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Chaque recoin réserve des surprises - Milo

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MessageSujet: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyMer 2 Nov - 14:19

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Milo F. Dias & Apollinaria Alekseïevena-De Nassau


Apollinaria s'étira dans son lit tout chaud et éteint le réveil stridant qui prenait un malin plaisir à lui rappeler qu'il fallait se lever pour aller en cours, au cours soporifique de littérature suédoise. Elle secoua la tête rien que de penser à cette saugrenue idée qui l'avait prise au moment de son inscription à Columbia. Quelle idée de prendre littérature suédoise franchement ! A quoi cela lui servirait-il dans son futur métier, qu'elle officiait déjà en ce moment d'ailleurs ? C'est sûr que savoir que Carl Jonas Love Almqvist a vécu de 1793 à 1866, c'était primordial pour régler un conflit international alors qu'un sourire et de douces paroles était plus utile ?
Apo sortit un pied hors de son lit et le re fourra directement sous les draps, grelottant déjà. La sonnerie de son portable retentit. Apo regarda qui s'était avant de refuser l'appel d'un geste rageur. C'était Elias. Comment il avait pu avoir son numéro celui-là ? Bougon, elle ouvrit sa couette d'un air décidé pour aller se préparer.
Une fois douchée, maquillée et habillée d'une robe plutôt courte pour la saison, Apo ouvrit la fenêtre. La limousine était déjà là,garée en double file, Charles, le chauffeur, attendant près de la portière, près à l'ouvrir dès que la jeune duchesse descendrait. Celle-ci soupira. Encore une journée habituelle, pensa-t-elle. Elle détestait la routine par dessus tout et l'envie de sécher son cours de littérature suédoise l'a pris brusquement et totalement avant qu'elle ne décide, vaincue par la flemme, d'y aller quand même. La jeune femme se dirigea vers sa cuisine où elle pris une pomme bien jaune qu'elle croqua avec avidité. Elle était en retard, comme d'habitude...

Elle descendit donc de son appartement de Park Avenue, monta dans sa limousine et se laissa conduire Uptown, à l'université. Il faisait froid, vraiment très froid. Même pour une matinée d'automne, il faisait froid. Apollinaria posa son pied sur le sol de Columbia et resserra contre sa peau son manteau, frissonnant et se maudissant d'avoir mis une robe si peu couvrante qui aurait pu la protéger du gel. Elle tourna au coin d'un bâtiment de l'université, pressée d'être au chaud et ne voulant pas arriver trop en retard à son cours, quand elle se cogna contre quelqu'un. Mais vous pouvez pas regarder où vos mettez les pieds ?! Puis elle releva la tête pour voir qui était le malotru qui se permettait de lui foncer dedans et, quand elle le reconnu, ce malotru, elle ne put détacher son regard de ses yeux, sa Golden Delicious toujours à la main, à moitié entamée.

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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyMer 2 Nov - 15:47

milo & apollinaria thursday morning.


« Bien joué les gars, à la semaine prochaine ! » Milo lança un large sourire aux derniers garçons qui sortaient la piscine, puis il entreprit de ranger tous les ballons dispersés au bord ainsi que les bonnets de bain. Sans perdre son sourire, il s'adonna à cette tâche, repensant à cet entraînement pour le moins fructueux, et à cette équipe de water-polo qui s'améliorait de semaine en semaine. Il était fier, vraiment très fier, d'être l'une des cause de cette réussite. Pourtant, ce n'était pas son sport favori, mais il était très talentueux en tant que coach et il sentait qu'il pouvait motiver l'équipe, qu'il pouvait peut être les aider à accéder à une place décente dans le classement inter-universitaire. Ces garçons qu'il entraînait avaient, pour certains, le même âge que lui, et cela créait une certaine proximitié plutôt bénéfique, même s'il craignait au départ que cela soit un inconvénient. Milo aimait profondément ce qu'il faisait, il aimait rassembler l'équipe, les voir se donner à fond, il aimait son travail et il espérait le garder le plus longtemps possible. Une fois qu'il eut terminé de ranger, il se dirigea vers les vestiaires, là où quelques semaines plus tôt il avait commencé à travailler. Laver le sol des vestiaires, c'était l'autre partie de son job, là où il avait démarré, mais à présent il préférait le faire en fin de journée, quand tous les étudiants étaient partis, car il ne voulait pas que son image de coach en prenne un coup. D'une oreille distraite, il écouta les trois garçons qui se changeaient encore, il les écouta parler de leurs problèmes de cours, de cet examen qu'ils allaient râter à coup sûr, il feignit de ne rien entendre tandis qu'il enfilait un jean et un t-shirt. Pourtant, quelquefois, il enviait ces gars là, se disant qu'il aurait peut être aimé, lui aussi, se plaindre de ses cours et crouler sous un tonne de boulot. Levant la tête, il quitta le vestiaire d'un pas rapide, décidé à rejoindre le bâtiment principal pour profiter d'un des privilèges de son nouveau job.

La machine à café. Il était en pleine forme, mais depuis qu'il était à New York sa consommation de café avait été multipliée par cinq. A vrai dire, cela lui donnait une sensation de chaleur qu'il ne trouvait nulle part ailleurs, et surtout cela lui donnait une bonne excuse pour aller dans la salle de prof et profiter de sa "promotion" de coach provisoire des équipes de natation et de water-polo. Milo traversa deux bâtiments avant de sortir pour atteindre le batîment principal, et durant sa petite promenade il sentit le regard des étudiants se poser sur lui. Il constata qu'il n'avait qu'un t-shirt sur le dos, et qu'en effet, il devait passer pour un alien de se promener ainsi en cette saison si fraîche. Une vieille habitude de son pays. Ce n'était pas si facile que ça de prendre le réfléxe d'enfiler une veste à chaque fois qu'on sortait, et Milo avait encore bien du mal à s'y faire. Pourtant, il frissonna, rattrapé par le froid, et il marcha un peu plus vite, arrivant au coin du bâtiment où il souhaitait se rendre. Il ne regardait pas devant lui, perdu dans ses pensées, et il percuta une silhouette féminine qu'il n'eut pas le temps de remarquer. « Mais vous pouvez pas regarder où vos mettez les pieds ?! » Milo leva la tête, regarda la jeune fille et sa bouche s'ouvrit instinctivement, comme s'il allait parler, mais il ne dit rien du tout. Il regardait celle qui venait de l'interpeller et d'un coup il sentit ses jambes se ramollir et il écarquilla les yeux. Apollinaria, en personne. Il avait cherché à la trouver des semaines durant sans y parvenir, et voilà qu'il lui rentrait dedans sans faire exprès, au coin d'un bâtiment de Columbia. Il eut envie de s'excuser de ne pas avoir fait plus attention, mais il n'en fit rien. Ce n'était pas son genre, mais à cet instant, il avait déjà complètement oublié la collision, car son esprit s'était retrouvé submergé d'un sentiment passé, un sentiment douloureux, le sentiment d'être ignoré, oublié, évité, il se rappella tout ça et son regard s'assombrit. Il n'avait pas envie de lui parler, il n'avait plus envie, en fait, il croisa donc son regard avant de le fuir pour regarder ailleurs. D'un geste lent et contrôlé il fit un pas sur le côté, lui laissant le passage totalement libre. Comme à son habitude elle devait être en retard, et même s'il avait envie de la retenir pour enfin avoir des explications, il n'en avait plus tellement la force, alors il se contenta de regarder dans la direction opposée, alors sur le point de repartir là où il souhaitait aller.
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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyMer 2 Nov - 18:02

Un silence écrasant prenait la place du protagoniste dans cette rencontre. C'était l'exact endroit entre deux bâtiments où il n'y avait jamais personne et où on ne rencontrait personne tandis qu'Apo n'arrivait toujours pas à détacher son regard du visage de celui qui se tenait désormais en face d'elle. Milo. Celui qu'elle avait essayé d'éviter à maintes reprises ces dernières semaines. Et n'allez pas penser que c'est simple d'éviter quelqu'un sur un campus aussi grand que celui de Columbia. Bizarrement, c'est quand on ne veut absolument pas croiser quelqu'un qu'on le voit à chaque coin et recoin des bâtiments. Elle l'avait évité soigneusement pour, tout simplement, quand elle ne s'y attendait plus, l'avait presque oublié, le croiser, ou plutôt lui rentrer dedans. La Apollinaria que tout le monde connaît aurait lancé un regard dédaigneux et serait partie sans plus y penser mais la Apollinaria avec Milo était toute autre. Avec lui, elle ne se sentait pas obligée d'en faire des tonnes, de surjouer, d'ajouter de l'arrogance dans chacun de ses propos. Non, avec lui, elle était sans armure ou presque, ce qui l'avait désarmée plus que les révélations qu'elle avait appris par la suite sur la situation pour le moins compliquée du jeune brésilien.
Il y a encore quelques semaines, cette rencontre fortuite ne se serait pas passée comme ça et Apo avait l'impression que ce n'était pas si loin. Pourtant, Milo se décala doucement, sans s'excuser, preuve qu'il était désarçonné lui aussi par cette rencontre. Il s'efforçait de ne pas la regarder et Apo sentit son coeur se serrer. Ils se comportaient comme deux inconnus dans un immense campus qui ne se connaissent pas, ne se connaîtront jamais et n'en n'ont d'ailleurs pas l'envie. A cet instant, une vague de remords envahit la jeune femme. Il avait essayé de la contacter ces derniers temps et elle n'avait pas pris la peine de le rappeler pour lui donner une explication à cette rupture de contact brutale, s'obligeant à penser que c'était mieux pour l'un comme pour l'autre. Ainsi, il oublierait rapidement cette histoire et elle passerait à autre chose, s'intéressant à de vrais partis. Malgré tout, elle y pensait régulièrement, quand elle rencontrait des gars de son âge, aristocrates, sang bleu ou héritier de grandes compagnies qui ne pensaient qu'à l'argent, à ce qu'ils allaient devenir plus tard, quand papa sera mort. Milo était la gentillesse incarnée et ce genre de discours ne serait jamais venu dans sa bouche. Alors, elle s’astreignit à chasser toute image de celui-ci dans ses pensées. Raté pour aujourd'hui.

Inspirant un grand coup, elle détourna son regard des cheveux soyeux du brésilien, résistant à l'envie d'y plonger ses doigts et d'y respirer son odeur si reconnaissable. Puisqu'il faisait comme si de rien n'était, elle ferait de même. Elle avança devant elle, en essayant de ne pas céder à la tentation si forte de se retourner et de lui parler. Elle leva le menton et s'obligea à redevenir celle que tout le monde connaît : Apollinaria, celle qui ne courbe pas devant les bêtises que sont les sentiments, celle qui doit aller en littérature suédoise, celle qui est grande-duchesse et ne se soucie pas des pauvres gens, celle qui...
Apo fit brusquement volte face, si brusquement que, même elle ne s'y attendait pas. Elle ne s'était éloignée que de quelques pas et c'est pourquoi elle ne haussa pas vraiment la voix. Alors, c'est vrai ? On va s'ignorer comme ça ? Sa voix était douce et sans animosité, presque triste. Elle chassa les pensées qui l'assaillaient, les pensées qui étaient sensées, celles qui lui disaient de partir très vite et d'oublier à jamais ce coach provisoire de natation.

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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyJeu 3 Nov - 18:05

milo & apollinaria thursday morning.


Tandis qu'elle repartait, apparemment décidée à l'éviter de nouveau, Milo se décida à partir à son tour. Il était sûrement mieux pour lui de rejoindre la machine à café et d'oublier cet évènement pour de bon, de toute manière il n'avait plus envie de se prendre la tête avec cette histoire. Se vider la tête, c'était ce qu'il devait faire, oublier Apollinaria, oublier leur rencontre, leurs moments partagés, oublier la douleur de leur séparation et aller de l'avant. Milo n'était pas du genre à se morfondre des mois durants, même si cela était difficile, il avait toujours appris à lever la tête et à trouver un moyen d'oublier, de passer à autre chose. Pourtant à cet instant précis il n'y arrivait pas, il n'y arrivait pas car il avait ce sentiment d'inchevé qui brûlait en lui, celui d'avoir râté quelque chose. En réalité c'était parce qu'il n'y avait jamais eu réelle rupture entre eux : Apollinaria avait tout bonnement arrêté de lui parler, elle l'avait ignoré et laissé tomber comme un minable. Il se sentait déçu, et aussi humilié peut être. Il aurait donné beaucoup pour avoir une chance de comprendre ce qui n'allait pas entre eux et y remédier, mais la jeune femme ne lui en avait même pas laissé l'occasion. Elle l'avait abandonné, et Milo ressentait exactement ça, cette sensation d'avoir été jeté hors du véhicule en pleine marche, sur le côté de la route, d'avoir couru des kilomètres pour le rattraper; et la conductrice, elle, n'avait même pas pris la peine de freiner, ni même de lever le pied de l'accélérateur.

Milo allait tourner au coin du bâtiment, définitivement. Il n'y avait plus rien à attendre d'elle et il aurait été honteux pour lui de s'arrêter devant elle, lui qui se sentait humilié. Ce n'était plus à lui de se battre pour obtenir des explications; elle lui en donnerait un jour si elle le souhaitait, sinon, il n'avait plus le coeur à aller les chercher, même si cela le tourmentait tous les jours. Milo prit une inspiration, effaça Apollinaria de ses pensées et ... « Alors, c'est vrai ? On va s'ignorer comme ça ? » Il se retourna immédiatemment, se retrouva juste en face de la jeune fille qui venait de prononçer ces quelques mots. Sa première réaction fut de sourire, non pas parce qu'il était content mais plutôt parce qu'il était surpris, surpris de voir qu'elle était capable d'avoir tant de culot après ce qui s'était passé. Il s'exclama aussitôt, les sourcils relevés. « Pardon ?! » Milo fourra ses mains dans les poches de son jean et se mordillit la lèvre inférieure. Il n'avait plus froid du tout, et il sentait son corps s'échauffer sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit. Il avait espéré repartir tranquillement, oublier pour de bon, et elle l'interpellait comme ça, alors qu'elle avait passé des semaines à l'éviter. Milo soupira alors, reprenant son calme. Il n'était pas du tout un garçon blessant, ni même le genre à s'énerver, il était de nature posée et réfléchie, cependant il fallait avouer qu'il avait beaucoup de mal en ce moment à maîtriser ses émotions après le mal qu'il avait ressenti. Pourtant, il parvint à garder son sang froid et mit de côté ses sentiments un instant. « Je n'ai jamais cherché à t'ignorer, il me semble. Je ne peux juste pas passer devant toi et te saluer comme si on était de vieux amis. Je ne peux vraiment pas faire ça. » Milo regarda Apollinaria, puis détourna les yeux, fixant un point invisible au loin, espérant peut être trouver quelque chose qui le sauve de cette situation. Il aurait voulu partir, définitivement, ne plus la croiser nulle part, mais une force indescriptible le forçait à rester ici, devant elle, du moins jusqu'à ce qu'elle parle de nouveau.
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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyJeu 3 Nov - 18:50

Dès que ces paroles sortirent de sa bouche sans crier gare, Apo se demanda si c'était bien elle qui commandait encore les muscles de sa langue et de sa machoire. Elle avait vraiment dit ça ? Sitôt dit, sitôt regretté. Elle était vraiment idiote. Elle l'avait ignoré pendant des semaines durant, faisant vraiment à ne pas le croiser, à l'ignorer et se mettait subitement à lui reprocher ce qu'elle lui avait elle-même fait endurer sans donner d'explications. Elle se maudit d'autant plus quand Milo demanda :« Pardon ?!» , un sourire de circonstance aux lèvres. Elle baissa instinctivement les yeux, refusant de se battre. Elle ne voulait pas entrer dans une discussion sans fin et pourtant ne pouvait partir. Il semblait que tout son corps ai décidé une mutinerie, mettant au point un ingénieux stratagème pour qu'Apollinaria ne puisse contrôler ses fonctions motrices les plus simples. Elle se mettait à divaguer sans raison, parlant au type le plus haut dans sa liste rouge, ses jambes étaient bloquées au sol et son regard, habituellement droit rejoignait le côté obscur de la face... Ce simple mouvement d'humeur de la part du jeune brésilien fit hérisser Apo. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'il n'était pas le genre et, en le voyant prononcer ainsi ce simple mot, elle savait qu'elle avait dû user de toute sa patience pendant ce long moment sans contact. La vague de remords la envahi de nouveau et elle demanda, avec du recul et surtout aujourd'hui devant lui, si c'était une si bonne idée de couper les ponts ainsi, sans donner de nouvelles ni même d'explication. Loin de lui, elle se disait qu'il n'était pas si extraordinaire et que c'était la meilleure solution. Près de lui, c'était une autre histoire.

