Sujet: C'est le désir qui crée le désirable ♥ Sam 12 Fév - 17:54
Atteindre le bonheur authentique exige de transformer à la fois le regard que l'on porte sur le monde et sa manière de penser..|♥♥| nos chemins ne sont que détours.
Aujourd'hui, était censé être la plus belle journée de la semaine, étant donné que j'avais congé. Seulement ce matin, le moral s'était révélé être au plus bas. Allez savoir pour quelles raisons, je n'arrivais pas à sourire. Ma famille me manquait surement, étant donné que ça faisait presque un mois que je n'avais pas eu le temps d'aller les voir. Le travail prenait une grande place dans mon quotidien. Journaliste n'est pas non plus le métier le plus reposant. J'aime toujours être à l'affut de la dernière grosse nouvelle, celle qui pourrait me faire monter dans l'estime de mon directeur. Enfin,à trop me tuer à la tâche, je finissais par m'éloigner de ceux qui comptait vraiment. C'est ça je ne sais pas comment expliquer, je perds la notion du temps et ensuite, je me rends compte que ça fait une semaine que je ne suis pas sortie de ma bulle journalistique. Enfin, c'est comme cela que je la prénomme. A trop être passionné, je risque de m'y perdre. Donc je devais en profiter au moins une journée. Je serais bien partie rendre visite à ma famille mais le coeur n'y était pas. J'allais surement débarquer et me rendre compte qu'il n'y avait personne à la maison. C'est sans doute pour ça que je décidais d'aller retrouver ma meilleure amie. Une véritable amitié et une grande complicité nous unissaient. Il existait néanmoins une faiblesse dont elle n'avait peut être pas connaissance. A moins qu'elle me connaisse parfaitement, elle aurait pu remarquer que j'avais un faible pour son frère. C'était une situation très embarrassante, surtout qu'il est l'ex de ma cousine. Mais il y avait quelque chose en moi qui faisait que je n'arrivais pas à l'oublier. On se voit souvent étant donné nos relations communes. Cependant, je n'ai jamais eu le cran ou le courage de me lancer. C'est étrange mais pour la première fois, je suis intimidée par quelqu'un.
Étant très décidée à ne pas rester chez moi avec ma conscience, je pris la direction de la touche. Alluma la radio, je me glissais sous la douche. Juste le temps de me préparer, de prendre un taxi et j'irai toquer chez ma chérie. En espérant qu'elle soit parce qu'on ne sait jamais, elle pourrait très bien avoir un programme chargé et moi, je n'avais pas de plan de secours. Tellement persuadée par le fait qu'elle était chez elle, à m'attendre - on peut toujours espérer - Je ne pensais plus à cette situation. Je sortis de ma douche, entoura ma taille d'une serviette et me lança à la recherche d'une tenue qui fait à l'aise et habillée à la fois. Lissant mes cheveux, terminant le tout d'une touche de maquillage, je n'oublie rien. Je suis prête et je ferme la porte derrière moi. On pouvait dire que le temps s'était rafraichit à New York. Je me réjouissais d'avance d'être au printemps et en été pour pouvoir ressortir les tenues légères et colorées. Pourtant je ne devais pas me plaindre du froid, c'est ce que mon père m'avait longtemps appris alors que je commençais qu'à parler. Il prenait plaisir à me rappeler que je pouvais être aussi en Irlande à cet instant précis et que mes orteils seraient si gelés qu'après l'hiver, j'aurai le risque de les perdre. C'est bête dis comme ça mais à l'époque quand je n'avais que trois ans, je peux vous dire que je n'en ai pas dormi de la nuit. La peur me rongeait et mon imagination faisait en sorte de me jouer des tours. J'avais peur que le froid irlandais se ramène jusque que mon lit et que le lendemain, mes orteils soient tout bleus. Aujourd'hui, je vous rassure. J'ai appris à ne plus me plaindre. On s'habitue à tout que se soit le froid ou encore les tourments de la vie. On y fait face parce qu'on n'a pas réellement le choix si on souhaite continuer à avancer. Il faut toujours aller de l'avant, un pas devant l'autre, on atteint nos objectifs. Certains rencontrent même l'amour et d'autres se voient comblés en bonheur ou richesse. Je dois vous avouez que je ne sais toujours pas qu'elle sera mon but final. Je n'y ai pas vraiment réfléchis. En tout cas, tant que mes proches sont en santé et qu'aucun grand malheur vient s'abattre sur moi, je ne me plains pas. Arrêtant un taxi, je ne me fis pas prier pour que quelqu'un décide de s'arrêter. Lui indiquant Brooklyn, je regardais le paysage derrière ces vitres légèrement fumée. S'arrêtant quelques mètre plus loin de la résidence de Rhéa, je lui tends ce que je lui dois et sors du véhicule. C'est au moment où je vois le taxi s'éloigner que je me dis et si elle n'était pas là.. ? N'attendant pas une seconde de plus, je m'avance et frappe à la porte..
