Il était à peu près 15 heures de l’après midi lorsque Mark arriva chez lui. Il été passé rapidement au bureau histoire de se montrer après toute ses semaines d’absence. Il était très touché par la compréhension de ses patrons qui l’avaient assurés de leur soutien. Il fallait dire que depuis quelques semaines, plus précisément depuis que ses fiançailles avec Beth avait été révélés au public, les choses semblaient couler de sources partout où il montrait son nez. Il avait reçu des invitations à certains clubs très fermés, certain même dont il ne se serait jamais douté de l’existence et était accueillis comme quelqu’un d’important dès qu’il passait la porte d’un bureau dans le cabinet. Cette soudaine « notoriété » qui n’était pas pour lui déplaire lui était tout de même singulière. Il n’avait jamais compter que sur lui-même pour se faire une réputation et à présent le fait d’être avec Beth lui en conférait une automatiquement et il ne savait pas vraiment comment il devait prendre cet état de fait…

Bien qu’il se soit remis de son accident il était toujours de temps à autre obligé de se servir de sa canne lorsque sa jambe le lançait un peu trop. La rééducation l’aidait grandement mais l’homme avait hâte d’oublier cet incident et de retrouver toute sa motricité. Les médecins avaient beau lui dire que le choc ayant été important il faudrait du temps Mark voulait que les choses se fassent rapidement et il utilisait le moins possible sa canne. Malgré sa sœur et sa fiancée qui lui disait qu’il avait un petit coté « Docteur House » de cette façon, il avait l’impression d’être un vieux qui ne peut plus se déplacer normalement.

Il accrocha son manteau sur une patère et se rendit dans le salon. La maison était d’un calme assourdissant. Ses parents étaient retournés en Corse la semaine dernière à son grand soulagement. Il avait beau les aimer de toute ces forces, il avait été heureux de les voir repartir et de retrouver le contrôle de sa vie. Alyssa était encore à l’école et devait rentrer avec la mère d’une de ses amies quant à Meredith elle était en cours à la faculté. Mark avait donc la maisonnée pour lui tout seul. Il se laissa tomber sur le canapé du salon avant de fermé les yeux et d’expirer longuement. L’homme était fatigué. Ces dernières semaines il avait un peu eu la sensation d’être à coté de ses pompes. Il donnait le change, riait, conversait avec entrain, continuait de s’occuper de sa fille et passait du temps avec Beth mais intérieurement il se sentait paumé. En rouvrant les yeux il aperçu un dossier sur lequel il reconnu l’écriture de sa fiancée.
Il se redressa et l’attrapa voulant y jeter un coup d’œil. Il ne fut pas surpris d’y découvrir tout un tas de devis, idées et projet pour leur mariage qui n’avait pas encore de date.

Cela lui faisait bizarre de se dire qu’il allait se marier dans les mois à venir. Il n’avait jamais songé que celui lui arriverait avec une autre femme que Kate mais il était tout de même content que ce soit avec quelqu’un comme Elisabeth. Il feuilleta machinalement les papiers conscient que Beth voudrait un avis dessus mais n’avait pas la force de les examiner avec attention maintenant. Il était d’avis de lui laisser le dernier mot n’y connaissant pas grand-chose de toute manière. Alors qu’il était en train d’halluciné sur le montant d’un traiteur se demandant si toute la nourriture ne contenait pas de l'or pur, il entendit la sonnerie de la porte d’entrée. Il se leva se demandant qui cela pouvait bien être, n’attendant personne avant au moins 17 heures, heure à laquelle devait rentrer Alyssa.

Son visage auparavant fermé et presque mélancolique depuis qu’il était rentré, repris un peu de couleur en découvrant Beth sur le pas de la porte. Il lui adressa un sourire, avant d’ouvrir un peu plus la porte pour la faire entrer.

- Bonjour jolie demoiselle. Tu as de la chance je viens juste de rentrer à la maison.

Il attendit qu’elle rentre dans l’entrée puis il referma la porte avant d’aller la prendre dans ses bras. Lorsqu’il tenait Beth dans ses bras il se sentait plus serein. Son visage dans le creux du cou de l’héritière il respira les vapeurs de son parfum avant d’y déposer un léger baiser.

