Lloyd regardait l'endroit en plissant le nez. Ici, c'était les belles maisons, les beaux appartements, ça puaient l'argent à plein nez, les voitures étaient toutes de marques et soudainement, il avait l'impression de revenir en "arrière", revenir à ce qu'il était pour beaucoup : juste un autre héritier. Sauf qu'il voulait plus, il méritait plus que de n'être jugé que sur des stéréotype. Lloyd visait plus haut, il voulait qu'on le reconnaisse pour ses qualités humaines, il voulait qu'on lui reconnaisse une certaine simplicité dans sa façon de parler ou de manger ou de s'habiller.

Cela dit, même s'il dénigrait Park Avenue, il fallait reconnaitre qu'il n'habitait pas loin. Mais il ne pouvait pas déplacer l'appartement de sa grand-mère (oui il lui avait proposé, non, il n'avait pas insisté quand elle lui avait demandé de lui donner sa canne pour le frapper sur la tête (et non, il ne lui avait pas passée)). Bref, s'il était ici c'était pour voir Artémis. Lloyd ne savait même plus exactement comment ils s'étaient rencontrés, ça n'avait en soit aucune importance, ce qui comptait réellement c'était qu'il avait trouvé en elle tout ce qu'il ne voulait plus : la richesse. Il méprisait les gens venant de ce monde. De son monde et pourtant, il ne pouvait se passer d'Artémis, c'était une peste, elle sortait parfois tout droit d'un épisode de Gossip Girl mais elle était aussi... quelque part une nouveauté pour lui. Elle était arrogante, méprisante et parfois mesquine et ne se cachait pas. Dans son monde à lui, il y avait des règles à suivre. Artémis n'en faisait qu'à sa tête, elle lui rappelait d'où il venait tout en lui apportant un nouveau point de vue. Alors il était attiré et il finissait toujours par débarquer chez elle pour l'ennuyer. Comme aujourd'hui. Il sonna à sa porte sans cesser d'appuyer. Il était sûr qu'elle allait lui ouvrir de mauvaise humeur. Il se prépara en collant un sourire rayonnant sur son visage. En entendant la porte finalement s'ouvrir ses yeux pétillaient complètement de malice et il souleva les deux sachets qu'il avait apporté avec lui. « Aujourd'hui, on va faire un truc trop méga cool ! On va cuisiner des gaufres » annonça-t-il en rentrant dans l'appartement sans plus de cérémonie. Il sortit d'un sachet un papier où il y avait une recette pour faire ce qu'il voulait. Il fallait un début à tout, et dans le fond, il voulait que comme lui Artémis tente d'être un peu "commune" et pour ça il fallait apprendre. Du coup, à chaque fois qu'il la voyait il tentait de lui apprendre de nouvelles choses... qu'il n'avait pas encore apprises lui-même. Parce qu'il avait beau mentir à tout le monde, il découvrait parfois le monde, il n'avait jamais été au cinéma ou à un concert encore. D'ailleurs, il fallait qu'il programme ça un jour avec Artémis. Elle était le cobaye parfait, parce qu'elle aussi ne savait pas vraiment ce qu'était la réalité et elle ne pouvait réellement le juger sur ses erreurs. Enfin, c'était ce qu'il se disait à chaque fois.

Il était tôt ce matin-là quand son téléphone sonna. Artémis n’aurait su dire quelle heure il était exactement mais c’était avant quatorze heures ce qui lui faisait dire que, justement, il était tôt. Elle n’avait pas daigné répondre, s’était rendormie aussitôt mais de mauvaise humeur et cette mauvaise humeur n’allait pas la quitter de la journée à venir, elle le savait déjà. Ca n’avait pas grande importance de toute manière, les seuls à en pâtir seraient les autres et elle se moquait pas mal des autres.

Plusieurs heures plus tard (là encore elle n’aurait pas su dire combien précisément, elle n’était pas comme tous ces gens pressés qui avait les yeux vissés sur leur montre à longueur de temps), elle était tranquillement assise devant sa télé à regarder une émission stupide à souhait. Elle n’avait pas vraiment trouvé mieux à faire dans l’immédiat mais ça n’avait pas grande important car Artémis aimait se moquer de la bêtise des gens. Et pour ça, il n’y avait rien de mieux que ce genre d’émission. Malheureusement, et encore une fois, elle ne semblait pas pouvoir faire quelque chose tranquille, sans être dérangée par une quelconque personne. La sonnette de son appartement pouvait en témoigner. En effet, cette dernière sonnait en continu depuis plusieurs minutes et c’est un air furieux plaqué sur son visage que la jeune femme se dirigea vers la porte.

Lorsqu’elle ouvrit la porte, elle se retrouva face à face avec Lloyd qui arborait un sourire plus qu’agaçant. Cela n’aurait pas du trop étonner la jeune femme, après tout, les personnes qui se risquaient à sonner sans arrêter comme l’avait fait Lloyd et qui ne craignait pas de déclencher sa colère était peu nombreuse. Malheureusement pour elle, la personne face à elle en faisait parti. Elle n’était plus capable de dire quand exactement elle l’avait rencontré ni comment, elle savait juste que ce jour-là, elle aurait mieux fait de s’abstenir de sortir et de rester couchée. Parce que, Lloyd était une plaie, une plaie dont elle n’arrivait malheureusement pas à se défaire comme le témoignait sa présence ici aujourd’hui. « Aujourd'hui, on va faire un truc trop méga cool ! On va cuisiner des gaufres. » Artémis fronça les sourcils, c’était sûrement du aux deux sachets qu’il tenait à la main et qui ne laissait rien présager de bon, ou encore au fait qu’il avait employé les mots cuisiner et gaufre. Si elle voulait vraiment manger des gaufres – ce qu’elle ne voulait pas le moins du monde, il suffisait qu’elle aille en acheter quelque part mais elle n’allait sûrement pas en cuisiner. « Et tu comptes faire ça chez moi ? » Elle avait posé la question espérant une vague réponse négative mais elle savait que celle-ci ne viendrait pas. En plus de ça, Lloyd était déjà entré dans son appartement ce qui voulait tout dire. C’était pour ça qu’elle aimait aussi peu Lloyd, parce qu’il avait la désagréable manie de vouloir lui faire faire les choses que tous les gens qu’il appelait normaux faisait. Pour lui, l’argent n’apportait pas tout et n’était pas la chose la plus importante au monde et tout ça paraissait inconcevable pour la jeune femme. Elle s’était souvent demandé si le jeune homme n’était pas un genre d’extra-terrestre ou quelque chose dans ce genre-là. Elle se le demandait d’ailleurs à cet instant présent. « Et bien ça ne va pas être possible, ma cuisine n’est pas faite pour cuisiner. »

Artémis était drôle et divertissante, sa mauvaise humeur apparente rendait Lloyd particulièrement joyeux. C'était plus fort que lui, il aimait bien l'ennuyer. Et il était totalement à l'aise pour le faire. Autant avec toutes autres femmes il cafouillait, bégayait et se trouvait vraiment idiot, avec elle c'était différent, il était impertinent, arrogant et sûr de lui. Le jeune homme ne se départit à aucun moment de son sourire, même lorsque Artémis ouvrit la bouche pour râler. Il aurait bien rouler des yeux, elle était parfois agaçante tout de même. « Et tu comptes faire ça chez moi ? » il ricana, il savait qu'elle savait qu'il allait le faire ici. C'était plus une question rhétorique qui ne méritait aucune réponse. Il alla se débarrasser de sa veste et commença à sortir les aliments. Il avait une recette, un machin bidule pour faire des gaufres, enfin, un gaufrier quoi. Et le reste des aliments, il espérait ne pas s'être trop trompé. Il n'en avait jamais fait et c'était une première pour lui. Et il s'était renseigné aux magasins (il avait d'ailleurs vu les yeux de la madame de l'accueil s'écarquiller) et apparemment, la pâte à gaufre n'explosait pas quand on la mettait au four à micro-onde. Pas comme ces traitres d’œufs.

Cela dit, malgré son enthousiasme, Artémis ne semblait pas plus partante que ça par la tournure des évènements. « Et bien ça ne va pas être possible, ma cuisine n’est pas faite pour cuisiner. » Lloyd haussa un sourcil moqueur avant de secouer la tête, elle était parfois exaspérante aussi. « Ne sois pas ridicule ! On va lui apprendre à ta cuisine ! » il prit d'autorité les sacs et partit à la recherche de la cuisine d'Artémis, ce n'était pas vraiment la pièce la plus occupée par son habitante et il se trompa une ou deux fois pour se retrouver dans des placards.

« Si tu cuisines rien... est-ce que tu commandes ta bouffe tous les jours ? » cria alors Lloyd en finissant par atteindre la cuisine, il ne s'était pas retourné, il ne savait donc pas si la petite peste avait décidé de le suivre ou non. Au final, il s'en fichait un peu, il déposa tout sur le comptoir et le trouva incroyablement propre... effectivement, Artémis ne venait pas souvent dans cet endroit. Il sortit le gaufrier, la farine, les œufs, le beurre... et il prit la recette, il avait aussi le sucre. Enfin, il avait tout en 4 sortes différentes, pour être sûr que tout convienne bien. « On doit faire fondre du beurre... » il sortit de son sachet les différentes marque de beurre qu'il avait acheté et les regarda de façon perplexe avant d'en soupeser un et de hausser les épaules, ça devrait faire l'affaire. « Est-ce que t'as une poêle ? » demanda-t-il à Artémis le regard brillant de fierté, il avait retenu le nom d'un ustensile de cuisine, il était prêt à cuire des gaufres, ça n'avait pas l'air si compliqué ! Simple comme bonjour avait dit sa grand-mère ! Un enfant de six ans pouvait le faire !

Apparemment, Lloyd se sentait comme chez lui ici. Artémis le fixait d’un air désapprobateur tandis qu’il enlevait sa veste et déballait ce qu’elle supposait être les ingrédients nécessaires à la préparation des gaufres. Elle n’aimait pas du tout ça. Pour toute réponse, lorsqu’elle lui déclara que sa cuisine n’était pas faite pour cuisiner, il lu lança un regard moqueur avant de répondre sur le ton qui allait avec qu’ils allaient lui apprendre. Elle croisa les bras et secoua la tête, il en était bien évidemment hors de question. « Ma cuisine ne veut pas apprendre à cuisiner. Elle veut juste rester propre, inoccupée et tranquille. Sans toi dedans quoi. » Mais c’était peine perdue, il n’avait même pas attendu qu’elle finisse sa phrase pour partir à la recherche de la dite cuisine. Et Artémis ne doutait pas du fait qu’il ne mettrait pas longtemps à la retrouver. A cet instant précis, elle trouvait la situation tellement désespérée qu’elle envisagea l’option de se cogner la tête contre le mur comme une source de réconfort. Elle leva les yeux au ciel, non décidément ce n’était pas ce qu’elle voulait, c’était plutôt la tête de Lloyd qu’elle voulait cogner contre le mur. Enfin, c’était encore trop peu à son goût, balancer son corps par la fenêtre serait mieux, ou encore découper son corps en morceau avec un couteau. Elle devait bien avoir des couteaux dans sa cuisine non ?

« Si tu cuisines rien... est-ce que tu commandes ta bouffe tous les jours ? » Il fallait croire que Lloyd avait trouvé le chemin de la cuisine et qu’il ne s’était pas volatilisé comme par magie de son appartement. Ce n’était pas faute de l’avoir espéré pourtant. De mauvaise grâce, Artémis se décida enfin à le rejoindre. Il avait déjà pris possession des lieux et sortit un assortiment d’ingrédients tellement étendu qu’elle se demanda s’il n’avait pas dévalisé un magasin. « Bah oui, c’est ce que je fais. Au moins je suis sûre de manger quelque chose de bon comme ça. » Elle haussa les épaules comme si ce qu’elle venait de dire était une évidence et attrapa ce qui devait être un sachet de sucre – oui c’était bien ça, c’était écrit dessus. Elle lui lança un regard perplexe et tandis que Lloyd évoquait le fait de faire fondre le beurre ou un truc comme ça, elle regarda les autres choses qu’ils avaient ramenées ici. « Tu sais, j’ignore comment faire fondre du beurre mais ce que je sais c’est que les gens normaux n’achète leurs ingrédients qu’en un seul exemplaire et pas en quatre. » Elle lui lança un regard moqueur avant de se détourner. C’était vrai après tout, il se targuait de vouloir lui faire faire des choses normales mais il n’était même pas capable de s’y prendre correctement. « Est-ce que t'as une poêle ? » Les yeux de la jeune femme s’arrondir. Un poêle… Elle ne savait pas dire exactement ce que c’était alors ce n’était pas la peine de lui demander si elle en avait une. Elle se remémora vaguement une fois où elle avait été passée des vacances chez sa mère. Elle avait fait une crise mémorable pour avoir des œufs au plat et sa mère avait sorti une espèce de gros plat rond en fer avec un manche pour les lui faire. Elle des souvenait aussi qu’elle avait refusée de les manger une fois qu’ils avaient été fini de cuisiner parce qu’elle ne le trouvait pas aussi beau que ceux du magasin. Enfin, tout ça l’amena à fouiller dans ses tiroirs à la recherche du récipient qui se rapprocherait le plus de celui de ses souvenirs. Elle sortit bientôt victorieuse de sa quête et se tourna vers Lloyd. « C’est bien ça une poêle non ? »

Artémis était de mauvaise foi. L'écossais le pensait toujours une ou deux fois à chaque fois que son chemin avait croisé celui de la jeune femme. Ou on pouvait dire "à chaque fois qu'il avait débarqué chez elle pour l'ennuyer". Les deux formules étaient bonnes et pertinentes l'une comme l'autre. Il était sûr qu'elle l'aimait bien dans le fond, elle essayait juste de se convaincre du contraire. C'est pour ça que ses quelques remarques désobligeantes le faisaient toujours sourire sans réellement le blesser ou le toucher, en règle général, il n'en tenait juste pas compte. Et sur cette bonne pensée, il se concentra sur le procédé à suivre. Il pouvait réellement le faire. Il étala tous les produits comme il put et il rigola en entendant la réponse d'Artémis « Bah oui, c’est ce que je fais. Au moins je suis sûre de manger quelque chose de bon comme ça. » ses yeux bleus pétillèrent de malice, il n'avait rien à redire là-dessus, dans le fond, il n'était pas mieux ! Il était le genre d'hommes à acheter sans cesse sa nourriture ou à attendre que sa grand-mère lui fasse quelque chose. Mais il voulait changer et faire des efforts. Ce que clairement, Artémis n'arrivait même pas à imaginer. Il était cela dit certain qu'en le fréquentant un peu plus, elle devienne vivable pour tous. Parce que bon, il n'avait jamais pu la voir entouré d'une dizaine d'amis. Et il doutait qu'elle en ait autant, son caractère était tellement exécrable et son comportement parfois... inapproprié.

