[NE ME TUE PAS. JE T'AIME OK.
JE SAIS QUE TU VAS ME DÉTESTER, I'M SO SORRY.
IDK WHAT HAPPENED.
ITS JUST DID.
IDK. I JUST START WRITTING AND.. UGH
IT'S THE FAMILY.
IT'S ALL ABOUT THE FAMILY.
I BLAME THE FAMILY.
I'm so sorry don't kill me
But hey -> Le post ma guérie apparement ->
ps. tu peux me répondre 300 mots, idgaf.]

Rosalie arriva chez sa sœur, les mains encore tremblantes. Elle n’aurait pas dû conduire jusque ici, mais pour le coup, elle n’avait pas eu envie d’appeler un taxi et feigner la conversation avec un étranger. Elle prit tout de même quelques minutes afin de se calmer. Elle ne voulait pas alarmer personne, ce n’était pas la fin du monde, ce n’était même pas ‘grave’ … Enfin, oui, oui c’était grave. Mais pas pour elle, non. On l’avait prévenue, ils avaient touché le sujet plusieurs fois dans ses cours, elle l’avait même déjà vue se produire devant elle, elle s’était pensée prête, elle n’en avait jamais rien eu à faire, elle ne s’était jamais laissé impressionner. Jusqu’à ce que le cœur de son patient arrête de battre sous ses mains. Elle n’avait rien pu faire, c’était une opération risquée et parfois, le cœur ne pouvait pas passer au travers, surtout sur les personnes âgées ou fragiles. Elle avait beau fait tous les tentatives de réanimation, mais elle du énoncer l’heure de la mort… 12h12, sa première fois. Elle avait dû paraitre assez ébranler, car son patron la fit passer dans son bureau et lui donna deux semaines de congé, insistant qu’elle se repose et profite des services d’aide psychologique destinée aux employés, si besoin. Elle avait pris le congé avec grand plaisir, mais avait poliment refusé le psy. Elle n’avait pas besoin d’un étranger, elle n’avait pas besoin* de personne. Elle voulait tout simplement sa famille. C’est ce qui lui fallait, là, tout de suite.

Elle c’était réfugiée dans sa voiture, et au lieu d’appeler Shanti ou Sofia, ou bien de courir se cacher chez Fred ou dans le bureau de Diego, elle avait tout de suite pensé à Elena. L’ainée et la cadette des filles De La Vega n’auraient pas pu être plus différentes l’une de l’autre. Rosalie aimait sa sœur, de tout son cœur, et serait prête à mourir pour elle dans la seconde, mais elle était tellement loin l’une de l’autre. Elena était artistique, là où Rosalie était logique, elle était cryptique où elle était (trop) franche, elle était sage et calme, alors qu’elle était tellement impulsive et brassait l’air. Elena était carrément d’un autre monde et les cinq ans qui les séparaient était pénibles, elles n’avaient jamais vraiment sue passé au travers, sauf pendant quelques rares moments où Rosalie posait et sa sœur dessinait et que la blonde pouvait confier tout ce qu’elle avait en tête et ne pouvait pas dire à personne d’autres, de peur de se faire ridiculiser. Son ainée n’était jamais condescendante ou moqueuse, un peu énigmatique, mais bon.

Elle sonna enfin chez sa sœur et attendit, un peu mal à l’aise qu’on vienne lui répondre. Elle aurait très bien pu prendre sa clef et rentré sans frappé, comme elle le faisait partout ailleurs, mais elle avait appris il y a longtemps de respecter les limites de son ainée (mais seulement d’elle, aux grand dames des cinq autres.). Ce ne fut pas Elena qui vint lui répondre cependant, mais la dernière personne qu’elle avait bien envie de voir en ce moment ; sa mère. « Ta tête ! Ma princesse qu’est-ce qui se passe ? » Oh seigneur. Rosalie laissa sa génitrice l’étouffer, osant même cacher sa tête dans son cou, pendant quelques secondes et prononça un faible « Rien, rien. » Qui n’avait du tromper personne et surtout pas Felicity De La Vega. Elle qui ne voulait pas alarmer personne, qui ne voulait pas de question, pas d’inquiétude, qui n’avait vraiment pas envie de se faire couvrir aujourd’hui, venait tout droit de tomber dans un piège. Sa mère la traina à l’intérieur d’une poigne de fer et la força à s’assoir sur un grand divan, qui par miracle, n’était pas encore recouvert de taches de peinture de toute sorte, avant de lui passer une main sur la joue. « Parle… » Le ton de sa voix était tellement inquiet que la blonde se sentit un peu coupable et baissa les yeux, comme pris en faute. Elle prit une grande respiration et releva la tête, elle devait être forte, et partir le plus vite possible. « Mais j’ai rien Mama’, je venais juste voir si Elena avait enfin réparé un truc pour Shan et moi, c’est pas important. » Mais évidemment, sa mère n’était pas du tout impressionnée. « Rosalie Nelly Lena – » « TIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ».

L’Anglaise ne pouvait pas se rappeler d’un moment où elle avait aimé sa nièce plus que maintenant. Elle attrapa la petite tornade qui courrait vers elle et la garda serrée contre elle. L’échappatoire parfaite. « Flick ! » Elle l’embrassa sur la joue. « Ta maman est là ? » La petite qui ressemblait comme deux goute d’eau à Elena au même age fit signe que non. « Mamy me garde pour l’après-midi. » Rosalie ne put s’empêcher de sourire devant le tic que sa mère avait découvert en se faisant appeler ‘mamy’. « Pwah. T’as pas envie de glace ? Moi j’ai envie de glace, mais toute seule.. pft… » « Oooh, si si si ! Mamy, je peux ? » « Ah oui, s’il te plait, Mama elle peut ? » Les faux yeux de chiens battus n’impressionnaient sans doute plus sa mère depuis longtemps, mais Felicity les laissa tout de même partir, non sans répéter (au moins quatre fois) à Rosalie ‘de l’appeler si jamais…’. M’ouais. Ou pas. Enfin, pas tout de suite quoi.

