Le ciel gris accompagné de gros nuages survolaient la magnifique ville de New York. Un léger vent soufflait, ce qui glaçait l’air. Emmitouflé dans ma veste et mon écharpe, j’affrontais l’air frai du matin. Il est trop tôt, beaucoup trop tôt pour entamer une journée de travail. Bien que j’adore le mien, sans aucun doute. C’est vrai, il me permet de m’exprimer sur des sujets variés, sans crainte ni peur. Je ne passe pas la journée derrière un bureau à entendre mon boss crier sur un collègue (bien que ça m’arrive). Je me promène dans la plus belle ville du monde et je rencontre des gens intéressants (d’autres moins) qui ont réussis à faire quelque chose de leur vie; ils l’ont rendu plus passionnante. Comme devenir PDG à vingt-cinq ans ou encore qu’une princesse fasse son apparition sur l’île. Je traite toute sorte de sujets, sans avoir de préjugés avant d’avoir rencontré la personne (ce qui n’est pas le cas de tout le monde).
D’ailleurs, j’ai rendez-vous avec Kaeleigh, une mannequin de Victoria’s Secret reconnu (enfin j’ai bien envie de dire!) grâce à moi. Je savais que les gens de cette ville ne pouvaient se passer de moi. Je suis une sorte de superman pour star…bah oui…je choisi mes clients avec soin. Je vais pas écrire un article sur le clochard qui vit dans une ruelle sale ! Un minimum de classe tout de même ! Bref…un Starbuck…j’ai besoin d’un bon café pour pouvoir rester éveillé aujourd’hui…sérieusement pourquoi avoir un rendez-vous à huit heure du matin ? C’est une lève tôt ou quoi ? Le bâtiment était de l’autre côté de l’avenue, je sorti donc une cigarette, attendant que le bonhomme devienne vert.
Une fois devant l’édifice, j’attendis de finir ma cigarette avant d’entrer commander. Fichu loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux public ! Une fois cela fait, j’arrivais devant la serveuse et commandais un café bien noir et bien fort. Je vais en avoir besoin…de l’énergie. Je ne savais que commander pour Kaeleigh. J’attendais donc son arrivée, installé à une table.
Une journée très chargée m'attendait, et ce ne fut que lorsque je vis le temps nuageux dehors que toute ma volonté s'en alla. J'adorais mon métier mais parfois, c'était un peu too much. Depuis que ce journaliste, Nate Jones, à écrit un article sur moi, tous les magasines de modes et autres ne voulaient qu'une chose. Que je fasse la première page. Cela me plaisait bien, de savoir que j'étais autant enviée. C'était un rêve qui devenait réalité. Egérie pour Victoria's Secret, mannequin reconnu, belle jeune femme. Que demandait de plus ?
Il était sept heures lorsque mon réveil sonna. Je ne pus m'empêcher de grogner. Pourquoi avais-je pris un rendez-vous à huit heures avec ce journaliste ?! Tout simplement parce que le reste de la journée (et de la semaine) était sur-booker. Je me levais à contre-coeur et pris une douche bien chaude, histoire de me réveiller un peu. Je m'habillais simplement d'un jean et d'un haut abercrombie. J'enfilais des bottes à talons noires par-dessus mon slim avant d'aller me chercher un petit pain au chocolat dans ma cuisine. Huit heures moins cinq. Il faudrait peut-être que je me bouge un peu. De toute façon, il avait l'habitude que je sois en retard. Je l'étais tout le temps aussi, faut dire. Je me maquillais rapidement, enfilais mon écharpe et mon bonnet, et m'emmitoufler dans mon manteau avant de partir en vitesse vers le Starbuck's. L'air frais me glaçait les joues et je me dépêchais. Foutu vent frais ! Je détestais ce genre de temps, où il faisait froid comme cela. On se croyait au Pôle Nord.
J'arrivais rapidement devant le café, respirant un bon coup avant d'entrer. J'aperçus Nate à une table un peu plus loin. Je passais au comptoir commander un café rapidement avant de le rejoindre.
« Hey Nate. Pas trop dur le réveil ? »
Lui lançais-je d'une voix moqueuse. Je savais qu'il n'aimait pas se lever aussi tôt, il me l'avait dit lorsque je lui avais proposé ce rencard. Je m'assis en face de lui et attendit qu'il me réponde.
Blablabla ! Les gens ne savent donc faire que ça ? Parler ?! Non parce qu’à huit heures, le monde n’a pas forcément envie d’entendre des histoires à dormir debout ! « Oh mon dieu ! Il a fait ça ? » Une jeune fille, à peine sorti du lycée à mon avis, racontait ses histoires de cœur à sa copine (meilleure amie à ne pas en douter). Oui, il a fait ça. Tu devrais savoir que les mecs sont généralement des connards ! C’est pas nouveau. Je me retins de lui balancer ça en pleine figure. Trouver son prince charmant sur New York…les gens sont vraiment fou pour croire à de tel conte de fée. Dans cette ville, tout ce qui compte c’est le travail, la fortune et la renommé. Le reste a autant d’importance que les restes de mon repas d’hier soir.
