''Tic, tac, tic, tac, tic, tac... DRIINNNGGG!!'' 9:00 du matin. La chaleur était assez intense pour une heure aussi matinale, mais au moins le ciel était dégagé et le Soleil brillait de mille feux. Malgré cette température plus qu'agréable, le cadran avait réussi à rendre la jeune femme qui venait de se réveiller d'humeur assez grognon - quoi que à la basse, la policière n'était pas quelqu'un du matin et la sonnerie d'un cadran la rendait toujours de mauvaise humeur surtout lorsque celui-ci l'extirpait de son sommeil. D'une main plus au moins agile, elle chercha le bouton d'arrêt sur se maudit cadran. Après quelques échecs, elle fini par trouver l'objet de sa convoitise. L'alarme se tut immédiatement à son grand soulagement. Soupirant d'exaspération, la jeune femme se donna un élan pour relever le haut de son corps hors du lit. Tout en soufflant sur certaines mèches qui lui tombait devant les yeux, Ju tentait vainement de réajuster son pyjama qui se composait d'un jogging noir et d'un chandail gris trop grand pour elle qui lui dénudait la plupart du temps une épaule. Encore à moitié endormie, elle glissa ses pieds dans ses pantoufles rose pâle - cadeau stupide mais utile de sa mère - pour ensuite parvenir à la salle de bain. Comme à son habitude, elle commençait toujours sa routine dans cette ordre: Se passer de l'eau froide dans le visage, se brosser les dents et les cheveux, se maquiller légèrement, déjeuner, puis enfiler ses vêtements avant de sortir. Après s'être passer de l'eau dans le visage, elle empoigna sa brosse à dent verte. Ce matin, la jeune femme avait l'impression d'être une automate, comme si elle était déconnectée de la réalité et que son cerveau était contrôlé par une machine. Ce n'est qu'au moment qu'elle eue sa première tasse de café en main qu'elle récupéra une bonne partie de sa tête. La caféine était sa drogue depuis de nombreuses années et elle pouvait facilement en prendre plusieurs tasses en un cours laps de temps. Le matin, il était impossible de concevoir le déjeuner sans café.
Mâchant lentement un morceau de pain grillé, son regard absent fixait un point imaginaire dans son appartement. Elle ne prenait même pas la peine de s'asseoir à table, elle préférait restée debout, accoudée à son comptoir. Peut-être était-ce psychologique, mais Ju avait l'impression que si elle restait debout, elle allait plus vite se réveiller. Être assis trop longtemps lui donnait l'impression de s'endormir, comme si sa journée devenait improductive. Voilà pourquoi le métier de policière lui convenait très bien, surtout dans la section des homicides. Malheureusement, beaucoup de gens mouraient de cause qui n'était pas naturel. Toutes les raisons étaient bonne pour tuer son prochain...
Toujours un peu à l'Ouest, la sonnerie de son cellulaire la tira de sa rêverie. D'une main morne, elle attrapa son téléphone et observa l'écran pendant une seconde. Son air devint un peu plus maussade.

* Super, quand on parle du loup... *

Son pouce se dirigea vers la touche pour accepter l'appel et avec une voix un peu plus éveillée elle dit en guise de salutation;

- Brewster.

Les secondes passèrent et le visage de Juliana changea soudain d'expression. Les sourcils froncés, elle prit en note une adresse sur un bout de papier avant de répondre;

- D'accord. Je suis sur place dans quelques minutes.

L'appel n'avait pas duré longtemps, mais le message était claire. La jeune femme devait se rendre à Inwood le plus vite possible. Au pas de course, tout en ayant sa tranche de pain grillé entre les dents, elle se dépêcha de se rendre dans sa chambre, d'attraper ses vêtements, - débardeur blanc, pantalon et chemise noire - accrocher son arme à sa ceinture, puis de mettre sa plaque dans la poche intérieure de sa veste... Parlant de sa plaque, celle-ci ne se trouvait plus là où elle l'avait déposée la veille.

* Ah non! Ce n'est vraiment pas le moment de jouer à cache-cache!!*

Prise d'une légère panique, elle commença à chercher un peu partout dans sa chambre. À quatre pattes au sol, elle fouillait sous son lit, sous la commode, sa table de chevet et même dans une paire de chaussure qui traînait au pied de son lit! Rien. Nada. Mais ou avait-elle mise cette maudite plaque!! Mentalement, elle essayait de reconstituer sa soirée, puis le déclic se fit dans son esprit. La veille au soir, elle avait rangée sa pile de vêtements qui était restée sur un bureau depuis plusieurs jours. Sans s'en rendre compte, peut-être l'avait-elle prise et rangée dans un de ses tiroirs. Quelques minutes plus tard, elle parvint enfin à mettre la main dessus. C'est avec un grand soulagement qu'elle se dirigea vers la porte, enfila ses chaussures, puis s'empara de ses clés de voiture...