« Je n'ai jamais cherché à t'ignorer, il me semble. Je ne peux juste pas passer devant toi et te saluer comme si on était de vieux amis. Je ne peux vraiment pas faire ça.» Sentant soudainement un flot de colère monter en elle, elle releva brusquement la tête et vit qu'il ne la regardait même pas. « C'est bon, on a compris, c'est de ma faute ! Je te dégoute au point que tu ne veuilles même plus me regarder ? » Son corps fonctionnant toujours en pilote automatique, Apo ne se rendit pas compte qu'elle avançait vers lui d'un pas décidé et était désormais tout près de lui, le visage sérieux mais pas fermé, juste exprimant ce qu'elle avait sur le coeur mais que son éducation ne lui permettait pourtant pas d'habitude. Le doigt pointé vers le torse du jeune homme, elle laissa sortir tout ce qu'elle voulait « Jette moi autant de pierres que tu voudras mais, crois-moi c'était pour notre bien ! Et, franchement... » , lorsqu'elle s'arrêta brusquement, les oreilles aux aguets. Elle crut entendre quelqu'un venir et n'avait nullement envie d'être découverte en pleine scène de ménage post-relation alors qu'elle se donnait beaucoup de mal pour paraître bien comme il faut ! Elle posa son doigt contre la bouche du brésilien et, préférant prévenir que guérir, elle attrapa Milo par le col de son tee-shirt, d'ailleurs, qui est-ce qui portait des tee shirts alors qu'il faisait au moins - 40 degrés ? Son regard s'arrêta, vaguement surpris sur ce bout de tissu avant de se reprendre. Apo l'entraîna dans le coin le plus sombre du bâtiment, là où elle était sûre qu'un regard humain normal ne s'attarderait pas. Elle le colla sans vraiment s'en rendre compte contre le mur, vérifiant toujours autour d'elle s'il venait quelqu'un.



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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyJeu 3 Nov - 21:52

milo & apollinaria thursday morning.

Milo croisa le regard de la jeune fille durant un court instant, et il fut terriblement surpris face au spectacle qui s'offrait à lui. Les yeux d'Apollinaria brûlaient, son visage se crispait soudainement, et Milo se rendit compte qu'il ne l'avait jamais vue ainsi. Remontée, vexée, habitée par une espèce de rage très impressionnante, de là où il était. A ce moment précis, le jeune homme craignit qu'elle se jette sur lui comme une bête sauvage.« C'est bon, on a compris, c'est de ma faute ! Je te dégoute au point que tu ne veuilles même plus me regarder ? » Milo cessa alors de fixer le ciel d'un air distrait, et la regarda droit dans les yeux, en prenant une grande inspiration comme pour se retenir d'exploser. Ses yeux brillaient de tristesse et il eut l'impression de recevoir un énième poignard en plein coeur. Encore une fois, il fit un effort considérable pour contenir ses émotions. Il ne voulait surtout pas s'effondrer devant elle, il ne voulait pas tomber si bas, apparaître comme un garçon faible et vulnérable. Pourtant c'était ce qu'il était : un pauvre innocent qui avait cru en une histoire d'amour, un gamin naïf et plein d'espoir, qui mettait toujours beaucoup de coeur dans chaque chose qu'il faisait. Peut être trop. Et maintenant, il en payait les conséquences. « Tu ne me dégoûtes pas. C'est juste que, quand je te regarde, je vois quelqu'un d'autre. Je ne connais pas cette personne, je ne connais pas cette fille qui m'évite depuis des semaines. » Il ne savait pas trop comment il avait pu trouver tant de courage en lui, le fait est qu'il l'avait dit, ce qu'il pensait réellement. Il regardait Apollinaria depuis qu'il avait commencé à parler, il la regardait sans baisser les yeux et il lui disait la vérité. Cette colère, ce culot, il ne le connaissait pas. Il ne pouvait pas croire qu'il s'était trompé sur elle depuis le début. Il se faisait toujours la bonne opinion dès la première fois. Et pourtant, à présent, il avait l'impression de s'être voilé la face depuis le commencement. D'avoir râté une partie de la personnalité de la jeune femme. Comment avait-il pu être si aveugle ?

Elle le pointait du doigt, toujours agitée par une espèce de colère plutôt effrayante, et Milo fronça les sourcils, complètement retourné. Il ne comprenait pas. Elle n'avait pas à être en colère contre lui. S'il y avait quelqu'un qui devait l'être, c'était lui. Il aurait pu laisser sa colère prendre le dessus mais il était incapable de faire ça, il détestait se mettre en colère, car il se sentait terriblement mauvais quand c'était le cas. Il ne supportait pas d'être en colère, il ne pouvait pas haïr quelqu'un au point de lui hurler dessus, il ne pouvait pas concevoir un telle chose. Il aurait du s'énerver, hurler, lui lançer les pires reproches, mais il n'en fit rien. C'est elle qui était sujette à une crise de colère, mais pourquoi ? Pourquoi être en colère contre lui ? Elle n'en avait aucune raison. Milo tenta de comprendre, et tout ce qu'il parvint à en déduire, c'était qu'elle était uniquement et simplement en colère contre elle-même. « Jette moi autant de pierres que tu voudras mais, crois-moi c'était pour notre bien ! Et, franchement... » Elle se stoppa net, et Milo crut mourir, accablé par ce qu'elle venait d'ajouter. Leur bien ? Etait-elle sérieuse ? Il voulut lui répondre mais à cet instant précis elle posa son doigt sur les lèvres du jeune homme pour lui faire comprendre qu'il devait se taire. Il ouvrit la bouche pour parler, car il ne comprenait pas, mais au final il ne prononça aucun mot. Quelques secondes plus tard elle attrapait le col de son t-shirt avec une force impressionnante, et Milo se demanda ce qui arrivait. Il ne mit pas longtemps à comprendre. Elle se cachait d'éventuels curieux qui passaient par là. Ils se dirigèrent ainsi vers un coin sombre du bâtiment, et elle colla Milo au mur, le tenant toujours par le col. Milo, dont la respiration était alors haletante, se calma subitement, retrouvant un rythme cardiaque plus normal. Elle était si près de lui qu'il perdit un peu les pédales. Il regarda ses yeux, puis ses lèvres, et il sentit son souffle, son odeur si familière et si proche. Il la regarda encore dans les yeux, oubliant presque cette inconnue qu'elle était devenue, retrouvant quelques secondes cette fille qui lui avait fait tant d'effet, cette fille avec qui il avait partagé tant de moments précieux. Il ferma les yeux, soupira longuement, et attrapa la main d'Apollinaria, la retirant doucement de son col, puis il la lâcha. Ouvrant les yeux il se décolla du mur, et il regarda alors sur le côté, les yeux vides. D'une voix frêle, tremblante, il se mit enfin à parler, presque murmurant. « Est-ce que tu as honte de moi ? » Les secondes passèrent, et il la regarda longuement. « Ce n'est pas pour notre bien, c'est pour ton bien. Tu ne peux pas sortir avec un gars qui passe la serpillère et nettoie les douches de l'université, je comprends.» Il avait envie de partir, là maintenant, il ne voulait plus la voir, il était tellement déçu, mais tout s'éclairait dans son esprit. Il s'écarta encore du mur, s'éloignant légèrement d'elle. Pourtant il ne se dirigea pas plus loin, il resta ici, immobile.

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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyVen 4 Nov - 18:43

Il ne venait personne. Pourtant, Apo était sûre d'avoir entendu des pas approcher. Elle se concentra encore mais dû se rendre à l'évidence, elle les avait imaginé. Elle ne se rendit pas tout de suite compte du silence qui pesait entre eux deux, trop occupée à guetter un hypothétique étudiant ou professeur. Puis, se sentant subitement observée, elle tourna doucement les yeux jusqu'à croiser ceux de Milo. A ce moment précis, plus rien ne comptait. Elle avait oublié depuis belle lurette leur collision fortuite, son cours de littérature suédoise, son énervement et, surtout, elle se demanda pourquoi elle avait essayé jour après jour de l'oublier et de l'esquiver... Sa narine capta le parfum de Milo et ce fut un délice qui lui rappela de tellement bons souvenirs qu'elle faillit complètement perdre le contrôle d'elle-même. Soudain il ferma les yeux, comme pour résister, ce à quoi Apo avait totalement renoncé. Elle profita de ce moment d'intimité sans égal pour l'observer jusqu'à plus soif. Elle reconnaissait chaque trait de son visage et s'obligeait à ne pas fourrager sa main dans ses cheveux. Malheureusement, Milo interrompit cette redécouverte en enlevant doucement la main de la jeune femme de son col. Celle-ci pria pour qu'il ne lâche pas sa main mais ce fut le cas. Il rouvrit les yeux et, semblant avoir repris des forces et quelques volontés, il se détacha d'elle, doucement, tout doucement. Le silence devenant pesant, Apo aurait aimé qu'il hausse la voix, qu'il l'engueule comme toute personne normalement constituée l'aurait fait. Ca aurait été plus simple à supporter de ne pas voir cette frustration chez Milo, cette retenue alors que tout revenait en mémoire sans doute aussi dans son esprit alors que celui de la jeune Luxembourgeoise se déchirait dans tous les sens, incapable de prendre une décision acceptée par l'ensemble de ses neurones.

Et, alors qu'Apo ne s'attendait plus à ce qu'il prononce à mot, il demanda : « Est-ce que tu as honte de moi ? ». Elle ouvrit la bouche pour protester vivement mais n'en fit rien. Bizarrement, elle ne parvint à sortir un son. Elle aurait aimé lui dire que non, elle n'avait pas honte de lui, que ce n'était rien qu'il nettoie les sols du vestiaires de natation, qu'elle pouvait très bien s'y faire, qu'il ne comprenait vraiment pas, ce n'était pas ça du tout, mais alors pas du tout. Mais elle ne pouvait pas. Elle ferma alors la bouche, honteuse. Elle le regarda dans les yeux et ne vit que du désarroi et de la déception. Ce silence pesant dura longtemps, beaucoup trop longtemps à son goût. « Ce n'est pas pour notre bien, c'est pour ton bien. Tu ne peux pas sortir avec un gars qui passe la serpillère et nettoie les douches de l'université, je comprends.» Apo n'en crut pas ses oreilles. Elle lui jeta un regard et remarqua qu'il ne partait pourtant pas, il attendait sûrement une réponse à cette simple vérité qu'il venait sans doute de comprendre. Elle eut un mouvement de recul, leva la tête au ciel et la laissa tomber de dépit vers son dos. Ainsi, il n'avait pas dû comprendre pourquoi Apo avait coupé tous les ponts quand elle avait appris sa situation pour le moins compliquée financièrement. Elle releva la tête. « Tu ne comprends pas » murmura-t-elle dans un soupir. Puis, envahie de sentiments contradictoires, elle tourna son dos face au mur et se laissa tomber au sol. Ainsi, assise dans le froid, dans une situation plus que gênante pour son statut de princesse, elle voyait revenir des souvenirs qu'elle avait essayé de camoufler le plus possible ces dernières années. Elle baissa la tête sur ses genoux, « Je... Je ne peux pas me permettre de... de trop m'attacher.» puis la releva, les yeux pleins de larmes vers Milo « Je ne veux pas que tout ça recommence ! ». Elle faisait bien sûr allusion à la mort tragique de son mari dans ses bras. Depuis ce moment-là, Apo fuyait toute relation longue et sincère qui l'impliquait trop. Étouffant un sanglot, elle replongea sa tête dans ses genoux, complètement déboussolée.


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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptySam 5 Nov - 18:01

milo & apollinaria thursday morning.

Milo n'était pas au bout de ses surprises. Il avait été doublement déçu, parce qu'elle l'avait ignoré des semaines durant, et ensuite, parce qu'elle lui avait mis la faute sur le dos, comme s'il était aussi fautif dans leur histoire. A cet instant précis il fut même triplement déçu, à la suite d'une découverte bouleversante. Tout s'éclairait enfin pour lui, et il se maudit alors d'avoir été si naif, d'avoir cru que les choses marcheraient entre eux. L'image de la duchesse comptait bien plus que n'importe quoi d'autre, et lui, il n'était qu'un pion sur le grand jeu d'échec qu'était la vie d'Apollinaria. Aujourd'hui, il était hors jeu, elle l'avait ejecté en quelques instants, et il n'avait rien pu faire. Milo avait rarement était aussi déçu, aussi triste qu'à cet instant précis. Parce qu'il ne comptait pas assez pour elle, pas assez pour qu'elle brave tous ces titres et ces devoirs de duchesse pour lui, il était bien trop insignifiant, il était un simple jouet devenu obsolète. Il se rendit compte qu'il ne valait rien dans ce monde, qu'il était minuscule. Comment avait-il pu avoir confiance en lui ? En eux ? Comment avait-il fait pour se leurer à ce point ? A cet instant il regrettait presque ce qui était arrivé entre eux, il regrettait parce qu'il avait honte de lui même, il avait honte de s'être laissé avoir par Apollinaria, et il ne pouvait rien faire contre ces sentiments qui lui tordaient le coeur.

