentale : « Si tu veux un autographe, c'est le moment. » Véritable raillerie, presque une auto-dérision, lorsque posant encore le stylo sur sa peau d'opale, il entrevoit Jénova comme une œuvre d'art et griffonne quelques dessins maladroits. « Hmm. J'ai toujours su que je n'avais pas la fibre artistique. » Moment de complicité partagée au gré de la légèreté de l'instant.

electric bird.
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyMer 11 Mar - 14:46

Elle aurait souhaitée le dévorer tant cet homme parvint, à l’instant où ses mains et ses lèvres guidait son corps vers l’éclat d’une passion transcendante la réconcilia avec son image de femme. Et qu’il était doux de voir ainsi son regard se voiler d’un violent désir, qu’il était bon de maintenir le loup sous l’assaut de ses baisers sauvages entrecoupés de râle d’extase ! Et elle s’étire, s’embrase, emprisonne les bras de son amant dans une poigne sauvage, laisse sa sauvagerie enfermée dans un écrin de douceur devenir maître de ses actions, ronronnant de plaisir à dominer ainsi son amant dont la furie et les tendres mots d’amour murmurées par son regard fauve la bouleverse autant qu’ils la font renaître. Et il la renverse prenant possession de son corps et de ses lèvres dans un râle d’excitation poussé à son paroxysme. J accroche son regard, entoure ses larges épaules s’accroche à lui comme un naufragé s’accrocherait aux derniers vestiges d’un bateau détruit. Les vagues de la passion l’emporte, l’esprit s’envole alors que, les yeux clos, J ondule sous les assauts de son amant se faisant complice de sa domination. Ils ne sont alors plus que deux corps abstraits se livrant, se battant pour s’unir dans une explosion d’un désir partagé, fantasmé, tant attendu qu’elle en oublia, le temps de longues secondes d’anéantissement de soi parfait, ce qu’elle était.

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L’ardeur de l’étreinte s’éteint paresseusement ne laissant au sien de ses viscères, que la tendre morsure d’un brasier s’étouffant. Paupières closes, la danse s’étend dans le lit de son amant, soupire d’aise alors que son corps savoure encore la chaleur de ses baisers ardents. L’esprit endormit, Jénova se livre à la passion furieuse de son palpitant qui, battant joyeusement tout contre son sein, murmure les souvenirs d’un émoi jusque des lors, jamais ressentit. L’angoisse de l’après demeure battu par la fureur de l’instant alors que la danseuse observe avec douceur le visage de son amant emprunt d’une humanité qui, une fois encore, la fait fondre, la transformant en femme douce, petite chatte ronronnant s’extasiant sous le regard de son amant versatile qu’elle veut sien tout en doutant que cela soit un jour possible. Car les démons de leur réalité respective ne demeurent guère éloignés d’eux. Ils attendant, patiemment que les deux corps s’éloignent, que la vie reprenne son cours et que les deux âmes soient alors livrés aux tortures de leur conscience et de leurs questionnements. Que doit-elle espérer ? Peut-elle espérer quelque chose ? Veut-elle seulement que cette histoire soit autre chose qu’une parenthèse, qu’un souffle de vie caché, n’appartenant qu’à eux ? Comme l’éclat d’un paradis, un jardin d’Eden prenant la saveur de chair qui se consomme et d’âme qui se noue dans un désire furieux de se fondre en chacun.  