Je bus mon café. Sentir le liquide chaud se répandre lentement dans mon corps, sentir la caféine faire effet, l’odeur… « Mmh » Je commençais déjà a être de meilleure humeur. Mais je n’avais pouvoir rester dans cet endroit plus longtemps. Les caquètements incessant commencent à me donner la migraine. Et Dieu sait qu’il ne faut pas que je tombe malade en ce moment. Je commence à avoir un certain prestige dans cette ville, et il ne faut pas que cela s’arrête maintenant. Je ne fais pas tout cela pour rien…certainement pas.
J’attendais Kaeleigh depuis trop longtemps maintenant. J’étais presque frigorifier, je sentais à peine mes orteils et mes doigts. Je portais une nouvelle fois la boisson chaude à mes lèvres, une légère buée apparaissait lorsque j’expirais. C’est alors que Mademoiselle fit son apparition. Magnifique…c’est d’ailleurs pour cela qu’elle est mannequin. Quoique certaines sont vraiment pas jolie à regarder mais bon…passons.
« Si tu savais. C’est la dernière fois que je me lève pour toi à cette heure-ci. »
Je ne pus m'empêcher de rire à sa réplique. Pas que ce soit drôle, mais parce que voir sa mine endormi et de mauvaise humeur me faisait rire. Enfin bref. Je bus quelques gorgées de mon café, regardant les alentours. C'était fou comment dès tôt le matin, les gens pouvaient parler comme si on était en début d'après-midi. Je n'étais pas une fille qui ne parlait pas, au contraire j'étais très bavarde, mais il y avait des limites quand même. Je reportais mon attention sur Nate. Je devais avouer qu'il était vraiment beau. Et il était aussi un super journaliste. La preuve, c'était grâce à lui que ma célébrité à commencer. D'ailleurs il faisait régulièrement des articles sur moi et c'est pour cela qu'on s'était donné rendez-vous aujourd'hui, j'imagine.
« Alors, tu es en train de faire un autre article sur ta mannequin protégée ? » Lui lançais-je d'un ton amical. « D'ailleurs merci, maintenant il y a tous les magasines qui me veulent sur leur première page. Ah, ça fait du bien de se sentir désirer. »
Tous ces magasines, tous ces photoshoots, tout ces défilés .. C'était mon rêve depuis que je suis petite. J'étais fière de ce que j'étais devenue. En peu de temps, j'avais gagné beaucoup plus d'argent qu'une personne à la retraite, j'étais belle, jeune, drôle, souriante .. Parfois quand je regardais les autres mannequins, je me demandais comment elles avaient fait. Pas que je me trouvais supérieure, non du tout, mais il y en a qui sont vraiment pas très belles et qui manque de classe. En plus de cela, j'étais fière car je n'étais pas tomber dans la piège de la drogue et tout le tralala comme les autres. Peut-être que cela n'allait pas tarder ? J'en doute. J'étais très bien comme j'étais et j'avais pas besoin de me bousiller la santé. Et ça bousillerait ma beauté en même temps.
« Tu veux pas plutôt qu'on sorte ? Les gens sont des fous à faire autant de bruit dès le matin. Ca donne mal à la tête et c'est la dernière chose que je devrais avoir, vu la semaine qui m'attend. »
J’eu un petit rire. Je l’appréciais de plus en plus Kaeleigh, elle était naturelle. Pas comme ces filles refaite de partout dont la seule ambition semble vouloir ressembler plus à une cagole qu’à autre chose. Quand je pense aux nombres croissant de cagole qui fait son apparition chaque moi…je me dis qu’on devrait faire une loi qui interdit tout cela. Pour préserver les petits enfants, les moins petits aussi d’ailleurs. Bref…je reportais mon attention sur la demoiselle à mes côtés. Les yeux toujours mi-clos, je portais le café à mes lèvres, essayant de faire abstraction du bruit environnant. Il y a des jours où je comprend les gens qui deviennent fou tout d’un coup et qui se rendent dans un lieu public armée.
« Oh oui ! C’est d’ailleurs la raison de ma présence ici…comme tu t’en doutais. Sauf que cette fois…je vais passer toute une journée avec toi ! Eh oui ! Il va falloir me supporter près de vingt-quatre heures. Tu crois y arriver ? »
J’affichais un grand sourire. Mon journal m’avait demander de suivre ce « supra méga trop canon mannequin » durant toute une journée afin d’écrire un article sur le rythme de vie des gens travaillant dans ce domaine. Quand on m’a apprit ça, j’ai hésité entre la joie et le désespoir. La joie car je vais être entouré de femme du matin jusqu’au soir, le désespoir car je vais devoir supporter leur blablateries toute la journée. Oh oui…je sens que l’aspirine va être utile ce jour-là.