- Qu'es ce que tu fais là aussi tôt ? Aucun animal à sauver in extremis de l'extinction ? se moqua t-il gentiment.

Beth avait changé beaucoup de choses dans la vie de Mark depuis qu’elle y était entrée. Avec elle, l’homme avait repris goûts à des plaisirs simples qu’il avait mis de coté depuis le départ de Kate. Le simple fait de dîner chinois avec la jeune héritière sur le canapé du salon en regardant un bon film était l’un de ces moments qu’il appréciait pleinement. Il aimait tout autant ce coté simplissime qu’elle possédait du fait qu’elle venait d’une puissante et riche famille bien plus habituée aux fastes et aux paillettes. Alors qu’elle aurait pu être superficielle et dénuée de sens commun, Beth se révélait être une personne réaliste et profondément humaniste. C’était ce qu’il l’avait fait tombé amoureux d’elle lui semblait il car malgré son engagement prononcé dans leur relation il n’était plus certain de pouvoir faire la distinction sur le plan des sentiments. La seule chose dont Mark était certain c’était qu’il aimait être avec elle, quelque soit les circonstances, quelque soit les lieux. La présence de Beth avait un pouvoir apaisant sur lui qu’il ne s’expliquait pas. Cela n’était il pas une preuve qu’il aimait Elisabeth ? Il aimait à penser que oui.

Son sourire se fit amusé en entendant la réplique de la jeune femme. Cela dit il savait qu’il n’était pas à l’abri qu’effectivement quelqu’un l’appelle pour lui demander de l’aide et qu’elle s’en aille. Son regard dans celui de sa fiancée, il se perdit dans la clarté de ses yeux et dans ce qu’il pouvait y lire. Comme il lui était bon de se sentir aimé et désiré par une âme si douce. Il ne pu malgré tout s’empêcher d’éprouver rapidement une sorte de culpabilité face à Beth. Ces dernières semaines l’homme était tourmenté par des pensées dont il savait qu’il n’avait logiquement pas le droit d’avoir. Depuis sa sortie de coma les choses étaient tellement différente pour lui. Il avait voulu tourner la page et oublier cet incident mais sa mémoire ne semblait pas vouloir lui laisser de répit. Face à la tendresse de Beth, Mark avait la nette impression d’être un enfoiré qui ne la méritait pas. Pourtant il l’avait demandé en mariage…et elle avait dit oui.

En repensant à sa journée cela ne fut guère mieux. La vérité était qu’il avait passé la matinée à se torturer l’esprit, à tenter de comprendre ce qu’il ressentait et que lassé il avait eu l’idée de faire un tour au bureau histoire de se changer les idées. Mark ne se voyait pas confier à Beth les raisons de ses tortures psychiques. Comment pourrait elle comprendre ce que lui-même ne comprenait pas. Il était sensé être un homme comblé sur le point d’épouser une superbe femme et non pas un homme torturé par le doute. Il lui répondit sans laisser transparaitre son malaise et ses questionnement, du moins l’espérait il.

- Pas mal, mais ça va nettement mieux depuis que tu es là… Ses lèvres effleurèrent celle de la jeune femme en un doux prémices de baiser. Et toi alors ?

Les bras de Mark se refermèrent davantage sur Elisabeth tandis que leur baiser se faisait plus appuyé. Par chance lorsqu’il échangeait un moment si tendre avec la jeune femme il ne pensait à rien d’autre. Leur lèvres scellées Mark ne songeait qu’au plaisir d’avoir cette si jolie femme dans les bras, sans doute un vieux reste de ses « talents » de séducteur invétéré… Les paroles de Beth, pourtant presque devenues normales entre eux, le touchaient toujours autant. Le fait qu’elle puisse exprimer ses émotions et sentiments par des mots était quelque chose qu’il appréciait grandement. Il n’était pas de ceux qui maniait le verbe aimer à toute les sauces et il ne l’avait que rarement dit mais il lui était aisé de verbaliser ce qu’il ressentait. Ce trait de caractère de Beth le changeait totalement de sa précédente relation et était l’une des raisons qui lui faisait penser que cette relation là avait de grande chance de marcher.