Dernière édition par Alanna Skye Montgomery le Sam 12 Fév - 23:34, édité 1 fois
Sujet: Re: C'est le désir qui crée le désirable ♥ Sam 12 Fév - 23:20
Il avait fallu évidemment que quelques un de mes papiers importants dont j'avais besoin dans l'immédiat, ne se trouvent chez ma cadette adorée : d'un appel passé à cette dernière entre deux rendez-vous, ma Rhéa m'avait autorisé à passer chez elle... Quoiqu'une telle autorisation était superflue : étant véritablement très proches l'un de l'autre, nous possédions les clefs de nos appartements respectifs, en cas de problème majeur. Qu'il s'agisse de petites déprimes guérissables par la force de nos rires autour d'un film ou d'un Ben&Jerrie's, ou de sujets plus délicats et sensibles, il n'y avait rien qui n'était pas prétexte à ne pas nous rendre visite. Ainsi, je la tenais au courant de ma venue improvisée chez elle alors qu'elle ne s'y trouvait pas, dans le seul but qu'elle soit assurée à son retour, qu'un cambrioleur n'avait pas foulé le sol de son loft afin de s'emparer des fichiers de son frangin adoré. Ce fut ainsi que je me retrouvais chez Rhéa, aussi à l'aise et décontracté que j'aurais pu être qu'en ma propre demeure, je feuilletais mes papiers posés sur la commode d'un regard minutieux, mon autre main tenant fermement une boisson fraîche tout droit venue de son frigo. Du soda light, bien évidemment ; cela ne m'étonnait pas tant de ma Rhéa, néanmoins je sentais l'aspartame m'assécher la gorge plus qu'elle ne l'hydratait. Qu'importait, car mon attention était toute tournée vers mes documents, jusqu'à ce qu'on ne vienne frapper à la porte. Oubliant que je ne me trouvais pas vraiment chez moi, je vins l'ouvrir à la dérobée d'un geste assuré, ne prenant pas même la peine de toiser au préalable par le judas. C'est alors que mon coeur loupa un battement, comme retenu par une force invisible venant l'enserrer avec ardeur, je vins sentir mon estomac se contracter sous l'effet désagréable d'un envol de papillons envahissants. Avalant promptement une gorgée de soda, j'entrouvris enfin les lèvres sans qu'un mot ne puisse en sortir, mes paroles tenues en otage par le charme de la nouvelle arrivante. Alanna se tenait devant moi, visiblement aussi décontenancée : si en tant normal j'avais envers elle un comportement qui s'avérait être des plus banals, extérieurement parlant, tomber nez à nez face à elle alors que je ne m'y étais guère attendu avait figé mon palpitant amoureux. Car outre l'amitié régnant entre nous, je ressentais pour Alanna une sorte d'envolée lyrique sentimentale : dans le langage commun, on appelle cette réaction un 'coup de foudre'. Dans mon langage, cela signifiait se préserver, et ne surtout pas avouer à la belle ses émotions transcendantes ; après tout mes sentiments n'étaient pas réciproques. Pourquoi me risquer à perdre son amitié et la voir s'éloigner de moi, quand je pouvais rester muet quant à mes sentiments pour elle ?
