Sujet: Oliver&Jalil ❝ going under ❞ Mer 16 Jan - 16:53
Assis sur le canapé de son appartement, mains croisées, avant-bras posés sur ses cuisses, Jalil regardait droit devant lui sans pour autant porter une quelconque importance à ce qu’il fixait. Son corps était peut-être présent dans la pièce, mais son esprit était loin, très loin. Il n’était plus qu’une enveloppe vide, seul dans le calme de son appartement duplex. Il n’avait rien laissé voir lorsqu’il avait amené Gabriel à l’école. Il avait été serein lorsqu’il était allé demander sa journée à l’hôpital sans entrer dans les détails et à présent il n’était plus que l’ombre de lui-même chez lui. Les mots se répétaient dans sa tête encore et encore comme la scène. Quatre heures du matin, c’était l’heure approximative à laquelle son portable avait commencé à vibrer sur sa table de chevet, le tirant dans son sommeil tandis qu’il maudissait la personne qui osait l’appeler à une telle heure. Le numéro, il ne l’avait pas reconnu mais ce n’était pas ce qui l’avait empêché de décrocher et à présent il le regrettait amèrement. Votre père est mort, je suis sincère désolé. Personne n’a pu prévoir ce qui s’est produit, nous ignorions jusqu’à sa présence à Washington … et le reste il avait totalement oublié. Le directeur du Mossad n’était plus, du moins il ne s’agissait plus de Kassim Tal … ce dernier était mort comme sa femme et l’une de ses filles avant lui. Jalil savait que sa petite sœur avait reçu le même appel, mais il n’avait pas eu le courage de l’appeler tout comme elle n’avait pas eu celui de se déplacer pour savoir si ce n’était pas une plaisanterie de très mauvais goût. À vrai dire, l’israélien était même persuadé que toute la famille Tal était au courant à l’heure actuelle, mais le jeune homme se sentait incapable de faire quoi que ce soit, il peinait déjà à réaliser. Il n’avait pas la moindre idée de la raison de sa présence sur le sol américain, il l’ignorait tout autant que les agents qui l’avait appelé et il savait pertinemment que des questions lui seraient posées, mais pour l’heure il restait silencieux à fixer un point devant lui jusqu’à ce que la sonnette de son appartement le ramène à la réalité. Jalil se redressa sur le canapé et pencha sa tête en arrière pour regarder la porte comme s’il allait avoir subitement la capacité de voir à travers les objets. Il attendit que la musique résonne une nouvelle fois dans tout l’appartement pour se lever et prendre la direction de la porte qu’il ouvrit sans cacher le fait qu’il n’avait pas la moindre envie de voir qui que ce soit jusqu’à ce que son regard se pose sur son cousin. « Ils t’ont appelé ? » Demanda-t-il la voix déformée par la douleur qu’il tentait de ravaler au plus profond de lui-même. Sa question était purement rhétorique. Même si Oliver et lui étaient proches, il savait qu’il devait la présence de son cousin sur le seuil de sa porte qu’à l’appel qu’il avait reçu en premier en pleine nuit et pour rien d’autre.
Sujet: Re: Oliver&Jalil ❝ going under ❞ Jeu 17 Jan - 21:24
Il était prés de quatre heures du matin mais Oliver ne dormait toujours pas. Son appartement entier n'émettait le moindre bruit. Il était seulement allonger sur son lit, à fixer le plafond. Depuis la mort de sa femme et de son fils, Oliver avait des sérieux soucis de sommeil mais il refusait d'en parler à qui que ce soit, jugeant qu'il se débrouillerait tout seul, comme il a toujours fait. Ses cauchemars étaient devenus de plus en plus fréquents, ses nuits de plus en plus longues. Bien trop occupé à penser, il n'entendait même pas la sonnerie de son téléphone posé sur le rebord de sa table de chevet. C'est au bout de la troisième sonnerie qu'il finit par s'en emparer et décrocher. Le numéro lui était inconnu mais cela devrait-être quelque chose d'important vu l'insistance de l'appel. Autrement, la personne l'aurait rappeler plus tard. Votre oncle est mort, je suis sincèrement désolé. Personne n’a pu prévoir ce qui s’est produit, nous ignorions jusqu’à sa présence à Washington… Tout ce qu'on venait de lui dire ne cessait de se répéter dans ses oreilles. Il n'avait parvenu à sortir un mot de sa bouche encore dans un état de choc. Kassim Tal n'était plus le directeur du Mossad... Kassim avait rejoint sa femme et sa fille Sofia, Kassim n'était plus de ce monde. Sans réfléchir, il s'en alla en direction