« Tu sais, j’ignore comment faire fondre du beurre mais ce que je sais c’est que les gens normaux n’achète leurs ingrédients qu’en un seul exemplaire et pas en quatre. » Lloyd rougit sous l'attaque avant de se reprendre presque aussi tôt. « Je suis un garçon d'accord ! J'ai du mal à différencier toutes les sortes d'ingrédients ! Et mieux vaut trop que trop peu non ? » plaida-t-il en sa faveur. Bon, il c'était légèrement emporté sur tout dans le magasin, il avait acheté tout ce qui lui avait vaguement donné envie en plus des ingrédients nécessaires... mais il jurait dans le magasin qu'avoir du sirop d'érable c'était indispensable pour des pancakes. Le seul hic était qu'il ignorait comment en faire et qu'à vrai dire, il n'en avait jamais mangé. Mais bon, détails.

Lloyd donna une première directive et Artémis à la place de bouder et maugréer chercha une poêle. Il fut surpris mais agréablement. Il savait qu'elle allait finir par s'amuser, elle pouvait dire ce qu'elle voulait, il distrayait ses journées et les rendaient plus lumineuse. De ça, il en était tout simplement certain. « C’est bien ça une poêle non ? » il n'en avait aucune sainte idée. « Moui... » il prit la recette et observa la cuisine, il lui fallait un saladier avant tout. Il fouilla un placard avant de sortir quelque chose qui pourrait contenir le tout. « Il faut mettre 300 gramme de farine... t'as un truc pour peser ? » demanda-t-il en extirpant un sac de farine en faisant la moue, il ne savait pas toujours dire lequel des trois sortes de farine était la meilleure, mais sur un des sachets il y avait une gaufre... alors ça devait être celui-là le plus approprié théoriquement. Il continua de lire, la farine pouvait arriver après. Une pincée de sel. Il en prit un peu et la jeta dans le saladier. 30 gramme de sucre... il prit une autre pincée et la jeta au hasard, il avait toujours aimé les choses sucrées donc s'il y en avait un peu plus il n'allait pas se plaindre. Il prit finalement un sachet de levure et l'ouvrit avant de tout verser sans le faire exprès « Hum... c'est supposé faire quoi si je mets toute la levure à la place de juste la moitié du sachet ? » pour le coup, il n'était pas totalement rassuré.

Elle avait eu raison et elle venait de marquer un point. Parce que même s’il s’était reprit aussitôt, elle l’avait vu rougir et il n’en fallait pas plus pour faire naître un petit sourire moqueur sur ses lèvres. « Je suis un garçon d'accord ! J'ai du mal à différencier toutes les sortes d'ingrédients ! Et mieux vaut trop que trop peu non ? » Elle secoua la tête, dans le genre excuse bidon, on ne faisait pas mieux et Artémis n’était pas décidée à s’en contenter. En vérité, c’était qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de toujours trouver à redire, particulièrement lorsqu’il s’agissait de Llloyd. « Bien rattrapé, mais j’ai raison et tu le sais. » Elle lui adressa un petit sourire supérieur avant de secouer la tête, l’air faussement désespéré. « Et dire qu’il y a des gens qui meurent de faim, alors qu’à côté de ça il y en a d’autres qui achètent tout un magasin parce qu’ils ne sont pas capables de faire la différence entre deux ingrédients. C’est tellement triste. » Elle n’était évidemment pas le moins du monde sincère, elle se moquait bien du sort des pauvres gens tant qu’elle avait de quoi manger et de vivre comme elle le voulait. Et puis elle avait toujours pensé qu’ils étaient en partie responsables de leur sort, s’ils n’avaient pas été aussi peu dénués d’ambition, ils auraient sûrement réussis à obtenir une vie convenable. Il allait de soi qu’elle ne s’était jamais laissé à dire cela à voix haute, son père aurait détesté, lui qui mettait un point d’honneur à toujours donner un peu d’argent à tout ce qui était œuvre de charité. Elle n’avait jamais su dire si son intérêt était sincère ou si ce n’était que feint, histoire de se donner une bonne image. Ce qu’elle savait, en revanche, c’était que si on prenait la peine de bien y regarder, ce que son père pouvait donner n’était rien comparé à ce qu’il empochait.

Lorsqu’elle lui demanda si ce qu’elle tenait à la main était une poêle, il lui répondit un vague moui qui n’avait pas l’air très convaincu. Évidemment, il n’était pas plus informé qu’elle à ce sujet, c’était un livre expliquant ce qu’était et à quoi servait chaque ustensile de cuisine qui lui aurait fallu avant une recette. Ce genre de choses devait être très utile, quoique, quand elle y réfléchissait bien, elle n’était pas sûre que cela existe. En tout cas, comme Lloyd n’avait pas l’air décidé à prendre la poêle en question, elle la posa sur le plan de travail avant de s’appuyer contre ce dernier, les bras croisés. Il était déjà parti à la recherche d’autre chose dans ces placards et Artémis le regardait s’agiter bêtement en secouant la tête, tant d’efforts pour cuisiner des choses qu’on pouvait acheter n’importe où, toute faite, c’était juste ridicule. « Il faut mettre 300 gramme de farine... t'as un truc pour peser ? » Un truc pour peser, là encore il faisait dans la clarté. Elle aurait pu lui répondre de chercher lui-même, après tout elle n’avait pas la moindre idée d’où ce genre de chose pouvait se trouver – si encore elle en avait un, mais pour la deuxième fois de la journée, elle décida d’y mettre un tant soit peu de bonne volonté et se mit à chercher. Elle était surprise de voir tout ce qu’elle pouvait avoir dans sa cuisine, elle n’avait l’utilité de rien mais il semblait bien qu’elle avait tout ce qu’il fallait pour cuisiner, y compris un truc pour peser. Elle sortit du dernier placard qu’elle venait d’ouvrir une petite balance, dans une main, et un verre mesureur dans l’autre. « Je n’ai aucune idée duquel est le mieux. Dans la télé l’autre jour, ils utilisaient ça. Elle indiqua le verre mesureur d’un geste. « Mais bon, il n’avait peut-être pas le luxe d’avoir une balance. » Mais ça ne devait pas avoir grande importance dans tous les cas. Lloyd faisait autre chose et Artémis se demandait bien pourquoi il allait lui demander de chercher des trucs pour faire autre chose ensuite. Enfin, elle devait reconnaître qu’à le regarder, on aurait pu dire qu’il savait ce qu’il faisait même si ce qu’il dit à la suite lui prouva que c’était juste une apparence. « Hum... c'est supposé faire quoi si je mets toute la levure à la place de juste la moitié du sachet ? » Il en posait de ces questions, elle n’en avait pas la moindre idée. « Tu ne mets pas toute la levure à la place du sachet, tu suis ce qui est écrit sur la recette et puis c’est tout. » Voilà pourquoi, elle n’avait pas aimé cette idée de cuisine, il ne savait pas ce qu’il faisait et elle ne tenait pas particulièrement à ce qu’il fasse n’importe quoi chez elle et qu’il arrive un accident. « Je te préviens si tu fais cramer ou exploser ma cuisine et mon appartement par la même occasion, tu vas le payer très cher. »

« Bien rattrapé, mais j’ai raison et tu le sais. » il roula des yeux. Parfois, elle arrivait à l'ennuyer autant que lui pouvait l'énerver. Passer du temps en compagnie de l'autre n'était pas toujours... plaisant. Mais au moins c'était distrayant. Et quelque part, elle lui rappelait son monde, ce monde dans lequel il avait sa place. Alors que la vie normale... il avait sans cesse l'impression d'être un étranger en visite dans un lieu qui n'était pas le sien. C'était désagréable au final parce que ce sentiment au lieu de disparaître se renforçait un peu plus à chaque fois. Il secoua la tête et sourit, ce n'était pas le bon moment pour avoir des pensées ainsi, il allait rendre son humeur maussade, ce qui n'était pas le but original. A la base, il était là pour s'amuser. « Et dire qu’il y a des gens qui meurent de faim, alors qu’à côté de ça il y en a d’autres qui achètent tout un magasin parce qu’ils ne sont pas capables de faire la différence entre deux ingrédients. C’est tellement triste. » Lloyd fronça les sourcils avant de la regarder gravement quelques secondes, il pinça les lèvres mais détourna les yeux, il savait à son ton qu'elle se moquait par son manque de sincérité totale, son ton était juste moqueur, mais lui n'était pas d'accord. Il achetait sans doute en masse, mais il faisait toujours un maximum pour envoyer des chèques à toutes sortes d'organisation, sans oublier qu'il avait obligé sa famille à s'investir mensuellement, ce qui n'était pas rien au niveau des donations au vue de ce que la patrimoine de la famille ramenait par mois... « Ne dis pas ça comme ça. On ne choisit pas où on nait ! Toi comme moi aurions très bien pu naître dans une autre famille. Et crois-moi, notre vie aurait pu être bien différente ! » sans même s'en rendre contre, il avait utilisé le "nous", les englobant tous les deux dans ce monde de riche et d'enfants pourri gâté où ils avaient vu le jour. Sauf que personne à New York ne savait qui il était. L'avantage de venir d’Écosse était que c'était paumé, que beaucoup de gens supposaient que c'était une région dans le nord de l'Angleterre où tous les hommes portaient un kilt en jouant de la cornemuse... imaginer qu'une noblesse élitiste peuplait ces terres étaient relativement impensables pour les autres... ce qui lui permettait de vivre une vie bien calme et paisible Dieu merci ! On l'interrogeait très rarement sur son passé, et il valait mieux, il ne savait tellement pas mentir...

Mais afin de ne pas glisser sur une pente un peu trop glissante, il chassa au loin le fil de ses pensées pour se concentrer sur la confection des gaufres. Artémis bien qu'en boudant par principe l'aidait, elle devait être plus curieuse qu'elle n'osait l'admettre, de ça, il en était presque persuadé. « Je n’ai aucune idée duquel est le mieux. Dans la télé l’autre jour, ils utilisaient ça. Mais bon, il n’avait peut-être pas le luxe d’avoir une balance. » Lloyd hocha la tête, bien, la balance serait utilisé plus tard, la poêle aussi, sa grand-mère lui avait dit qu'il valait mieux préparer TOUS les accessoires avant de se lancer dans la préparation et il avait confiance en la vieille femme.

« Tu ne mets pas toute la levure à la place du sachet, tu suis ce qui est écrit sur la recette et puis c’est tout. » il roula des yeux et secoua la tête, il était sûr que ça n'allait presque rien changé mais ne pipa mot, il était drôle de la voir s'emporter toute seule. « Je te préviens si tu fais cramer ou exploser ma cuisine et mon appartement par la même occasion, tu vas le payer très cher. » « Ouh, j'ai tellement peur ! » la nargua-t-il avec un sourire en coin avant de prendre la balance, il y déposa un plat dans lequel il mit exactement 300 grammes de farine. Il se mit à chercher dans un placard une casserole qu'il tendit ensuite à Artémis. « Tiens rends-toi utile ! » sans lui laisser le temps de se plaindre (ce qui prouve qu'il le fit très vite), il lui mit la casserole en main et la poussa devant ses plaques électrique, il alla prendre 20cl de lait et 100 gramme de beurre. « Là, tu déposes ta casserole sur une taque de cuisson » il se pencha légèrement en avant et alluma rapidement l'objet avec un sourire fier, il maitrisait bien cette action depuis que sa grand-mère avait pris le temps de bien lui expliquer, il régla le feu sur doux et versa le lait et le beurre plus ou moins en même temps, il attrapa une cuillère qu'il fourra dans la main d'Artémis. « Tu remues légèrement, jusque ce que ça soit bien fondu, ça ne doit pas brûler ou cuire, juste être fondu, d'accord ? » il avait l'impression de s'adresser à un enfant et en le constatant, son sourire s'agrandit avant de retourner lui-même à ses fourneaux. Il versa la farine dans le saladier qu'il mélangea rapidement tout en lançant un regard en coin vers Artémis, afin d'être sûr que tout se passait bien. « Tu ne fais pas de bêtise au moins ? » il hésita, puis une lueur malicieuse se dessina dans son regard et il se rapprocha d'elle, doucement, il déposa son doigt couvert de farine sur le bout du nez de son "amie" et il éclata de rire tel un gamin. Il regarda ensuite le résultat d'Artémis avec curiosité. « Et bien, tu vois quand tu veux ! Toi aussi tu sais faire des choses basique ! » il sourit de nouveau et il se pencha vers elle pour l'embrasser sur la joue afin de la féliciter. Seulement, sans trop comprendre ni pourquoi, ni comment, ni ce qu'il s'était passé (il était sûr que c'était dû à son mouvement de tête à elle si vous voulez tout savoir) mais ses lèvres se retrouvèrent sur celles de l'américaine. Il écarquilla les yeux —qu'il n'avait même pas su fermer— et d'une main tremblante et le rouge aux joues, il s'empara de la casserole d'Artémis, il se racla la gorge et continua la recette. « On doit mélanger les deux... est-ce que tu peux mélanger pendant que je verse s'il te plait Artémis ? » il se sentait guindé dans sa façon de parler soudainement. Non mais quel idiot.

Elle l’agaçait, ça se voyait à la manière dont il roula des yeux suite à ses paroles, dont il roulait souvent des yeux d’ailleurs. Néanmoins, cela ne dérangeait pas la jeune femme, au contraire. Cela ne la poussait pas non plus à changer de comportement. Pourquoi l’aurait-elle fait ? Si cela avait vraiment dérangé Lloyd, il aurait juste cessé de venir l’importuner et Artémis ne s’en serait pas plus mal porté. Enfin, cela lui aurait peut-être manqué un tout petit peu, légèrement, mais rien de plus ; il ne fallait pas abuser non plus. « Ne dis pas ça comme ça. On ne choisit pas où on nait ! Toi comme moi aurions très bien pu naître dans une autre famille. Et crois-moi, notre vie aurait pu être bien différente ! » La jeune femme cligna des yeux après que Lloyd eut dit ça, ne comprenant pas tout de suite ce qu’elle avait pu dire au point de susciter une réaction comme ça. Elle se souvint assez rapidement de ce qu’elle avait dit à propos des enfants pauvres et haussa les épaules. Ce n’était pas de sa faute si leurs sorts l’indifféraient au plus haut point. Au moins elle, elle ne le cachait et ne faisait pas semblant de s’y intéresser pour des raisons plus souvent mauvaises que bonnes. Elle n’était pas hypocrite – enfin, à ce propos-là quoi – et ça, ce n’était pas donné à tout le monde. Elle aurait pu continuer de se vanter ses mérites encore longtemps si elle ne s’était pas momentanément souvenue qu’elle n’était pas seule et que Lloyd était là. « Mais ça n’a pas été le cas, alors voilà. Et puis, comment ça toi comme moi ? » Elle avait toujours sue que Lloyd était différent des autres, enfin pas normal quoi mais jusque-là, elle avait simplement pensé que c’était parce qu’il était socialement attardé ou quelque chose comme ça et c’était explication lui avait bien convenue jusqu’ici. Il fallait croire que ce n’était peut-être pas ça en fin de compte mais elle s’en moquait pas mal en fait. Elle aimait bien son explication à elle, elle l’amusait beaucoup et c’est tout ce qui comptait.