Un petit moment s'écoula avant qu'elle atteigne sa destination. Son patron l'avait contacté, car un informateur lui avait dit qu'un échange de drogue devait avoir lieu près de Inwood Hill Park dans une petite ruelle dans l'avant-midi. Normalement, c'était au Stup de s'occuper des cas de drogue, mais le groupe qu'elle traquait depuis quelques mois était aussi impliquer dans une affaire de meurtre. Si elle pouvait assister à l'échange, elle allait avoir une bonne raison de coffrer un suspect pour l'interroger.
Les minutes passaient lentement, mais la jeune femme était habituée à ce genre d'attente. Avec la patience, on arrivait facilement à ses fins. Si elle réussissait à attraper l'un de ces hommes impliqués dans se trafic, les chances de faire tomber se réseau augmentait en flèche!
Quinze minutes plus tard, deux hommes s'approchaient du lieu de rendez-vous. La policière remarqua très vite qu'ils tentaient de se fondre dans la masse, mais savait que ce n'était qu'un leurre. Quand elle vit de la drogue passée d'une main à l'autre, elle comprit qu'elle devait agir tout de suite. C'était le moment ou jamais!
Avant de sortir de sa voiture, elle lança un appel radio disant qu'elle allait procéder à une arrestation pour cause de trafic de drogue. Puis, débarquant discrètement de sa voiture, elle se dirigea vers eux sans aucune hésitation. Sa main droite frôlant la crosse de son arme, Ju savait très bien qu'elle n'aurait pas le choix de la sortir si elle voulait éviter un incident. Avant même de pointer son arme sur le plus costaud des deux hommes, elle dit d'une voix puissante;

- Police de New-York! Vous êtes en état d'arrestation! Couchez-vous au sol!

Celui qui n'avait pas son arme pointée sur lui, prit ses jambes à son cou tandis que l'autre avait l'air à rester calme, mais il ne réagissait pas. Étant seule, elle ne pouvait pas arrêter le deuxième homme. De toute façon, la cavalerie n'allait pas tarder à arriver et ils allaient sûrement se mettre sur son cas.

- J'ai dit couchez-vous au sol!

Quand il se décida à obéir, elle se dirigeait vers lui une paire de menotte à la main...

La journée commençait bien, il était à peine 11:00 du matin et déjà elle s'attelait à sa première arrestation de la journée. Cette arrestation n'était pas anodine! Juliana arrêtait un homme impliqué dans un réseau de drogue. Elle travaillait sur se dossier depuis des mois et enfin, elle allait peut-être y mettre fin.
Un genou au sol auprès de l'homme, elle attrapa ces bras pour les rapprocher l'un de l'autre afin de lui passer les menottes. D'un mouvement - peut-être trop brusque- elle les serra autour de ces poignets. Sans plus de cérémonie, elle l'empoigna fermement à l'épaule pour l'obliger à se relever. Même s'il était bien plus grand et plus musclé qu'elle, la jeune femme ne se laissait pas impressionnée pour autant. Plus ils étaient grand, plus ils risquaient de tomber de haut.
Pendant qu'elle s'adonnait à son arrestation, elle prit quelques secondes pour l'observer - chose à laquelle se dernier semblait aussi s'adonner. Avant qu'il se couche au sol, elle avait remarquée ses yeux rouge et sa barbe non entretenue depuis un bon moment. Bref, il avait l'air du camé de base. Il n'était peut-être pas le gros poisson à laquelle elle s'attendait, mais il pouvait faire l'affaire pour le moment.
Avant même d'avoir fait quelques pas vers sa voiture, l'homme lui dit quelque chose qui la laissa pendant une petite seconde totalement ahurie. D'abord les sourcils relevés, elle les fronça presque aussitôt tout en étant accompagné d'un regard noir. Malheureusement, elle devait faire preuve de professionnalisme, mais l'envie de lui coller son poing dans la figure n'en démordait pas pour autant. Curieusement, elle voyait dans ces yeux injectés de sang une expression un peu étrange, comme s'il ne disait qu'une simple blague sans réel conséquence - peut-être était-ce cela qui l'empêchait de lui refaire le portrait. D'un mouvement brusque, la policière le poussa dans le dos pour l'obliger à avancer vers sa voiture.

- Fermez là! Vous êtes en état d'arrestation pour trafic et possession de drogue!