de l'appartement de Jalil à Chelsea. Même s'il était tard, Oliver avait besoin de son cousin comme Jalil avait besoin de lui. « lls t’ont appelé ? » disait-il la voix déformé par la douleur. « Oui... » lui répondit Oliver, d'un ton tout aussi affaibli que Jalil. Ils entrèrent à l'intérieur et s'installèrent sur le canapé. Le chirugien continuaient de trembler, non pas à cause du froid qu'il avait traverser pour atteindre l'appartement mais parce qu'il était encore dans un état secondaire. Il ne se contrôlait pas, il en était incapable. C'était comme si quelqu'un d'autre avait pris possession de son corps. Kassim était son oncle, comme un deuxième père pour lui. L'israélien n'était pas loin du sanglot mais il se retenait, tant bien que mal. « J'arrive pas à y croire... c'est pas possible, ça doit être une blague... Après ta mère, ta soeur, Aylia, Logan... ton père... Et c'est quoi la suite... toi ? Sérieusement... Je suis fatigué de perdre les personnes auxquels je tiens le plus au monde... »
Sujet: Re: Oliver&Jalil ❝ going under ❞ Ven 18 Jan - 19:32
Il n’aurait pas dû être surpris par cet appel ni même souffrir autant. Certes, il était proche de son père puisqu’il était le dernier parent qui lui restait, mais il connaissait son métier ou plus exactement les risques de ce dernier. Kassim était le directeur du Mossad et rien qu’avec ce titre il s’attirait tellement d’ennuis et d’ennemis que par moment le jeune homme s’était surpris à ce qu’il ne soit pas mort plus tôt. Non, jusque-là seules sa mère et sa sœur avaient été victimes d’une balle, tout du moins il en était persuadé pour sa jumelle, mais n’en était pas sûr pour sa mère. Voilà qu’à présent c’était son père qui le quittait, la seule personne vers qui il acceptait de se tourner lorsqu’il ne savait plus comment agir ou quoi faire. Comment était-il supposé annoncer la nouvelle à Gabriel alors que le petit garçon adorait son grand-père et attendait avec impatience le fait de retourner à Tel Aviv ? Cette simple pensée eu le don de serrer son cœur et l’israélien dû se faire violence pour ravaler ses larmes. La prochaine fois que Gabriel, Talila et lui-même allaient retourner dans leur pays natal serait pour enterrer un membre de plus de leur famille. Toutefois, il fut coupé dans ses pensées et ramené à la réalité lorsqu’il fit face à son cousin, seul personne de sa famille qui ait trouvé le courage de sortir de chez lui pour venir le voir même s’il était loin de blâmer les autres. « Oui... » Jalil opina du chef. Sa question avait été stupide puisque étant donné l’évènement il n'y avait probablement qu’à cause de cet appel qu’Oliver se trouvait devant lui. En silence, le résident ouvrit la porte de son appartement, se décala puis lui fit signe d’entrer avant de refermer soigneusement derrière eux pour gagner ensuite le salon, son cousin sur ses pas. Assis l’un en face de l’autre, Jalil fut seulement capable de fixer son cousin, aucun son ne parvenait à lui échapper, il avait bien trop mal pour ça. « J'arrive pas à y croire... c'est pas possible, ça doit être une blague... Après ta mère, ta soeur, Aylia, Logan... ton père... Et c'est quoi la suite... toi ? Sérieusement... Je suis fatigué de perdre les personnes auxquels je tiens le plus au monde... » Un rire nerveux lui échappa tandis qu’il déviait son regard pour le poser en direction de la fenêtre du salon avant de passer nerveusement une main dans ses cheveux bruns. « La blague c’est qu’il ait été assez stupide pour venir sur le sol américain sans prévenir qui que ce soit ! Qu’est-ce qu’il avait encore derrière la tête ?! » Demanda-t-il avec rage alors qu’il savait pertinemment qu’Oliver n’aurait pas plus de réponse que lui. Les seuls à en avoir étaient les agents qui enquêtaient et qui lui avaient ordonné de faire comme si de rien n’était, comme si son père était toujours en vie pour éviter un quelconque incident diplomatique, pour préserver la paix comme s’il en avait quelque chose à faire ! « J’ai encore rien dit à Gabriel … » Déclara-t-il d’une voix plus basse en reposant les yeux sur son cousin. Il n’avait rien dit pas parce qu’il n’en avait pas le droit – il se moquait de l’avis des agents fédéraux américains – mais parce qu’il ne voulait pas voir la tristesse dans le regard de son neveu et lui ôter toute la joie de vivre qu’il éprouvait ces derniers temps.
