Daphné & Edwin

❝ You are not alone, together we stand ❞

Métro, boulot, dodo. Ce slogan s'accordait parfaitement avec le train de vie que menait Edwin depuis son arrivée à New York. Dans le but de ne pas penser aux problèmes qui le suivaient depuis quelques temps, il occupait ses journées au mieux pour avoir l'esprit toujours activé par quelque chose, contournant ainsi les sujets fâcheux. Depuis qu'il était entré à l'université de Columbia pour étudier la psychologie de l'enfant, les cours lui mangeaient une bonne partie de son temps, sans compter le travail qu'il tentait de fournir tant bien que mal à côté, pour ses lectures et révisions de cours. Mais cela ne suffisait pas à occuper toute sa semaine de A à Z. Heureusement, son groupe de musique lui prenait encore plusieurs heures, entre les répétitions et les concerts qu'ils donnaient tous ensemble dans des pubs en soirée. Et le reste du temps, il trouvait largement de quoi l'occuper. Il partait parfois plusieurs heures pour se balader dans la ville avec son appareil photo, mitraillant tout ce qu'il trouvait beau, d'un visage de vieille femme à une feuille morte reposant sur le sol vert de Central Park. Il profitait aussi de son temps libre pour passer du temps avec sa petite soeur, Olivia, dont il se sentait extrêmement proche depuis plusieurs années. Elle lui permettait de retrouver un semblant de goût à la vie, à un bonheur simple que l'on appelle « famille ». Car oui, l'esprit de famille, ça n'avait pas toujours été un des principes fondamentales pour le jeune homme. Gamin et adolescent, il portait trop d'attention à sa rébellion pour s'intéresser à ses frères et soeurs, si ce n'est Zoé, sa jumelle, et Olivia justement. Elle avait été la seule qui avait toujours été au centre des attentions d'Edwin et ça avait été un sujet de discorde avec ses autres soeurs, principalement sa jumelle et Daphné. Avec cette dernière, tout avait toujours été très compliqué. Elle était à la fois la fille des Hanwell avec qui Edwin s'engueulaient le plus, parfois violemment même -étant enfant, il leurs était arrivé plusieurs fois de se battre- et pourtant, elle était celle avec qui il avait le plus de ressemblances. Tous les deux avaient un fort caractère et s'étaient révoltés contre les idéaux religieux de leurs parents, chacun à sa manière : Edwin en accumulant les conneries jusqu'à se faire avoir par la police, passant même par la case drogue, Daphné en fuguant de la maison. Shawn était au courant de la fuite de sa cadette ainsi que son arrivée à New York et il faut le dire, il était assez inquiet pour elle. N'étant âgée que de dix-sept ans, elle n'était pas encore suffisamment grande d'après lui pour survivre seule dans une ville comme le Big Apple. Mais depuis son arrivée ici, il n'avait encore jamais eu l'occasion de lui parler, de la croiser. Elle était un vrai fantôme voguant dans la ville, essayant de se faire le plut petit possible pour ne pas se faire remarquer par ses grands frères et soeurs qui eux aussi vivaient à New York.

Comme tous les mercredis, Edwin avait rendez-vous avec le psychiatre qui le suivait. Une séance de thérapie par semaine, une heure pour parler de tout et n'importe quoi dans le but de sortir de sa dépression. Au tout début, le brun avait hurlé de rire à l'entente d'une telle chose, persuadé que rien n'arrangerait son état et rien ne lui ferait oublier ce qu'il avait vécu. Certes, il n'oublierait jamais. Ces cicatrices qui décoraient son bras et sa jambe étaient incrustées bien plus profondément que ce que l'on pouvait distinguer à l'oeil nu. Son coeur était lui aussi tailladé de toute part et ces blessures le suivraient jusqu'à la fin de ses jours. Cependant, la thérapie l'aidait à vivre avec, à les accepter et aujourd'hui, il se sentait déjà mieux. Chaque séance l'aidait à être un peu plus en paix avec lui-même, à se pardonner ses erreurs et il avait déjà énormément progressé d'après son psychiatre, même s'il restait du chemin à parcourir et qu'il était encore dans un état mental instable. Il quitta donc le cabinet en se sentant soulagé, comme à chaque fois, puis il prit le chemin pour rentrer chez lui. Il avait eu de la chance d'avoir été confié à un psychiatre qui travaillait dans le même quartier de Manhattan que là où lui résidait, ce qui lui évitait les trajets interminables dans New York. L'hiver battait son plein pour ce mois de janvier, sans aucune trace de neige malheureusement. Le froid se faisait de plus en plus présent, obligeant les habitants à se couvrir avec des couches incalculables de vêtements pour ne pas tomber malade. Mais Edwin n'était pas du genre frileux : une simple veste chaude par-dessus son tee-shirt recouvert d'une jaquette Abercrombie & Fitch bleu marine suffisait amplement. Bref, il marchait donc dans la rue et ne tarda pas à s'approcher de l'immeuble de la 5th Avenue dans lequel il habitait. Portant son regard devant lui, il aperçut une jeune femme au cheveux ondulés blonds qui contemplait l'immeuble, visiblement hésitante. Se concentrant sur la jeune femme, il ne peina pas à reconnaître les traits de son visage. Son coeur sauta violemment dans sa poitrine et il eut le réflexe de l'appeler. « Daphné ? » Sa soeur tourna la tête dans sa direction et, visiblement paniquée, se retourna rapidement pour se mettre à marcher d'un pas vif dans le sens opposé. Fronçant les sourcils, Edwin se mit directement à courir et la rattrapa sans mal. Il saisit son bras pour l'arrêter et elle se tourna vers lui. Leurs regards se rencontrèrent et le brun sentit un frisson désagréable parcourir la descente de son dos lorsqu'il devina l'agacement que ressentait sa cadette. Il lui lâcha donc le bras, espérant qu'elle ne fuirait pas, et s'empressa de la retenir en se mettant à parler. « J'espérais finir par te croiser... Olivia m'a dit que tu étais à New York. » Et maintenant ? Qu'ajouter ? Daphné était certes sa petite soeur, mais ils avaient eu tellement de différents quand ils habitaient sous le même toit qu'il craignait qu'une nouvelle dispute n'éclate. Et pourtant, il voulait simplement être là pour elle, pour la protéger comme se devait de le faire un grand frère.