À sa grande surprise, Flick n’était pas seulement l’échappatoire parfaite, mais elle était aussi tout simplement ce dont Rosalie avait besoin en ce moment. Elle était en famille, avec sa nièce qu’elle adorait, ne se faisait pas poser de question embêtante et le blablatage incessant de l’enfant l’empêchait de réfléchir à quoi que se soit. C’était parfait, alors, après avoir acheté une geleto pour la mini et un yogourt glacé pour elle-même, elle se laissa trainer au parc par la petite qui voulait absolument lui montrer ‘un truc trop cool’ qu’elle y avait vue avec sa mère. À la grande surprise de sa famille, et d’elle en premier, Rosalie s’était toujours montrée très patiente avec ses neveux et nièces et les gâtait sans bon sens, faisant d’eux ses petites poupées vivantes. Son frère Fred avait dit ‘à la blague’, qu’ils récoltaient seulement la bonté et la patience dont les gens normaux faisaient preuve dans la vie de tous les jours et donc Rosalie manquait grandement. N’importe quoi. Elle avait tout simplement développé une endurance hors du commun aux caprices d’enfants et à leurs crises, en côtoyant Sofia et Shanti pendant 22 ans.

Elle n’avait aucune idée ce que sa nièce voulait lui montrer par exemple, mais elle commençait un peu à en avoir marre de se promener dans le parc avec ses talons. Elle n’était pas du tout chaussée pour une activité du genre. Et juste quand elle pensait à une excuse pour faire faire un demi-tour à la petite, elle sentit son pied tourner du mauvais côté et une douleur intense lui traversa la cheville. « MERDE. » La blonde sautilla jusqu’au banc le plus proche pour s’assoir et enlever ses foutus instruments de torture. « Flick, chérie, tu veux aller jouer dans le parc avec les autres pendant quelques minutes, s’il te plait ? On ira voir ta surprise après ok ? » Obéissante, sa nièce se volatilisa avec les autres enfants et Rosalie put se concentrer sur sa cheville. Ce n’était surement rien de sérieux, mais ça lui faisait tout de même un mal de chien. Elle devait absolument prendre l’habitude de trainer une paire de souliers plats dans son sac, c’était vital.

Au bout d’une minute à peine, elle releva la tête, cherchant Flick du regard, ce parc était affreusement grand et le nombre d’enfant qui s’y trouvait…. Elle finit par repérer sa nièce, un peu plus loin, parlant calmement à une parfaite inconnue. He merde. « HEY. » L’Anglaise se leva tant bien que mal, profitant du fait qu’elles étaient dans l’herbe pour ne pas remettre ses manolo et se dirigèrent vers le duo, le plus vite qu’elle pouvait. Arriver à leurs hauteurs, elle passa un bras autour des épaules de Felicity et l’attira contre elle. « Envie de finir sur une liste de prédateur peut-être ? » Si les regards pouvaient tuer… Elle dévisagea l’inconnue, son visage lui rappelait quelques choses, mais elle ne pouvait pas dire quoi, ce qui n’était jamais bon signe. Elle finit par se tourner vers la petite, passant deux doigts sous son menton pour la forcer à la regarder. Et se mit à la 'gronder' en espagnol ; « Felicity Sofia Rosalie De La Vega, depuis quand est-ce que c’est OK de parler à des inconnues ? » La prochaine fois qu’un de ses frères ou sa sœur avait un enfant, elle leur achèterait une laisse.

pp.s ; évidement que j'ai pas mit les bout en espagnol, je voulais pas me ridiculiser avec google translation, use ton imagination!

Nana sourit tout en servant un client. Toujours sourire, c'était une sorte de chose essentielle pour son boulot de serveuse. Elle devait feinter la joie de servir des gens sans aucune politesse ou manquant de savoir vivre. C'était parfois lourd, mais elle s'ennuyait tellement sur les bancs de l'école qu'elle n'avait pas trouvé autre chose. Même si ce n'était pas le métier le plus... "cool", elle appréciait tout de même quelques personnes, et elle était dans une bonne place. Enfin, comme partout, il y avait les lourds dingues mais on s'y faisait.

La jeune femme fut heureuse de rentrer chez elle après le service du matin, elle fit la bise à ses collègues de l'après-midi et partit jusque chez elle en coupant par le park comme à son habitude. C'était plus fort qu'elle, histoire de voir si sa "nièce" était dans le coin. Aujourd'hui, elle n'avait rien pour la petite mais elle avait toujours quelques minutes à lui consacrer.

Une fois arrivée à destination, la jeune femme plissa le regard avant de repérer la petite rapidement, elle était bien habillée comme à son habitude. Nana avait fait un peu de recherche sur les "De la Vega"... d'accord, elle admettait que ça devait faire bizarre et tordu, mais il fallait comprendre qu'elle n'avait jamais rien eu, ni connu en famille, elle ne savait pas comment elle devait agir, ce qu'il était normal de faire et elle ne voulait pas s'imposer à eux... du coup, elle avait juste essayer de récolter ce qu'elle pouvait. De ce qu'elle avait compris, ils étaient liés et aussi des gens droits. Elle n'avait pas besoin d'en savoir plus, juste le fait de savoir que sa soeur avait grandi dans un endroit saint lui suffisait.

Elle repéra rapidement la petite et lui fit un signe de main. La petite en la reconnaissant eut les yeux brillant et se jeta dans ses jambes. Nana éclata de rire et lui pinça affectueusement les joues. « Konnichiwa Felicity-chan » la salua alors Nana avant de lui ébouriffer les cheveux. Mais la petite n'eut même pas le temps de lui répondre qu'une blonde fonça vers elle. « HEY. Envie de finir sur une liste de prédateur peut-être ? » la menaça la jeune femme en entourant la petite de ses bras. Nana la regarda tout en fronçant les sourcils avant de secouer la tête. Elle n'allait pas lui faire le moindre mal à la petite ! C'était sa nièce ! Et en toute honnêteté, Felicity & elle se ressemblaient bien plus que la petite et cette blonde plantureuse. Puis la blonde baragouina en espagnol et la petite eut une mine honteuse et intimidé.

