L’hiver s’installait doucement sur New York. Même si il n’y avait pas un mètre de neige, il était vraiment possible de sentir l’hiver arriver de par la fraicheur de l’air mais aussi par le temps qu’il faisait. Il pleuvait en effet de plus en plus et les trottoirs étaient de plus en plus glissant à cause du froid qui s’abattait sur la ville. L’eau et le froid n’avaient jamais fait très bon ménage. Cependant Sephora se moquait un peu de cela et n’y faisait pas très attention. La jeune femme adorait marcher et sentir la bise fraiche sur son visage. Elle adorait donc marcher un peu pour rentrer chez elle après une journée de boulot et aujourd’hui n’avait pas fait exception à la règle. En effet, la jeune demoiselle avait cru apercevoir quelques flocons tomber avant de fermer les stores de son bureau, elle voulait donc en profiter. Bien emmitoufler, pour ne pas s’attirer les foudres de Gabriel qui trouvait toujours qu’elle ne se couvrait pas assez, elle avait donc décidé, comme souvent, de faire un bout du trajet à pied. D’une main elle tenait son sac à main et de l’autre son téléphone, un petit message au jeune homme pour qu’il ne s’inquiète pas puis elle mit la musique et avança tranquillement tentant de faire attention où elle mettait les pieds. Sauf que l’espace d’un instant, son attention due être attirée ailleurs et elle eut vite fait de mettre le pied sur une place glissante ce qui lui valut un beau vol plané. Une chute qui aurait été anodine si elle n’avait pas été enceinte et si son ventre n’était pas déjà aussi voyant. De violentes douleurs prirent la jeune femme dans le bas du dos et il fut impossible pour elle de se relever. La jeune demoiselle resta donc là mais fort heureusement pour elle, le jeune homme qui la suivait s’arrêta pour lui venir en aide, l’aider ou bien s’inquiéter encore plus qu’elle ne l’était déjà alors que les douleurs dans le bas de son dos s’accentuaient de plus en plus. Pour tenter de se calmer elle essayait de penser à quelque chose d’agréable mais au final, elle n’y parvenait pas du tout, la seule chose qu’elle avait actuellement dans sa tête était la voix de Gabriel qui l’engueulait en lui disant qu’elle n’était pas assez prudente, qu’elle devait l’être encore plus que pour une simple grossesse puisqu’elle était enceinte de jumeau. Mais très vite, les paroles de Gabriel furent loin car le jeune homme lui adressait la parole.
Sujet: Re: Mauvaise chute | Jalil Jeu 29 Nov - 11:07
SEPHORA & JALIL
Ce qu’il pouvait détester le froid. Les températures si basses n’étaient pas dans ses habitudes, pas pour un jeune homme ayant passé une grande partie de sa vie au Moyen-Orient où les températures sont plus qu’agréables pratiquement toute l’année. Pourtant, il vivait aux Etats-Unis depuis près de huit ans, soit depuis le décès de sa sœur, mais il était tout de même incapable de se faire aux températures hivernales qui lui donnaient bien souvent l’impression de vivre au Pôle Nord à cette période de l’année. Gabriel, son neveu, semblait bien plus habitué, sans doute parce qu’il avait grandi dans ce pays. Voir son oncle le forcer à se couvrir comme s’il était sur le point d’aller skier le faisait rire et le petit garçon n’en manquait pas une pour taquiner le résident, une manie qu’il avait depuis toujours et qui reflétait sans le moindre mal la complicité entre eux. Néanmoins, complices ou non, l’Israélien ne comptait pas laisser son neveu aller à l’école sans se couvrir un tant soit peu, certes il était médecin et aurait été capable de le soigner, mais s’il pouvait lui éviter d’être malade ce n’était pas plus mal. Ainsi, après une inspection de la tenue de Gabriel, il avait conduit ce dernier à son école pour ensuite prendre le chemin du Lenox Hill, ravi d’y trouver un tant soit peu de chaleur en cette période de l’année où les températures semblaient chuter bien trop vite. Comme tous les jours, il passa la grande partie de sa journée à rendre visite à quelques patients en neurologie afin de leur faire une petit bilan et il passa plusieurs heures au bloc avant de voir sa journée se terminer et ainsi le libérer … du moins de son travail en tant que résident.