« Ouh, j'ai tellement peur ! » Ca, c’était la réponse de Lloyd à la vague menace d’Artémis. Il se moquait d’elle et elle n’aimait vraiment pas ça. Il faudrait bien qu’elle trouve un jour de quoi lui rendre la pareille. Parce que, même si elle s’efforçait d’être aussi insupportable que possible et que, parfois, elle avait la satisfaction de voir que cela portait ces fruits, il n’en restait pas moins que la majorité du temps, elle avait l’impression que ce qu’elle lui disait glissait sur lui comme s’il n’en avait rien à faire. Elle était là, à s’agiter, à s’énerver et lui, il s’en moquait. Autant parler dans l’oreille d’un sourd ! « Tiens rends-toi utile ! » Et sans qu’elle ait pu répondre quoique ce soit à ça, elle se retrouva devant les plaques, la casserole à la main. Elle n’était pas sûre que ce soit une bonne idée parce que, inutile de préciser qu’elle ne s’était jamais servie des plaques depuis qu’elle vivait ici. Elle pouvait aller chercher loin d’ailleurs, elle ne s’était jamais servie de plaques tout court. Enfin, à moins qu’on compte les fois où elle jouait à la cuisinière sur sa cuisine en plastique avec sa dinette ? Parce que ça restait sa seule expérience en la matière. C’était pour ça qu’elle préférait encore qu’il lui demande de chercher des trucs dans ses placards. Quand elle le faisait, elle se rendait utile et en plus, elle faisait des découvertes. Elle n’aurait jamais cru disposer d’autant d’ustensiles en tout genre dans sa cuisine par exemple. « Tu remues légèrement, jusque ce que ça soit bien fondu, ça ne doit pas brûler ou cuire, juste être fondu, d'accord ? » Okay, ce n’était pas parce qu’il avait réussi à allumer une plaque de cuisson qu’il devait lui parler comme à une gamine attardée. Elle était autant capable de faire ça que lui si elle y mettait de la bonne volonté. Elle allait le faire d’ailleurs, histoire de lui montrer qu’elle n’était pas stupide. Même si, tout de même, elle aurait préféré utiliser le micro-onde. Elle était sûre que quelque part, il existait une recette pour réaliser des gaufres exclusivement à l’aide d’un micro-onde. Elle avait beau n’y connaître rien en cuisine, elle était maîtresse dans l’art de se servir de ça.

Remuer jusqu’à ce que ce soit fondu. Ne pas faire brûler, ni cuire. C’est ce qu’elle se répétait inlassablement pour être sûre de ne rien faire de travers. Finalement, ça n’avait rien de compliqué. Elle sourit à cette constatation, sourire qui s’effaça bien vite lorsque Lloyd reprit la parole. « Tu ne fais pas de bêtises au moins ? » Elle leva les yeux au ciel, il parlait comme si elle ne pouvait rien faire correctement. Il arriva près d’elle et posa son doigt plein de farine sur son nez. Elle allait s’offusquer à ce propos, et aussi à propos de ce qu’il avait dit juste après comme quoi elle aussi savait faire des choses basiques. Elle allait lui dire que si lui pouvait le faire, c’était à la mesure de n’importe qui. C’était ce qu’elle avait prévu de faire oui. En revanche, ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est ce qui se passa après, quand les lèvres de Lloyd se posèrent sur les siennes. Ça avait été bref mais assez long pour la déstabiliser quelques instants. Juste quelques instants. Elle retrouva très vite ses esprits et s’amusa de l’air que tenait le jeune homme à présent. Elle la tenait peut-être, son occasion de se venger de toutes les moqueries qu’il lui faisait subir à longueur de temps. Il tremblait, il rougissait, c’était tellement pathétique et tellement drôle aussi. Mais elle ne riait pas franchement, elle essayait de garder l’air le plus neutre possible. « On doit mélanger les deux... est-ce que tu peux mélanger pendant que je verse s'il te plait Artémis ? » Ou comment changer de sujet en essayant presque l’air de rien. Elle s’exécuta et le silence régna plusieurs instants avant qu’elle ne se décide à parler en ne cachant plus cette fois son sourire. « T’es mignon, on dirait un adolescent tout gêné c’est à mourir de rire. Encore plus, on dirait un adolescent gêné qui n’a jamais embrassé quelqu’un de sa vie. Là c’est juste pathétique en fait. Rassures-moi, t’as déjà embrassé quelqu’un quand même ? »

Depuis qu'il était tout petit, Lloyd avait cette tendance à toujours se mettre dans des situations délicates tout seul, on aurait pu penser qu'il était d'ailleurs maudit, tout ce qu'il faisait finissait en mauvaise conséquence pour lui et uniquement lui. Il poussa un soupir, il aurait aimé que ce fait là change avec le temps et les années. Mais c'était sans doute trop en demander. N'empêche, il aurait aimé ne pas mettre les pieds dans le plat cette fois-ci, et surtout, il aurait grandement apprécié qu'Artémis ne relève pas son lapsus révélateur mais c'était trop en demander. « Mais ça n’a pas été le cas, alors voilà. Et puis, comment ça toi comme moi ? » heureusement, il avait aussi un atout de taille lorsqu'il se retrouvait face au mur. Il savait exactement comment les détourner du sujet en les agaçant ou les énervant encore plus, et c'était d'autant plus facile que la personne en face de lui était Artémis, elle était tellement arrogante et hautaine qu'elle supportait mal la moindre remarque. « Je sais que tu viens du pays des Hamburgers et du Coca, mais c'est pas pour autant que j'ai grandi dans un bled paumé d'Europe. C'était au sens large, j'ai peut-être pas eu la même vie que toi, mais elle n'était pas non plus misérable » soupira-t-il agacé en mentant comme un arracheur de langue. Il avait été bercé entre un manoir, un château et un conté à son propre nom. Les richesses que sa famille avait engrangé aux fils des siècles, il ne les comptait même plus, mais ça, c'était son histoire et il n'était certainement pas près de le raconter d'aussi tôt !

Tout à sa préparation, ils continuèrent de suivre les instructions de la recette afin de réussir un plat basique. Confier une tâche à Artémis était à la fois un pari risqué mais quelque chose qu'il mourrait d'envie de voir. En plus, si les gaufres foiraient, il pourrait toujours reporté l'entière faute sur la brune. Ce qui était un plus. Sauf que ce moment détente vira à quelque chose d'étrange. Il avait l'impression d'être dans une autre dimension, et dans cette dimension tout a fait spéciale, il venait de sceller juste quelques secondes ses lèvres à celle de l'Américaine. Jamais, au grand jamais il n'avait eu cette intention, il n'était pas du genre à mélanger amitié et intérêt amoureux, les amis étaient les amis, les filles qui pouvaient être plus... il rougit une nouvelle fois, il se sentait con, mais en présence d'une fille qu'il trouvait jolie ou qui lui plaisait, il agissait toujours gauchement, il bégayait limite ce qui lui donnait l'air complètement attardé. Il jeta un regard en coin à Artémis, se demandant ce qu'elle avait en tête, est-ce qu'elle pensait qu'il l'avait cherché ? Il pâlit. Parce que non, non, non, il ne l'avait jamais voulu ! Elle n'était absolument pas son genre de filles ! « T’es mignon, on dirait un adolescent tout gêné c’est à mourir de rire. Encore plus, on dirait un adolescent gêné qui n’a jamais embrassé quelqu’un de sa vie. Là c’est juste pathétique en fait. Rassures-moi, t’as déjà embrassé quelqu’un quand même ? » vexé, il fit la seule chose qui lui paraissait cohérente sur le coup, il déposa les plateaux, se mit face à elle et il l'embrassa de façon passionnée, comme pour lui prouver qu'il n'était pas un débutant dans cette histoire. Et aussi lui clouer le bec. Quand il se sépara d'elle, ses lèvres étaient légèrement gonflées et ses yeux brillaient d'amusement. « J'espère que ça répond à ta question précédente ! » et l'air de rien, il retourna à la préparation des gaufres. Il réussit à prendre la casserole d'Artémis et de mélanger avec le contenu du saladier, il reprit sa lecture de la recette et il demanda. « Dis, si t'es remise de mon incroyable façon d'embrasser, est-ce que tu peux attraper deux œufs et les casser s'il te plait ? » se moqua-t-il un sourire en coin. N'empêche, ça aurait pu être particulièrement étrange, mais il ne se sentait absolument pas mal à l'aise. Quelque part c'était un peu nouveau pour lui.

Avait-elle déjà dit que Lloyd l'agaçait plus que tout ? Parce que si elle avait oublier de le préciser, c'était une terrible erreur. Elle ne pensait pas avoir rencontrer personne plus pénible que ce garçon. Et la seule raison à l'irritation qu'elle avait pour lui était bien sûr le fait qu'il ne cessait de la contredire. La contredire et se moquer d'elle. C'était cette dernière option qu'il avait choisit dans ce qu'il venait de dire. Le pays des hamburgers et du coca, c'était fou ce que les gens pouvaient s'arrêter à des clichés aussi basiques que ça. Elle secoua la tête, lasse et lâcha un petit soupir. « Je pensais vraiment que tu n'avais jamais connu la civilisation avant de venir ici pourtant, tu as tout du parfait petit paysan perdu tout seul dans sa campagne. » Enfin, elle disait ça mais, comme ça quoi, parce qu'elle n'avait réellement jamais croisé ce qu'elle entendait par paysan tout seul dans sa campagne. Jamais en dehors de sa télé quoi.

Néanmoins, à cette contrariété avait suivit le court baiser. Merveilleuse chose aux yeux de la jeune femme. Pas qu'elle est spécialement aimer ça, non, d'abord elle avait été trop surprise pour se poser la question et puis en fait, elle s'en moquait. Bref, la seule raison pour laquelle elle aimait ça, c'était parce que Lloyd venait de lui fournir une merveilleuse arme pour ra revanche et le voir rougir lui procurait énormément de plaisir. Elle se sentait tellement supérieure à lui maintenant. Enfin, bien sûr, elle se sentait toujours supérieure à lui mais à cet instant-là, cette sensation était encore plus importante que d'ordinaire. Après avoir rougit, Lloyd sembla pâlir, c'était un spectacle assez étrange en fait, elle ne pensait pas avoir déjà vu quelqu'un changé autant de couleur de teint en aussi peu de temps. Elle aurait presque eut envie de lui donner une gifle pour lui remettre les idées en place. Elle ne savait pas ce qui la retint de le faire d'ailleurs. Enfin, à défaut d'une gifle, la remarque qu'elle fit sembla le faire finalement réagir. Peu après qu'elle se soit tue, il s'approcha d'elle et pour la deuxième fois, l'embrassa. Il avait vraiment du se sentir vexé pour vouloir lui prouver à ce point qu'elle avait tord. En tout cas, maintenant, c'était elle qui n'en menait plus large mais elle devait pourtant vite se reprendre. Être maîtresse de la situation quoiqu'il arrive, c'était une règle à laquelle elle n'aimait pas déroger, il en allait de sa survie. Tout ça parce qu'il l'avait attaqué par surprise, le traître ! Sans qu'elle n'y prête réellement attention, Lloyd était reparti à la préparation des gaufres, sûrement très fier de lui. « Dis, si t'es remise de mon incroyable façon d'embrasser, est-ce que tu peux attraper deux œufs et les casser s'il te plait. » Elle ne trouva rien de mieux comme réaction que de lui lancer un regard noir. Elle aurait du le gifler tout à l'heure. Pourquoi ne l'avait-elle pas fait d'ailleurs hein ? Elle n'était pas capable de trouver une seule réponse valable à cette question. Enfin soit, avant d'aller chercher les œufs, elle crut bon de le corriger sur un point. « Tu 'n'embrasses vraiment pas très bien. C'est assez désolant en fait. » Elle mentait bien sûr, un peu mais même sous la torture, elle n'aurait pas avoué ceci. Elle alla chercher deux œufs et tenta de le casser. Elle dut d'abord se rappeler comment on faisait, les gens y arrivait sans trop de problème dans les émissions de cuisine à la télé. Elle prit le parti de faire comme eux et frappa aussi méthodiquement qu'elle le pouvait ses œufs contre le saladier avant de les verser dans ce même saladier. Lorsqu'elle eut fini, elle fixa ce qu'elle avait fait d'un air perplexe. « Hum, Lloyd, c'est grave s'il y a quelques coquilles dedans ? »

Artémis était la jeune femme la plus lourde qu'il connaissait. Du moins, c'était ce que Lloyd pensait, et pourtant, c'était de cette façon qu'il l’appréciait. Pour rien au monde il n'aurait voulu la changer, mais ça, il ne pouvait décemment pas lui dire, sa tête pourrait écraser le reste de son corps si elle continuait de prendre la grosse tête, c'était un fait certain aux yeux de Lloyd. Mais étrangement, cela ne le gênait pas plus que ça chez l'Américaine, pourtant, d'habitude, il haïssait ce genre de personne, mais il trouvait que chez elle, ça avait son charme quelque part. Enfin, tant qu'il ne s'en prenait pas en pleine face, ce qui n'arrivait pas si souvent que ça dans le fond. « Je pensais vraiment que tu n'avais jamais connu la civilisation avant de venir ici pourtant, tu as tout du parfait petit paysan perdu tout seul dans sa campagne. » il roula des yeux, s'approcha et lui pinça le bout du nez avant de répondre en grimaçant. « J'ai mené la vie... la plus facile pour un gosse, et c'était peut-être sur un terrain assez grand et vert... mais je n'habitais cependant pas à 100 000 km de la ville ! » puis, il fronça un instant les sourcils puis la regarda en penchant la tête sur le côté, son expression du visage était toute interrogative. « C'était comment ton enfance à toi ? Avec des parents super riches qui te gâtaient de cadeaux en tout genre ? Des domestiques pour te servir ? » finit-il par demander, curieux d'en apprendre un peu plus sur la blonde. Quitte à parler du passé... autant en profiter pour en apprendre plus sur elle non ?

Puis évidemment eut lieu la scène du baiser, pas top le premier, un peu plus agréable le second mais il ne signifiait rien. C'était bien la première fois pour lui qu'un baiser avait si peu de sens, il s'étonnait d'être si susceptible en la présence d'Artémis, elle avait de plus en plus d'influence sur lui et ses agissements, quelque part, c'était dangereux, s'il changeait de comportement à ce point juste pour lui prouver qu'elle avait tord... que pouvait-elle arriver à lui faire faire d'autres ? « Tu n'embrasses vraiment pas très bien. C'est assez désolant en fait. » il la regarda avec sérieux quelques secondes avant que ses lèvres s'étendent en un sourire amusé. « Tu sais que tu mens très mal ? » se moqua-t-il avant de retourner à ses fourneaux avec Artémis en guise de second. Il la laissa faire, si elle prenait plus ou moins ses initiatives c'était tant mieux non ? C'était un signe qu'elle s'amusait même si elle pouvait grommeler le contraire. « Hum, Lloyd, c'est grave s'il y a quelques coquilles dedans ? » il s'arrêta aussi tôt pour aller voir dans le saladier, il fronça les sourcils avant d'aller prendre une cuillère à café et de la tendre à Artémis. « Oui c'est très grave ! Je ne veux pas manger de la coquille d’œuf ! Tu dois réparer ta bêtise maintenant ! » soupira-t-il en donnant la petite cuillère à son amie pour qu'elle se mette à l'ouvrage. Tout en la regardant du coin de l’œil, il sortit le gaufrier de son sac, comme il ne savait pas si Artémis en avait un... il grimaça en voyant la forme... un cœur... il avait demandé à sa grand-mère de lui passer le sien et elle n'avait que celui-là. ça ne faisait pas très viril mais tant que ça faisait des gaufres... « Oh, et Artémis, si tu gâches notre super préparation, je te préviens que tu devras me rendre le service que je veux quand je veux, ok ? » demanda-t-il plus par principe qu'autre chose, la pression sur le dos, il était ainsi sûr que la petite bourgeoise allait réussir à réparer dans son entièreté sa bêtise.