Daignant enfin parler, j'esquissais un sourire charmeur tandis que je reprenais mes esprits. « Qu'est-ce que tu viens faire ici ? » soufflais-je d'un timbre suave et amical, avant de froncer les sourcils face à la stupidité de ma propre question. Baissant pensivement mes yeux fauves à terre, je me faisais brièvement songeur lorsque je pris conscience que j'étais chez Rhéa, et que ce n'était pas moi à qui Alanna était venu rendre visite. Ouvrant enfin la porte – j'étais visiblement encore sous le choc pour être ainsi aussi long à la détente – je laissais galamment la belle entrer avant de refermer derrière moi. « Au fait j'ai bien reçu ton sms. J'allais répondre, mais j'avais beaucoup de travail. » assurais-je non sans arquer les sourcils, dissimulant ma gêne avec brio. J'évitais Alanna depuis quelque temps ; quand bien même nous étions amis, j'avais besoin de moins la voir afin de moins souffrir. Et si durant une de nos virées amicales, elle me parlait d'un homme qu'elle avait rencontré, d'un homme qui lui plaisait, d'un homme pour qui elle avait eu un coup de foudre ? Je ne voulais pas l'entendre, aussi ce fut avec un pincement au coeur que je lui avais menti : la belle m'avait invité quelques jours plus tôt à aller voir un film au cinéma, et je n'avais pas daigné répondre. Je n'avais pas eu même dans l'idée de lui répondre, toujours dans ce stupide raisonnement de l'éviter. Souhaitant changer de sujet, je lui tendis ma cannette de soda : « Un rafraichissement en attendant la retardataire ? » fis-je dans un sourire légèrement faux.
Sujet: Re: C'est le désir qui crée le désirable ♥ Dim 13 Fév - 0:17
S'il y avait bien une chose à laquelle, je n'aurais pas pensé.. C'était ce genre de situation. D'abord étonnée de le voir ouvrir la porte de chez Rhéa, ensuite perdue par le simple fait de croiser son regard. Depuis quelques temps, en effet, je ne l'avais plus vu. Je trouvais ça dommage qu'on puisse s'éloigner de cette façon. Surtout qu'il compte beaucoup pour moi, beaucoup plus qu'il ne peut le croire ou même l'imaginer. Ensuite, je ne peux pas forcer le destin et ainsi coller mon chemin au sien, même si je dois avouer que ça ne me gênerait en rien. « Qu'est-ce que tu viens faire ici ? » Ces premières paroles m'étonnèrent parce que la personne que j'avais imaginé m'ouvrir la porte était sa soeur et pas lui. D'ailleurs est ce que Rhéa était à l'intérieur ? Je n'en savais rien. Longtemps muette, aucun mot n'arrivait à sortir de ma bouche comme hypnotiser, j'avais perdu le sens de la parole. Croisant à plusieurs reprises le regard De Winston, le coeur battant, il était toujours aussi charmant et mes sentiments également présents. C'était plus que perturbant de ressentir quelque chose de si fort pour une personne avec qui nous n'avons eu aucun touché, aucun moment intime. On pouvait dire que c'était vraiment le coup de foudre à l'état pur pour moi. Seulement l'amour est un mystère où beaucoup se perdent et une majorité de personnes en ont souffert. Je suis passée par là, il y a quelques années. Jeune et éperdument amoureuse d'un jeune homme, j'enfreignais toutes les interdictions qu'on pouvait me donner. Faisant même le mur pour aller le retrouver, mais c'était loin d'être le conte de fée que je m'étais imaginée. Quand je suis arrivée et qu'il était occupé avec cette autre femme, plus belle, plus mature et surement plus intéressante que moi. Je m'étais promise de me protéger de l'amour. Néanmoins, Cupidon m'a pas lâché la semelle et il a fallu que je m'accroche à Winston, ce garçon plus que charmant et rassurant mais aussi ex petit ami de ma cousine. J'imagine même la tête, si je me ramène à une soirée en famille avec le beau brun au bras. Je crois qu'elle me brulerait sur le buché ou commencerait à me creuser un trou dans le jardin de nos grands parents. A nouveau sur terre, je brise le silence et essaye d'être le plus naturelle possible. « Je suis venue voir si Rhéa était là.. » Me laissant entrer, je peux remarquer que la maison est vide, calme et qu'on se retrouve. Enfin, je n'avais pas penser tomber sur lui. Surtout qu'il me rappelait le texto que j'avais pu lui envoyer, il y a une semaine. « Au fait j'ai bien reçu ton sms. J'allais répondre, mais j'avais beaucoup de travail. » A cet instant, je croyais ressentir une certaine distante entre nous, comme si l'un de nous avait changé. Je dois avouer, avoir cette peur qu'il doute de cette attachement que je peux ressentir. Est ce qu'il prenait ses distances parce qu'il avait compris ? Avait - il autant de travail qu'il le disait ? Je commençais à douter de lui, de moi. C'était une première et je n'aimais pas cela. Si Winston s'éloignait réellement de moi, je crois que je serais blessée. Je serais la seule responsable dans cette histoire, celle qui a brisé l'amitié qui nous unissait. Enfin, fallait directement que j'arrête de me poser un million de question, sinon j'allais partir en courant et prier pour que tout ceci ne soit qu'un rêve.. Je ne voulais pas le perdre, je ne voulais pas qu'il sache, je ne voulais pas le savoir loin de moi ou encore pire dans les bras d'une autre..
