Petit à petit, Peter reprenait les habitudes qui étaient les siennes avant l'accident. Il essayait tant bien que mal de retrouver une vie normale, malgré les regards en travers et les chuchotements qui pavaient encore assez souvent ses passages. Même s'il ne se souvenait pas de tout, s'il n'avait toujours pas compris ce qui lui était arrivé exactement, il devait continuer et faire comme si de rien n'était. Reprendre les cours à l'université faisait partie de ce nouveau départ, et à vrai dire, c'est ce qui avait fait le plus de bien au jeune irlandais. La fac, il y avait tous ses repères, ses amis... Des choses qui n'avaient pas changées et qui lui permettaient de temps en temps de retrouver un peu de mémoire. Aujourd'hui, Peter avait passé la journée entière sur les bancs de l'université. Ce genre de journée aurait très bien pu agacer, voire même éreinter tout être normalement constitué mais Peter, au contraire, adorait ça. Il était un garçon très studieux, qui voulait se donner les moyens de réussir et de réaliser son rêve : devenir un spécialiste es-criminologie, comme dans toutes ces séries américaines que la télévision diffuse en soirée. Bien souvent, il s'imaginait au poste de Gibbs, en train de résoudre une sombre affaire de meurtre, et le seul fait de penser qu'il pouvait faire ça en vrai s'il se donnait un peu de mal le motivait à fond. Mais la fin de journée arrivait, et il était temps pour lui de quitter la fac, et de rentrer chez lui pour... travailler. Oui, décidément l'irlandais ne lâchait que très rarement ses cours, c'était comme ça. Et en ce moment, cette « addiction » lui servait aussi un peu de thérapie. Tant qu'il travaillait, il ne pensait à rien d'autre, et donc pas à sa propre histoire ni à son destin qui ne faisait que lui jouer des mauvais tours depuis quelques temps.

Son sac en bandoulière, les mains dans ses poches, Pete arpentait l'allée qui menait de l'amphithéâtre vers la sortie de l'université en compagnie de Coleen. Depuis leur rencontre un peu... bizarre quelques semaines plus tôt, les deux jeunes gens se voyaient régulièrement, peut-être même plus souvent qu'avant l'accident. Le jeune étudiant appréciait sa compagnie car, au-delà du fait qu'elle l'ait d'abord prit pour un fantôme, il pouvait lui parler normalement, sans avoir à remettre sur le tapis ce maudit accident de voiture toutes les cinq minutes. Avec elle, il pouvait parler de l'avant-accident, des cours (mais pas trop), de tout et de rien... Bien souvent, ils repartaient chez eux en même temps, et en profitaient donc pour discuter tout le long du trajet. Ils sortirent donc de l'enceinte de l'université et se dirigèrent comme à leur habitude à travers les rues de la ville. Ils marchaient en général cinq minutes ensemble, avant de prendre des chemins différents. Pete salua donc Coleen, et bifurqua à gauche alors qu'elle partait à droite pour rejoindre son appartement.

Quelques minutes plus tard, l'irlandais approchant de la rue où il habitait sortit son téléphone portable du fin fond de son sac. Trop tard. Le temps qu'il le retrouve, la messagerie s'était enclenchée. Il attendit quelques secondes, puis consulta son journal d'appels dans lequel il put constater que Coleen venait d'essayer de le joindre. Il fronça les sourcils, et tapota en vitesse sur son clavier pour la rappeler. Elle avait peut-être fait un erreur... En effet, il était assez rare que Coleen lui téléphone, et encore plus lorsqu'ils venaient à peine de se quitter...

La journée touchait enfin à sa fin et la seule hâte de Coleen était de pouvoir rentrer chez elle pour ne rien faire. On était lundi alors elle commanderait chinois, elle allumerait sa télévision mais comme toujours ne trouverait rien d’intéressant à regarder - elle ne se désespérait même plus du nombre de niaiseries qui y était diffusé, c’était habituel pour elle maintenant – alors à défaut d’avoir autre chose à faire, elle pousserait le volume au minimum et lirait un livre pour s’occuper. Ce programme qui pouvait ne pas paraître des plus attrayants comme ça ravissait Coleen après une journée comme celle-ci, autrement dit, une journée passée à étudier. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, elle n’avait jamais été des plus intéressés par les études mais elle avait l’impression que plus le temps passait, plus cela empirait. Pourtant, faute d’avoir autre chose à faire, elle continuait ses études même si celles-ci l’ennuyait au plus au point.

En attendant d’être chez elle, elle traversait l’allée menant à la sortie de l’université en compagnie de Peter. C’était devenu habituel entre eux, quasiment tous les soirs, ils marchaient ensemble jusqu’à ce que leurs routes se séparent. Quand elle y pensait, Coleen se disait que c’était quelque chose de plutôt étrange car quelques semaines plus tôt, elle n’aurait jamais cru cela possible. Et pour cause, elle était persuadée que Peter était mort. Comme la plupart des gens d’ailleurs. C’est pour cela qu’elle avait d’abord cru rencontré un fantôme quand elle l’avait rencontré par hasard dans un couloir de l’université. Enfin, à présent, elle s’était fait à l’idée qu’il était bien vivant et malgré toutes les questions qu’elle aurait pu avoir à lui poser à ce propos, elle évitait toujours ce sujet, par peur de le mettre mal à l’aise ou autre chose dans ce genre. Ce n’était pas une tâche aisée pour elle de réfréner sa curiosité mais elle devait avouer que jusque là, elle se débrouillait plutôt bien.

Ils avaient quittés la fac et se trouvait au croisement où leur chemin se séparait. Elle le salua et s’engagea dans la rue qui tournait à droite tandis qu’il prenait celle de gauche. Elle n’était plus très loin de chez elle à présent et accéléra le pas. Elle tourna encore à droite, son sac commençait à peser lourd sur son épaule et elle avait hâte de le poser. A gauche et elle était dans sa rue. Arrivée devant chez elle, elle ne mit que quelques secondes avant de voir que quelque chose clochait. En effet, la port de son appartement était ouverte malgré le fait qu’elle soit le seul à y vivre et donc, à en avoir la clé. Elle s’approcha un peu, tandis l’oreille mais n’entendit pas vraiment de bruit venant de l’intérieur. De toute façon, elle ne voulait pas entrer seule là-dedans. Elle sortit son téléphone de sa poche et composa le numéro de la première personne qui lui passait par l’esprit : il s’agissait de Peter. Malheureusement pour elle, elle tomba sur la messagerie et raccrocha, ne voulant pas laisser de message. Elle soupira, elle ne voyait pas quoi faire d’autres à présent. Elle pouvait toujours prévenir un voisin ou une voisine mais elle n’était pas certaine qu’ils lui soient d’un grand secours. Elle s’apprêtait à frapper à la porte voisine quand son téléphone sonna. Elle regarda de qui il s’agissait et décrocha. Sans attendre que son interlocuteur parle, elle prit la parole d’une seule traite. « Peter… Je suis arrivée devant chez moi et la porte était ouverte et je ne savais pas qui appeler. Ce n’est pas normal, je devrais peut-être entrer, j’ai essayé d’écouter à l’intérieur et je n’ai entendu aucun bruit mais j’ai peur. Et je ne sais pas quoi faire et je panique un peu je crois… »

Pete n'eut pas à attendre bien longtemps avant qu'elle ne décroche, et avant même qu'il n'ait pu prononcer le moindre mot, Coleen se lança dans une longue tirade. L'irlandais jugea sa voix pour le moins crispée, un brin paniquée même et il fronça les sourcils, comme pour mieux se concentrer sur ce qu'elle avait à lui dire. Dans un premier temps, il ne saisit pas exactement tout le sens de ses phrases, mais très vite les connexions se firent dans son esprit. Coleen se trouvait donc seule devant chez elle, et sa porte d'entrée avait été ouverte pendant son absence. Aussitôt, Peter pensa à un cambriolage et comprit pourquoi son amie l'avait appelé. Il s'arrêta net, et fit volte-face pour repartir dans l'autre sens au pas de course. Le téléphone toujours collé à l'oreille, il lança : « Ok, surtout ne bouge pas, j'arrive. N'essaye pas d'entrer seule d'accord ? Et euh... ne panique pas, je ne suis pas loin. » Au fur et à mesure qu'il avançait en fendant la foule sur le trottoir, Peter guettait un éventuel taxi qui passerait à proximité, mais la circulation était tellement encombrée qu'il opta pour la solution d'aller retrouver Coleen à pieds. Cette option s'avouerait très certainement plus rapide et plus efficace que celle du taxi embourbé dans les bouchons de fin de journée.