Un jour de plus dans les rues de New York.. Daphné ne comptait plus le nombre de jours qu'elle passait à errer dans ces rues, dans ce froid, dehors toute seule sans aucun repères. Elle se souviens de son arrivée, d'être tombée sur Olivia et de s'être enfuie, elle se souviens de ses nuits blanches auprès d'un vieux clochard, mais elle ne se souviens pas d'avoir trouvée une solution à tout cela. C'était bien beau de partir de chez ses parents, de s'envoler de ses propres ailes.. Cependant aujourd'hui elle est bien seule.. Son but était de retrouver sa grand soeur, tant aimée, Elisabeth.. Daphné avait cherché, fouinée dans toute la ville, mais en vain.. Daffy ne regrette rien pour autant, jamais la jeune blondie n'aurait pu s'entendre avec ses parents bien trop.. STRICT ! La religion tout ça, ce n'était pas pour elle, loin de là ! La plus jeune des Hanwell avait donc pris le large, là où tous ses ainés étaient partis. New York, un rêve pour elle, aujourd'hui devenu son pire cauchemars. Seule sans personne dans les rues de New York Daphné Hanwell se demanda si elle n'aurait pas mieux fait de parler avec sa soeur Olivia.. Mais ce "regret" fuit vite de son esprit, cette dernière aurait averti ses parents à la seconde même ! Complètement desespérée de ne pas trouver Elisabeth, Daffy avanca vers un pub, histoire de s'hydrater un peu avec un verre d'eau, prête à y entrer Daphné ouvrit là porte qui déclencha une petite sonnerie, avertissant l'entrée d'un client, elle se posa sur un tabouret prêt d'un mur sombre où était accroché un tableau en liège avec plusieurs images et flyer de concert, s'ennuyant à mourrir elle pris le temps de tous les lires... Arrivant à la dernière image ses yeux s'écarquilla " & EDWIN HANWELL" « Edwin ?? » sans réfléchir Daphné arracha le flyer d'un geste brusque ! « Vous connaissez ce groupe Monsieur ? » demanda la jeune blondie après avoir deposé le flyer sous le nez du barman. Le barman regarda Daphné d'une drôle de façon, grimacant légèrement, certes c'était compréhensif, elle ne s'était pas lavée depuis son arrivé. Enfin le barman fini par répondre positivement, il avait déjà vu Edwin et son groupe jouer dans ce pub, Cependant il ne s'avait rien de plus. Daphné sorti dû pub le flyer à la main, trainant son sac de l'autre. La jolie blonde se sentait sale, surtout après la tête du barman, jusque là elle se c'était pas vraiment rendu compte de son était, mais là.. elle avait les cheveux gras, les ongles sale, elle sentait mauvais, elle avait la bouche pâteuse bref elle était dégueulasse.. La jeune Hanwell continua de marcher en pensant, c'est pas qu'elle voulait revoir Edwin à tout prix, mais là elle avait besoin d'un minimum de repère, bon c'est vrai que ce n'est pas le frère avec lequel elle s'entend le mieux, mais c'était sa seule piste, puis Edwin reste son frère, puis ayant vécu quasiment le même parcours, même si étant enfants ils se disputaient constamment au jour d'aujourd'hui il serait peut-être le seul à pouvoir la comprendre ! Lui aussi detestait la religion et l'autorité de ses parents. Ironie du sort non ? Tout était chamboulé dans sa tête elle ne s'avait plus vraiment quoi faire en fait.. « Daphné » .. ?? Daphné s'arrêta net ! Se tourna et vit Edwin, tout à coup elle pris de nouveau peur et pensa que finalement non ce n'était pas une bonne idée ! A peine commencait-elle a avancer d'un pas plus vif qu'Edwin l'attrapa par le bras.. « Olivia te l'a dit ? Pff je paris qu'elle à déjà averti les parents ! Il est hors de question que je reparte là-bas tu m'entends ? HORS DE QUESTION ! Lache moi maintenant !!! »

Les rapports fraternels ne sont jamais simples. Imaginer alors ces mêmes liens au sein d'une famille composée de neuf enfants ! Il y en a de quoi voir toutes les couleurs. Sixième de la lignée Hanwell -ou septième, cela dépend de l'ordre que vous préférez donner entre lui et sa soeur jumelle-, Edwin a toujours entretenu des liens divers et variés avec ses frères et soeurs. Bien entendu, lui et Zoé, sa jumelle, avaient toujours été lié par cette chose inexplicable qui relie -en général- deux jumeaux. Il a toujours été très proche de sa petite soeur, Olivia, principalement du fait qu'elle soit malade. Au contraire, tous ses aînés sont toujours restés de simples frères et soeurs, sans particularités voyantes. Étant enfant, il s'était toujours senti très éloigné de son grand -et seul- frère, Preston. Mais depuis qu'il avait débarqué à New York, l'homme de trente ans tentait de nouer quelque chose avec son petit frère, ce qui n'était pas déplaisant aux yeux de ce dernier. Reste à présent Daphné. Avec elle, tout avait toujours été compliqué et inexplicable. Un jour ils se faisaient la guerre et le lendemain, tout semblait bien se passer. C'est ainsi quand deux esprits forts se rencontrent, seules des étincelles en ressortent. Tous les deux n'avaient jamais été proches dans le sens où ils n'avaient jamais rien partagé de fort. Ils restaient cependant liés par le fait qu'ils étaient les deux enfants de la famille qui se ressemblaient le plus, presque trait pour trait. Et inévitablement, ils étaient reliés par ces ressemblances involontaires et pourtant bel et bien présentes.

À présent face à elle dans la rue, Edwin se retrouvait comme si rien de toutes ces années de querelles n'avait existé. Il était simplement face à sa petite soeur, sa cadette qu'il se devait de protéger, la sachant totalement seule dans les rues de New York. Quoi de plus normal que de vouloir aider sa famille ? Cela dit, la demoiselle ne sembla pas l'entendre de la même oreille que lui, étant donné qu'elle se braqua directement, réaction qu'Edwin avait évidemment redoutée. « Olivia te l'a dit ? Pff je paris qu'elle à déjà averti les parents ! Il est hors de question que je reparte là-bas tu m'entends ? HORS DE QUESTION ! Lache moi maintenant !!! » L'étudiant leva ses deux mains comme si une arme à feu était pointée dans sa direction, preuve qu'il ne la tenait plus et qu'elle pouvait s'en aller si elle le souhaitait. Mais il ne voulait pas la laisser filer. Il voulait et devait la retenir, au moins pour qu'elle se repose dans un endroit chaud et confortable, à savoir chez lui, et qu'elle manger quelque chose. Car il le devinait, elle n'avait pas dû se nourrir convenablement depuis son arrivée dans la Big Apple. Du moins, c'est ce qu'Olivia lui avait raconté. Et s'il n'avait pas à s'en faire ? Et si Daphné se débrouillait bien malgré tout ? Coincé entre deux options, il préféra donc laisser une certaine distance entre sa soeur cadette et lui, glissant ses mains dans les poches de son jean comme preuve qu'il ne la toucherait plus. Puis il planta son regard dans le sien avant de parler de la manière la plus neutre possible. « Olivia n'a rien dit à personne, si ce n'est moi. Pas même à grand-mère. Alors arrête de sortir les griffes comme ça. Je ne t'ai pas demandé de rentrer à la maison et tu sais que je ne le ferai jamais. » Comment "attendrir" sa soeur ? En lui prouvant qu'elle ne craignait rien. C'est ce que faisait Edwin : il lui déclarait sincèrement qu'il n'avait pas l'intention de la traîner jusqu'à l'aéroport pour la mettre dans le premier avion en direction de Londres et Daphné savait pertinemment que s'il y avait une seule chose qui ne caractérisait pas du tout son frère, c'était le mensonge. Edwin était doté d'une incroyable franchise et d'uns sincérité sans frontières, il n'allait donc en effet pas faire en sorte que sa cadette rentre en Angleterre. Sans ciller, il ne détourna pas son regard et fit un pas sur le côté, en direction de l'immeuble dans lequel il habitait. Il allait bien finir par amadouer la blondinette pour la traîner jusqu'à chez lui. « Allez viens avec moi. Je ne sais pas depuis combien de temps tu es à New York exactement, mais ce que je sais, c'est qu'un bon repas, une bonne douche et un peu de repos ne te feraient pas de mal. » Puis il se mit tranquillement à marcher jusqu'à l'entrée de l'allée, marchant doucement pour s'assurer que sa petite soeur le suivait. Il était hors de question qu'elle tente de s'enfuir et qu'elle échappe à la montée des escaliers jusqu'à son appartement.