« Je te suis…avec empressement ! Sortons de cet endroit de fous avant que je ne tue quelqu’un. »
Je me levais rapidement, comme soulagé. J’allais enfin pouvoir retourner au calme…enfin le calme dans New York est aussi rare que des chameaux se baladant dans la ville ! J’attendais que Kaeleigh se lève afin de partir. Nous marchâmes un moment dans les rues, chacun plongé dans ces pensées.
« C’est quoi cette semaine de folie qui t’attend ? Oh et…on va où là ? »
Je regardais Nate en souriant. On avait tout les deux bien réussis notre vie. Il était un journaliste très réputé, et moi une mannequin très enviée et connue. Nos rêves s'étaient réalisés, comme quoi rien n'est impossible, il faut juste avoir la volonté et la détermination. C'est vrai que c'était plutôt grâce à lui que j'avais été reconnu et je ne sais comment lui remercier. Sans lui, j'aurai été une égérie de Victoria's Secret banale, bien foutu, belle mais sans plus. Il me dit que oui, c'était pour une raison d'article qu'on avait prit rendez-vous sauf qu'il allait passer la journée avec moi. Son journal voulait qu'il me suive toute la journée pour savoir comment se dérouler une journée de mannequin. Evidemment, il avait décidé de me suivre. D'un côté j'étais vraiment contente, mais d'un autre, je me disais qu'il allait peut-être s'ennuyer entre toute les interviews, photoshoots etc .. Heureusement pour lui, ce n'était qu'une journée et pas une semaine.
« Te supporter ? Je pense que ce sera plus à toi de me supporter moi et les autres nénettes. » lui dis-je en rigolant.
Je voyais bien qu'il était un peu pensif. Il devait se demander comment ça allait se passer et s'il allait pouvoir supporter tout nos blablateries. Honnêtement, dans ce métier, nos blablateries sont fait pour nous décompresser, faudrait que je lui dise ça en fin de journée, après qu'il est pris un peu d'aspirine. Nous sortions du café, ne supportant plus l'énorme brouhaha, pour se retrouver dans l'air frais du matin. J'eus un petit frisson, avant de rajuster mon écharpe et mon bonnet.
« Alors là maintenant, on va aller rejoindre les autres à Victoria's Secret, et on va faire un photoshoot. Je n'en sais pas plus pour le moment, je pense que ce sera en lingerie fine. Et ma semaine est remplis d'interviews, photoshoots, défilés .. D'ailleurs j'en ai un ce soir, donc tu ne seras pas libre avant sauf si tu penses que ça ne sert à rien pour ton article évidemment. »
Je le regardais, un air moqueur sur le visage. Je vis son visage se décomposer rapidement avant de redevenir normal. Je ne pus m'empêcher un petit rire. Eh oui, une journée de mannequin est très chargé, une semaine est over-booker.
« Alors, tu crois que tu vas pouvoir y arriver ? »
L’air cinglant de la rue lui fouetta les joues dés qu’il eut mis le pied dehors. Nate rajusta son écharpe, boutonna son manteau et applatit les mèches de cheveux qu’un insidieux coup de vent avait déplacé. La porte du café se referma derrière eux dans un teintement de cloches et le brouhaha s’estompa brusquement. Le jeune homme poussa un petit soupir de soulagement. Voilà qui était mieux.
Les mains enfouies dans les larges poches de son trench coat, Nate écoutait son interlocutrice énoncer le programme de la journée. Comment faisait-elle pour tenir ? Il y a longtemps qu’il aurait abandonné, lui, avec tant de responsabilités. Comment réussissait-elle à supporter tous ces flashs crépitants braqués sur elle ? Nate mit cette question dans un coin de son esprit, bien décidé à la lui poser tout à l’heure.
Rien dans la liste ne lui semblât réjouissant, à l’exception de...
- En lingerie fine ? s’écria-t-il brusquement, relevant une des expressions de Kaeleigh. Nate se sentit vaguement rosir. Un rire bref lui échappa tandis qu’il s’imprégnait de l’idée. Rassure-toi, je ne risque pas de prendre la poudre d’escampette si c’est ce qu’on me propose… hum, disons que pour rien au monde je ne raterai un tel spectacle.
Il sourit et décocha à la jeune femme un de ces sourires ravageurs dont il avait le secret. D’un seul coup, il était plutôt pressé d’arriver à destination.
- Et le défilé, ce soir, de quel couturier est-il ? demanda-t-il sur un ton plus professionnel. Après tout, il faudrait bien qu’il le précise dans l’article. Même si la grande majorité de ses lecteurs se contenteraient des photos, il fallait qu’il rédige quelques lignes à côté. Nate s’était toujours évertué à rendre ses articles les plus honnêtes possibles. On pouvait dire toutes sortes de choses sur son compte mais qu’il était un mauvais journaliste, ça, non.
Il se tut un bref instant, avant de rajouter, espiègle :
- Et c’est avec joie que je serai ton cavalier, merci de la proposition.
HJ : ce n'est pas très long, mais je ferai mieux la prochaine fois promis (a)
Accueil 