Nana se râcla alors la gorge ramenant l'attention à elle. « Désolée d'avoir fait peur. Felicity-chan et moi, on se rencontre de temps en temps, je lui apprends à jouer de la musique... » la petite approuva ses dires. « Tia, Nana dit que je ressemble à sa nièce, du coup, ça lui rappelle un peu son pays de me parler, elle est pas méchante et elle chante très très bien ! » la serveuse se gratta la temps avec l'index, un peu ennuyé pour la peine. « A peine... et donc, pour la petite, vous êtes... ? »

Rosalie se souvenait d’un documentaire qu’elle avait vue, alors qu’elle était malade, coller au lit avec un rhume, où une mère antilope avait réussi à tuer une lionne qui s’en était pris à ses petits. Évidemment, les petits avaient été depuis longtemps bouffé et digéré et l’antilope avait finie tellement blesser, qu’elle était surement devenue le quatre heures d’une autre bête quelques instants plus tard, mais soit. Elle pouvait quand même voir d’où le principe venait. Felicity n’était pas sa petite, mais quand même, ses neveux et ses nièces étaient ce qui se rapprochait de plus d’un enfant qu’elle n’aurait probablement jamais. C’était sa famille, ils étaient si petits et innocents, qu’elle réagissait souvent au quart de tour quand ils étaient mention d’eux.

Elle avait à peine 15 ans quand sa sœur avait accouché de Felicity et elle était la seule qui restait toujours à la maison familiale. Les autres étant parties pour l’université ou ailleurs. Bien qu’elle ne se ramassait pas chez sa sœur tous les jours, elle passait quand même de temps en temps pour l’aider ici et là et lui donner le temps de souffler. Elle avait donc eu plus le temps de s’emmouracher de la petite chose, et en prendre soin comme elle le pouvait, contrairement aux enfants de Diego par exemple, qu’elle devait partager avec tous les Alvarez en plus de ses propres frères et sœurs. Elle n’était pas aussi protective et possessive avec Felicity qu’avec Esmeralda, mais elle aimait sincèrement ses nièces et neveux de la même façon et vraiment, voir une inconnue se ramener en beau milieu d’un parc éveillait ses instincts de tueuse, pas si enfouis que ça. New York était une ville dangereuse, ce genre de truc n’était pas à prendre à la légère.

Elle se sentit mal de gronder sa nièce en public, mais franchement, c’était quelque chose de fondamental à lui inculquer. Elle se rattraperait en plaidant à ses caprices plus tard. Elle était prête à s’éloigner quand l’inconnue se racla la gorge pour parler. « Désolée d'avoir fait peur. Felicity-chan et moi, on se rencontre de temps en temps, je lui apprends à jouer de la musique... » Ouais à d'autres. Rosalie se contenta de la dévisager, avec un dédain à peine dissimulé. « Tia, Nana dit que je ressemble à sa nièce, du coup, ça lui rappelle un peu son pays de me parler, elle est pas méchante et elle chante très très bien ! » Elle passa une main dans les cheveux de Felicity. Elle savait très bien que sa nièce n’avait pas voulu mal faire, mais bon. Elle ne se sentait pas à l’aise, pas sans l’accord d’Elena. « A peine... et donc, pour la petite, vous êtes... ? » Rosalie se contenta de rouler les yeux devant le semblant de modestie. « Pas que ça vous regarde le moins du monde, mais je suis sa tante. » Elle lâcha sa prise sur Flick pour lui prendre la main. « Et si ma sœur vous permet de lui apprendre la musique, vraiment, tant mieux pour elle, mais ma sœur n’est pas là aujourd’hui et moi je suis pas du tout à l’aise avec des étrangers qui surgissent devant des petites filles dans un parc, alors vous pouvez continuer votre chemin, merci, bonne journée. »

Nana se sentait sur la défensive, elle avait l'impression d'affronter une lionne et ça n'avait rien d'agréable comme rencontre. Elle croisa les bras autour de sa taille pour montrer qu'elle n'était pas du tout impressionner par les griffes de la jeune femme. « Pas que ça vous regarde le moins du monde, mais je suis sa tante. » quelle ironie. Elle aussi. Sauf que Nana ne pouvait clairement pas l'annoncer de la sorte, elle n'avait jamais eu envie de rentrer dans la vie de Keiko, elle avait juste voulu... la voir, voir si tout se passait bien pour elle. C'était étrange quelque part, mais les trois soeurs sans connaître l'existence des autres avaient suivi une voie artistique, Elena dans la peinture, Bridget dans l'univers de la mode et elle le chant. Peut-être que leur mère avait eu un don pour ça qu'elle n'avait jamais su exploité. Enfin, Nana n'en savait rien, elle n'avait jamais rencontré cette femme et n'avait jamais vraiment cherché à en savoir plus. Pourquoi vouloir connaître quelqu'un qui nous a abandonné après tout ?

La jeune japonaise restait donc prudente et elle plissa le regard. Elle aurait bien aimé se défendre comme il se devait mais elle ne voulait pas que Felicity-chan ne l'aime plus parce qu'elle ne s'entendait pas avec son clan. Elle aimait bien la petite, c'était la seule pour qui elle éprouvait une attache. Il était très dur d'accepter deux femmes dans sa famille. Il était plus facile d'accepter une enfant, c'est pour ça qu'elle avait eu si facile pour Felicity. « Et si ma sœur vous permet de lui apprendre la musique, vraiment, tant mieux pour elle, mais ma sœur n’est pas là aujourd’hui et moi je suis pas du tout à l’aise avec des étrangers qui surgissent devant des petites filles dans un parc, alors vous pouvez continuer votre chemin, merci, bonne journée. » Nana roula des yeux mais préféra ne pas répondre, ça ne servait à rien de s'emporter, ce n'était pas du tout dans sa nature. Elle se mit accroupi devant Felicity, il était si facile pour Nana de reconnaître certains traits de famille en étant à sa hauteur. « Hey Felicity-Chan, je vais te laisser d'accord ? On se verra une prochaine fois. » la jeune fille ébouriffa affectueusement le haut du crâne de la petite avant de s'arrêter dans son mouvement, il n'était pas sûr que la blonde apprécie, elle lui lança une moue un peu ennuyée. « Mais Nana, tu m'as pas dit la fin de l'histoire. Est-ce que les trois soeurs vont se retrouver ? » Nana pâlit, elle savait qu'elle n'aurait pas dû lui raconter l'histoire de sa vie comme s'il s'agissait d'une sorte de conte pour enfant... elle hésita quelques secondes avant de se gratter la joue un peu ennuyée. « Celle qui a vécu dans l'orphelinat va retrouver les deux autres. Mais les deux autres ne vont jamais savoir qu'elles avaient des soeurs avant d'être adoptée, parce qu'elles ont grandi dans d'autres familles et qu'elles sont très heureuse ainsi. » finit par avouer alors Nana avec un sourire rassurant sur les lèvres. « Elle est triste ton histoire » décréta alors la petite. « Je t'avais dit que les contes japonais étaient plus tristes que ceux des autres cultures, tu n'avais pas voulu me croire ! Bon, au revoir. » souffla-t-elle rapidement avant de s'en aller le plus rapidement possible. Elle se cacha derrière un arbre 100 mètres plus loin et sortit d'une main tremblante une cigarette de son sac. Son histoire n'était pas triste, c'était juste sa vie qui était ainsi, elle avait appris à l'accepter et à faire avec. Elle tenta alors d'allumer sa clope mais elle en fut incapable tant sa main tremblait encore.