Comme bien souvent dans la semaine, il se devait de se rendre à la caserne où il avait postulé comme pompier volontaire. Étant de garde cette nuit, sa journée était pour lui loin d’être terminée bien qu’il avait plusieurs heures devant lui avant de prendre son service. Jalil en profita donc pour retourner chez lui déposer quelques dossiers et s’assurer que toutes les instructions pour la baby-sitter de Gabriel étaient toujours sur le réfrigérateur, puis il quitta à nouveau son appartement pour aller boire un café au Starbuck du coin, profitant de la chaleur qu’il l’enveloppa à l’intérieur avant de s’enfoncer à nouveau dans le froid. Bien qu’en avance, l’Israélien n’avait plus rien à faire si bien qu’aller directement à la caserne et discuter avec ses collègues lui semblait être plus intéressant que rester tout seul à ne rien faire. Ce fut donc la direction qu’il prit lorsqu’une jeune femme juste devant lui glissa sur une plaque de verglas et tomba lourdement sur le sol. Jalil s’empressa de l’aider à se relever puisque la plupart des passants ne semblaient pas se préoccuper de la jeune femme et qu’il était bien trop altruiste pour passer son chemin en prétendant n’avoir rien vu. « Vous allez bien ? » Demanda-t-il tout en se penchant en avant pour tenter d’apercevoir le regard de la jeune femme. En moins de temps qu’il le faut pour le dire, le médecin remarqua une légère grimace de douleur qui avait pris place sur le visage de la demoiselle, l’inquiétant quelque peu. « Venez, vous serez mieux assise. » Et sans lui laisser le temps pour répliquer, il entra la jeune inconnue vers les marches menant à un immeuble – à défaut d’avoir un banc près d’eux – et l’aida à s’asseoir tout en tentant de savoir ce qui semblait lui faire aussi mal.
La brunette était choquée, choquée de voir à quel point les gens de cette ville pouvait être égoïste. Elle était tombée lourdement sur le sol, elle avait mis du temps à se relever, pour ne pas dire qu’elle ne s’était pas relevée du tout et personne ne s’était arrêté pour l’aider. Personne à l’exception d’un jeune homme avec un tant soit peu d’éducation qui était juste derrière elle. Heureusement qu’il était là où elle aurait été juste incapable de se relever tellement son dos la tirait tout comme son ventre, les petits bouts dans son bidou n’avaient pas vraiment apprécié la chute de leur maman et ils se faisaient comprendre. Sans qu’elle ne puisse dire grand-chose, le jeune homme l’avait presque porté pour la relever et l’avait entrainé vers les marches d’un immeuble non loin de là pour l’assoir. Assise, les douleurs dans le dos commencèrent à s’atténuer et Sephora put enfin enlever cette vilaine grimace qu’elle affichait sur son visage depuis sa chute, mais ce n’était pas pour cela qu’elle était moins inquiète, et répondre au jeune homme. « Merci beaucoup de m’avoir aidé ! Je crois que… Ca va aller…. Arrrrrr… Oui ne vous inquiétez pas pour moi ça va être bon… ouuuuille.» Elle avait décrispé les dents et prétentdait que tout allait bien mais la douleur était beaucoup trop forte et sa peur grandissait en même temps que les douleurs qui s’élançaient dans son ventre. Elle n’était enceinte que d’un peu plus de quatre mois, ce n’était pas du tout le moment pour les jumeaux de venir au monde, ils ne survivraient pas. Mais même si ce n’était pas le moment pour eux de pointer le bout de leur nez, il fallait tout de même peut être qu’elle aille passer une visite… Grr l’hôpital elle détestait cela et y allait ne l’enchantait guère. « Vous ne connaitriez pas un médecin près d’ici, je n’ai pas envie d’aller à l’hôpital même si je crois que ce serait plus sage au vu de mon état… Enfin il vaut mieux faire quelque chose que rien mais pas l’hôpital… » Sephora ne savait pas que dans sa chance elle était tombée sur un pompier volontaire et étudiant en médecine mais elle savait très bien qu’elle ne voulait pas mettre un pied à l’hôpital où ils la garderaient plusieurs jours et où Gabriel s’inquiéterait et viendrait lui faire la morale. Cependant, elle avait clairement besoin d’être rassurée sur l’état de ses bébés surtout à cause des douleurs.
L’être humain devenait de plus en plus égoïste, c’était triste à dire et pourtant ce n’était que la vérité. La politesse disparaissait également et à présent c’était avant tout du chacun pour soit, bien différent de la vie passée … à croire que les gens oubliaient ces évènements qui les avaient uni par le passé, à croire qu’ils leur faudrait une nouvelle guerre pour qu’ils réagissent à nouveau ce qui était bien malheureux. Lui s’estimait heureux de ne pas être comme la plupart de ces personnes. Bien sûr, il était loin d’être parfait et comme tout le monde il avait des défauts, toutefois il avait été élevé dans le respect et c’était une valeur qui ne l’avait plus jamais quitté et qui lui était bien souvent utile dans son métier. C’était en respectant les personnes que les choses se faisaient au mieux et non pas en leur tenant tête et en se montrant comme la plus égoïste des personnes. Il y avait probablement aussi le fait qu’il était né dans un pays constamment en conflit qui le poussait d’autant plus à être altruiste, à venir en aide aux personnes qui étaient dans le besoin, comme cette jeune femme. Personne ne semblait lui prêter la moindre attention.