Rendu à la hauteur de sa voiture, elle évita de tiquer sur la manière qu'il s'adressait à elle. D'un ton froid, presque glacial, elle lui récita ses droits comme une automate;

- Je suis l'inspecteur Juliana Taís Brewster­. Les voilà vos droits: Vous avez le droit de garder le silence, si vous ne voulez pas exercer ce droit, tout ce que vous direz pourra être ou sera utilisé contre vous. Vous avez le droit à un avocat, si vous n'en avez pas les moyens un avocat d'office pourra vous être accordé par la cour.Avez-vous compris ce que j'ai dit ? Voulez-vous répondre à nos questions sans un avocat ?

Un coéquipier... Pourquoi lui parlait-il de cela? Pour le moment, la jeune femme n'en avait pas, mais selon son patron, elle allait en avoir un dans un avenir - un peu trop - proche. Ju n'était pas enthousiasme à cette idée, pas qu'elle détestait travaillée en équipe, mais elle avait toujours fait cavalière seule depuis quelques années, mais depuis qu'on lui confiait des enquêtes plus importantes et dangereuses, elle n'avait maintenant pas le choix d'avoir quelqu'un pour couvrir ses arrières. La seule chose qu'elle espérait, c'était que son futur coéquipier - car les femmes flics se font rare et elles sont rarement réunie ensemble pour former une équipe - ne soit pas du genre à être arrogant et pleins de préjugés envers les femmes flics. Juliana avait une façon de voir les choses : ou bien on l'acceptait comme elle était, soit on allait se faire foutre.

Lorsqu'elle eue finie de réciter ses droits, c'est à peine si elle lui laissa le temps de lui répondre, que la brésilienne ouvrit la portière de sa voiture pour le glisser à l'intérieur. Au moment qu'elle fermait la portière, elle entendit des crissements de pneus juste derrière elle. Les autres enquêteurs étaient arrivés et comme ils sortaient de leurs véhicules, la brunette fit quelques pas dans leur direction pour leur donner un petit résumé de la situation. Après quelques secondes, elle pointa dans un sens et leur dit;

- Le deuxième à filé par là, vous allez peut-être pouvoir l'arrêter. Moi je vais aller au poste avec lui pour l'interroger.

Elle leur fit une courte description de son apparence physique pour ensuite se détourner d'eux afin de prendre place dans sa voiture. Sans se donner la peine de se retourner, elle s'adressa à lui sur un ton ironique;

- Allez, on va faire une petite ballade en voiture jusqu'au poste de police.

Insérant la clé dans le contact, elle fit démarrer le moteur et elle prit le chemin vers le poste de police...

Durant le trajet pour se rendre à sa voiture, Juliana évita de répliquer quoi que se soit à ces propos vulgaires, mais lentement, elle sentait sa patience diminuer de minutes en minutes. L'envie de lui mettre son poing en pleine tête ou dans le ventre la démangeait sérieusement, mais elle savait que si elle laissait ses pulsions prendre le dessus, la policière risquait de se retrouver avec un blâme dans son dossier. Mieux valait éviter de faire des gestes stupides. De toute façon ce n'était qu'un imbécile de drogué - à la différence qu'il n'avait pas sa langue dans sa poche - qui allait se retrouver en taule pour un bon moment.
Un sourire en coin apparu sur les lèvres de la jeune femme. Dans les propos de son détenu, elle remarqua qu'il plaisantait un peu, mais elle n'allait pas le laisser s'en tirer comme ça.

- Dès que j'aurai prit votre nom en note, je vais ajouter à votre dossier ''tente de soudoyer un policier''. J'espère que vous aimez les cages, car vous allez y passer un petit moment avec vos copains.

À peine avait-ils quittés le lieu de l'arrestation qu'il revint déjà à la charge avec cette histoire de coéquipier. Déjà qu'elle allait devoir faire la connaissance et tenter de s'entendre avec lui - avec son caractère bien trempé, ils allaient sûrement entretenir une relation explosive -... comment s’appelait-il déjà? Ah oui! Un certain Shaun O'Malley, la brésilienne n'avait pas envie de partir une conversation sur ce sujet avec un camé.

*Dite donc, il perd pas une seconde pour en placer une!*

- Mon futur coéquipier est un mec. Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais eue besoin de coéquipier permanent. Vous avez fini avec vos commentaires débiles?