« Tu ne comprends pas » Milo leva les yeux au ciel, et soupira bruyamment, cette fois il ne fit pas attention à se contrôler, il parla très vite en regardant la jeune fille « J'aurais pu comprendre, si seulement tu m'avais laissé essayer ! Je ... » Mais avant qu'il puisse continuer, Apollinaria se laissa tomber contre le mur et baissa sa tête. Milo ferma sa bouche après quelques secondes, tant il avait étonné de sa réaction. Etais-ce le moment de s'asseoir par terre ? Lorsqu'enfin il exprimait ses sentiments et qu'il n'essayait plus de se calmer ? Lorsqu'enfin il comprenait tout ? Milo passa sa main dans ses cheveux, un peu troublé par son comportement. « Je... Je ne peux pas me permettre de... de trop m'attacher.» Milo la regarda avec interrogation. Mais que se passait-il, pourquoi disait-elle ça ? S'attacher ? Tout était clair, il n'était pas question de s'attacher, il était question d'argent, tout était question d'argent. Elle l'avait laissé tomber dès lors qu'elle avait appris pour son emploi, sa situation précaire. Elle était partie à cause de ça, et rien d'autre. Milo se persuadait de cela tandis qu'elle relevait la tête, les yeux envahis de larmes « Je ne veux pas que tout ça recommence ! » Milo tressaillit.

Décontenancé, il prit une inspiration haletante, presque convulsive. Et puis soudain, il se calma totalement, entièrement, et le silence pesa durant presque une minute, tandis que la jeune fille etouffait un sanglot, recroquevillée. Milo se vida l'esprit, et il s'accroupit tout près d'elle, l'entourant de son bras. Il attira son front contre ses lèvres et y déposa plusieurs baisers. D'une main tremblante, il caressa son épaule avec beaucoup de tendresse. Peut importe à quel point ses pensées était confuse, peut importe sa douleur, il ne pouvait pas supporter de voir quelqu'un pleurer, encore moins quelqu'un qu'il aimait, et il se contenta de rester ici tout près d'elle sans bouger d'un centimètre. « Calme toi, Apo ... Je comprends je ... je ne t'en veux pas tu sais. » A vrai dire il ne savait plus trop où il en était, s'il lui en voulait ou pas. Il lui en voulait sûrement parce qu'elle l'avait littéralement ignoré, parce qu'elle avait voulu sortir de sa vie comme une voleuse. Mais peu à peu, tandis qu'il attirait son frèle visage contre son torse, il sentit qu'elle n'était pas la seule coupable, qu'il l'était lui aussi, qu'il aurait du voir ça bien plus tôt. Depuis le décès de l'homme qu'elle aimait elle ne pouvait pas se permettre de s'attacher à quelqu'un, elle avait peur, peur de souffrir à nouveau et c'était tout à fait normal. Elle s'était ouverte à Milo et il avait cru que tout serait simple, qu'elle n'aurait pas peur de s'attacher, mais il se trompait royalement. Apollinaria était bien plus fragile qu'elle ne le paraîssait, et à aucun moment Milo n'avait discerné une once de vulnérabilité dans son regard. Elle avait fui parce qu'elle avait eu peur, peur de s'attacher, peur de l'avenir. Milo se tut durant de longues minutes, l'esprit tourmenté. Il n'arrivait pas à trouver quoi faire, comment résoudre les choses, lui qui parvenait toujours aux meilleures solutions, à cet instant, il se contenta d'être fort pour elle même si au fond de lui il était sûrement tout aussi perdu.

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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptySam 5 Nov - 22:42

Apo était totalement déboussolée et ne savait plus quoi penser. Elle n'avait pas du tout prévu de se confier sur ce sujet avec Milo. Il aurait été tellement plus simple qu'il croit que c'était juste à cause de son statut social et de sa pauvreté. Il aurait pu partir et l'oublier définitivement cette fois. Apo aurait fait de même et tout aurait été pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pendant une minute, elle crut que c'était déjà ce qui était arrivé. Le silence était profond et dura très longtemps. Elle pensa qu'il était parti, l'avait laissé là, dans ce coin sombre de Columbia à pleurer. Elle ne voulait pas regarder, de peur de voir sa conviction vérifiée. Elle était en train de se convaincre que c'était ce qu'il avait de mieux à faire quand elle sentit une présence près d'elle. Elle tressaillit lorsqu'il l'entoura de son bras, se sentit défaillir lorsqu'il déposa plusieurs baisers sur son front, chacun laissant une empreinte chaude et presque électrique sur sa peau. Elle aurait aimé le repousser mais n'en eut pas l'énergie et l'envie nécessaire. Il ne devait pas se rendre compte de l'effet qu'il produisait. Il était tellement gentil et sincère dans tout ce qu'il faisait, sans arrière pensée. Il lui caressa l'épaule en restant tout près d'elle. Apo se détendit doucement contre Milo, se laissant peu à peu aller contre son torse.

« Calme toi, Apo ... Je comprends je ... je ne t'en veux pas tu sais. » . A ces paroles, Apo se releva à demi et planta ses yeux dans ceux de Milo. Il était totalement perdu, tout comme elle, et c'était normal. Il venait d'apprendre et d'assimiler pourquoi Apollinaria avait coupé les ponts et en même temps il était confronté à la peine de celle-ci, complètement démuni. Malgré le fait qu'elle comprenait ce qu'il pouvait ressentir, elle ne pouvait pas lui permettre de se leurrer ainsi. « Non ! Tu ne peux pas ne pas m'en vouloir. Je... Je t'ai fait souffrir pour quelque chose que tu ne peux pas changer et sans te donner les explications qu'il fallait... » Elle renifla avant de se forcer à continuer à parler, mais elle ne put conserver son regard. Elle le baissa et le laissa se balader par terre, allant au gré des rainures des pavés. « Mais c'était égoïste. Je... Je ne pouvais pas t'expliquer ça, ça aurait été trop dur à supporter de devoir t'avouer que ce n'était pas toi et que... »

Elle ne put continuer sa phrase, fâcheuse manie de ce début de journée. Apo venait de dire à haute voix ce qu'elle se cachait depuis des années, ce qu'elle essayait de renflouer le plus loin possible au fin fond de son esprit, elle était vulnérable. Se sentant démunie et détestant cela, Apo se dégagea doucement des bras de Milo et tourna la tête dans la direction opposée. Elle ne voulait pas donner cette impression de vulnérabilité, surtout pas dans ce genre de situation. Elle se dit encore une fois qu'elle aurait dû garder son excuse première et que, même si ça aurait été plus dur au début, ça aurait eu le mérite d'être clair et de ne pas l'obliger à se dévoiler à ce point. Elle se souvint qu'elle avait déjà baissé son armure avec lui et que c'était sans doute le début de la fin. Elle ne s'était jamais autant dévoilée et ça a été fatal à leur relation et à elle-même. Peut-être que pour Milo ce genre de sincérité était normale mais pas pour la duchesse. Son portable se mit à sonner furieusement, ramenant Apo à la réalité. I spent my time just thinkin thinkin thinkin bout you. Every single day yes, i'm really missin' missin' you. And all those things we use to use to use to do. Hey girl, wuz up, it use to be just me and you. I spent my time just thinkin thinkin thinkin bout you Un léger sourire se posa sur les paroles d'Apo quant aux paroles qui reflétaient totalement l'ambiance de ce moment passé avec Milo. Elle savait qui l'appelait mais ne voulait pas répondre. La sonnerie s'arrêta puisque le répondeur se mit en route. Apo, toujours les yeux baissés, retenait son souffle, voulant savoir ce que pensait Milo tout en ayant peur de sa réaction.

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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyDim 6 Nov - 0:03

milo & apollinaria thursday morning.

« Non ! Tu ne peux pas ne pas m'en vouloir. Je... Je t'ai fait souffrir pour quelque chose que tu ne peux pas changer et sans te donner les explications qu'il fallait... » Apollinaria plongea son regard dans celui de Milo avec une telle rapidité qu'il en fut surpris. A l'image de son total égarement, ses sourcils s'inclinèrent et il tenta tant bien que mal de garder un peu de force dans les yeux pour rassurer la jeune femme. Mais il était bien conscient que sa capacité à dissimuler ses sentiments était médiocre, et dès que son regard croisa celui d'Apollinaria, il sut qu'elle comprenait qu'il était perdu lui aussi. Il aurait pourtant donné n'importe quoi pour lui montrer à quel point il était là pour la soutenir. Il voulait tellement être à la hauteur, être capable de la rassurer et de lui dire que son cas n'était pas incurable. Mais à cet instant précis, elle lui exprimait tellement de sentiments qu'il les ressentait presque lui aussi, il était presque capable de saisir cette douleur qu'elle cachait au fond d'elle, et il comprenait à quel point cela avait du être difficile pour elle. Milo était incapable de lui en vouloir à présent, il la regardait et il voyait toute cette volonté et cette force bien plus que sa vulnérabilité. Il avait vu tout à l'heure une inconnue, maintenant il voyait Apollinaria plus belle que jamais. Curieux paradoxe que de voir cela dans les yeux pleins de larmes d'une jeune femme. Milo la regarda encore, et il se sentit vide de toute décéption, de toute rancoeur, vide de ces sentiments qu'il avait eu plus tôt. Elle lui disait de ne pas lui pardonner mais c'était trop tard, il l'avait déjà fait. « Mais c'était égoïste. Je... Je ne pouvais pas t'expliquer ça, ça aurait été trop dur à supporter de devoir t'avouer que ce n'était pas toi et que... » Milo acquiesa lentement, et de sa main gauche il essuya les larmes sur ses joues, replaca ses cheveux, et il lui fit un léger sourire, un sourire qui signifiait bien plus que les mots, mais à ce moment là elle détourna la tête dans la direction opposée. Elle se sentait vulnérable et c'était sûrement la première fois qu'elle s'ouvrait à quelqu'un. Milo comprenait totalement cela; elle venait de lui montrer toute sa fragilité, ses faiblesses, elle venait peut être de faire la chose la plus dure au monde : prendre le risque de se dévoiler entièrement, totalement, donner toute sa confiance à un autre. Milo ne chercha pas à la regarder où à ramener son visage vers lui. Il voulait qu'elle comprenne qu'il respectait sa dignité. C'en était sûrement trop pour elle, il ne voulait pas la blesser encore plus, la gêner ou quoi que ce soit, il se laissa donc tomber contre le mur à côté d'elle, mettant une légère distance entre eux. « Ce n'était pas égoïste. Tu as agi avec beaucoup de courage, parce que tu es forte, vraiment très forte, Apo, et c'était un moyen pour toi de te protéger. Je ne peux pas t'en vouloir pour ça. » Il se tut alors, pendant quelques secondes, jusqu'à ce qu'une sonnerie retentisse.

Milo eut un léger sourire au son de la musique qui s'élevait. Des paroles propres à ce moment clef. Drôle de coincidence. Milo pensa qu'Apollinaria allait répondre mais elle n'en fit rien, elle laissa la musique durer encore et encore. Puis elle se stoppa alors, vraisembablement elle n'allait pas sonner de nouveau. Milo songea qu'elle avait râté son cours et qu'elle n'avait pas rempli ses obligations, il espéra alors que les conséquences ne seraient pas trop dures pour elle. Personne n'était parfait, et même si elle voulait l'être, c'était ton bonnement impossible. Elle avait eu réellement besoin de ce moment de vérité, de ce moment où elle s'était laissé aller à ses émotions les plus profondes. Milo savait que garder enfoui ses cicatrices les plus profondes était la pire chose à faire, et même si Apollinaria ne s'en rendait pas compte tout de suite, elle verrait plus tard que parler était vraiment bénéfique pour elle. Milo rompit le silence et s'adressa de nouveau à la jeune femme « Ecoute, tu ne peux pas baisser la tête comme ça, Apo, tu n'as aucune raison de le faire. Tu es une fille extraordinaire et tu mérites d'être heureuse. Tu ne peux pas constamment t'empêcher de t'attacher aux autres parce que tu risques de souffrir, tu ne peux pas empêcher les autres de t'aimer et de vouloir ton bien. La vie c'est ça, c'est prendre le risque d'avoir mal à un moment ou à un autre. Si tu ne prends pas ce risque, alors tu ne vis plus. » Milo la regarda, même si elle baissait toujours la tête, il la regarda car il voulait qu'elle entende bien ce qu'il disait. « Tu t'infliges ça à toi-même. Tu ne peux pas te résigner à ça, tu ne peux pas te contenter de vivre avec ce souvenir douloureux, parce que tu sais, l'avenir te réserve certainement beaucoup de bonheur, plus que tu ne l'imagines. Je ne dis pas que ce sera toujours facile. Je dis juste que ... lui, il souhaiterait que tu te battes et que tu sois heureuse, pas que tu abandonnes. » Milo avait bien entendu fait référence à son mari défunt. Lorsqu'il prononçait ses mots il se rappellait cette discussion qu'il avait eue avec sa mère.« Après la mort de mon père, ma mère a eu beaucoup de mal à aller de l'avant. Au bout de quelques temps, elle a recommencé à sourire, à sortir, à rire, elle a recommencé à vivre. Je lui en ai voulu, tu sais, je ne comprenais pas comment elle pouvait aller mieux alors que mon père n'était plus là. Je me rappelle lui avoir presque hurlé dessus, lui avoir dit les pires choses qu'on puisse dire à une mère.» Milo s'arrêta, et réfléchit un instant, comme s'il ne parvenait pas à trouver les bons mots « Et on a eu cette discussion, celle qui m'a ouvert les yeux, elle m'a dit qu'elle avait promis à mon père avant sa mort de profiter de la vie et d'être heureuse. Mon père le lui a fait promettre. Il ne voulait pas qu'elle se noie dans la tristesse, il voulait qu'elle mène une vie heureuse, la vie qu'il n'avait pas pu mener à cause de sa maladie, il voulait qu'elle sache que de là où il serait il la verrait toujours, et il ne voulait voir que des sourires, pas des pleurs, il voulait voir de la vie et rien d'autre. » Milo regardait toujours Apollinaria. Après un léger soupir il termina son récit. « Depuis ce jour, ma mère et moi avons toujours pris la vie avec optimisme. Ce ne veux pas dire qu'on a oublié mon père, au contraire. Penser à lui nous donne le courage d'avancer. » Milo espéra que toute cette histoire permettrait à Apollinaria de se sentir moins vulnérable. Après tout, en lui livrant tout ça sur lui, il le devenait un peu à son tour.