Sujet: Re: Oliver&Jalil ❝ going under ❞ Dim 20 Jan - 0:51
« J'arrive pas à y croire... c'est pas possible, ça doit être une blague... Après ta mère, ta soeur, Aylia, Logan... ton père... Et c'est quoi la suite... toi ? Sérieusement... Je suis fatigué de perdre les personnes auxquels je tiens le plus au monde... » Jalil avait ri nerveusement avant de lâcher avec rage. « La blague c’est qu’il ait été assez stupide pour venir sur le sol américain sans prévenir qui que ce soit ! Qu’est-ce qu’il avait encore derrière la tête ?! » Il avait demander à Oliver comme s'il avait plus de réponses que lui. Seuls des agents qui enquêtaient sur le cas de Kassim en avaient. Ils avaient également ordonner à Oliver de faire comme si de rien n'était pour éviter tout incident mais autant le dire, ni Jalil, ni Oliver s'en souciait de la paix dans le monde remise en jeu. Tout ce qu'ils voulaient, du moins, Oliver, c'était que tout cela n'était qu'une blague et que son oncle n'était pas mort. « Je n'en sais pas plus que toi mais calme-toi... c'est pas en t'énervant que ça fera revenir ton père. Après tout, il a peut-être voulu nous prévenir mais il en a pas eu le temps... » lâchait t-il, tentant de le rassurer du mieux qu'il pouvait. « J’ai encore rien dit à Gabriel... » La voix de son cousin était bien plus basse que plus tôt. Kassim était son grand-père mais aussi son modèle et pour avoir régulièrement rendu visite à Jalil et Gabriel, il avait remarquer que le petit garçon éprouvait beaucoup de joie ces derniers temps. Il avait tout simplement hâte de retourner à Tel Aviv... sauf que là, Gabriel allait y retourner non pas pour aller voir son grand père mais plutôt pour le voir enterré... Oliver soupira. « Tu penses qu'il arrivera à le supporter ? ... Et hmm, tu as des nouvelles de Talila ? »
Sujet: Re: Oliver&Jalil ❝ going under ❞ Mar 22 Jan - 10:50
Selon ce qu’il avait entendu dire, le deuil se faisait en cinq étapes : le choc, le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Jalil avait rapidement sauté les deux premières étapes pour arriver directement à l’étape de la colère. Il était furieux envers le monde entier, mais plus particulièrement envers son père. Kassim avait toujours eu tendance à en faire qu’à sa tête, mais il avait toujours été un tant soit peu prudent en connaissant pertinemment la menace qui planait souvent au-dessus de sa tête telle une épée de Damoclès. Il n’avait aucune idée de la raison de sa présence à Washington et le fait qu’on refuse de lui donner la moindre information avait tendance à le mettre hors de lui, lui d’un naturel assez calme. L’israélien n’avait pas réellement envie que son cousin le voit dans un tel état, mais en plus de faire partie de sa famille et de lui être proche, Jalil était incapable de se contenir. « Je n'en sais pas plus que toi mais calme-toi... c'est pas en t'énervant que ça fera revenir ton père. Après tout, il a peut-être voulu nous prévenir mais il en a pas eu le temps... » Son regard se posa sur Oliver. Il fit entrer une grande bouffée d’air dans ses poumons et expira lentement afin de se calmer tandis qu’il secouait doucement la tête de droite à gauche. « J’en doute … S’il avait voulu nous prévenir, il l’aurait fait avant son départ. » C’était du moins ce qu’il faisait à chaque fois qu’il prévoyait un voyage hors de son pays, que ce soit pour son travail ou tout simplement pour rendre visite à sa famille sur le sol américain – même si cette version était assez rare. La rage contenue, ce fut l’angoisse qui gagna le résident en pensant au fait qu’il n’avait encore rien dit à Gabriel, cet aveu sortant comme une plainte de sa bouche. « Tu penses qu'il arrivera à le supporter ? ... Et hmm, tu as des nouvelles de Talila ? » Si Gabriel allait le supporter ? Ce n’était qu’un enfant qui avait déjà perdu sa mère alors qu’il n’était qu’un bébé. Jalil, Kassim et Talila étaient les seuls véritables parents qui lui restaient et à présent il en avait perdu un autre, il doutait sincèrement qu’il puisse facilement encaisser la nouvelle. « Je ne sais pas, mais je peux pas le lui cacher. » Une grimace douloureuse déforma son visage tandis qu’il réprimait un sanglot, s’efforçant d’être fier et de ne pas pleurer devant son cousin. « Et aucune nouvelle de Talila, mais je la connais … elle préfère être seule pour le moment. » S’il y avait bien une personne de fière au sein de sa famille – de trop fière même – c’était bien sa petite sœur. Elle-même avait perdu beaucoup par le passé et il se souvenait de cette promesse qu’elle s’était faite à la mort de leur sœur, celle de ne plus jamais pleurer la perte de qui que ce soit puisque c’était bien trop douloureux.