Rosalie en avait plus qu’assez, elle n’était vraiment pas d'humeur à se prendre la tête avec une étrangère et elle n’avait surtout pas envie de faire une scène devant Felicity. C’était lourd et la petite ne méritait pas ça, de toute évidence elle c’était pris d’affection pour l’étrangère et Rosalie n’avait pas envie d’être la méchante tante qui faisait peur à tout le monde, elle laissa ce genre de truc pour sa sœur. Soit, l’étrangère était prête à partir et elle aussi, mais au dernier moment, Flick demanda un bout d’histoire. La blonde du prendre toute les forces qui lui restait pour ne pas rouler des yeux et la laissée faire, sa main toujours serrer dans la sienne. « Celle qui a vécu dans l'orphelinat va retrouver les deux autres. Mais les deux autres ne vont jamais savoir qu'elles avaient des sœurs avant d'être adoptées, parce qu'elles ont grandi dans d'autres familles et qu'elles sont très heureuses ainsi. » La blonde plissa le regard, son regard se promenant entre sa nièce et l’étrangère. Elle se mit à repenser à Elena en grandissant, vers 6 ans, 13, 17, 20 ans … Elle sentit son estomac se serrer. Non, il n’en était pas question… Elle ne voulait même pas envisager… Elle laissa l’Asiatique s’en aller et s’agenouilla par terre pour se mettre face à face avec Felicity. Elle lui passa une main sur la joue et la serra contre elle de toutes ses forces. Sa nièce, ce petit bout de chose qu’elle avait vue pousser comme de la mauvaise herbe. Personne ne pourrait lui enlever ça et personne ne pourrait jamais avoir ça à sa place non plus. Elle embrassa la petite sur la joue et la serra encore un peu. « Retourne jouer, et fais attention aux inconnues d’accord ? Je viens te rejoindre dans pas très longtemps et on ira où tu voudras. » Elle se releva et envoya la petite vers le terrain de jeu. Elle avait vue l’autre, Nana c’est ça ? S’arrêter derrière un arbre et elle voulait tout simplement en avoir le cœur net, et pour la première fois de sa vie, elle voulait avoir tort. Même après 22 ans, elle avait toujours autant de mal à se dire que sa sœur et son frère avait été adopté. Pour tout le monde, c’était clair au premier coup d’œil, mais pour elle… Elle ne pouvait pas, ne voulait pas, voire la différence qu’il y avait entre eux. Ils avaient été élevés ensemble, ils avaient grandi ensemble, avait connu les mêmes choses, avait été border de la même façon tous les soirs. Elle avait vu sa sœur avec la varicelle, avait connu son frère avant qu’il ait sa voix d’homme, avait été là quand Elena apprit qu’elle était enceinte et se tenait à côté de Fred quand il avait appris à lasser ses chaussures. Elle devait déjà les partager avec 6 autres personnes, elle n’avait pas envie qu’un étranger vienne s’incruster dans sa famille à nouveau, elle avait déjà assez de difficultés à accepter la mère de sa filleule. Elle n’était pas aussi proche d’Elena que Sofia l’était, elle n’avait pas du tout envie de passer au troisième rang. C’était égoïste et elle le savait, mais c’était comme ça.

Elle rejoint l’autre derrière son arbre et la regarda pendant un moment, le cœur gros. Son visage lui avait rappelé quelque chose tout à l’heure, elle pouvait facilement retrouver Elena dans ses traits maintenant. « Donc, si j’ai compris, ma sœur n’est pas au courant alors. » Elle avait insisté un peu plus que la normale sur le ‘ma’.

En voyant la blonde se poster devant elle. Nana eut une mine désolée et elle regarda ailleurs. Evidemment, elle avait compris. Nana n'aurait jamais su être une actrice, elle l'avait toujours su mais bon. Elle détourna le regard et fixa un point au loin. Elle n'avait pas envie d'avoir cette discussion, mais le simple fait de voir la blonde dressée devant elle ne laissait rien présager de bon. Elle poussa un soupir. Elle se passa la main dans les cheveux et regarda finalement la blonde d'un air passablement ennuyée. Elle finit par réussir à allumer sa cigarette et aspira en attendant la première question. « Donc, si j’ai compris, ma sœur n’est pas au courant alors. »