« Allez viens avec moi. Je ne sais pas depuis combien de temps tu es à New York exactement, mais ce que je sais, c'est qu'un bon repas, une bonne douche et un peu de repos ne te feraient pas de mal. » Daphné rêvait d'un bon bain chaud, avec de la mousse partout, d'un verre de lait froid avec deux kiwi, mais surtout elle rêvait d'un lit moelleux dans lequel elle pourrait dormir paisiblement.. Edwin avait raison ! Edwin avait toujours raison.
« Six nuits, ca se voit tant que ça ? Je pu ? » Dit-elle en se reniflant les aisselles ! « Berk.. finalement ca doit plus faire un truc genre.. Sept nuits.. Je donne envie de vomir.. »
Daffy ne repris pas le sujet concernant sa soeur, Olivia, elle aimait sa soeur, comme chacun d'eux, même si jamais elle ne trouvera la force et le courage de leur dire, elle n'avait aucune envie de parler d'Olivia maintenant, cela lui faisait bien trop mal, sa soeur lui manquait à s'en arracher le coeur, tout comme lui manquait Elisabeth..
« Alors comme ça tu fais des concerts ? Ca marche pour toi ? »
Comme si de rien était la jeune rebelle changea directement de sujet, elle avait confiance en son frère, il ne trahissait jamais ses paroles, Daffy le savait très bien. Pour dire vrai, Daphné était pleine d'admiration pour son grand frère, malgré leurs caractères fort, elle l'avait toujours envié et admiré, Edwin avait du talent, c'était un artiste. Plus jeune la jolie blonde avait souvent collée son oreille a la porte de la chambre d'Edwin, pour l'entendre jouer, chanter. Mais elle n'aurai jamais pu mettre sa fierté de côté pour lui avouer.
Daphné fit la moue en marchant a côté de son grand frère, mais elle n'avait guère le choix, elle devait le suivre jusqu'à chez lui et y rester le temps de trouver un travail et un endroit où vivre. Plus elle regardait son frère, plus elle le dévisageait, plus elle se voyait en lui.. Un petit quelque chose. En dépit de leurs différences, Edwin et Daphné se ressemblaient énormément, ils avaient les même mimiques, la même façon de penser et d'agir, Daffy aussi voulait être une artiste.. Ce n'était pas la musique sa passion, mais plutôt le théatre, le cinéma. Une chose est sur, c'est qu'Edwin était un peu son idole.
« Dis moi, t'as des kiwi chez toi ? »
Daphné était un phénomène étrange. Eh ouais, elle aime les fruits ! Un rire se fit entendre de la bouche de cette femme-enfant.. La pression retombait, du moins elle essayait de la faire retomber, tant bien que mal.
Cette rebelle au coeur tendre se cache derrière un personnage haineux parce que quand la solitude vous pèse et que vos frères et soeurs vous abandonne tous un par un, vous n'avez pas le choix que de faire face..

« Six nuits, ca se voit tant que ça ? Je pu ? » À cette question, Edwin ne put retenir un rire. Hochant négativement la tête, les coins de sa bouche s'étirèrent et il finit par poser son regard sur sa soeur, tout en lui souriant. « Berk.. finalement ca doit plus faire un truc genre.. Sept nuits.. Je donne envie de vomir.. » Au final, il fit rouler ses yeux sombres dans leurs orbites et soupira, exagérant son exaspération. Puis il fixa Daphné en prenant un air faussement sévère avant de lui parler sur un ton neutre, mais appuyé, pour montrer sa détermination. « Arrête un peu tes conneries et suis-moi, allez. » Sur ces derniers mots, il lui tendit la main. Mais constatant qu'elle ne cillait pas, il finit par s'éloigner d'elle pour se diriger vers son immeuble. La réaction de sa cadette ne se fit pas attendre : elle se mit à le suivre. Savourant sa victoire intérieurement, Edwin arriva vers la porte vitrée donnant sur l'allée et la poussa doucement, la retenant pour laisser passer sa soeur qui semblait étonnamment intimidée. Elle qui semblait normalement tellement sûre d'elle et si fière, la voilà qui montrait ses faiblesses. Une grande première. « Alors comme ça tu fais des concerts ? Ca marche pour toi ? » Le jeune homme haussa mollement les épaules en commençant à monter les marches des escaliers. Des concerts, il n'en faisait que de temps en temps, pour gagner un minimum d'argent. Mais il n'avait pas le temps de s'engager plus que ça dans la musique, à son plus grand désarroi. « Je joue seulement dans des bars pour l'instant... c'est pour gagner un peu d'argent histoire de payer le loyer. Je me concentre plus sur mes études que sur une éventuelle carrière artistique. » Menteur. Le rêve d'Edwin était de faire carrière dans la musique, de faire un disque, de partir en tournée, de vivre de ses chansons, de partager sa passion avec des milliers de personnes à travers le monde. Mais il était trop fier pour l'avouer, se contentant de vanter ses mérites d'étudiant. Certes, les études de pédopsychiatrie le passionnaient, mais s'il devait se projeter dans le futur, il se verrait plus sur une scène, sa guitare en main plutôt que dans un cabinet, à écouter des enfants raconter leurs malheurs.

Arrivé sur le palier de sa porte, Edwin fouilla dans les poches de sa veste pour en sortir ses clés. Puis il glissa la bonne dans la serrure, la faisant tourner pour ouvrir l'entrée à son appartement. « Dis moi, t'as des kiwi chez toi ? » Une fois encore, le brun rigola gentiment. Sa soeur était incroyable ! Elle parvenait à s'adapter à la situation alors qu'il y a cinq minutes, elle semblait avoir envie de prendre ses jambes à son cou. Tout en ouvrant la porte, il regarda Daphné et lui sourit largement tout en lui répondant. « Pas à ce que je sache. Mais j'irai t'en chercher à l'épicerie du coin pendant que tu seras sous la douche, si ça peut te faire plaisir. » La main sur le coeur. Edwin, en plus d'avoir toujours été quelqu'un de franc, était un jeune homme altruiste, surtout en ce qui concerne sa famille. Bien qu'il se soit rapidement démarqué en se rebellant contre ses parents et en faisant l'inverse de ses frères et soeurs, la famille avait toujours été une énorme valeur dans sa vie. Il était donc toujours prêt à agir pour aider sa famille. Sans cesser de sourire, il entra finalement chez lui et attendit que Daphné ait fait de même avant de refermer la porte derrière elle. « Bienvenue chez moi. » Chez lui oui. Son appartement, l'endroit qui avait marqué son indépendance. Depuis qu'il habitait seul, Edwin se sentait mieux, moins oppressé par cette ferveur religieuse qui planait chez eux, à Londres. Bref, il ôta sa veste et la délaissa sur le fauteuil du salon avant d'indiquer rapidement à sa cadette l'emplacement de la salle de bain. Il lui apporta ensuite une serviette de bain ainsi que des vêtements de rechange, s'apprêtant à la laisser seule pour qu'elle puisse se doucher. « Prends ton temps, okay ? Et en attendant, je vais t'acheter des kiwis. » déclara-t-il, main sur la poignée de la porte de la salle de bain. Il sortit de la pièce puis, au dernier moment, se retourna pour jeter un regard suspicieux à sa petite soeur. « T'en profites pas pour te faire la malle hein ? »> Il finit par lui adresser un clin d'oeil puis ferma définitivement la porte, la laissant seule, avant d'aller renfiler sa veste et de sortir de chez lui pour se rendre à l'épicerie qui se trouvait à quelques minutes de chez lui. Là, il acheta des fruits, à la demande de sa soeur, ainsi que quelques autres aliments dont il manquait, avant de rentrer à son appartement. Daphné était encore sous la douche à entendre le bruit de l'eau qui coulait, il en profita donc pour se mettre à la cuisine. Il prépara des pâtes ainsi que de la salade verte, plat banal mais suffisamment consistant pour remplir l'estomac de sa soeur. Quand il entendit enfin la porte de la salle de bain s'ouvrir, il se rendit au salon et regarda Daphné qui s'avançait tout en séchant ses cheveux avec le linge. Le brun croisa ses bras contre son ventre sans la lâcher du regard et lui sourit gentiment. « Alors, comment ta première douche après six jours d'errance ? » Il la taquinait, comme il le faisait souvent, mais ce n'était jamais bien méchant. Et pour lui montrer qu'il plaisantait, il s'empressa de lui indiquer qu'il avait préparé à manger. « Je te laisse te mettre à table, j'ai préparé des pâtes. » Et sans attendre, il retourna en cuisine pour prendre les couverts et les installer sur la table avant d'y placer la casserole de pâtes -égouttées évidemment- et le saladier.

