Une journée banale, dans le Queens.
Le réveil de la jolie Avalone sonne, un terrible « beep beep » agaçant. Ce genre de réveil, la jeune femme déteste. Depuis sa plus tendre enfance, Avalone n’a été réveillée par la sonnerie du réveil que trois fois dans sa vie. La première fois, c’était lors de sa rentrée au collège. Ce jour avait été dramatique, tout le monde s’était moqué de son sac rose qu’elle trouvait pourtant magnifique et qui avait été choisi par sa mère. Avalone déteste le rose depuis. La deuxième fois qu’elle fut réveillée par ce bip, ce fut le jour où on lui annonça la mort de son père. Ce jour avait été malheureux, certes, mais à la fois, cette mort annonçait sa venue à New-York, ville qu’elle aimait plus que tout et ne quitterait pour rien au monde. Et la troisième fois où cette sonnerie l’avait fait ouvrir ses yeux, la journée avait parue banale jusqu’au moment où on lui avait annoncé que son meilleur ami, dans le coma depuis bientôt dix ans, venait de reprendre conscience. Alors aujourd’hui, en ouvrant les yeux, la jolie Avalone ressentit comme un haut le cœur. Qu’allait-il lui arriver, aujourd’hui ? Elle n’était pas superstitieuse, d’habitude, mais là, elle avait comme un pressentiment. Elle savait ce que signifiait cette sonnerie. Un évènement, une nouvelle ou un désastre. Tous les autres jours de sa petite vie – hormis ces quatre là – elle avait ouvert les yeux simplement quelques minutes avant le réveil, ce qui lui permettait de sortir des bras de Morphée avec beaucoup plus de douceur.

Avalone s’était rendue à l’école, très stressée. Lorsqu’elle avait croisé Ondine, sa collègue, celle-ci avait tout de suite su que ça n’allait pas. Et Avalone avait simplement répondu : « Le réveil. ». Bien sûr, son amie avait immédiatement compris & elle avait tiré une tête d'enterrement. Avalone avait haussé les épaules avec un léger sourire puis elle était rentrée dans sa classe. Déjà quelques élèves chahutaient dans la classe, les parents d'élèves la saluant. Les élèves présents vinrent lui faire la bise, voire presque lui sauter dans les bras. Avalone aimait ces attentions, ces marques d'amour & de respect. Une fois tous les enfants arrivés, Avalone allait commencer son cours de mathématiques lorsqu'un petit garçon l'interrompit :

« Maîtresse, vous deviez pas ramasser les papiers pour la ballade de demain ? »
« La ballade ? ... Oh, la randonnée ! Zut, j'avais totalement oublié. J'espère que tout le monde à montré le mot à ses parents & qu'ils ont signé ? »

Sa journée s'annonçait nulle. Elle avait totalement oublié d'aller acheter des chaussures de marche et elle n'avait aucune envie d'y aller après sa journée de travail. Mais elle devrait bien y aller si elle voulait réussir à suivre la cadence de marche de ses élèves et réaliser -sans se plaindre- les cinq kilomètres prévus dans la journée. Alors suite à sa journée, bien qu'exténuée, elle prit le volant de sa voiture pour se rendre à Macy's. Il était déjà cinq heures de l'après midi mais elle savait que ce centre commercial contenait tellement de magasins différents qu'elle était sûre de trouver son bonheur. Avalone rentra dans le premier magasin de chaussures qu'elle trouva, voulant faire au plus vite. Car surtout, ce qu'elle voulait en ce moment, c'était passer une soirée tranquille. Avalone regarda un peu les chaussures, elle savait ce qu'il lui fallait, elle n'allait pas faire sa difficile. Puis son regard se posa sur... Elle ne connaissait pas son nom. Elle savait juste qu'il avait réussi à l'enchanter, lorsqu'elle l'avait vu faire un concert dans un bar. Elle ne pensait jamais le recroiser. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais. Entre deux boîtes de chaussures, Avalone observa le jeune homme, comme pour se convaincre que oui, c'était bien lui.