Après avoir mis fin à leur étreinte Mark se dirigea vers le salon entrainant la jeune femme avec lui par la taille. Il pris place sur la canapé la faisant s’asseoir contre lui toujours dans ses bras. La table basse était encore recouverte des papiers concernant le mariage que Mark avait plus ou moins éparpillé en les parcourant. Au moins la jeune femme pourrait constater d’elle-même que son promis tentait, conformément à ses souhaits, de jeter un coup d’œil sur ce qu’elle imaginait pour leur mariage. Les deux futurs mariés étaient conscient qu’au vu de leur échelle sociale tout le monde attendait un mariage somptueux, pourtant l’un comme l’autre ils auraient souhaités quelque chose de plus intime. Pour Mark quelque chose de sobre aurait été l’idéal mais sa belle-famille ne semblait pas l’entendre de cette oreille. Beth était après tout la seule fille sur les trois enfants de la fratrie… Mais connaissant les goûts de Beth il était curieux de savoir comment la jeune femme allait faire pour allier ses convictions militantes et les contraintes qu’exigeaient un si grand évènement.

- Alors ? Que me vaut cette petite visite à l’improviste ? Si je ne me trompe pas, d’ordinaire à cette heure, tu es encore à ton bureau.

Beth avait découvert le monde grâce à ses voyages humanitaires. Mark lui avait énormément voyagé dans un autre but. Cela avait été un moyen de fuir pendant plusieurs années la triste réalité qu’il ne souhaitait pas affronter. Son premier tour du monde avait été pour échapper au pression que son métier lui imposerait dès son commencement. Par la suite ce fut pour oublier qu’il avait raté sa chance d’être heureux avec une femme. Ses différents voyages l’avait amené aux quatre coins du monde. Lorsqu’il était partit une fois son diplôme en poche, il n’avait pas pris grand-chose avec lui si ce n’était un sac à dos contenant quelques affaires ainsi que ses papiers d’identités et un peu d’argent. Il venait juste de rentrer dans la vingtaine et n’avais pas beaucoup de moyen ses parents s‘étant « saignés » pour ses études de droits , aussi avait il décidé de partir en baroudeur avec quelques uns de ses amis. Il avait commencé par visiter l’Europe en se rendant en Espagne, au Portugal puis en Italie. Il avait continué son chemin jusqu’en Europe de l’ Est en passant par l’Autriche, la Hongrie, la Pologne et bien d‘autres avant de visiter la Russie…A chaque fois ses amis et lui ne dormait pas dans des hôtels luxueux, n’en ayant nullement les moyens, mais cherchaient à se loger chez les habitants ou les auberges de jeunesse. C’était de mémorable souvenirs qui avait forgé l’homme qu’il était devenu. Voir les gens vivre différemment selon les pays, les climats, les mœurs, avait élargi son champs de vision sur le monde. Ses plus grands souvenirs étaient venus du continent Africain où il avait pu découvrir en même temps que des paysages magnifiques, la misère immense de certains habitants qui malgré tout n’hésitaient pas à partager le peu qu’ils avaient dans une bonne humeur surprenante. Durant tout ce temps il avait effectuer une multitude de petits boulots dans les différents lieux où il se trouvait : de serveur à mécanicien en passant par vendeur sur le marché ou commis de cuisine dans un bouiboui, tout était bon pour se faire un peu d’argent en vue de la prochaine étape. Ce goût que Beth et lui avaient pour les pays étranger et les habitants de la planète les avaient rapprochés et ils avaient passés de longues heures à discuter de leur voyage respectif tout en énumérant les endroits où ils auraient aimés retourner ensemble cette fois ci.

Il ne fut pas surpris de voir autant de vivacité chez sa fiancée lorsqu’elle lui déclara qu’elle venait d’obtenir les autorisations relatives à la création d’un projet qui lui tenait à cœur depuis de nombreux mois. Qu’ils soient à l’autre bout du monde ou plus simplement aux Etats Unis, Beth aimait aider les gens dans le besoin et il comprenait que pour elle obtenir de pareilles autorisations étaient un évènement. Il n’était pas vraiment courant de voir une héritière se démener comme un beau diable pour aider les plus démunis. Mark fit un grand sourire à Beth, partageant sa joie dans cette victoire.

