S'écartant pour laisser passer Olivia, Timothy la suivit du regard en souriant. Il était content qu'elle ait accepté son invitation, car elle était une jeune femme adorable qu'il appréciait vraiment. Quoi de mieux que de passer un dîner accompagné par une gentille demoiselle ? Il la laissa donc entrer et, au passage, elle déposa un baiser sur sa joue. Il rigola silencieusement et laissa les coins de ses lèvres étirés. « Merci de m’avoir invitée. » Le jeune homme lui sourit amicalement et lui répondit simplement. « Ça me fait plaisir. » Et c'était vrai ! Il la laissa donc passer et crut voir que le teint de la jeune femme était devenu légèrement rougi, comme si elle était gênée de quelque chose. D'abord interloqué, Noah finit par ne plus y penser et se dirigea donc vers la cuisine.

Tout en vérifiant la cuisson de ses palts et en mettant de l'eau à chauffer, il interrogea son invitée sur la boisson qu'elle désirait boire. « Heu je ne sais pas trop, je te laisse choisir pour moi. » Noah grimaça. Il ne connaissait pas vraiment ses goût au niveau des boissons et ne voulait pas prendre le risque de lui servir quelque chose qui ne lui plairait pas. Cela lui était déjà arrivé de servir un verre d'alcool à un ami qui n'en buvait jamais et il s'était senti terriblement mal à l'aise. Il était impensable que cela se produise ce soir. Il repassa donc dans le salon et sourit à Olivia tout en haussant les épaules. « Donne-moi au moins une précision... alcool, pas alcool ? Si pas alcool, boisson gazeuse, pas gazeuse... » Il rigola gentiment et s'approcha d'elle. Très rapidement, elle lui proposa son aide. « Mais je peux peut-être t’aider à apporter quelque chose, tu veux que j’attrape les verres ?» Un rapide coup d'oeil vers la table basse de son salon et il se rendit compte qu'il avait oublié de sortir deux verres, s'étant contenté d'en mettre sur la table principale. Il grimaça, l'air désolé, et acquiesça tout en s'excusant pour son oubli. « J'ai carrément oublié de sortir des verres pour ça... Tu peux aller voir dans la cuisine, c'est la deuxième étagère en partant de la droite. »

Il lui sourit et marcha jusqu'au mini-bar qui résidait dans un coin de la pièce. Il s'accroupit, ouvrit le placard et parcourut ce qu'il contenait du regard. Il attrapa une bouteille de Martini et la sortit pour se redresser et refermer les deux petites portes de bois avant de tourner les talons et d'aller poser l'alcool sur la table basse. Il regarda vers la cuisine et sourit. « C'est bon, tu trouves ? » Il retourna dans la cuisine et la trouva en train de prendre deux verres dans l'étagère appropriée. Il lui adressa un sourire complice et retourna voir la cuisson de la viande. L'eau commençait à bouillir, il y introduisit donc la quantité nécessaire de riz. « Tu nous fais quoi de bon ? Enfin tu as du courage, c’est pas moi qui t’inviterais à dîner … oh pas que je ne le voudrais pas, non, non j’adorerais qu’on dîne ensemble, enfin là on va dîner, mais je veux dire dîner chez moi … avec moi en cuisine car je ne sais même pas faire cuir un œuf... » Timothy la regarda, arquant un sourcil. Elle parlait encore une fois comme un vrai moulin à parole et elle rougissait. Cela le fit rire et il s'avança vers elle pour poser ses mains sur ses épaules. Il plongea son regard sombre dans le sien et laissa les coins de ses lèvres s'étirer sincèrement. « C'est bon Olivia, tu n'es pas à un entretien d'embauche. Détends-toi. » Il lui adressa un clin d'oeil puis lui lâcha les épaules pour se retourner vers les plaques qui chauffaient le repas. Il pencha la tête dans leur direction tout en regardant sa voisine et lui présenta rapidement ce qu'ils allaient manger. « J'ai décidé de te faire goûter une spécialité que ma mère m'a apprise. J'adorais manger ça quand j'étais gosse. Tu aimes le porc et les poivrons j'espère ? » Il la regarda, espérant sincèrement qu'il n'avait pas commis une gaffe en cuisinant quelque chose qu'elle n'aimait pas. Mais bien vite, son sourire réapparut et il s'approcha d'eller pour passer sa main dans son dos et l'entraîner à nouveau vers le salon. « Allez, viens. » Il se dirigea vers la table basse du salon et s'installa sur le canapé, incitant Olivia à faire de même. Il saisit la bouteille d'alcool qu'il avait préalablement posée sur la table et la montra à la demoiselle avant de lui demander « Tu aimes le Martini ? Parce que sinon, je peux te proposer autre chose. »