Ezchiel l’invite et, quoique hésitante, Jénova vint se blottir tout contre elle. Ses paupières s’affaissent, elle hume l’effluve corsé de son amant, d’une main nonchalante, dessine sur son torse des formes abstraites, caresses délicates répondant aux siennes. Son corps tremble encore sous les marques doucereuses laissées par ses mains délicieusement. J soupire, souffle doux témoin de son émoi qui vint s’éteindre dans le cou du courtier sur lequel elle dépose un baiser mourant, emprunt d’une fatigue naissante. Est-ce donc cela ? L’instant fugace d’après l’amour où deux êtres se nouent dans une étreinte silencieuse et réconfortante ? Est-ce donc cela ? Le corps usé par d’intenses querelles amoureuses qui, repus, s’emplit d’une torpeur doucereuse, bienfaitrice ? La danseuse peine à y croire et pourtant, un sourire tendre ne souhaite plus quitter ses lèvres lorsqu’elle avise son courtier d’un regard amouraché. Le voilà qui se tend, saisit du bout des doigts un papier et un stylo avant de couler sur elle un regard complice et amusé. La danseuse arque un sourcil alors que le courtier prend ses aises, utilise son ventre afin de noircir le papier blanc de numéros dessinés à l’envers, message mystérieux que seul le reflet d’un miroir pourra dévoiler. J ne peut s’empêcher de lui tirer la langue lorsqu’il rappelle à son bon souvenir, la soirée précédente où elle fuit telle un animal sauvage ayant bien trop peur de se laissée dévorer par le loup.   « J’ai bien peur que tout instinct de préservation soit mort ce matin. » Réplique telle, mots lascifs et regard éclatant d’une provocation s’éveillant alors qu’elle suit, gourmande, les assauts du courtier qui semble prendre un malin plaisir à réveiller les assauts d’un désir à peine endormit. Vengeresse, la danseuse se redresse, son bassin ondule, s’élève rendant la tâche d’Ezéchiel plus ardue alors qu’un sourire complice éclot sur ses lèvres. Dieu qu’elle le trouve séduisant ainsi jouant et nourrissant son regard de sa nudité offerte et assumée. Elle se fait d’ailleurs complice provoquant, s’arguant de devenir objet de désir sans jamais cesser de le dévorer d’un regard éclatant à la pupille abritant les assauts d’un amour naissant, à peine assumée tant elle fut incapable de réellement comprendre l’émoi nouveau abritant son palpitant. La danseuse souhaite pour l’instant se faire joueuse et ne peut que rire, légère à souhait quand le courtier tente désespérément de la dessiner. « Tu crois que l’autographe du grand Ezechiel peut se vendre à bon prix sur eBay ? » Elle questionne à voix haute, faussement moqueuse avant de s’emparer du papier marqué les tressautements de son ventre. « Mouais… Heureusement que tu ne fais pas l’amour comme tu dessines. » Lâche-t-elle, l’air contrite avant de jeter un regard amusé à son courtier qu’elle attaque soudain d’un baiser sulfureux et passionné. Elle le renverse à nouveau, s’installe nonchalamment sur lui tout en laissant courir ses doigts rêveur sur son torse. « Une chose qui a son importance… » Elle laisse planer quelques secondes de silence, flatte son cou de dizaines de baisers tendre avant de souffler à son oreille. « Je n’ai plus aucune envie de prendre mes jambes à mon cou. » Elle l’embrasse à nouveau, sourit contre ses lèvres. « En revanche… Les enrouler autour du tiens ne me déplairait guère. » Regard espiègle, sourire taquin, elle capture sa lèvre inférieur qu’elle mordille, taquine à souhait avant de rouler à nouveau à ses cotés. S’étirant, elle s’installe sur le ventre et vint caler son menton dans le creux de sa main, coule sur Ezechiel un regard fier et farouche alors qu’elle lui offre la vision de sa croupe tentatrice dans un excès de cambrure provocant et calculé. L’air de rien, J garde le papier noircit de son numéro et de dessins dans le creux de sa main gauche et ne peut s’empêcher de sourire tendrement en l’observant. Car c’était la promesse de rendez-vous futur et quand bien même s’inquiétait-elle du futur de leur relation elle se sentait pour l’instant, infiniment légère et incroyablement heureuse…
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MessageSujet: Re: Matin. [Ez.] (hot) Matin. [Ez.] (hot) EmptyMer 11 Mar - 17:34



Come back & haunt me
Jénova & Ezechiel


La clameur chaude de ses baisers, sa peau laiteuse contre laquelle il aima se lover; tout en elle suscitait déjà le manque et l'absence malgré son souffle à ses côtés. Ezechiel gomme la noirceur de son âme comme il exalte une humanité percluse mais bien vivante. S'engage à distiller à la pointe de ce stylo un peu de complicité crue éclatée en des monceaux de rires. Et le temps suspend son vol, perlant à la lippe des amants dont l'insolence fraîche oublie les nuages gris de demain. Il aime sa façon de se mouvoir, de passer ses mains dans l'or de ses cheveux, de le surplomber de sa féline féminité. De lui répondre avec malice et d'étouffer sa vénalité exsangue. Il ne reste en lui qu'un amoureux transi quoique hésitant, taisant ses sentiments mais les clamant par le feu de son regard passionné. L'instant est inconstant, doux, rêveur. Presque infantile tant leurs soucis semblent gommés. Qu'il est soudain facile de tracer à l'encre noire quelques dessins sur un papier. Sans qu'il ne songe à son image de riche patron, sans qu'il ne surjoue la figure forte d'un requin des affaires. Il se souvient – oh brièvement bien sûr et de manière tout à fait floue, puisque sa danseuse a éclipsé le reste de ses pensées et le hante délicieusement jusqu'au moindre recoin de son cerveau – les superficialités de Lana, sa dernière compagne. Cette sexualité crue mais jamais passionnée. Cette petite mort embaumée de dollars et de bijoux. Cette routine dégueulasse contre laquelle vociférait la demoiselle lorsque, dépitée de ne pas posséder assez d'or ou de robes de hautes-coutures, elle s'en allait quémander sa pitance au courtier.