- Félicitations ! S’exclama-t-il avec entrain. C’est une très bonne nouvelle. Je suis très content pour toi ma chérie et je suis certain que tu seras une excellente prof.

Le ton maussade de Beth n’échappa pas à l’homme de loi lorsque cette dernière lui demanda si il avait jeté un coup d’œil sur les plaquettes. Mark hocha la tête et se pencha légèrement pour attraper le fameux devis du traiteur qui l’avait choqué.

- Humm oui effectivement…Je sais bien que notre mariage est une chose importante pour nos famille mais…j’avoue que je ne pensais pas voir si grand tout de même. Tu as vu ce devis !? Il est prévu pour plus de 300 personnes !

Même en demandant à tout ses amis depuis sa plus tendre enfance Mark savait que de son coté il ne pourrait pas y avoir plus d’une centaine de personne et il n’avait pas l’intention de convier tout le monde non plus. En voyant large il prévoyait d’inviter une trentaine de personne tout au plus en comptant ses connaissances de travail.

- Comment peut on avoir plus de 300 invités ? J’en connais même pas le quart. Et puis la fontaine à chocolat et le lâché de colombes, c’est totalement exclu.

Pour Mark les choses se passaient trop vite soudainement. Ils n’avaient pas encore définis une date pour le mariage que sa future belle-mère étaient déjà dans les grands-préparatif. Cela surprenait beaucoup de gens d’ailleurs…à chaque fois qu’on lui demandait pour quant était le mariage, Mark se contentait de répondre qu’il aurait lieu probablement cet automne mais rien n’était vraiment fixé. Pour l’élite il était impensable de ne pas connaitre la date des mois à l’avance. C’était limite si Mark n’aurait pas du proposer à Beth, lors de sa demande, de l’épouser un jour bien précis. Quoi qu’il en était, pour l’homme de loi qui n’avait jamais réellement envisagé de se marier un jour avec une autre femme que Kate et encore moins en grande pompe, les choses ne se présentaient pas comme il l’aurait souhaité. L’impossibilité de choisir une date pour son mariage venait peut être de cette peur de ne plus rien contrôler…entre autre chose…

Mark n’avait aucune idée de l’endroit où il aimerait aller pour leur lune de miel. Pourtant la question était pertinente. Tout comme Beth il aurait davantage opté pour un endroit sans grand tourisme, un de ces endroit encore vierge et sauvage où l’être humain n’avait pas réussi à imposer sa dictature capitaliste stupide et destructrice. Mais pour être honnête l’avocat n’y réfléchissait pas vraiment. La perspective de son mariage était déjà assez effrayante pour qu’il songe à l’après mariage.

En écoutant Beth il comprit qu’elle aussi était un peu dépassée par les attentes de leur famille. Encore que la famille de Mark beaucoup moins habituée au faste et au luxe n’était pas si à cheval sur le coté princier du mariage. Rosa la mère de Mark était déjà tellement contente que son fils unique se marie qu’il était certain qu’elle ne ferait pas de vague concernant le déroulement. La seule chose à laquelle la mère de Mark tenait c’était à ce que Mark et Beth passe devant un prêtre. Pour elle le mariage religieux était très important et était un réel engagement.

Mark se sentit un peu mal à l’aise lorsque sa douce lui demanda ce dont il avait envie pour leur mariage ainsi qu‘une date. L’homme ne savait que répondre. Lorsqu’il avait fait sa demande à Beth il n’avait pas réfléchis à ce qu’il faisait. Ils avaient passés la soirée ensemble, étaient allés diner dans un petit restaurant, avaient été voir un vieux film dans un cinéma tout aussi vieux sur Broadway puis avaient pris le chemin de l’appartement de Beth à pieds. Ce fut au milieu d’une conversation qui n’avait aucun rapport que Mark s’était arrêté et avait demandé à Beth si elle voulait devenir sa femme. Il n’avait même pas de bague à ce moment là mais sa demande avait été spontanée. Il savait que la jeune femme attendait cela depuis quelques temps et après son accident la présence de Beth avait été primordiale dans sa vie. La jeune héritière avait été présente de jour comme de nuit, elle avait su calmer les crises d’angoisse, les cauchemars, appréhender les passages à vide et gérer l’handicap physique temporaire. Mark savait qu’elle l’aimait pour ce qu’il était et contrairement à d’autre elle n’hésitait pas à le lui dire avec tout les mots qu’elle pouvait utiliser dans ce but. Alyssa avait accepté avec sérénité cette nouvelle personne dans la vie de son père et ce grâce à la douceur que Beth avait su déployer pour amadouer la petite fille. Pour l’homme il avait semblé sensé et opportun de demander la jeune femme en mariage. C’était ce qu’il y avait de plus logique à faire à ce moment là…ce qu’aurait fait beaucoup d’autre homme à sa place.