Son ton était sans équivoque. La jeune femme se montrait toujours froide avec les criminels. Jamais elle ne montrait une once de sympathie pour eux. Mieux valait mettre ses sentiments et ses émotions de côté, car sinon, ce métier pouvait, à la longue, détruire votre vie. Dans certaines enquêtes plus importantes sur lesquelles elle avait travaillée, Ju avait dû faire équipe avec certains enquêteurs de la brigade. À chaque fois, à son grand soulagement, son patron lui avait dit que se n'était que provisoire. Heureusement, car la plupart des enquêteurs qu'elle connaissait ne l'appréciait pas beaucoup. La cause: Son caractère dominant. Ils lui reprochaient qu'elle agissait trop comme un ''homme''. La policière trouvait se reproche totalement absurde. Comment voulaient-ils qu'elle se comporte? Comme une ''femme''? Cela se résumait comment à agir comme une femme? À laisser aller ses émotions et de servir de tapisserie dans le bureau des enquêtes criminelles? Pire, à apporter leur café tout en les traitant en héros? S'ils voulaient que la jeune femme se transforme en ce ''type'' de femme, ils se mettaient le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Enfin, en ce moment, elle profitait de cette ''liberté'' provisoire avant qu'on lui colle quelqu'un dans les pattes.

Juliana jeta un coup d'oeil dans son rétroviseur et remarqua que l'homme gigotait dans tous les sens sur son siège. Il semblait un peu nerveux, alors elle choisit cet instant pour lui faire cette proposition d'un ton légèrement plus doux;

- Si vous me dites où est passer votre copain, je pourrais peut-être me montrer un peu plus indulgente avec vous.

Quelque chose lui mettait la puce à l'oreille que celui qui avait détallé comme un lapin était un type important. Avec un peu de chance, elle allait peut-être coffrer deux trafiqueurs de drogues et enfin faire tomber se réseau qui coûtait la vie à beaucoup trop de gens...

La situation aurait pu être cocasse si la jeune femme aurait été au courant de ce qui se passait présentement. Si on résumait la situation, l'inspecteur Brewster venait d'arrêter Shaun O'Malley - son coéquipier- sans le savoir puisqu'il était sous couverture pour mettre fin - tout comme elle - à un trafic de drogue. De plus, pour améliorer la situation, la brésilienne ne montrait pas le côté le plus doux de sa personnalité et ce dernier restait bien ancré dans son personnage de camé.
Lorsqu'il prononça le nom de son futur coéquipier, la jeune femme fronça les sourcils, une expression de confusion sur le visage. Comment pouvait-il savoir le nom de l'homme avec qui elle allait faire équipe? Peut-être dû à une fuite du poste de police. Enfin, la policière savait très bien que ce n'était qu'une question de temps avant que tout les détraqués de la ville ne soit au courant de son futur partenariat. Au moins il y avait une chose qui la rassurait, si elle se fiait aux dire de l'homme, l'enquêteur semblait respecter la loi sans se faire acheter. Plus que le détenu continuait avec ses commentaires vulgaire - même s'il prenait un ton amusé -, plus que cela commençait à l'irriter sérieusement. Malheureusement, la seule chose qu'elle pouvait faire, c'était de serrer ses mains sur le volant pour tenter de se contenir le plus possible.

*Respire Brewster, respire...*

- Non, je ne l'ai jamais vu.

La seule fois qu'elle avait vue son coéquipier, c'était lorsque son patron lui avait présenté le dossier à son bureau. Bien sûr, il y avait une photo dans l'amas de documents, mais Ju avait à peine jeté un coup d'oeil à l'ensemble. Intérieurement, elle croyait que se partenariat ne durerait pas très longtemps et puisqu'il était parti en mission pour un temps indéterminé, la jeune femme avait crue naïvement que le projet allait être abandonner. Bref, elle s'était montrée totalement désintéressé quand elle avait reçue son dossier.
Pendant qu'il prenait son aise sur la banquette arrière, celui-ci lui fit clairement savoir qu'il ne voulait rien savoir d'une quelconque protection policière. D'un côté, elle le comprenait, car si cet homme était proche de ceux qui contrôlait se trafic et qu'il oserait balancer un nom important, son cadavre allait sûrement se retrouver à la morgue du sous-sol du poste de police.

* Eh le voilà qui revient à l’assaut avec mon partenaire...*

Alors qu'il éclatait de rire à sa blague, un petit sourire apparu sur ses lèvres de la jeune femme.