Elle était lourdement tombée et pourtant les gens continuaient de passer à côté d’elle sans même chercher à l’aider ou à savoir si elle allait bien, se contentant simplement de la regarder comme si elle n’était qu’une pauvre idiote qui ne savait pas marcher et qui ne regardait pas où elle mettait les pieds. Jalil se serait écouté, il était probable qu’il aurait crié au scandale, mais il n’en fit rien et s’empressa d’aider la jeune femme à se relever puis à s’asseoir, remarquant aussitôt le fait qu’elle était enceinte ce qui l’amena à être bien plus agacé par le comportement des passants. « Merci beaucoup de m’avoir aidé ! Je crois que… Ça va aller…. Arrrrrr… Oui ne vous inquiétez pas pour moi ça va être bon… ouuuuille. » Les sourcils de l’israélien se froncèrent quelque peu après lui avoir adressé un sourire comme quoi l’aider était la chose la plus naturelle du monde selon lui et qu’elle n’avait donc pas besoin de le remercier. Le résident s’inquiétait des douleurs qui semblaient la prendre si brutalement et qui l’empêchaient d’être sincère lorsqu’elle lui affirmait aller bien – ce qui était donc loin d’être le cas. « Vous ne connaitriez pas un médecin près d’ici, je n’ai pas envie d’aller à l’hôpital même si je crois que ce serait plus sage au vu de mon état… Enfin il vaut mieux faire quelque chose que rien mais pas l’hôpital… » Cette fois, un léger sourire amusé étira les lèvres de Jalil. Il ne se moquait pas d’elle, mais la jeune femme n’avait la moindre idée de la chance qu’elle avait tout d’un coup puisqu’il était lui-même médecin et que, malgré sa spécialisation, il en connaissait tout de même un minimum concernant les grossesses.
« Vous en avez un devant vous. » Commença-t-il d’un ton qu’il voulait rassurant. Son regard dévia rapidement vers le ventre quelque peu rebondi de la jeune femme pour ensuite lever à nouveau les yeux vers elle. « Vous en êtes à combien de mois ? » Il doutait que la réponse l’aiderait à savoir si quelque chose allait mal, toutefois il préférait le savoir pour s’assurer qu’il n’y avait aucun risque pour l’enfant qu’elle portait, sans se douter un seul instant qu’elle en portait deux et non pas un. Redressant la tête pour voir où il se trouvait, une légère moue prit place sur son visage puis il soupira sans quitter la rue des yeux. « La caserne où je travaille n’est qu’à deux rues d’ici, si vous êtes d’accord j’arrête le premier taxi qui arrive pour éviter de trop vous déplacer et une fois là-bas je pourrais m’assurer que tout va bien, ça vous convient ? Comme ça pas d’hôpital. » Son regard se posa à nouveau sur la jeune femme. Qu’elle se déplace à pieds ou en voiture ne lui plaisait que peu étant donné l’état dans lequel elle se trouvait, ceci dit il n’avait aucun moyen de s’assurer qu’elle allait bien, ce qui ne serait plus le cas à la caserne, toutefois il attendit silencieusement sa réponse, refusant de la forcer à quoi que ce soit.
