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meika & even - swords and pens

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MessageSujet: meika & even - swords and pens meika & even - swords and pens EmptyJeu 28 Mai - 1:57


swords and pens
Meika et Even

NEW YORK STUDIO SCHOOL
of drawing, painting & sculpture


Je levais les yeux vers l’horloge, puis rabaissais une nouvelle fois le regard vers le petit nouveau, ce gars aux cheveux ébènes, lunettes rondes bien gardées sur le haut de son nez, t-shirt blanc souillé de traces grises de l’atelier d’aujourd’hui et de traces de peinture d’il y a deux semaines qu’il n’arrivait apparemment pas à faire disparaître. Bon sang, pourquoi ne cherchait-il pas à manier correctement les outils avant de les utiliser pour essayer de créer une oeuvre d’art? La peinture, ça pouvait être dangereux selon le projet, mais dans ces cas-là, on enfilait un vieux t-shirt, une salopette, une blouse… Quelque chose, quoi. Et pourquoi avait-il choisi le fusain pour sa nouvelle esquisse? Ça se voyait très bien que ce n’était pas son habitude, qu’il n’était pas aussi à l’aise qu’avec un crayon. Autant sur son t-shirt que sur sa tête. Si on dessine au fusain, on se tâche les doigts ; on ne s’enduit pas les vêtements. C’est gâcher de la matière, en plus. Dans un soupire las, je me reconcentrais sur mon travail à moi, de ces dernières séances d’atelier. J’aimais bien l’atelier. C’était libre, sans aucune contrainte, sans aucune limite. Je pouvais m’exprimer, laisser ressortir ce que j’avais envie de dire. En cours classique, on étudiait les artistes, les courants, les techniques ; on les analysait, puis on les copiait. Puis, à la fin de chaque thème, on avait un travail libre. Enfin, « libre ». C’était libre tant qu’on respectait la technique enseignée dans le chapitre précédent. Une fausse liberté, en réalité. C’est bien pour ça que l’atelier, c’était là où je me plaisais le mieux. J’observais mon tableau d’un oeil fin. J’étais très bon en auto-critique, je n’avais besoin de personne pour juger mon art. J’en étais l’auteur et l’assassin, et personne d’autre. Une petite touche par-ci et par-là, et voilà, mon havre de paix, mon paisible fjord norvégien était prêt à reposer au calme. Je pris avec soin chaque extrémité de la toile entre mes doigts et me levais de mon petit tabouret pour le transférer dans la pièce où il sècherait et recevrait son vernis. Sauf que c’était sans compter l’apprenti sorcier maladroit dont on avait hérité, qui faillit me rentrer dedans en se redressant d’un quatre pattes sur le sol. Quoi, il avait fait vraiment réussi à faire tomber son bout de fusain en dessinant? « C’est quoi ton problème? » lui lançais-je froidement, après avoir sauvé mon oeuvre de justesse. « Qu’est-ce que tu fais ici, en fait? » Je n’étais pas arrogant. Enfin… Du moins, je savais reconnaître quand les personnes avaient du talent. Et toutes celles qui avaient réussi à entrer à la NYSS en avaient. Sinon, elles ne seraient pas en train d’arpenter les couloirs de cette prestigieuse école. Ce petit gars avait du talent. J’avais vu quelques uns de ses travaux. Mais herregud, comment il pouvait réussir en étant aussi gauche? Le regard probablement un peu trop dédaigneux, je le scrutais de haut en bas. « Tu devrais peut-être apprendre à tenir un crayon, avant de vouloir devenir le nouveau Seurat. » Et je passais, indifféremment, jusqu’à atteindre ma destination primaire et d’y déposer là, dans un coin à l’abri d’une quelconque maladresse, mon nouveau tableau encore frais.
electric bird.
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