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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyDim 6 Nov - 19:23

Milo semblait faire tous les efforts du monde pour lui montrer qu'il était là et Apo n'en pouvait plus. Elle ne voulait pas de sa charité, qu'il la comprenne. Elle voulait juste qu'il la laisse seule, qu'il l’oubliât à jamais pour qu'elle n'ait plus besoin de croiser ses yeux et d'y voir de la compréhension ou de la compassion. Elle ne voulait pas de sa compassion, venant de lui comme d'une autre personne. Elle ne voulait pas se sentir inférieure, quémandant une attention autre que celle qu'elle recevait d'habitude. Celle-ci était beaucoup plus agréable et facile à accepter, c'était une attention à sa beauté, à ses vêtements, à sa richesse, à son statut social. Que de superficiel mais que de choses qu'elle pouvait contrôler or, dans cette situation précise, elle ne contrôlait absolument rien. Elle avait l'impression de devenir schizophrène. Une partie de son cerveau lui intimait de partir au plus vite en lui balançant les quatre vérités de Milo en face et l'autre de se laisser faire, tranquillement dans ses bras. La première, habituée à gagner haut la main sur tout ce qu'elle entreprenait, ne comprit pas pourquoi Apo hésitait tant, coincée entre deux envies paradoxales. Dans tout film ou bande dessinée niaise, on voyait l'ange et le démon, penchés chacun sur une épaule, et c'était cette impression que Apo ressentait en ce moment précis. Apparemment, Milo ne comprit pas le message subliminal qu'essayait de faire passer la jeune Luxembourgeoise, il continua de parler « Ce n'était pas égoïste. Tu as agi avec beaucoup de courage, parce que tu es forte, vraiment très forte, Apo, et c'était un moyen pour toi de te protéger. Je ne peux pas t'en vouloir pour ça. » Apo avala sa salive avec difficulté, comprenant qu'il ne la laisserait pas tomber maintenant qu'il comprenait tout ce qui se passait et c'était précisément ce qu'elle ne voulait pas. C'était tellement plus simple de se protéger par soi-même en s'éloignant des gens qui pourraient nous faire du mal tellement on s'est attachés à eux...

Lorsque la sonnerie de son portable retentit, Apo maudit intérieurement celui qui l’appelait qu'elle avait reconnu grâce au système très ingénieux de sélection des musiques en fonction du contact. Il ne manquait plus que lui pour s’immiscer dans les pensées déjà brumeuse de la jeune femme. Stan. Heureusement que Milo ne lisait pas les magazines people sinon il serait déjà tombé sur une photo de Stan et Apo, bras dessus bras dessous, dans toutes les soirées hype de New York. Encore une raison de la détester mais qu'elle n'aurait pas le courage de lui expliquer tant il ne comprendrait pas les motivations qui l'avait poussée à faire le choix - mutuel certes - de s'afficher au cou du footballeur pour promouvoir son image de marque. Malheureusement, Milo ne comptait apparemment pas la laisser tranquille, « Ecoute, tu ne peux pas baisser la tête comme ça, Apo, tu n'as aucune raison de le faire. Tu es une fille extraordinaire et tu mérites d'être heureuse. Tu ne peux pas constamment t'empêcher de t'attacher aux autres parce que tu risques de souffrir, tu ne peux pas empêcher les autres de t'aimer et de vouloir ton bien. La vie c'est ça, c'est prendre le risque d'avoir mal à un moment ou à un autre. Si tu ne prends pas ce risque, alors tu ne vis plus. » . Apo grimaça et, dans un murmure laissa échapper « Milo... » sous forme de plainte. Elle savait où il voulait arriver et n'était pas sûre de vouloir que cela arrive. « Tu t'infliges ça à toi-même. Tu ne peux pas te résigner à ça, tu ne peux pas te contenter de vivre avec ce souvenir douloureux, parce que tu sais, l'avenir te réserve certainement beaucoup de bonheur, plus que tu ne l'imagines. Je ne dis pas que ce sera toujours facile. Je dis juste que ... lui, il souhaiterait que tu te battes et que tu sois heureuse, pas que tu abandonnes. » A ces paroles, qui semblaient sortir du fond de son coeur, Apo sentit le sien se tordre. Il ne comprenait pas tout ce que ce "simple" fait dans l'existence de la jeune femme avait produit. Il n'était pas "simplement mort", c'était de sa faute et elle n'était pas sûre qu'Alexandr, son défunt mari, ne lui veuilles pas pour ça... Tout ce qui était arrivé était arrivé à cause d'elle. Elle était la cause de malheurs incommensurables et ne pouvait se résigner à devoir expliquer tout ça à Milo. Elle lui avait simplement dit qu'il était mort mais pas comment et, surtout, pourquoi...

Pendant que l'esprit d'Apo s'entortillait comme de vulgaires spaghetti, Milo continuait de parler, comme pour expier lui aussi une partie de son histoire qui lui tenait à cœur. Il lui parla de la mort de son père et du retour à la vie de sa mère après ce décès. Il lui avoua qu'il ne comprenait pas pourquoi elle agissait comme cela et qu'il en avait finalement tiré une conclusion et une morale. « Depuis ce jour, ma mère et moi avons toujours pris la vie avec optimisme. Ce ne veux pas dire qu'on a oublié mon père, au contraire. Penser à lui nous donne le courage d'avancer. » Apo tourna doucement sa tête vers Milo qui la regardait avec intensité et cette intensité lui fit peur. Tout se répétait. Elle avait agit de la même façon il y a un an lorsqu'elle avait rompu avec Sixte, de façon autrement plus radicale et directe. Lui au moins avait eu l'intelligence de ne pas la chercher, lui au moins la connaissait. Elle s'obligea à chasser toute idée parasite de son esprit, à commencer par Alexandr et Stan, et fit une moue triste. Elle posa sa main délicatement contre la joue de Milo et parla d'une voix douce, sachant que ce qu'il venait de faire, bien que cela l'ait éloignée à jamais, était une marque de confiance absolue et une preuve de l'attachement qu'il lui portait. « Oh... Tu ne m'avais pas dit que ça avait été aussi difficile pour toi, toute cette épreuve... Vous avez fait preuve d'une grande affection, toi et ta mère. Et, hum, je suis sûre que ton père serait fier de toi là-haut comme on dit » dit-elle en finissant sa phrase par une note joyeuse dans la voix et un petit sourire pour le rassurer tout en levant les yeux vers le ciel pour illustrer les derniers mots de son propos. Cette idée idiote de vouloir le rassurer alors qu'elle savait pertinemment ce qu'elle allait faire maintenant, s'évertuer encore plus fort à l'éviter et à l'éjecter de sa vie, définitivement. « Hum, il faut que je...» Elle regarda sa montre sans réellement voir l'heure mais elle savait qu'elle était en retard et qu'elle ne se ferait jamais accepter dans son cours de littérature suédoise. Elle se leva brusquement, passa d'un geste rageur sa main sur son visage pour essayer d'entériner au maximum les traces de ses larmes. Sans le regarder, elle attrapa son sac à main, le mit au creux de son bras, remit en place sa robe, attrapa d'un geste machinal son portable et s'évertua à avoir une voix stable et pas chevrotante et tremblante. « Je vais y aller.» dit-elle en montrant du pouce le chemin vers un bâtiment. Les secondes s'écoulèrent pendant lesquelles Apo se concentra uniquement sur les battements de son cœur, voulant les faire taire à tout prix, pour qu'ils ne la trahisse pas. Ne trahisse pas son appréhension, son désarroi et son indécision qui lui était revenue en pleine face quand elle s'était levée. Voulant prendre congé, définitivement, elle se retourna vers Milo mais ne put sortir un mot, sa bouche étant comme déconnectée de son corps...

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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyLun 7 Nov - 21:10

milo & apollinaria thursday morning.

Milo se sentit soudain très bien, calme et serein. La main d'Apollinaria se posa sur sa joue, et pendant un instant le temps s'arrêta, il se perdit dans ses pensées, songea à son père, à quel point il lui manquait, mais à quel point il devait être fier de lui, là maintenant. Milo s'était toujours battu, avait toujours fait de son mieux pour s'en sortir, sans jamais perdre son sourire. Il avait toujours soutenu les siens, aidé les autres, il avait toujours fait preuve d'un remarquable et d'une joie de vivre totale. Milo souriait et il souriait à son père, puis il regarda Apollinaria et il se rendit compte qu'il n'avait jamais parlé de son père à personne de cette manière. Il venait de lui dire ses sentiments exacts, réels, sans y mettre une quelconque nuance. Il avait simplement dit la vérité, ce qui brûlait au fond de lui, il lui avait suffit de voir la détresse et la vulnérabilité dans son regard pour lui confier ses sentiments les plus profonds. A cet instant il se souciait peu de l'impact de ce qu'il venait de dire, il était juste terriblement libéré de l'avoir fait. « Oh... Tu ne m'avais pas dit que ça avait été aussi difficile pour toi, toute cette épreuve... Vous avez fait preuve d'une grande affection, toi et ta mère. Et, hum, je suis sûre que ton père serait fier de toi là-haut comme on dit » Milo sourit de plus belle à cette remarque. Il ne regardait pas Apollinaria, il regardait ailleurs, comme égaré dans un monde lointain. Milo attrapa la main d'Apollinaria l'ôta de sa joue et la serra dans la sienne, il avait tellement d'affection à lui transmettre, il voulait qu'elle ressente tout ce qu'il ressentait maintenant. Plénitude et soulagement. Pourtant, il n'eut pas le temps de rêvasser plus longtemps, car la voix d'Apollinaria vint le sortir de ses pensées « Hum, il faut que je...» Milo, subitement déconnecté, regarda la jeune fille, et à cet instant là son regard se figea. Il contemplait son visage mais n'y voyait aucun soulagement, aucun sentiment heureux, il n'y voyait qu'un mur, une cloison obscure. Elle était tellement loin, tellement fermée. Milo sentit toutes ses espérances éclater en milles morceaux, brisées par ce regard si dur et lourd qui habitait Apollinaria.

Elle ôta sa main de la sienne pour regarder sa montre, et immédiatement il s'écarta d'elle. Il venait de s'ouvrir à elle, et en retour, elle se fermait totalement, encore plus qu'avant, comme si tout cela n'avait servi à rien, comme si elle se fichait de tout ses tourments. Elle allait partir et il le savait, il le sentait. Elle avait envie de partir, et certainement de ne plus le revoir. Peut être était à cause de la faiblesse qu'elle lui avait montré, peut être était ce parce qu'elle pensait que Milo était trop sensible et pas assez raisonné, qu'il ne comprendrait rien. Dans tous les cas, Milo se sentit de nouveau déçu. Elle le mettait de côté à nouveau, elle l'abandonnait encore sur le trottoir. Il ne supporterait pas ça encore, il ne pouvait pas être pris pour un idiot comme il l'avait toujours été. Sa gentilesse le perdait à chaque fois, et il se maudissait de toujours trop s'investir. La douleur l'attendait au tournant, avec la déception : ces deux là ne le loupaient jamais. Milo ne pouvait pas se faire à l'idée qu'Apollinaria était à ce point bornée, qu'elle ne voulait pas accepter la mort de son mari, qu'elle allait passer le restant de ses jours à se le faire payer. Il ne pouvait pas croire que son cas était perdu. Elle méritait beaucoup mieux, beaucoup plus, et surtout elle n'avait pas le droit de refuser l'aide de ceux qui tentaient de l'aider. Elle n'avait pas le droit d'écarter Milo de la sorte, simplement parce qu'il avait été capable de faire le deuil et de continuer son chemin, contrairement à elle. Elle avait besoin d'un coeur heureux pour soigner ses fissures profondes, elle ne pouvait pas cesser de croire en sa guérison. Milo ne pouvait pas laisser faire ça. Apollinaria se leva, tentant de retrouver une apparence convenable, et Milo se leva à son tour sans se brusquer, l'observant d'un oeil agaçé. « Je vais y aller.» Milo ne dit rien, il la regarda tenter de partir sans paraîte irrespectueuse, il la regarda avec insistance mais ne dit rien du tout. Elle lui tournait maintenant le dos, et elle fit quelques pas. Milo ne savait pas s'il avait encore la force et l'envie de l'arrêter. Il ne savait pas s'il pourrait faire mieux que s'ouvrir profondément à elle, et surtout il ne savait pas si Apollinaria avait vraiment envie de son aide. Après tout peut être avait-elle juste envie d'oublier, à présent, maintenant qu'ils étaient vulnérables tous les deux, peut être n'avait elle plus aucun intérêt à rester avec lui. Il soupira, et la regarda avancer. Elle se retourna, ouvrit la bouche pour parler mais n'en fit rien. Milo la regarda durant quelques secondes, avant de s'exclamer « Attends, Apo ! » Il marqua une pause, soupira et roula des yeux, puis se concentra de nouveau sur elle « Attends. Je ne peux pas te laisser partir comme ça. Pas encore.» Il s'avança plus près d'elle et la regarda dans les yeux « Je suis désolé mais tu n'as pas le droit de partir maintenant et de me laisser tomber à nouveau.»


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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyMar 8 Nov - 19:09

Apo pensait avoir fait le plus difficile et que Milo l'oublierai désormais. Elle l'avait ignoré, l'avait laissé se confier toute à son aise, fait remonter des souvenirs plutôt douloureux pour le laisser là, à moisir avec toutes ses pensées et ses pensées qui devaient vagabonder d'une idée à une autre. Mais apparemment, il n'était pas ce genre de personne. Pas le genre de personne à se décourager et à la laisser filer. Dommage, ça aurait plus simple à supporter pour Apo... Elle se disait qu'elle devait y aller, aller où, elle n'en savait rien mais elle devait y aller. Si elle restait plus longtemps, elle allait être obligée de faire ce à quoi elle se refusait depuis le début de sa relation avec Milo, se confier entièrement sur son passé et avouer tous ses torts. Là, c'est sûr que si elle faisait cela, elle était sûre qu'il ne lui parle plus jamais, et qu'il ait l'envie par ailleurs d'aller se confier à la police au plus vite. Apollinaria soupira quand elle l'entendit l'interpeller : « Attends, Apo ! ». Intérieurement, elle lui envoyait des signaux, lui intimant de rester en dehors de tout ça, de la laisser tranquille. « Attends. Je ne peux pas te laisser partir comme ça. Pas encore.». Elle baissa les yeux, se demandant encore une fois pourquoi c'était si difficile avec lui de lui ordonner de la laisser tranquille, pourquoi elle ne faisait pas comme d'habitude, pourquoi elle s'efforçait que ça se finisse bien malgré tout, pourquoi elle restait là à l'écouter parler, pourquoi elle se sentait autant concernée par cette conversation qui n'aurait jamais dû avoir lieu, pourquoi, tout simplement. « Reste en dehors de tout ça, s'il te plaît, ne rends pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont... » demanda-t-elle dans un soupir, sans se rendre compte que ce qu'elle pensait sortait de sa bouche et ne restait pas une supplication dans sa pensée.