« Oh heu alcool, si tu as … » Enfin une réponse plus ou moins appropriée ! Souriant amicalement à son amie, Timothy acquiesça d'un signe de tête et s'empressa de lui indiquer l'emplacement des verres pour ensuite aller vers son mini-bar et en sortir la bouteille de Martini qu'il déposa ensuite sur la table. Quand il se dirigea à nouveau vers la cuisine, il aperçut Olivia qui, sur la pointe des pieds, tentait d'attraper les verres. Et, lorsqu'il eu "l'audace" de lui demander si elle s'en sortait, la jeune femme sursauta et manqua de faire chuter les deux verres qu'elle avait attrapé. Heureusement, plus de peur que de mal, elle les rattrapa rapidement et, rougissant légèrement, les montra à Noah, visiblement gênée. « Oui c’est bon … » Le jeune homme rigola, amusé par la situation et alla mettre son riz à cuire, moment où Olivia choisit de prendre la parole pour ne plus s'arrêter. Cela eut le don de faire rire Timothy une nouvelle fois qui attrapa son amie par les épaules pour la détendre du mieux qu'il le pouvait. Olivia était une fille adorable à qui il tenait vraiment. Une fille un peu dingue, qui s'embarque souvent dans des discussions sans fin mais avec qui il adorait discuter et qui, il le savait, cachait une très grande sensibilité. Timothy se sentait un peu d'âme fraternel avec elle, il se sentait comme poussé à la protéger, quoi qu'il arrive. Après avoir lâché son emprise sur les épaules frêles de son amie, celle-ci partit en direction du salon pour aller déposer les deux verres sur la table basse. « Heuuu oui, je sais … je suis désolé, je stresse pour un rien … » Un nouveau rire franchit les lèvres du jeune homme qui leva les yeux au ciel et tenta, une nouvelle fois, de la détendre. Il n'y avait pourtant rien de stressant dans la situation actuelle -du moins, de ce qu'il en savait. « Tu n'as aucune raison de stresser Olivia. Tout va bien, l'appartement n'est pas en feu, il n'y a aucun tremblement de terre, pas d'aliens prêts à débarquer dans le salon... » Choisissant l'humour pour essayer de détendre la belle, Timothy lui adressa un gentil sourire au travers de la facade creusée d'un rectangle qui laissait la visibilité entre le salon et la cuisine. Puis il finit par questionner sa voisine quant à son avis sur le plat principal. Heureusement, elle lui répondit par l'affirmative en lui disant qu'elle adorait les deux aliments utilisés. Rassurée, Timothy vérifia une dernière fois les palts qui chauffaient et fila rejoindre la jeune femme dans le salon, après avoir mit quelques glaçons dans une récipient, afin de refroidir l'apéritif.