Nana aurait pu mentir, nier, faire croire que... mais elle n'avait jamais été une menteuse, elle avait toujours accepter sa vie, elle était orpheline, elle avait découvert deux soeurs, elle ne voulait pas spécialement les connaitre ou rentrer dans leur vie, juste savoir qu'elles allaient bien lui suffisait. C'était tout, c'était simple, mais bon, elle se connaissait, elle savait comment elle fonctionnait. Pas cette blonde. Elle haussa finalement les épaules avant d'attraper une de ses mèches de cheveux pour jouer avec, réfléchissant aux mots qu'elle allait employée. Nana n'aimait pas agir sur des coups de tête, elle prenait souvent le temps de réfléchir avant de répondre et elle s'en fichait d'avoir l'air d'une idiote. Si on voulait sa réponse, il fallait juste accepter ses manies. « Non. Et je n'ai pas spécialement envie qu'elle le soit, donc si vous pouviez ne rien lui dire. De toute façon, j'ai deux soeurs : Keiko & Aki. Elena De la Vega & Bridget Thilleul ne sont pas ma famille. J'ai eu l'habitude d'être seule toute ma vie de toute façon. Des trois, c'est moi l'orpheline alors... » dit-elle avec un petit sourire au coin des lèvres tout en se passant la main dans les cheveux. Elle baissa la tête pour regarder ses mains. « Je ne veux pas rentrer dans sa vie... vraiment, j'ai pas eu une vie pitoyable de mon côté, c'est juste... de la curiosité mal placé. Et si ça avait été moi à la place de ma grande soeur ou ma jumelle... ? La curiosité de voir où j'aurais pu grandir... en vrai, je veux juste pourvoir parler à la petite... j'ai du mal à accepter deux soeurs dans mon coeur, mais elle... c'est différent, c'est une enfant, je n'ai pas l'impression de m'immiscer dans une vie déjà bien entamée... je ne lui dirai pas que je suis sa tante, mais j'ai envie d'apprendre à la connaître... elle me ressemble, je me reconnais un peu en elle. » finit alors par avouer Nana en se rendant compte que sa cigarette s'était consumée sans qu'elle ne l'entame réellement. Elle eut un rire jaune avant de la jeter au loin.

« Je ne suis pas une psychopathe ou une personne vénale » finit-elle par ajouter en lui faisant un pauvre sourire. Elle poussa un soupir une nouvelle fois. C'était plutôt fatiguant de raconter sa vie de la sorte en fait.

Rosalie était debout dans le parc, les bras croisés et se tenait devant une étrangère plus à cran que jamais. Elle avait l’impression que cette fille qu’elle n’avait jamais eue auparavant menaçait sa famille seulement avec sa présence. La blonde était toujours pour le changement, elle détestait s’ennuyer, détestait la routine et était toujours prête à essayer de nouvelle idée. Mais quand ça concernait sa famille… Non, il n’en était pas question. Elle ne voulait pas faire place à quelqu'un d’autre, elle ne voulait pas que sa sœur fasse place à quelqu’un d’autre. Elle voulait être égoïste et capricieuse, elle voulait que tout reste figé comme c’était, elle ne voulait pas partager Elena avec quelqu’un en plus. C’était beaucoup trop demander. « Non. Et je n'ai pas spécialement envie qu'elle le soit, donc si vous pouviez ne rien lui dire. De toute façon, j'ai deux soeurs : Keiko & Aki. Elena De La Vega & Bridget Thilleul ne sont pas ma famille. J'ai eu l'habitude d'être seule toute ma vie de toute façon. Des trois, c'est moi l'orpheline alors... » Elle la regarda à peine, surveillant plutôt Flick du coin de l’œil. Keiko… Elena n’avait jamais vraiment utilisé son vrai prénom, c’était étrange de l’entendre adresser de cette façon. Elle ne pouvait pas s’empêcher de trouver cette histoire triste en un sens, pas qu’elle avait pitié. Non, la fille devant elle ne méritait définivement pas d’être pris en pitié par qui que ce soit. Mais elle n’aurait pas voulu grandir seule… Elle n’aurait jamais souhaité ça, même à sa pire ennemie. « Ce n’est pas moi qui irai lui dire alors. » Elle devait tout simplement éviter qu’Elena ou bien sa mère le lise en elle comme elles savaient si bien le faire. Sa tête se mettait déjà a marteler, juste en pensant au secret qu’elle devait garder.

Rosalie se laissa tomber dans l’herbe et s’assit en tailleurs devant l’Asiatique. Elle n’avait pas spécialement envie de s’imposer, mais ce n’était pas le genre de truc qu’on pouvait entendre et ignorer. Elle laissa la brunette finir son récit et hocha la tête. Elle ne pouvait pas dire qu’elle comprenait, loin de là, c’était trop loin de tout ce qu’elle connaissait. Mais elle devait respecter, sans doute. Tant que sa famille ne sortait pas blesser de cette histoire. Elle n’avait jamais su que sa sœur avait d’autres familles à travers le globe, elle ne c’était jamais posé la question, n’avait jamais même considéré la chose. Quand ses parents avaient adopté Elena, elle était seule à l’orphelinat et il restait très peu d’information sur ses parents (enfin, ce est-ce qu’elle avait vue en lisant les papiers plusieurs années plus tard.). Elle ne savait pas vraiment quoi pensée du coup, peut-être que cette fille se trompait tout simplement. Peut-être qu’elle cherchait une autre gamine adoptée, ce n’était pas ça qui manquait après tout….

« Je ne suis pas une psychopathe ou une personne vénale » son regard se tourna vers l’asiatique pendant un moment, cherchant à l’évaluer rapidement. « On est jamais trop prudente. » Elle avait beau ne pas être paranoïde, il ne fallait pas non plus pousser… « Je veux bien croire que vous ne voulez rien à la petite, mais soyez certaine que si j’ai vent d’une moindre égratignure, je vous retrouverais personnellement. » C’était une promesse et non une menace. Felicity revient courir vers eux et Rosalie tendit les bras pour la recevoir, assoya la petite près d’elle et lui passa une main dans les cheveux. « Tia, est-ce que Nana peut venir avec nous, je veux lui montrer à elle aussi ! » La blonde ne répondit pas, mais leva les yeux vers l’étrangère. Elle devait faire un effort, pour Flick du moins.