« Un rafraichissement en attendant la retardataire ? » Ce geste était rassurant en quelques sorte, il ne m'évitait pas au point de me mettre dehors et de me dire, à la prochaine. Attrapant le soda qu'il me tendait. Je le remerciais d'un signe de la tête. Je ne voulais pas faire un faux pas et trahir tout ce que je contenais quand j'étais face à lui. « Tu attends Rhéa aussi ? Je m'attendais pas à te voir m'ouvrir la porte, surtout que ça fait un bout de temps qu'on s'est plus croisé. J'espère que tout va bien pour toi ? Et que tu ne te tues pas à la tâche ? » Essayant de relativiser, j'engageais la conversation comme j'aurai plus le faire avec n'importe qui. Cependant, j'avais toujours cette crainte qu'il me parle d'une autre, qu'il me la présente. En fait, c'est peut être pour cela que monsieur n'avait pas répondu à mon idée de cinéma. Peut être qu'il était avec elle, celle qui pourrait partager son quotidien. Alors quand je m'embarque dans ce genre d'idée, je deviens jalouse au point de péter une durite. Je vous rassure, j'allais pas perdre un boulon à ce moment précis, ça n'avait aucun sens et je ne souhaitais pas lui montrer cette facette de ma personnalité. La jalousie peut être un vilain défaut.. Après tout, Winston n'était pas ma propriété et dans un sens, c'était pas plus mal. Enfin même si mon coeur me disait, fonce. Ma tête trouvait les mots pour me laisser dans l'ombre et garder notre amitié intact. « en tout cas, ça fait plaisir de te voir.. » Souriant légèrement, j'avalais quelques gorgées de mon soda.
Sujet: Re: C'est le désir qui crée le désirable ♥ Dim 13 Fév - 16:55
Je ne m'expliquais pas mon attitude ; habituellement charmeur, j'aimais envoûter par des mots, des regards et des gestes. Je n'étais ni de ces hommes consommant à excès les courbes féminines, ni ceux atteints d'une timidité excessive. J'aimais simplement flirter, je me délectais de ces jeux charmeurs dans lesquels je me faisais gentleman, en somme, je ne craignais pas de foncer tête baissée et d'aborder une demoiselle qui me plaisait. Pourtant, face à Alanna, j'étais comme anesthésié de toute audace, seul mon palpitant se débattait avec panache, assouvi par la grâce de ses beaux yeux. Le souffle court et la gorge sèche, je ne parvenais pas à lui adresser ne serait-ce qu'un regard explicite et charmeur. Je n'arrivais à rien, en somme le pathétisme de la situation avait quelque chose de presque comique : et ce fut à ce moment là que je compris que, même si Alanna et moi étions amis, nous ne pouvions nous retrouver en tête à tête sous le risque de ressentir une certaine tension. Oui, mon myocarde se tendait sous la courbe de mes sentiments transis, je demeurais figé par tant de pression amoureuse. Preuve en était que j'étais devenu muet l'espace de quelques secondes, mettant bien du temps à comprendre qu'il valait mieux que j'ouvre la porte pour que la belle puisse rentrer. Pour la galanterie, on repassera... Et par ailleurs, pourquoi avais-je sorti cette stupide question ? C'était à vouloir s'en cogner la tête contre de mur, de honte. Comme pour parachever ma stupidité de passage, je vins mentir à Alanna, d'ailleurs j'en ressentais déjà des remords aigris. J'étais d'ailleurs persuadé que cet épisode aurait des retombées, car la jolie brune étant la meilleure amie de ma soeur adorée, je n'ignorais pas qu'elle viendrait se confier à elle sur ce sujet... Dans quelques jours, j'aurais une Rhéa aux baskets me demandant le poing levé telle une révolutionnaire en action, pourquoi je n'avais pas répondu à l'invitation de la jeune journaliste. Qu'importait, le mal était fait. Aussi, comme pour alléger ma conscience, je lui proposais avec un certain détachement la fraîcheur de ma canette... Extérieurement, rien ne laissait paraître à quelques battements indécents de mon coeur à mon