Sujet: Re: Mauvaise chute | Jalil Mer 16 Jan - 13:29
Sephora avait le cœur sur la main c’est pourquoi si quelqu’un était tombé devant elle, elle se serait empressée d’aller voir si tout allait bien pour lui et si il fallait appeler un médecin ou les pompiers. Etant aussi assez naive parfois, elle n’avait pas compris pourquoi tout le monde l’avait regardé comme cela sans pour autant l’aider mais heureusement il y avait eu quelqu’un qui avait surement les mêmes valeurs qu’elle ou la même éducation et cette personne l’avait aidé à se relever avec son petit ventre et à s’assoir. Il s’inquiétait maintenant pour elle alors qu’elle, elle tentait de paraitre en pleine forme alors que de violentes douleurs la prenaient par élan. Très vite elle s’était rendue à l’évidence qu’elle devait aller voir un médecin pour s’assurer que tout allait bien mais elle ne voulait surtout pas aller à l’hôpital c’est pour cela qu’elle avait préféré demandé au jeune homme qui l’aidait s’il en connaissait non loin de là. Elle ne se serait jamais doutée que lui-même était médecin mais ce n’était que du positif. Lorsqu’il lui avait avoué cela, Sephora s’était senti encore plus en confiance qu’elle ne l’était déjà et avait sourit, entre deux douleurs bien sur. Lui avait toujours le sourire mais elle savait que lorsqu’elle lui aurait répondu à sa nouvelle question qui était de savoir où elle en était dans sa grossesse il ne rigolerait plus autant. La brunette laissa donc passer un peu de temps pour laisser le suspense s’installer mais surtout pour compter exactement à combien de temps elle en était avant de lui répondre d’une petite voix timide. « J’entre à peine dans mon cinquième mois mais euh… Il y en a deux… » Voilà la bombe était lâchée et le médecin allait peut être s’inquiéter plus qu’il ne l’était déjà actuellement pour elle. Il allait aussi peut être l’embarquer de force à l’hôpital sans lui laisser le choix car c’était plus grave que prévu mais Sephora ne lui laissa pas le temps de répliquer pour faire quoique ce soit de tout cela. Non elle voulait éviter l’hôpital. « Si ce n’est pas loin, on veut y aller à pied, peut être que marcher me fera passer la douleur et puis je ne suis pas non plus mourante je peux y aller ! Mais ce n’est pas de refus pour un peu d’aide ! » Un peu d’aide pour se lever entre deux douleurs mais aussi pour s’appuyer si jamais elle en avait jusqu’à la caserne. En plus d’être médecin elle était tombée sur un pompier, elle avait plus que de la chance. Alors qu’ils se dirigeaient vers la caserne, Sephora fit sa curieuse. « Pas trop dur de cumuler le fait d’être pompier et d’être médecin ? Les gardes doivent s’enchainer aux deux endroits non ? »
Sujet: Re: Mauvaise chute | Jalil Ven 18 Jan - 19:30
S’inquiéter comme il le faisait était probablement vu comme un défaut pour bien des personnes, mais ce n’était pas son cas. Il aimait croire qu’il avait le cœur sur la main et s’efforçait d’agir comme tel. Il avait vu bien trop d’horreurs dans son pays natal pour accepter de les faire venir avec lui sur le sol américain. Il avait perdu sa mère trop tôt et ce schéma avait recommencé avec Gabriel. Son père était le directeur du Mossad et même s’il se révélait être un homme aimant envers sa famille, ce n’était absolument pas le cas lorsqu’il changeait de casquette et Jalil préférait de loin ne jamais avoir à affronter son père comme il pouvait parfois être : froid et impitoyable. Lui s’efforçait de rester sur le droit chemin malgré les erreurs qu’il pouvait parfois commettre. Il n’était pas parfait et ne se vantait jamais de l’être, toutefois puisqu’il était conscient de ce détail il faisait toujours de son mieux pour se rattraper, pour faire les choses biens même si ce n’était pas forcément auprès des personnes qu’il avait pu blesser. Il n’aimait pas faire du mal à qui que ce soit, mais il lui arrivait de le faire sans même s’en rendre compte et puisqu’il finissait par l’apprendre et tomber de haut dans ces cas-là, il se vengeait en quelque sorte sur son travail en faisant tout son possible pour sauver des vies même si malheureusement il n’était pas Dieu. Néanmoins, s’il ne pouvait pas sauver tout le monde l’israélien pouvait au moins essayer d’aider les gens dans le besoin comme cette jeune femme qui avait glissé dans la rue et dont personne ne semblait se soucier alors qu’elle était enceinte, comme quoi l’Homme pouvait n’être qu’un égoïste par moment. Lui s’empressa de l’aider, ne cachant pas son inquiétude lorsqu’il remarqua d’autant plus sa grossesse bien qu’il fit de son mieux pour canaliser la peur que quelque chose de mal lui soit arrivé … à elle ou à son bébé. « J’entre à peine dans mon cinquième mois mais euh… Il y en a deux… ».