« Je suis désolé mais tu n'as pas le droit de partir maintenant et de me laisser tomber à nouveau.» Apo releva les yeux et croisa ceux de Milo, si profonds et qui exprimaient tant de sentiments à la fois. Il était déçu mais en même temps ne pouvait se permettre de la laisser partir sans lui. Elle ne put détacher son regard du sien et, quand elle ouvrit la bouche pour répondre à cette injonction, elle fut coupée par la sonnerie de son portable, qui sonnait encore une fois. I spent my time just thinkin Agacée par l'intrusion intempestive de Stan, elle décrocha brusquement et répondit d'une voix tranchante à son contact, sans lui laisser le temps d'en placer une. « T'as quelque chose de tellement important que tu te sens obligé de m'appeler jusqu'à ce que je décroche ?? Lâche-moi Stan. » Il baragouinait une sorte de réponse qui commençait par « Apo, il faut que je te parle » ou peut-être un truc du genre « Apo, il faut que je t'avoue ». Enfin, ce n'était pas intéressant au vu de ce qui se passait actuellement entre deux bâtiments de Columbia. Sans chercher à savoir ce qu'il voulait vraiment, Apo replaça son attention sur Milo qui s'était rapproché quand il parlait. Elle se mordit la lèvre sans savoir quoi faire. Devait-elle lui parler comme elle venait de le faire avec Stan ? Elle ne s'en sentait pas capable. Devait-elle tout lui avouer ? Elle ne s'en sentait pas capable. Devait-elle partir en courant ? Elle ne s'en sentait pas capable. Elle s'approcha du jeune brésilien, et parla d'une voix douce, un peu tremblotante, chose inhabituelle chez la jeune femme. « On a deux solutions. » Elle prit une grande inspiration et plongea son regard dans celui de Milo, comme pour y trouver des forces. « Soit, je te fais souffrir et je te donne l'envie de ne plus jamais me voir en tout te racontant » et ajouta, comme pour elle-même « mais qui donne celle d'aller voir la police ». Quelques secondes s’écoulèrent avant qu'elle ne reprenne la parole, pas vraiment plus assurée. « Soit, on agit en adultes responsables et on oublie cette conversation, ce qui est la solution la plus... la plus... » Apo cherchait le mot qui lui manquait, elle leva les yeux au ciel, trépignant et bougeant les mains. « raisonnable. » Sentant qu'une appréhension immense s'emparait d'elle, quel que soit le choix de Milo, elle fit la moue et s'approcha encore de lui. Répondant à une impulsion, elle posa délicatement ses lèvres sur celles de Milo puis, au bout de quelques secondes, elle se détacha, le regard toujours plongé dans le sien. Elle approcha sa bouche doucement de l'oreille de Milo et murmura : « Je suis désolée. » Ca, c'est sûr qu'elle l'était. Elle s'en voulait d'avoir été trop proche de lui, de s'être livrée, de l'avoir fait souffrir, de s'être fait elle-même et de devoir en arriver là.

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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyMar 8 Nov - 22:34

milo & apollinaria thursday morning.

« Reste en dehors de tout ça, s'il te plaît, ne rends pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont... » Milo l'avait regardé, s'était demandé ce qu'elle voulait dire, si elle le pensait vraiment. Il avait espéré qu'elle dise ça juste pour partir plus facilement, mais qu'en réalité elle ne voulait pas vraiment qu'il l'ignore. Il ne pouvait pas croire qu'elle veuille réellement se détacher de lui. Ou plutôt il ne voulait pas. Il aurait certainement dû la laisser partir, car c'était ce qu'elle venait de lui demander. Milo était du genre à respecter les choix des gens, et à ne pas ignorer leurs souhaits. Il prenait toujours soin de n'empêcher personne de suivre son chemin, il les soutenait même. Mais là, c'était comme irréel. Le choix d'Apollinaria était invraisemblable, il était insensé, et Milo était incapable de la laisser suivre son chemin, et encore moins de la soutenir. Il savait pertinemment que, quel que soit l'aboutissement de ce chemin, il était obscur, très obscur, et peut être sans retour. L'attachement qu'il avait à son égard dépassa largement le respect de son choix. Il était certain qu'elle prenait la mauvaise décision, et c'est pour cela qu'il s'avança vers elle et qu'il ne recula pas, il s'avança vers elle et fit tout pour l'empêcher de partir.

Il venait de dire tout ce qu'il avait sur le cœur pour la retenir, et elle était sur le point de lui répondre. Subitement le portable d'Apollinaria se mit à sonner de nouveau. Si la première sonnerie avait été plutôt amusante de par la coïncidence des paroles, celle-ci l'était nettement moins. Milo soupira bruyamment, alors que la jeune fille répondait à cet appel. Elle s'exprima d'une voix pour le moins … fracassante, c'était le mot. L'attention de Milo fut juste attirée au moment où elle évoqua le prénom de son interlocuteur, un certain Stan. Ce prénom lui disait quelque chose; c'était le prénom du "petit-ami" d'Aloysia, bien qu'elle ait quelques différents avec lui ces derniers temps. Milo eut une vague pensée à propos des boucles d'oreilles non identifiées qu'Aloysia avait retrouvé dans le lit de Stanislas, et l'espace d'un instant il fit le rapprochement avec Apollinaria, puis il secoua finalement la tête à cette idée. Il ne pouvait pas croire cela, et après tout, New York était si grande qu'il devait y avoir des milliers de Stan. Milo regarda Apollinaria et repensa au ton rude qu'elle avait utilisé, songeant qu'il ne la connaissait pas aussi tranchante dans ses propos. La raison de son agaçement intrigua Milo, mais à vrai dire à cet instant précis il n'avait pas réellement envie de se pencher davantage sur le sujet, il regardait la jeune femme et il voulait surtout qu'elle lui réponde quelque chose, n'importe quoi, tant qu'elle ne partait pas encore.

Alors elle lui balança les deux solutions. Milo la regarda très sérieusement, dérouté parce qu'elle venait de dire. La police ? Que venait faire la police là dedans ? Avait-il sous estimé l'histoire de son mari défunt ? Il regardait Apollinaria qui semblait soudainement atteinte d'une appréhension déroutante, il la vit s'approcher dangereusement de lui et il ne bougea pas d'un centimètre. Il la laissa presser ses lèvres contre les siennes, se laissant aller à ce parfum si singulier qu'il aimait tant, l'espace de quelques secondes. Il ne la retint pas quand elle se détacha de lui, il se contenta juste de la regarder, un brin de surprise dans les yeux. Et puis il sentit son souffle dans son oreille, elle murmura qu'elle était désolée, et Milo savait qu'elle ne disait pas ça pour le baiser, mais pour tout le reste. Il attendit qu'elle soit de nouveau face à lui pour parler. « Tu crois que je ne vais pas souffrir si j'accepte d'oublier tout ? Je ne peux pas te laisser faire ça, quoi qu'il arrive je ne te laisserais pas tomber. Tu ne pourras pas fuir toute ta vie Apollinaria. » Milo la regarda avec sincérité, plongea son regard dans le sien de façon à ce qu'elle ne puisse pas détourner les yeux. « Je n'ai aucune idée de ce que tu essaies de me cacher, je n'ai aucune idée de la gravité de ce que tu veux me dire, je ne vois pas ce que la police a à faire la dedans … Mais crois moi, je m'en fous, je sais que tu dois en parler, et je suis là. Je l'ai toujours été. Il n'y a aucun mal à ce que tu me parles, il n'y aucune obligation, je n'attends rien de toi, et saches que si tu ne veux pas que je te pose de questions je ne t'en poserais pas, je peux me contenter de t'écouter. Au moins t'écouter, parce que tu en as vraiment besoin. » Milo marqua une pause, puis ajouta « Et il n'y a rien que puisse me donner l'envie de ne plus jamais te voir. » Milo la regarda sans marquer aucune inquiétude. Son visage était serein, son regard sincère, il voulait qu'elle sache qu'elle pouvait lui faire confiance. Il était légèrement perdu quand à leur relation, à vrai dire il l'était totalement, mais pour l'instant il se souciait juste de cette histoire qui la rongeait. Il ne voulait pas la perdre à cause de ça, il ne voulait pas la laisser tomber, il ne pouvait pas la regarder s'éloigner, rejetant de sa vie toute forme d'attachement, considérant avec mépris le reste du monde, non, il en était incapable.



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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyJeu 10 Nov - 19:03

Ca y est. C'était lancé et Apo ne pourrait pas faire demi-tour. Oh, évidemment, elle pouvait encore une fois se défiler et ne rien dire du tout mais elle savait qu'elle en serait incapable. Pas maintenant, après tout ça. Elle ne savait même plus si elle voulait que Milo lui dise de ne rien lui confier - ce qui, elle le savait, était peine perdue - ou au contraire, qu'il la presse de questions. Évidemment, il ne choisit pas la première énoncée ici mais ne choisit pas vraiment la seconde non plus. Il lui parlait, les yeux dans les yeux avec une sincérité désarmante à laquelle Apo n'avait pas vraiment été habituée. Elle connaissait plutôt les messes basses, les sourires de circonstance, les manières de déguerpir au plus vite sans froisser son interlocuteur, la façon d'écouter sans écouter et de parler pour ne rien dire. Pour elle, c'était les seules façons d'exister, elle était princesse et en plus étudiante en sciences politiques et relations internationales, c'est pour vous dire. Mais là, elle devait avouer que la sincérité avait du bon et qu'elle commençait à apprécier qu'on tienne vraiment à elle, oubliant le passé et étant prêt à l'entendre pour faire du bien à l'autre. « Mais crois moi, je m'en fous, je sais que tu dois en parler, et je suis là. Je l'ai toujours été. Il n'y a aucun mal à ce que tu me parles, il n'y aucune obligation, je n'attends rien de toi, et saches que si tu ne veux pas que je te pose de questions je ne t'en poserais pas, je peux me contenter de t'écouter. » Apo ne pouvait détacher son regard, absorbée par les paroles de Milo. Pour une fois, elle les croyait, ces paroles, sans hésiter.

Après quelques secondes que la jeune femme ne remarqua même pas, ayant totalement perdu la notion du temps, il lui avoua que « Et il n'y a rien que puisse me donner l'envie de ne plus jamais te voir. » . Apo baissa soudainement les yeux, les sentant picoter un peu. Il ne se rendait pas compte de ce qu'il disait et de tout ce que ça entraînait. Mais puisqu'il voulait savoir, il allait savoir... « Et même le fait que je sois la cause du décès d'Alexandr ? » s'exclama-t-elle, relevant brusquement son regard, devenu soudain froid, comme pour se fermer à d'éventuelles protestations véhémentes ou aux souvenirs qui menaçaient de refaire surface. Avant qu'il ne puisse répondre, elle leva la main et continua sur sa lancée. « Je l'ai vu mourir sous mes yeux. Tué sans comprendre pourquoi, en ouvrant une porte. Je ne ferais pas celle qui a des remords en disant que ça aurait dû être moi qui ouvre la porte, mais non, j'étais sous la douche. » Apo eut un rire mauvais, un rire jaune, leva les yeux au ciel, comme pour se remémorer cette nuit-là, qu'elle n'avait encore jamais partagé avec personne. Évidemment, elle avait prévenu ses amis et connaissances que l'héritier du grand-duc du Luxembourg était mort, mais n'avait précisé la nature de ce décès qu'à très peu de personnes. « Il a été tué parce qu'il m'aimait et qu'il était mon mari. Tué par Sergeï. » Elle prit une grande inspiration et plongea de nouveau ses yeux dans ceux de Milo, prête à révéler de terribles secrets que personne n'es sensé savoir. Son père l'avait prévenue pourtant...

FLASH BACK ON

C'était le lendemain du meurtre d'Alexandr, tout le monde venait présenter ses condoléances à Apollinaria, si jeune mariée et déjà veuve. Son père, Alekseï l'entraîna dans la pièce où il lui apprenait à se défendre et à se battre comme une digne héritière d'un ancien agent du KGB. D'un ton sérieux, une fois n'est pas coutume, il lui avait fait le discours le plus long qu'elle avait pu entendre de sa bouche. « N'en parle à personne, ce que nous sommes est spécial et doit avoir un traitement spécial. Nous ne pouvons rien changer à notre passé mais nous pouvons modeler notre futur et ton futur, ma chérie, est celui que tu veux, mais pas au vu de tout inconnu. Je te fais confiance et je sais que tu es assez forte pour gérer tout cela. Et n'oublie pas que, quoi qu'il arrive, ta mère avait le cran et le feu d'une princesse qui te caractérise maintenant et que je serai toujours là pour toi. Je ne me fait pas de souci pour ta protection, tu es assez grande pour gérer toi-même les problèmes qui sillonneront ta vie. Même je pense que le plus difficile est derrière toi, fais attention à toutes les tentations qui sont de plus en plus malignes et diversifiées... » Apo avait hoché de la tête, distante. Elle comprenait mais elle savait qu'elle n'en parlerait jamais à personne et était reconnaissante envers son père de ne pas avoir voulu qu'elle en parle à quelqu'un. Son expérience de tueur sans doute qui faisait la différence...

FLASH BACK OFF

Réfrénant toutes les recommandations de son père qui lui avait pourtant parues sensées quand cette conversation avait eu lieu, peu de temps après la mort de son mari, Apo continua son histoire, toujours aussi forte dans le ton de sa voix.« Mon amant. Le temps d'un week-end. Oh, c'est vrai que je n'ai pas raconté le plus... croustillant ! Ma mère et mon père ont fui la Russie avant ma naissance car ma mère était la dernière héritière du trône de Russie, et les gouvernants russes n'avaient pas spécialement envie de la voir au pouvoir. Mon père est un ancien agent du KGB et il était sensé la tuer au départ, mais ils sont tombés amoureux. Ils ont donc fui, je te disais et on été capturés en Ukraine, à Odessa, plus précisément, par des agents du KGB, collègues de mon père qui n'ont, eux, pas failli à leur mission. En effet, j'ai tué ma mère en venant au monde dans un cachot désaffectée d'Odessa. Les agents du KGB ont décidé qu'un marmot ne servait à rien et m'ont abandonnée dans une rue. Un de ses agents... s'appelait Sergeï... » Elle s'arrêta là dans son histoire, bien qu'elle ne fut pas finie pour s'autoriser un regard plus complet vers Milo, histoire de savoir ce qu'il pensait et ce qu'il ressentait.

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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyDim 13 Nov - 14:01

milo & apollinaria thursday morning.


« Et même le fait que je sois la cause du décès d'Alexandr ? » Milo se sentit tressaillir, et il regarda un instant ses pieds pour voir s'ils étaient toujours collés au sol. C'était ce qu'on appelle " se prendre une claque dans la figure ". La gravité de ces mots était telle que Milo fut d'abord incapable de croire à ce qu'elle venait de dire. Il demeura impassible, bien que surpris, il ne broncha pas et n'ajouta rien à ce qu'elle venait de dire. Il se contenta de fixer ses yeux pleins d'émotions, de souvenirs douloureux, il se contenta de la regarder parler comme elle n'avait jamais parlé, c'est à dire parler avec son coeur. « Je l'ai vu mourir sous mes yeux. Tué sans comprendre pourquoi, en ouvrant une porte. Je ne ferais pas celle qui a des remords en disant que ça aurait dû être moi qui ouvre la porte, mais non, j'étais sous la douche. » Milo l'observa avec soin, cherchant à ressentir chaque émotion sur son visage. Il avait du mal à y parvenir, car elle ne lui donnait que quelques pièces du puzzle, et pourtant une indescriptible tristesse se dessinait dans ses yeux et Milo ne sut pas quoi faire pour la rassurer, lui dire qu'il était là, que ce n'était pas sa faute. Il savait que ses mots n'auraient servi à rien, qu'il n'était pas en mesure de dire quoi que ce soit car il ne connaissait rien à la situation. Il la regarda avec intensité, espérant que son soutien serait visible dans son regard « Il a été tué parce qu'il m'aimait et qu'il était mon mari. Tué par Sergeï. » Milo était abbattu, il venait d'apprendre la cause du décès de son mari et il n'en croyait pas ses oreilles. Il se rendit compte qu'Apollinaria n'avait jamais évoqué la façon dont il était mort, et par respect il n'avait pas tenté d'en savoir plus. Mais un meutre ! Milo avait du mal à imaginer qu'une telle chose soit possible. Peut être de nature un peu trop innocente, les crimes étaient pour lui des choses abstraites, ce genre de trucs qu'on ne voit que dans les films, bref, c'était invraisemblable pour lui qu'une telle chose puisse se produire. Et pourtant, Apollinaria parlait, et pas une seule seconde il ne doutait de cette histoire, pas une seule seconde il n'eut l'impression que ce crime était abstrait : il était bien réel et il avait laissé derrière lui des blessures que Milo craignait d'être incapable à estomper.