« C'était comment ton enfance à toi ? Avec des parents super riches qui te gâtaient de cadeaux en tout genre ? Des domestiques pour te servir ? » C'était tout ce qu'elle avait retenu de ce qu'il venait de dire. Ou plutôt, elle n'avait pas écouté ce qu'il avait dit avant, trop accaparée qu'elle avait été par la pensée qu'il lui avait pincé le nez exactement comme on le fait aux gamins un peu trop agaçant. Certes, c'était un peu ce qu'elle était mais bon. Elle le regarda vaguement surprise par sa question. Ce n'était pas le genre de choses dont elle avait l'habitude de parler avec Lloyd, c'était pour ça. En fait, elle ne parlait pas beaucoup avec Lloyd tout court, ils se chamaillaient beaucoup, elle se moquait de lui lui et vice-versa et c'était à peu près tout. « Euh bah c'était... normal. » Ça ne devait pas être véritablement la réponse qu'il attendait mais bon. « Mon père me gâtait oui, il pouvait avec les moyens qu'il avait. Ma mère non mais bon, c'est ma mère quoi. Et les domestiques, il n'y en avait pas tant que ça, juste deux ou trois quoi. Enfin c'est tout. » Elle haussa les épaules, il n'y avait vraiment rien à dire sur ce sujet. On ne pouvait pas dire que ce soit d'un grand intérêt en plus. «Ah si, aussi, je n'ai jamais pu avoir de poney. Ça a été le grand drame de ma vie. » Elle secoua la tête d'un air faussement désespéré avant de porter son attention sur autre chose.

Quand elle lui avait dit qu'il embrassait très mal, elle avait espéré qu'il serait au moins ne serait-ce qu'un peu vexé. Mais non, il ne lui fit même pas ce plaisir car à la place de ça, un sourire s'étira sur son visage et il déclara qu'elle mentait très mal. C'était faux, entièrement faux ! Elle était offusquée qu'il puisse prétendre ça, elle qui pouvait faire croire ce qu'elle voulait à n'importe qui. Enfin, n'importe qui sauf Lloyd apparemment. « Bien sûr que non. C'est toi qui prend tes désirs pour tes réalités ! T'as tellement envie de croire que t'embrasse bien que ça t'arranges de prétendre que je ne sais pas mentir. » Il y avait fort à parier qu'il la contredirait encore là-dessus mais bon, tant pis.

Elle avait demandé si ce n'était pas grave s'il y avait quelques coquilles dedans mais en fait c'était plus que quelques coquilles qu'elle avait laissé tomber dans le plat. Si elle avait su que Lloyd viendrai un jour jouer les apprentis cuisiniers chez elle, elle aurait prêter un peu plus attention aux émissions de cuisine qui passait à la télé. Même si ce n'était que du bidon en fait, elle aurait peut-être au moins appris à casser un œuf correctement. Apparemment, ce qu'elle avait (mal) fait était grave. C'était du moins l'avis de Lloyd. Artémis fronça les sourcils, elle ne voyait vraiment pas ce qu'il pouvait y avoir de dramatique là-dedans, ce n'était que quelques coquilles d’œufs après tout. « Et pourquoi tu ne les mangerais pas, dis moi ? Ça donnerait juste un peu de croquant à la gaufre, je vois pas ce qu'il y a de mal à ça ? » Enfin si, elle le voyait mais, encore une fois, elle était trop de mauvaise fois pour l'avouer. Et puis, surtout, elle n'avait aucune envie de s'embêter à tout enlever, elle en aurait pour des heures. Avec une petite cuillère en plus, ils y seraient encore cette nuit ! Elle préféra porter son attention sur ce que faisait son ami et surtout, sur ce qu'il venait de sortir de son sac. Un large sourire se dessina sur son visage à la vue du gaufrier en forme de cœur. « Wow, joli. Très... masculin. Alors là. » Elle laissa échapper un petit rire de moqueur avant de reposer son regard sur le plat plein de coquilles d’œufs auquel elle lança un regard noir. «Oh, et Artémis, si tu gâches notre super préparation, je te préviens que tu devras me rendre le service que je veux quand je veux, ok ? » Alors là, non, elle n'était pas ok du tout. Mais alors là pas du tout. Elle ouvrit aussitôt la bouche pour protester. « Ça va pas ! Et puis d'abord, qu'est-ce qui te fait dire que JE gâcherais notre préparation hein ? C'est toi qui voulait mettre dix fois trop de levure tout à l'heure, t'es juste pas mieux que moi quoi. » Elle leva les yeux au ciel et ouvrit la poubelle pour y vider les œufs pleins de coquilles. Elle prit alors deux nouveaux œufs pour les casser. C'était plus rapide de procéder ainsi, c'était un petit peu du gâchis certes, mais un gain de temps. Enfin pour peu qu'elle arrive à les casser correctement cette fois. Elle se ravisa juste avant de se remettre à l'ouvrage. « Oh puis tiens ! Casse les puisque t'es si intelligent, je vais faire autre chose moi. »

Lloyd voyait parfaitement qu'elle était surprise par ses questions, il était vrai qu'ils n'étaient pas du genre très causant ensemble, leur relation restait de surface, elle était son amie, mais dans le genre très vaguement et ça en plus. Ils passaient trop de temps à se chamailler de toute façon pour en général faire autre chose comme avoir une conversation semi-civilisé... mais aujourd'hui c'était différent, certes ils se chamaillaient, mais elle faisait tout de même l'effort de l'aider, la connaissant, il aurait plutôt parier qu'elle aurait refusé catégoriquement de lui apporter toute aide et ce même sous des supplications. « Euh bah c'était... normal. Mon père me gâtait oui, il pouvait avec les moyens qu'il avait. Ma mère non mais bon, c'est ma mère quoi. Et les domestiques, il n'y en avait pas tant que ça, juste deux ou trois quoi. Enfin c'est tout. » il se représenta un peu l'enfance d'Artémis sans trop de mal, il avait aussi eu deux/trois domestiques durant son enfance, mais chaque enfant Douglas-Hamilton en avait eu exclusivement à leur service, sans compter la panoplie en plus que composait la "garde" de sa mère et les nombreux domestiques de son père. Lloyd se demandait vaguement si Alexander avait viré ses domestiques & ceux de leur père maintenant qu'il était à New York & leur père mort. « Ah si, aussi, je n'ai jamais pu avoir de poney. Ça a été le grand drame de ma vie. » il eut un sourire en coin et ses yeux brillèrent d'amusement, ça devait sans doute être un truc de filles, parce que sa sœur avait exactement réclamé la même chose. « Ma petite sœur aussi en voulait un pour son 7ème anniversaire à la place du cheval qu'on nous offrait de façon systématique à cet âge-là... elle n'a pas su échapper à la tradition & elle a eu une belle jument... et un poney en plus. Elle était aux anges alors que j'ai toujours trouvé ces bêtes abominablement laide ! » avoua-t-il avec un sourire nostalgique aux lèvres, c'était en parlant de ses proches qu'il réalisait à quel point ils lui manquaient.

Puis il y eu l'épisode du baiser, évidemment, ils se chamaillaient dessus, Lloyd voulait prouver qu'il embrassait bien... Artémis le contraire. Évidemment, ils ne pouvaient être d'accord sur le même point, c'était contre-nature pour eux de ne pas s'affronter sur un sujet. Il roula des yeux. « Bien sûr que non. C'est toi qui prend tes désirs pour tes réalités ! T'as tellement envie de croire que t'embrasse bien que ça t'arranges de prétendre que je ne sais pas mentir. » elle semblait y mettre toute sa foi, cela dit, Lloyd n'y croyait qu'à moitié, en fait, il n'était pas difficile pour lui de deviner ce qui déplaisait réellement à Artémis dans cette histoire. « Je pense que tu as juste du mal à accepter que tu ne sois l'instigatrice de rien du tout dans cette histoire, tu n'as aucun contrôle sur rien et ça t'embête profondément. » se défendit-il en mettant ses bras à sa taille, il n'allait certainement pas en démordre, surtout en sachant qu'il avait sans doute raison pour la peine.

Finalement, ils se disputèrent sur un autre point. Encore. « Et pourquoi tu ne les mangerais pas, dis moi ? Ça donnerait juste un peu de croquant à la gaufre, je vois pas ce qu'il y a de mal à ça ? » il grimaça, du croquant à la gaufre, cette fille était juste barge et il n'allait pas manqué de lui faire savoir ! « Mais t'es malade ! Une gaufre avec du croquant ! Mais si c'est ce que tu aimes, je peux te laisser sans aucun soucis tout manger pour deux ! » roula-t-il des yeux sur un ton passablement ironique. Lorsqu'il sortit son gaufrier, elle ne manqua pas de se moquer. « Wow, joli. Très... masculin. Alors là. » il lui lança un regard noir pour la peine, cette sale petite peste ! « C'est à ma grand-mère, je n'avais pas une panoplie de choix devant moi ! » grogna-t-il en guise de réponse. Il avait plus le sentiment de se justifier mais bon... ce n'est pas comme s'il avait le choix... défendre un gaufrier en forme de cœur était presque une cause perdue d'avance. « Ça va pas ! Et puis d'abord, qu'est-ce qui te fait dire que JE gâcherais notre préparation hein ? C'est toi qui voulait mettre dix fois trop de levure tout à l'heure, t'es juste pas mieux que moi quoi. » « Trop de levure ça reste mangeable ! ça va juste gonfler plus ! Les coquilles c'est pas de la bouffe ça ! Du moins, pas dans mon monde ! » répondit-il avec énergie. Finalement agacée, la jeune femme alla vider les œufs à la poubelle, c'était véritablement du gâchis, il roula des yeux et la vit se remettre à son précédent poste pour recaser deux œufs, sauf qu'elle n'alla pas au bout de sa manœuvre et qu'elle finit par le regarder de façon provocatrice. « Oh puis tiens ! Casse les puisque t'es si intelligent, je vais faire autre chose moi. » « Y a plus rien à faire ! » finit-il par lui dire avant de se poster là où elle était un peu avant, il faisait un peu moins le fier d'être le nouveau préposé au cassage des œufs, il avait déjà vu sa cuisinière le faire mais elle faisait ça avec tellement de dextérité que ça lui avait toujours paru simple... jusqu'à aujourd'hui du moins... il déglutit et tenta de copier le mouvement qu'il avait déjà vu quelque fois. Il tapa légèrement la coquille contre le comptoir et craquela l’œuf en un point, il appuya son pouce dedans et fut surpris de la facilité qu'il avait eu pour ouvrir l’œuf, mais trop rapidement, celui-ci coula, il le mit au dernier moment dans un récipient à peur, le jaune avait éclaté, mais il n'y avait pas de coquille, il se tourna à moitié vers Artémis et il lui offrit le sourire le plus arrogant de son répertoire. Il était très fier pour la peine. Tout confiant, il était déjà plus en confiance pour le deuxième mais trop, car lorsqu'il tapa sur le comptoir, celui-ci explosa aussi tôt. Il grimaça et il attrapa la matière visqueuse pour la mettre à la poubelle, imitant le geste précédent de la blonde. Avant qu'elle ne puisse se moquer, il mit ses bras à sa taille. « J'ai peut-être raté le deuxième, mais j'ai au moins fait un 1 sur 2 moi ! Tiens, deuxième chance pour toi aussi ! » la provoqua-t-il en lui tendant un nouvel œuf. Il avait fait sa part du boulot, à elle de terminer ce qu'elle avait commencé.

C'était définitif, leur conversation prenait vraiment une tournure étrange. Enfin, le simple fait qu'ils aient une réelle conversation était en soit un fait étrange. Pendant l'espace de quelques minutes, ils avaient réussi à abandonner leurs chamailleries de cour de récré et le progrès était énorme. Comme s'ils avaient tout deux cessé d'avoir la mentalité de deux gamins de moins de dix ans pour retrouver leur âge réel. Enfin plutôt, comme si Lloyd avait soudain cessé de se comporter comme un gamin, parce qu'évidemment aux yeux d'Artémis c'était le seul responsable de leurs éternels disputes. « Ma petite sœur aussi en voulait un pour son 7ème anniversaire à la place du cheval qu'on nous offrait de façon systématique à cet âge-là... elle n'a pas su échapper à la tradition & elle a eu une belle jument... et un poney en plus. Elle était aux anges alors que j'ai toujours trouvé ces bêtes abominablement laide ! » La jeune femme écouta attentivement ce que son ami lui disait. Plus il parlait, plus elle se rendait compte qu'elle ne savait pas grand-chose sur lui. Rien du tout en fait. Ça aussi c'était étrange. Même si honnêtement, elle n'en avait pas grand-chose à faire, ce n'était pas comme si elle s'intéressait vraiment aux autres. Le seul moment où elle s'intéressait vraiment à ça, c'était quand il s'agissait de décider si une personne valait ou non la peine qu'elle lui accorde ne serait-ce qu'un peu d'attention. Lloyd ne lui avait pas laissé cette occasion, il s'était imposé dans sa vie exactement comme il s'imposait toujours chez elle. Aujourd'hui, en était l'exemple parfait. Elle s'arrêta de penser à tout ça pour prendre la parole et plaider la cause des poneys, si injustement critiqué par son ami. « Ce n'est pas un laid un poney ! C'est juste... pas très beau. » Ouais, on faisait mieux comme défense mais prétendre qu'un poney pouvait être beau, c'était une cause perdue d'avance. Cause qu'elle aurait quand même pu soutenir juste pour ne pas laisser Lloyd avoir raison. « En tout cas, c'est normal de vouloir un poney et pas une jument à cette âge-là. Enfin je trouve, c'est moins impressionnant un poney. Si j'en avais eu un, je l'aurais teint en rose et je me serais amusé à lui faire des tresses. Ça aurait pu être tellement chouette ! »

Ce qui était bien, c'était que les choses avaient vite repris leur cours normal. Ils étaient à présent en train de se disputer au sujet du fameux baiser. Baiser qui oui, avait été agréable parce que Lloyd savait effectivement embrassé. Mais, si elle le reconnaissait volontiers en elle-même, ce n'était pas pour autant qu'elle était prête à l'avouer. Elle ne le serait jamais d'ailleurs et c'était bien pour ça qu'elle persistait depuis tout à l'heure à prétendre le contraire de ce qu'elle pensait. Malheureusement, bien décidé à lui montrer à quel point il pouvait être une plaie, Lloyd ne cessait de la contredire. « Je pense que tu as juste du mal à accepter que tu ne sois l'instigatrice de rien du tout dans cette histoire, tu n'as aucun contrôle sur rien et ça t'embête profondément. » Il n'avait sûrement rien dit d'aussi vrai depuis qu'il était arriver chez elle. La jeune femme poussa un soupir agacé et leva les yeux aux ciels. Ou plutôt au plafond dans ce cas-là. « Très juste. » Elle se tut aussitôt, horrifié parce qu'elle venait de dire. Elle n'avait pas voulue dire ça, pas du tout. Elle ne voulait pas lui donner raison et c'était pourtant ce qu'elle venait de faire. Elle se reprit aussi vite qu'elle le put, espérant qu'il n'aurait peut-être pas entendu ça même si elle ne misait pas beaucoup là-dessus. «Cesse de dire des bêtises un peu tu veux, ça m'est tout à fait égal de ne pas être l'instigatrice de l'histoire comme tu dis. » C'était encore un mensonge bien sûr, et une bien piètre manière de rattraper ce qu'elle avait dit juste avant mais bon, c'était trop tard maintenant de toute façon.