À présent assis sur le canapé, Timothy incita son amie à prendre place à ses côtés et attrapa la bouteille de Martini précédemment posée sur la table basse pour dévisser le bouchon bleu, le poser sur la table et servir l'alcool dans un des deux verres qu'avait amenés Olivia. « Oui oui c’est parfait, merci … alors dit moi es-ce que tu vas mieux, le docteur t’a dit lorsque tu serais totalement guéri ? » Suite à cette affirmation, il mit donc quelques glaçons dans le verre et le tendit à Olivia avant de saisir le second verre et le remplir de la même manière. Tout en s'exécutant, il répondit à la question qu'elle venait de lui poser. « Je me remets gentiment. Le médecin m'a dit que je devais rester tranquille et qu'il fallait juste être patient pour que ma blessure cicatrise correctement et ne me fasse plus mal. » Les événements du douze septembre avait profondément marqué le jeune homme. Il avait en effet été pris dans ces attentats, coincé dans un Starbucks en feu sur la cinquième avenue. Si Azure ne l'avait pas trouvé, il ne serait plus de ce monde à l'heure qu'il est. Azure... rien que de penser à ce prénom, son coeur se serra. Il secoua la tête discrètement et porta toute son attention sur Olivia, souriant, avant de terminer son cours récit. « J'ai eu de la chance sur ce coup. J'aurais pu y rester... mais bon, c'est derrière moi, alors j'essaye de passer à autre chose. » Il pinça ses lèvres dans un sourire forcé, sourire qui devint ensuite sincère. « Et toi alors ? Tes études se passent bien ? » Timothy ne savait pas vraiment quoi lui demander d'autre, il ne connaissait pas grand chose de sa vie tout compte fait. Mais lui poser cette question était la moindre des politesses. Il finit par tendre son verre dans la direction d'Olivia et, tout sourire, prit une dernière fois la parole, gardant son regard noir planté dans celui de la belle blonde. « À cette soirée. » Soirée qui allait très bien se passer, il en était convaincu.

« Oui, oui je sais mais je suis un peu nerveuse parce que … enfin non oublie, ça va passer... » Nerveuse ? Pourquoi ça ? Timothy se le demandait sincèrement. Il espérait de tout coeur que cela n'allais pas gâcher la soirée. Si elle la passait à stresser, ça n'allait pas être agréable pour elle et le jeune homme ne souhaitait qu'une chose : qu'elle passe une bonne soirée et soit à l'aise. Étant quelqu'un de très tactile, il passa sa main près de la joue de sa voisine pour lui remettre une mèche de cheveux en place et, tout souriant, tenta une énième fois de la calmer, d'une voix douce. « Je te le dis : il n'y a aucune raison que tu sois nerveuse. » Et il espérait que ce stresse qu'elle ressentait allait finir par partir. Ce serait dommage qu'elle passe toute la soirée à se mette la pression... pour rien.

À présente tous deux installés sur le canapé du salon, le sujet des attentas fut évoqué, alors que Timothy était en train de servir le Martini comme il se devait, dans les deux verres apportés par Olivia. « Oh d’accord tant mieux, en tous cas si tu as besoin d’aide je suis là, je pourrais te faire un peu de ménage ou faire tes courses, si le médecin a dit qu’il fallait que tu restes tranquille, il vaudrait mieux que tu ne sortes pas, non ? » L'attention et l'inquiétude que portait la jeune femme au cas de Timothy toucha ce dernier. Depuis qu'il avait rompu avec Azure, il avait tendance à croire que personne -à part sa mère et son beau-père- ne s'inquiétait vraiment de son cas. Cela le rassura donc de voir qu'avec Olivia, c'était différent. Il lui sourit donc et lui répondit d'un ton très calme. « Merci, c'est gentil de proposer... mais j'ai repris le boulot. Je n'ai pas atteint le point de l'invalidité, donc ça devrait aller. Mais si un jour j'ai besoin d'aide pour quoi que ce soit, je t'appellerai à l'aide, promis. » Il lui adressa un clin d'oeil, signe de complicité, et reporta son attention sur la bouteille de Martini qu'il referma avant de prendre possession de son verre. Sa voisine avait déjà goûté au sien et il ne remarqua même pas le rictus qui vint irriter ses traits normalement doux. C'est là qu'il décida d'exprimer la chance qu'il avait eu dans cet attentat. La belle blonde posa de suite sa main sur la sienne. Timothy porta son regard sur leurs mains et sourit très légèrement avant de regarder à nouveau son visage. « Tu as raison, en tous cas sache que je suis là, enfin si tu veux te confier ou si tu veux que je te changes les idées, tu n’hésites pas, n’importe quand. » Le concerné acquiesça d'un signe de tête. Il était content de savoir qu'elle était là pour lui, s'il lui arrivait tout à coup d'avoir envie de parler -ce qui arrivait rarement. Il soupira discrètement et finit par lui adresser un sourire pincé mais sincère. « C'est gentil, merci. Je suis encore un peu sous le choc... me dire que je ne serais pas ici, en train de te parler, si Azure et Stanislas ne m'avaient pas trouvé. » À la pensée d'Azure, il déglutit. Il devait absolument arrêter de penser à elle. Leur histoire était terminée, elle ne cherchait pas à le faire revenir et ne semblait pas comprendre comment lui-même vivait la situation. Il devait se faire à l'idée que c'était terminé...