Apollinaria fit une pause, et Milo la regarda longuement, constatant que son esprit devait être très loin à cet instant, divaguant vers des souvenirs, sûrement de mauvais souvenirs. Milo s'approcha légèrement d'elle, espérant qu'ainsi elle reprendrait son récit et cesserait de se faire souffrir en repensant à des souvenirs douloureux. Et c'est ce qu'elle fit. Milo s'efforça d'être vraiment très attentif, d'écouter chaque détail, même si beaucoup de choses lui échappait, il comprenait l'essentiel de ce récit, il comprenait ce qu'elle ressentait. Ces histoires de KGB étaient tellement folles qu'il crût rêver plusieurs fois, il était destabilisé et tellement ridicule à côté de récits aussi forts ... C'était comme si ce qu'il avait à dire ne comptait pas, lui n'était qu'un petit brésilien innocent, qui ne connaissait rien au monde, rien au KBG, rien au trône de Russie, il ne connaissait que sa minuscule maison au fin fond du Brésil. Pour lui, la vie, c'était ça, et le reste c'était bien trop grand pour lui, ce n'était qu'une illusion, une fiction, quelque chose qui sortait complètement de ses capacités. Il aurait voulu être l'homme qu'il fallait, l'homme qui y connaissait quelque chose, capable de trouver les points positifs, mais à cet instant précis il ne dit rien du tout. Il ne savait pas quoi dire, Apollinaria était ... une duchesse, une fille d'un membre du KGB ... Apollinaria n'avait plus rien de la fille qu'il connaissait, la fille simple et attachante, et il avait du mal à s'y faire. Le silence pesait entre eux depuis qu'Apollinaria avait cessé de parler, et c'était bien trop lourd pour qu'il reste là à ne rien dire, l'air abasourdi, perdu, dépassé. Même s'il l'était, il ne pouvait pas rester ici, à la regarder, elle si dévastée par ce qu'elle venait de raconter. Il doutait qu'elle l'ait déjà raconté à quelqu'un, et cela lui serra le coeur avec une telle force qu'il attrapa sa silhouette par la taille et la tira à lui, sa silhouette de duchesse et pourtait si frêle. Il la serra contre lui avec force, déposa un baiser au sommet de sa tête puis murmura à son oreille « Je ne comprends pas, Apo, pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi serais-tu la cause de son décès ? Tu n'y est pour rien, absolument rien... » Ses mains glissèrent le long du dos de la jeune fille avec tendresse, puis il s'écarta légèrement de façon à placer son visage en face du sien. Il voulait qu'elle lui dise absolument tout, elle devait lui parler, car il voyait à quel point elle avait besoin d'exterioriser tout ça. Il était incapable de la lâcher, il voulait lui donner la force de continuer, et il la voyait si touchée, il sentait la culpabilité dans ses yeux alors qu'il était persuadé qu'elle n'y était pour rien. Quoiqu'il arrive Milo savait qu'il était de son côté et pour rien au monde il ne l'aurait lâchée à cet instant, il était près d'elle, avec elle, et nulle part ailleurs.

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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyMer 16 Nov - 15:05

Apollinaria était totalement perdue et ses pensées vagabondaient dans tous les sens possibles. Ses souvenirs affluaient et elle ne savait plus vraiment si elle devait les accepter ou non. Au milieu de tout cela se trouvait Milo. Celui-ci faisait de toute évidence tout pour comprendre et la rassurer. Il l'a pris dans ses bras et Apo se laissa faire avant de vouloir se libérer quand il lui dit qu'il ne comprenait pas pourquoi elle serait la responsable du décès. Vraisemblablement, il voulait la faire déculpabiliser et ne comprenait pas ce qu'elle était réellement. Il ne voyait le bon et rien que ça. La jeune femme posa ses mains sur les bras de Milo et le repoussa. « Tu ne peux pas dire ça, je ne peux pas te laisser dire ça. » murmura-t-elle tout en s'éloignant. Elle se posa contre le mur le plus éloigné pour mettre le plus d'espace possible entre elle et lui. Apo soupira doucement avant de reprendre son histoire.« Je... J'ai été trouvée par un orphelinat de Kiev et, quelques années plus tard, un riche couple Luxembourgeois est venu avec l'objectif d'adopter un mignon petit cadeau de noël, ce fut moi. » Apo secoua la tête rien qu'à l'idée de ce qui aurait pu arriver d'elle si elle n'avait pas plu à ses parents adoptifs. Serait-elle restée en Ukraine ? Que serait-il devenu d'elle ? « Ils m'ont ramenée au Luxembourg et j'ai commencé ma vie. Je te passe les détails mais j'ai rencontré Alexandr dès mon plus jeune âge et on a grandi ensemble. On sortait ensemble mais ce n'était pas vraiment sérieux. Malheureusement, on a été découvert et on a du officialiser tout. » Les yeux dans le vague, Apo se remémorait des souvenirs, le sourire aux lèvres.

FLASH BACK ON

Alexandr et Apollinaria était au château de Septfontaines à Luxembourg, un soir. Il lui reprochait de ne pas prendre au sérieux leur relation et de sortir en parallèle avec un certain Sixte Schmitt. « Ce n'est pas pourtant comme si tu avais à te plaindre de ma propre fortune ! 4,6 milliards d'euros, ça ne te suffit pas ? Il va falloir qu'on mette les choses au clair, une bonne fois pour toutes, Lili. Tu me rends fou mais je ne peux prétendre à aucun droit sur toi et, au fond, je ne sais même pas ce que tu veux. Si tu veux qu'on soit vraiment ensemble, si tu me veux moi ou alors Sixte. Demain ça sera sûrement un autre pour toi et une autre pour moi, mais pour l'instant, c'est TOI que je veux Lili, rien et personne d'autre que toi... » Apo s'était alors jetée à son cou pour l'obliger à arrêter de parler. Elle ne voulait absolument pas parler de relation sérieuse et ce qui se passait entre deux lui convenait parfaitement. Tout se serait passé comme d'habitude si une des femmes de chambre de la famille d'Apo n'avait pas eu besoin de passer par là pour aller faire des courses. Elle ne les auraient pas vu et tout aurait continué ainsi. Mais ce ne fut pas le cas, elle les vit et cette relation devint officielle et très importante aux yeux des parents adoptifs et du peuple Luxembourgeois. En effet, Alexandr s'appelait De Nassau, c'était le prince héritier de la couronne du Luxembourg. C'était son père qui gouvernait.

FLASH BACK OFF

« Mais il paraît qu'aimer c'est souffrir et que si quelqu'un te dit l'inverse, c'est qu'il essaie de te vendre quelque chose. Rob Reiner était un grand homme. » Apo eut un rire, les yeux fixés sur le sol. Il était magnifique ce sol, c'est fou ! Et tellement passionnant apparemment... « Et puis j'ai rencontré mon véritable père, je ne peux pas t'expliquer comment, ça serait trop long mais, il me raconta tout. Et soudainement, j'eus l'envie et le besoin irrépressible de me rendre sur la terre de l'enlèvement de mes parents. Je me suis donc rendue à Odessa alors que tout le monde croyait que j'étais en vacances à l'Ile Maurice, sauf mon père qui avait toujours cet instinct qui avait fait sa réputation. Là-bas, j'ai rencontré un homme. Il était beau, plus âgé mais avait un magnétisme et quelque chose de dangereux qui m'attirait. Quand il comprit qui j'étais, il me laissa. Il comprit que j'étais la fille de ceux qu'il avait enlevé dix neuf ans auparavant, sur les ordres du gouvernement russe. » Apo reprit son souffle et ne put relever le regard. « Je suis revenue à Luxembourg. Alexandr me demanda en mariage et, malgré tout ce que je pouvais penser, ce fut magique. »

FLASH BACK ON

Un soir, après un dîner dans un restaurant huppé, Alexandr arrêta le moteur de la voiture et se tourna vers Apollinaria, hésitant comme jamais. Elle pressentait un grand malheur. « Voilà, je crois qu'il est temps pour nous de vivre ensemble Lili. Je... Je crois que je t'aime en plus. Tu veux m'épouser ? » C'était donc ça. Apo éclata de rire, persuadée qu'il la faisait marcher. Mais il posa sa main sur la sienne et ses yeux bleus transpercèrent son cœur. Il était sincère. Sans doute que ses parents lui avaient fortement recommandé de se marier avec la grande-duchesse de Russie, bien qu'illégitime mais fille des Braün donc ça compensait, mais il était sincère tout de même. Il voulait vraiment l'épouser, il l'aimait vraiment. Comment refuser ?

FLASH BACK OFF

« On se maria dans l'année, le 21 juin, jour de l'été. Je devins alors Apollinaria Carolina Maria Olga Stefanie Ina De Nassau, femme du grand-duc héritier du Luxembourg. Mais tout ne pouvait pas être aussi simple. Rob Reiner le savait mieux que nous... Sergeï nous retrouva. Alors que je décidai de prendre une douche, quelques jours avant notre lune de miel décalée pour je ne sais même plus quelle raison, on sonna à la porte. On s'était installés dans un appartement et refusé toute protection. Alexandr ouvra... et... Sergeï se trouvait là. Il... J'ai entendu des coups de feu, je suis sortie de ma douche, emmaillotée dans ma serviette et j'ai pris le revolver que m'avait offert Alekseï, mon père, "au cas où". Je l'ai caché derrière moi et j'ai retrouvé Alexandr, mort, Sergeï, vivant, à l'entrée de la porte, tenant un automatique dans sa main. Alexandr avait une plaie béante dans la poitrine et le sang coulait, coulait, coulait... » Elle releva ses yeux pleins de larmes vers Milo et s'exclama d'une voix tremblante « C'est ma faute ! »

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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyMer 30 Nov - 22:09

milo & apollinaria thursday morning.


« Tu ne peux pas dire ça, je ne peux pas te laisser dire ça. » Milo regarda Apollinaria s'éloigner de lui sans comprendre pourquoi, dans un premier temps. Il cherchait simplement à lui exprimer le fait qu'il ne pouvait pas croire une telle chose de sa part, et elle le repoussait ? A vrai dire, il lui était totalement impossible d'envisager une seule seconde qu'Apollinaria ait pu être au cœur d'une histoire comme celle-ci, d'une histoire aussi terrible et folle, c'était si invraisemblable que Milo était tout simplement incapable de trouver la bonne chose à dire ou le bon geste à faire. Il avait tenté de lui montrer son soutien, elle n'en avait pas voulu. Que faire alors ? N'ayant aucune réponse à cette question, il se contenta d'écouter le récit d'Apollinaria avec attention, en y mettant toutes ses forces, afin d'envisager que ce qu'elle était en train de dire était bel et bien vrai, bel et bien vécu. Cependant très rapidement il fut interpellé par toutes ces désignations qui lui étaient inconnues. Elle parla de Luxembourg, d'Alexandr, de Rob Reiner … Mais qui était ce Reiner au beau milieu du récit ? En se fiant à la tournure de ses phrases il préféra penser que cet homme n'avait aucun intérêt et vu la complexité du récit il préféra faire abstraction de ce dernier et des réflexions amoureuses qu'il avait pu avoir ( même si elles étaient très intéressantes, cela dit). Apollinaria parlait toujours, elle parlait de son père, de leurs retrouvailles, et Milo écoutait à mesure que le puzzle se recomposait peu à peu dans son esprit.

Elle parla de son mariage, et le cœur de Milo se serra. A cet instant il ne pouvait s'empêcher de songer qu'elle avait déjà aimé, qu'elle s'était déjà donné entièrement à un homme. Il ne pouvait pas le nier, Apollinaria était une grande femme, une femme qui avait connu l'engagement, certainement l'amour, une femme qui avait vécu une vie pleine de responsabilité, qui avait incarné un rôle d'épouse, de princesse. Milo la regardait et la fille si anodine qu'il avait cru connaître se transformait alors en une femme de prestige au passé extraordinaire impliquée dans des affaires d'états. Pourtant il avait beau se dire qu'elle était une princesse, il ne pouvait pas changer le regard qu'il avait sur elle, il ne pouvait pas oublier leur première rencontre, leurs moments privilégiés, il ne pouvait pas oublier qu'avant tout ils étaient Apo et Milo, bien avant d'être une duchesse de Russie et un employé de club Med. Elle parlait et parlait encore, comme si elle évacuait toute cette culpabilité qu'elle accumulait en elle, elle parlait et sa voix se mettait peu à peu à trembler. Milo demeura debout devant elle, tandis qu'elle contemplait le sol comme pour cacher son visage. «… j'ai entendu des coups de feu, je suis sortie de ma douche, emmaillotée dans ma serviette et j'ai pris le revolver que m'avait offert Alekseï, mon père, "au cas où". Je l'ai caché derrière moi et j'ai retrouvé Alexandr, mort, Sergeï, vivant, à l'entrée de la porte, tenant un automatique dans sa main. Alexandr avait une plaie béante dans la poitrine et le sang coulait, coulait, coulait... » Apollinaria releva subitement la tête, les yeux pleins de larmes, et Milo sentit son cœur se tordre, se glaçer. Il avait mal rien qu'à entendre ce récit, rien qu'à imaginer ce qu'elle avait pu ressentir en découvrant la scène de son mari mort, et maintenant il arrivait à ressentir aussi ce sentiment de culpabilité qui avait du la submerger à cet instant. Il pouvait tout comprendre maintenant, mais il savait aussi que ce qu'il ressentait était minime face à ce qu'elle ressentait, elle. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, il aurait voulu trouver les mots, mais il ne savait pas, il ne savait plus comment faire. Il la comprenait entièrement, il n'avait plus rien sur quoi la contredire car tous ses sentiments étaient justifiés, tout était compréhensible à présent pour Milo. Qu'aurait-il pu lui reprocher après ce qu'elle venait de dire ? Elle venait de lui dire tout, absolument tout ce qui s'était passé, et elle avait du sûrement aller creuser au plus profond de sa mémoire, cette mémoire douloureuse et noire, celle qu'on voudrait effacer. Mais Milo comprenait que ces souvenirs là, elle n'avait jamais pu les effacer.