« Mais t'es malade ! Une gaufre avec du croquant ! Mais si c'est ce que tu aimes, je peux te laisser sans aucun soucis tout manger pour deux ! » Et voilà, il l'agressait. Encore. Il la critiquait. Encore. Il n'avait donc jamais fini ! Elle soupira et lui lança un regard furieux. Elle n'était pas malade, c'était lui. Après tout, qui d'eux deux étaient venus avec l'idée de faire des gaufres ? Pas elle. Si Lloyd avait été normal et sain d'esprit, il ne lui aurait jamais proposé (imposé) à elle de faire la cuisine quoi. « C'est toi qui est malade mec ! Moi je vais très bien. Et c'est toi qui veux des gaufres, pas moi. Alors t'as plutôt intérêt à en manger quand elles seront finies ! Même si elles sont croquantes et complètement ratées ! » Elle espérait le faire taire pendant au moins une minute mais c'était loin d'être gagné. Elle jeta un nouveau regard au si joli gaufrier au moment où Lloyd se justifia à ce propos et ne put s'empêcher de rire. Bien sûr, c'était la faute de la grand-mère. Il fallait bien une responsable après tout. Elle le regarda sérieusement pendant plusieurs secondes. « Non mais tu achètes ce que tu veux tu sais, je ne te juges pas. » Elle essayait de son mieux d'être crédible mais c'était plus fort qu'elle, elle n'y arrivait pas. Comme si elle pouvait ne pas le juger ! Elle éclata de nouveau rire. Rire qui s'arrêta quand le jeune homme repris la parole. Pour la contredire bien sûre. Elle ne voyait même plus pourquoi elle se donnait la peine de le préciser à chaque fois. « Trop de levure ça reste mangeable ! ça va juste gonfler plus ! Les coquilles c'est pas de la bouffe ça ! Du moins, pas dans mon monde ! » « Ouais bah moi je ne veux pas de gaufres obèses hein merci ! Et puis c'est pas deux ou trois petits bouts de coquilles qui vont te tuer.» Réflexion faite, il y avait peut-être un peu plus que deux ou trois coquilles dans le saladier qu'elle venait de jeter. Mais bon, ça ne changeait pas grand-chose. Elle le regarda attentivement tenter de casser à son tour les œufs. Ils avaient l'air très pro, il n'y avait pas à dire mais Artémis espérait malgré tout qu'il allait se planter. Elle voulait pouvoir se moquer de lui à son tour. Malheureusement, il réussit à casser le premier œuf sans problème. Ce qui ne fut pas le cas pour le deuxième. Un sourire allait se dessiner sur le visage de la jeune fille mais Lloyd fut le plus rapide. « J'ai peut-être raté le deuxième, mais j'ai au moins fait un 1 sur 2 moi ! Tiens, deuxième chance pour toi aussi ! » Une moue renfrognée prit la place du sourire qu'elle aurait du avoir. Ce n'était pas juste. Elle attrapa un nouvel œuf et se concentra. Finalement, elle se décida à le casser et ferma les yeux au moment de le verser dans le saladier. Quand, elle les rouvrit pourvoir le résultat, elle laissa échapper une exclamation et se tourna vers son ami. « JE LE SAVAIS ! Tu as laissé des coquilles dedans ! Et maintenant tu vas m’accuser bien sûr... »

Lloyd était persuadé qu'Artémis se voilait la face, ça ne pouvait être que ça, elle n'était pas le genre de femme à admettre ses tords, et ce, même à demi-mot. « Ce n'est pas un laid un poney ! C'est juste... pas très beau. » ouais... ou comment refuser l'évidence même, c'est juste affreux quoi en somme. Il roula des yeux, il n'en attendait pas moins d'elle, elle était si prévisible à ses yeux. « En tout cas, c'est normal de vouloir un poney et pas une jument à cette âge-là. Enfin je trouve, c'est moins impressionnant un poney. Si j'en avais eu un, je l'aurais teint en rose et je me serais amusé à lui faire des tresses. Ça aurait pu être tellement chouette ! » ... parfois elle lui faisait peur. Réellement. Cette fille était juste tordue et il ne savait pas comment le lui dire de façon... sympathique ? « T'es la fille la plus tordue de la Terre, sache-le femme. » finit-il par dire avec toute la délicatesse qu'il pouvait avoir pour l'Américaine.

Et alors qu'ils continuaient de se chamailler comme un chien & un chat, Lloyd agacé termina par lui dire qu'elle n'était juste pas satisfaite de la situation parce qu'elle ne maîtrisait aucun événement (il ne la laissait jamais faire de toute façon lorsqu'ils étaient ensemble), et dans un moment de lucidité, elle répondit juste par un « Très juste. » le sourire de Lloyd se fit carnassier, heureux d'avoir réussi à lui faire dire cette vérité qu'il avait au fond de lui toujours su. Mais Artémis tenta de couvrir son erreur tant bien que mal « Cesse de dire des bêtises un peu tu veux, ça m'est tout à fait égal de ne pas être l'instigatrice de l'histoire comme tu dis. » mais c'était vraiment trop tard pour ça, il l'avait entendu, son sourire le criait à la face du monde. « C'est trop tard chère Artémis, tu t'es vendue toute seule ! Tsseuh, t'es nulle, il se passe quoi aujourd'hui ? Ma façon divine d'embrasser t'a fait perdre la tête à ce point-là ? » dit-il avec un regain d'assurance et de suffisance. Oui il en rajoutait une couche, mais il avait toujours agi de cette façon avec elle et il était hors de question pour lui de changer cela.

Ils continuèrent de se chamailler et de se provoquer à mi-mot. « C'est toi qui est malade mec ! Moi je vais très bien. Et c'est toi qui veux des gaufres, pas moi. Alors t'as plutôt intérêt à en manger quand elles seront finies ! Même si elles sont croquantes et complètement ratées ! » sur ce coup-là, il n'eut rien à redire, elle n'avait pas tord mais il était hors de question qu'il l'admette, il avait son honneur à conserver ! Et elle se moquerait trop de lui s'il montrait un signe de faiblesse, il se contenta d'ignorer complètement sa remarque en la gardant tout de même enfuie dans un coin de son esprit, il allait devoir faire un effort. De toute façon, il perdit légèrement la face en sortant son gaufrier, il avait oublié ce détail et évidemment, Artémis ne le loupa pas du tout elle. « Non mais tu achètes ce que tu veux tu sais, je ne te juges pas. » c'était vraiment une piètre menteuse. « Tu sais tellement pas mentir, c'est un peu triste pour toi tu sais ! » dit-il histoire de contre-attaquer et de ne pas être le seul à perdre la face. Il savait qu'il allait toucher un point sensible. N'empêche, il se demandait tout de même comment faisait Artémis pour le supporter si longtemps sans le frapper. Il était sûr pourtant qu'elle était à deux doigts de craquer. Mais elle devait penser qu'il ne méritait pas qu'elle s'emporte pour lui. Il n'allait certainement pas s'en plaindre, surtout ses joues en fait !

« Ouais bah moi je ne veux pas de gaufres obèses hein merci ! Et puis c'est pas deux ou trois petits bouts de coquilles qui vont te tuer. » Cette fille faisait exprès de le contredire sans arrêt, il en était sûr. Ils ne pouvaient pas s'entendre sur un seul sujet, c'était un peu désolant mais en même temps, ça restait amusant alors Lloyd ne le changerait pour rien au monde cette relation amicale assez... violente ? Il ne trouvait pas de réel mot pour décrire cette relation étrange aux yeux de tous. «Bah on va voir ! Tu seras la première à goûter tiens avec tes gaufres croustillantes, tu me diras si c'est bon ! » grogna-t-il.

A bout, l'Américaine alla jeter sa préparation et ce fut à lui de tenter l'essai qui fut à moitié concluant. Artémis pas très contente de se retrouver avec sa tâche sur les bras une nouvelle fois tenta une technique assez particulière, elle ferma les yeux et évidemment rata, mélangeant son œuf à lui avec le sien à elle tout nul et avec ENCORE des coquilles, il avait croisé les bras le temps de son essai et il les décroisa aussi tôt avant de regarder dans le pot ! « JE LE SAVAIS ! Tu as laissé des coquilles dedans ! Et maintenant tu vas m’accuser bien sûr... » il ouvrit la bouche interloqué ! Quel culot elle avait tout de même ! « Rien à voir ! C'est TOI ! T'AS FERMÉE LES YEUX ESPÈCE DE MALADE ! » il regarda la coquille flotter... elle était assez grosse et il ne semblait pas avoir tellement de petits éclats. Il grogna et prit la petite cuillère, hors de question de gaspiller plus ou lui redonner une tâche, cette fille ne savait vraiment rien faire. « T'es vraiment pas bonne à mariée ! » soupira-t-il avant d'enlever la grosse coquille, il en restait deux à faire. Il sortit la langue dans sa concentration, sans même s'en rendre compte. Au bout de quelques tentatives (peu concluantes pour la plupart) il réussit finalement à avoir les œufs comme il le fallait. Il prit ceux-ci et les mis dans la première préparation et il battit le tout ensemble donnant une pâte dorée assez appétissante il devait l'avouer. Il hésita quelques secondes avant de plonger son index dans le tout et un sourire éclaira son visage détendu. « C'est bon tu sais ! Bon, c'est crû mais c'est bon ! Et c'est PAS croquant ! » dit-il fièrement avant de tendre le plat vers Artémis pour qu'elle goûte aussi. Elle allait sans doute critiquer mais sincèrement, pour une première fois, il était assez fier d'eux. Surtout de lui, parce qu'elle y avait mis tellement de mauvais cœur elle. « Bon, on peut mettre à cuire maintenant ! Histoire de voir ce que ça donne chaud ! »

Lloyd roula des yeux et la jeune femme secoua la tête. C'est vrai que ce qu'elle avait avait dit pour clamer la défense des poneys était loin d'être convainquant mais de toute façon, même si elle avait trouvé de très bons arguments, Lloyd aurait trouvé quelque chose à redire. C'était bien simple, il n'était jamais content et ce qu'elle pouvait dire ne lui convenait jamais. C'était fatiguant à la fin ! « T'es la fille la plus tordue de la Terre, sache-le femme. » Elle fronça les sourcils. C'était exactement le genre de moment où elle aurait pu le gifler en ayant une excuse valable. Pour qui se prenait-il à lui parler comme ça ? En tout cas, encore une fois, elle n'en fit rien. Sa maîtrise d'elle même la surprenait de plus en plus. Elle se contenta, à la place de ça, de lui répondre la plus calmement qu'elle le pouvait. « Alors, trois choses... Un... je ne suis ABSOLUMENT pas tordue et je ne vois pas pourquoi tu dis ça. Deux... tu ressembles vraiment à un homme des cavernes quand tu parles comme ça. Et trois ! Je n'en ai pas, c'était juste pour faire plus... mieux. » Elle lui lança un regard supérieur et s'éloigna un peu histoire de lui faire comprendre que la discussion à ce sujet était close et qu'elle avait raison.

Mais les sujets de disputes entre eux deux étaient encore nombreux. Il y avait fort à parier qu'ils auraient bien pu passer une semaine non stop sans jamais tomber d'accord sur une seule chose et sans jamais cesser de se chamailler. Artémis se demandait même s'il était arrivé une seule fois où il avait pu être d'accord une chose. Enfin, en dehors de maintenant quoi. Parce qu'elle venait de faire une très très grosse erreur. Elle avait laissé échapper ce très juste à la noix, elle lui avait donner raison et la manière dont elle avait tenté de se rattraper n'avait apparemment pas marcher. A présent, elle devait subir les conséquences de sa faute et supporter l'horrible sourire du jeune homme. « C'est trop tard chère Artémis, tu t'es vendue toute seule ! Tsseuh, t'es nulle, il se passe quoi aujourd'hui ? Ma façon divine d'embrasser t'a fait perdre la tête à ce point-là ? » Mais pourquoi avait-elle cru bon de dire ça ? Qu'est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête. Elle se détestait vraiment à cet instant présent. Enfin non, elle ne pouvait pas se détester, elle ne savait pas faire ça. C'était lui qu'elle détestait. Tellement, tellement... « Je ne me suis pas vendue du tout, je me disais très juste à moi-même. C'était pour confirmer ma pensée comme quoi tu étais le dernier des imbéciles si tu veux tout savoir. Et pour la dernière fois, tu n'embrasses pas du tout de façon divine. » Ouais, elle s'enfonçait sûrement un petit peu là mais elle pouvait prétendre n'importe quoi du moment qu'elle ne le laissait pas avoir le dernier mot comme ça. Même si elle devait pour ça faire preuve d'autant de mauvaise foi.