Quelques dizaines de minutes plus tard, Pete arrivait à hauteur de l'appartement de Coleen. Il était essoufflé au possible, et des gouttes de sueurs perlaient sur son front, mais il fut soulagé en apercevant la jeune fille, qui n'était finalement pas entrée chez elle. Il se précipita vers elle, l'air tout de même un peu affolé. « Coleen ? Ça va ? Qu'est-ce qui se passe, tu as vu quelque chose ? » Tout en écoutant sa réponse, Peter avança prudemment en direction de la porte ouverte. Il tendait l'oreille, mais les bruits de la rue l'empêchaient d'entendre quoi que ce soit à l'intérieur de l'appartement. Il s'assura que son amie était bien derrière lui, et lui adressa un petit sourire, comme pour la rassurer. « Je vais aller voir, reste ici en attendant surtout. »

Le jeune étudiant n'était pas spécialement rassuré, mais la seule optique d'aider Coleen lui donnait un peu de courage. De toute façon, ils n'allaient pas rester là sans rien faire, en attendant que les cambrioleurs partent avec la moitié de l'appartement dans leurs poches. Ils devaient agir au plus vite, et il était bien le seul capable de faire quelque chose. Ou plutôt, d'essayer de faire quelque chose. Par un moyen ou par un autre, il allait devoir les faire partir, les éloigner en faisant en sorte de ne pas se prendre un coup de couteau mal placé. Cette année, il lui était déjà arrivé pas mal de péripéties, et il n'avait pas spécialement envie de recommencer, ou de refaire un quelconque séjour dans cet hôpital où tout avait basculé pour lui. Pour cela, il devait être méfiant, et rapide à la fois. Un élément lui traversa alors l'esprit, et il s'arrêta pour ôter son sac en bandoulière ainsi que son blouson. Il posa sa besace par terre, au pied des quelques marches d'escaliers, et tendit son blouson à Coleen pour qu'elle le lui garde. Ce faisait, il lui adressa un clin d’œil dans l'espoir de voir un sourire, aussi mince soit-il, se dessiner sur ses lèvres.

Coleen se tut enfin. Elle espérait que Peter avait bien compris ce qu’elle venait de lui dire et qu’il allait lui apporter la solution miracle à son problème. Et c’est ce qu’il fit, enfin du point de vue de la jeune fille. « Ok, surtout ne bouge pas, j'arrive. N'essaye pas d'entrer seule d'accord ? Et euh... ne panique pas, je ne suis pas loin. » Qu’il se rassure, elle n’avait aucunement l’intention de bouger, elle n’était pas folle. En revanche, il était déjà trop tard pour lui dire de paniquer, elle n’en menait vraiment pas large même si elle aurait bien voulu prétendre le contraire.

Alors qu’elle attendait devant son appartement, une idée lui vint à l’esprit. Et si le ou les cambrioleurs étaient toujours là à l’intérieur et qu’il sortait maintenant, est-ce qu’ils allaient la tuer ? Elle s’éloigna un peu plus de la porte, elle n’y tenait pas vraiment, à la rigueur elle préférait qu’ils embarquent tous ce qu’il y avait dans son appartement et garder la vie sauve. Elle pouvait même les aider à tous déplacer s’ils y tenaient tellement !

Bientôt, Peter arriva. Enfin, bientôt, Coleen avait l’impression que plusieurs heures s’étaient écoulés depuis qu’elle avait appelé le jeune homme mais en réalité, l’attente n’avait pas du durer plus de dix minutes tout au plus. Lorsqu’il lui demanda si ça allait et si elle avait vu quelque chose, elle secoua d’abord la tête avant de répondre. « Ca va et non je n’ai rien vu. C’était comme ça quand je suis arrivée et je n’ai pas bougé comme tu m’as dis. » Elle le vit s’avancer vers la porte et fronça les sourcils inquiète : il ne comptait tout de même pas entrer ? Elle constata avec soulagement qu’il ne faisait qu’écouter comme elle l’avait elle-même fat auparavant. Soulagement qui fut, malheureusement, de courte durée. « Je vais aller voir, reste ici en attendant surtout. » Un air alarmé apparut sur le visage de la jeune femme. « Quoi ?! Mais… non ! Tu ne peux pas entrer, imagine si y’a quelqu’un dedans et qu’il… » Te fait du mal ou te tue, c’était la fin de ce que Coleen avait voulu dire mais qu’elle avait tue. Et puis, pourquoi l’avait-elle appelée si elle ne voulait pas qu’il rentre ? C’était stupide de sa part.

Elle n’ajouta rien d’autres, parce que c’était inutile. Peter avait déjà déposé son sac sur le sol et lui avait confié son blouson. Elle secoua la tête en le voyant se diriger vers la porte. Ce n’était pas lui qu’elle aurait du appeler, vraiment pas. S’il lui arrivait la moindre chose, ça serait de sa faute cette fois. Elle aurait mieux fait de faire comme toute personne un minimum saine d’esprit et appeler al police. C’était tellement évident qu’elle n’y avait pas pensé plus tôt. « Fais attention. » souffla-t-elle simplement au moment où le jeune homme s’engouffra dans l’appartement.

« Ca va et non je n’ai rien vu. C’était comme ça quand je suis arrivée et je n’ai pas bougé comme tu m’as dis. » Peter savait bien que Coleen n'était pas folle et qu'elle n'allait pas pénétrer seule dans l'appartement sans savoir ce qu'il se passait vraiment, mais simplement pour se rassurer, il lui avait demandé de ne pas bouger. Content qu'elle ait suivi son conseil, Pete lui adressa un joli sourire réconfortant. Mais le plus dur restait à faire ! Maintenant, c'était à lui d'agir, à lui d'entrer dans l'appartement et de se retrouvé confronter à... en réalité, il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il allait trouver là-dedans et cette incertitude le rendait un brin anxieux. Mais il n'y avait qu'une chose à faire pour mettre fin à ça : se jeter à l'eau. Peter se prépara alors à pénétrer dans l'habitation mais il fut stoppé par la voix inquiète de Coleen qui lui interdisait presque d'entrée. La manœuvre était risquée, certes, mais il ne pouvait pas laisser quelqu'un piller l'appartement de son amie sans bouger ! Il s'approcha alors d'elle et posa un main sur son épaule en la regardant dans les yeux. « T'inquiètes pas, ça va aller. Si ça se trouve, il n'y a personne ! » Pete n'était pas spécialement convaincu par ce qu'il avançait, mais il se devait de jouer les gros bras devant elle. Après tout, elle l'avait appelé lui, et personne d'autre, alors il avait une responsabilité à tenir, il ne devait pas faillir. C'est alors qu'il déposa son sac et son blouson auprès de Coleen, et qu'il s'engagea dans l'encadrement de la porte d'entrée. Derrière lui, il entendit la jeune femme lui demander d'être prudent, ce à quoi il répondit par un nouveau clin d’œil.

En entrant, prudemment, Peter fit un rapide tour d'horizon des objets qui se trouvaient à sa portée dans le couloir. Il lui fallait une arme, un moyen de se défendre d'une éventuelle rencontre fâcheuse qu'il pourrait faire pendant son excursion. Et le premier objet convenable qui traversa son champs de vision fut un parapluie. On avait déjà vu des armes de défense plus efficaces, mais dans des circonstances comme celles-là, Pete n'avait pas trouvé mieux. Il tira alors le parapluie en question, mais sans prendre assez de précautions. Sa malchance légendaire était visiblement aussi de la partie, et l'espère de grand vase dans lequel se tenait le parapluie tomba par terre avec fracas. « Merde ! » Le jeune homme n'avait put s'empêcher de jurer en chuchotant. Avec le bruit qu'il venait de faire, les éventuels cambrioleurs avaient du le repérer. Il regarda encore un peu autour de lui, sans vraiment savoir dans quelle direction il devait partir. Puis, dans la pièce qui se trouvait en face, il entendit du bruit, un grincement qui provenait probablement d'une porte ou d'une fenêtre qu'on venait d'ouvrir. Sans aucune hésitation, Peter se précipita vers la pièce en question, et entra en trombe dans ce qui se trouvait être le salon. Un courant d'air fit alors voleter ses cheveux. L'air entrait par la fenêtre ouverte juste devant lui. Tout autour de lui était sans dessus dessous, les étagères renversées, les tiroirs ouverts et vidés au sol... Peter avança rapidement vers la fenêtre, et ne put qu'apercevoir une forme sombre qui s'enfuyait à grandes enjambées. Il était arrivé trop tard, ou avait surprit le cambrioleur en faisant du bruit. Quoi qu'il en soit, il n'y avait plus personne ici. Le jeune homme soupira en regardant autour de lui. Il ne savait pas vraiment si être soulagé, ou déçu d'avoir laissé s'enfuir celui qui avait fait ça. Un peu abasourdi, Pete lâcha son parapluie au milieu du salon qui ressemblait à s'y méprendre à un champ de bataille. Il prit tout de même soin de refermer la fenêtre derrière lui, et s'appuya quelques instants contre le mur pour parcourir la pièce du regard, une fois de plus...

Peter était entré dans l’appartement. Coleen fixait avec appréhension la porte se demandant ce qui pouvait bien se passée à l’intérieur. Peut-être Peter était-il déjà mort à l’intérieur. « T'inquiètes pas, ça va aller. Si ça se trouve, il n'y a personne ! » C’était bien ce qu’il avait dit, mais la jeune femme n’en croyait pas un mot. Elle était bien consciente qu’il n’avait dit ça que pour la rassurer et peut-être pour se rassurer lui aussi un peu. Elle finit par se raisonner un peu, Peter ne pouvait pas être mort pour la simple raison que si ça avait été le cas, elle aurait au moins entendu un petit bruit. Et là, pas le moindre bruit, même petit ne parvenait jusqu’à ses oreilles. Elle décida de redoubler son attention à l’égard des sons qui pouvaient parvenir de l’intérieur de la pièce.

Elle commençait à se détendre un peu, en se disant que son ami avait peut-être raison, il n’y avait personne dans son appartement. Elle avait juste eu peur pour rien et elle se faisait des films. Il ne lui restait plus qu’à apprendre à fermer une porte correctement maintenant, comme ça elle s’éviterait des peurs inutiles comme là. Et puis, elle éviterait aussi de faire déplacer les gens pour rien. C’était une chance finalement qu’elle n’est pas eu la présence d’esprit d’appeler la police, ils l’auraient prises pour une folle. Néanmoins, le minuscule soulagement qu’elle avait pu ressentir fut de très courte durée. En effet, elle entendit bientôt un énorme bruit de fracas et il n’en fallut pas plus pour qu’elle recommence à imaginer le pire. *Ils se battent. Oh mon dieu, il va se prendre un coup de couteau. * Elle entendit vaguement Peter s’exclamer et regarda la porte l’air hésitante. Il avait sûrement besoin de son aide, ce n’était pas parce que son prénom était Peter qu’il était pourtant un super-héros à l’image de Peter Parker. Certes, il lui avait dit de ne pas bouger un peu plus tôt mais ça ne devait plus tenir maintenant.