Il s'approcha d'elle, hésitant, et il prit le risque de se faire repousser, car il était incapable de rester là les bras ballants, à la regarder pleurer. Il attrapa son visage entre ses mains, essuyant ses larmes du mieux qu'il pouvait, avec une certaine tendresse car il ne voulait pas la brusquer. Même s'il aurait juste voulu la serrer contre lui il n'en fit rien. Il comprenait à présent que cela devait être véritablement insupportable pour elle d'avoir du soutien alors qu'elle se sentait coupable. Elle devait sans aucun doute penser qu'elle ne méritait aucune compassion, et par respect pour elle, Milo demeura à une certaine distance de la jeune fille, bien qu'il continuât d'essuyer avec délicatesse les larmes qui coulaient le long de ses joues fébriles. « Qu'est ce que tu veux entendre ? Que tu es la coupable de sa mort ? Tu veux que je te dise que tu mérites une vie sans amour, une vie fade et que tu mérites d'être punie pour ça ? Personne ne mérite ça, pas même toi, car quoi que tu en penses tu n'es pas coupable de sa mort, Apo, le seul coupable c'est cet homme, Sergei, c'est celui qui l'a tué de ses mains, celui qui lui a ôté la vie. » Il s'arrêta un court instant. « Pourtant tu ne pourras pas cesser de penser que tu y es pour quelque chose et je le comprends très bien, je comprends que tu ressentes ça, que tu croies que c'est de ta faute. Mais quoi qu'il en soit tu ne peux pas refuser de vivre pour ça. Ces souvenirs ne partiront jamais, tu sais, ils resteront, alors tu peux choisir de te les rappeler chaque jour, tu peux continuer à te dire chaque minute que tout est de ta faute. Comme tu le fais maintenant. Mais tu ne tiendras pas longtemps, car vivre avec la culpabilité, ce n'est pas possible. » Il marqua une pause, reprenant son souffle, avant de poursuivre. « Je ne dis pas que tu peux tout oublier, évidemment. Ce genre de chose ne disparaît pas. Tu dois juste accepter que c'est ainsi, qu'il n'est pas possible de revenir en arrière. Tu sais, beaucoup de gens aimeraient revivre certains moments de leur vie, prendre à gauche au lieu d'aller à droite. Tout repose sur un choix insignifiant. Mais comment peut-on savoir quand on le fait, qu'il va causer tant de dégâts ? On ne peut pas, tu ne pouvais pas le savoir, Apo. Tu ne pouvais pas prévoir tout ce qui allait suivre, tu étais impuissante dans cette histoire. Retiens juste que tu n'as rien fait de ta propre volonté, tu as été victime du destin, tu as été victime de la vie comme on l'est tous, et ce qui est arrivé ne fait pas de toi une coupable. » Milo replaca ses mèches de cheveux avec soin, la regardant dans les yeux. « Arrête de te punir, ne t'empêche pas de vivre à cause de ton passé. Tu es ici, avec moi, et tu as la chance d'être en vie, tu as la chance de pouvoir faire des choses dont tu seras fière, tu as la chance de pouvoir être heureuse à nouveau, ne la gâche pas. »
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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyLun 5 Déc - 20:37



Apollinaria avait fini sa tirade sur une plainte tremblante sans pourtant évoquer ce qu'elle ne ferait jamais, le fin mot de cette histoire. Certes, Alexandr était mort, mais elle avait vengé sa mort aussitôt en appuyant sur la détente. Une balle en pleine tête, particulièrement bien visée pour un tir en plein désastre émotionnel dans lequel elle se trouvait. Son mari, mort, à ses pieds qu'elle embrassa une dernière fois, denier reste du romantisme qui l'habitait alors, son amant d'une semaine, mort, devant elle et son père qui arrivait à ce moment-là. Il la regarda et d'un seul coup d'oeil il comprit tout ce qui venait de se passer. Il ne posa pas de question et Apo lui en fut reconnaissante. Il était le père parfait aux yeux de la jeune femme. Sergeï l'aida donc en changeant la scène pour qu'elle ait l'air d'un duel entre les deux hommes. Apo ne fut nullement inquiétée et tout le monde crut au complot d'un marginal russe qui abhorrait l'héritier de la couronne.

Milo la prit dans les bras alors qu'elle l'avait presque oublié tellement ses souvenirs refluaient dans sa tête sous forme de tourbillon dévastateur qui ne comptait apparemment laisser sur son passage que tristesse, désolation et deuil. Elle se laissa faire, une fois n'est pas coutume dans ce genre de situation. Elle eut soudainement besoin de bras réconfortants et protecteurs, elle qui avait toute sa vie depuis cette tragique journée, rejeté toute forme de protection masculine envers elle. Elle posa sa tête contre son épaule et l'enlaça en se laissant aller tout doucement. Les larmes continuaient de couler et c'était les premières depuis longtemps, très longtemps, trop longtemps. Ca faisait du bien de se laisser aller de temps en temps finalement, même pour quelqu'un qui gardait tout en elle comme Apo. Toutes les paroles que Milo débitait semblaient faire écho au fond d'elle. Tout ce qu'il disait était comme ce que tout le monde pensait sans le dire, de peur de faire refaire surface de mauvais souvenirs. A part Kat, personne n'avait eu ce genre de discussion avec elle. Elle redressa son visage pour plonger ses yeux dans ceux de Milo. Il semblait avoir fini de parler et c'est pourquoi Apo eut un petit sourire contrit. « Ca y est, tu as fini de parler ? » Elle passa ses mains sur ses joues pour y enlever les traces de larmes. Elle caressa ensuite du bout des doigts la joue de Milo dans un geste tendre, une sorte de façon pour elle de le remercier d'être là.

Elle ne renchérit pas en expliquant que sa vie n'allait sûrement pas être si douce et qu'elle n'en serait pas forcément fière. Elle avait reçu un appel la veille de ses beaux parents (enfin plutôt ex beaux parents) qui l'invitaient à une réception à Luxembourg le week end prochain tout en soulignant le fait que Nathan, le frère cadet d'Alexandr, serait là. Ils souhaitaient en effet que celui-ci se trouve enfin une femme à 23 ans de bonne société au minimum, Apo de préférence. Ils voulaient qu'elle retrouve une place de premier ordre au Luxembourg pour remonter leur popularité en baisse et lâche en quelque sorte ses études de sciences politiques et relations internationales à Columbia. Elle ne le souhaitait pas mais elle savait qu'elle n'aurait pas vraiment le choix au bout du compte. Non, elle ne lui parla pas de tout ça. Avec un zeste d'humour, elle ajouta « Et, être ici, avec toi, c'est de la chance peut-être ? » Ses larmes, complètement séchées, Apo se sentait presque bien à ce moment précis, dans les bras de Milo, libérée d'un poids bien qu'elle savait que c'était toujours là, caché quelque part au fin fond de son corps.


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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyMar 13 Déc - 20:33

milo & apollinaria thursday morning.

Milo n'avait pas vraiment eu le temps de se rendre compte de ce qu'il disait. Tout lui était venu spontanément, se construisant à mesure qu'il parlait. Tout s'était éclairé lorsqu'il avait croisé le regard d'Apollinaria, lorsqu'il avait senti sa silhouette se reposer contre lui. Il avait senti que finalement, elle avait peut être un peu besoin de lui, bien qu'elle ne veuille ni se l'avouer à elle-même, ni l'avouer au jeune homme. Alors tout était venu instinctivement, sans même qu'il réfléchisse. Il ne savait pas si ses paroles avaient eu du sens pour elle, si elle y avait trouvé un semblant de vérité, mais il l'espérait grandement. Le sourire de la jeune femme vint apaiser ses tourments et il lui sourit à son tour avec tendresse. « Ca y est, tu as fini de parler ? » Apollinaria sécha ses larmes alors qu'il venait de le faire, comme pour se redonner un peu de prestance, et Milo eut un geste respectueux en se détachant un peu d'elle. Il se méfiait à présent de son côté si fier et il ne voulait pas atteindre à son orgueil, il savait que se dévoiler ainsi était très dur pour l'ego et il ne préféra pas se montrer trop compassionnel à son égard. Et pourtant, alors qu'il avait cette pensée, la jolie brune fit glisser la main sur sa joue avec une douceur surprenante et à laquelle Milo n'était plus habituée. Il se put s'empêcher de frémir à ce geste, se sentant à la fois rassuré et affecté par des émotions plus profondes, celles des souvenirs des moments passés en sa compagnie, alors qu'ils ignoraient tout l'un de l'autre. Enfin, il répondit, sur un ton légèrement amusé et soulagé à la fois. « Je crois bien que j'ai fini oui. Pour cette fois. » Il fit un sourire plus marqué et serra un peu plus la jeune fille contre lui pour lui montrer que cette discussion ne suffisait sûrement pas, et qu'il était prêt à l'écouter encore et à la soutenir.

« Et, être ici, avec toi, c'est de la chance peut-être ? » Amusé, Milo forca la jeune fille à plonger son regard dans le sien, et il répondit « C'est toujours mieux que d'aller à je-ne-sais quel cours ennuyeux. Enfin j'espère. » De nouveau, il lui fit un sourire, profitant qu'elle le regardait pour soutenir le regard avec intensité. « Mais si tu préfères assister à la fin de ton cours, je comprendrais. Ou alors, tu peux rester encore un peu avec moi. » Il arqua un sourcil d'un air interrogatif. Sa proposition n'était pas très objective, mais peu l'importait. Il espérait qu'elle ne parte pas maintenant, il espérait vraiment qu'elle reste, car maintenant qu'il était là avec elle il se rendait compte à quel point elle lui avait manqué depuis tout de ce temps, à quel point il appréciait sa compagnie. Après tout ce qui avait été dit, et au-delà de ce simple cours, Milo ne voulait pas qu'elle fuie encore, qu'elle s'éloigne de lui par orgueil. Il lui avait dit qu'il ne laisserait pas les choses se reproduire, et bien qu'elle soit parvenue à s'ouvrir à lui, il avait toujours peur qu'elle parte et ne revienne plus vers lui. Il se laissa persuader par une confiance aveugle que cette fois elle ne l'abandonnerait pas. Et à cet instant, le regard de Milo lui disait clairement ces choses là. Puis il reprit ses esprits, et se détacha un peu de la jeune fille pour regarder autour de lui. Le cadre n'avait rien d'exceptionnel, c'était même plutôt moche par ici, et en songeant à cela il sourit, amusé par la situation tellement improbable. Deux individus que tout opposait en train de s'enlacer au coin d'un bâtiment quelconque. Milo regarda de nouveau Apollinaria, tentant de s'ôter de la tête tout son passé extraordinaire : jamais il n'aurait pu imaginer par un simple regard qu'elle cachait de tels secrets, de telles cicatrices. Et pourtant maintenant, il la trouvait d'autant plus belle. A cet instant il était un peu perdu quant à ce qui les concernait. Il la regardait avec toujours autant d'intensité, et il voulut détourner le regard car il sentait son attraction pour la jeune fille grandir en lui.
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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyMer 14 Déc - 19:17


« Je crois bien que j'ai fini oui. Pour cette fois. » Apollinaria eut un sourire montrant qu'elle se détendait de plus en plus mais qu'elle n'avait pas envie que cette discussion s'étiole encore longtemps sur ce sujet. Elle s'était beaucoup épanchée sur quelque chose qui était bien enfoui depuis presque deux ans et c'était rare. En parler un peu, ça faisait du bien, ressasser, beaucoup moins. Son sourire s'étendit une fois de plus quand Milo reprit la parole. « C'est toujours mieux que d'aller à je-ne-sais quel cours ennuyeux. Enfin j'espère. » Elle avait oublié qu'on était le matin, dans le froid, et qu'elle aurait du être assise dans je ne sais quelle classe sur la littérature suédoise comme n'importe quelle étudiante de son âge. Elle savait que si elle regardait son portable elle aurait plusieurs messages lui demandant où elle était et si quelque chose n'aillait pas. Car Apo n'était pas réputée pour ses tentatives de séchage. Elle ne ratait jamais un cours même si un rhume puissant la prenait par surprise un matin. Elle voulait réussir ses études et pour l'instant, ça marchait plutôt bien. Ses notes étaient très bonnes et la classaient première de sa promotion pour l'instant, avec une large avance. Elle voulait enfin avoir une légitimité en ayant des diplômes reconnus de Columbia, une très plus grandes universités du monde. Bien qu'elle ait eu une éducation royale, elle n'avait pas été formée à diriger un pays et elle était passée très près, vraiment très près d'être à la tête du Luxembourg. Bien que ce n'était plus d'actualité, elle voulait rester présente sur la scène internationale, sachant que son popularité était un atout déjà dans sa poche.

« Mais si tu préfères assister à la fin de ton cours, je comprendrais. Ou alors, tu peux rester encore un peu avec moi. » Apollinaria fit semblant d'hésiter comme si cette proposition pouvait vraiment être refusée. Après tout, un cours loupé ne compromettrait pas ses études n'est-ce pas ? Il faut bien vivre un peu... « Hum, attends... Laisse-moi réfléchir... J'hésite beaucoup, M. Svensson rend la littérature suédoise tellement... tellement passionnante ! » Elle eut un petit rire tandis que Milo se détachait un peu d'elle. Soudain, elle ressentit le froid qui la transperçait de toutes parts. Elle l'attrapa par le col de t-shirt et le tira vers elle pour qu'il se colle un peu plus à elle. « Tu vas où là ? Il fait froid ! Enfin, je ne suis même pas sûre que tu ressentes le froid toi... » s'exclama-t-elle en regardant le bout de tissu qui l'habillait. Comment pouvait-il ne pas frissonner alors que toute personne normalement constituée devait être morte de froid ?

Finalement, il faisait vraiment trop froid pour la jolie Luxembourgeoise. Il paraît que les russes ont tout le temps froid, dû à leur climat pour le moins rude. Alors qu'elle continuait de frissonner, elle proposa le sourire aux coins des lèvres : « Mais ça te dit pas qu'on aille autre part ? Devant un chocolat chaud, je serai beaucoup plus agréable ! ». Elle fit une petite moue, une de celle qu'on ne pouvait refuser et contrarier. Elle ne pensait pas en se levant se matin vivre tout cela et être passée par toutes les émotions mais elle ne pouvait pas imaginer se séparer maintenant de Milo après tout ce qu'ils avaient vécu en si peu de temps. Cette discussion qui aurait dû être la vérification de leur rupture, venait de les renforcer et de les rapprocher encore plus. Apo ne cherchait pas à réfléchir sur ce qui se venait de se passer car elle savait qu'elle devrait partir maintenant. A cet instant précis, elle ne voulait plus être la princesse qui doit respecter toutes les règles tacites que ça entraînait, juste elle, juste Apo et pas Apollinaria Carolina Maria Olga Stefanie Ina Alekseïevna De Nassau, celle qu'elle montre tous les jours...