Lorsqu'il demanda à sa voisine si ses études se passaient bien, celle-ci sembla éviter la question. « Ohhh eu oui, oui ça va … c’est du travail quoi … mais ça va … » Intrigué, Timothy arqua un sourcil et finit par passer par-dessus. Il n'allait pas insister plus que ça, cela ne servirait qu'à rendre Olivia encore plus mal à l'aise. Il porta donc un toast à leur soirée et fit ricocher son verre contre celui de la jeune femme avant d'avaler un peu de cet alcool qu'il adorait, alors que la belle blonde avala le contenu de son verre cul-sec, ce qui fit rire Noah. Un léger silence s'installa avant qu'elle ne redresse correctement la tête et se remette à lui parler. « Et toi alors ? le boulot se passe bien ? j’essai de t’écouter le matin, ça doit être vraiment bien de travailler dans une radio, même si … enfin non … » La fin de la phrase perturba le jeune homme. Il fronça les sourcils et regarda son amie, sans comprendre. « Même si ? » Il la regarda avec insistance, cherchant à comprendre pourquoi elle avait cherché à taire la fin de sa phrase. Puis il haussa les épaules avant de s'apprêter à répondre à la demoiselle. Parler travail ne l'avait jamais embêté. Au contraire, il adorait parler de cela étant donné que son job représentait sa passion. C'est donc souriant et rayonnant qu'il répondit, tout en redressant son torse et en secouant lentement son verre pour faire tourner l'alcool dans son fond. « J'ai la chance d'avoir trouvé le métier qui est fait pour moi. J'adore ce boulot, chaque moment passé dans ce bâtiment est un pur plaisir. Je ne sais pas si je te l'ai déjà dis mais, je suis fan de radio depuis que j'ai trois ans. » L'heur était-elle aux confidences ? Olivia ne connaissait pas grand chose du passé de Timothy, et la réciproque était valable également. Peut-être apprendront-ils à mieux se connaître ce soir.

« Ohh mais en faite je suis tout le temps stressé, c’est dans ma nature je n’y peux rien, mais ça n’a rien à voir avec toi … non non rien à voir … » À l'entente de ces mots, Timothy prit un air sérieux, ses yeux noirs plantés dans ceux d'Olivia. Il est vrai qu'à y réfléchir, elle était souvent dépassée par les situations dans lesquelles ils se trouvaient ensemble. Elle perdait ses moyens, parlait vite, rougissait. Tant de symptômes qui laissait croire, en cet instant, qu'elle était en situation de stress. Mais d'où est-ce que cela venait ? Tim' était-il trop brutal avec lui ? La mettait-il mal à l'aise ? Il se le demandait bien. Et pourtant, il préféra ne pas poser la question, car cela risquerait de ne faire qu'empirer l'état d'Olivia. Il posa donc ses mains sur le haut de ses bras et la fixa, gravement. « Si tu le dis. Mais détends-toi ! J'ai l'impression que tu vas finir par exploser tellement tes muscles sont tendus. » Il resta un instant sérieux, ses yeux rivés dans les siens, sans bouger. Puis il finit par rigoler, conscient que s'il restait là, à la regarder de cette manière, sa voisine risquait de partir se réfugier chez elle.