* Cette situation serait plutôt bizarre, quoi que... Non, ça serait impossible...*

À peine en une fraction de seconde, son expression faciale changea du tout au tout. Son air autoritaire laissa place à une expression troublée. Elle regarda par le rétroviseur pour inspecter le visage du détenu. Intérieurement, elle se blâmait pour son manque de professionnalisme. Si elle avait portée plus attention à la photo de l'enquêteur, elle n'aurait pas eue l'air aussi idiote en ce moment, c'est-à-dire, de se demander si le camé qui se trouvait à l'arrière de sa voiture n'était pas finalement son coéquipier. Malgré le sang dans ses yeux, elle se souvenait de son regard légèrement taciturne car s'était la seule chose qui l'avait frappée en premier - la deuxième chose s'était qu'elle l'avait trouvée assez bel homme, quoi qu'en ce moment ce n'était pas trop le cas -. Quand il lui demanda si elle pouvait arrêter la voiture dans un coin tranquille, le doute la tenailla. Que devait-elle faire? Continuer son chemin en faisant semblant de ne pas l'avoir entendu ou s'arrêter pour avoir le coeur net sur la situation. Juliana détestait douter, alors elle tourna à l'intersection suivante pour se retrouver dans une petite rue tranquille. Lorsqu'elle arrêta le moteur, elle se retourna vers l'homme pour lui faire face. L'enquêtrice fit son possible pour que sa voix ne trahisse pas son doute tout en essayant de reprendre son air autoritaire.

- Vous êtes mieux de vous tenir tranquille. Alors, qu'est-ce que vous vouliez me dire?

Ses yeux bruns ancrés dans les siens, elle attendit qu'il lui répond...

HJ: Aucun soucis!

Au moment qu'elle avait déviée de son chemin, l'attitude de son détenu avait changée du tout au tout. Il venait passé du lourd crétin à celui d'un homme sérieux. Il avait une attitude de... policier? Venait-elle vraiment d'arrêter son coéquipier? Si c'était le cas, la jeune femme ne savait pas comment elle allait réagir!
Lorsqu'elle lui avait posée une question, il s'était contenté de dire qu'ils devraient sortir de la voiture tout en lui lançant un regard qui se voulait sérieux. Devait-elle prendre se risque? Juliana prit quelques secondes pour réfléchir, pesant le pour et le contre. Elle arriva à la conclusion qu'elle avait une arme sur elle et en plus, ce dernier avait les menottes aux poignets. Sans plus de cérémonie, elle sortie de la voiture et se dirigea vers la portière arrière pour empoigner Shaun par le bras pour l'extraire de la banquette arrière.

- Je vous jure que si vous faite un seul mouvement pour t'enfuir, je n'hésiterais pas à tirer.

Il ne lui laissa pas le temps de rajouter quoi que se soit que déjà il sortait une petite blague que la brésilienne trouva plus au moins amusante même plutôt douteuse. C'était à peine si elle lui souriait. La policière pouvait être une vrai plaie lorsqu'elle ne faisait pas confiance à quelqu'un. Elle détestait les menteurs alors, si jamais il osait lui mentir, il allait connaître une fin assez rapide.

* Franchement, tu viens de faire fort Brewster! En plus d'avoir arrêter un enquêteur sous couverture, il fallait que se soit ton partenaire!*

Puisqu'il se plaignait de sa façon de serrer les menottes - il n'était pas le premier à se lamenter qu'elle serait un peu trop fort - elle décida de se montrer complaisante.

- D'accord. Je vais faire mieux que ça, je vais te les retirer. De toute façon, la rue est tellement tranquille que personne ne remarquera notre présence.

Toujours un peu méfiante, elle ne le quitta pas des yeux lorsqu'elle introduisit sa clé dans les menottes pour lui libérer les poignets. Une fois fait, elle les glissa sur sa ceinture. Ju ne lui faisait pas vraiment confiance, rien de plus normal surtout si on se fiait à son physique de camé. Les yeux rivés aux siens, elle tenta de donner à sa voix un ton moins acerbe que tout à l'heure;

- Si je comprends bien, vous enquêter vous aussi depuis un moment sur la même affaire que moi, on vous a infiltré dans ce réseau, puis mon patron m'annonce que je vais avoir un partenaire, c'est-à-dire vous, mais personne m'a daigner de me dire que vous êtes sous couverture! On dirait une mauvaise blague!

La policière était en train de s'énerver toute seule en plein milieu d'une ruelle. Avec cette femme, il ne fallait pas être cardiaque...

* Reprend ton calme Brewster, tu es en train de faire une vrai folle de toi devant ton nouvel équiper!*

Elle se massa l'arrête du nez, une habitude qu'elle avait prit pour s'aider à se calmer pour réfléchir. Si elle voulait que cette enquête soit enfin boucler, elle allait devoir suivre ce que Shaun lui disait de faire... Lui faire confiance.

- Excusez moi, je ne veux pas m'énerver contre vous. Comme vous l'avez sûrement remarqué, j'ai mauvais caractère... Bon, que voulez-vous que je fasse pour vous aidez?