Après que Lloyd eut sorti son gaufrier, Artémis le regarda un long moment sans jamais cesser de sourie. C'était plaisant de le voir perdre la face de cette manière-là. Pour une fois, les rôles étaient inversés. Finalement, ce n'était pas une si mauvaise chose qu'il soit venu aujourd'hui pour faire ces gaufres. C'était même une très bonne chose. Évidemment, ce genre de moment ne durait jamais bien longtemps et dès que Lloyd reprit la parole, Artémis soupira. « Tu sais tellement pas mentir, c'est un peu triste pour toi tu sais ! » C'était comme un match incessant entre eux en fait et là, après un très courte mi-temps, le match avait repris. « Je sais très bien mentir. Quand je le veux. Mais là tu vois, je ne le voulais pas. Comme si je pouvais ne pas te juger. » Elle eut un vague éclat de rire avant de reprendre plus sérieusement. « Le pire c'est que je pense qu'on aurait réussit à trouver ce qu'il nous fallait dans mes placards. Cette cuisine est une vraie mine d'or ! »

Et il continuait à critiquer ses gaufres croustillantes ! Encore et toujours. Elle, elle restait persuadée que cela pouvait être bon. Enfin au moins mangeable quoi, ça ne risquait de tuer personne. Sur ce coup-là, elle crut quand même bon de ne rien redire. C'était un vrai débat de sourd de toute manière, elle n'écouterait jamais ce qu'il lui dirait à ce propos et c'était pareil pour lui. De toute façon, elle était trop occupée pour discuter de ça maintenant, elle venait d'échouer une seconde fois à casser son œuf correctement et tentait maintenant de lui faire porter le chapeau. Cela ne s'annonçait pas chose facile. « Rien à voir ! C'est TOI ! T'AS FERMÉE LES YEUX ESPÈCE DE MALADE ! » Elle leva les yeux au plafond. Elle avait fermé les yeux pour une très bonne raison d'abord ! Et puis s'il ne lui avait pas mis autant de pression, elle aurait sûrement très bien réussi. C'était de sa faute, uniquement. Et elle n'était responsable de rien là-dedans. « QUOI ?! J'AI FERME LES YEUX POUR M'AIDER A ME CONCENTRER MIEUX ! Comment veux-tu que je fasse quelque chose correctement avec toi à côté ? » La réponse était simple, elle ne pouvait pas. Mais ça, Lloyd avait l'air de pas mal s'en moquer. Il préférait constater à quel point elle était incapable, dire qu'elle pas bonne à mariée et d'autres choses dans ce genre-là. Elle s'éloigna agacée et alla s'asseoir sur une chaise près de la table de la cuisine. Puisque c'était comme ça, elle ne toucherait plus à rien. Elle le regarda du coin de l'oeil enlevé les coquilles d'oeuf qui restait et battre le mélange. Il avait l'air de bien s'amuser, un vrai gamin. Et histoire de bien lui prouver à quel point il se comportait comme un gamin, Lloyd passa son doigt dans le mélange pour le goûter. « C'est bon tu sais ! Bon, c'est crû mais c'est bon ! Et c'est PAS croquant ! » Artémis fit une grimace vaguement dégoûtée et se releva pour regarder dans le plat que Lloyd lui tendait. « Tu viens de tout gâcher là. Non mais pourquoi t'as mis ta main dedans ?! Toute la pâte est contaminée par tes microbes maintenant. » Elle était sûre qu'il ne s'était même pas lavé les mains en plus, elle ne l'avait pas vue le faire. Il fallait vraiment tout lui dire à celui-là ! Elle se dirigea vers l'évier pas loin, se leva les mains rapidement et passa son index dans le mélange à son tour pour goûter. « C'est pas mal oui. » concéda-t-elle quand même. Lloyd déclara qu'il fallait les mettre à cuire maintenant et Artémis hocha la tête pour confirmer. Elle décida même de s'en charger personnellement. « Laisse moi faire, tu fais n'importe quoi toi. » Et sans attendre de réponse, elle se saisit du plat qu'elle déposa à côté du gaufrier. Deux missions de taille l'attendait maintenant, versait la pâte dans le gaufrier sans renverser la moitié à côté et surtout, avant ça, comprendre comment fonctionnait cette chose. Elle regarda un moment la machine et fini par lancer un regard perplexe à Lloyd. « Je ne sais pas... comment ça marche... »

Parfois, Lloyd avait le sentiment de jouer à du tennis avec Artémis, ils ne faisaient que se renvoyer la balle sans pouvoir lâcher l'affaire, ils ne cessaient de se disputer sur tout mais surtout sur rien en fait, la simple idée de laisser la jeune femme avoir le dernier mot l'horripilait, il voulait défendre son point de vue avec une détermination qu'il ne déployait qu'avec l'Américaine. « Alors, trois choses... Un... je ne suis ABSOLUMENT pas tordue et je ne vois pas pourquoi tu dis ça. Deux... tu ressembles vraiment à un homme des cavernes quand tu parles comme ça. Et trois ! Je n'en ai pas, c'était juste pour faire plus... mieux. » il roula des yeux en entendant ses arguments. Elle avait du mal à avoir son piquant habituel, il s'inquiéta un instant de sa santé. « Excuse-moi mais un poney rose ne peut pas sortir de l'esprit de quelqu'un de normal ! Et je ne suis pas un parfait gentlemen pour ta gouverne ! » répondit-il en restant positionné sur son avis qui était bien évidemment le bon, il serait temps que la blonde le comprenne.

Après fut le moment le plus agréable et savoureux aux yeux de l'écossais, Artémis qui faisait une erreur, c'était tout bonnement divin, il avait envie de profiter de cette victoire en la faisant encore plus enragée ! Évidemment, elle tentait de vainement se défendre mais ça faisait juste cause désespéré pour la peine. Il en eut même pitié pour elle. « Je ne me suis pas vendue du tout, je me disais très juste à moi-même. C'était pour confirmer ma pensée comme quoi tu étais le dernier des imbéciles si tu veux tout savoir. Et pour la dernière fois, tu n'embrasses pas du tout de façon divine. » il eut un sourire victorieux et il la regardait avec supériorité pour le coup « Vas-y continues de t'enfoncer, j'aime l'effet de tes piètres mensonges, ça ne fait que renforcer tout ce que je dis. » se pavana-t-il en jouant des sourcils devant elle, histoire d'encore plus l'agacer et la faire enrager.

Cela dit, sa belle confiance se fana quelques secondes à cause du gaufrier de sa grand-mère, l'énergie d'Artémis reprit alors de plus belle et elle se remit dans le jeu pour se défendre une nouvelle fois des attaques que pouvaient lui porter Lloyd. Deux grands gamins, voilà ce qu'ils étaient. « Je sais très bien mentir. Quand je le veux. Mais là tu vois, je ne le voulais pas. Comme si je pouvais ne pas te juger. » il roula des yeux et murmura dans sa barbe inexistante que cette fille était une plaie. « Le pire c'est que je pense qu'on aurait réussit à trouver ce qu'il nous fallait dans mes placards. Cette cuisine est une vraie mine d'or ! » il la regarda tout en haussant un sourcil, il fit le tour de lui-même pour regarder l'endroit... certes, il devait bien y en avoir un, mais le fait d'avoir pris un gaufrier qu'il connaissait était plus stratégique en son sens. « Sans vouloir t'offenser, ta cuisine est sans doute très bien équipée mais au vu de ce que tu connais, ça ne nous avance pas à grand chose puisque tu ne connais l'emplacement d'aucun ustensile » lui fit-il remarquer. Enfin, elle finissait toujours par trouver mais si elle avait su à la base où trouver chaque objets, ça aurait pu être encore plus rapide.

Lloyd regretta de lui avoir redonné sa chance après son premier échec. Et elle eut le culot de dire que c'était lui ! Non mais elle était gonflée celle-là ! « QUOI ?! J'AI FERME LES YEUX POUR M'AIDER A ME CONCENTRER MIEUX ! Comment veux-tu que je fasse quelque chose correctement avec toi à côté ? » il plaça ses bras à sa taille, prouvant qu'il restait tout à fait sur sa position, il n'allait pas lui céder parce qu'elle élevait un peu la voix. « Je ne savais pas que je te perturbais à ce point-là » lâcha-t-il tout sourire en faisant encore une fois référence à son baiser qui était la cause de sa déconcentration. Évidemment, il savait que c'était faux, mais c'était histoire de la refaire enrager. C'était tellement drôle de l'entendre dire que ça ne lui faisait aucun effet. C'était tout bonnement impossible, ça lui avait fait un peu d'effet à lui-même donc bon !

Quoiqu'il en soit, il fut assez fier d'eux quand il goûta sa préparation, c'était vraiment pas mal comme goût. Tellement qu'il aurait pu manger toute la pâte crue mais ce n'était pas non plus le but. « Tu viens de tout gâcher là. Non mais pourquoi t'as mis ta main dedans ?! Toute la pâte est contaminée par tes microbes maintenant. » cette fille exagérait tellement tout, il la vit aller se laver les mains avant d'à son tour mettre son doigt dans la pâte et la goûter. « C'est pas mal oui. » elle aurait quand même pu y mettre un peu plus d'enthousiasme ! « Tu sais, au point où on en est toi & moi niveau microbe. Tu sais qu'au moindre échange... buccale, il faut 6 mois à ton corps pour enlever toutes traces externes. En gros, t'auras encore mes microbes durant 6 mois qui se promèneront dans ton corps. » sourit-il de façon sournoise.

Puis il voulut mettre l'appareil en marche mais Artémis déclara qu'elle voulait le faire, finalement, elle resta devant l'appareil sans rien faire. Lloyd fronça les sourcils, il espérait que le transport n'avait pas cassé le gaufrier, sa grand-mère lui en voudrait un peu ! « Je ne sais pas... comment ça marche... » finit-elle par avouer de façon pâteuse. Un sourire narquois prit possession des lèvres de l'écossais qui se rapprocha de la blonde. Il prit alors la prise de l'appareil qu'il enfonça dans un socle, il tourna un bouton (celui que sa grand-mère lui avait montré plus tôt) pour qu'un bouton sur le côté soit rouge, signe que c'était bien allumé. Il ouvrit alors l'appareil et plaça sa main dessus, pour vérifier qu'une chaleur se dégageait bien du gaufrier, satisfait, il alla chercher un peu de beurre et en mit en petite quantité sur le gaufrier. Sa grand-mère lui avait dit que c'était important, pour ne pas que ça colle. Une fois tout mis en place, il regarda son amie avec une moue hésitante et il lui tendit une louche pour mieux prendre la pâte. « C'est allumé... t'es sûre que tu veux le faire ? Comme t'as quand même tout rater aujourd'hui... » soupira-t-il en prenant un air désolé histoire de la vexer. C'était la meilleure façon possible pour qu'elle fasse en sorte de lui prouver le contraire. Parce que sincèrement, il n'avait pas envie que la pâte finisse à côté de l'appareil, ça serait triste après tous les efforts déployés.

Artémis ne savait pas pourquoi Lloyd s'acharnait autant et tout ce juste pour ne pas lui donner raison. Pourtant, elle avait bel et bien raison, cette fois comme toutes les autres. Mais pour ne pas changer, il la contredisait. « Excuse-moi mais un poney rose ne peut pas sortir de l'esprit de quelqu'un de normal ! Et je ne suis pas un parfait gentlemen pour ta gouverne ! » Bien sûr que si, elle connaissait des tas de personnes qui avaient voulu avoir un poney rose, c'était quelque chose de tout à fait normale quand on était à l'école et qu'on était une fille. « Laisse tomber, tu ne peux pas comprendre, tu es trop vieux et trop un mec pour ça. » Son argument était en béton, il ne pouvait techniquement pas trouver quelque chose qui aille contre ça. En ce qui concernait l'histoire du gentlemen, Artémis préférait ne rien relever à ce propos, ça aurait été lancé un nouveau débat sans fin.

De toute façon, rien de tout cela n'avait d'importance parce qu'Artémis avait cessé d'y penser après s'être vendue auprès de Lloyd à propos de cette ridicule histoire du baiser et du fait qu'elle était de mauvais foi juste parce qu'elle n'aimait pas perdre le contrôle des choses. Tout ce qu'elle avait pu faire pour se rattraper n'avait servi à rien et il se pavanait maintenant comme un paon en train de faire la roue. C'était juste pathétique à voir. Et tellement, tellement agaçant surtout. A cet instant présent, la jeune femme pensait qu'elle ne pourrait pas ressentir plus de haine et d'énervement contre le jeune homme que maintenant. Bien sûr, il y avait fort à parier pour qu'elle se remette à penser ça un peu plus tard lorsqu'ils se disputeraient à propos d'un autre sujet, mais ça n'enlevait rien à l'état actuel des choses. « Vas-y continues de t'enfoncer, j'aime l'effet de tes piètres mensonges, ça ne fait que renforcer tout ce que je dis. » La jeune femme le regarda et la gifle partit toute seule. Ce n'était pas de sa faute, sa main avait cessé de lui obéir. Elle avait eu là la formidable occasion de faire ce dont elle mourrait d’envie depuis tout à l'heure. Et puis c'était ça ou se mettre à balancer les premiers trucs qui lui tombaient sur la main pour se défouler. Même si elle ne s'en servait jamais, elle avait trop de respect pour sa cuisine pour abîmer quoique ce soit. La joue de Lloyd en revanche, elle s'en moquait parfaitement. « Ça faisait un moment que j'avais envie de faire ça. » commenta-t-elle satisfaite.

« Sans vouloir t'offenser, ta cuisine est sans doute très bien équipée mais au vu de ce que tu connais, ça ne nous avance pas à grand chose puisque tu ne connais l'emplacement d'aucun ustensile » Comme s'il pouvait se soucier réellement de l'offenser ou non ! Artémis fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'il insinuait au juste ? Elle connaissait très bien sa cuisine, elle savait que peu importe ce qu'elle cherchait, elle finirait par le trouver dans un placard. C'était suffisant. « Je connais très bien ma cuisine. » Elle se déplaça vers un placard qui se trouvait dans le fond et le regarda d'un air défi. « Dans ce placard-là, il y a des casseroles. » Elle ouvrit le placard et se retrouva face à une pile d'assiettes blanches. Elle le referma aussi vite et ouvrit celui qui se trouvait juste à côté, puis un autre où elle trouva enfin les casseroles. « Voilà ! Tu vois, je connais parfaitement pas cuisine ! » Enfin presque...

Artémis comprit bien vite que s'il y avait bien une chose qu'elle n'était pas prête d'oublier, c'était le fait que Lloyd l'avait embrassé et qu'elle s'était rendue ridicule juste après. Il n'était pas prêt de la laisser en paix avec ça et n'arrêtait pas d'y faire allusion. Cela commença après qu'elle l'ait rendu responsable du fait qu'elle ne soit pas capable de casser un œuf correctement. « Je ne savais pas que je te perturbais à ce point-là » Il ne fallait pas être devin pour comprendre à quoi il faisait référence. Référence qu'Artémis décida de soigneusement ignora en faisant mine de réunir la vaisselle sale qui traînait dans son évier. Mais il revint à la charge peu de temps après, au sujet des microbes cette fois. Elle ne pouvait même plus lui reprocher la moindre chose sans entendre parler de cette histoire de baiser. « Tu sais, au point où on en est toi & moi niveau microbe. Tu sais qu'au moindre échange... buccale, il faut 6 mois à ton corps pour enlever toutes traces externes. En gros, t'auras encore mes microbes durant 6 mois qui se promèneront dans ton corps. » « Voilà qui est terrible. » fit-elle en secouant la tête. Puis, un petit sourire se dessina sur le visage de la jeune femme avant qu'elle ne reprenne la parole. « Tu devrais arrêter d'évoquer sans cesse ce baiser, je pourrais finir par croire que tu as aimé ça. »

Finalement, Artémis se trouva à regarder Lloyd allumer le gaufrier. Pour une fois, qu'elle avait voulue mettre de la bonne volonté pour faire quelque chose, elle avait été stoppé dans son bel élan. Elle le vit brancher la prise et nota mentalement que brancher le gaufrier était la première chose à faire pour le faire fonctionner. Ça lui apparaissait évidemment maintenant mais bizarrement, juste avant ça n'avait pas été le cas. « C'est allumé... t'es sûre que tu veux le faire ? Comme t'as quand même tout rater aujourd'hui... » Elle lui lança un regard noir avant de le pousser et de se placer devant le gaufrier. Elle s'appliqua alors du mieux qu'elle pouvait pour verser la pâte à gaufre sans rien renverser à côté. C'était une mission très difficile qui nécessitait beaucoup de concentration mais Artémis ne pouvait définitivement pas échouer cette fois encore. Une fois sa mission terminée, elle referma le gaufrier et se tourner vers Lloyd. « Voilà, c'est fait. Et je n'ai pas tout raté aujourd'hui, tu m'as juste fait porté le chapeau pour tout tes échecs, c'est différent. Mais comme je suis gentille, je n'ai rien dit jusque là. Maintenant, je tiens à rétablir la vérité. »

Parfois, Artémis le laissait complètement perplexe, c'était assez désespérant quelque part. « Laisse tomber, tu ne peux pas comprendre, tu es trop vieux et trop un mec pour ça. » il haussa un sourcil un peu perdu. « Comment est-ce qu'on peut être "trop" un mec, moi je dis que t'es une fille trop bizarre ! » souffla-t-il de façon désespéré. Parce qu'Artémis le désespérait parfois, et elle l'agaçait, c'était les deux choses où elle était la plus douée.