Le chapitre attentats semblait clos, Timothy ne s'étendit pas sur le sujet et ne remarqua même pas la pointe de jalousie qui tintait dans la voix d'Olivia lorsqu'elle lui répondit de manière brève. Ne lui en voulaz pas, Tim' est un homme et, comme tous, il reste aveugle à pleins d'évidences émanants des femmes. Soit. Olivia finit par lui demander à nouveau à boire, il attrapa donc la bouteille et reverse de l'alcool dans le verre que la demoiselle lui tendait. Il en profita pour prendre son propre verre, boire cul-sec le contenu et se resservir à son tour. Pendant ce temps, Olivia reprit la parole. « Et bien … tu vois … je sais que toi et Azure vous n’êtes plus ensemble … ce n’est pas trop difficile de travailler avec ton ex. .. Enfin tu n’es pas obligé de me répondre, ce ne sont pas mes affaires après tout … » C'est une question que beaucoup de gens lui posaient, et à chaque fois, il répondait que ce n'était pas toujours simple, mais que c'était le seul moyen de rester près d'Azure. Il ne pouvait pas vivre sans elle et travailler avec elle lui permettait de la voir et de passer du temps avec elle, même si la situation était tendue et le blessait. Il se racla la gorge et but une gorgée de son Martini avant de répondre, le regard perdu sur la table basse. « Disons qu'il y a des jours où c'est plus simple que d'autres. On est toujours un peu mal à l'aise quand on se voit, mais ce n'est pas parce que nous ne sommes plus ensemble que nous nous faisons la guerre. Alors ça va, ça se passe plutôt bien. Et ce n'est pas ce genre de tensions qui me priveront du plaisir que j'éprouve à aller bosser, à exercer ma passion. » Alors qu'il parlait, il détourna son regard de la table pour le poser sur Olivia et il la vit qui avalait le contenu de son verre dans son entièreté. Amusé, Timothy rigola gentiment et tenta de la freiner. « Eh, vas-y doucement. Tu vas finir sous la table sinon. Enfin... je pourrais te raccompagner chez toi si tu ne tiens plus debout, tu n'habites pas à l'autre bout de la ville. » Il ne l'incitait pas à boire, loin de là. Il avait dit ça comme ça, sans arrière pensée. Souriant, il reporta son verre à sa bouche et avala une longue gorgée d'alcool, sans lâcher Olivia des yeux.

« Ohh euuu non je … tu me l’avais jamais dit …c’est vraiment super de pouvoir réalisé son rêve d’enfance … moi j’aurais bien aimé devenir une ballerine …. Mais j’ai jamais pu à cause … non oublie à cause de rien … » Timothy aussi ignorait qu'elle avait eu une passion étant enfant, une passion qu'elle aurait aimé réalisé. Il se trouva touché par le peu qu'elle lui racontait, mais trouva aussi amusant le fait qu'une fois de plus, elle laissa sa phrase en suspend. Arquant un sourcil, il lui demanda « C'est ta nouvelle manie de ne jamais terminer tes phrases ? » Puis il rigola gentiment avant de parler d'une voix douce. « C'est dommage que tu n'aies pas pu réaliser ce rêve. Mais... tu ne peux vraiment pas danser ? Je te verrais bien en ballerine. » Un tendre sourire et un clin d'oeil, puis il remarqua vite qu'Olivia semblait bizarre, un peu ailleurs, comme attirée par autre chose. Mais l'expression de son visage dégageait aussi quelque chose de négatif, comme si elle se sentait mal. Inquiet, il posa sa main sur sa cuisse et planta ses yeux sur elle avant de la questionner sur son état. « Tout va bien ? » Il attendit une réponse, et la sonnerie de la cuisinière retentit, stridente, signe que la cuisson était terminée. Tim' retira sa main de la jambe de sa voisine et tourna la tête en direction de la cuisine, avant de regarder à nouveau Olivia. « Je te laisse passer à table, je vais chercher le dîner. » Puis il se leva et se rendit dans la cuisine pour éteindre les plaques et apporter les entrées.