Au bout de plusieurs longues minutes, elle finit par se décider à franchir la porte d‘entrée. Elle marcha sur ce qui devait être des débris de verre qu’elle identifia bien vite comme étant son vase, celui qui contenait son parapluie habituellement. Le dit parapluie n’était pas là mais Coleen ne pouvait que trop imaginer où il se trouvait à présent. Elle n’entendait plus de bruit mais la pensée lui vint qu’elle ferait peut-être mieux de prendre quelque chose dans les mains pour se défendre au cas où. Le seul objet à disposition était un grand porte-manteau, Coleen abandonna donc l’idée. Ce serait plus un handicap qu’autre chose. Elle ne savait pas vraiment où se rendre, la porte en face d’elle était ouverte, elle partit donc dans cette direction. Le spectacle qu’elle eut alors sous ses yeux lui déplut aussitôt. Certes, Peter était bien vivant et appuyé contre le mur mais c’est à peine si elle remarqua cela. Son attention était trop occupée par le désordre régnant dans la pièce. Son salon semblait avoir été retourné en fond et en comble. C’était ridicule, elle n’avait rien de précieux ici, enfin de précieux pour elle si, mais rien qui ne puisse avoir de valeur pour un cambrioleur. Elle savait qu’elle aurait du se réjouir qu’il n’y ait que des dégâts matériels et que rien de tous ce qu’elle avait bien pu imaginer ne se soit produit, mais elle n’y arrivait pas. Elle s’avança au centre de la pièce, lentement et attrapa un livre qui avait été balancé sur le sol. « Oh mon dieu… » C’était tout ce qu’elle était en mesure de dire à cet instant précis.

Alors voilà, Coleen l'avait appelé à l'aide parce qu'elle comptait sur lui, parce qu'elle devait probablement penser qu'il saurait la sortir de là et faire que tout rentre dans l'ordre. Et au lieu de ça, il était arrivé trop tard, avait cassé un vase et par conséquent fait fuir le cambrioleur qui avait prit le temps de tout détruire. Maintenant, le salon ressemblait point par point à une décharge publique, et Peter ne savait même pas qui était le responsable. Et bien sûr, il était inutile de chercher à le rattraper. Quand l'étudiant était arrivé à la fenêtre, le fuyard était déjà loin, à l'angle de la rue. La seule chose qu'il avait pu entrevoir de lui, c'était son blouson noir, et un semblant de cagoule sur sa tête. En bref, Peter ne servait à rien.

Le jeune homme était donc immobile, appuyé contre le mur, comme pétrifié devant le triste spectacle qui s'offrait à lui. Il se sentait à la fois inutile et honteux. Tous les espoirs que Coleen avait éventuellement mis en lui avaient été anéanti en dix minutes à peine. Sa maladresse lui avait une fois de plus joué des tours. Si seulement ce maudit vase n'était pas tombé lorsqu'il avait attrapé le parapluie. Si seulement il avait été assez courageux pour s'avancer sans avoir besoin d'une quelconque protection ! Décidément, Peter était un bien piètre sauveur. Déçu de ne pas avoir été à la hauteur et dépité, il en oublia même d'aller prévenir son amie qui attendait toujours dehors. Lorsqu'il la vit entrer dans la pièce, il sursauta. Le regard de Coleen se posa tout autour d'elle, et il put lire dans ses yeux la surprise, mais aussi l'horreur de retrouver toutes ses affaires éparpillées de la sorte. Elle attrapa doucement un des livres qui jonchaient le sol, et souffla un timide : « Oh mon Dieu... » Pete s'approcha alors d'elle, lentement, en grimaçant légèrement. Comme pour se justifier, il bégaya quelques excuses, et posa une nouvelle fois sa main sur l'épaule de son amie. « Je n'ai pas eu le temps de le voir, il... il est sorti par la fenêtre avant que j'arrive jusqu'ici. » Son ton traduisait très bien son malaise, et même en cherchant bien, il ne trouvait pas vraiment les mots pour réconforter Coleen comme il aurait du le faire. Décidément, aujourd'hui, Peter était incapable de faire quoi que ce soit. Il n'avait pas su éviter le cambriolage, et maintenant il ne savait pas comment rassurer son amie. « Euh... tu avais des objets de valeur ici ? Il vaudrait peut-être mieux appeler la police non ? »

A vrai dire, c'était la toute première fois que Peter était confronté à un cambriolage, et il ne connaissait pas spécialement la marche à suivre. Sa main toujours posée sur l'épaule de Coleen, le jeune homme caressait amicalement son amie du bout du pouce. Quoi qu'il en soit, il était là. Là pour elle, même s'il ne lui servait strictement à rien. De toute façon, le cambrioleur ne risquait certainement pas de revenir de si tôt puisqu'il savait désormais que l'appartement était occupé. Peter se passait et se repassait encore la scène de son intrusion dans le salon en tête, et il se consternait un peu plus à chaque fois. Un parapluie... Non mais quelle idée ? Soudain, Pete se mordit la lèvre, et posa son regard sur Coleen avec un air mal à l'aise. « Oh, et... désolé pour ton vase, je... tu n'avais pas besoin de ça en plus... »

Coleen ne cessa de contempler le décor qui l’entourait que lorsqu’elle entendit Peter bégayer ce qui ressemblait à des excuses lui rappelant ainsi, sa présence dans la pièce. Elle le vit posé sa main sur son épaule mais cela n’eut aucun effet, elle ne se sentit pas réconforter ou autre chose dans ce genre là. « Je n'ai pas eu le temps de le voir, il... il est sorti par la fenêtre avant que j'arrive jusqu'ici. » De toute façon, il n’aurait rien pu faire, il ne fallait pas qu’il se sente responsable, il n’y était pour rien. C’était ce à quoi pensa Coleen mais elle ne fut pas capable de lui dire, encore trop choquée. Elle posa le livre qu’elle tenait dans la main sur la table basse qui semblait être le seul meuble à ne pas avoir été touché parce qu’il était vide de tous objets au moment où elle avait quitté l’appartement le matin même. Et puis, machinalement, elle reproduisit la même chose avec les objets qu’elle trouvait sur son chemin. Un des tiroirs vidés sur le sol était celui qui contenait ces photos, elle devait les ranger dans un album depuis longtemps mais n’en avait pas trouvé le temps. Elle les regroupa rapidement et songea que tous ces sourires étaient bien ironiques dans une situation pareil, mais c’était comme ça. « Euh... tu avais des objets de valeur ici ? Il vaudrait peut-être mieux appeler la police non ? » Encore une fois, la voix de Peter sembla la rappeler à la réalité. La police… Evidemment qu’il fallait l’appeler. Ca aurait même du être la première chose à faire mais elle avait été trop stupide pour y penser. Elle secoua la tête afin de répondre à la première question de son ami et attrapa son téléphone, ce serait une bonne chose de faite au moins.

Après avoir lâché son téléphone, Coleen ne bougea plus. S’agiter dans un tel cafouillis ne servait vraiment à rien et puis d’ici que la police arrive, il valait mieux qu’elle s’obstine. D’ailleurs, quand elle y repensait, elle trouvait sa réaction ridicule, il valait mieux qu’elle s’en tienne à son nouveau mot d’ordre : rester près de Peter. La présence du jeune homme était rassurante, elle se sentait moins seule et moins démunie face à ce qui venait de se passer. « Oh, et... désolé pour ton vase, je... tu n'avais pas besoin de ça en plus... » Un vague sourire se dessina sur le visage de la jeune fille. Elle trouvait la manière de Peter de s’inquiéter du vase qu’il avait cassé vraiment drôle. D’ailleurs, s’il ne l’avait pas dis, elle n’aurait même pas su qu’il en était responsable. « Ce n’est qu’un vase… Horrible de surcroît, pourquoi crois-tu qu’il était dans l’entrée ? » Et puis son regard se fixa à nouveau devant elle et elle fit une petite grimace ironique. « Enfin j’aurais pu le ranger ici que le résultat aurait été le même… Le principal c’est que tu n’ai rien. » Oui c’était vraiment le principal. Elle s’en serait tellement voulu s’il lui était arrivé quelque chose. Et pas seulement, cela aurait dépassé le simple stade de la culpabilité, elle aurait été très triste aussi et probablement malheureuse. Elle préférait ne pas penser à tous ça. Une autre idée lui vint alors à l’esprit, une idée à laquelle elle aurait préféré ne pas penser non plus. Elle lança un regard alarmé à son ami et lui demanda inquiète. « Et s’il revient ?... »

Coleen s'exécuta donc et appela la police comme Peter le lui avait suggéré. De son point de vue, ils ne parviendraient pas à découvrir qui avait fait ça, et ils seraient simplement là pour constater les dégâts. Et puis de toute façon, ces gens-là devaient être totalement blasés face aux cambriolages puisque la ville de New-York en subissait plusieurs dizaines chaque jour. Mias cette fois tout paraissait différent et bien plus grave puisqu'on s'en prenait à Coleen. Enfin, ça n'aurait certainement aucune importance aux yeux des policiers... La seule chose à faire désormais était de les attendre sagement, et d'observer leur incapacité à régler le problème. Malgré la situation Peter réussit à arracher un léger sourire à son amie, ce qui lui procura une sorte de sentiment de fierté. C'est en s'excusant d'avoir cassé le vase de l'entrée qu'il réalisa cette « prouesse ». « Ce n’est qu’un vase… Horrible de surcroît, pourquoi crois-tu qu’il était dans l’entrée ? » En entendant ça, le jeune homme laissa échapper un petit rire. En effet, maintenant qu'il y repensait, ce vase était vraiment hideux. Sa boulette était donc moins regrettable que ce qu'il pensait, et ça le soulageait, en quelque sorte. Coleen lui assura que le plus important pour elle était qu'il soit sain et sauf, mais Pete n'était pas vraiment de cet avis. Par conséquent, il fit une petite grimace et ajouta : « Moui, enfin, j'aurai préféré arriver à temps... ».