Juliana avait connu des rencontres plus agréable que celle-là, mais celle-ci était de loin la plus marquante de toute...!

Ils étaient dans la ruelle, et Shaun soupira de se sentir à nouveau libre de ses mouvements. En grimaçant, il se frotta les poignets. Pus le temps passait en compagnie de Juliana et plus il compatissait avec les criminels. Cette femme et lui allaient faire des étincelles mais Shaun préféra jouer la carte de la diplomatie. Heureusement qu’il était sobre aujourd’hui car dès qu’il buvait un peu, il devenait franchement con. Seulement voilà, il avait besoin de son vice pour continuer à avancer sans Norah et tant qu’il n’aurait pas trouvé un autre moyen il ferait avec. La seule limite qu’il s’était imposé, c’était : pas d’alcool pendant le boulot ! Hors de question que d’avoir sur la conscience la mort d’un partenaire ou même ne serait-ce s’il était blessé. Au moins quelque chose qu’il pouvait promettre à la jeune femme : il veillerait sur son derrière avec la plus grande attention. Cette pensée lui arracha un autre rictus car vu comme cela, c’était relativement ambigu voire carrément ambigu. Si je comprends bien, vous enquêter vous aussi depuis un moment sur la même affaire que moi, on vous a infiltré dans ce réseau, puis mon patron m'annonce que je vais avoir un partenaire, c'est-à-dire vous, mais personne m'a daigné de me dire que vous êtes sous couverture! On dirait une mauvaise blague! râla-t-elle. L’irlandais la comprenait fort bien mais que pouvait-il lui dire d’autre ? Il n’était pas dans la tête des hautes sphères. La seule chose qu’il put lui dire fut celle-ci : Ce sont deux agents du FBI qui m’ont collé dans cette merde et crois-moi, ce n’est pas une partie de plaisir. Ces types que j’essaie de faire tomber, ce ne sont pas des enfants de chœur et nous le savons tous les deux puisqu’apparemment tu étais sur le coup également. »

Shaun avait remarqué également qu’elle le vouvoyait ! Bah, cette habitude lui passerait car pour lui, c’était clair : partenaire = tutoiement. Si elle voulait faire la conversation à la manière guindée, autant pour elle mais cette bonne vieille bourrique irlandaise qu’il était ne ferait pas d’effort. Il ne lui manquait pas de respect, simplement ils seraient amenés à se voir tous les jours durant de nombreuses heures ! So.. Il eut cependant un sourire quand elle s’excusa et il balaya ça d’un haussement des épaules. « Il faudrait que tu m’amènes en salle d’interrogatoire et je ferais en sorte de t’énerver. Tu m’en colles une, je suis relâché pour vice de forme et cela me fera une excuse pour mon séjour chez les flics. Je devrais savoir où les gars vont réceptionner la marchandise ce soir donc donne-moi ton numéro de portable que je puisse te donner les renseignements. En unissant nos forces toi à l’extérieur et moi à l’intérieur, on devrait pouvoir les faire tomber sans problème. Qu’as-tu déjà comme preuve ? Il faut que tu me donnes les avancées de ton enquête, peut-être que je pourrais compléter les blancs si tu en as. »

A les voir agir ensemble, nul ne pouvait douter qu’ils formeraient une bonne équipe. Ils devaient simplement se faire confiance et arrondir les angles avec leurs personnalités hautes en couleur. Cela pouvait le faire songea Shaun en écoutant Juliana répondre à ses questions.

HJ : désolé ma réponse n'est pas terrible !

HJ: C'est correct ^^

Si quelqu'un avait dit à Juliana que sa journée allait passer de surprise en surprise, cette dernière aurait eue de la difficulté à croire cela. Déjà qu'elle venait de procéder à l'arrestation de son coéquipier sans le savoir, maintenant elle apprenait que ce n'était pas seulement la criminelle qui s'occupait de ce dossier, mais aussi le FBI...

- C'est pas vrai... Et maintenant le FBI se mêle de l'enquête aussi..

Pendant qu'elle écoutait son plan, qui consistait à l'amener au poste pour procéder à un faux interrogatoire, Ju prit un papier qui traînait dans poche et griffonna quelques numéros. Quand il eu fini de parler, elle lui tendit le papier avec un demi sourire sur les lèvres.

- Bon plan. J'espère seulement qu'on me collera pas un blâme quand je vais vous frapper. Je vais essayée de ne pas vous frapper trop fort. Tenez, voilà mon numéro.