Si Jalil acquiesça d’un mouvement de la tête aux premières paroles de la jeune femme, ses sourcils ne tardèrent pas à se froncer lorsqu’elle continua. Deux bébés, des jumeaux donc et deux fois plus de risques pour elle en tombant. Cependant, le résident resta parfaitement calme – la force de l’habitude avec toutes les opérations qu’il avait pu pratiquer – et tenta de trouver un moyen pour lui permettre d’échapper à l’hôpital. « Si ce n’est pas loin, on peut y aller à pied, peut-être que marcher me fera passer la douleur et puis je ne suis pas non plus mourante je peux y aller ! Mais ce n’est pas de refus pour un peu d’aide ! » Visiblement mécontent, Jalil n’alla pourtant pas contre son désir. Il avait beau être médecin il n’avait aucun droit de la forcer à faire quoi que ce soit. Le jeune homme se redressa donc et lui tendit sa main pour l’aider à se relever en douceur et une fois la jeune femme près de lui, il passa son bras autour de sa taille comme pour en faire une barrière de sécurité en cas de besoin, lui permettant également de s’appuyer sur lui tandis qu’il la dirigeait en direction de la caserne. « Pas trop dur de cumuler le fait d’être pompier et d’être médecin ? Les gardes doivent s’enchaîner aux deux endroits non ? » Concentré sur le fait de lui empêcher de retomber – persuadé qu’il serait entraîné dans sa chute – Jalil attendit que tous les deux soient arrivés à un passage piéton pour tourner la tête vers elle. « C’est fatiguant, mais puisque j’aime les deux je me vois pas abandonner l’un ou l’autre d’autant plus que mes gardes à la caserne sont faites de sorte à pas empiéter sur celles à l’hôpital. » Expliqua-t-il dans un sourire avant d’avancer à nouveau pour traverser la route et rejoindre le trottoir d’en face, continuant sa route en direction de la caserne tout en s’assurant qu’elle allait bien par de furtifs coups d’œil. « Et vous ? Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? » Demanda-t-il sur le ton de la conversation car, après tout, autant combler les blancs jusqu’à leur arrivée et ainsi s’assurer qu’elle était toujours capable de parler et pas à deux doigts de s’évanouir.
Sephora savait qu’en lui disant directement qu’elle était enceinte de deux enfants et non un seul bébé, elle n’allait pas rassurer le jeune homme qui se trouvait en face d’elle et en voyant sa tête elle avait raison sur toute la ligne. Le pompier savait bien de par son métier qu’il y avait plus de risques lorsque la grossesse était multiple et que tomber n’était pas recommandé. Elle n’avait bien sûr pas fait exprès non vues les douleurs qu’elle avait maintenant, elle s’en serait bien passées mais elle n’avait simplement pas pu faire autrement et personne ne l’avait retenu… Ce n’était pas étonnant vu que personne ne s’était arrêté avant le jeune homme une fois qu’elle était à terre. Malgré ce sal regard qu’il lui avait lancé lorsqu’elle lui avait dit qu’elle attendait des jumeaux et le nouveau qu’il venait de lui adresser lorsqu’elle avait refusé le taxi préférant marcher pour faire passer la douleur, le jeune homme resta à ses côtés et ils prirent la direction de la caserne alors qu’il la soutenait tout de même. En route, puisque la route allait peut être être longue comme Sephora n’avançait pas très vite, les deux new yorkais entamèrent la conversation pour faire plus ample connaissance. « C’est bien de pouvoir cumuler les deux et c’est sympa qu’ils ne vous mettent pas les deux gardes en même temps qu’ils communiquent entre eux ! Mais vous n’avez pas de famille ? Parce que vous ne devez pas les voir souvent à enchainer les gardes d’un côté et de l’autre !!! Enfin vous me direz ça ne me regarde pas excusez moi ! » Sephora était parfois trop curieuse, elle donnait parfois trop son avis mais elle savait se reprendre ce qu’elle venait de faire. C’était son avis, il n’avait pas la place pour une vie de famille mais peut être qu’il en avait une et qu’il la gérait très bien, il aurait tout le temps de la marche pour la faire changer d’avis. « Moi je suis avocate et ça me suffit amplement ! Pas de gardes, pas de sortie en urgence, juste du boulot du réveil au couché mais bon c’est de plus en plus courant de nos jours et puis je viens tout juste d’ouvrir mon cabinet avec une amie que je connais depuis quelques années alors je ne peux pas me permettre de peu travailler, je ne veux pas l’entrainer dans la dégringolade ! » Sephora était loin de s’imaginer que le jeune homme pouvait connaitre son associée vu la ville énorme qu’était New York s’était pour cela qu’elle n’avait pas mentionné son nom et puis même si elles étaient associées, Sephora préférait qu’on vienne chez elle plutôt qu’on aille chez Athena. Elle ne faisait pas la guerre loin de là, c’était juste une petite pensée car les deux jeunes femmes s’entraidaient vraiment et avaient chacune leur clientèle.