Nana raconta petit à petit son histoire d'un air détaché, elle s'en fichait à vrai dire. Oui c'était son histoire, mais bon, elle avait eu l'habitude de la raconter, pour les médias d'abord... pour ses proches ensuite. Elle eut une pensée un peu amer pour son pays d'origine, au tout début de leur carrière d'idole, leur manager avait misé sur leur physique et sur leur amitié. Ils avaient exposé son histoire personnelle aux yeux de tous, faisant d'elle, la petite orpheline, l'enfant de tout le peuple, c'était pour ça qu'elle était une des plus apprécié du groupe, elle attirait la sympathie plus que les autres... elle avait détesté ça, et quelque part, elle était contente que les médias n'aient pas découvert à l'époque qu'elle avait également des soeurs... découvrir ce passé dans les tabloïds l'auraient retournée. Elle se passa la main dans les cheveux, les sourcils froncés, un peu perdue dans ses souvenirs. « Ce n’est pas moi qui irai lui dire alors. » Nana eut un rictus au coin des lèvres. « Je n'en doutais pas » avoua alors la nippone sans la moindre hésitation, il ne fallait pas être un génie pour voir que cette blonde n'était pas ravie de tous ces évènements, visiblement, elle n'aimait pas les changements, enfin, Nana pouvait comprendre, elle n'aurait pas aimé qu'une inconnue s'impose dans son histoire.

Finalement, Nana ajouta qu'elle n'était pas spécialement mauvaise, elle n'était pas une sainte, certes, mais elle n'avait jamais été du genre à enfreindre la loi, du moins, pas pour faire du mal, juste pour se faire sa place, juste pour apprendre la musique dans un vieil entrepôt plus habité. « On est jamais trop prudente. » elle roula des yeux mais se contenta de ne pas répondre à ça. « Je veux bien croire que vous ne voulez rien à la petite, mais soyez certaine que si j’ai vent d’une moindre égratignure, je vous retrouverais personnellement. » Nana fronça les sourcils avant de répondre sèchement. « Oui, c'est sûr qu'apprendre la musique ça a toujours été du genre très dangereux pour les enfants. M'enfin, je suppose que ça repousse à plus tard mon apprentissage de la moto, dommage » la nargua quelque peu Nana. « Je sais m'occuper des enfants, je suis orpheline mais j'ai grandi dans un foyer avec plus d'enfants que la moyenne. » souligna alors Nana en croisant les bras, les réserves de la blonde l'agaçait quelque peu, elle comprenait, certes, mais de là à accepter d'être prise pour une débile, fallait pas pousser non plus, puis ce n'était pas comme si elle rencontrait Felicity, ça faisait des mois qu'elles se liaient sûrement mais doucement. Finalement, c'est la petite qui revint vers eux toute contente, elle s'assit à côté de sa tante. « Tia, est-ce que Nana peut venir avec nous, je veux lui montrer à elle aussi ! » Nana observa alors la blonde, après tout, elle était la tante, c'était à elle de décider, Nana ne voulait pas s'imposer et elle le démontrait en attendant la décision de la jeune femme.

Rosalie avait toujours eu des problèmes à faire confiances aux gens qui ne faisaient pas partie de sa famille. Elle avait grandi dans une bulle tellement restreinte, dans un sens. Elle avait beau avoir tout plein de monde autour d’elle, c’était toujours la même famille. Mais elle s’en contentait, elle n’avait jamais eu besoin de plus… Enfin, il lui était arrivé de faire des exceptions et de laisser entrer des gens dans son monde, comme Artemis, mais ils devaient faire leurs preuves et ce n’était pas facile. Elle acceptait encore moins quand c’était l’un des autres qui incrustaient un étranger dans leurs familles. Son frère Fred avait beau être avec la même femme depuis neuf ans, elle ne lui faisait toujours pas confiance. Certes, elle ne cherchait plus à ce qui lui arrive quelques ‘accidents malheureux’, mais elles n’étaient toujours pas les meilleures copines du monde. Rosalie avait toujours été la plus proche de Fred et ne donnait pas sa place aussi facilement, le faisant sentir à l’intrus. Quand son frère était en mission, elle pouvait passer des mois à l’ignorer, ‘oubliant’ de l’inviter au repas familial quand on lui en donnait la charge. Elle avait même de la difficulté à lui faire confiance avec sa nièce, sa propre fille. Quand Fred partait, Esmeralda passait beaucoup de temps avec Rosalie, la blonde n’allait jamais la reporter chez elle, mais toujours chez ses parents. Ça lui paraissait naturel en somme. Elle savait que si Fred n’avait pas été à l’autre bout du monde, dans une situation critique, il lui aurait sans doute fait la morale, mais la situation était ce qu’elle était, il n’osait jamais se prendre la tête avec elle. Tant mieux. Et quand sa ‘belle-sœur’ gueulait, Rosalie se contentait de partir, l’ignorant complètement. C’était le prix à payer pour être en couple avec un des De La Vega.

Flick, c’était déférent, évidemment. Mais pas plus facile pour autant. Comme son père n’avait jamais été dans les parages, elle était un peu devenue le bébé de tout le monde. En plus d’être la première. Elle avait un piédestal bien à elle et huit dangereux gardiens. « Oui, c'est sûr qu'apprendre la musique ça a toujours été du genre très dangereux pour les enfants. M'enfin, je suppose que ça repousse à plus tard mon apprentissage de la moto, dommage » évidemment l’étrangère ne pouvait pas comprendre. Il fallait être dans le même délire que sa famille pour voir de leurs points de vue. Mais Rosalie n’en démordrait pas. « Je sais m'occuper des enfants, je suis orpheline, mais j'ai grandi dans un foyer avec plus d'enfants que la moyenne. » Plus d’enfants que la moyenne… Ça voulait tellement rien dire au fond. Elle avait eu le choc de sa vie quand elle était entrée à la crèche et les peignaient leurs familles avec seulement un ou deux enfants. Elle avait eu beaucoup de difficulté à imaginer comment quelqu’un pouvait vivre si isolé. Elle fit que répliquer, très froidement. « Considère-toi averti alors. » Elle n’avait rien à dire de plus sur le sujet. Elle ne pouvait pas empêcher Flick de voir cette femme après tout, autant se contenter de veiller à ce qui lui arrive rien.