encontre, tant je paraissais naturel. Intérieurement, ces maudits papillons me faisaient perdre tous mes moyens. « Tu attends Rhéa aussi ? » Ma main alors libérée de ma cannette offerte à l'élue de mon coeur (au moins, je tapais dans l'original : offrir un soda light plutôt que des roses... Si je n'étais pas aussi pathétiquement sensible à son sourire, ses yeux, sa beauté, bref si je n'étais pas aussi maladroit dans toute ma transe amoureuse, sans doute aurais-je trouvé la situation lamentablement comique.), je la plongeais dans la poche de mon pantalon de marque, avant de hausser les épaules. Fraîchement débarqué entre deux rendez-vous de travail, j'avais endossé un costume et l'éternelle cravate si chère à mes amis avocats. « J'avais des affaires à récupérer. » rétorquais-je décontracté, avant de lancer un signe de tête vers mes documents posés sur la commode. « Je m'attendais pas à te voir m'ouvrir la porte, surtout que ça fait un bout de temps qu'on s'est plus croisé. J'espère que tout va bien pour toi ? Et que tu ne te tues pas à la tâche ? » Un léger soupir s'échappa de mes lèvres, dans un sourire amical que je voulais naturel. « Disons que je m'entraîne à être insomniaque, ces derniers temps. Christie's prévoit la vente du siècle, alors mon cabinet est aux aguets. » Je ne m'étendis pas plus ; je doutais qu'elle voulait entendre parler arts, droit et business. Je souhaitais seulement lui faire comprendre que je ne mentais pas quant à l'excès de travail que j'avais depuis quelques semaines... bien que c'était également un prétexte à ne pas la voir. Oui j'étais un idiot. Vint alors ce que nous redoutions tous les deux : le silence. C'était étrange, ce malaise régnant entre nous alors qu'habituellement, lorsque nous nous retrouvions avec d'autres amis, nous pouvions rire et parler ensemble sans que je ne ressente la moindre gêne. Bien sûr, je fusillais de mes yeux fauves ses prétendants s'approchant d'elle d'un peu trop près avec jalousie, mais c'était une atmosphère différente. Nous ne nous étions jamais retrouvés dans une situation aussi intime : juste elle et moi, pris au dépourvus et seuls dans un appartement... Dieu des païens, donnez-moi la foi de ne pas fantasmer sur une situation plus explicite. Je fermais les yeux l'espace d'une seconde, avant de les rouvrir en un sourire faux, sur la délicieuse silhouette d'Alanna. Oui j'étais amoureux, je n'en demeurais pas moins homme, et la jolie brune était appétissante.
Cette dernière vint enfin briser le silence, par quelques paroles sympathiques. « en tout cas, ça fait plaisir de te voir.. » « De même, ça faisait longtemps. » Bien, plus banal, tu meurs. M'en voulant à moi-même, je passais à côtés d'Alanna, bifurquant mon regard ailleurs, et me dirigeant vers le canapé du salon avant de m'y asseoir. Levant mes yeux noisette vers cette dernière, je tentais de déguiser ma gêne amoureuse derrière une décontraction maîtrisée. « Je te propose de passer le temps en l'attendant. » Regard distrait un peu trop affamé envers la belle : tout mais pas ça Winston, vire-moi ces pensées de ta tête... Relevant mes yeux à la lueur détachée sur son visage de porcelaine, je vins rétorquer alors : « Du genre, on parle de tout et de rien, on vide les bouteilles de vin blanc de Rhéa en regardant le dernier DVD qu'elle a fichu dans son lecteur. En espérant que ce ne soit pas 'Love Actually' » fis-je d'un ton naturel qui se prêtait bien sûr à de l'humour, prenant mes aises dans le canapé de ma cadette, et allumant son écran plat de par la télécommande. « Des projets d'ailleurs, pour la Saint-Valentin ? » Je reportais mes yeux intéressés sur Alanna, redoutant déjà la réponse... Je n'aimais guère cette fête que je trouvais trop commerciale, mais je me savais capable de penser à elle avec un autre toute la soirée. Autant être fixé.