- Quelque chose de simple comme tu l’as dit. Répondit il finalement. Je ne suis pas un expert en mariage alors je ne sais pas trop…

Il déposa un baiser sur les lèvres de Beth cherchant à masquer son malaise avant de se lever du canapé et de se diriger vers le bar.

- Quant à la date, poursuivit il en tentant de garder un air neutre. Il faudrait que nous regardions sérieusement nos agendas respectifs et voir avec tes parents aussi. Ta mère saurait probablement nous dire qu’elle serait la meilleure date pour l’automne…à moins que tu ne préfère te marier en hiver ?

Il sortit deux limonades glacés du petit frigo sous le bar et revint vers Beth. Le petit ton inquiet de la jeune femme ne lui avait pas échappé aussi essaya-t-il de se composer un visage confiant et sur de lui. Il reprit place auprès d’elle et lui tendis une des bouteilles avec un doux sourire.

Mark comprenait bien que pour Beth leur mariage soit quelque chose d’important. Ca l’était également pour lui. C’était un grand pas pour lui quant on savait qu’il avait été pendant de nombreuses années totalement réfractaire à l’idée de se faire passer la bague au doigt. Peut être aurait il du en dire un peu plus à sa promise sur sa vie avant New York…elle aurait certainement davantage compris le manque d’implication de son fiancé dans cet évènement. Mark n’aimait pas spécialement parler de lui et de son passé alors lorsqu’il avait compris qu’Elisabeth voulait plus qu’un simple flirt il avait décidé de garder son passé proche pour lui. Bien sur l’héritière connaissait les grandes lignes, ses études, son installation sur l’île, ses voyages…mais Mark n’était jamais entré dans les détails. Même concernant la mère d’Alyssa le silence était de rigueur, il lui avait juste dit que les choses n’avaient pas marché entre eux et qu’ils s’étaient séparés. Quatre années plus tard il avait appris qu’il avait une fille et avait dès lors tout fait tourner autour de cet enfant qu’il n’aurait jamais pensé avoir.

Avec ce manque cruel d’information sur la vie de son futur mari, il n’était pas étonnant que Beth sois confuse face aux réactions de Mark. Il écouta la jeune femme qui semblait troublée par son manque d’enthousiasme tout en se demandant intérieurement pourquoi les femmes faisaient toute une histoire pour un seul jour de leur vie. Ce fut lorsqu’elle lui demanda de but en blanc si il regrettait de lui avoir demandé sa main qu’il manqua de s’étouffer avec une gorgée de soda pétillant.

- Non ! Répliqua-t-il immédiatement avec véhémence. Pourquoi est ce que tu dis cela ?

Mark comprit immédiatement que la jeune femme avait du percevoir son malaise et s’en maudit intérieurement. Il ne voulait pas faire de peine à Elisabeth juste parcequ’il était un peu paumé et ce par son unique faute. Il pris doucement la main de la jeune femme et la regarda.

- J’avoue volontiers que je n’aurais jamais pensé me marier un jour mais je ne regrette pas de t’avoir demandé d’être ma femme. Comment le pourrais je ?! Il faudrait être dingue pour regretter d’avoir demander en mariage une femme aussi incroyable que toi…

Il lui adressa un sourire qui paraissait sincère. Ses talents d’avocat était parfait dans les situations délicates.

- Pour ce qui est de l’organisation…franchement ma chérie je sais que je ne suis peut être pas autant impliqué que tu le souhaiterais mais encore une fois je n’y connais pas grand-chose. Je préfère te laisser la maitrise de la situation et te donner mon avis au fur et à mesure. Je te fais confiance Beth, je sais que tu nous concocteras quelque chose qui nous plairas à tout les deux.