Sa nièce courue les rejoint et demanda à ce que Nana vienne avec eux Dieu sait où. Rosalie fit suivre son regard entre le petit monstre et l’inconnue devant elle, pendant un moment. Elle ne pouvait pas dire non, elle le savait. Elle devait faire un effort et être une adulte pour une fois. « Sur. Tout ce que tu veux. » Elle se leva doucement, testant sa cheville sur le sol et remit ses souliers. Ce n’était définitivement pas foulé, mais ça lui faisait quand même un mal de chien. La petite leurs pris la main à tout les deux et se mit aux trainées, avec une force incroyable pour quelqu’un d’aussi minuscule d’ailleurs, dans une direction imprécise. Felicity changeait souvent de caps, c’était à se demander si elle avait une idée de ce qu’elle faisait. Mais la blonde connaissait mieux que de demander. Elle était tellement concentrée dans son jeu que Rosalie se permit de se tourner vers Nana et lui poser la question qui lui trottait en tête depuis tout à l’heure. « Comment est-ce que vous avez trouvé ma sœur, au fait ? » Une partie d’elle priait toujours pour une erreur.

Nana était légèrement agacée par cette blonde. Si elle avait su, elle serait directement rentrée chez elle aujourd'hui. N'empêche, sa "sœur" était vachement plus cool que sa petite soeur. Rien à voir même. Elena adorait sa fille, certes, mais la plupart du temps, quand elle venait, elle se perdait dans l'observation de nuage ou alors s'évertuait à chercher des trèfles à 4 feuilles. Cette femme était spéciale. Enfin, c'était ce qu'avait décrété Nana au bout de deux heures à l'observer de loin à la dérobé alors qu'elle avait appris quelques mots de japonais à sa "nièce" qu'elle venait de rencontrer. C'était il y a plusieurs mois. Une fois, la mère était même partie en lui laissant la petite, surprise, elle avait dû la ramener pour trouver sa sœur avec une chemise trop grande entrain de peindre sur une toile immense. Felicity lui avait simplement dit que sa mère dès qu'elle avait une idée en tête se devait de l'exprimer aussi tôt sur un tableau. La japonaise n'avait rien dit mais avait trouvé le comportement de sa sœur irresponsable. Sincèrement, qui laissait sa fille à une femme qu'elle voyait juste dans un park ? Mais elle n'avait rien dit et avait accepté la confiance qu'on lui faisait... en quelque sorte. « Considère-toi averti alors. » Nana roula des yeux mais hocha la tête. Oui, sans doute que l'ouverture d'Elena contrastait avec le reste de son clan... parce que s'ils étaient tous aussi protecteur, il n'y avait aucun risque qu'il arrive quoique se soit à la petite. Et cela rassura quelque peu la nippone qui ne faisait pas totalement confiance à son aînée.

Cela dit, Felicity vint mettre fin à leur conversation, elle devait s'ennuyer, elle n'aimait pas tellement rester toute seule, au bout d'un temps, Nana s'en était rendue compte. « Sur. Tout ce que tu veux. » Nana fut légèrement étonnée de la coopération de la blonde, elle devait vraiment faire tout ce que réclamait la petite pour accepter de la sorte alors qu'il était clair qu'elle ne l'aimait pas du tout. Elles se mirent alors en marche, chacune d'un côté de Felicity, Nana se demandait bien ce que lui voulait la petite pour la peine, surtout qu'elle ne semblait pas vraiment décidée sur une destination fixe. « Comment est-ce que vous avez trouvé ma sœur, au fait ? » Nana regarda la blonde quelques secondes... « Avant de m'enfuir du Japon, je suis retournée à l'orphelinat, on m'a donné mon dossier... et le leur... j'avais leur prénom, j'ai juste eu à taper sur internet pour découvrir que l'une était une designeuse à Paris et l'autre une artiste-peintre contemporaine à New York. » elle haussa les épaules avant de rajouter avec un sourire en coin. « J'ai été surprise d'apprendre qu'on était chacune connue dans les pays où on avait grandi... le gêne artistique, notre mère a vraiment raté sa vocation » lâcha-t-elle avec un petit rire amusé. A ses yeux, sa génitrice représentait un échec de vie. Enceinte à 15 ans une première fois, enceinte et battue de jumelle à 19 ans... elle devait être morte ou au moins droguée aujourd'hui. En découvrant l'existence de ses sœurs, Nana avait simplement déduit qu'elles avaient un talent inné en elles, et leurs points communs étaient leur mère, pour le père, elle ne savait pas trop et elle s'en fichait à vrai dire. Mais si une femme avait su leur transmettre ça sans pour autant réussir à se protéger ou à élever ses propres filles... Nana trouvait ça pitoyable. « Comment vous avez fait pour aussi vite me rattacher à elles ? Je ne pense pas qu'Elena l'ait fait... » souffla alors Nana en plissant légèrement le regard en direction de cette blonde. Felicity lui avait parlé de sa famille, elle lui avait expliqué qu'ils étaient tous grands, beau, intelligent et fort et elle avait dit que son papa c'était un peu son papy et tous ses oncles réunis... elle lui avait aussi expliqué que ses tia étaient des lionnes et qu'ensemble, il était le clan le plus unis. Nana avait eu du mal à se représenter l'ensemble du tableau face à une description si... original. Maintenant elle comprenait un peu mieux.