Jalil était attentif au moindre de ses mouvements, à la moindre chose qui les entouraient et surtout aux voitures qui roulaient à toute vitesse les fois où il aida la jeune femme à traverser. Même s'il n'était pas à New York depuis toujours, en huit ans il avait appris à se faire à cette vie américaine qui était désormais la sienne. Il avait vécu dans le Maine, à Seattle puis à New York de quoi lui laisser largement le temps de remarquer que, bien souvent, les conducteurs devenaient de vrais fous au volant et l'israélien n'avait pas la moindre envie d'être victime d'un accident et encore moins en compagnie d'une future mère qui avait déjà besoin de soins. Alors, malgré le fait qu'il accepta d'entrer dans la discussion pour passer le temps jusqu'à la caserne, il n'en restait pas moins attentif à ce qui se passait autour d'eux, prenant grand soin d'aider la jeune femme à marcher, s'arrêtant quelques fois lorsqu'elle semblait éprouver une douleur un peu trop vive. Il n'était pas difficile de remarquer que Jalil s'inquiétait pour elle, il était comme ça quand bien ne connaissait-il Sephora que depuis quelques minutes. « C’est bien de pouvoir cumuler les deux et c’est sympa qu’ils ne vous mettent pas les deux gardes en même temps qu’ils communiquent entre eux ! Mais vous n’avez pas de famille ? Parce que vous ne devez pas les voir souvent à enchainer les gardes d’un côté et de l’autre !!! Enfin vous me direz ça ne me regarde pas excusez-moi ! » Son regard resta porté en direction de la route que tous les deux prenaient.
Jalil préférait ne pas trop se laisser distraite étant donné les trottoirs glissants qu'ils empruntaient à chaque rue qui les rapprochait de la caserne. Néanmoins, les oreilles étaient faites pour écouter et l'israélien le faisait attentivement, un petit sourire venant étirer le coin de ses lèvres lorsqu'il fut question de sa vie de famille. « Le plus souvent, ils nous demandent si nous possédons un second travail, avec la crise c'est de plus en plus courant. Et puisque parfois il m'arrive d'être de garde à la caserne et d’emmener un blessé au Lenox Hill, c'est difficile à cacher du coup ils font souvent au mieux pour leurs employés. » Expliqua-t-il doucement tout en continuant de garder son bras derrière le dos de Sephora. « J'ai de la famille. Enfin, mon père vit toujours en Israël. Ma petite sœur vit également à New York, j'ai quelques cousins et cousines ici et là, mais j'ai également un enfant à charge. Je pense pouvoir dire que j'arrive à gérer tout ça sans le moindre mal malgré la fatigue et les horaires en dents de scie. » Jusqu'à présent Gabriel - son neveu - ne s'était jamais plaint du rythme de vie auquel il avait le droit. Il savait même être le héros du petit garçon ce qui le faisait bien souvent sourire. Il était vrai que par moment il avait la sensation de ne pas le voir assez, mais chaque moment qu'il pouvait avoir en compagnie de Gabriel il en profitait au maximum d'où la complicité forte entre les deux hommes. « Moi je suis avocate et ça me suffit amplement ! Pas de gardes, pas de sortie en urgence, juste du boulot du réveil au couché mais bon c’est de plus en plus courant de nos jours et puis je viens tout juste d’ouvrir mon cabinet avec une amie que je connais depuis quelques années alors je ne peux pas me permettre de peu travailler, je ne veux pas l’entrainer dans la dégringolade ! »
De nouveau un sourire étira ses lèvres. Il ne put s'empêcher de penser à Athena qui, elle aussi, avait monté un cabinet avec une amie de longue date sans que l'israélien se doute un seul instant que cette amie était la jeune femme à ses côtés. Ne prenant pas le temps de répliquer lorsqu'il vit la caserne non loin, il resta silencieux jusqu'à arriver à destination faisant signe à Sephora de s'installer sur le canapé de la salle de repos dans laquelle il l'avait amené avant de filer à l'infirmerie chercher le matériel dont il avait besoin. « Dude ! J'ignorais que t'allais être papa. » Stéthoscope dans une main - qu'il ne tarda pas à mettre autour de son cou - et antidouleurs dans l'autre, Jalil posa son regard sur l'un de ses collègues qui venait d'entrer dans la pièce. « Josh, tu sais bien que si c'était le cas tu serais le premier au courant ... ou peut-être pas en fait ! C'est juste une jeune femme qui a fait une mauvaise chute dans la rue. » Josh le regarda en arquant un sourcil afin d'exprimer son doute, mais le résident ne s'attarda pas plus longtemps et rejoignit Sephora qui l'attendait dans la salle de repos vide à cette heure-ci de la journée. « Bien, je vais vérifier que tout va bien, mais avant j'ai besoin de savoir si vous avez une quelconque allergie à un médicament ? » En bon médecin, il se devait de faire toutes les vérifications avant de lui administrer le moindre médicament - qu'elle ait mal ou non, qu'elle soit à l'agonie ou pas. Jalil attrapa une des chaises qui se trouvait autour de la table non loin du canapé et alla la mettre devant la jeune femme puis, il prit place dessus dans l'attente de sa réponse.