Il n’avait aucune envie de se soucier des compositions florales, de la salle ect… Il devrait déjà se concentrer sur une tenue une fois que Beth aurait choisis les couleurs du mariage alors c’était déjà bien assez pour lui. D’une main il attira la jeune femme contre lui la prenant entre ses bras avant de déposer un petit baiser dans son cou.

- Je me vois bien en inspecteur des travaux finis en fait... Ajouta -il avec une pointe d’amusement.

Les mots de Beth avaient allumés une petite lumière rouge dans l’esprit de Mark. L’homme ne s’était pas rendu compte qu’il était si lisible ces derniers temps. Oui il avait un peu de mal depuis l’accident, ou plus précisément depuis son coma dont il n’avait toujours parlé à personne. Il était souvent dans ses pensées cherchant à comprendre le sens de ce qu’il avait vécu durant ces quelques jours. Son passé avec Kate revenait sans cesse dans son esprit et le faisait s’interroger sur ses actions mais il tentait de continuer sa vie normalement. Mark comprenait qu’il devait se reprendre si il ne voulait pas tout gâcher avec Beth pour quelque chose qui n’avait plus d’espèce d’importance aujourd’hui puisque tout avait déjà été dit à plusieurs reprises.

Il écouta la jeune femme lui parler de ce qu’elle souhaiterais pour leur mariage et fut un peu surpris d’apprendre qu’elle voulait se marier en Irlande. Mark haussa un sourcil peu convaincu. Il était déjà aller en Irlande mais n’avait au grand jamais pensé s’y marier.

- l’Irlande…C’est pas un peu trop pluvieux pour qu’on se marie là-bas ? La pluie, la boue, le vent…Les vallées sont magnifiques mais même en été on ne voit pas longtemps le soleil alors au printemps…

Il ne pu s’empêcher de rire sur sa remarque concernant les assistantes.

- Absolument pas voyons, je ne me permettrais jamais d’utiliser ses pauvres employées de la sorte sans qu’elle n’en retire aucun mérite. C'est de la pure calomnie…répondit il avec amusement.

Il repris une gorgée de soda avant de revenir sur leur premier sujet. Mark n’avait aucune envie de se marier en Irlande. Il n’y avait aucune attache particulière pour lui là-bas et il voyait d’ici la tête de ses parents si il leur annonçait qu’ils devraient aller jusqu’en Irlande pour voir leur fils se marier…

- Je ne sais pas pourquoi je n’y est pas songé avant mais nous pouvons aussi nous marier chez moi en Corse. La vallée Tavignano est sublime sans parler du lac de Nino. En plus j’ai une tante qui habite la région, elle sera ravis de nous accueillir quelques jours pour que tu puisse te faire une idée si tu es partante…Si c'est de la faune et de la flore que tu veux, tu sera servie là-bas.

Lorsqu’elle avait parlé de l’emplacement du mariage pour la première fois, Mark avait tout de suite pensé à cette petite crique de l’île sur laquelle il avait vécu autrefois avec Alyssa. Il y avait d’autant plus pensé qu’il avait pu voir cette même plage pendant son coma sur des photos de mariage. Il n’avait pas voulu en parler à Beth car il lui semblait malsain de se marier avec une autre sur cette plage. Il n’aurait que trop la sensation de trahir son histoire avec Kate en faisant cela. N’arrivant pas à chasser cette image de sa tête il avait alors émis que New York était le meilleur endroit et n’avait pas pensé à l’île de beauté qui était pourtant ses racines.

Pour Mark Beth était la première relation sentimentale vraiment saine qu’il avait pu avoir. Il n’avait été que rarement amoureux mais jusque là toute ces relations s’étaient révélées compliquées voir franchement tordues. Avec Elisabeth les choses s’étaient faites normalement, sans ambigüité, sans prise de tête ou questionnement. Si de l’avis de certain leur mariage était programmé un peu tôt vu qu’ils n’étaient ensemble que depuis quelques mois, il était à noter que pour Mark c’était la relation la plus normale qu’il n’avait jamais eu. C’était en partie ce qui l’avait décidé à s’engager plus radicalement. Compte tenu de tout ce qui s’était passé dans sa vie il était quasi certain de ne pas être déçu avec une femme comme elle.