Le pied de Daphné attérissait à l'interrieur de l'appartement d'Edwin, il était beau, tout ce qu'il y a de plus chaleureux, c'était ni sombre, ni petit, l'appartement avait une taille correct, surtout pour une personne seul, il était beau. Daffy écarquilla les yeux, ca faisait longtemps qu'elle n'avait pas mis les pieds dans un endroit pareil. Les rues de New York étaient plutôt sales, dans certaines ruelles ca sentait l'urine.. Daphné était aux anges, elle souriait de bon coeur en regardant Edwin, mais loin d'elle l'idée de le prendre dans ses bras. Un simple merci écorcha ses lèvres. « Merci ! » Mais ce simple merci était a l'origine de beaucoup de chose. Elle le remerciait de l'acceuillir chez lui, de la sortir de la rue, de ne rien avoir dit a ses parents.. Edwin était un homme bon, tellement bon qu'il allait jusqu'à l'épicerie acheter un pauvre kiwi à sa soeur, Ed' était un ange. « Pas à ce que je sache. Mais j'irai t'en chercher à l'épicerie du coin pendant que tu seras sous la douche, si ça peut te faire plaisir. » La jolie blonde sourit de plus belle, son grand frère avait prouvé depuis son arrivé, c'est-à-dire quelques minutes qu'il était déjà prêt à tout pour sa jeune soeur. L'amour fraternel, Edwin avait ça en lui. Après lui avoir indiqué le chemin de la salle de bain, le jeune musicien demanda à sa soeur de ne pas se faire la malle durant son absence. Daphné baissa la tête en haussant les sourcils, Edwin la connaissait si bien, pourtant leur relation n'avait jamais été "fusionnelle" ou autre chose du genre, avec un léger sourire la jeune Hanwell annonca : « C'est promis, t'inquiète pas je ne partirais pas, sauf si tu as une douche fixée sur des roulettes ! » Un silence .. puis « Je blague ! Pars sans crainte, je serais là quand tu rentreras. » Après lui avoir adressé un clin d'oeil Edwin pris la porte. Après avoir posée la serviette de bain que son frère venait de lui donner, Daffy ôta ses vêtements avant de se glisser dans la douche. Alors c'était dont ça le paradis ? A près d'une semaine sans douche, elle revennait à la vie. Un souffle de soulagement sortit de la bouche de la jeune femme ! *Oh mon dieu !*. Après de longues, longues minutes sous une bonne douche chaude, Daphné daigna enfin sortir. Elle enfila un t-shirt a son frère, dix fois trop long pour elle, celui-ci lui arrivait aux genoux. Sortant enfin de la salle de bain, la jeune blondie se séchait les cheveux avec la serviette et d'un coup fit un bon en entendant un placard claquer « T'es d'jà là ? Oh mince, je suis vraiment désolée pour l'eau chaude, euh.. je suis pas certaine qu'il en reste .. » .. que des bétises quand t'es pas là .. lalalala .. « Alors, comment ta première douche après six jours d'errance ? » lança t-il ironique. « Le pied !» cria t-elle avant d'éclater de rire ! Il continua, « Je te laisse te mettre à table, j'ai préparé des pâtes. » Edwin était un dieu, un parfait gentleman, sa soeur était ravie. « Waaah alors ca existe un mec bien ? C'est dommage que tu sois mon frère ! » un rire éclata de nouveau, « C'est pas possible que tu sois tout seul, d'ailleurs.. t'es tout seul ou pas ? » Très discrète, ou pas, la plus jeune des Hanwell était connue pour sa spontanaité et son franc parlé. « En tout cas, merci pour les pâtes, j'ai l'impression que ca fait un siècle que j'ai rien avalé. » C'est à peine si tout New York n'avait pas entendu l'estoma de Daphné !

« C'est promis, t'inquiète pas je ne partirais pas, sauf si tu as une douche fixée sur des roulettes ! » Edwin rigola de bon coeur à la touche d'humour qu'y mettait sa soeur. Il aurait très bien pu lui lancer un regard noir pour lui faire comprendre qu'il était sérieux, mais il connaissait suffisamment sa petite soeur pour savoir que cela aurait mal passé et que ça aurait été dans ce cas là qu'elle se serait sauvée de chez lui. Un sourire étirant ses lèvres, il lui adressa un clin d'oeil amical lorsqu'elle lui assura de ne pas filer pendant son absence, puis il finit par la laisser seule dans la salle de bain pour aller faire ses achats de son côté.

Repas préparé, il entendit du bruit dans le salon, signe que Daphné était enfin sortie de la salle de bain. Il al rejoignit donc et la fit sursauter. Elle ne s'attendait visiblement pas à ce qu'il soit déjà de retour. Étouffant un rire, il leva les yeux au ciel alors qu'elle bredouillait en souriant brièvement. « T'es d'jà là ? Oh mince, je suis vraiment désolée pour l'eau chaude, euh.. je suis pas certaine qu'il en reste ... » Edwin haussa les épaules et lui sourit. L'eau chaude n'était pas un problème, du moins pas à New York. Il y avait rarement des coupures, sauf en cas de travaux, elle n'avait donc pas de soucis à se faire. Il ne répondit donc pas et se contenta de lui demander si elle avait apprécié sa douche après avoir passé une semaine dans les rues de New York. Sa réponse voulut tout dire et le brun rigola une nouvelle fois gentiment avant de l'inviter à passer à table, ce qui déclencha une réaction immédiate chez sa jeune soeur, ce qui eut le don de faire rire Edwin une fois de plus. « Waaah alors ca existe un mec bien ? C'est dommage que tu sois mon frère ! » Tout en se mettant à servir les pâtes dans l'assiette de Daphné, il lui lança un regard faussement étonné. « Qu'est-ce que tu racontes ? Y a pleins de mecs bien sur terre, suffit de les chercher... » Puis il rigola gentiment tout en se concentrant sur sa tache. « C'est pas possible que tu sois tout seul, d'ailleurs.. t'es tout seul ou pas ? » La question de la jeune blonde déstabilisa Edwin, si bien qu'en voulant poser l'assiette pleine devant elle, il tapa avec dans le verre d'eau, faisant basculer ce dernier pour le faire renverser son contenu sur la table. Son sourire ayant immédiatement disparu, il s'empressa de poser l'assiette et alla chercher de quoi essuyer les dégâts, avant de resservir de l'eau d'un geste las et incertain. Le sujet des amours était quelque chose de délicat pour lui, étant donné qu'il ne s'était pas encore remis de l'événement qui avait détruit sa vie une année plus tôt, à savoir l'accident qui avait causé la mort de sa copine de l'époque. Soupirant doucement, Edwin se braqua, comme à chaque fois que quelqu'un le questionnait sur sa vie sentimentale. Sa voix de montra ferme et son visage était dénué de toute expression, un but comme un autre de dissimuler le mal qu'il ressentait en repensant à Aly. « Je suis seul et ça me va très bien comme ça. » Il s'était peut-être montré un peu sec, mais Daphné allait certainement lui pardonner cet écart de conduite ; elle savait très bien ce qu'il s'était passé et ne pouvait que comprendre son malaise. Pourtant, comme pour s'excuser d'avoir été subitement si froid, Edwin secoua la tête et remplit sa propre assiette de pâtes avant de s'asseoir en face de sa cadette. « En tout cas, merci pour les pâtes, j'ai l'impression que ca fait un siècle que j'ai rien avalé. » Le jeune homme lui sourit à nouveau et haussa gentiment les épaules. « Me remercie pas, c'est normal. Allez mange, ça va refroidir. » Puis lui-même se mit à déguster son plat, sans se presser, avalant une gorgée d'eau après avoir avalé. « Bon et alors... raconte-moi. Comment s'est passé ta semaine dans les rues de New York ? » Ça aurait pu sembler ironique, mais c'était une question comme une autre. Edwin était curieux de savoir comment sa plus jeune soeur s'était débrouillée seule pendant une semaine, à errer dans les rues.