Puis Lloyd la provoqua, rien d'inhabituel en soit, il le faisait toujours, la mettant à bout comme il savait si bien le faire. Sauf que la réaction d'Artémis fut assez inattendue, elle le gifla, pour de vrai ! Pas le truc léger, le truc qui faisait VRAIMENT mal ! Il écarquilla les yeux et la bouche de surprise et se massa la joue avant de pousser un grognement de douleur ! Il la fusilla du regard alors qu'elle affichait une mine suffisante, cette fille était une peste. Non en fait, c'était la Reine des pestes ! « Ça faisait un moment que j'avais envie de faire ça. » il lui lança un regard noir comme seule réponse, il était contre toute forme de violence... mais là, il avait bien envie d'aller contre ses principes. Elle mériterait bien d'être remise à sa place. Mais comme Lloyd était Lloyd, cette envie fut vite remplacée par une autre plus... radicale. Il prit un sachet de farine, se servit d'une grosse poignée avant d'en écraser le contenu sur le visage d'Artémis. Elle le méritait amplement. Satisfait, il s'éloigna tout sourire, vengé de l'épreuve qu'il venait de vivre.

Puis ils réussirent à se chamailler sur les connaissances de la blonde sur sa propre cuisine, il était sûr qu'elle avait une connaissance zéro de son lieu de vie, et elle pouvait protester autant qu'elle voulait, cela ne changeait absolument rien à ses aprioris. « Je connais très bien ma cuisine. Dans ce placard-là, il y a des casseroles. » et évidemment, elle tomba sur une pile d'assiette blanche. Il éclata de rire. « Jolies assiettes » réussit-il à hoqueter tellement il riait à gorge déployée. Cette fille était drôle, vraiment drôle ! « Voilà ! Tu vois, je connais parfaitement pas cuisine ! » et en plus elle n'admettait pas ses tords, c'était ça qui était encore plus tordant en fait. « Sers-moi un jus d'orange à la place de mentir, c'est dans le frigo qui est là ! » finit-il par dire en pointant du doigt le frigo, pour la diriger vers le bon endroit avec un sourire en coin sur le bout des lèvres.

Après, Lloyd la provoqua une nouvelle fois sur cette affaire de baiser, il adorait voir sa réaction sur cette histoire, oui elle tentait de faire comme si cela ne la touchait pas mais il voyait bien qu'elle était agacée. Donc il ne pouvait s'empêcher d'en rajouter une couche. « Voilà qui est terrible. » répondit-elle quand il lui fit part qu'ils risquaient d'avoir des fragments de l'autre encore 6 mois. « Tu devrais arrêter d'évoquer sans cesse ce baiser, je pourrais finir par croire que tu as aimé ça. » sourit-elle, sûre de son effet, il répondit à celui-ci par un grand sourire à son tour. « Et pourquoi ça ne m'aurait pas plu ? Tu n'embrasses pas si mal, enfin, tu manques un peu de répondant mais bon. Puis bon, c'est assez agréable quand on y pense, ça t'empêche de parler ! Tout bénéfice pour moi ! » s'amusa-t-il à répondre juste pour voir sa réaction, il était sûr qu'elle ne s'attendait pas à ce genre de réponse de la part de Lloyd.

Ensuite, Artémis réussit à mettre la pâte à gaufre à l'endroit prévu sans rien renverser, il fut satisfait de l'avoir provoqué, ça l'avait poussé à faire un effort supplémentaire et elle était parfaitement parvenue à réaliser ce qu'il souhaitait. Manipulation basique, psychologie inversée, ça marchait bien avec les enfants... et Artémis visiblement. « Voilà, c'est fait. Et je n'ai pas tout raté aujourd'hui, tu m'as juste fait porté le chapeau pour tout tes échecs, c'est différent. Mais comme je suis gentille, je n'ai rien dit jusque là. Maintenant, je tiens à rétablir la vérité. » il roula des yeux, cette fille était exaspérante, il tapota le haut de la tête de la blonde avec un sourire rempli de pitié. « Mais oui Artémis, si ça peut te faire plaisir de vivre dans ton monde de mythomane finie, fais ce qu'il te plait ! » répondit-il, il lança un regard vers le gaufrier. « Tu sais chérie, si tu ne vérifies pas la gaufre, elle va brûler, et je ne serais absolument pas coupable de ta distraction. Regarde ! » il pointa du doigt un point vert. « ça, ça signifie que ça cuit, quand ça passe rouge c'est prêt, mais te brûle pas les doigts en tentant de sortir la gaufre hein ! » lui expliqua-t-il la chose calmement, comme il aurait fait avec un enfant quelque part.

A la manière dont Lloyd la foudroya du regard, Artémis comprit aussitôt qu'il n'avait vraiment pas apprécié de se faire gifler. Pourtant, il l'avait bien cherché et s'il ne s'attendait pas à ce que quelque chose de ce genre lui arrive, c'était qu'il était vraiment le dernier des crétins. Elle était plutôt fière d'elle et elle se moquait bien de ce qu'il pouvait penser d'elle maintenant. Malheureusement pour elle, Lloyd n'était pas décidé à se laisser faire. Soudainement, de la farine s'écrasa sur son visage sans qu'elle ait eu le temps de le voir venir. C'était Lloyd qui semblait très fier de lui maintenant. La jeune femme s'essuya du mieux qu'elle l pouvait la figure et lança un regard noir à l'autre crétin. Si elle ne s'était pas inquiété de la réaction de la femme de ménage en voyant l'état de sa cuisine, elle aurait riposter sans aucun soucis. Là, elle se contenta de secouer la tête d'un air blasé. « Tu n'es vraiment qu'un gamin. » Oui parce que bien sûr, c'était bien connu qu'elle à côté agissait comme une parfaite adulte. ~

« Jolies assiettes » Il fallait voir le bon côté des choses, au moins, maintenant, elle savait qu'elle avait des assiettes et où elles étaient rangées. Si elle ne l'oubliait pas d'ici là, cela pourrait lui être très utile un jour. Elle s'apprêta à faire part de cette très intéressante réflexion à Lloyd mais se ravisa au dernier moment. Il était inutile de lui donner une raison supplémentaire de se moquer d'elle. « Sers-moi un jus d'orange à la place de mentir, c'est dans le frigo qui est là ! » « Merci bien, je peux trouver mon frigo toute seule hein. » Elle se détourna et se dirigea vers le frigo en question pour en sortir une brique de jus d'orange. Elle prit un verre dans le placard voisin et servit sans rien verser à côté (vu comment elle se débrouillait aujourd'hui cela tenait de l'exploit). « Tu remarqueras au passage que je sais où sont rangés mes verres. » Elle aurait sûrement du prendre ça comme exemple tout à l'heure, ça aurait été moins risqué. Même si elle n'avait pas grand mérite pour le coup. Elle retourna alors vers Lloyd, le verre à la main et commença à le lui tendre. « Tiens. » Elle se rendit alors compte qu'elle venait de faire exactement ce qu'il lui avait demander sans protester. Elle n'allait vraiment pas bien aujourd'hui. « Mais en fait, tu aurais pu te servir tout seul. » D'un geste brusque, elle voulut ramener le verre vers elle mais elle le lâcha et celui-ci s'écrasa sur le sol. « Merde ! Je ne l'ai même pas fait exprès. » C'était important à préciser mais même en se forçant, elle n'aurait pas pu faire pire que là de toute manière.

Cette histoire de baiser l'énervait vraiment. Pas seulement parce que Lloyd n'arrêtait pas de la remettre sur le tapis mais surtout parce qu'elle n'arrivait pas à avoir raison à ce propos et qu'à chaque fois qu'elle pensait avoir réussit à faire taire Lloyd elle se trompait. « Et pourquoi ça ne m'aurait pas plu ? Tu n'embrasses pas si mal, enfin, tu manques un peu de répondant mais bon. Puis bon, c'est assez agréable quand on y pense, ça t'empêche de parler ! Tout bénéfice pour moi ! » Elle ouvrit la bouche mais la referma aussitôt en lui jetant un regard suspicieux. Pourquoi il disait ça ? Qu'est-ce qu'il voulait encore ? Elle n'aimait pas ça, ça n'avait rien de normal, c'était même très très bizarre. On lui aurait annoncé qu'elle était maintenant pauvre, qu'elle n'aurait pas fait une tête pire que ça. Ne sachant pas trop quoi répondre, elle haussa vaguement les épaules. « Dommage pour toi que ça ne pas fait taire assez longtemps alors. » Pour le coup, elle manquait encore plus de répondant que depuis que Lloyd était arrivé mais bon, elle n'était pas mentalement préparée à ce genre de situation.

La première gaufre avait été mise à cuir sans trop de problème et Artémis avait donc presque réussi à faire une truc correctement aujourd'hui. C'était un progrès ! Elle ignora la remarque de Lloyd sur son monde de mythomanie ou un truc dans ce genre-là, il ne valait même pas la peine qu'elle lui réponde. En revanche, elle ne put pas ignorer ce qu'il dit juste après. « Tu sais chérie, si tu ne vérifies pas la gaufre, elle va brûler, et je ne serais absolument pas coupable de ta distraction. Regarde ! » Elle écarquilla les yeux, il avait raison et si son sens pratique n'avait pas été en dessous de zéro, elle aurait pensé à ça toute seule. « ça, ça signifie que ça cuit, quand ça passe rouge c'est prêt, mais te brûle pas les doigts en tentant de sortir la gaufre hein ! » Ca n'avait pas l'air trop compliqué comme ça. Enfin sauf le passage où elle ne devait pas se brûler. Elle fixa le point vert pour ne surtout pas louper le moment où il passerait au rouge. « Ma mère a un gaufrier qui s'ouvre tout seul quand la gaufre est cuite. C'est plus pratique je trouve. » remarqua-t-elle quand même. A ce moment là, le voyant devint rouge et la jeune femme tenta de sortir la gaufre sans se brûler. A sa grande surprise, elle y réussit à merveille. Elle regarda la gaufre qu'elle tenait dans la main d'un air suspicieux et finit quand même par croquer dedans. « C'est très bon en fait ! Félicitation à nous. » Elle se tut et mangea à nouveau un autre bout. « Enfin d'accord, félicitation à toi surtout. » Elle leva les yeux au ciel et finit de manger ce qu'il restait dans sa main. Une pensée lui traversa alors l'esprit et elle fronça les sourcils. « Tu en voulais peut-être en fait... J'ai pas pensé. Enfin je vais en faire d'autres c'est pas grave. »

Tu sais que j'espère pour la survie de la cuisine d'Artémis qu'elle n'y mettra jamais les pieds seule Elle aussi, elle aurait pu mettre le feu sans le vouloir ~ Cette fille est un boulet finie '-' Le pire c'est que je crois qu'elle tient ça de moi

« Tu n'es vraiment qu'un gamin. » il la foudroya du regard. « Oh, parce que tu crois être mieux que moi peut-être ? » grogna-t-il agacé. Il n'y avait qu'Artémis qui pouvait le frustrer de la sorte. Cette jeune femme était un véritable poison et parfois il se demandait pourquoi il venait la voir malgré tout. Puis la réponse lui sautait au visage : parce que malgré tous ses nombreux défauts, elle restait son amie. Et même s'il préférait s'arracher la langue sur le champ, elle le faisait rire et il passait des bons moments avec elle.

Il finit par lui demander à boire et étrangement, elle s'exécuta dans un geste assez automatique, elle n'avait sans doute pas réaliser ce qu'elle faisait, c'était la seule chose plausible à l'esprit de Lloyd, parce que l'Artémis qu'il connaissait l'aurait royalement envoyé promener. « Tu remarqueras au passage que je sais où sont rangés mes verres. » elle lui servit son verre et Lloyd tendit la main pour le prendre l'air perplexe. « Tiens. » elle allait lui passer son verre quand brusquement elle s'arrêta dans son geste, Lloyd arrêta de bouger à son tour. Artémis venait de réaliser ce qu'il se passait et il eut un sourire en coin, rassuré. L'état de santé de l'américaine ne s'était pas brusquement aggravé, il pouvait être rassuré là-dessus désormais. « Mais en fait, tu aurais pu te servir tout seul. » elle ramena brusquement le verre vers elle mais le laissa échapper. Évidemment, ça devait arriver ça... il roula des yeux, exaspéré par sa maladresse, bon, ok, ça il l'admettait : c'était l'hôpital qui se foutait de la charité mais tout de même ! Il n'était pas si boulet, du moins, c'était ce qu'il pensait. « Merde ! Je ne l'ai même pas fait exprès. » « Ce serait vraiment triste pour toi si c'était fait exprès » lui fit-il remarquer avant de se diriger vers l'armoire des verres et de se servir lui-même sa boisson. « Tu devrais nettoyer tu sais, le verre ça coupe » sourit-il avec arrogance.

Il avait réussit à la perturber avec cette histoire de baiser. Une nouvelle fois. Artémis était si vite perturbable que ça devenait vraiment tordant. Il tentait à chaque fois de changer la situation à son avantage et pour l'instant, ça marchait plutôt bien. Puis les têtes qu'elle faisait. Impayable, ça valait simplement de l'or. Finalement, cherchant un piège dans sa phrase, elle abdiqua, ne trouvait rien à y redire et haussa les épaules « Dommage pour toi que ça ne pas fait taire assez longtemps alors. » « Rien n'est jamais parfait. Enfin, hormis mon incroyable personnalité je veux dire » annonça-t-il en bombant le torse, fier comme un paon.

Quoiqu'il en soit, ils arrivèrent à lancer la première gaufre, Lloyd donna ses instructions et Artémis écouta attentivement, en fait, elle fixait avec insistance l'appareil au point où ça devenait un peu flippant quand même... « Ma mère a un gaufrier qui s'ouvre tout seul quand la gaufre est cuite. C'est plus pratique je trouve. » il ne répondit rien, incapable de dire quelque chose à ça, c'était une question de goût quelque part... puis il n'avait pas envie de reparler du fait que son gaufrier à lui (fin, à sa grand-mère techniquement) était en forme de cœur. Finalement, le point passa au rouge et Artémis réussit rapidement à prendre la gaufre et avec un regard un peu suspicieux, elle mordit dedans. « C'est très bon en fait ! Félicitation à nous. Enfin d'accord, félicitation à toi surtout. » La jeune femme engloutit le reste en quelques secondes, apparemment c'était bon... « Tu en voulais peut-être en fait... J'ai pas pensé. Enfin je vais en faire d'autres c'est pas grave. » surpris de son envie soudaine, il la laissa faire profitant de sa charité. « Elles sont meilleures que celles achetés en magasin hein ? » dit-il fièrement. « Tu vois que j'ai eu une bonne idée ! Toi qui ne voulait pas au début, je suis sûre que désormais, dès que je vais venir tu vas me préparer des gaufres ! » se pavana, fier d'avoir réussi à faire collaborer Artémis, ce qui avait été loin d'être une tâche facile, il méritait un prix avec une médaille du mérite, rien de moins !