Il fut rassuré lorsqu’elle déclara qu’elle était en partie d’accord avec lui-même si il était évident qu’elle aurait volontiers choisis ce pays. Le fait qu’elle ne veuille pas se marier à New-York le surprenait un peu car c’était la ville où elle était née, avait grandit et possédait nombre d’amis mais d’un autre sens il comprenait qu’elle souhaite échapper à l’attention un peu trop présente de sa famille. Elle accepta de se marier en Corse ce qui ravit Mark content d’avoir une bonne occasion pour retourner sur sa terre natale.

- Bien alors c’est décidé, printemps prochain en Corse.

Il esquissa un sourire à sa promise avant de lever sa bouteille de soda comme pour trinquer et d’en boire une rasade. Au fond de lui, et même si il ne voulait pas se l’avouer, il ressenti une sorte de soulagement. L’air de rien le mariage était reporté de plusieurs mois ce qui inconsciemment le détendit légèrement. Il avait à présent un peu plus de temps pour se remettre les idées en place et tourner définitivement la page de sa vie passé avant d’entamer la prochaine qu’il imaginait pleine de l’amour quotidien de Beth.

- Tu crois que ça va aller avec tes parents ? Ils ne vont pas trop mal le prendre ? Je sais que ton père envisageait d’inviter quelques uns de ses amis du Congrès…

C’était une chose que Mark trouvait stupide et ne comprenait pas vraiment. Si il écoutait ses futurs beaux-parents et parfois même Meredith, il devait se coltiner toute une populace qu’il ne connaissait pas à son propre mariage. Il n’avait aucune espèce d’envie de se retrouver en situation professionnelle un jour pareil à faire des sourires et parler politique avec des gens qui le jugerait sur ses réponses et qui étaient à même de faire et défaire les réputations. Malheureusement pour lui il avait vite compris qu’il ne pourrait nullement négocier ce point là avec le père de Beth. En changeant le lieu du mariage certain invités pourraient se trouver dans l’impossibilité de venir, d’autant plus qu’il fallait carrément changer de continent…

Pour ses propres parents Mark ne s’en faisait pas. Il entendait déjà sa mère hurler de joie au téléphone lorsqu’il lui annoncerait que le jeune couple décidait de se marier sur l’île de beauté. Il y avait tout à parier que Rosa se lancerait corps et âme dans la préparation de ce grand moment.

Il n'était pas à douter que Rosa entrainerais la mère de Beth partout sur l'île de beauté pour lui faire découvrir sa culture, ses traditions et son artisanat. Comme le disais la jeune femme se serait au moins l'occasion d'occuper Madame Walton afin qu'ils puissent prévoir leur mariage comme ils le souhaitaient. Concernant le père d'Elisabeth, Mark était un peu moins confiant. L'homme d'affaire pouvait être très têtu lorsqu'il le voulait...Mark espérait seulement que la voix de sa fille suffirait à lui faire entendre raison et à ne pas inviter trop de monde pour le business. L'avocat était bien conscient que ce genre de chose était monnaie courante dans le monde de la haute société. Tout événement était prétexte à engranger des contacts et des promesses orales de contrats mais Mark ne voulait pas que son mariage se passe ainsi. Il n'avait jamais réfléchis à ce que serait son mariage puisqu'il n'avait jamais pensé que cela lui arriverait un jour mais il savait que ce ne serait pas ça dans tout les cas. Il ne lui restait plus qu'à faire confiance à sa fiancée et attendre de voir ce que cela donnerait.

Lorsqu'elle lui effleura les lèvres en se relevant, il ferma légèrement les yeux sous l'effet du contact de sa peau. Il l'entendit lui demander quant Alyssa rentrerais indiquant qu'elle avait envie de préparer un petit goûter. Un sourire coquin se dessina sur son visage avant qu'il ne réponde.

- De ta bouche...de ta peau...de ton corps...

Il n'était pas encore tout à fait 16 heures. Alyssa ne rentrerais donc que dans un peu plus d'une heure. Mark estimait qu'ils avaient tout à fait le temps de se câliner avant que Beth n'aille préparer le goûté comme elle aimait à le faire.