Sephora était impressionnée par tout l’attention que le jeune homme lui portrait. C’était un véritable pompier, il avait bien trouvé sa branche, bien trouvé son métier enfin plutôt ses métiers et cela se sentait qu’il avait le cœur sur la main, du moins elle, elle sentait qu’il était une personne généreuse et qui ne se souciait pas que de sa petite personne ce qui était rare de nos jours. Le jeune homme était donc très gentil et Sephora se sentit de donner son avis, enfin plutôt de s’interroger sur la vie du jeune homme sans porter de jugement sur lui. Avec tous ses emplois, l’hôpital, les pompiers, deux choses très prenantes, il ne devait pas avoir beaucoup de temps pour lui mais ça c’était ce que la brunette pensait car très vite, son accompagnateur la rassura sur le fait qu’il parvienne à tout gérer. C’était un surhomme dans l’esprit de la jeune avocate, enfin il n’avait peut être rien d’extra ordinaire mais pour elle il avait tout de même beaucoup de mérite et de nos jours, il y avait peu de personne qui en avait aux yeux de Sephora car les gens étaient de plus en plus assistés et peu de personne se distinguait en cumulant plusieurs emplois par exemple, en ne se reposant pas sur le dos de la société en général. « Vous êtes fort ! Réellement je vous tire mon chapeau, je pense qu’avec des jumeaux je risque d’être rapidement débordé et vous avec deux emplois et un enfant à charge vous avez l’air plus que serein ! Mais bon, heureusement que l’hôpital et les pompiers sont conciliants en effet et font tout pour vous arranger avec votre second emploi mais aussi surement pour vous laisser un peu de temps pour vous ! Enfin les gens comme vous c’est rare à l’heure actuelle ! » Gabriel était un homme merveilleux, il avait un travail très prenant, il jouait sur tous les fronts, elle avait de la chance, mais elle ne pensait pas qu’il y ait tant d’hommes comme cela. Finalement peut être devrait elle réviser son avis sur la grande majorité du peuple américain… Enfin, ce n’était pas encore à l’ordre du jour et les deux jeunes gens arrivaient en vu de la caserne après plusieurs minutes de marche. Sephora eut directement un sourire en y rentrant en voyant tous les visages de ses hommes prêts à tout pour sauver des vies mais son sourire s’étira lorsqu’un pompier vint à la rencontre de Jalil pour lui montrer son désaccord qu’il lui ait caché qu’il allait être papa… La brunette comprit bien qu’il parlait d’elle et acquiesça à l’expliqua de son sauveur de la journée lorsqu’il expliqua clairement ce qu’il s’était passé. Là, dans son état, le pompier cessa de plaisanter. « Je n’ai pas d’allergie non vous pouvez y aller ! » Sephora se laissa faire, elle se laissa ausculter en toute confiance dans les mains des pompiers qui savaient très bien ce qu’il faisait. « Alors docteur, tout est encore bien accroché Les petits ne vont pas sortir maintenant hein ? » L’avocate avait besoin d’être rassurée et plutôt vite pour aussi rassurer Gabriel, enfin lui dire ce qu’il s’était passé mais sans l’alarmé et pour prévenir Athena si jamais elle devait s’absenter pour aller mieux et surtout pour que les petits ne sortent pas trop vite.
S’inquiéter pour autrui faisait partie de son caractère. Depuis son plus jeune âge, il avait pour habitude de s’inquiéter pour les autres, pour leur bien-être et faire en sorte de faire apparaître ne serait-ce qu’un sourire sur les lèvres de personnes qui semblaient être malheureuses. Il avait perdu sa mère alors qu’il n’était qu’un enfant encore bercé par l’innocence, il avait vu son père qu’il avait toujours imaginé aussi fort que les super héros dont il était fan pleurer et quelque chose en lui s’était brisé ce jour-là. Il avait fait de son mieux pour faire sourire cet homme qu’il respectait et adulait alors que sa mère venait d’être enterrée et il y était parvenu. Depuis ce jour ou plus exactement depuis cette période, le jeune homme qu’il était s’efforçait d’aider les autres et il n’était pas même étonnant de découvrir vers quelle voie il s’était tourné lorsqu’il avait dû faire un choix pour ses études. La médecine était toute indiquée pour lui et il s’était battu jour après jour pour parvenir à ses fins, pour atteindre son objectif et ainsi aider le plus de personne possible. Être pompier lui ouvrait d’autres perspectives, lui donnait d’autres chances de venir en aide aux gens dans le besoin.