« Oh, parce que tu crois être mieux que moi peut-être ? » Evidemment qu’elle se croyait mieux que lui. Elle ne voyait même pas pourquoi Lloyd s’embêtait à poser la question. Il n’était pas stupide pourtant, il devait bien savoir quelle serait sa réponse à ça avant. Elle préféra donc ignoré sa remarque comme elle l’avait déjà fait plus d’une fois aujourd’hui. Parfois, il fallait savoir se montrer sage et éviter les débats inutiles. C’était là-dedans qu’on voyait, selon Artémis, lequel des deux était le plus adulte.

Une flaque de jus d’orange mélangée aux bris de verre se trouvait à présent sur le sol. La jeune femme vit vaguement Lloyd roulé des yeux et en fut immédiatement agacée. Tout ça était de la faute de l’écossais après tout. Certes, c’est elle qui avait fait tomber le verre et qui s’était comporté bizarrement en le servant sans protester. Mais s’il ne lui avait rien demandé, tout cela ne serait pas arrivé. « Ce serait vraiment triste pour toi si c'était fait exprès » Il sembla se désintéresser d’elle pour aller se servir à boire. « Tu devrais nettoyer tu sais, le verre ça coupe » La jeune femme fronça les sourcils. Elle n’était pas sûre de pouvoir faire ça. Ca demandait beaucoup de savoir faire : déjà il fallait qu’elle trouve un balai, une pelle et de quoi essuyer. Rien que ça, c’était clairement hors de ses compétences. Alors en plus, tout nettoyer après sans se couper, c’était mission impossible. Elle regarda le sol devant elle vaguement désespérée et porta ensuite son attention sur Lloyd qui se servait à boire. Elle le fixa de manière insistante, il fallait qu’il renverse et qu’il casse son verre. Il le fallait pour qu’il abandonne son air affreusement supérieur. Si quelque part un Dieu existait, il fallait qu’il entende sa prière et la réalise. Elle jurait qu’après elle donnerait tout le temps des sous aux églises et deviendrais meilleure et plus généreuse. Mais le jeune homme réussit sans problème et Artémis soupira en maudissant le ciel. Tant pis, elle pourrait s’acheter des paires de chaussures en plus. En attendant, elle n’avait toujours pas fait le moindre geste pour tenter de réparer les dégâts qu’elle venait de faire. « J’ai une idée Lloyd ! Tu nettoies ça et en échange, je suis gentille avec toi jusqu’à ce que tu t’en ailles ! C’est une bonne idée non ? » Elle avait un très vague espoir qu’il accepte. Très très vague.

« Rien n'est jamais parfait. Enfin, hormis mon incroyable personnalité je veux dire » La jeune femme roula des yeux. Elle voulait bien que cette histoire de baiser le fasse se sentir en position de supériorité mais il ne fallait pas non plus exagérer. « Qui a une incroyable personnalité ? Toi ? Laisse-moi rire ! » Elle laissa échapper un ricanement qui faisait clairement forcé et qui n’avait rien à voir avec son vrai rire. « Je n’ai pas du tout envie de te décevoir Lloyd tu sais bien. » Il devait savoir oui, qu’elle se moquait plus que tout de décevoir les gens en général et surtout lui. « Mais tu es loin d’avoir une incroyable personnalité. Tu es le mec le plus pénible, le plus chiant, le plus agaçant, le pire des mecs que j’ai jamais rencontré ! » Elle disait ça en toute objectivité bien sûr.

Ce qui était bien avec Artémis, c’est qu’elle pouvait être très en colère contre son ami l’espace d’un instant et être pourtant très gentille avec lui la minute d’après. Elle avait beau avoir bien des défauts, la rancune n’en faisait pas vraiment partie. Après avoir mangé la première gaufre, elle s’appliqua à en faire une deuxième pour Lloyd. Il fallait bien qu’il puisse goûter quand même. Et quand elle aurait fait celle-ci, elle ferait le reste de la patte. Vu tout ce qu’il y avait, ils allaient tout deux pouvoir manger largement à leur faim. « Elles sont meilleures que celles achetés en magasin hein ? » La jeune femme hocha vivement la tête. « Elles sont cent fois meilleures oui ! » Pour la peine, elle se donnerait peut-être la peine d’en faire plus souvent. L’idée qui lui parut excellente quand elle y songea lui plu nettement moins quand c’est Lloyd qui la suggéra. « Tu vois que j'ai eu une bonne idée ! Toi qui ne voulait pas au début, je suis sûre que désormais, dès que je vais venir tu vas me préparer des gaufres ! » Elle le regarda avec un air très sceptique sur le visage. « C’était une bonne idée oui. » concéda-t-elle quand même en premier lieu. « Mais non, je ne t’en préparerais pas dès que tu vas venir. C’est… trop dangereux pour ma cuisine. » Elle avait invoqué la première excuse qui lui passait par la tête mais c’était tellement vrai quand même. Elle n’aurait pas pu mieux trouvé. Un coup d’œil au gaufrier l’avertit que la nouvelle gaufre était prête et la l’américaine renouvela l’exploit de la sortir sans se brûler. Elle la tendit alors à Lloyd. « Vas-y goûte, tu vas voir par toi-même. Ca manque peut-être un peu de croquant quand même. »

Artémis avait renversé et ça ne le surprenait même pas dans le fond. Si lui était un peu maladroit, elle, c'était la reine des Catastrophe. Genre, réellement. Deux mains gauches, deux pieds gauche. Et alors qu'il buvait tranquillement son verre de jus d'orange qu'elle n'avait pas su lui servir, elle se remit à parler toute mielleuse. Elle voulait clairement quelque chose, ça se devinait juste au ton de sa voix. « J’ai une idée Lloyd ! Tu nettoies ça et en échange, je suis gentille avec toi jusqu’à ce que tu t’en ailles ! C’est une bonne idée non ? » Lloyd haussa un sourcil avant de secouer la tête de façon exaspérée. Cette fille était tout simplement impossible... et surprenante aussi. « Je ne savais même pas que tu connaissais le mot gentillesse » avoua Lloyd avec indifférence, il regarda la flaque avec pitié avant de soupirer. « Trouve-moi une ramassette, je veux bien t'aider mais si tu restes très loin de moi... avec ta chance, je risque de me prendre un morceau de verre dans la main ! » roula-t-il des yeux en pensant réellement ce qu'il disait. C'était sans ironie aucune. Mais ça allait tout de même l'ennuyer, ça il en était sûr.

Évidemment, quand Lloyd se pavana devant la blonde, elle ne trouva rien de mieux que de le casser, cette femme était une peste intenable tout simplement. « Qui a une incroyable personnalité ? Toi ? Laisse-moi rire ! Je n’ai pas du tout envie de te décevoir Lloyd tu sais bien. Mais tu es loin d’avoir une incroyable personnalité. Tu es le mec le plus pénible, le plus chiant, le plus agaçant, le pire des mecs que j’ai jamais rencontré ! » il roula des yeux avant de se rapprocher et de faire le sourire le plus faux de son répertoire. « Je suis aussi le seul mec dont tu te rappelles le prénom sans te tromper ! J'en suis presque certain de ça » annonça-t-il tout en reniflant. Dans le fond, ça ne l'étonnerait même pas, elle passait tellement de temps à regarder les gens de haut qu'elle ne devait pas se retourner sur beaucoup de personnes.

N'empêche, Artémis était tellement versatile. Elle passait son temps à changer d'humeur. Elle pouvait le gifler puis rigoler avec lui avant de le traiter comme un gamin immature avant de se montrer gentille. Lloyd n'enviait pas du tout le mec qui arriverait à supporter Artémis dans sa vie. Vraiment pas. Elle était trop louche comme meuf. Mais il l'aimait bien pour ça aussi, elle ne ressemblait à aucune autre femme. N'empêche, elle qui n'était pas partante pour l'aventure au début se trouvait assez... satisfaite désormais. Et elle aimait les gaufres ! Et juste pour ça, Lloyd pouvait se sentir incroyablement fier. « Elles sont cent fois meilleures oui ! » il bomba le torse, content d'être venu et d'avoir suivi l'idée que sa grand-mère lui avait dit. « Mais non, je ne t’en préparerais pas dès que tu vas venir. C’est… trop dangereux pour ma cuisine. » le jeune homme pris une mine déçue pour la peine, c'était bien dommage pour lui. Cela dit, il était sûr que s'il insistait un peu... il y aurait sans doute moyen de marchander. Au pire, il suffisait qu'il la provoque un peu, Artémis marchait à ça : la provocation pure et simple. Artémis toute fière de son première exploit réussi une nouvelle fois à renouveler l'exploit. Brave élève ! « Vas-y goûte, tu vas voir par toi-même. Ca manque peut-être un peu de croquant quand même. » Lloyd roula des yeux avant de mordre dans sa gaufre, elle était chaude, elle était super bonne en fait. Il opina de la tête satisfait, il avala un morceau avant de se décider à répondre à son amie. « Tu dis n'importe quoi ! Mais si tu veux croquer, on pourra mettre des morceaux de pommes la prochaine fois ! » concéda tout de même le jeune homme. « Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? » demanda Lloyd en regardant autour de lui. Ranger pourrait être une option... mais il n'en avait pas tellement envie. « Soit on va regarder la télé, soit on fait l'amour ! » annonça-t-il sérieusement... avant de se mettre à sourire et d'éclater de rire devant la tête d'Artémis, il s'approcha d'elle pour lui ébouriffer les cheveux. « T'as des bons films toi ? » demanda-t-il avant de se diriger vers le salon de l'américaine pour vérifier ce qu'elle avait et ce qu'elle aimait comme genre de films.

Artémis avait bien conscience qu’elle exagérait mais ça, ce n’était pas quelque chose de nouveau. Elle savait toujours quand elle exagérait mais ne faisait pour autant jamais rien pour y remédier. Ca lui plaisait d’être comme ça. « Je ne savais même pas que tu connaissais le mot gentillesse » La jeune femme fronça les sourcils, bien sûr qu’elle le connaissait. Il lui arrivait parfois de se montrer tout à fait gentille et aimable avec les gens qui l’entouraient. Bon, là elle n’était plus capable de se rappeler la dernière fois que c’était arrivé mais ça ne voulait pas dire que ça n’arrivait pas. Juste que ça arrivait très peu souvent, genre une fois tous les 4 ans, le 29 février. « Trouve-moi une ramassette, je veux bien t'aider mais si tu restes très loin de moi... avec ta chance, je risque de me prendre un morceau de verre dans la main ! » Elle n’en croyait pas ses oreilles, vraiment. Est-ce qu’il était vraiment sérieux ? Est-ce qu’il allait vraiment nettoyer à sa place ? Elle ne savait pas mais elle préférait ne pas poser la question. On ne savait jamais, s’il avait vraiment l’intention de faire ce qu’elle lui avait demandé, elle ne voulait pas prendre le risque de le faire changer d’avis. Et elle pourrait peut-être même lui demandé de faire tout son ménage pendant qu’il y était. S’il n’était pas sérieux, tant pis pour elle, elle pourrait toujours se servir de la ramassette qu’elle allait chercher et le frapper pour se venger d’avoir osé se moquer d’elle. C’était un très bon plan. Elle alla donc cherché ce qu’il lui avait demandé en réfléchissant bien. Elle dut ouvrir plusieurs placards avant de trouver ce qu’elle voulait mais fini quand même par y arriver. Elle tendit alors la ramassette à Lloyd et s’éloigna à une distance qu’elle pensait respectable pour ne pas être accusée injustement s’il se coupait. « Voilà, maintenant si tu te coupes je ne serais responsable de rien. » Ce n’était pas comme si le verre était cassé par sa faute après tout. Maintenant, il ne restait plus qu’à voir si oui ou non Lloyd allait nettoyer et donc si elle allait devoir être gentille avec lui après. Parce qu’elle comptait vraiment l’être s’il le fallait. Artémis avait beau avoir un tas de défaut quand elle disait quelque chose, elle s’y tenait.

Elle n’aurait sûrement pas du le casser comme ça à propos de sa soit disant incroyable personnalité mais il fallait bien qu’elle le remette à sa place. Elle ne pouvait pas le laisser se bercer d’illusion, ça aurait été trop cruel. « Je suis aussi le seul mec dont tu te rappelles le prénom sans te tromper ! J'en suis presque certain de ça » Qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre des fois ! Bien sûr que non il n’était pas le seul, elle était capable de se souvenir du prénom d’autres gars que le sien. Elle réfléchit un moment afin de vérifier qu’il se trompait bien. Parce que s’il était le seul dont elle se souvenait le prénom, c’était vraiment trop désespérant. Elle finit quand même par trouver au bout de plusieurs quelques minutes de réflexion. « Et bah là encore tu te trompes. Décidément. Tu n’arrêtes pas aujourd’hui. » fit-elle alors en croisant les bras.

Lloyd goûta la gaufre que Artémis venait de lui tendre. Celle-ci attendit son verdict et quand il opina de la tête satisfait, un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Après tout, si elles étaient réussi, c’était aussi grâce à elle. Elle les avait fait cuire et la pâte avait beau être correctement préparé, si la cuisson avait été raté, les gaufres auraient été immangeables tout pareil. « Tu dis n'importe quoi ! Mais si tu veux croquer, on pourra mettre des morceaux de pommes la prochaine fois ! » Ouais mais non, mettre des pommes ça voulait dire qu’il fallait aussi les couper et tout alors bon. Casser des œufs était déjà suffisamment fatiguant sans qu’ils ne s’ajoutent du travail inutilement. Ce n’était même pas la peine qu’elle fasse part de cette réflexion à Lloyd, il allait encore rouler des yeux ou soupirer ou faire tout ce qu’il faisait habituellement quand elle le désespérait. Elle se contenta donc de secouer la tête. « Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Soit on va regarder la télé, soit on fait l'amour ! » Là encore, la jeune femme n’était pas certaine d’avoir bien entendue ce qu’elle avait entendue. Elle écarquilla les yeux, surprise. Il se moquait d’elle bien sûr, encore. Quand le jeune homme vint lui ébouriffer les cheveux, elle se vengea en le frappant à l’épaule. Rien de bien méchant contrairement à la baffe de tout à l’heure, il n’avait même pas du la sentir. « T'as des bons films toi ? » Il se dirigea vers le salon et Artémis le suivait. Qu’est-ce qu’elle en savait elle ? Il n’avait qu’à regarder. Artémis connaissait presque aussi bien le contenu de son placard à dvd que sa cuisine donc bon, c’était dire. Elle savait juste qu’elle avait à peu près tout ce qu’il y avait de Disney dabs son placard. Le résultat d’un de ses caprices encore. Mais c’était là que se limitait sa connaissance. « T’as qu’à regarder. Mais je suppose que non. » fit-elle en haussant les épaules. Ce qu’elle venait de dire n’était absolument pas utile parce que de toute manière Lloyd avait déjà commencé à regarder. Elle reprit alors la parole d’un ton moqueur avant de s’installer sur le canapé. « Faites comme chez toi surtout. »