« Ohhh eu c’est bien alors pour toi … moi je suis pas sur que j’aurais ton courage … » Le courage était un bien grand mot. Si Timothy était si courageux que ça, il serait déjà allé parler à Azure pour lui dire tout ce qu'il avait sur le coeur. Et ce n'était pas le cas. Il restait tapi dans l'ombre, à attendre en espérant que tout ce qu'il ressentait finirait par s'effacer. Il jouait l'ami avec elle alors qu'au fond de lui, il voulait simplement la prendre dans ses bras, l'embrasser, lui dire qu'il l'aimait... Légèrement décontenancé, il but le fond de son Martini qui lui restait pour se servir un dernier verre. Son regard restait fixé sur la bouteille d'alcool alors qu'il versait son contenu dans son verre. « Si tu le veux vraiment, tu finis par y arriver. À force de jouer le jeu, tu finis par t'habituer à être un simple ami pour la personne. » Réalisant le sous-entendu qu'il avait fait -c'est à dire le fait qu'il était encore amoureux d'Azure-, le brun souffla doucement et avala cul-sec ce qu'il venait de se servir. La chaleur qui caressa sa gorge lui fit un bien fou.

Puis vint sa remarque, comme quoi la jeune femme buvait rapidement. Rapidement, elle vira au rouge et semblait gênée. Timothy ne la lâcha pas du regard, tout en souriant, et l'entendi qui balbutia avec rapidité quelques mots. « Mais nan je vais très bien … et puis ce n’est pas comme si j’habitais loin, je pense que je pourrais regarder l’autre côté du couloir sans grand problème. » Le jeune homme ne put s'empêcher de rire gentiment et, pour simple réponse, il acquiesça d'un signe de tête pour lui donner raison. Le sujet de conversation changea aussitôt qu'ils commencèrent à parler radio et danse. En posant sa question, Timothy était loin de s'attendre à ce que sa voisine se renferme si soudainement sur elle même. Elle lui répondit d'un ton sec, sourcils froncés. « Non c’est peut-être parce que je n’ai pas envie de te dire la suite … Certaine … et puis maintenant je suis vieille, la danse ce n’est plus possible. » Elle ne voulait pas en parler, cela se sentait, et Tim' respectait tout à fait cela. Tout le monde a ses secrets et il arrive parfois qu'un sujet nous fasse du mal, comme la mort de son père pour le brun. Il pinça donc ses lèvres et hocha doucement la tête tout en posant sa main sur celle d'Olivia, son regard tourné vers elle. « Excuse-moi, je ne voulais pas t'énerver en te demandant ça. » S'excuser était la moindre des choses.

C'est au moment où il demandait à Olivia si elle se sentait bien que la sonnerie de la cuisinière retentit, appelant Timotyh à son devoir de cuisinier. Il se leva donc et retourna à la cuisine pour s'occuper de ce qu'il fallait. Au moment où il attrapa les assiettes présentant les entrées, il entendit un bruit sourd qui provenait du salon, suivit d'un discours complètement incohérent prononcé par Olivia qui s'était visiblement cognée contre un meuble. Légèrement inquiet, l'animateur radio s'empressa de porter les deux assiettes sur la grande table du salon et accourut vers Olivia. Il lui prit doucement les épaules et n'eut même pas le temps de lui demander comment elle se sentait, elle venait déjà de lui montrer que ça n'allait pas. « Ça tourne…. la terre tourne, elle tourne beaucoup trop vite … ça fait mal à la tête... » Certainement l'alcool. Timothy regarda autour de lui et jugea que l'endroit le plus proche pour qu'elle puisse se poser était le canapé où ils étaient préalablement assis. Il la guida donc jusque là et l'aida à s'assoir avant de s'accroupir devant elle en levant la tête pour la regarder. Il posa sa main sur son front, constatant que sa peau était brûlante, et prit la parole. « Tu a bu trop vite, c'est pour ça que tu es étourdie. Reste assise surtout, ça passera. Tu veux quelque chose ? De l'eau peut-être ? » Bien que ce qui arrivait à Olivia n'était rien de grave, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour elle.