*Quelle idiote !* « Je suis désolée Edwin.. » Oui Daphné était bien évidemment au courant pour Aly. C'était la petite copine d'Edwin, enfin.. ex petite copine ? Ca ce dit quand quelqu'un que vous aimiez très fort pars définitivement, sans que vous vous y attendiez, elle ne vous quitte pas pour un autre, on l'arrache à la vie ! C'est différent, c'est comme-ci sortir avec une autre fille était de l'infidélité ! Edwin avait été des plus malheureux cette année là. Le jeune homme n'arrivait toujours pas à voir plus loin, avec quelqu'un d'autre. Sa jeune soeur le comprennait parfaitement, malgré qu'Aly n'aurait jamais acceptée qu'Edwin souffre autant. Daffy regarda son frère, la gorge nouée et baissa la tête, planta sa fourchette dans plusieurs pattes, le silence planait, seul le bruit désagréables des couverts sur les assiettes se fit entendre. « Tu sais, je suis certaine qu'elle n'aurai pas voulu ça, te voir la tout seul, tu as la vie devant toi.. Même si ca fait mal ! Tu as déjà vu le film PS : I love you ? Holly voulait pas rencontrer quelqu'un d'autre après la mort de Gerry mais lui il voulait qu'elle refasse sa vie, parce qu'il l'aimai vraiment, Aly t'aimais vraiment, elle voudrait te voir heureux, tu mérites d'être heureux Ed.. » Daphné avait parlé à Edwin avec son coeur, pour la première fois. Normalement Daffy est plutôt rebelle, à faire des bétises ou drôle à faire le pitre, mais elle parle rarement avec son coeur, car elle est très renfermée et ne montre jamais ce côté là d'elle, cependant c'était exceptionnelle, ce n'était pas une conversation ordinaire, pas vraiment.. Maé de son second prénom regarda à nouveau son frère qui, ca se voyait, n'avait visiblement pas envie de faire un débat sur cette partie de sa vie, elle lui souria alors gentiement en répondant à sa question ; « Bon et alors... raconte-moi. Comment s'est passé ta semaine dans les rues de New York ? » « Sincèrement, je ne sais même pas comment j'ai fais pour survivre, je peux dire ce que je veux sur les parents.. chez eux c'est plus confortable que la rue c'est clair, mais j'étais mieux dans la rue parce que j'ai pu être moi même tu vois ? » Daphné pris une autre bouchée de patte et termina avant de reprendre « Pour faire court, j'ai tenu compagnie a un clochard, il était vieux, il puait et surtout il ne parlait pas, c'était glauque, le pire c'est quand il s'endormait sur mon épaule il me bavait dessus !! Bah oui j'étais contre lui pour avoir un peu de couverture.. Ah.. quand j'y repense ! Berk.. Et pour manger, c'est limite si je me battais pas avec les chats de gouttière en attendant les sorties de poubelles aux restaurants tard le soir.. » La jeune Hanwell grimaça, elle n'exagérait pas tant que ça, sa semaine avait été atroce.. « D'ailleurs j'ai quelque chose a te dire. » La femme-enfant fronça les sourcils et fit une petite moue. « Une après midi j'avais vraiment très faim, je me suis installée à un café, j'ai commandé un chocolat chaud et deux gros pain aux chocolats, j'ai tout mangé c'était extra, le truc c'est que comme j'avais aucune tune pour payer je suis partie en courant, ils ont pas réussis à m'avoir, sauf que mon porte feuille avec ma carte d'identité est tombé de ma veste, il était dans ma poche, j'aurai du le mettre dans mon sac mais je l'ai pas fais alors voilà.. Ils vont surement me retrouver, j'ai pas envie de rentrer à Londres.. » Daphné fit de nouveau la moue en terminant son assiette, elle était bien là à New York avec son frère, elle allait retrouver Elisabeth, reprendre l'école et trouver un petit travail, puis elle allait aussi surement revoir Olivia.

À présent assis face à sa soeur, Edwin plantait machinalement sa fourchette dans ses pâtes, le regard vide planté sur son assiette. Avoir repensé à Aly l'avait retourné, comme à chaque fois qu'il y repensait. S'il avait fait son deuil ? Oui. Est-ce qu'il s'était pardonné ? Non. Il se haïssait toujours autant pour l'accident et c'était principalement pour cette raison qu'il fuyait tout contact amoureux. Dés qu'une fille semblait s'intéresse à lui, il fuyait, persuadé qu'il n'apporterait rien de bon à une éventuelle relation, si ce n'est le malheur, voire même la mort. Edwin était devenu très pessimiste depuis l'accident, sa dépression l'avait plongé plus bas qu'il ne l'aurait imaginé. Et aujourd'hui, un an plus tard, il culpabilisait et se détestait toujours autant. Soit. Un silence pesant se mit à régner sur la pièce après que Daphné se soit brièvement excusée, consciente qu'elle avait prononcé quelques mots de trop. Mais fort heureusement, la cadette des Hanwell reprit la parole. Son frère l'écouta avec attention, sans pour autant relever ses yeux, trouvant son plat de pâtes extrêmement intéressant. « Tu sais, je suis certaine qu'elle n'aurai pas voulu ça, te voir la tout seul, tu as la vie devant toi.. Même si ca fait mal ! Tu as déjà vu le film PS : I love you ? Holly voulait pas rencontrer quelqu'un d'autre après la mort de Gerry mais lui il voulait qu'elle refasse sa vie, parce qu'il l'aimai vraiment, Aly t'aimais vraiment, elle voudrait te voir heureux, tu mérites d'être heureux Ed.. » À l'entente de sa dernière phrase, le surnommé Ed sentit son coeur se serrer. Daphné avait tout à fait raison, comme la plupart des gens qui lui avaient déjà dit la même chose, à peu de chose près. Se morfondre à cause de cet accident ne l'avancerait à rien, et ce n'est sûrement ce qu'Aly souhaiterait pour lui. Au contraire, elle aimerait certainement le voir heureux, comprendre qu'il est parvenu à tourner la page, le voir amoureux d'une autre femme, prêt à avancer dans sa vie sans se raccrocher à son passé. Mais c'était tellement dur. Soupirant, Edwin finit par lâcher sa fourchette qui ratterrit dans son assiette en émettant un bruit désagréable, puis il posa ses coudes sur la table pour prendre sa tête dans ses mains, tirant ses cheveux courts en arrière. Puis il regarda sa soeur, croisant les bras sur la table. « C'est plus dur que ce que tu penses Daphy... dans mon cas, c'est moi qui ai tué Aly. Et c'est ça que je n'arrive pas à oublier... si elle n'est plus là, c'est à cause de moi. » Le jeune homme finit par baisser le regard, presque honteux, et reprit sa fourchette pour repartir à la conquête des pâtes qui décoraient son assiette.

Le sujet du périple de Daphné finit par être lancé. L'étudiant en pédopsychiatrie n'était pas mécontent de changer de sujet. Avalant une gorgée d'eau entre deux bouchées de pâtes, il écouta avec attention la jene blonde qui lui racontait ce qu'elle avait dû vivre durant cette semaine dans les rues de New York. « Sincèrement, je ne sais même pas comment j'ai fais pour survivre, je peux dire ce que je veux sur les parents.. chez eux c'est plus confortable que la rue c'est clair, mais j'étais mieux dans la rue parce que j'ai pu être moi même tu vois ? » Edwin acquiesça d'un signe de tête. Il la comprenait tout à fait, dans le sens où il avait ressenti exactement la même sensation qu'elle, du temps où il passait presque chacune de ses semaines chez sa petite amie. Être éloignée de ses parents avait été le plus gros soulagement qu'il avait pu ressentir dans toute sa vie. N'allez pas cependant penser qu'il détestait ses géniteurs, c'était loin d'être le cas. Il haïssait leur éducation et leur dévouement à la religion, et rien d'autre. « Pour faire court, j'ai tenu compagnie a un clochard, il était vieux, il puait et surtout il ne parlait pas, c'était glauque, le pire c'est quand il s'endormait sur mon épaule il me bavait dessus !! Bah oui j'étais contre lui pour avoir un peu de couverture.. Ah.. quand j'y repense ! Berk.. Et pour manger, c'est limite si je me battais pas avec les chats de gouttière en attendant les sorties de poubelles aux restaurants tard le soir.. » Le brun fut littéralement choqué d'entendre le récit de sa soeur. Alors ça avait été à ce point ? Avalant légèrement de travers, Edwin toussa et se racla la gorge avant de poser son regard choqué sur Daphné. « Mais... pourquoi tu n'as pas cherché à me trouver ? Tu sais très bien que je t'aurais recueillie et que jamais je ne t'aurais renvoyée en Angleterre... Daphné, sérieusement... » La morale du grand frère. En temps normal, dans une telle situation, un aîné aurait réprimandé sa cadette en la mettant directement dans le premier avion pour un aller sans retour chez les parents. Mais dans le cas des Hanwell, tout était différent. Edwin avait toujours compris l'envie de liberté de sa jeune soeur, ce pourquoi il l'aurait accueillie avec plaisir dés son arrive à New York. Il était donc déçu de constater que Daphné n'avait pas eu l'intelligence de le contacter dés son arrivée dans la Big Apple. « D'ailleurs j'ai quelque chose a te dire. » Pour lui montrer qu'il l'écoutait, le musicien lui fit un signe de tête avant d'attraper son verre et de boire une longue gorgée d'eau, sans lâcher sa cadette du regard. « Une après midi j'avais vraiment très faim, je me suis installée à un café, j'ai commandé un chocolat chaud et deux gros pain aux chocolats, j'ai tout mangé c'était extra, le truc c'est que comme j'avais aucune tune pour payer je suis partie en courant, ils ont pas réussis à m'avoir, sauf que mon porte feuille avec ma carte d'identité est tombé de ma veste, il était dans ma poche, j'aurai du le mettre dans mon sac mais je l'ai pas fais alors voilà.. Ils vont surement me retrouver, j'ai pas envie de rentrer à Londres.. » Et si, en plus de faire son bout de chemin seule dans la rue, Daphné commençait à voler, rien n'allait vraiment plus. Edwin fronça donc les sourcils, se sentant légèrement en colère contre sa jeune soeur. Si elle avait cherché à le trouver dés son arrivée, jamais elle n'aurait été dans une telle situation. « Tu pensais à quoi, sincèrement ? Tu croyais vraiment pouvoir t'en sortir seule en débarquant ici ? Tu n'as pas pensé une seule seconde qu'Olivia ou moi étions là pour t'aider ? » Sa voix s'était montrée peut-être un peu brusque, mais Edwin ne voulait pas enguirlander sa cadette. Il voulait juste lui faire comprendre qu'il était pour elle, malgré tout ce qu'elle pouvait penser. Se ressaisissant, il inspira longuement avant de reprendre la parole, regardant Daphné avec un regard qui se voulait rassurant. « Dés à présent, tu vis ici. Pas de négociations possible. Tu vas te remettre à étudier, tu vas reprendre un train de vie normale... et je vais m'arranger avec les parents en ce qui concerne ton retour à Londres. » Edwin sous-entendait évidemment qu'il se montrerait convaincant pour que leurs géniteurs lui laisse le droit de prendre soin de sa soeur jusqu'à sa majorité américaine. Il était prêt à la prendre en charge, à s'occuper d'elle et à endosser ses actes, quels qu'ils soient, jusqu'à ce qu'elle atteignent ses vingt-et-un ans.