Rosalie essayait de réfléchir rapidement. Ce n’était pas la première fois qu’elle devrait garder un secret de sa famille, mais elle n’était pas sure de savoir y arriver du coup. Même ses secrets à elle, quelqu’un finissait par le découvrir ou bien elle allait d’elle-même en parler à l’une de ses sœurs. Mais là… Elle avait l’impression de tenir une bombe entre ses mains et regrettait par-dessus tout d’avoir amené sa nièce au parc, elle aurait pratiquement préféré ne rien savoir. L’ignorance était beaucoup mieux. Elle détestait tellement penser au fait qu’Elena et Fred étaient adoptés. Pour elle c’était qu’un mot qui ne voulait rien dire, elle ne voulait pas s’imaginer qu’ils avaient une histoire bien à eux avant d’arriver dans leurs familles. Elle le refusait tout simplement. Il aurait tellement fallu de peu pour que sa vie change complètement. Si le dossier d’Elena serait passé sur d’autres parents, si sa mère ne l’avait jamais mis en adoption, si, si, si… elle se passa une main dans les cheveux, presque malade. C’était beaucoup trop gros pour digérer seule. Nana lui donna un nouveau coup au cœur en reliant la fibre artistique d’Elena à sa mère biologique. Elle se retient de justesse de se mettre à bouder comme une gamine. Sa famille était très artistique dans son genre aussi, chacun d’entre eux avait un domaine de prédilection et elle ne s’était jamais étonnée devant le fait que sa sœur était devenue une artiste de la sorte. C’était ridicule, elle le savait, mais elle était de plus en plus jalouse du lien qui existait entre sa sœur et l’étrangère, sans même qu’elle ne se connaisse. Elle voulait rentrer et serrer Elena dans ses bras et oublier qu’il y avait des gens hors de leurs familles. « Je ne sais pas, la mère d’Elena est danseuse alors. » Elle n’avait pas pu s’empêcher, entre ses doigts, elle serra doucement la main de Flick. Cette journée était vraiment la pire de toutes. « Comment vous avez fait pour aussi vite me rattacher à elles ? Je ne pense pas qu'Elena l'ait fait... » Mah. La blonde haussa les épaules, un peu lasses. Pour une fois qu’elle aurait aimé s’être tue. « Elena est … Dans son monde, c’est différent. Elle ne doit même pas reconnaitre son propre reflet dans la glace, elle préfère regarder son ombre ou quelque chose du genre. » Sa sœur était tellement compliquée, inexplicable. Elle avait beau la connaitre depuis toujours, elle arrivait encore à la surprendre. Elena était déroutante, quelqu’un à part. « Mais je l’ai vue grandir, j’ai vue tout les stages de sa vie et dans pratiquement toutes les situations possible, je serais reconnaitre les traits de ma sœur n’importe où. Puis bon, le conte n’était pas vraiment rempli de subtilité, non plus. » Il ne la fallait pas la prendre pour plus bête qu’elle était. « Même Flick doit s’en douter un petit peu. » Elle montra sa nièce d’un mouvement de tête. La petite n’avait sans doute pas réaliser encore, mais elle la connaissait, elle allait finir par détonner…

Nana voyait bien que la blondie était perturbée, elle semblait sur le point de se pisser dessus tellement elle était en stress. Nana eut presque pitié pour elle, elle semblait fort famille, un sentiment qui était assez étrange pour la japonaise, elle n'avait jamais été "famille", elle détestait même le principe de faire partie de quelque chose d'aussi archaïque... cela dit, elle était très curieuse et elle observait ses soeurs comme un scientifique observait des souris dans un laboratoire, elle ne voulait pas spécialement les connaître, au contraire, elle voulait plus les comprendre. Voir leurs similitudes, voir si les dons qu'elle avait en musique et en danse était familiale. Et s'il s'était avéré que toutes les trois avaient des dons, ceux-ci étaient tout de même bien distinct, le point commun était "l'art" au sens général, du coup, elle ne pouvait qu'en conclure que c'était grâce à leur mère biologique, comme quoi, cette petite écervelée aura servi à quelque chose et aura donné des choses bien à ses filles. « Je ne sais pas, la mère d’Elena est danseuse alors. » Nana reprit pied avec la réalité et la nippone réalisa que la jeune femme ne parlait pas de la génitrice des sœurs Saotome. « Oh, comme moi alors » sourit avec amusement et une pointe d'ironie. Apparemment, la petite blonde était du genre possessive, si ça pouvait lui faire plaisir, Nana s'en fichait, sa sœur était juste intéressante à observer, celle qu'elle voulait vraiment connaître, c'était la petite fille dont elle tenait la main.

Nana en vint à demander comment la jeune femme avait pu relier les deux sœurs ensemble. « Elena est … Dans son monde, c’est différent. Elle ne doit même pas reconnaitre son propre reflet dans la glace, elle préfère regarder son ombre ou quelque chose du genre. » Nana aussi l'avait remarqué, l'air détaché de la jeune femme. Mais cela ne l'avait pas vraiment surpris à vrai dire. Elena était très inexpressive, toujours dans la lune... mais il suffisait de regarder une de ses toiles pour comprendre que tout ce qu'elle ne disait pas, elle le peignait avec force. Et sans être critique d'art ou quoi, Nana avait ressenti une émotion étrange en voyant une peinture d'Elena... les décors étaient magnifique, précis, on avait l'impression de pouvoir toucher les textures des choses peintes... mais tout ce qui avait chamboulé Nana c'était le regard de le personne peinte. D'apparence souriante, la lueur apeuré au fond de son regard avait mis la japonaise à nu... depuis elle n'avait plus jamais osé regarder la peinture... complexe d'enfant abandonné, cette peur que cela revienne encore... elle n'avait rien dit, juste... compris que son aînée comme beaucoup d'autres n'arrivaient pas à totalement oublié ce par quoi elle était passé... et Nana ne voulait pas s'éterniser à penser à ça plus longtemps qu'il ne le fallait. « Mais je l’ai vue grandir, j’ai vue tout les stages de sa vie et dans pratiquement toutes les situations possible, je serais reconnaitre les traits de ma sœur n’importe où. Puis bon, le conte n’était pas vraiment rempli de subtilité, non plus. » Nana hocha la tête, elle avait du mal à se reconnaitre en Elena... mais si la blonde le disait... il y avait sans doute un air de famille. « Désolée, je n'ai jamais su raconter mon passé de façon simple, je préfère les histoires, ça fait plus rêver, et puis on a toujours le sentiment que quoi qu'il arrive, il y aura toujours le happy ending à la fin. » souffla Nana du bout des lèvres. « Même Flick doit s’en douter un petit peu. » Nana fronça les sourcils, elle se doutait que la petite était intelligente... mais elle ne voulait pas vraiment s'imposer de la sorte à elle, elle voulait juste... enfin, c'était compliqué, mais elle voulait juste être accepté dans la vie de la petite, pas jouer une place importante, elle se contentait assez bien du second rôle. La femme cool du park c'était chouette à jouer « Je n'en ai pas envie... je suis bien sans famille vous savez... » dit-elle simplement, elle n'avait de compte à rendre à personne ainsi, elle ne se sentait non plus aucune attache nul part et pouvait partir voyager quand elle voulait, sans de grands au revoir ou embrassades quétaines et sans importance dans le fond.