Sujet: Re: C'est le désir qui crée le désirable ♥ Mar 15 Fév - 19:38
A croire que le destin se jouait de moi. Sérieusement, il y avait combien de chance pour que l'on soit confronté l'un à l'autre de cette manière. Enfin, je devais me douter qu'il existait une possibilité qu'il soit dans les lieux ou en tout cas pas très loin. Il habitait dans les alentours et s'entendait plutôt avec sa soeur donc il pourrait avoir une chance sur je ne sais pas combien qu'il soit là. « J'avais des affaires à récupérer. » Sans compter le fait qu'il soit seulement lui, sans Rhéa. Je ne devais pas sembler étrange face à cette situation. D'un côté je ne pouvais pas nier être contente de pouvoir croiser son regard. Il n'avait pas répondu à ma proposition de rendez - vous mais je n'avais pas un pouvoir sur cette décision et peut être qu'il était vraiment encombré de travail. Du moins, c'est la version que je préférais prendre en considération et non celle, qui pourrait également être juste, peut être que Winston voyait quelqu'un. Peut être qu'il ne souhaitait pas que sa petite amie face cela, alors il ne faisait pas non plus. De plus, rien ne devait venir de sa part et s'il y avait la possibilité qu'il ait rencontré quelqu'un, je ferais mon possible pour lui souhaiter beaucoup de bonheur. Même si au fond de moi, ça me rongerait sans limite. « Disons que je m'entraîne à être insomniaque, ces derniers temps. Christie's prévoit la vente du siècle, alors mon cabinet est aux aguets. » Si on avait bien n point commun, c'était bien celui là. On aimait notre choix professionnel et on pouvait passer des heures à travailler encore et toujours. Sans jamais se soucier que la terre pouvait continuer de tourner. Winston avait des objectifs et avec sa personnalité, je me doutais qu'il ferait tout pour les atteindre. « J'espère que ça va aller pour vous mais je suis sûr que tu donnes le meilleur de toi - même. » Lui adressant un léger sourire, je lui rends sa canette. A croire que j'étais assoiffée. C'est surement la nervosité qui me prenait, le fait de me retrouver face à cet homme. J'aimerai beaucoup que tout soit plus facile et qui sait si je me laissais rêver que mes sentiments aient une chance d'être réciproque, d'être identique. Le fait qu'il puisse me voir d'une autre façon, j'ai du mal à y croire. Il a du charme sans limite et il doit y avoir une ribambelle de demoiselles à ses fesses. Je me laissais vite emporter par mes pensées et encore heureux qu'il ne savait pas lire dans ma conscience parce qu'il pourrait me prendre pour une pas normale. On sait tous que chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre. L'humain sait que le temps file entre ses doigts, le temps n’attend personne. Le temps guérit toutes les blessures, il nous aide à faire les bons choix. Tous autant que nous sommes nous voulons plus de temps. Du temps pour se relever, du temps pour grandir, du temps pour lâcher prise. Du temps.
« Je te propose de passer le temps en l'attendant. Du genre, on parle de tout et de rien, on vide les bouteilles de vin blanc de Rhéa en regardant le dernier DVD qu'elle a fichu dans son lecteur. En espérant que ce ne soit pas 'Love Actually' » Le suivant du regard, je ne peux m'empêcher de laisser glisser mon regard sur le bas corps de ce beau brun qui dois - je le faire remarquer à un ce qu'il faut pour bien remplir son pantalon, une jolie paire de fesse. Voilà que je devenais perverse ! Winston me faisait beaucoup d'effets, peut être trop. Sans savoir s'il y a la moindre chance qu'il me voit différemment que la meilleure amie de sa soeur ou la cousine de celle qui li a brisé le coeur. La vie est loin d'être n long fleuve tranquille, je vous assure. Amenant ma personne jusqu'à lui, je prends place à ses côtés sur le canapé. Appuie sur la télécommande et commence à zapper. Quand la site de ses paroles vient m'interpeler. « Des projets d'ailleurs, pour la Saint-Valentin ? » La gorge légèrement nouée, je pensais même à inventer quitte à ne pas passer pour une solitaire alors qu'on était le jour des amoureux. Enfin, pas besoin d'une journée pour prouver à la personne qu'on aime, qu'elle compte. En temps normal, je n'arrive même pas à lui dire qu'il fait la différence.. alors je pensais qu'un jour de plus, n'allait pas changer quelque chose. « Pas vraiment si ce n'est que de me retrouver avec ma conscience. Elle peut être la meilleure compagnie que j'aurais espéré. Et toi ? une fille, une sortie ? » Peut être que j'allais trop loin dans mon interrogation mais je souhaitais savoir. Est ce que la curiosité est un défaut ? Alors je suis loin d'être parfaite. « Tu crois que Rhéa cache du vin dans sa cuisine ? ça me plaisait bien ton idée de passer le temps.. » On peut toujours faire de cet instant, un moment tout à fait normal. Seulement il existait une grande différence entre ma tête et mon coeur. Horrible cette trahison, cette façon d'être aussi partagée et au fond, si contente de pouvoir le retrouver..