« C'est plus dur que ce que tu penses Daphy... dans mon cas, c'est moi qui ai tué Aly. Et c'est ça que je n'arrive pas à oublier... si elle n'est plus là, c'est à cause de moi. » N’importe quoi, ce que venait de dire Edwin était du n’importe quoi ! Il n’avait pas tué Aly, c’était certain que si il pensait ça il allait être triste éternellement et il allait par conséquent avoir du mal à retomber amoureux « Tu as fait ton « Scream » tu t’es approché d’elle avec un couteau et tu la plantée ? Tu le voulais ? Tu voulais sa mort ? NON ! Bien sûr que non ! Tu ne là pas tué Edwin ce n’était pas ta faute ! C’est le destin.. » Les paroles de Daffy était étrange, sa façon de s’exprimer l’avait toujours été mais elle se comprenait ce qu’elle disait avec un sens, pour elle en tout cas ça en avait un. Edwin n’aurait jamais pu souhaiter la mort de son ex petite amie, alors il n’aurait jamais pu là tuée, alors il ne l’avait pas tué, rien de tout ça n’était de sa faute, s’il restait dans cette optique là il était sûr d’être malheureux à jamais et Daphné ne souhaitait pas ça. Son frère l’avait aidé, elle devait l’aider à son tour. Bien heureusement le sujet pris une autre tournure, Daffy racontait son « séjour » dans les rues de la capitale. « Mais... pourquoi tu n'as pas cherché à me trouver ? Tu sais très bien que je t'aurais recueillie et que jamais je ne t'aurais renvoyée en Angleterre... Daphné, sérieusement... » C’est vrai pourquoi n’avait-elle pas songée à le retrouver, Edwin était différent, Edwin avait la même vision qu’elle sur leurs parents « J’en sais rien, j’imaginais que je pouvais m’en sortir seule, j’aime pas dépendre de quelqu’un, même si tu es mon frère, j’voulais vous prouver à tous que j’étais pas une idiote ! C’est pas facile d’être la petite dernière. Quand je dis que j’en ai marre de nos parents que la religion me gave, on dit que je suis en pleine crise d’ado, par contre quand c’est Elisabeth qui dit ça, comme elle est adulte on lui dit rien. Bref je suis désolée Edwin.. » Daphné terminait son assiette, leur discussion continuait Daffy avoua son altercation, ou plutôt son vol dans un café… « Tu pensais à quoi, sincèrement ? Tu croyais vraiment pouvoir t'en sortir seule en débarquant ici ? Tu n'as pas pensé une seule seconde qu'Olivia ou moi étions là pour t'aider ? » .. Tel un grand frère, Edwin s’énervait et c’était tout à son honneur, enfin il avait tout à fait le droit de s’énerver, Daffy avait mal agit. « Franchement j’en sais rien, je pensais qu’il me restait un peu d’argent, mais le billet d’avion avait bouffé toutes mes économies, venir vers vous aurai confirmer mon immaturité et j’en avais pas envie, je voulais me débrouiller seule ! Toute seule ! Puis franchement j’avais encore plus peur d’affronter Olivia que toi. Malgré nos différents étant enfants je t’ai toujours trouvé « cool » tu fais de la musique et tout.. Alors que j’étais très proches d’Olivia.. j’aime Olivia, quand elle est partie, qu’elle m’as laissée toute seule, elle m’a trahie, elle n’avait pas le droit de me laisser toute seule avec eux deux.. elle avait pas le droit ! » Daffy, par fierté, retenait ses larmes, le fait qu’Olivia soit partie la laissant seule avec ses deux parents l’avait énormément blessée. Elle n’arrivait pas à se sortir cette « trahison » de la tête. Cependant elle rêverait de revoir Olivia, de se nicher dans ses bras. Sa grande sœur lui manquait terriblement.. « Dés à présent, tu vis ici. Pas de négociations possible. Tu vas te remettre à étudier, tu vas reprendre un train de vie normale... et je vais m'arranger avec les parents en ce qui concerne ton retour à Londres. » C’était les plus belles paroles d’Edwin à son égard, Daffy leva la tête de son assiette pour poser son regard dans celui de son frère, puis sourit. « Entendu ! J’irais m’inscrire dans une école dès demain ! Puis je postulerais au Mac’do ou dans des cafés pour travailler le week-end. » Une fois son assiette terminée Daffy la poussa légèrement vers Edwin et s’affala sur sa chaise « Je suis pleine ! J’en peux plus ! C’était super bon »

« Tu as fait ton « Scream » tu t’es approché d’elle avec un couteau et tu la plantée ? Tu le voulais ? Tu voulais sa mort ? NON ! Bien sûr que non ! Tu ne là pas tué Edwin ce n’était pas ta faute ! C’est le destin.. » Ces paroles, Edwin les avait déjà tellement entendues. Combien de personnes lui avaient répété que ce n'était pas sa faute, que le destin avait fait son entrée en scène pour lui enlever Aly et leur futur enfant ? Il ne comptait plus le nombre de fois. Et pourtant, aucune de ces personnes n'avait été en capacité de lui faire changer d'avis. D'après lui, il était le seul responsable. Sa réaction immature et violente avait conduit à cet accident et il ne pouvait que se sentir coupable de s'être emporté de la sorte. Bras croisés sur la table, il baissa la tête et se mordit la lèvre inférieure à sang avant de reposer ses prunelles foncées sur le visage de sa petite soeur. « Et celui qui a fui ses responsabilité en apprenant qu'Aly était enceinte, celui qui a prit le volant pour conduire comme un malade, celui qui n'a pas fait attention à la chaussée verglacée, c'est le mec de Scream peut-être ? » demanda-t-il d'un ton tout à fait posé. Hurler contre Daphné ne l'avancerait rien si ce n'est raviver les tensions entre eux deux. Et ce n'était pas le moment. Il venait par miracle de persuadé sa cadette de venir chez lui, il était donc impensable qu'il la fasse fuir en s'emportant contre elle vis-à-vis de ce sujet de discussion délicat. « Peut-être bien que le destin a eu son rôle dans cet histoire. Mais c'est moi qu'il a choisi comme acteur principal pour jouer le rôle de la cause de l'accident... » souffla-t-il avant de fermer les yeux. En quelques secondes à peine, il parvint à faire le vide dans sa tête -un exercice difficile auquel il s'était entraîné à de nombreuses reprises depuis qu'il s'était réveillé de son coma sur un lit d'hôpital- puis il rouvrit ses paupières pour regarder sa soeur et lui demander gentiment « On peut changer de sujet ? J'ai pas spécialement envie d'en parler alors qu'on vient de se retrouver... » Et pour rajouter du baume sur ses paroles, il lui adressa un fin sourire, léger mais sincère.