Son regard ne quittait plus Coleen. Elle ne cessait de regarder autour d'elle, en ramassant quelques objets par-ci par-là, comme si ça avait pu changer quelque chose... Pete pouvait lire la détresse dans ses yeux, et à mesure qu'il la regardait, sa colère contre celui qu'il avait laissé échapper grandissait. Dire qu'à quelques secondes près, il l'aurait eut ! Savoir ce qu'il aurait fait dans ce cas-là était une autre histoire, mais au moins il aurait pu l'identifier, et lui faire payer ce qu'il faisait actuellement subir à Coleen. Oui, malgré sa maladresse et son manque de chance, Peter avait une âme de preux chevalier, toujours au service de ceux qu'il appréciait. Et Coleen faisait partie de ceux-là. Encore plus depuis l'accident de voiture qui avait coûter quelques dommages au jeune irlandais. A son retour à l'université, Coleen avait été la première à l'accueillir à peu près normalement, et à le soutenir à sa façon dans l'épreuve que constituait son retour à la « vie normale ». C'est d'ailleurs depuis cet événement-là qu'ils s'étaient considérablement rapprochés, et qu'une vraie amitié remplaçait peu à peu leur simple relation « scolaire ».

Tout à coup, et éclair de peur traversa les yeux de la jeune femme. « Et s’il revient ?... » Effectivement, Pete ne s'était même pas posé la question, mais que fallait-il faire dans ce cas-là ? L'étudiant chercha une réponse dans son esprit pendant quelques instants, puis lui répondit d'une voix qu'il voulait rassurante. « Il ne reviendra pas, il sait qu'on est là maintenant... » Légitimement, Coleen ne semblait pas vraiment satisfaite par cette réponse, et le jeune homme ajouta : « Enfin, je vais rester avec toi jusqu'à ce que la police arrive... Si tu veux... »

« Moui, enfin, j'aurai préféré arriver à temps... » Coleen retint un soupir en voyant la grimace que joignit Peter à ces paroles. Elle aurait aimé réussir à lui faire comprendre que ce n’était rien et qu’il n’aurait peut-être pas fait le poids face au cambrioleur mais ça avait l’air d’être perdue d’avance. Elle se contenta donc de hausser simplement les épaules. C’était sa manière à elle de clore le sujet.

Il s’avérait que la police n’était pas bien pressée d’arriver. C’était fort compréhensible, il n’allait pas prendre la peine de se déplacer pour un simple cambriolage alors qu’il y en avait des tas d’autres un peu partout. Encore, la jeune fille aurait été l’enfant d’un homme important et riche, ça aurait pu se négocier mais là, pour une simple petite étudiante en psychologie, il ne fallait pas trop leur en demander. Du reste, Coleen était persuadée depuis bien longtemps qu’ils étaient totalement inefficaces que ce soir dans n’importe quel domaine. Elle se souvint à ce moment-là que Peter faisait des études en criminologie et se jura de ne rien lui dire à propos de son point de vu là-dessus. De toute manière, s’il y avait quelqu’un qui pouvait lui prouver un jour qu’elle avait tord, ce serait sans aucun doute Peter.

Ce qu’elle venait de dire avait vraiment emplit la jeune femme d’angoisse. Elle s’imaginait ce soir-là, dormant dans sa chambre et entendant tout d’un coup les lattes du parquet du salon craquer – oui parce que son appartement n’était pas tout jeune. Il y avait de fortes probabilités pour qu’elle puisse être incapable de se défendre. Elle secoua la tête, il n’y avait aucune raison valable pour que le cambrioleur ne revienne ici. A moins que… Coleen regarda le salon et se demanda un instant si c’était la seule pièce dans cet état là. Si ce n’était pas le cas, elle pouvait dormir presque tranquille en revanche si c’était le cas. Elle ressentit le besoin pressant d’aller voir l’intérieur des autres pièces mais Peter prit la parole avant qu’elle n’ait eu le temps d’amorcer le moindre mouvement. « Il ne reviendra pas, il sait qu'on est là maintenant... » Coleen garda une expression sceptique. C’était évidemment qu’il allait chercher à la rassurer mais elle n’était pas le moins du monde convaincue par ce qu’il venait de dire. Enfin si, elle était convaincue qu’il ne reviendrait pas là maintenant mais ce ne serait sûrement pas le cas pour ce soir ou plus tard. Elle s’apprêtait à lui expliquer son raisonnement quand Peter lui proposa d’attendre la police avec elle. Elle sourit, il était vraiment gentil, ce n’était pas la peine de le contredire dans l’immédiat. Elle accepta donc qu’il reste avec elle.

Elle jeta un dernier coup d’œil autour d’elle et se tourna vers lui. « Je vais… voir le reste. » Elle n’attendit pas s’il lui répondait et ne regarda pas non plus s’il la suivait. Elle emprunta la porte à gauche qui donnait sur la cuisine. La pièce semblait intacte mais la cuisine n’était sûrement pas la pièce privilégiée des voleurs. Elle retraversa donc le salon pour aller à droite, là où se trouvait sa chambre. Comme le salon, l’endroit semblait avoir été dévasté par une tempête. Même les photos au mur semblaient avoir été déplacées. Quelqu’un avait du être dessus de ne pas trouver de coffre-fort caché. En quittant sa chambre, elle fit une grimace au jeune homme histoire de lui faire comprendre le spectacle qu’elle avait pu trouver dans la pièce. C’est à peu près à ce moment-là que la police arriva.

Malgré sa proposition de rester avec elle en attendant la police, Peter sentit que son amie n'était pas encore totalement rassurée. Certes, elle avait esquissé un sourire, mais le jeune homme savait bien qu'il cachait un tout autre état d'esprit. En même temps, c'était compréhensible. Peter ne pouvait tout simplement pas affirmer que le cambrioleur ne reviendrait pas puisqu'il ne connaissait rien de lui : ni son identité, ni son véritable but, ni même ce qui l'avait poussé en entrer dans l'appartement de Coleen et pas un autre. Il n'avait peut-être pas choisi sa victime au hasard ! Si ça se trouve, il l'avait épiée depuis des jours, avait remarqué qu'elle était seule et pas spécialement costaude, et avait choisi en conséquence de jeter son dévolu sur elle. Dans ce cas, il ne lui resterait plus qu'à attendre que Pete s'en aille pour revenir à la charge. Et si Coleen était seule, qui sait ce qui pourrait lui arriver ? Et si cet homme revenait pour lui faire du mal ? Peter se sentit tout à coup ridicule et irresponsable : mais où avait-il la tête ? Il ne pouvait absolument pas la laisser seule et risquer qu'il lui arrive quelque chose pendant que lui dormait tranquillement dans son lit douillet.

Alors que tout un tas d'idées et de propositions affluaient dans son esprit, Coleen arpentait le reste de son appartement histoire de vérifier quels endroits avaient été visités par le cambrioleur. Aux vues de l'expression qu'elle afficha en sortant de sa chambre, Pete comprit que le salon n'avait pas été la seule victime de l'ouragan qui avait traversé l'appartement. Il lui répondit à son tour par une grimace, sans vraiment savoir ce qu'il devait dire ou faire d'autre. Puis il se remit à réfléchir activement pour trouver une solution. Le jeune étudiant ne pouvait nécessairement pas abandonner son amie comme ça, et il lui proposa donc une des premières idées qui avait traversé son esprit lorsqu'elle l'avait regardé avec un air désespéré et inquiet. « Écoute, si tu ne veux pas rester seule ce soir, tu peux venir dormir chez moi. Ou... ou je peux rester ici avec toi, enfin... comme tu veux. » Bien sûr, le jeune homme ne voulait pas s'imposer, ni l'obliger à accepter ses propositions, mais il voulait simplement se rendre utile et lui permettre de passer une nuit plus ou moins sereine.

Quelques minutes plus tard, on frappa à la porte. La police était finalement parvenue jusqu'à l'appartement, et ses hommes pourraient constater les dégâts sans pour autant apporter une quelconque solution avec eux. Peter se permit d'aller ouvrir la porte, par simple mesure de sécurité, et laissa entrer les deux policiers en leur désignant Coleen comme étant la propriétaire des lieux. Restant un peu en retrait, il attendit que les deux hommes aient terminé leur discussion avec son amie, et commencent leur inspection du salon pour s'approcher d'elle. Il venait d'avoir une nouvelle idée qui, il en était presque certain, plairait à Coleen et lui remonterait un tant soit peu le moral. Soucieux de lui éviter le moindre tracas supplémentaire, il formula alors sa nouvelle proposition : « Coleen, pendant qu'ils sont là avec toi, je vais sortir, je vais aller acheter de quoi manger. Et j'emmènerai tout ici comme ça tu ne seras pas seule. » En terminant sa phrase, et plutôt instinctivement, il déposa un doux baiser sur le front de Coleen, et l'accompagna d'un grand sourire. Tout se passerait bien, il en était certain. Et d'ailleurs, il y veillerait personnellement, à la manière d'un garde du corps ou d'un preux chevalier au service de son amie.