Elle avait dit cela sur un ton mi-sérieux, mi-amusé. Une fois bien énervée, Juliana avait tendance à utiliser la force brute. Quand sa sécurité était en danger, elle n'avait pas peur d'utiliser la force. Une fois, lorsqu'elle devait procéder à l'arrestation d'un camé, ce dernier avait voulu résister en se jetant sur elle. Dans l’altercation, la policière n'avait pas eue le temps de prendre son arme elle avait alors opté pour pour une autre tactique. Elle s'était emparée d'une chaise et l'avait pulvérisée sur la tête du camé. Heureusement, il n'était pas gravement blessé, mais il avait eu droit à une sale tête durant quelques jours...

- Je n'ai pas grand chose, à part quelques informations ici et là. Tous mes dossiers sont à mon bureau et certaines copies à mon appartement. Si vous voulez, je trouverais un moyen de vous donnez ces dossiers, mais pour le moment, je dois vous 'amener au poste.

D'un geste qui lui était devenu naturel depuis les années qu'elle était dans le métier, la brésilienne attrapa ses menottes à sa ceinture.

- Autant jouer le jeu jusqu'au bout! Avec l'apparence que vous avez, personne ne devrait vous reconnaître. Cette fois-ci je ne serrerais pas autant.

Plus doucement cette fois-ci, la jeune femme serra les bracelets autour de ses poignets et l'aida à se glisser dans la voiture avant de reprendre sa place derrière le volant. Le temps d'arriver au poste ils parlèrent un peu et quand ils furent à quelques minutes d'arriver la policière dit;

- Nous arrivons bientôt. Il faudra prendre vos empruntes et ensuite vous conduire en salle d'interrogatoire...

Arriver devant le poste, Juliana coupa le moteur et descendit de la voiture pour ouvrir la porte arrière où se trouvait Shaun.

- Prêt à reprendre votre rôle de camé?Dit-elle avec un demi sourire, Je crois que ça risque d'être intéressant!

« T’inquiète pas, le patron est au courant de ma mission donc il ne te collera pas de blâme, au pire j’interviendrai en ta faveur. » lui répondit-il en haussant les épaules. Ce n’était pas vraiment la partie qui l’inquiétait le plus dans son plan. Non, il espérait simplement ne pas se faire flinguer si le moindre doute venait à l’esprit de son patron ou de ses conseillers. Shaun les avait nommés ainsi car ils tournaient tous autour du parrain comme il se plaisait à dire. Etant fan de film et surtout des classiques, l’irlandais n’avait pas mis longtemps à s’amuser à faire des parallèles entre ce qu’il vivait et les films dont il raffolait. Aussi, croisait-il les doigts et tout ce qui pouvait se croiser pour survivre à cette mission. Peut-être qu’après, il pourrait songer à prendre soin de lui et pourquoi pas, intégrerait-il réellement et surtout sérieusement aux alcooliques anonymes. Johnson avait l’habitude de le couvrir mais cette femme ne ferait pas de même. Il avait donc intérêt à être le plus clean et opérationnel possible car elle ne lui ferait pas de cadeaux. C’était son impression et elle était du genre tenace comme impression. « Evite simplement de me démonter la mâchoire, ça serait gentil ! » lança-t-il comme boutade pour essayer de la dérider. Celle-ci, elle devait rire quand elle se brulait car elle ne semblait pas du genre à se détendre très souvent. Whiskey, il avait vraiment besoin d’une bonne bouteille sinon il allait tourner chèvre entre sa mission, madame pince-sans-rire et le reste du monde.

Une nouvelle fois, il se trouva les menottes aux poignets mais cette fois-ci, elle lui fit grâce de ne pas serrer autant ce qui le soulagea. Certes, elle ne rigolait pas beaucoup mais elle savait faire preuve de douceur. Un bon point. Il ne voulait pas d’une femme Rambo qui veut à tout prix s’imposer dans ce monde de mec. Pour lui, elle devait trouver le juste milieu entre la femme et le flic car des bourrins, il en avait suffisamment fréquenté au cours de sa carrière et il ne serait pas contre un peu de finesse et de psychologie. Le trajet se fit en silence et Shaun prit ce temps pour remettre le masque de camé. « Ouais allons-y, j’ai hâte d’en finir avec cette mission. » lui répondit-il calmement alors qu’elle coupait le moteur. A peine l’avait-elle sorti de la voiture qu’il recommençait son cirque, chantant des chansons paillardes et graveleuses tout en lui donnant des surnoms tous plus débiles les uns que les autres du style : mon petit rouleau de printemps, ma poule de luxe. Néanmoins, Shaun faisait en sorte de ne croiser aucun regard pour ne pas être reconnu par ses collègues du district. Ce n’est qu’une fois le cul sur une chaise, les doigts crasseux à cause de l’encre pour les empreintes qu’il respira. Seul le chef serait derrière la vitre teintée à les observer mais Shaun se devait de conserver son masque. Sait-on jamais. Vigilance constante.