« J’en sais rien, j’imaginais que je pouvais m’en sortir seule, j’aime pas dépendre de quelqu’un, même si tu es mon frère, j’voulais vous prouver à tous que j’étais pas une idiote ! C’est pas facile d’être la petite dernière. Quand je dis que j’en ai marre de nos parents que la religion me gave, on dit que je suis en pleine crise d’ado, par contre quand c’est Elisabeth qui dit ça, comme elle est adulte on lui dit rien. Bref je suis désolée Edwin.. » Terminant ses pâtes, Edwin posa son couteau et sa fourchette dans son assiette et saisit son verre d'eau en fixant sa petite soeur. Elle semblait réellement désolée, mais ne cessait de se justifier. Et il pouvait comprendre ça. Il était lui-même passé par les mêmes stades qu'elle, allant jusqu'à sombrer dans la drogue pour montrer sa rébellion à ses parents. Heureusement, Daphné n'en était pas arrivée à ce point ! Mais la fugue qu'elle avait planifiée n'en restait pas moins une bonne idée. Soupirant légèrement, il avala une gorgée d'eau et, gardant son verre en main, continua de lui faire la morale, sans se montrer pour autant agressif ou énervé. Il voulait juste qu'elle comprenne qu'elle avait mal agi. « Comme tu viens de le dire, Elisabeth est adulte. Elle a vingt-sept ans, tu en as dix-huit. C'est tout à fait légitime que les parents ne lui disent rien. Toi, tu es encore sous leur responsabilité, tu dois te montrer encore un peu patiente... » tenta-t-il de la rassurer en la gratifiant d'un gentil sourire. Terminant son verre, il finit par se lever et débarrassa sa place, attendant que sa cadette finisse tranquillement. « Franchement j’en sais rien, je pensais qu’il me restait un peu d’argent, mais le billet d’avion avait bouffé toutes mes économies, venir vers vous aurai confirmer mon immaturité et j’en avais pas envie, je voulais me débrouiller seule ! Toute seule ! Puis franchement j’avais encore plus peur d’affronter Olivia que toi. Malgré nos différents étant enfants je t’ai toujours trouvé « cool » tu fais de la musique et tout.. Alors que j’étais très proches d’Olivia.. j’aime Olivia, quand elle est partie, qu’elle m’as laissée toute seule, elle m’a trahie, elle n’avait pas le droit de me laisser toute seule avec eux deux.. elle avait pas le droit ! » Edwin connaissait suffisamment sa soeur pour savoir qu'elle avait réellement été blessée par le départ d'Olivia. Cela dit, pour des raisons médicales, la jeune femme avait été obligée de quitter le cocon familiale. Elle était bien mieux à New-York, chez leur grand-mère, qu'à Londres au milieu de ses parents qui ne cessaient de prier Dieu pour qu'il épargne leur fille. S'appuyant sur le rebord du plan de travail de la cuisine, Edwin resta un moment silencieux avant d'exprimer son point de vue à sa plus jeune soeur. « Tu n'as pas le droit d'en vouloir autant à Olivia pour ça Daffy. Avec sa leucémie, elle était obligée de partir, elle ne pouvait pas rester, ça aurait été bien trop étouffant pour elle et jamais elle n'aurait pu se battre comme elle est en train de se faire. » Olivia ne s'était pas pour autant remise de cette fichue maladie. Et aujourd'hui qu'elle attendait un bébé, son état risquait fortement de se dégrader et elle était suivie de plus près encore par son médecin. Soupirant doucement à cette pensée, le jeune homme regarda sa cadette d'un air sérieux et finit par la conseiller. « Il faut que tu ailles la voir et que vous en discutiez. Tu lui manques aussi... alors ne fais pas ta tête de mule, range ta fierté et va la trouver. Vous avez certainement un tas de choses à vous dire. » Puis il lui sourit gentiment, comme pour l'encourager à faire le premier pas. Toutes les deux avaient le droit à un nouveau départ, et il fallait le prendre au plus vite au risque que tout explose trop vite. Finalement, Edwin s'exclama clairement sur ce qu'allait devoir faire sa soeur, soit reprendre les cours et le laisser gérer la situation. Il y avait certainement moyen pour que ses parents acceptent qu'elle reste à New York, du moment qu'il restait près d'elle pour la surveiller. Quitte à devenir son responsable légal, Edwin était prêt à endosser toutes les responsabilité pour éviter à Daphné de retourner à Londres jusqu'à atteindre la liberté de ses vint-et-un ans. « Entendu ! J’irais m’inscrire dans une école dès demain ! Puis je postulerais au Mac’do ou dans des cafés pour travailler le week-end. » Content de voir qu'elle se pliait sans mal à ses demandes, le brun lui adressa un large sourire et n'attendit pas pour répondre en lui proposant son aide. « Je viendrai avec toi. Et j'ai un ami qui dirige un petit café dans le quartier, je verrai s'il peut t'engager. » Et intérieurement, il planifiait déjà à quel moment il allait appeler ses parents pour débattre avec eux au sujet de la cadette des Hanwell. « Je suis pleine ! J’en peux plus ! C’était super bon. » Souriant, Edwin attrapa l'assiette que sa soeur venait de repousser. « Tu me feras quand même le plaisir de manger les kiwis que je suis aller acheter pour toi ! » déclara-t-il en accentuant ses paroles, un léger sourire en coin. Puis, sans attendre, il termina de débarrasser la table et installa le tout dans le lave-vaisselle avant de mettre celui-ci en route.