Il n’avait jamais envisagé de devenir volontaire, d’accumuler deux emplois alors qu’il avait à charge un enfant qu’aujourd’hui il considérait comme le sien, mais il en avait eu besoin. C’était comme si la nécessité d’aider les autres ne cessait de grandir en lui et qu’il se devait de toujours faire en sorte d’atténuer cette dernière pour ne pas avoir la sensation de manquer quelque chose. Pourtant, l’israélien ne prétendait pas être parfait … il était loin de l’être. Il avait parfois tendance à agir sans réfléchir et les conséquences de ses actes pouvaient le ramener à la réalité si brusquement qu’il ne tardait pas à s’en vouloir vis-à-vis des choix qui avaient pu le conduire à avoir quelques soucis. Néanmoins, il était incapable de regretter les décisions qu’il avait pu prendre car ces dernières avaient fait de lui l’homme qu’il était désormais et il trouvait qu’il s’en sortait plutôt bien. Aider Sephora était naturel. S’assurer qu’elle allait bien, qu’elle n’avait rien d’alarmant lui semblait être logique d’autant plus en étant médecin et pompier. « Vous êtes fort ! Réellement je vous tire mon chapeau, je pense qu’avec des jumeaux je risque d’être rapidement débordée et vous avec deux emplois et un enfant à charge vous avez l’air plus que serein ! Mais bon, heureusement que l’hôpital et les pompiers sont conciliants en effet et font tout pour vous arranger avec votre second emploi mais aussi sûrement pour vous laisser un peu de temps pour vous ! Enfin les gens comme vous c’est rare à l’heure actuelle ! »
Un léger sourire étira les lèvres de Jalil tandis qu’il continuait de guider la jeune femme à travers les rues de New York en direction de la caserne dont il dépendait. Beaucoup de personnes avouaient avoir de l’admiration pour lui, mais le jeune homme était bien trop modeste pour se vanter de quoi que ce soit. Puisqu’il était dans sa nature d’aider les gens sans rien demander en retour, il ne voyait pas pour quelles raisons il devrait être extrêmement fier de ce qu’il faisait – même s’il l’était un minimum – c’était simplement naturel avec lui. Enfin arrivés à destination et une fois qu’il fut assuré que la jeune femme était confortablement installée dans la salle de repos de la caserne, Jalil s’empressa d’aller chercher du matériel dans l’infirmerie puis il revint auprès de Sephora et prit place face à elle. « Je n’ai pas d’allergie non vous pouvez y aller ! » Le jeune homme opina du chef et s’empressa de préparer la seringue avant de désinfecter le creux du coude de la jeune femme où il planta l’aiguille et injecta l’antidouleur. Ceci fait, il reposa le tout sur la table derrière lui et posa les yeux sur Sephora. « C’est un analgésique … ça sera plus rapide que d’en avaler un et ça estompera les douleurs. » Annonça-t-il afin de la rassurer, car après tout même s’il était à la fois médecin et pompier, elle pouvait ne pas avoir totalement confiance en lui.
Il prit ensuite soin d’ausculter la jeune femme, écoutant à la fois son cœur et ceux des bébés qu’elle attendait, puis il se redressa et passa son stéthoscope autour de son cou. « Alors docteur, tout est encore bien accroché Les petits ne vont pas sortir maintenant hein ? » Jalil fit une légère moue, petite habitude lorsqu’il se mettait à réfléchir que ça soit pour une chose importante ou non. Son regard se posa sur la jeune femme et lentement un léger sourire vint étirer le coin de ses lèvres avant qu’il n’agite la tête d’avant en arrière. « Tout me semble normal … Ceci dit, vous devriez vous ménager, votre rythme cardiaque me semble assez rapide même pour une femme enceinte de jumeaux. Ce n’est jamais qu’un conseil mais vous devriez prendre quelques jours de repos. » Étant donné le fait qu’elle soit avocate – d’après ce qu’elle lui avait dit un peu plus tôt – il pouvait comprendre qu’elle n’avait pas forcément envie de mettre son travail en pause, mais ce n’était que les conseils du médecin qu’il pouvait être. « Autrement, vous voulez quelque chose à boire ou à manger ? Parce qu’il est hors de question que vous repartiez tout de suite. » Affirma-t-il sans laisser une once d’espoir à Sephora quant au fait de retourner tranquillement chez elle à présent qu’il lui avait affirmé que tout allait bien.
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