Rien de tout cela n'existe avec la jolie blonde. Ni superficialité, ni tromperie ni froideur. Il n'y a que son propre cœur qu'il dupe lorsque, demeurant dans l'expectative, Ezechiel songe à demain avec l'angoisse qu'il ne devrait pas même nourrir. Se contente des sourires de Jénova, de sa peau de lait et de son parfum subjuguant ses sens. Et plus elle ondule plus il la désire, sous couvert d'un œil averti sculptant les monts fertiles de son corps à la pointe de sa pupille chaude. Véritable prosélyte converti à sa beauté. La danseuse en joue encore, innocente (quoique, pas tant que cela) et fraîche. Appelle à la candeur de ses baisers et le stupre de ses mains d'homme. Finit par le surplomber à nouveau comme elle le fait geôlier de son poids plume ; ah comme il aime s'en faire prisonnier. Comme la vue est belle lorsqu'il peut à loisir admirer les courbes d'un sein ferme, de ses hanches souples, caresser la cambrure d'un séant dont l'arc délicieux nargue ses doigts. « Tu crois que l’autographe du grand Ezechiel peut se vendre à bon prix sur eBay ? » « Ca se tente... » Ses mots se meurent sous le baiser échangé. Une passion mordante qu'il n'a guère ressenti depuis bien longtemps. Le corps se tend encore, quémandeur d'autres caresses, à l'instar de son myocarde battant les tambours de l'emportement amoureux. « Mouais… Heureusement que tu ne fais pas l’amour comme tu dessines. » Ah cette peau nue contre la sienne. Les poumons quémandent leur oxygène sitôt apporté par les lèvres de la danseuse. Il gémit dans un murmure, tremble encore de mille désirs jamais mourants. Puis de lui sourire de cette moue vorace et fière, son incisive mordant la chair de la lippe féminine. « Une chose qui a son importance… » « Je préfère les relations platoniques, tu vois. C'est plus pur, ça nous élève... » L'ironie de l'amant – que sait-il de l'abstinence et de la pureté ? – tranche avec les râles de plaisir butant contre ses lèvres carmins lorsque, toute affairée à le dévorer de ses baisers, Jénova insuffle encore en lui les flammes de la concupiscence. Le bassin viril ondule encore, à la recherche de son pendant féminin qui le provoque et le tente. L'attente est délicieuse comme elle se fait supplice. « Je n’ai plus aucune envie de prendre mes jambes à mon cou. En revanche… Les enrouler autour du tiens ne me déplairait guère. » Cette fois c'est un éclat plein de turpitude qui brille dans l'alcôve de son regard comme il répond par un rictus graveleux à l'appel provocant de son amante. « Je t'attends. » souffle-t-il avec la force du vice. Bravade pour bravade, il ne demeure en lui que l'incitation farouche de lui faire l'amour encore. Et, tandis que la belle roule à ses côtés, regard amoureux heurtant ses pupilles tendres, c'est d'une belle cambrure qu'elle le provoque encore. Le regard de l'homme glisse fatalement sur le séant féminin – si ronde voûte pâle – comme il nourrit derechef une faim insatiable. « J'espère que tu as toute la journée devant toi, car on a encore beaucoup de choses à nous dire. » Il agrippe alors l'amante d'une main insouciante. Tel un jeu d'enfants, une capture désirée lorsque, se repaissant sans cesse de ses rires, Ezechiel fond sur son amante la langueur de ses baisers et son impatience fiévreuse.

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Matin. [Ez.] (hot)

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