« On peut changer de sujet ? J'ai pas spécialement envie d'en parler alors qu'on vient de se retrouver... » Edwin avait entièrement raison il était préférable de changer de sujet. Daphné le regarda puis acquiesça de la tête. Le sujet pris alors une tout autre direction avec toutes les questions d’Edwin, qu’il était en droit de poser et en droit d’exiger de véritables réponses sincères venant de sa plus petite sœur âgée de dix-huit ans, c’est-à-dire une jeune femme mineur. « Tu n'as pas le droit d'en vouloir autant à Olivia pour ça Daffy. Avec sa leucémie, elle était obligée de partir, elle ne pouvait pas rester, ça aurait été bien trop étouffant pour elle et jamais elle n'aurait pu se battre comme elle est en train de se faire. » Edwin, la tête sur les épaules, avait encore une fois entièrement raison. Daphné avait été entièrement égoïste dans ses actes et paroles, elle n’avait pas le droit dans vouloir à sa sœur c’était certain. Avec sa maladie, Olivia n’avait eu nullement le choix de partir et de laisser sa sœur seule.. « Je sais. Je n’aurai jamais dû dire ça, j’ai été bête. En fait j’étais tellement mal que je n’ai pas pensée à la maladie d’Olivia, j’ai uniquement pensée à moi… » Il est vrai que Daphné savait pertinemment que sa sœur devait se battre jour après jour contre sa maladie, en vérité Daffy était frustrée de ne pouvoir rien faire pour sa grande sœur, elle aimerait tellement pouvoir lui venir en aide d’une manière ou d’une autre. De plus Olivia était enceinte et cela n’arrangeait pas les choses pour sa maladie, Daphné n’était pas encore au courant de ça, elle ignorait totalement qu’Olivia était enceinte. « Il faut que tu ailles la voir et que vous en discutiez. Tu lui manques aussi... alors ne fais pas ta tête de mule, range ta fierté et va la trouver. Vous avez certainement un tas de choses à vous dire. » Daphné souriait déjà à l’idée de revoir sa sœur, mais faire le premier pas pour elle allait être plus difficile que prévu. Il est toujours plus facile de le dire que de le faire. Car malgré la gentillesse dont elle fait preuve, elle n’en reste pas moins rebelle, et une rebelle à une immense fierté. « Je vais essayer. Tu sais où je pourrais la trouver ? » Ca faisait un petit moment qu’elle n’avait pas vu sa sœur. La revoir allait lui faire tout drôle. Surtout quand Daffy découvrira le bidon tout rond de sa grande sœur, comment allait-elle réagir ? Car elle allait très vite comprendre que sa grossesse est plus une épreuve pour Olivia qu’un bonheur à cause de sa maladie. Mais le choix de sa sœur ne la regarde pas de toute façon c’est sa vie et son corps. Mais l’idée de perdre Olivia lui ferait le plus grand mal. Daffy regarda Edwin avant de sourire de plus belle. Après lui avoir dit qu’elle ferait des démarches dès demain dans des écoles et pour trouver un job. Son frère lui annonça « Je viendrai avec toi. Et j'ai un ami qui dirige un petit café dans le quartier, je verrai s'il peut t'engager. » Soulagée, la jolie blonde ajouta . « Oh Merci, je t’avoue que j’étais déjà un peu stresser à l’idée d’aller seule dans une école.. J’ai peur de mal me comporter et d’être virée avant même d’être acceptée. Pour ton pote ça serait énormes, un café c’est COOL ! » Daffy était ravie, on pouvait le dire, tout s’éclairait enfin pour elle ! Edwin se leva pour débarrasser en lui faisant remarquer qu’il restait les Kiwi en dessert. « Tu me feras quand même le plaisir de manger les kiwis que je suis aller acheter pour toi ! » Daffy riait de bon cœur « Bien sur ! Il y a toujours une bonne place pour des Kiwis dans mon ventre ! Pas besoin d’avoir fin pour ça ! Ça passe « easy » ! Euh.. Tu veux peut être que je t’aide à débarrasser ? » Daffy se leva de sa chaise pour filer un coup de main à son frangin.

« Je sais. Je n’aurai jamais dû dire ça, j’ai été bête. En fait j’étais tellement mal que je n’ai pas pensée à la maladie d’Olivia, j’ai uniquement pensée à moi… » Edwin fut surpris. Il connaissait sa jeune soeur comme étant une tête de mule se braquant à la moindre occasion, mais tout à était différent ce soir là. À croire que son séjour dans les rues l'avait changée et lui avait fait comprendre qu'elle ne pouvait pas avancer seule, sans aide, sans sa famille. Légèrement attendri, le londonien tendit son bras au travers de la table pour attraper la main de Daphné, la lui caressant doucement avec son pouce. Son regard rencontra le sien et il se mit à la rassurer d'une voix douce. « Eh... ne t'en mords pas les doigts non plus. Tu t'es retrouvée toute seule avec les parents tellement vite... on est tous partis les uns après les autres, alors je peux comprendre que tu nous en veuilles à tous. Tu devrais m'en vouloir aussi... mais on a tous eu besoin de partir, tout comme toi tu en as eu besoin. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne t'aime pas Daffy. » Les paroles rassurantes d'un frère peuvent parfois guérir des blessures. Edwin espérait simplement que sa soeur le croirait sur parole et comprendrait que, s'ils étaient tous partis, ce n'était pas pour l'abandonner mais parce qu'ils ne pouvaient plus rester. « Je vais essayer. Tu sais où je pourrais la trouver ? » s'enquit-elle au moment où il lui conseilla d'aller parler avec Olivia. Évidemment qu'il savait où elle pouvait la trouver. Il connaissait son adresse et pouvait s'y rendre les yeux fermés, tellement il avait emprunté ce chemin depuis son arrivée à New York. « Elle habite sur Park Avenue. Tu la trouveras chez elle, elle ne sort pas beaucoup depuis... » Edwin ravala ses mots. Si Daphné n'avait pas revu sa soeur depuis un certain temps, elle ne devait pas être au courant du fait qu'elle était enceinte. Et la future maman préférerait certainement annoncer l'heureuse nouvelle à sa petite soeur elle-même. Edwin s'empressa donc de se rattraper, espérant que Daphné n'y verrait que du feu. « Depuis quelques temps. Elle est très fatiguée, le médecin lui a dit de se reposer. » Et c'était la pure vérité. Avec un polichinelle dans le tiroir et son cancer, elle devait veiller à en faire le moins possible et à se reposer. Heureusement que le père du bébé, Timothy, était là pour l'aider, sinon Edwin aurait immédiatement emménager avec elle pour veiller sur elle.

Puis le sujet de la remise sur le droit chemin de la jeune Hanwell fut abordé. Edwin se jurait intérieurement de tout faire pour protéger sa soeur. Il ne la laisserait pas retourner en Angleterre si elle n'en avait pas l'envie et, quitte à se mettre ses parents à dos, il ferait ce qu'il faut pour obtenir sa garde conditionnelle et devenir son tuteur, du moment qu'elle n'atteignait pas la majorité américaine des vingt-et-un-ans. En attendant, il fallait que Daphné reprenne ses études et se trouve un petit travail, qu'elle se remette à vivre convenablement, comme toute jeune femme de dix-huit ans. « Oh Merci, je t’avoue que j’étais déjà un peu stresser à l’idée d’aller seule dans une école.. J’ai peur de mal me comporter et d’être virée avant même d’être acceptée. Pour ton pote ça serait énormes, un café c’est COOL ! » Edwin rigola face à l'engouement de sa soeur, content de voir qu'elle se motivait et ne s'apprêtait pas à squatter chez lui en attendant que les choses se passent. « On ira au lycée le plus proche dés demain, ne t'en fais pas. Et on fera un crochet par le café, je te présenterai à ton sûrement futur patron comme ça. » Il lui adressa un clin d'oeil complice et termina l'exposition du programme à venir en citant le plus compliqué, l'élément qui faisait grincer des dents. « Quant aux parents... je vais les appeler ce soir. D'accord ? » Il lui adressa un regard doux, pour la rassurer et lui faire bien comprendre qu'il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour la garder près de lui, à New York.

Le repas terminé, Edwin ne se fit pas prier pour se lever et se mettre à débarrasser la table, mettant les assiettes et les couverts un à un dans le lave-vaisselle, alors que Daphné lui répondait lorsqu'il la priait de manger les fruits qu'il était allé lui acheter. « Bien sur ! Il y a toujours une bonne place pour des Kiwis dans mon ventre ! Pas besoin d’avoir fin pour ça ! Ça passe « easy » ! Euh.. Tu veux peut être que je t’aide à débarrasser ? » Le jeune homme rigola et adressa un signe de tête à sa soeur en direction du plan de travail sur lequel gisait un sac plastique contenant quelques kiwis. « Sers-toi, ils sont juste là. Et t'inquiète pas pour la vaisselle, j'ai presque fini. » la rassura-t-il en terminant ce qu'il faisait, refermant la machine pour la mettre en route. Il nettoya ensuite la table, remit les chaises en place et se rendit au salon en faisant signe à sa soeur de le suivre. Il traversa la pièce, jusqu'au couloir menant aux chambres et à la salle de bain. Il ouvrit la chambre d'amis et y laissa entrer sa jeune soeur avant de lui emboiter le pas. « C'est censé être la chambre d'amis, mais ce sera la tienne désormais. On ira faire les magasins pour la meubler comme tu le souhaites si ça te dit. » Puis il lui adressa un gentil sourire avant d'ajouter « Tu devrais dormir. Tu dois être fatiguée après cette semaine passée dans les rues. Les draps sont propres, ne t'inquiètes pas. » Il lui adressa un gentil clin d'oeil et la laissa faire connaissance avec les environs en retournant dans le salon, sortant son téléphone dans le but d'appeler ses parents.


On va gentiment mettre un terme au sujet non ?