Dernière édition par Apollinaria Du Luxembourg le Mer 14 Déc - 20:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyMer 14 Déc - 20:30

milo & apollinaria thursday morning.
« Hum, attends... Laisse-moi réfléchir... J'hésite beaucoup, M. Svensson rend la littérature suédoise tellement... tellement passionnante ! » Milo roula des yeux sans vraiment savoir si c’était à cause de la littérature suédoise ou bien de ce M. Svensson. C’était sûrement les deux. Alors qu’il s’éloignait légèrement d’elle, elle se mit à rire, comme pour accompagner sa plaisanterie, et Milo troqua son air déconcerté contre un sourire amusé. Et subitement elle l’attira à lui et lança « Tu vas où là ? Il fait froid ! Enfin, je ne suis même pas sûre que tu ressentes le froid toi... » De nouveau il sourit, ne luttant pas contre Apollinaria qui le tirait pas le col. Au contraire, il se laissa faire, car mine de rien il n’avait pas non plus très chaud. A sentir la main froide d'Apollinaria contre ses bras il constata qu’en réalité il avait bien plus chaud qu’elle, ce qui était surprenant étant donné qu’elle était tout emmitouflée, et que lui portait un simple t-shirt. Il osa espérer que le froid n’était pas la seule raison pour laquelle elle avait voulu de sa présence, et à cette idée il la serra contre lui avec affection. A choisir il préférait être son radiateur que ne rien être du tout, et c’était beaucoup mieux quand elle s’approchait de lui que quand elle le fuyait par vulnérabilité.

Le seul sourire de Milo avait suffi à répondre aux deux remarques de la jeune femme et à présent il l’enlaçait, un peu perdu dans ses pensées. Il pensait qu’il était heureux d’être là, et il songeait aussi au fait qu’il n’avait pas envie qu’elle se réchauffe de trop parce que si ça arrivait, elle n’aurait plus besoin de lui et elle serait susceptible de partir. Il la sentit frissonner et cela le rassura, bien qu’il n’espérât pas non plus qu’elle meure de froid. Et puis elle le regarda et lança avec une petite moue qui voulait tout dire « Mais ça te dit pas qu'on aille autre part ? Devant un chocolat chaud, je serai beaucoup plus agréable ! ». Milo lui fit un sourire et répondit aussitôt « Vraiment ? Je trouvais ce coin ce mur très sympa pourtant … » Il marqua une pause puis poursuivit « Avant de te croiser je comptais aller à la machine à café en salle des profs, mais … entre ça et un bon chocolat chaud, je crois que le choix est vite fait. » Milo eût du mal à se détacher de la jeune fille, et il était encore surpris qu’elle lui propose une telle chose alors que sa réaction normale aurait été de feindre un cours important et partir. Au contraire elle restait, séchait son cours et acceptait de boire un chocolat chaud, elle, la duchesse, avec lui, Milo, et le pire c'était qu'elle souriait. Milo se dit que c’était un bon début et il était satisfait que ses paroles aient eu un impact dans son esprit. Mais maintenant il n’avait plus très envie de grandes discussions profondes, il voulait simplement rester avec elle et boire de chocolat, la voir sourire et être détendue comme elle avait pu l’être, peut être encore plus. Ils se mirent à marcher vers le Starbucks le plus proche où les étudiants se rendaient souvent pour faire une pause.




pardonne moi c'est pourri Arrow court et nul Crying or Very sad
mais je savais pas quoi faire pour que ça avance,
promis je me rattrape au prochain ♥️
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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyJeu 15 Déc - 18:56

« Vraiment ? Je trouvais ce coin ce mur très sympa pourtant … Avant de te croiser je comptais aller à la machine à café en salle des profs, mais … entre ça et un bon chocolat chaud, je crois que le choix est vite fait. » Apo réprima un sourire. On pouvait vraiment refuser ce type de proposition alors que le froid prenait la plus grande place en cette matinée ? Elle attrapa son sac sans vérifier le nombre de messages qu'elle avait reçu, chose assez inhabituelle pour être soulignée. Ils se rendirent au Starbucks qui était au coin de la rue. Arrivés sur place, ils commençaient à faire la queue derrière d'autres étudiants quand une jeune femme les interpella : « Eh, Apollinaria ? Salut ! » Elles se firent la bise pendant qu'Apo esquissait un petit sourire contrit. Elle n'avait pas spécialement envie que quelqu'un vienne les déranger dans l'état de complicité où étaient Milo et Apo mais elle ne pouvait et ne voulait pas être méchante en rabrouant l'étudiante qu'elle connaissait de je ne sais quel cours. « Tu viens la semaine prochaine au gala ? » Apollinaria fronça les sourcils, sans comprendre de quoi elle parlait. « Tu te rappelles, j'espère ? Le gala des belles robes pour le Mali ? » Apo ouvrit la bouche en signe de compréhension tardive. « Ah, ça ! Non, je ne pourrais pas venir, je serai à Luxembourg. » Ce à quoi elle ajouta un petit sourire pour signifier que la conversation était désormais terminée et qu'elle n'avait pas envie d'en rajouter plus. Elle ne voulait pas se justifier plus sur ses obligations de princesse qui l'obligeaient à se rendre sur la terre natale de son ex-mari. Elle savait que cette visite de presque courtoisie ne serait pas des plus agréables et ne voulait pas commencer à y penser dès maintenant...

La queue avança pendant que la jeune femme dit en se dandinant d'un pied sur l'autre : « Bon ben... Salut et à demain pour le cours de droit financier ? » Un dernier sourire et Apo répondit « Oui, bien sûr. Salut. » Ils arrivèrent devant le comptoir où ils commandèrent. « Un chocolat viennois s'il vous plaît. Et pour toi ? » demanda-t-elle en se tournant vers Milo. Une fois la commande faite, ils prirent les consommations pour s'asseoir à une table avec vue sur la rue. Apo sirota une gorgée de son chocolat chaud avant de demander en se penchant à travers la table vers Milo : « Alors, et toi, quoi de neuf ? Comment ça va ? ». Elle faillit rajouter "depuis la dernière fois qu'on s'est vus" mais se reprit à temps pour ne pas le froisser et rappeler de mauvais souvenirs qui auraient pu orienter la conversation vers quelque chose de beaucoup moins sympathique et Apo n'avait absolument pas envie de changer cette atmosphère. Elle ne réfléchissait pas et se contentait de faire action après action ce qu'elle avait envie sans se poser de questions.


t'inquiète, c'est très bien 22
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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyDim 18 Déc - 22:38

milo & apollinaria thursday morning.

Ils atteignirent rapidement le Starbucks qui se situait au coin de la rue, et ils n'échangèrent que quelques remarques triviales au long du chemin. Ils se placèrent dans la file d'attente, et Milo garda son sourire tout du long, ravi de partager un moment privilégié avec Apo. Et puis, une fille très élégante vint interpeller Apollinaria avec une aisance déconcertante. Elle avait beaucoup de classe, et Milo ne pouvait que l'admettre, bien qu'il y avait quelque chose qu'il n'appréciait pas trop chez elle. Peut être était-ce son air supérieur, il ne savait pas vraiment. Il contempla les deux jeunes femmes qui entamaient la discussion, un peu distrait. Passif. Il ne savait pas trop quoi dire, et à vrai dire peut être était-il plus sage de ne rien dire du tout, surtout qu'il ne pensait pas vraiment que cela joue en la faveur de la réputation d'Apollinaria. Et puis, de toute façon, dès que l'inconnue ouvra la bouche, il se retrouva totalement largué, totalement à côté de la plaque, et peut-être bien que cela fut son pire moment de solitude sur terre. L'inconnue parlait et Milo ne retint que quelques paroles « ...gala des belles robes pour le Mali ... » Il arqua un sourcil, et Apollinaria répondit à ce moment là « ...je serai à Luxembourg. » cette fois, il haussa les sourcils et tenta de porter son attention sur autre chose que cette conversation. Désepéré, il se mit à songer à ce qu'il allait commander. Mais il n'eut pas vraiment le temps de réfléchir, car déjà l'amie d'Apollinaria lançait « ... cours de droit financier ? » Il se sentit vraiment largué, vraiment ridicule et il eut envie de partir, très loin, là où le Luxembourg, les galas et les diamants n'existaient pas, là où seul existait la simplicité. A côté d'elles, il se sentait comme un extraterrestre. Il ne savait plus trop quoi penser, quoi faire. Il avait juste l'impression, à ce moment précis, qu'un mur immense s'était interposé entre elle et lui, rupture entre deux mondes que tout opposait. Les préoccupations, les moyens, les envies, les acquis et les doutes. Il était à côté d'elle, et pourtant si loin. Et puis ce fut leur tour de commander. Milo se sentait mal. Il lança un regard furtif à Apollinaria qui prenait un café viennois. Son tour venu, il demanda un chocolat chaud, puis ils furent servis et ils se rendirent à une table non loin de là. Milo s'y installa, et fixa distraitement son chocolat chaud, la mine triste. Il ne voulait pas paraître désagréable, mais à vrai dire il ne contrôlait pas trop ses sentiments à cet instant.

Et lorsqu'il leva les yeux, devant elle, il se trouva vraiment ridicule. Il ne savait plus quoi lui dire, il avait cette impression que quoi qu'il lui réponde, cela serait minable. Il savait qu'elle avait une vie totalement différent de la sienne, qu'elle avait des responsabilités auquelles il ne comprenait rien. Il savait qu'Alexandr devait la comprendre, partager chaque chose de sa vie et toujours savoir quoi dire, quoi faire. Il était à la hauteur, lui. Il était de son monde. Milo n'avait rien de brillant, aucun talent dans la rhétorique, il ne connaissait rien aux galas, aux costumes Prada, il n'avait jamais touché quoi que ce soit de luxueux, jamais suivi de cours de droit financier non plus. « Alors, et toi, quoi de neuf ? Comment ça va ? » Milo baissa les yeux et fronça les sourcils pour réfléchir à sa réponse. Au bout de quelques secondes, le silence devint trop lourd et il tenta de parler « Je ... euh ... » Echec. Il chercha ce qu'il y avait de neuf dans sa vie, en vain. Pas de cours de suédois, pas de rencontre avec une star du cinéma. La veille, il l'avait passée à travailler, puis il était rentré dans son appartement et avait passé la soirée à écrire une lettre à sa famille, devant une boîte de raviolis. Seul. Il ne comptait pour personne et personne ne comptait sur lui. « Ca va. Tu sais, il ne m'arrive rien d'extraordinaire, la routine ... » Il voulut s'abstenir, mais il n'y parvint pas, il s'intéréssait trop à elle pour ça « Et toi ? » Il craignait beaucoup ce qu'elle allait lui dire. Encore des évènements inconcevables pour lui, sans aucun doute. De quoi se retrouver paumé, pour changer ... Il n'avait rien contre sa vie, et il l'admirait même. Il adorait Apollinaria, il adorait les moments passés avec elle, il était vraiment heureux d'être là, et rien n'aurait pu briser ce bonheur, si ce n'est ce sentiment proéminent, ce sentiment qu'il ne pouvait cacher : celui de ne pas avoir sa place dans une vie aussi extraordinaire, celui de n'être qu'une tâche minuscule dans le monde gigantesque et merveilleux d'Apollinaria. C'était ça qu'il ressentait, à ce moment précis. Celui de n'être rien qu'une passade dans la vie de la jeune fille, rien qu'un pion ridicule, qui n'avait absolument pas sa place. Il esquissa un sourire, difficilement, et porta la tasse à sa lèvres, regardant Apollinaria et trouvant un peu de réconfort dans son sourire.


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MessageSujet: Re: Chaque recoin réserve des surprises - Milo Chaque recoin réserve des surprises - Milo EmptyLun 19 Déc - 15:35


Apo prit une bouchée de crème avec sa cuiller avant de la savourer et de laisser échapper un petit « Hum... ». Et dire qu'il y avait des gens qui n'aimaient pas la crème ou qui faisaient attention à leur ligne et donc s'en privait. Quelle honte. Apo aurait pu en manger toute la journée, tant la douceur l'envahissait. Elle ne se faisait pas de souci pour son poids, sa course matinale dans Central Park régulerait tout ça avant que le sucre n'ait eu le temps de se déposer aux endroits les plus disgracieux... Toutefois, elle fut tirée de ses pensées si agréables par la réponse plus qu'évasive de Milo. Il semblait mal à l'aise et ne répondit pas grand chose à la question, qu'elle avait pourtant jugée simple, d'Apo. « Ca va. Tu sais, il ne m'arrive rien d'extraordinaire, la routine ... » Elle souleva en sourcil. Elle aimerait tellement en dire autant ! Pas qu'elle n'aimait pas sa vie, mais elle aimerait quelques fois pouvoir se détacher d'obligations princières, de dîners mondains où elle n'avait qu'à hocher et à dandiner de la tête, comme une parfaite idiote. La routine semblait alors un mot inaccessible, improbable dans sa bouche et tellement tentante. Sa routine à elle était constituée de cours compliqués, de sourires impersonnels et de ducs accompagnés de leur inutile femme et de leurs trop nombreux enfants. De très nombreuses personnes rêveraient sans aucun doute de cette vie-là. Comme on dit, on trouve l'herbe toujours plus verte chez le voisin. On peut arroser la sienne longtemps, longtemps avec toute l'eau du monde, on trouvera toujours un grain vert plus vert de l'autre côté de la palissade. On désire ce que l'on n'a pas et dans ce cas précis, les châteaux et les grands crus...

Alors, il tenta de détourner le sujet en demandant : « Et toi ? » . Apo leva les yeux au ciel avant d'attraper sa main et se mit à y faire des ronds avec son doigt. Il semblait tellement loin tout d'un coup et elle ne comprenait pas pourquoi. Pourquoi si soudainement ? Qu'est-ce qui s'était passé ? « On s'en fout de moi là. Qu'est-ce qui y a ? Qu'est-ce qui se passe ? » Apo fronça les sourcils tout en essayant de comprendre le pourquoi du comment. Elle revut mentalement la scène du mur, puis ils étaient entrés dans ce Starbucks, ils avaient croisés une étudiante et voilà, ils en étaient là. Un soudain froid s'était installé et il lui semblait presque impossible à dissiper. Elle ne se comprenait pas elle-même. Comment elle en était arrivée là ? A essayer de renouer contact avec celui qu'elle avait tout fait pour éviter ces dernières semaines ? Pourquoi elle tenait tant à ce qu'il reste là, avec elle, sans arrière pensée ? Elle n'était pas réputée pour ses excès de gentillesse avec ceux qui ne pouvaient rien lui apporter. Pas qu'elle soit particulièrement méchante mais elle tentait de survivre dans le monde qui l'avait élevé, dur et sans pitié. Dans ce monde si complexe qu'était celui des princes et des princesses, Apo cherchait une légitimité que ne pouvait lui apporter ni ses titres, ni son mariage. Elle était en perpétuelle représentation et elle ne pouvait imaginer accepter Milo dans cette vie de fou. Quoique, depuis ce matin, elle réfléchissait complètement différemment quant à lui. Elle avait envie de croire que tout pouvait se réaliser comme elle avait envie pour une fois et qu'il pouvait en faire parti. Malheureusement, elle n'avait pas l'impression que c'était pareil pour lui et elle s'en mordit la lèvre, contrariée. « Milo... C'est moi ? J'ai fait quelque chose de mal ? » tout en rajoutant mentalement : "profite-en, ce n'est pas tous les jours que j'avoue mes erreurs alors, vas-y, balance tout !". Apollinaria croisa ses yeux et y déversa toute la sincérité qu'elle pouvait. Elle ne comprenait pas mais voulait comprendre. Elle était là, elle attendait et n’admettrai qu'une réponse entière et sans arrière pensée.


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