« Écoute, si tu ne veux pas rester seule ce soir, tu peux venir dormir chez moi. Ou... ou je peux rester ici avec toi, enfin... comme tu veux. » D’abord, Peter avait répondu à la grimace qu’avait faite Coleen en sortant de sa chambre en faisant la même chose qu’elle. La jeune femme n’en attendait pas plus, il n’y avait rien à dire là-dessus de toute manière. Il avait alors repris la parole un tout petit peu après pour lui dire ça. La demoiselle leva les yeux vers lui essayant de voir s’il était sérieux. Pas qu’elle en doute un instant, mais il en avait beaucoup pour elle ce soir et elle aurait tout à fait compris que sa seule hâte soit de partir et d’être un peu tranquille. Sauf que Peter n’était définitivement pas comme ça, c’était un peu un genre… d’alien à sa manière parce que les gens vraiment gentils ne couraient pas les rues. Elle faillit refuser l’espace d’un instant, pour le laisser un peu tranquille, mais la perspective de rester ici toute seule ce soir l’en empêcha. Elle ne savait pas ce qui pouvait arriver s’il partait et ses peurs de tout à l’heure étaient toujours bien présentes. « Je… oui je veux bien. Dormir chez toi parce que je ne veux pas rester ici. » Et d’ailleurs, maintenant qu’elle avait dis ça, sa seule hâte était de fuir d’ici au plus vite.

C’est Peter qui alla ouvrir la porte quand les policiers frappèrent. Bientôt, ils furent à la hauteur de la jeune fille et commencèrent à lui poser des questions. Elle s’efforça de les renseigner au mieux même si elle savait d’avance que cela ne servirait à rien. Du reste, elle ne savait pas grand chose pour ne pas dire rien du tout. Il ne fallut pas beaucoup de temps aux deux policiers pour s’en rendre compte et ils partirent faire le tour de l’appartement pour voir l’état des lieux.

Quand ils se furent éloignés, Peter se rapprocha d’elle et reprit la parole. « Coleen, pendant qu'ils sont là avec toi, je vais sortir, je vais aller acheter de quoi manger. Et j'emmènerai tout ici comme ça tu ne seras pas seule » Il suivit sa phrase d’un baiser sur le front de la jeune femme qui eut pour effet de faire disparaître toutes les failles qu’elle aurait pu trouver sa proposition. Certes, elle n’était pas sûre d’avoir faim et l’idée de le voir s’éloigner ne serait-ce que pour aller chercher à manger lui déplaisait mais ce n’était pas grand-chose. Sa seule réponse fut donc un hochement de tête qui fut suivit d’un petit sourire. Bizarrement, celui-ci n’était très pas trop forcé. Alors qu’il s’éloignait vers la porte, elle lâcha tout de même quelques mots. « Reviens vite. »

Les policiers qui avaient finis leur tour d’inspection revinrent vers elle et se remirent à lui poser des questions. Cette fois, ces dernières consistaient plutôt à savoir les objets dont elle aurait pu remarquer l’absence. La jeune femme fut surprise d’être incapable de dire grand-chose à ce sujet là aussi, elle avait été tellement choquée par la découverte des lieux qu’elle en avait oublié de penser au plus importants. Elle répondit donc qu’elle ne savait pas, mais qu’elle n’avait pas beaucoup d’objets de valeurs ici pour ne pas dire pas du tout. Son ordinateur était dans le sac qu’elle avait amené avec elle à la fac et sa télé était un tellement vieux modèle qu’elle trônait toujours à sa place, au beau milieu du salon. Après ces quelques déclarations, les policiers s’apprêtèrent à prendre congé. Coleen jeta un regard inquiet vers la porte, Peter n’était pas encore revenu et elle n’avait pas vraiment envie de rester seule ne serait-ce que pour quelques minutes. Comme elle se voyait mal, demander aux deux hommes de rester là jusqu’au retour de son ami, elle leur demanda à la place si ils allaient bientôt retrouver le cambrioleur. Elle savait pertinemment que la réponse était non, eux aussi, mais elle savait aussi qu’ils allaient chercher un réponse potable à sa question et que cela pourrait leur prendre bien du temps.

« Je… oui je veux bien. Dormir chez toi parce que je ne veux pas rester ici. » Son raisonnement était compréhensible. Coleen voulait se tenir loin de tout ça, et de l'éventualité d'un retour du cambrioleur, au moins pour cette nuit. Peter acquiesça d'un simple signe de la tête avant que la sonnette ne retentisse dans tout l'appartement. Il s'empressa d'aller ouvrir, puis après quelques secondes de discussions avec les policiers, il les laissa avec Coleen. Lui précisant qu'il partait acheter quelque chose à manger, il embrassa son amie sur le front, et répondit par un clin d’œil lorsqu'elle lui demanda de revenir vite. Pete s'engouffra alors dans la rue encore grouillante de monde à cette heure-ci. Il devait trouver de quoi manger, ou plutôt de quoi cuisiner. En effet, le jeune étudiant faisait preuve d'une certaine capacité à cuisiner quelques plats à tomber, et selon lui Coleen avait bien besoin de ça ce soir. Il avait tout un tas de spécialité, et ne savait pas trop laquelle choisir. En pénétrant dans l'épicerie la plus proche, il commença donc par errer à travers les rayons, à la recherche d'une idée qui pourrait plaire à la jeune femme, et qui ne soit pas trop compliquée à entreprendre dans une cuisine qui n'était pas la sienne. C'est alors qu'il passa devant un étal de pâtes. Il s'y arrêta quelques instants puis grimaça, trouant son idée bien trop simple et banale. Puis, en y réfléchissant un peu mieux, il considéra que Coleen ne devait pas avoir énormément faim après les péripéties qu'elle venait de vivre. Et dans ces cas-là, les plats les plus basiques étaient souvent les bienvenus. Par conséquent, il attrapa un paquet de pâtes, et fonça en direction du rayon frais. Il le parcouru du regard pendant quelques instants, puis se saisit d'un pot de crème, et d'une boîte de lardons. Après avoir fait quelques pas vers les caisses, Peter rebroussa chemin, et ajouta un sachet de fromage rappé dans son panier.

Quelques minutes plus tard, le jeune irlandais ressortait de l'épicerie, son butin en main, et reprenait la direction de l'appartement de Coleen, en espérant ne pas avoir été trop long. Il imaginait les policiers en train d'inspecter les lieux, et Coleen les surveillant de loin. Il essayait aussi de deviner ce qu'ils diraient, mais été malheureusement à peu près sûr qu'ils n'auraient pas grand chose à lui apprendre. Les faire venir était peine perdue, mais c'était toujours rassurant dans ces cas-là. En entrant dans l'appartement par la porte entrouverte, il trouva les deux hommes sur le point de sortir, et Coleen qui semblait leur poser des questions. Avec une petite grimace qui signifiait qu'il s'excusait, Peter passa entre eux avec son sac à la main, et s'éloigna du petit groupe. Il attendit sagement que leur discussion prenne fin, et adressa un sourire à son amie qui revenait vers lui. « Alors ? Ils ont dit quoi ? Je n'ai pas été trop long ?» Peter connaissait d'ores et déjà la réponse, voire même les deux réponses qui suivraient, mais il avait posé ses questions machinalement. Acquiesçant de la tête en fonction de ce que Coleen lui disait, le jeune homme pensait en même temps à une autre option pour la soirée. Une option qui ne plairait certainement que très peu à son amie, mais qui lui apparaissait de plus en plus comme la plus sage. Au bout d'un moment, il se râcla la gorge, et entama sa proposition : « Euh.. Tu sais, je me disais... Il vaut peut-être mieux qu'on reste ici cette nuit. Je sais que tu as envie de partir mais... je crois que c'est plus prudent de ne pas laisser l'appartement inoccupé. Et puis, je serai là, tout ira bien.»

Les deux policiers en face d’elle semblait s’embrouiller dans des explications incompréhensibles dont ce qu’elle devait en retenir se résumait en deux phrases tout au plus : ils feraient de leur mieux pour trouver qui était à l’origine de cela mais ils disposaient pour le moment de peu d’élément. Autre chose qu’ils avaient cru bon de garder sous silence mais que Coleen devinait aisément, c’était le fait qu’ils avaient des affaires bien plus importantes à traiter que celle-ci. Des tas de gens se faisait assassinés tous les jours, vous ne le saviez pas ? Enfin, Coleen avait au moins atteint son but avec sa question, si bien que lorsque Peter arriva, les deux hommes n’avaient pas encore fini de parler. On ne pouvait pas dire que jusqu’ici Coleen ait été très attentive à ce qu’il disait le pue d’attention qu’elle leur avait accordé jusque là disparut aussitôt sitôt qu’elle aperçut son ami. Sa seule hâte à présent était que les deux autres s’en aillent ce qu’ils finirent par faire à son plus grand soulagement.

