Je passe te prendre tout à l’heure ! A la fin de ton cours, 16h, c’est ça ?
Il envoya un dernier message à sa sœur, Coleen, avant de poser son téléphone sur la petite table basse qui prônait royalement devant le canapé. Aujourd’hui, les deux jeunes Brewer avaient décidé de se voir, juste histoire de passer un peu de temps ensemble. Angus était à l’initiative de tout cela. Pour l’occasion, il avait décidé de l’emmener prendre un verre dans un bar assez prisé, puis certainement, ils finiraient leur soirée dans un restaurant à se goinfrer de nourritures. Les soirées en compagnie d’Angus pouvaient parfois de montrer interminables, sûrement parce qu’il avait toujours une anecdote croustillante à conter. Anecdote assez souvent ridicule, mais surtout très hilarante. Aujourd’hui, il ne travaillait pas… tout du moins, il n’avait pas à se déplacer jusqu’au lycée pour donner des cours à des adolescents tous attardés. Ô joie ! Il aurait bien pu passer sa journée à préparer ses prochains cours, à corriger des fichus tests, mais être organisé et rigoureux ne faisaient pas partis des caractéristiques d’Angus. Improviser, c’était déjà bien plus que simple. Le jeune homme avait alors passé sa une grande partie de sa journée en compagnie de sa colocataire, Kaliska, avachis tous deux sur le canapé, à se gaver de programmes télévisés débiles et sans intérêts pédagogiques. Le seul intérêt était sûrement de les faire rire comme deux sales gosses… Lorsqu’il avait remarqué qu’il était bientôt l’heure, Angus se releva et partit se changer. A moins que sortir en vieux tee-shirt à l’effigie de son club de football américain préféré et un caleçon à rayures allait être la nouvelle mode dans les prochains mois ! Il troqua son tee-shirt chéri pour une chemise et un petit pull blanc et enfila un pantalon beige. Ce n’était sûrement pas une si bonne idée que cela de porter des habits si clairs, s’était-il dit alors. Avec sa certaine maladresse, il se tacherait en moins d’une minute. Il salua brièvement la jeune fille qui était encore installé dans le canapé et il en profita pour prendre son cellulaire qu’il rangea dans la poche de sa veste.

Et le voilà arrivé devant l’université de Columbia, après quelques minutes de route au volant de sa petite voiture. Il jeta un coup d’œil à sa montre et il songea que cela pourrait être une si bonne question s’il allait attendre sa sœur à la sortie de son cours… Une petite surprise, ça lui ferait certainement plaisir, très plaisir même. Angus sortit donc de son véhicule, claquant la porte derrière lui. L’ancien étudiant s’aventura alors dans l’enceinte de la grande université… grande, le mot était peut-être faible. Dans le hall d’entrée, il prit aussitôt les premiers escaliers qui se présentaient à lui. Après quelques minutes, il réalisa qu’il ne savait pas où sa sœur se cachait… certainement dans l’un des amphithéâtres, mais il fallait qu’il trouve lequel. Angus espérait alors trouver un plan de l’université placardait quelque part, mais son espérance fut vaine. Il marcha longtemps, très longtemps… se demandant bien où il se trouvait. Il s’arrêta donc dans ce long couloir blanc et tourna tout autour de lui. C’est alors que son regard se posa sur une jeune femme, certainement étudiante. Celle-ci allait bien savoir le guidé jusqu’au cours de Coleen. Il s’approcha alors vers elle, l’air légèrement paumé. « Euh… excusez-moi… lâcha-t-il enfin. Je cherche l’amphithéâtre où un cours de psychopathologie serait donné… J’dois vous avouez que là, je suis un peu perdu ! ».

Apollinaria tentait tant bien que mal de reprendre le rythme universitaire mais ce n'était pas chose aisée. Entre toutes les réceptions auxquelles sa présence était requises, ses voyages dans le monde et ses week-end au Luxembourg, elle n'avait pas grand chose à voir avec ceux de sa classe qui commençaient déjà à travailler assez sévèrement pour un début d'année. A les voir déjà angoissés par l'examen de fin d'année, elle se demandait alors comment elle allait s'en sortir, pas qu'elle doute de ses capacités, non ça bien sûr elle en était sûre, ce qui était moins sûr c'était le temps qu'elle allait avoir. Quoique, puisqu'elle avait rompu avec Milo, ça lui laissait plus de temps pour travailler. C'était idiot à dire mais, quand on n'a pas à voir quelqu'un régulièrement, c'était beaucoup facile de se concentrer sur des dossiers juridiques. Il fallait bien voir des avantages quelque part, n'est-ce pas ? La jeune princesse prenait alors ses cours avec application avant de les relire au calme et d'effectuer les exercices. Ca lui semblait tellement rébarbatif, elle avait eu des tonnes de cours sur ce sujet dans toute sa vie par ses précepteurs, ses professeurs, ses parents adoptifs... Ce qui était nouveau pour les autres faisait parti de son quotidien depuis plusieurs années pour la jeune femme.

Apollinaria rangea alors son ordinateur dans son sac à la fin de son cours et sortit de la salle avec la ferme intention d'aller travailler un peu à la bibliothèque avant de se préparer pour sortir dans une nouvelle soirée mondaine ce soir. Elle vérifia une dernière fois qu'elle avait bien fini les cours et qu'elle pouvait faire ce qu'elle voulait avant de se diriger vers la bibliothèque. Mais elle ne put pas y arriver car elle fut interrompue par un jeune homme, visiblement perdu. « Euh… excusez-moi… Je cherche l’amphithéâtre où un cours de psychopathologie serait donné… J’dois vous avouez que là, je suis un peu perdu ! » Un peu surprise, elle leva la tête de son emploi du temps pour mieux voir son interlocuteur. Naturellement, un sourire vint prendre place sur ses lèvres et elle lui répondit, comme pour le rassurer « La faculté est très grande, tout le monde se perd ! » Même elle mais ça elle ne l'avouerait pas. Quand elle revenait après plusieurs jours ou semaines pour je ne sais quelle raison, elle avait toujours un temps de ré-adaptation pour reprendre ses marques dans une université aussi grande. Elle réfléchit un peu avant de reprendre, prenant son rôle d'aide très à coeur « Mais ici vous êtes dans la section droit et sciences politiques, la section psychopathologie doit être dans un autre bâtiment. Il me semble que c'est dans le bâtiment F. » Elle le jugea du regard gentiment avant de proposer « Vous voulez que je vous y emmène ?» La jeune brune avait reçu une éducation qui lui inculquait de toujours être serviable et de ne pas laisser les gens dans ce genre de situation et elle prenait cela très à coeur.