« Alors ma jolie fliquette.. Tu rêves que je te prenne en pleine salle d’interrogatoire ? Tu es du genre à prendre ton pied quand on te regarde non ? » lâcha-t-il avec un sourire goguenard, s’excusant par le regard. Pour rendre réaliste le fait qu’elle le frappe, il allait devoir y mettre du sien.

Hj; désolé pour ce retard

La jeune femme aurait souhaitée une situation moins délicate que celle-ci pour rencontrer celui avec qui elle allait devoir passer de nombreuses heures à travailler de concert. Pour rigoler, son coéquipier avait risqué une plaisanterie, mais la jeune femme avait à peine réagit - seulement un petit sourire à peine visible pour montrer qu'elle avait comprit -. Juliana n'était pas du genre à rigoler facilement surtout quand elle faisait des rencontres disons inusités - surtout comme celle-ci -. Déjà qu'elle ne savait pas comment se détendre et de trouver un moyen de relaxer ses pauvres nerfs, elle préférait se noyer dans la caféine... Cette méthode n'était pas très saine autant pour sa santé physique que mentale. Pour qu'elle soit en mesure d'être parfaitement à l'aise avec quelqu'un, il fallait que Ju ai confiance en cette personne - ce qui n'était pas une chose aisée -. Ils allaient donc devoir s'apprivoiser un moment avant d'être capable de travailler en équipe sans trop se prendre la tête à la première occasion.

Tandis qu'ils se dirigeaient vers le poste de police, Shaun recommença son petit manège afin d'être crédible aux yeux de tous. Même si la jeune femme savait qu'il n'avait pas le choix d'agir ainsi, certains des surnoms et des commentaires qu'il lui disait, trouvait le moyen de l'irriter. Au moins, quand elle allait devoir le frapper, il n'aurait pas à attendre longtemps avant de la pousser à bout.''Merveilleux, j'espère que cette histoire va bien se terminer.'' pensa-elle une fois au poste de police.
Pendant qu'un policier prenait les empruntes de Shaun, Juliana attendait, appuyée à un mur, près des salles d'interrogatoires. De l'endroit où elle se trouvait, la brésilienne pouvait voir son bureau ainsi qu'une bonne partie de ceux de ses collègues. Ici se trouvait son monde depuis maintenant quelques années. Un monde majoritairement masculin où les femmes devaient faire leurs preuves pour se tailler une place. Depuis le temps qu'elle travaillait là, Ju avait à de nombreuses reprises fait ses preuves, mais un homme reste un homme. Certains croyaient que se n'était que des coups de chance ou bien ils s'amusaient à ses dépens, mais la brunette évitait de réagir - la plupart du temps - à leurs piques. De toute façon, ce n'est pas en se battant avec les siens que les enquêtes allaient avancer...
Après quelques minutes, son coéquipier apparu à sa hauteur escorté par leur patron. Il le fit passer dans la salle d’interrogatoire suivit de l'enquêtrice avant de se diriger dans la salle où se trouvait la vitre teintée. À peine s'était-il retrouvé assis sur une chaise qu'il lui lançait la première obscénité qui lui passait par la tête. Qu'il jouait la comédie ou non, il y allait assez fort, mais au moins la brésilienne en avait entendu d'autre. Elle ne comptait plus toutes les vacheries ou obscénités que les détenus lui adressait à la moindre occasion...
Tout sourire, elle s'installa en face de lui et elle lui dit sur le ton le plus calme qu'elle pouvait adoptée;

- Même en rêve vous ne pourriez pas m'avoir... Je vais maintenant vous posez quelques questions.

Prenant une profonde inspiration comme si elle cherchait à conserver son calme, elle lâcha;

-J'aimerais savoir qui est l'homme avec qui vous étiez et savoir où nous pouvons le trouver. Si vous parlez, nous serons plus indulgent avec vous. Est-ce que vous comprenez ce que je vous dis?

Pendant qu'il lui débitait ses salades, la jeune femme s'était levée de sa chaise et arpentait de long en large la pièce. Bientôt, elle allait devoir ''craquer''. Elle devrait alors s'énerver au point de perdre son habituel sang-froid que les policiers devaient adopter pour ensuite le frapper. Tout ce qu'elle espérait, c'était de ne pas sortir de ses gonds - même si tout cela était une illusion - au point de le frapper de toute ses forces...

HJ: Pas de soucis ^^ Si jamais il y a un problème avec ma réponse, fait moi signe ^^