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu’elle s’avançait vers lui. « Alors ? Ils ont dit quoi ? Je n'ai pas été trop long ? » Elle secoua la tête, si elle voulait lui répéter tout le contenu des dires des policiers, elle en aurait pour des heures. Or, elle avait besoin de ses heures là pour ranger son appartement. Elle décida donc de lui répéter les faits en version rapide. « En gros euh, ils ne vont rien faire. Mais ça n’a rien d’étonnant. » Elle prit un air sérieux avant de reprendre. « Et pour ce qui est de ta deuxième question, si tu as été trop long. J’ai du leur posé une question bidon pour les retenir. » Et quelle question ! Enfin quand elle y repensait, la tête qu’ils avaient fait et les réflexions que sa question avait du suscité chez deux pareilles brutes sans cervelle en valait la peine. « Mais comme c’était assez amusant de les voir essayer de faire fonctionner leur demi neurone et comme tu es merveilleux, je te pardonne. »

Elle s’apprêtait à lui sourire à nouveau malheureusement celui-ci reprit la parole avec une nouvelle proposition. Décidément, il en avait des tas ce soir mais celle-ci, contrairement aux autres n’était pas du tout du goût de la jeune femme. Et visiblement, il le savait déjà vu comme il se racla la gorge avant d’énoncer ces dernières paroles. Sitôt qu’il eut fini sa phrase, une lueur paniquée apparut dans les yeux de Coleen. Elle pouvait faire tous les efforts du monde, cette fois, même le dernier argument comme quoi tout irait bien parce qu’il était là ne suffisait pas à la rassurer. C’était tellement ridicule en plus comme argument ! Si elle avait affaire à un psychopathe, ou quelque chose d’autres dans ce genre-là, ce n’était sûrement pas la présence de Peter qui y changerait quelque chose. Il pourrait se faire tuer ou quelque chose comme ça. Elle préférait largement laisser l’appartement inoccupé et sujet à être de nouveau visiter plutôt que de moindre le moindre risque à ce sujet. Néanmoins, lorsqu’elle lui répondit, ce ne fut pas pour s’opposer fermement à ça. « Je… tu es sûr que c’est une bonne idée ? » Evidemment qu’il en était sûr, sa question était stupide. Elle réfléchit plusieurs minutes et finit par déclarer. « Dans ce cas, il faut ranger un peu… » Son regard se balada autour d’elle et elle fit une petite grimace. « Je vais m’en occuper. » Puis elle se sentit quand même obligé de préciser. « Je me réserve encore le droit de changer d’avis hein et de ne pas rester ici. Et puis, si tu ne veux pas de moi, je pourrais toujours prendre une chambre d’hôtel. »

Comme il aurait pu le prévoir, les policiers n'avaient rien pu faire pour Coleen, et elle se moqua copieusement d'eux dès qu'il lui posa la question. Elle en profita aussi pour lui signaler qu'il avait été trop long, mais aussi tellement merveilleux qu'elle le pardonnait sans mal. Pete se contenta de sourire, et de lever timidement les yeux au ciel, sans pour autant la contredire. Le plus important était désormais d'aborder la question qu'il s'était posée pendant qu'il faisait les courses. En effet, le fait de laisser l'appartement sans surveillance toute la nuit n'était pas, de son point de vue, la solution la plus sûre. Même s'il ne savait absolument pas comment réagir en cas de récidive du cambrioleur pendant la nuit, il restait persuadé de devoir passer la nuit ici. Le simple fait d'être là pouvait être un argument décourageant pour le cambrioleur, aussi ridicule soit-il. Bien sûr, au moment même où Peter aborda le sujet, il vit Coleen se décomposer devant lui. Elle n'était visiblement pas particulièrement emballée par la proposition du jeune homme, et il la comprenait tout à fait. La nuit allait certainement être longue, et le sommeil léger, mais il fallait bien ça. Comme souvent, mieux valait prévenir que guérir. Et puis, Peter pensait sincèrement que si Coleen commençait à fuir son appartement, elle aurait beaucoup de mal à y revenir un jour sans être terrorisée. Même si les premiers temps seraient pénibles, il valait mieux pour elle qu'elle ne déserte pas les lieux.

Bizarrement, et malgré son scepticisme du début, Coleen sembla se résigner. Elle se mit alors en tête de tout ranger. Plutôt satisfait, mais surtout surpris de ce soudain revirement de situation, Pete se contenta d'acquiescer. En effet, cette tâche n'allait pas être simple, et il valait mieux s'y mettre tout de suite, histoire d'effacer ces mauvais souvenirs au plus vite. Mais, alors qu'elle allait commencer sa session rangement, elle s'arrêta et ajouta la phrase que Peter attendait depuis le début. Elle se réservait donc le droit de quitter le navire à tout moment, et envisageait même d'aller dormir dans un hôtel pour ne pas rester dans cet appartement. L'irlandais se mit alors à soupirer, et il la regarda d'un air grave et sérieux. « Coleen... Reste. » Il fallait qu'elle comprenne, qu'elle se fasse violence et qu'elle cesse de fuir, même si elle avait peur. « Je veux dire... Tu ne risques rien, je serai là j'ai dit. Je passerai la nuit ici, tu pourras dormir tranquille. Tu dois rester, si tu ne le fais pas, tu auras trop de mal à revenir après. » Peter était sincère. Vu de l'extérieur, il pouvait paraître un peu tortionnaire, mais il n'en était rien. Au contraire, il ferait tout pour protéger Coleen, et pour qu'elle se sente bien, même après son départ. Sans vraiment savoir si sa simple présence suffirait à la rassurer, il faisait de son mieux pour effacer cette lueur de panique qui ne semblait pas vouloir quitter ses yeux. Afin d'être plus persuasif encore, Peter s'approcha tout près d'elle, et prit ses mains entre les siennes. En plantant ses yeux perçants dans ceux de son amie, il déclara : « Tu peux me faire confiance, tout se passera bien. Reste. » Même s'il fallait habiter avec elle pendant plusieurs jours, Pete était près à tout pour elle. En réalité, son tempérament protecteur le guidait, et il aurai fait ça avec n'importe quelle autre personne qu'il appréciait. Mais il devait bien avouer que Coleen était un peu spéciale, et qu'il était prêt à se plier en quatre pour lui faire plaisir et revoir un sourire sur ses lèvres.

Coleen avait beau essayer, elle n’y arrivait pas. Elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi Peter tenait tant à ce qu’elle reste dans son appartement alors que sa seule envie était de le fuir. Malgré tout, elle avait tout de même céder, sous réserve certes, mais elle avait céder. Pourtant, la réserve qu’elle avait émise ne semblait pas convenir à Peter qui la regardait de nouveau l’air grave. « Coleen... Reste. » La jeune femme fronça les sourcils. Pour le moment, elle restait oui, c’était ce qu’elle avait dit plutôt, c’était pour ça qu’elle s’était préparé à ranger un peu. En revanche, elle ne pouvait pas lui promettre d’être toujours de cet avis dans quelques heures, quand la nuit tomberait. Elle avait beau être d’un caractère plutôt conciliant avec les autres et ne pas trop apprécier les contredire, si elle se sentait en danger, elle ferait bien ce qu’elle voulait. Malheureusement, elle ne voyait pas comment faire comprendre gentiment ça à Peter. « Je veux dire... Tu ne risques rien, je serai là j'ai dit. Je passerai la nuit ici, tu pourras dormir tranquille. Tu dois rester, si tu ne le fais pas, tu auras trop de mal à revenir après. » Elle soupira et fixa ses pieds pendant de longues minutes. Elle ne dormirait pas tranquille, même s’il était là, parce qu’elle s’inquiéterait pour lui. « Et toi ? Tu ne risques rien peut-être ? Enfin je veux dire… tu comptais quand même te défendre avec un parapluie tout à l’heure hein alors… Et puis au pire, je chercherais un autre appartement. » Sur le dernier point, elle n’était pas sérieuse, elle n’envisageait pas réellement de déménager un jour mais c’était la seule ligne de défense qu’elle avait trouvé. Ridicules certes. Néanmoins, sur tout le reste, elle était sérieuse, elle connaissait assez Peter pour dire qu’il avait cette tendance à jouer les héros. Même si ça partait d’une bonne intention et qu’il voulait juste la protéger, elle n’était pas sûre de toujours beaucoup aimé ça.

Elle voulait clore la discussion en déclarant que de toute manière, pour l’instant elle restait mais elle n’en eut pas l’occasion. Peter s’était approcher d’elle et avait pris ses mains dans les siennes. « Tu peux me faire confiance, tout se passera bien. Reste. » Ses yeux était plongé dans ceux de Peter et son inquiétude semblait tout à coup un peu plus légère. De toute manière, qu’aurait-elle bien pu répondre à ça ? Rien qui ne soit négatif en tout cas. Il lui disait de lui faire confiance et le simple fait de penser le contraire paraissait ridicule à Coleen. Bien sûr qu’elle pouvait lui faire confiance. Si on lui avait demandé à qui elle n’hésiterait pas à confier sa vie, elle aurait répondu du son nom. D’ailleurs c’était sûrement pour ça qu’elle avait choisie de l’appeler ce soir. Pour toute réponse, elle murmura alors. « D’accord… Je te fais confiance, tout se passera bien» Il n’y avait rien d’autres à ajouter à ça.

Spoiler:

Bien qu'il ait prit son air le plus convaincant possible, Coleen ne semblait pas être décidée à rester ici cette nuit. Peut-être n'avait-elle pas assez confiance en lui ? Peut-être ne lui semblait-il pas apte à la protéger en cas de danger ? Peut-être avait-elle tout simplement trop peur pour passer la nuit sur les lieux du délit ? Il avait beau chercher, Peter ne savait pas sur quelle option arrêter son choix. Et pourtant, son idée lui paraissait bonne. Certes, la nuit allait être un peu difficile, et surtout très courte, mais si Coleen parvenait à rester chez elle ce soir, elle n'aurait plus aucun mal à réintégrer les lieux, même après le traumatisme qu'elle subissait actuellement. « Et toi ? Tu ne risques rien peut-être ? Enfin je veux dire… tu comptais quand même te défendre avec un parapluie tout à l’heure hein alors… Et puis au pire, je chercherais un autre appartement. » D'accord, le coup du parapluie avait été tout bonnement ridicule, mais en même temps, Pete n'avait pas eut grand chose d'autre sous la main pour se défendre ! Et puis un parapluie, ça pouvait être très dangereux s'il était bien utilisé ! L'irlandais leva les yeux au ciel tout en gardant un petit sourire en coin, puis écarquilla les yeux en entendant la dernière déclaration de son amie. Changer d'appartement ? Avait-elle peur à ce point là ? Peter la croyait beaucoup plus courageuse que ça ! « C'est ça, moque-toi ! En attendant, tu étais bien contente que je sois là ! Et... tu ne vas quand même pas changer d'appartement pour ça ? Enfin je veux dire, justement, maintenant ils ont vu que rien ne les intéressait ici, ça serait bête de partir...» Le jeune homme n'avait aucune idée de la vérité de ce qu'il avançait, mais tous les moyens étaient bons pour rassurer Coleen.

L'initiative qu'il avait prise en attrapant ses mains se révéla plutôt payante puisque la jeune femme accepta finalement de rester avec lui cette nuit. Une nouvelle fois, Peter déposa un doux baiser sur son front, puis lâcha ses mains en souriant. « Je vais aller nous préparer quelque chose à manger pendant que tu commences à ranger, mais ne t'en fais pas, on a toute la soirée pour ça ! » Aussitôt, il s'exécuta et prépara en quelques dizaines de minutes un repas pour deux. Simple, mais bien suffisant après autant d'émotions. Les deux jeunes gens mangèrent donc en tête à tête, puis Peter s’attela à faire la vaisselle pendant que Coleen continuait sa session de rangement. Après ça, il alla réparer sa « bêtise » en nettoyant les débris de vase qui jonchaient encore le sol du hall d'entrée. Lorsqu'il pénétra à nouveau dans le salon, son amie avait quasiment terminé de remettre un peu d'ordre dans le capharnaüm qui régnait quelques heures auparavant. Il n'eut plus qu'à l'aider à replacer quelques livres sur une étagère. L'appartement avait repris une allure un peu plus respectable, et toutes les traces du passage des cambrioleurs étaient plus ou moins effacées. Du moins en apparence. La nuit tombait dehors, et Peter sentait que Coleen était méfiante, attentive au moindre bruit qu'elle entendait, toujours sur ses gardes. Elle n'était visiblement pas rassurée, mais elle faisait l'effort de rester, c'était déjà ça. Après avoir placé le dernier livre en haut de l'étagère, Peter se permit d'aller s'asseoir dans le canapé qui lui tendait les bras au milieu du salon. Une fois installé, il reporta son attention sur Coleen qui paraissait s'affairer à ranger encore quelque objets, histoire de ne pas penser à autre chose, certainement. Il l'observa pendant de longues minutes, puis finit par lui demander : « Ça va ? ». Il avait dit ça comme il aurait pu dire n'importe quoi, simplement pour dire quelque chose, pour rompre le lourd silence qui venait de s'installer. Et de cette façon, il essaierait de tester l'état dans lequel elle se trouvait alors qu'elle ne devait avoir qu'une seule envie : partir.

Ranger, c’était tout ce qui lui restait à faire dans l’immédiat puisqu’ils allaient restés ici cette nuit. Coleen retint une grimace et se dirigea vers le salon. Peter, lui, était partie cuisiné. C’était une bonne initiative, très sympa de sa part malheureusement, à cet instant présent, Coleen n’était pas certaine qu’elle puisse avaler quoique ce soit pour dîner. Tant pis, dans le pire des cas, elle se forcerait, parce qu’il se donnait du mal pour elle et qu’elle n’aurait pas voulu se montrer ingrate. S’atteler à tout remettre en ordre était très pénible, en premier lieu parce que ranger était loin d’être son activité favorite. Elle se souvenait que quand elle était petite, elle arrivait toujours à convaincre Elisa de le faire à sa place, il lui suffisait de faire semblant de pleurer pour que sa sœur fasse tout ce qu’elle voulait, c’était tellement simple. Mais ce qui la dérangeait le plus dans cette activité, c’était que même si ses mains étaient occupées, elle ressassait toujours ses craintes dans sa tête. Elle se demandait pourquoi elle avait écouté Peter. D’accord, il était son ami mais ce n’était pas pour ça qu’il avait toujours raison. D’ailleurs sur ce coup, Coleen était persuadée qu’il avait tord et que c’était une mauvaise idée. Sauf qu’il suffisait qu’il la regarde et qu’il lui prenne les mains pour arriver à la persuader du contraire, dans le fond Coleen était un peu comme Elisa était avec elle, il suffisait d’un rien pour la convaincre.

Son début de rangement ne dura pas plus d’une dizaine de minutes mais elle avait l’impression qu’il s’était écoulé au moins une heure quand Peter revint dans le salon avec le repas qu’il avait préparé. Coleen s’assit mollement sur le tapis, le dos appuyé contre le canapé et fit signe à Peter de déposer le repas sur la petite table. Elle était vraiment fatiguée, et ce n’était sûrement pas à cause des trois pauvres livres qu’elle venait de remettre à leur place. Ils mangèrent en tête à tête et en silence. Finalement, Coleen avait découvert qu’elle avait faim et elle ne voulait pas perdre de temps à parler alors que son estomac criait famine. En plus de ça, elle ne savait pas vraiment quoi dire. C’est ainsi qu’une fois son repas terminé, elle retourna ranger tandis que Peter allait faire la vaisselle. Elle avait fini de remettre de l’ordre dans sa chambre et se dirigeait vers le salon quand don regard anxieux tomba sur le réveil à côté de son lit. La nuit n’allait pas tarder à tomber et cette perspective ne la ravissait pas du tout. Elle secoua la tête et retourna au salon où Peter la rejoignit bientôt. Elle faisait de son mieux pour rester impassible mais ce n’était pas une chose facile. Surtout étant donné qu’elle passait son temps à jeter des coups d’œil en direction de la fenêtre.

Tout avait l’air bien ranger à présent, en tout cas, c’était du moins ce que devait penser Peter puisque, après avoir aidé un peu la jeune fille, il était parti s’assoir sur le canapé. Coleen , elle, trouvait encore des choses à ranger ou du moins, c’était la seule chose qu’elle avait trouvé pour garder les mains occupées mais ce qu’elle faisait ne servait plus à rien. Elle déplaça un bibelot de trois centimètres, changea un livre d’étagère pour le remettre à la même place cinq minutes plus tard et s’apprêtait à trier un tiroir quand la voix du jeune homme retentit. « Ça va ? » La jeune femme était contente de lui tourner le dos à cet instant précis. Elle haussa les épaules et s’efforça de répondre d’une voix nonchalante. « Oui, ça va. » Néanmoins, pas nonchalant le moins du monde, on entendait bien à ce ton à quel point la jeune femme était tendue. Elle se retourna alors face à Peter et secoua la tête. « Je reste ici mais c’est juste pour toi okay. Ca ne va pas du tout et désolé de te dire ça mais ta question était stupide. J’ai peur Peter… »

Cela faisait désormais quelques minutes que Peter s'était installé dans le canapé, et qu'il observait le petit manège de Coleen. Elle rangeait, encore et toujours, des choses qui n'en avaient même pas besoin. D'ailleurs, plusieurs fois elle prit un objet pour le déplacer, et finalement venir le reposer exactement au même endroit. Il n'y avait aucun doute possible : elle devait être morte de trouille et cherchait par tous les moyens à s'occuper pour penser à autre chose. A vrai dire, Peter n'était pas spécialement rassuré non plus, mais il n'en laissait rien paraître. Les chances que le cambrioleur revienne étaient minces, mais il ne pouvait pas nier qu'elles étaient bien réelles. Et si tel était le cas, le jeune homme se savait absolument pas comment réagir, ni comment défendre son amie. Cependant, il se devait de rester impassible et rassurant, sans jamais paniquer même si la situation s'y prêtait grandement. Sa mission était de persuader Coleen qu'elle ne risquait rien, alors qu'il n'en était même pas convaincu lui-même... Mais pour elle, il se sentait capable de tout.

La formulation qu'il choisit pour tuer le silence pesant qui s'était installé depuis trop longtemps dans la pièce était un peu maladroite. Voire même complètement décalée par rapport au contexte, mais il avait au moins eut le mérite d'être le premier à prendre la parole. Coleen se contenant dans un premier temps de hausser les épaules pour lui répondre, puis lui assura que tout allait bien. Mais le ton qu'elle avait adopté sonnait tellement faux que Pete ne put en croire un seul mot. Évidemment que ça n'allait pas, il le savait, il le voyait. Et puis d'ailleurs, comment est-ce que ça aurait pu aller après une fin de journée pareille ? L'irlandais se sentait complètement stupide, et Coleen n'arrangea pas son cas en se retournant pour s'adresser à lui. « Je reste ici mais c’est juste pour toi okay. Ca ne va pas du tout et désolée de te dire ça mais ta question était stupide. J’ai peur Peter… » . Voilà qui était dit. Même si elle avait été un peu directe, elle avait osé lui balancer la vérité en pleine face. Sans trop comprendre pourquoi, le jeune homme était plutôt satisfait de cette réponse. Sa question avait été tellement débile... Le fait qu'elle lui réponde autrement aurait forcément caché quelque chose. Pete soupira et se leva du canapé dans lequel il avait prit place un peu plus tôt. « Excuse-moi, tu as raison.. Je voulais juste... dire quelque chose. Le silence n'est pas la meilleure chose à faire ce soir. » Tout en s'adressant à elle, il s'approcha et la prit dans ses bras. Il resta comme ça, sans bouger pendant de longues minutes. Peter espérait ainsi lui montrer qu'il était bel et bien là, pour elle, et qu'elle pouvait compter sur lui quoi qu'il arrive.

« Viens, tu as assez rangé pour aujourd'hui. » Peter prit la main de son amie et la tira vers le canapé où il reprit sa place initiale. Il la laissa alors s'installer à côté de lui, et l'enveloppa une nouvelle fois de ses bras. Doucement, il posa sa tête contre celle de Coleen, et murmura tout en frottant son épaule pour la rassurer : « Je sais que tu as peur, mais je t'ai dit que tout irait bien. Crois-moi. Personne ne reviendra ici tant qu'on y est aussi d'accord ? ». En effet, c'est bien là-dessus que Pete comptait. Il espérait que le simple fait de laisser la lumière éclairée empêche un quelconque intrus de s'introduire à nouveau dans l'appartement.

Coleen espérait que son ami n’avait pas mal pris ce qu’elle venait de lui dire. Elle n’avait rien dis de méchant en soi, c’est juste qu’elle avait été plutôt directe et elle connaissait des personnes qui se seraient vexait si elle leur avait dit ainsi que leur question était stupide. Néanmoins, et fort heureusement, Peter ne faisait pas partie de ces personnes et il ne s’en formalisa pas. Il se leva du canapé sur lequel il avait pris place quelques minutes plus tôt et arriva à la hauteur de la jeune fille. « Excuse-moi, tu as raison.. Je voulais juste... dire quelque chose. Le silence n'est pas la meilleure chose à faire ce soir. » Il suivit ses paroles en la prenant, une fois encore, dans ses bars et Coleen se sentit de nouveau en sécurité, plus qu’elle n’aurait pu l’être n’importe où ailleurs. Un petit sourire que Peter ne pouvait pas voir se dessina sur ses lèvres et elle murmura. « La prochaine fois… trouve un meilleur sujet pour faire diversion. Genre, je sais pas… le réchauffement de la planète, la fonte des glaces et tout ça. Ca fait très sérieux comme conversation en plus. » Peu après qu’elle lui ai dis c’est quelques mots, Peter décréta qu’elle avait assez rangé pour la soirée. Du point de vue de la jeune fille, c’était totalement faux, il restait tout un tas de petit détail qui méritait d’être encore rangé pour qu’elle se sente de nouveau chez elle. Mais elle ne protesta pas. Elle n’eut pas le choix d’ailleurs parce que Peter la tira vers le canapé.

Il avait repris la place qu’il occupait un peu plus tôt et elle s’installa près de lui. Elle n’aimait pas la couleur sombre que le ciel prenait ni tous les bruits qui pouvait lui parvenir de l’extérieur. Elle s’imaginait un homme caché à proximité de sa fenêtre, en train de guetter et n’attendre que le moment où la lumière s’éteindrait ou encore le moment où l’un des deux aurait le malheur de fermer les yeux. Il la prit dans ses bras, posa sa tête contre la sienne mais cette fois, ce n’était pas suffisant. Quelque peu réconfortant oui, un peu rassurant sûrement, mais largement pas suffisant pour qu’elle ait l’impression d’être en sécurité. Elle avait l’impression d’être dans un endroit étranger où tout l’environnement entourant lui était hostile, que ce soit le cadre posé près de la télé ou le porte-manteau à côté de la porte du salon. « Je sais que tu as peur, mais je t'ai dit que tout irait bien. Crois-moi. Personne ne reviendra ici tant qu'on y est aussi d'accord ? » Il avait peut-être raison. Tout irait bien… s’ils pensaient à fermer les volets, s’ils verrouillaient bien la porte, s’ils laissaient la lumière allumée, si aucune panne d’électricité n’arrivait dans la soirée… Coleen soupira, elle n’avait pas besoin de regarder autour d’elle pour savoir que d’abord, la porte ne devait pas être verrouiller – la jeune fille était même incapable de dire si elle fermait encore , qu’ensuite les volets était grands ouverts et elle était persuadée qu’en plus de tout – et avec sa chance habituelle – la lampe allait bien la lâcher ce soir les laissant ainsi dans le noir. Elle essaya de commander à ses jambes de se lever pour faire tout ce à quoi elle venait de penser mais celle-ci ne l’écoutèrent pas. Elle était trop fatiguée à présent pour faire le moindre effort. Et elle ne voulait pas demander à Peter de le faire à sa place. Il fallait donc qu’elle croit Peter sur parole ce qui n’était pas si facile malgré la confiance qu’elle lui faisait. « D’accord… tout ira bien. Parce que tu es là. » Elle fit de son mieux pour mettre le plus de conviction possible dans ce qu’elle disait pas pour que Peter la croit rassurée, ça elle s’en moquait un peu. Elle espérait juste s’en convaincre elle-même.

Tant bien que mal, Peter essayait de se convaincre lui-même de ce qu'il avançait pour rassurer Coleen. Bien sûr, il n'était pas Superman, pas vraiment Batman non plus, et il était loin d'être invincible. Si le cambrioleur se présentait devant lui, la seule solution plausible qui s'offrait à lui était d'appeler la police au plus vite. Pas très héroïque... Mais c'était mieux que rien ! Et puis comme depuis le tout début de cette histoire, le jeune irlandais comptait sur le fait que sa seule présence suffise à rassurer Coleen. Elle n'était pas censée savoir qu'il n'était pas doué, voire même très maladroit, et qu'il serait certainement très empoté face à un éventuel visiteur dans l'appartement. Avec un peu de chance, elle voyait même en lui un sauveur ! Sur ce point-là, Pete ne tenait pas à la contredire. C'était mieux qu'elle reste sur cette idée pour que la nuit se passe à peu près calmement. Pour l'heure, les deux jeunes gens étaient blottis l'un contre l'autre dans le canapé du salon, et Peter faisait de son mieux pour rassurer le jeune femme, et lui montrer que sa présence était bien réelle. Mais à chaque bruit, à chaque frémissement, chaque ombre qui bougeait un tant soit peu autour d'eux, Coleen sursautait. Elle n'était pas sereine, et même les gros bras de l'irlandais n'y changeaient rien. De temps en temps, il redéposait un baiser sur son front, ou resserrait un peu son étreinte sur elle... Même si tous laissait penser qu'elle était terrorisée, elle se décida à aller dans le sens de Peter, et à lui affirmer que tout irait bien parce qu'il était là. Affirmer... c'était un bien grand mot. Mais malgré le peu de conviction qu'il avait senti dans son intonation, le jeune étudiant lui répondit par un grand sourire rassurant. Il avait finalement plus ou moins réussi à la convaincre, et il devait bien avouer ressentir une pointe de fierté, même si la situation ne s'y prêtait pas vraiment.

Tout en faisant comme si de rien n'était, Peter entama alors une conversation avec son amie, qu'il tenait toujours au creux de ses bras. Pendant de longues minutes ils parlèrent tous les deux de tout et de rien, comme ils avaient l'habitude de le faire en temps normal. Leur conversation passa par les déboires de leurs professeurs de fac, par les dernières chansons à la mode, par le prochain repas qu'ils cuisineraient... bref, des histoires tout ce qu'il y a de plus normal. Au bout d'un moment, et sentant qu'elle commençait à fatiguer malgré tout, Peter proposa à la jeune femme d'aller dormir un peu si elle voulait. Mais comme il aurait pu le prévoir, elle refusa précipitamment, prétextant qu'il lui serait impossible de s'endormir ce soir. L'irlandais comprenait aisément cette réaction. Aussi, il ne broncha pas, et se contenta d'acquiescer sans un mot. Ce faisant, il se leva et se dirigea vers le hall d'entrée afin d'aller fermer la porte. Certes, il aurait du faire ça depuis un bon moment, mais il n'y avait pas vraiment pensé. Le jeune homme batailla pendant un certain temps avant de parvenir à ses fins, et de verrouillé la porte qui n'avait visiblement pas apprécié le passage du cambrioleur. En revenant vers le salon, Pete en profita pour fermer les volets de la fenêtre qui donnait juste sur la rue. Estimant avoir accompli sa dernière mission de la journée, il retourna s'affaler près de Coleen. Ses yeux semblaient gonflés de fatigue, et il ne lui fallut pas longtemps pour sombrer dans un sommeil agité. Peter, quant à lui, resta auprès d'elle jusqu'au petit matin, un bras entourant ses épaules. Il dut bien avouer qu'il s'était lui aussi endormi par épisodes, souvent réveillé par les sursauts de son amie... Mais il était tout de même resté près d'elle, bienveillant et protecteur comme il se devait de l'être après que Coleen l'ait appelé au secours alors qu'elle était en détresse.

Toute cette histoire n'avait pas été « plaisante » à proprement parler, bien au contraire. Mais paradoxalement, Pete avait été enchanté d'être « l'élu », celui que Coleen avait choisi pour la secourir et l'aider, autant que possible. Le jeune homme avait prit son rôle très à cœur, et ces péripéties avaient considérablement rapprochés les deux amis.